- proverbe ancestral
Connue principalement pour sa mégalopole active, Gorae Man demeure largement rural, forestier, montagnard ou côtier. Cette mosaïque de paysages forme un ensemble cohérent : les eaux des montagnes irriguent les rizières des vallées, les vents marins tempèrent les cultures du littoral et les forêts protègent les sols.
Le secteur primaire gorémanien s’organise autour de cinq grands domaines : l’agriculture (plaines, terrasses, montagnes), la pêche et les ressources marines, la forêt et ses usages multiples, les richesses minérales du sous-sol, et les formes d’élevage traditionnel adaptées à chaque milieu.
Longtemps regardé comme un pilier stable et discret, le secteur primaire est désormais au cœur de nouvelles stratégies nationales : souveraineté alimentaire, valorisation des terres rares, mais aussi préservation des savoirs paysans et des communautés rurales. Dans un monde en mutation, Gorae Man y puise sa solidité, sa singularité et peut-être son avenir.
Une agriculture enracinée dans les terres
L’agriculture gorémanienne est le fruit d’une adaptation séculaire aux multiples visages du territoire. Organisée autour de trois grandes zones – les plaines fertiles, les terrasses de montagne, et les plateaux intérieurs – elle assure une part importante de la sécurité alimentaire du pays et constitue un pilier économique pour de nombreuses régions rurales.
Les plaines nourricières : rizières et cultures céréalières
À l’est et au nord de la baie des baleines, les plaines alluviales façonnées par le fleuve Dongnun offrent des terres d’une fertilité remarquable. Ces bassins agricoles, irrigués naturellement et abondamment, accueillent principalement la culture du riz. Celui-ci constitue l’aliment de base de la population. Autour du riz, les agriculteurs pratiquent des rotations avec d’autres cultures de subsistance ou d’appoint : orge, blé, soja, pois et haricots.
Les jardins des hauteurs : cultures montagnardes et médicinales
Dans les zones plus escarpées du sud et du centre, à mesure que les champs deviennent terrasses, l’agriculture change de visage. Les montagnes abritent une agriculture adaptée au climat et aux sols minéraux : on y trouve des cultures de thé vert, de sarrasin, de millet, ainsi que des tubercules rustiques comme les ignames ou les patates douces.
Mais c’est surtout dans ces hauteurs que l’on cultive un savoir précieux : celui des plantes médicinales. Gorae Man est réputé pour ses herbes de montagne, utilisées autant dans la médecine traditionnelle que dans la pharmacopée moderne : radis blancs (mu), ginseng rouge, shiso, baies d’ashiya, et feuilles d’armoise.
Les terrasses : rizières suspendues et polyculture
Entre plaine et montagne s’étendent de vastes collines aménagées en terrasses, dont les courbes épousent le relief. C’est ici que se développent des formes de polyculture : riz de montagne en été, légumes racines en hiver, petits élevages familiaux de canards ou de porcs, souvent intégrés dans des cycles de fertilisation naturelle.
Ces terrasses ne sont pas seulement des outils agricoles : elles sont aussi le fruit d’un génie civil rural ancien, entretenu génération après génération. Leur organisation repose sur une solidarité communautaire forte : chaque année, la mise en eau des canaux, la consolidation des murs de pierre, ou les rituels de début de saison font l’objet d’un travail collectif.
L’élevage et le pastoralisme
L’élevage en Gorae Man n’est pas un secteur industriel massif. Discret mais essentiel, il joue un rôle vital dans l’alimentation, l’économie domestique et les systèmes agricoles du pays. La topographie diverse du territoire permet une variété d’élevages adaptés aux écosystèmes locaux.
L’élevage porcin : le cœur des fermes
Le cochon gorémanien (돼지, dwaeji) est une figure familière dans les campagnes. De nombreuses familles rurales élèvent un petit nombre de porcs dans des enclos attenants à la maison ou dans des porcheries communautaires. Nourris avec les restes alimentaires, les porcs s’intègrent parfaitement à l’économie circulaire des villages. Ils fournissent une viande très appréciée, souvent transformée en charcuterie locale ou cuite dans les plats mijotés traditionnels. Certaines provinces ont même développé des races endémiques, plus résistantes et au goût plus prononcé, souvent valorisées par des labels territoriaux.
Bovins et buffles : force de travail et d’endurance
Dans les plaines du centre et les vallées irriguées, les bovins sont utilisés à la fois comme bétail de trait et pour la viande. Les buffles d’eau sont encore employés dans certaines rizières pour le labour traditionnel, bien qu’ils soient de plus en plus remplacés par des machines dans les zones mécanisées.
Caprins, ovins et petits élevages de montagne
Les hauteurs rocheuses, inaccessibles aux bovins, accueillent quant à elles des troupeaux de chèvres et de moutons. Ces animaux, résistants aux pentes escarpées, produisent du lait, de la laine et de la viande. Leur pâturage contribue à l’entretien des écosystèmes ouverts et à la prévention des incendies forestiers par débroussaillage naturel. Le lait de chèvre, plus digeste, est utilisé dans la fabrication de fromages locaux, souvent affinés dans des grottes naturelles.
L’élevage avicole et les petits élevages familiaux
Les poules, canards et oies font partie intégrante des foyers ruraux. Leur élevage, souvent laissé en liberté autour des maisons, apporte œufs, viande et plumes, tout en participant à la régulation des insectes et à la valorisation des déchets organiques. Les canards sont parfois élevés directement dans les rizières en terrasses, où ils contribuent à l’élimination des parasites tout en fertilisant les champs.
La mer nourricière : pêche et ressources marines
Situé au bord de l’océan du Levant, et creusé par la grande baie des baleines, Gorae Man est un pays dont l’histoire est profondément liée à la mer. Depuis des siècles, les communautés littorales vivent au rythme des marées, des saisons de pêche et de la culture des algues. Aujourd’hui encore, les ressources marines constituent un pilier du secteur primaire, conjuguant traditions anciennes, gestion durable et innovations locales.
La pêche artisanale : un savoir-faire transmis par les flots
La majorité de la pêche gorémanienne est artisanale, pratiquée depuis de petites embarcations à voile ou à moteur, souvent familiales ou coopératives. Les eaux tempérées et bien oxygénées de la baie des baleines sont particulièrement poissonneuses : maquereaux, sardines, merlus, bars, daurades principalement.
Les techniques de pêche varient : filets dérivants, casiers à crustacés, palangres posées à la main, ou encore la pêche à la ligne depuis les rochers. Certaines communautés utilisent encore les nasses de bambou tressé ou les pièges à marée, perpétuant un art ancestral.
Les produits de la mer : richesse et trésor culinaire
Au-delà du poisson, les eaux littorales regorgent de coquillages (palourdes, coques, pétoncles), de crustacés (crabes bleus, crevettes, homards) et de céphalopodes (calmars, seiches). Ces produits, souvent vendus frais sur les marchés côtiers ou directement aux coopératives, constituent une source importante de protéines pour la population. De nombreux plats traditionnels sont à base de produits de la mer : soupes de poisson relevées d’algues fermentées, crabe vapeur aux herbes, riz aux coquillages, pickles de calmars marinés au vinaigre de riz et piment…
L’économie des algues : entre tradition, santé et innovation
Les côtes de Gorae Man sont également propices à la culture des algues. Des radeaux de bambou et de corde sont tendus en mer pour permettre la croissance de plusieurs variétés : laver, kombu, wakamé, gim, etc. Ces algues sont récoltées à la main, séchées au soleil ou transformées en feuilles, flocons, condiments ou compléments alimentaires. Au-delà de leur usage culinaire (très présent dans les soupes, les bouillons et les plats quotidiens), certaines algues sont utilisées en cosmétique naturelle, en fertilisants biologiques ou en recherche biotechnologique.
Aquaculture : un développement raisonné
Quelques fermes marines, installées dans les anses calmes ou les estuaires, élèvent huîtres, moules, poissons plats ou crevettes. Ces installations, souvent cogérées par les villages côtiers, s’inscrivent dans une logique de complémentarité avec la pêche traditionnelle, plutôt que de compétition. Un soin particulier est apporté à la qualité des eaux, aux cycles biologiques et à l’intégration dans les écosystèmes. Certaines fermes expérimentales travaillent également à la culture de méduses comestibles et d’holothuries (concombres de mer), très prisées dans certaines régions.
Les richesses des forêts : ressources sylvestres et artisanats ruraux
Avec près des deux tiers de son territoire recouverts de forêts, le Gorae Man est un pays où l’arbre est autant matière que symbole. Les massifs sylvestres, particulièrement denses dans les régions montagneuses du sud et de l’est, ne sont pas seulement des écosystèmes protégés : ils sont depuis toujours exploités avec soin par les communautés rurales pour nourrir, chauffer, abriter et soigner.
Le bois : matériau de base
Le bois de Gorae Man est abondant, diversifié et réputé de bonne qualité. Les essences principales sont le pin rouge (utilisé pour les charpentes et les bateaux), le cèdre des montagnes (bois léger et parfumé pour les habitations), le chêne des collines (pour le chauffage et les meubles), et diverses essences feuillues (aulne, érable, bouleau) exploitées à plus petite échelle.
La filière bois repose en partie sur une sylviculture raisonnée, pratiquée en terrasses ou clairières, alternant coupes planifiées et reboisement naturel. Le bois est extrait par des coopératives forestières locales, souvent selon des coutumes de partage entre familles, et transporté à dos d’animal ou par radeaux sur les fleuves (le bois flotté est une image familière dans la plaine des Nunmul).
Outre la construction, le bois est aussi transformé localement : petits ateliers de tonnellerie, de sculpture, de menuiserie fine et de fabrication d’ustensiles.
Plantes médicinales et forestières : une pharmacopée enracinée
Les forêts de Gorae Man sont un réservoir d’espèces médicinales, très présentes dans la tradition thérapeutique locale. On y récolte : le ginseng sauvage et cultivé, l’astragale, la renouée, la racine de codonopsis, diverses mousses, écorces, champignons médicinaux (reishi, shiitaké sauvage), ainsi que des fleurs et racines utilisées dans les infusions ou les onguents.
Ces ressources sont souvent collectées par des herboristes agréés ou des familles spécialisées, qui transmettent savoirs et zones de cueillette à leurs enfants. Certaines plantes sont transformées directement en décoctions ou vendues aux dispensaires traditionnels.
Les sous-produits forestiers : entre tradition et économie d’appoint
La forêt fournit aussi d’innombrables produits saisonniers : miel sauvage, sève de bouleau, baies forestières, châtaignes, champignons comestibles, rotin, fibres végétales... Ces récoltes constituent des compléments importants pour de nombreuses familles rurales, souvent transformés artisanalement ou vendus sur les marchés des cantons.
Le charbon de bois (de chêne ou de pin) reste également utilisé, tant pour la cuisson traditionnelle que pour le chauffage, en particulier dans les hautes vallées. Il est produit dans des meules ou des fours enterrés, selon des méthodes très anciennes.
Trésors souterrains : les ressources minières de Gorae Man
Bien que l’image de Gorae Man soit intimement liée à ses paysages aquatiques, forestiers et agricoles, ses sous-sols recèlent des richesses tout aussi précieuses, à commencer par les métaux rares et les ressources géologiques spécifiques. Le pays a fait le choix d’une exploitation mesurée et stratégique, à forte valeur ajoutée, dans une logique de préservation et de souveraineté.
Métaux rares : le cœur invisible de la puissance technologique
Les montagnes du sud-ouest, formées par d’anciens soulèvements tectoniques, abritent plusieurs gisements concentrés en terres rares (néodyme, yttrium, lanthane...) et en métaux stratégiques comme le tungstène, le gallium ou le tellure. Ces ressources sont indispensables à de nombreux secteurs de pointe : électronique, optique, télécommunications. Gorae Man a choisi de limiter l'exportation ces matériaux à l’état brut pour favoriser leur transformation sur place. Les mines sont peu nombreuses, très surveillées, et exploitées par roulement pour limiter leur impact écologique. Certaines exploitations profondes se combinent à des laboratoires souterrains, créant un écosystème scientifique intégré.
Métaux communs : petites veines, usage local
Outre ces matériaux stratégiques, le sous-sol gorémanien contient également quelques gisements modestes mais exploitables de fer, cuivre, zinc et manganèse. Ces métaux sont extraits dans les collines centrales ou les vallées minières du sud, souvent par des régies coopératives ou des entreprises locales. Le fer est principalement utilisé pour l’outillage rural et les infrastructures de transport ; le cuivre et le zinc pour l’artisanat, l’équipement électrique ou les constructions navales.
Granit et roches précieuses : la pierre qui fonde
Le Gorae Man est aussi connu pour son granit clair et dense, extrait des montagnes de l'ouest et utilisé dans la construction traditionnelle : fondations, murs de soutènement, ouvrages hydrauliques, pavés. Ce granit, réputé résistant à l’érosion, est aussi exporté en blocs ou en pièces sculptées. On trouve par ailleurs de petits gisements de jade, de quartz translucide, et d’obsidienne noire, principalement utilisés dans l’artisanat (bijoux, décorations architecturales).