11/05/2017
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Société des honnêtes archéologues de Velsna (SHAV): Articles scientifiques historiques, dossiers de presse et rapports de fouille

En travaux, mais voici un preshot...

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Publications à venir:
- La femme velsnienne de la période classique (département études de genre de la SHAV)
- Cabanes en caca achosiennes: roman historiographique ou réalité historique (département des fouilles programmées de la SHAV)
- La Nécropole occitane de Velcal (département des fouilles programmées de la SHAV)
- Fouille de la cité antique et occitane d'Aquila: la civilisation de la sieste (département des fouilles programmées de la SHAV)
- Les équidés dans l'art funéraire polk: naître, vivre et mourir à cheval (Mission archéologique orientale de la SHAV)
Période abordée: période rhémienne (Ier-Vème siècle) et période occitane (Vème-VIIIème siècle)

La plaine pré-velsnienne : la mutation du rhémien vers l'occitan alto-médieval




L'effondrement de l'Empire rhémien d'occident constitue une borne qui, à Velsna, peut paraître relativement ignorée de la plupart des sociétés historiques, du moins c'était le cas jusqu'il y a peu. Pour cause, pendant longtemps, on a eu coutume de penser que la plaine velsnienne n'en constituait qu'une partie relativement marginalisée et excentrée de cet immense ensemble territorial. Au Vème siècle, la plaine velsnienne est en effet un territoire peu peuplé, dont la rhémanisation semble achevée, mais dont la christianisation a été tardive. Région frotnalière des grands espaces de diffusion de l'aire culturelle germanique, cette province frontière se détache relativement tôt du reste de l'espace rhémien, au tout début du processus de désintégration de l'appareil impérial. Pourtant, la plaine a été relativement épargnée par les migrations germaniques marquant la fin de la période, relativement préservée par les chaînes de montagnes du Zagros, mais aussi compte tenu du faible attrait probable de ces territoires. Aussi, l'actuel territoire velsnien connaît à partir du Vème siècle une situation relativement peu commune dans l'ancien occident rhémien en plein délitement : le pouvoir local n'est repris à aucun moment par une autorité émanant d'un groupe germanique. On note pour une certaine période de pouvoirs centralisateurs propres à l'ancienne province comme le « commandement du conte de la côté septentrionale », le principal ressort du pouvoir militaire local. Graduellement sans soutien, cette fonction devient progressivement une distinction honorifique que se partagent les pouvoirs locaux, mais ne disparaît jamais vraiment. De même, on ne remarque aucun bouleversement démographique ou socio-économique majeur consécutif à l'effondrement du pouvoir central rhémien, et l'absence de grandes études sur la transition du Vème siècle ainsi que la disparition de l'autorité centralisatrice rhémienne peut aussi s'expliquer, au sein des sciences historiques velsniennes, que la pertinence de la borne du Vème siècle est en grande partie remise en question de nos jours.

Certains chercheurs ont spéculé sur des critères linguistiques afin de déterminer la cassure rhémienne/occitane. Cependant, là encore, le Vème siècle ne semble pas constituer une date pertinente afin d'exprimer toute la subtilité de l'évolution du rhémien vers l'occitan.. En effet, on décèle des changements socio-linguistiques dés le IIème siècle dans la plaine velsnienne, et le rhémien de la plaine velsnienne semble rester inter-compréhensible pour les autres régions de langue romane jusque tard dans le VIIème siècle.

On trouve des preuves de ces changements dans un ouvrage conservé du IIIème siècle, l'Appendix Orbi, un recueil de gloses qui prescrit les formes correctes du rhémiens classique pour certaines formes vulgaires que l'on trouve dans la région, et qui constituent le premier témoignage du développement de particularismes que l'on retrouvera plus tard dans l'occitano-velsnien. Ces gloses décrivent successivement ces phénomènes:
un processus de syncope, c'est à dire la perte des voyelles inaccentuées.
la réduction du /e/ et /i/, jadis syllabique à /j/.
un nivellement de la distinction entre /o/ et /u/ .
- Régularisation des formes irrégulières, qui étaient quasi absentes dans le rhémien classique.
- Régularisation et accentuation des formes sexuées. Là où le rhémien était doté d'un genre neutre, celui ci tend à disparaître, laissant place à un fonctionnement masculin/féminin et à la perte des nasales qui se trouvent en fin de syllabe.

Cet ouvrage censé être critique de ces changements nous donne en réalité la préfiguration d'un grand nombre de formes que les auteurs de l’Appendix Orbi que l'on trouvera par la suite dans les langues romanes de manière quasi systématique.

Ainsi, même sur le plan de la culture, la borne rhémienne/occitane se trouve être finalement très artificielle, et adaptée à une lecture historique propre aux usages en vigueur par d'anciennes écoles historiographiques attachées ) ce type de division arbitraire. Toutefois, si il doit y avoir rupture au Vème siècle, celle-ci ne serait pas d'ordre culturel mais politique. Si dans les faits immédiats, la disparition de l'Empire rhémien n'a pas de conséquences majeures, car on estime que l'unité politique de la région finit par se morceler qu'à la fin du Vème siècle, elle constitue très vraisemblablement un accélérateur de cette ce différentialisme linguistique. A partir de là, le proto-occitan de la plaine velsnienne se développe séparément de celui qui sera plus tard en vigueur en Gallouèse et dans les autres pays que les velsniens qualifieront « d'auccit ».

A partir de ce point, l'effondrement de toute forme d'autorité centrale en plaine velsnienne débouche sur la formation d'entités politique sà la stabilité variable. Il faut noter qu'il existe deux modèles d'autorités « proto-étatiques » en concurrence dans la région, avec l'apparition de comtés et principautés héréditaires qui sont issues de cours locales d'anciens fonctionnaires impériaux. Par exemple, le « comte de la côte septentrionale » possède une autorité réelle sur le littoral proto-velsnien jusqu'au VIIème siècle, avant que d'autres entités plus puissantes ne se disputent le titre à tour de rôle. A côté de ces principautés, le tissu urbain de la plaine velsnienne voit la création de gouvernements communaux, qui tombent soit sous l'autorité ecclésiastique comme c'est le cas pour la ville de Ternistri. Dans d'autres cas, on voit l’émergence de pouvoirs laïcs s'inscrivant dans la continuité des curies urbaines de la fin de la période rhémienne, quand il ne s'agit pas tout simplement des mêmes institutions qui constituent une survivance d'une période à une autre. La ville d'Aquila, plus grande agglomération de l'époque pré-velsnienne, en est l'exemple le plus connu, et son organisation en cité est le mieux connu de la région.

Nous pouvons donc rapidement résumer l'évolution politique du Vème siècle à la fondation de Velsna comme suit:
- Une seconde moitié du Vème siècle marquée par une continuité des pouvoirs existants durant la période rhémienne et l’émergence parallèle des pouvoirs ecclésiastiques. On note une résilience de l'autorité étatique rhémienne sous le mandat du « Comte de la côte septemtrionale ».
- Une période allant du VIème au VIIème siècle où les anciens tenants du pouvoir rhémien disparaissent progressivement, et à un morcellement politique de la plaine velsnienne.
- Une dernière période allant du VIIème siècle à la fondation de Velsna, où est opérée une lente recomposition du tissu politique et urbain, et où les entités locales (cités libres, principautés et évêchés) tendent à former des formes plus ou moins poussées de confédérations destinées à la défense de leurs interêts. Ce processus est brutalement interrompu par la colonisation fortunéenne et la fondation de Velsna en toute fin de période, empêchant de fait les entités occitanes indigènes de former l'esquisse d'un proto-état.

Sur ce point, il apparaît que la formation de confédérations soit intrinsèquement liée à des rapprochements dans un premier temps culturels. Là où les anciens velsniens avaient l'habitude de produire un amalgame entre toutes les entités occitanes rencontrées par la cité, il apparaît de plus en plus que ce manque d'unité politique soit le cadre favorable à l’émergence d'un grand nombre de variétés locales de l'occitan qui empêchent de fait une homogénéisation culturelle. L'un des intérêts de notre étude est donc d'identifier la formation de ces entités, qui ne sont pas des états, tout en ayant passé le stade de la simple autorité locale, et que l'historiographie velsnienne tend alternativement à ignorer ou a confondre avec des nations bien définies, suivant une définition purement fortunéenne. Compte tenu de l'évolution fluctuante de ces entités et de leur nombre important, il paraît pertinent de déterminer un cadre temporel clair, à savoir la date symbolique de 793, puisqu’elle marque la fin théorique de la période occitane, dés lors que les velsniens posent le pied sur le littoral de la lagune. En 793, on distingue, à partir d'un cumul de sources anciennes fortunéennes et velsnienne, ou de matériel archéologique, plusieurs de ces confédérations ont pu être recensées. Mais de toutes les mentions anciennes d'entités politiques notables de la part d'une littérature velsnienne qui, le rappelle t-on, rapporte souvent ces faits avec un décalage de plusieurs siècles, la cité occitane d'Aquila est de toute évidence la plus puissante, ne serait-ce que par sa démographie, sa localisation idéal sur la façade littoral nord de la plaine velsnienne (qui explique que ce soit la première entité politique proto-étatique avec laquelle Velsna entre en contact). Il apparaît que cette cité semble avoir été le point de rassemblement central d'une « confédération aquiléenne », et ce dés la fin du VIème siècle.


Sources anciennes de la fondation d'Aquilée:

Pour les anciens, les questions liées à l'origine des populations sont souvent traitées selon un schéma répétitif: provenance géographique, souche apparentée, migration. Ces discours donnent parfois naissance à des traditions contradictoires sur les origines folkloriques des établissements urbains de la plaine velsnienne, et en particulier d'Aquila. Selon la tradition la plus véhiculée, notamment par Lazziano di Canossa, la concentration urbaine qui donne par la suite la fondation d'Aquila est à mettre au compte d'un déplacement forcé de populations celtiques pré-rhémiennes par ces derniers, et leur migration se serait déroulée par le biais d'un rituel propre aux habitants de la région: le ver sacrum, un terme rhémien qui occulte donc possiblement le terme celtique originel.

Le ver sacrum consiste en une dédicace faite à un saint, Saint Marc en ce qui concerne Aquila, de tous les membres d'une communauté nés durant l'année. Les jeunes étaient alors contraints d'abandonner la communauté et de partir à la recherche d'un nouveau lieu où s'établir sous l'égide du saint à qui avait été faite la dédicace, dont le nom servait souvent à baptiser la nouvelle ville fondée (dans le cas d'Aquila, son nom occitan est Saint Marc, à qui les velsniens on accolé le nom d'Aquila.)

Dans le cas du ver sacrum des aquilens, la tradition nous vient de Lazziano du Canossa: les occitans de Val Lasco, engagés depuis longtemps dans une guerre contre la ville de Ternistri, firent vœu de consacrer tous les nouveau-nés de l'année à Saint Marc en échange d'une victoire contre ces derniers. Cette tradition fut longtemps transmise dans les écrits érudits des antiquaires velsniens, même si ceux ci, à cette époque, avaient déjà conscience du manque de crédit historique à accorder à ce récit.



Société et visions internes:


Il faut bien comprendre qu'une confédération occitane, en tant que forme de gouvernement n'a pas vocation à ressembler, malgré des proximités culturelles évidentes, des groupes homogènes. La proximité géographique qui rend nécessaire ce type d'organisation implique une tendance allant dans ce sens, mais au sein d'une confédération de type occitane, chaque groupe ayant participé à sa fondation conservent la plupart du temps leurs spécificités locales. Dans le cas d'Aquila, cela comprend les aquiléens proprement dit, qui sont à l'origine du noyau irbain que constitue la cité, et qui occupent l'aval et l'embouchure de la Léandra. A ces derniers, on ajoute, en allant d'est en ouest de la vallée de la Léandra, les pélignes, qui n'ont pas d'agglomération connue, les nucères, que l'on associe au lieu dit actuel de Nucéria, et les Frentans, qui occupent les hauteurs de la Léandra, et qui sont au contact des montagnards auliens.


Histoire restituée :


On suppose que les aquiléens sont restés depuis le début de l'époque rhémienne dans la région de la Léandra, même si les tribus dont sont issues ces populations peuvent avoir migrées depuis les monts du Zagros (aucune confirmation si ce n'est des similarités linguistiques entre le dialecte occitan aquiléen et le dialecte aulien), et ce malgré quelques apports extérieurs probables vers la fin de la période. Les sources anciennes étant avant tout conditionnées à ce que l'historiographie velsnienne classique nous a fait parvenir, le premier siècle de l'Histoire de la confédération aquiléenne est mal connu, mais l'apport indéniable de l'archéologie permet toutefois de décrire une évolution de l'importance de cette eneité par le biais de l'évolution de la cité d'Aquila proprement dite, dont les couches occitanes sont fouillées depuis les années 1970. Sur la fondation de la confédération, les sources velsniennes postérieures semblent s'accorder sur le début du VIIème siècle, ce qui se vérifie dans la transformation radicale du plan urbain de la ville post-rhémienne durant cette période. En effet, Aquila connaît une extension certaine à cette période, nous permettant ainsi d'imaginer qu'il y a eu un apport de population provenant des autres communautés de la vallée de la Léandra ayant formé la confédération. Cette hypothèse est renforcée par la découverte de plaques commémoratives sur le site d'Apamée, vraisemblablement faites sur ordre de l'assemblée curiale et décrivant le nom d'individus ayant une présence au sein de celle ci. Il apparaît que nous pourrions diviser ces derniers en plusieurs groupes, et que leurs noms respectifs laissent deviner des origines diverses. L'usage, par exemple, du nom de famille « Ladra » est typique de la vallée occidentale de la Léandra , proche de la frontière d'Aula. Cet apport nous permet d'extrapoler ce phénomène à l'ensemble de la population, et pourquoi pas, d'y associer le phénomène d’agrandissement de l'emprise urbaine d'Aquila au VIème siècle.

Les sources se font plus précises après la fondation de Velsna. Si les relations entre la cité et Aquila semblént avoir été cordiales dans un premier temps, avec la signature, vers l'an 850, d'un traité d'amitié et d'alliance avec la confédération d'Aquila. Les clauses du traité ne sont pas connues, mais il est supposé que ce traité est avant tout signé parce que les deux entités connaissent des tension avec la ville occitane de Ternistri. Celles-ci auraient donc uni leurs forces de manière temporaire, jusqu'à la destruction et la déportation des habitants de Ternistri, que l'on place vers 867. Les historiens modernes pensent la rivière de la Léandra sert alors de frontière naturelle entre Aquila et Velsna, les aquiléens ayant consenti au don de la rive nord du fleuve à la cité velsnienne.

Cependant, on rapporte que les relations entre les deux cités se détériorent graduellement dans les décennies qui suivent. D'après Lazziano di Canossa (XIIIème siècle), les aquiléens commencent à menacer les occitans de la ville de Sidica, qui se trouve pourtant dans la sphère d'influence considérée comme velsnienne d'après le précédent traité. Les Sidicins font alors appel aux velsniens. La tradition veut qu'ils prononcent une forme de serment, affirmation douteuse et non vérifiable, ce qui permet de justifier l'intervention velsnienne.

Velsna inflige alors deux défaites à Aquila, mais ils ne profitent pas de leur avantage, obligés de se retirer à cause de la révolte de plusieurs de leurs alliés occitans. Velsna renouvelle alors l'alliance avec les aquiléens, et il s'opère un renversement d'alliance, car on rapport que les aquiléens combattent à leur côtés contre les Sidicins.. Ainsi, à la Première Guerre aquiléenne est de courte durée, et s’enchaîne immédiatement avec la guerre des alliés. Cependant, cette situation ne tarde pas à prendre fin compte tenu qu'un expansionnisme croissant de Velsna, qui tend à exercer une pression de plus en plus importante sur la rive sud de la Léandra, ce qui les met ces derniers directement au contact du territoire aquiléens. S'ensuivent deux longues guerres, dont les bornes ne sont que mal définies compte tenu de la faiblesse de l'information, mais dont on suppose qu'elles s'étendent entre 890 et 950, avec la destruction d'Aquila et la déportation de sa population à Velsna. La confédération aquiléenne est dissoute et les communautés occitanes y ayant prit part sont intégrés dans la chôra primitive velsnienne, bien qu'ils conservent temporairement une forme d'autonomie, mais ils doivent surtout fournir des troupes à Velsna en tant « qu'alliés » (dans un contrat qui ressemble davantage un un tribut. Toutefois, des recherches récentes tendent à prouver que la destruction du centre urbain d'Aquila ne signifie pas la fin de la nation occitane d'Aquilée, et on a parfois été tenté de rapprocher un « esprit de révolte aquiléen » et la facilité avec laquelle les habitants d'une partie de la Chôra velsnienne se sont révoltés à l'occasion de la guerre sociale ddu XIIIème siècle. Dans tous les cas, si il eut encore existé un particularisme occitan dans la vallée de la Léandra, l'issue de la guerre sociale a provoquée une accélération de l'assimilation des populations locales.
Période abordée: Velsna archaïque (VIIIème siècle-XIème siècle)

Le Patriciat fortunéen de Velsna: les premiers temps de la ville sur l'eau (VIIIème-XIème siècle)




Notre cité n'a pas toujours été une République dirigée par les plus sages et les plus honorables dans la dignité, tout comme il serait insensé de croire que celle-ci n'a jamais changée en tous ces siècles d'existence. La vérité est que la Grande République a prit plusieurs visages, et que, loin de la volonté de ces excellences sénateurs, qui pensent que le temps n'a pas de prise sur nos institutions sacrées, celles ci ne sont pas immuables. Elles naissent au gré des besoins, elles vivent, puis pour certaines, elles faiblissent ou perdrent de leur importance avant de disparaître. Le temps finit par tout effacer, même les maisons aux fondations les plus abouties, mêmes les bijoux les plus beaux. De même, ces excellences du Sénat n'ont pas toujours tenu la réalité du pouvoir, et il convient de retracer avec vous, mes lecteurs: amis, adversaires, admirateurs ou critiques de mon travail, l'Histoire de l'institution du Patriciat, qui gouvernat en son temps la cité de Velsna, dans des temps assez reculés pour m'avoir fait douter de nombre de sources, de nombre de préconçus avec lesquels je suis née. Je m'apprête ainsi à vous faire visiter une période que les historiens de l'ancien temps qualifiaient de flou, pour la simple et bonne raison que la littérature classique velsnienne n'avait alors pas encore prit son essor, et que l'administration et les grands hommes enregistraient très peu par l'écrit.Une époque où la plaine velsnienne parlait encore en partie l'occitan des anciens natifs, dont a plus trace aucune que dans les noms de nos villes et de nos villages. Avant la découverte du nouveau monde, avant les guerres celtiques, avant même tout cela, il y avait Velsna, que Dame Fortuna avait vue bien différente d'aujourd'hui.

Je ne ferai pas l'affront de rappeler le récit de la fondation de notre cité par autre chose que par ce qui est nécessaire de comprendr, car de grands et beaux travaux l'ont déjà apprit. La science a fait son avancée sur les conditions dans lesquelles les anciens vinrent, et squi s'avèrent beaucoup moins romantiques que ce que l'on racontait auparavant. Aussi, je vais vous épargner le récit selon lequel les pères de nos pères étaient des exilés de quelque faction politique de, ou un groupe de religieux persécutés, car il n'en fut probablement rien. Non, nos ancêtres n'ont pas troqué la lagune de Velsna contre la peau d'un boeuf. Non, il n'y a aucune histoire d'amour brisée derrière tout cela, simplement le grand mouvement de l'Histoire, et le besoin du commerce, qui est selon mon avis, une raison bien plus fidèle à la nature de la nation des velsniens, dont nous pouvons nous enorgueillir. A partir du VIIIème siècle, La Leucytalée bouge et enfle de changements et de conflits. A l'est, la vieille Rhême commence, elle qui a perdue l'univers, en particulier à l'ouest, par les barbares. Mais voilà donc qu'elle commence à perdre l'Empire du monde par l'est également, car les guerriers de l'islam sont arrivés sur les rives nord de l'Afarée, empiétant sur le vieil Empire, et essaiamant jusqu'au paus des nazumi, là où vivent les turcs. Nos ancêtres fortunéens ont toujours vécu du grand commerce, et nous tenons d'eux la raison qui fait de nous les plus grands marins du monde. Ce que les enfants de Dame Fortune ne pouvaient faire pousser sur leur petite île, ils le faisaient venir de loin, et ils comprirent tôt les bénéfices des liens entre les peuples qu'étaient les grands navires et les voies maritimes.

L'Empire rhémien n'est plus à l'ouest, et Fortuna grandit toujours et encore, dans un premier temps sous le règne alterné de rois barbares et de la tutelle symbolique des rhémiens de l'est, avant de prendre son envol d'elle même, forgeant pour elle même le début d'un Empire du monde, à compter du VIIIème siècle. Fortuna essaime alors la fondation d'un grand nombre de ports d'attache, dans le but d'aller chercher toujours plus loin les produits du monde, et les ramener à eux, et ce en plusieurs vagues. Les fortunéens essaiement de plus en plus au nord à partir de ces temps, et la Manche Blanche leur apparaît comme l'endroit d'où ils tirent l'ambre des bijoux, le bois des navires et le tissu soyeux du pays des saxons et des frisons. Aussi, sans même une volonté politique, car le Sénat des excellences fortunéennes n'en a jamais décidé ainsi, ce sont en premier lieu les commerçants qui parviennent sur les rivages de la Manche du nord. La plupart d'entre eux fondent des comptoirs qui ne sont guère gardés par le temps, qui finissent souvent par changer d'emplacement ou simplement disparaître. Mais ceux-ci comprennent rapidement l'attrait qu'ont des plaques commerciales stables qu'ils pourraient directement contrôler, non pas par le biais d'indigènes, mais de fortunéens installés au délà de la Leucytalée. Ainsi, on dit qu'il n'y a pas un fleuve, une embouchure, une baie de la Manche Blanche qui n'est pas explorée par ces derniers, et sont fondées entre le VIIIème et le Xième siècle la plupart des cités actuelles de la Dodécapole. Dans ce qui est ce grand chamboulement qu'est le déplacement de tant d'enfants de Fortuna, qui furent les velsniens ? Et la date traditionnelle de la fondation de 793 est même correcte ? Elle sur qui nous ne savons presque rien hormis le folklore ? Et pourquoi cette installation ?

En premier lieu, on sait que Velsna ne figure pas parmi la première vague de fondations fortunéennes dans la Manche Blanche, et on sait que les cités d'Apamée et de Volterra la précède d'au moins cinquante ans, dans la foruchette la plus large, et que leur fonction est radicalement différente de ce pourquoi des hommes et des femmes s'insallèrent plus tard dans la lagune velsnienne. Il y a deux outils dont notre sagesse dispose: les sources archéologiques et littéraires, les premières pondérant les propos des deuxièmes. Et ensuite, nous disposons de notre propre déduction, de par la bifurcation historique de ces différentes patries. Là où Apamée et Volterra, ainsi que presque toutes les villes fortunéennes n'ont pas développé d'arrière pays, Velsna l'a fait. Aussi, cette réalité devrait susciter notre curiosité, car elle aide à comprendre la fonction que chacune de ces villes représentait pour les fortunéens. Apamée et Volterra n'ont jamais développé d'arrière pays, de chôra, pour la simple raison que leur fonction dans le circuit commercial fortunéen se résumait à celui de passeur, ou d'intermédiaire de commerce, de sa production à sa destination. Elles se sont toujours enrichiée par l'entrée et la sortie des produits. Velsna, fondée bien plus tard, remplit, on le pense, un rôle très différent. Là où Apamée est le milieu du circuit, Velsna constitue l'une des extrémités de la chaîne, que les fortunéens auraient mis en place afin d'exploiter à moindre côut des ressources qu'ils se procuraient auparavant auprès des pays occitans, en grande partie le tissu, la laine et le vin dont la plaine velsnienne est le cadre idéal de sa production. Velsna est dés sa fondation un lieu de production et de stockage de tous les biens achetés auprès des occitans.

Quant à la date traditionnelle de 793, il n'est au fond pas si pertinent de savoir l'exactitude la fondation de la ville, puisque par les dynamiques de l'Archéologie dans le cadre de nomvbreux travaux déjà effectués, le site de la lagune se peuple progressivement, et n'a pas l'air de présenter de date pivot aussi catégorique. On connaît déjà l'existence de nécropoles occitanes, et la présence de villages indigènes sur le site de la lagune avant l'arrivée des velsniens. Ceux-ci auraient donc installé une première esquisse de comptoir sur un site déjà occupé, et dont l'Histoire est bien plus complexe qu'un poser de drapeau. Il est tout à fait possible que les premiers commerçants fortunéens se soient greffés à ce substrat sans pour autant le chasser, et on sait que la migration fortuéenne dans a lagune velsnienne est encore une fois, un processus lent. Toujours est-il qu'à partir du début du IXème siècle, l'évolution des habaitats, et le développement de l'établissement religieux de San Stefano, qui semble être la partie la plus ancienne de l'agglomération, témoigne d'une influence de plus en plus grande, et on peut déjà penser que les structures politiques villagoises qui précédaient l'arrivée des fortunéens aient été remplacées par celle des arrivants, en témoigne le cartulaire fortunéen dit " de Fabia", qui mentionne une liste des cités dans l'orbite politique de la cité-mère. Velsna y est présente, orthographiée "Velzna", défformation commune si l'on suit l'évolution de la langue fortunéenne par la suite. La présence de la cité dans le cartulaire valide plusieurs élements: en premier lieu, le site n'est plus un simple comptoir, mais une ville dotée d'institutions politiques. Deuxièmement, il n'y a aucune trace d'influence linguisitique occitane dans l'appellation du site, ce qui signifie qu'à défaut d'être entièrement assimilé, une élite politique fortuénenne y est déjà aux commandes. Peut-être sont-ce là les débuts de l'aristocratie sénatoriale de notre cité...ce qui est constaté également par l'archéologie funéraire. En effet, il est noté l'enrichissement considérable des dépôts funéraires à cette période, et surtout leur origine: outils, céramiques, armes et bijoux étant issues de productions confirmées comme étant en provenance de différentes parts du monde fortunéen, bien qu'il y ait une production locale résiduelle. En l'absence de sources écrites abaondantes, et car l'écrit dans l'administration velsnienne ne se densifie que vers la fin de la période du Patriciat, nous ne pouvons là que nous appuyer sur la déduction et ces rapports de terrain. Mais si l'on peut conclure cet argumentaire, Velsna est alors indéniblement devenue une cité fortunéenne, dont il existe peut-être un substrat occitan local. On peut également dire que lors de la période qui suit, aucune grande famille sénatoriale velsnienne ne paraît être d'origine occitane. Ainsi, si on peut penser qu'une partie de la population de la cité d'alors soit occitane, son élite est purement exogène. Il est toutefois à noter que le site de Velsna est alors en concurrence avec l'établissement indigène d'Aquila, située une vingtaine de kilomètres au sud, et que des influences mutuelles sont possibles.



Les institutions du "Patriciat fortunéen de Velsna":

Le terme de Patriciat lui-même est à prendre de manière contextuelle. Il s'agit là d'une appellation attribuée à posteriori par les premiers représentants de la littérature classique velsnienne, à toute la période qui précède la déchéance de la fonction de Patrice de Velsna, dont on sait qu'il s'agt peut-être là de l'un des plus anciens élements institutionnels de la cité encore en existence avec le Sénat. Celle-ci, nous les listeront comme suit:

Le Patrice de Velsna est une figure qui apparaît pour ainsi dire dés le début de la densification des sources écrites de l'administration velsnienne, à la toute fin du Xème siècle. La mention du terme de Patrice dans le cartulaire de Fabia confirme sa position, puisque c'est la seule institution qui est nommée par cette source, les fortunéens ne prenant pas la peine d'en décrire davantage. Cela sous-tend ainsi que le Patrice de Velsna possède un pouvoir de représentation, qui est très probablement doublé d'une autorité réelle et indiscutable. D'autant plus que le cartulaire mentionne bien sa nomination par le Sénat fortunéen lui-même. Le Patrice de Velsna apparaît donc comme une position non-héreditaire, très probablement nommée à vie, et dont la nomination émane de l'autorité de la Métropole elle-même. Le Patrice est donc l'intermédiaire direct entre Fortuna et le peuple de Velsna, "représenté" par un Sénat, le premier administrateur, le seul dont le pouvoir est en lien direct avec celui de la cité-mère.

Quid donc de l'origine de ces Patrices. Comment étaient-ils désignés et qui étaient-ils ? Pour répondre à cette question, il nous faudrait une liste exhaustive des Patrices de Velsna, qui n'apparaît pas avant le milieu du XIème siècle, qui est justement la période marquant le début du déclin de cette fonction. Le cartulaire de Fabia n'en dit pas davantage, et ne nous est donc d'aucune utilité dans ce contexte. Il faut donc nous reposer sur des sources éparses pour déceler l'identité de certains d'entre eux, et qui la plupart du temps ne sont pas velsniennes et sur place, mais fortunéennes. C'est là une première indication. D'autres cartulaires sont réalisés par le pouvoir fortunéen tout au long de la période, décrivant la nature du contrat qui lie Fortuna à ses cités filles, et qui parfois, évolue. Dans ces docuements, il est donc possible, parfois et avec de la chance, de connaître le nom du Patrice alors en place à Velsna par la mention de son nom. Ces cartulaires, il en existe pas moins de dix-sept sur toute la période, ce qui pourrait à priori être beaucoup, mais qui est beaucoup plus dérisoire lorsqu'on sait que le nom d'un Patrice de Velsna n'est mentionné qu'à trois reprises sur une période de près de 300 ans. Sur base des trois noms qui nous sont connus: "Andrea Tonelli" (mentionné en 925), "Gabriele Tonelli" (mentionnée en 957) et "Patrizio Di Canossa" (mentionné en 1023), nous pouvons déjà tirer quelques conclusions par notre connaissance de l'album sénatorial velsnien, qui apparaît plus d'un siècle plus tard. Notre premier coonstat est que le nom Tonelli ne figure pas dans l'album sénatorial, ce qui signifie que les deux premiers patrices mentionnés ne sont pas issus de l'artistocratie sénatoriale velsnienne, à contrario de l'album sénatorial fortunéen qui existe également à compter du XIème siècle. Cela signifie donc que la nomination du Patrice au début et au milieu du Xème siècle se fait parmi l'élite fortunéenne, et non la notabilité locale. En revanche, Patrizio Di Canossa, le troisième nom, mentionné avec presque un siècle d'écart, semble bien être issu de la lignée des Di Canossa de Velsna, qui s'est éteinte vers le XIVème siècle. On peut donc supposer que les critères des nomination du Patrice ont connu des changements au sein même de la période, et sont passés de la désignation d'un dirigeant étranger, ou du moins fortunéen, à la nomination de sénateurs velsniens. Même si ces sources sont très lacunaires, nous pouvons supposer qu'il y a eu un transfert de pouvoir très progressif d'une élite exogène à une élite locale implantée sur place, et que des membres de l'aristocratie sénatoriale velsnienne aient fini par être nommés systématiquement par les autorités fortunéennes. Ce constat s'observe dans d'autres cités de la Dodécapole par d'autres moyens, mais qui permet de dégager la dynamique générale de l'affaiblissement progressif de l'autorité fortunéenne sur ces colonies bien trop lointaines pour que l'on puisse y exercer un contrôle direct, d'autant plus que Fortuna à alors forte affaire en Leucytalée à compter du Xème siècle, et de sa rivalité de plus en plus latente avec le pouvoir rhémien oriental.

Au sujet de l'étendue des pouvoirs du Patrice, on suppose que celui ci était en premier lieu d'ordre militaire, et qu'il agissait en tant que chef des armées, comme le mentionne quelques cartulaires fortunéens qui le décrivent comme un administrateur militaire, entre autre, ayant lui seul le droit de procéder aux levées militaires de la Grande Tribune qui existe déjà à cette période. Sur le plan des lois, il gouverne en monarque électif sans véritablement de limite ou de levier de contrôle, à l'image de la plupart des gouvernemeurs militaires. Il disposerait également d'un pouvoir judiciaire notable, puisqu'il serait en mesure de casser les jugements du Sénat primitif velsnien ou de n'importe quel cour ou forme d'autorité (même au sein de la famille, dont l'autorité émane du Pater familias). Sur le plan religieux, le débat est beaucoup plus ouvert, et il est difficile de définir ses prérogatives. Il est acté que l'Eglise de Catholagne est déjà solidement implantée en actuelle plaine velsnienne lors de la fondation de la ville, et que l'expansion velsnienne s'est accompagnée d'une densisfication du tissu ecclesiatique, mais ce phénomène ne peut pas être formellement relié au rôle du Patrice. Comme beaucoup d'aristocrates velsniens, on suppose qu'il pratique l'évergétisme vis à vis des établissements religieux comme un levier de son influence et de son pouvoir, mais ce n'est pas là un attribut formel de sa fonction.

Lorsque le Patrice meurt, il existe de source sûre un système de régence assurée par un magistrat nommé par le Sénat primitif sous le nom "d'Interroi", en attendant une nouvelle nomination émanant de Fortuna. Là encore sur cette fonction, il est très difficile de connaître l'étendue de ses prérogatives, si celles ci étaient limitées aux affaires courantes, ou si celui-ci disposait d'une marge de manœuvre plus grande. On suppose que celui-ci était nommé parmi le Sénat, conviction renforcée par le fait que lorsque cette magistrature temporaire semble disparaître au début du XIème siècle, c'est la figure du Doyen du Sénat qui en reprend les attributions.



Le Sénat primitif:

Aux côtés du Patriciat, on suppose qu'il existe une forme de Sénat ou une assemblée similaire dés la fondation de la cité velsnienne. En effet, la fondation de chaque cité fortunéenne s'accompagne de la création quasi systématique d'une instance de représentation du corps civique, et il n'est pas raison de penser le contraire en ce qui concerne Velsna, d'autant que son existence est confirmée par des biais divers. En premier lieu par les mentions retrouvées d'anciens sénateurs par le biais de l'archéologie funéraire et ce, dés le début du IXème siècle, mais également par les premiers docuements administratifs retrouvés à compter du début du XIème siècle, en toute fin de période.

De manière générale, il est courant dans les cités fortunéennes, au début de leur existence tout du moins, qu'une assemblée prenne en charge les affaires courantes, même en présence d'un gouverneur désigné par la métropole. Il faut également bien comprendre l'influence de la structure familiale fortunéenne du haut moyen-âge, directement héritée de la Rhême tardive, afin d'expliquer l'origine du Sénat. Comme pour toutes les institutions, impossible de faire remonter une date claire à la création du Sénat, mais nous pouvons supposer de manière relativement prudente que celui-ci s'est formé dés la fondation de la ville, même si il a pu avoir plusieurs formes. Nous pouvons penser aux assemblées de duumvirs minicpaux de la Rhême tardive, un modèle qui est sans doute à la base de la République Fortunéenne. A la base de toutes ces institutions, il y là avant le rassemblement d'une petite élité notable dont les représentants sont des pater familias, des chefs de cellules familiales comme nous en trouvons dans le modèle ultra patriarcal de la Fortuna primitive. A partir de là, il est permis de supposer que chacune de ces cellules envoyait son pater au Sénat primitif. Il n'y avait donc pas d'élection ou de provessus électoral quelconque, dans ce qui est un régime au départ purement aristocratique. Il faut rappeler que le Sénat est directement issu du rhémien "Senex", terme désignant un vieillard. Il y a de forts chances que Velsna ait pu être une forme de gérontocratie composée des chefs de familles marchandes dans ses premiers temps. Jusqu'à la chute des Patrices fortunéens, le Sénat n'est pas sujet à des élections, et la désignation des sénateurs se fait selon un cens monétaire qui a pu être variable dans le temps, et qui est au bon vouloir du Doyen du Sénat, avec l'approbation du Patrice.

En ce qui concerne ses membres, là aussi, il est difficile de se situer durant le premier siècle de l'existence de Velsna. Ce qui est une certitude toutefois, c'est que le Sénat velsnien n'a pas toujours compter mille membres comme c'est là une règle depuis le XIIIème siècle. La première mention faite du nombre de sénateurs peut être retracée sur le cartulaire fortunéen de 957, stipulant l'approbation que le gouvernement fortunéen a faite de la demande du Patrice Gabriele Tonelli d'élargir le Sénat velsnien à cent membres. Cela suppute donc qu'il était plus restreint à l'origine, mais aussi que le nombre de sénateurs pouvait varier selon le bon vouloir de la métropole fortunéenne. Il est très probable que l'élargissement progressif du Sénat se fasse au rythme des annexions et de la conquête de l'arrière pays velsnien, ce qui est confirmé par des sources ultérieures. En effet, le Sénat n'est pas seulement une instance législative, mais jusqu'à aujourd'hui, il constitue un réservoir de profils pour s'acquitter des tâches de l'administration, que ce soit dans le domaine civile ou militaire. Si c'est encore le cas aujourd'hui, il est indéniable de penser que cela était tout autant le cas à cette période, où il n'existait pas d'administration moderne. Plus tard au XIème siècle, en toute fin de période, on évoque ainsi 300 membres alors que la conquête de la plaine velsnienne touche à sa fin, pour finalement se fixer à mille membres en toute fin de la seconde guerre celtique. Ce dernier s'étoffe au fur et à mesure, en accuillant de nouveaux chefs de familles devenues prestigieuses au fil du temps, et pouvant d'acquitter du cens monétaire requis.

Comme tout ce qui attrait au Sénat velsnien à cette période, il est tout aussi complexe de fixer des limites claires à ses compétences, et jusqu'au XIème siècle, il n'est pour ainsi dire possible que de partir de postulats, en mettant en parralèle le rôle du Patrice, qui fait l'objet de descriptions plus détaillées de ses prérogatives, étant l'institution la plus prestigieuse de la Velsna d'alors. On peut en conclure plusieurs éléments: le Sénat, en premier lieu, n'apparaît pas autrement que comme une forme d'assemblée purement consultative, et on pense qu'il n'est dans un premier temps, convocable que par le Patrice de Velsna. On interprète ainsi le Sénat comme une institution que le Patrice peut consulter sans en être obligé, bien que ne pas demander conseil au Sénat ne devait pas être perçu comme chose positive, car c'est bien ce Sénat qui servait le Patrice de Velsna dans l'administration de la cité. Enfin, sur le militaire, on touche là à une particularité qui distingue cette assemblée primitive de ce qui deviendra le Sénat des Mille à l'avènement de la Grande République. En effet, il apparaît que ces denriers n'ont aucun rôle militaire décisionnel, mais que dans le même temps, ce sont eux qui sont nommés par le Patrice au commandement des levées militaires, qui à cette époque là, sont encore très occasionnelles. Il y a donc un partage tacite entre les deux pouvoirs, qui se brisera complètement à partir du Xième siècle.

Pour le reste, on en sait peu, et si les sources sont déjà avares au sujet de l'institution du Sénat, elles le sont encore davantage lorsqu'on essaie de décortiquer le processus judiciaire, ou des institutions plus mineures, à l'exemple des Comices, ces assemblées populaires qui obiennent sous la Grande République, le droit de voter pour les magistratures sénatoriales, parmi les membres de cette assemblée. Or, aucune mention n'en est faite avant le Xième siècle, là encore, en toute fin de période. Ce qui signifie deux conclusions: soit qu'elles étaient trop insignifiantes pour mériter mention, soit qu'elles n'existaient tout simplement pas. Il serait plus raisonnable de pencher pour la seconde hypothèse, en raison du fait que les Comices sous la Grande République sont l'outil central de la levée militaire. En effet, chaque classe censitaire est associée à une place distincte dans l'armée en vertu des moyens que les citoyens peuvent allouer à l'achat et à l'entretien de leur équipement. Or, la levée militaire civile existait déjà sous le Patriciat. Ce n'est qu'ensuite que cet aptitude à prendre part à la guerre a été transposé en droit de vote des citoyens aux élections sénatoriales, au XIème siècle.


Expliquer le déclin du Patriciat, et son renversement:


Cet équilibre des pouvoirs dont nous avons fait la présentation, commence à s'étioler par étapes, à partir du début du XIème siècle, pur s’effondrer à l'issue de "la Guerre du Patrice", en 1048. Du Patriciat fortunéen de Velsna, c'est la période dont nous avons le plus de repères et de sources distinctes. Le début du Xième siècle voit en effet la multiplication des actes écrits notariers et cadasteaux, ainsi que les docuements sénatoriaux, et une mise à jour plus régulière de l'album sénatorial où sont consigées ses décisions et ses actions. Dans ce cadre, il nous est possible de dresser une dynamique de l'effondrement du Patriciat, et d'en attribuer des causes multiples.

En premier lieu, il doit être rappelé, comme mentionné précedemment, que le Patriciat velsnien s'appuie sur un système de désignation, et qu'il y a eu un virage perceptible à partir de la fin du Xème siècle, non pas dans le mode de désignation du premier magistrat de la cité, mais dans les pouvoirs politiques qui permettent ce mécanisme, et qui prend pour origine l'affaiblissement progressif de l'autorité fortunéenne sur ses colonies dodécaliotes, Velsna comprise. On suppose en effet que le pouvoir fortunéen adopte une attotude nouvelle à compter de la toute fin du Xème siècle, non plus en désignant un fortunéen de la métropole comme gouverneur, mais en lui préférant des membres de l'aristocratie locale. C'est ainsi que le Patriciat bascule entre des mains velsniennes pour la première fois, ce qui de prime abord pourrait apparaître comme une victoire pour la notabilité locale, qui se rapproche du même coup du pouvoir. Toutefois, ce changement va induire une profonde instabilité, qui tend à se dessiner progressivement. En effet, le Patriciat est désormais potentiellement accessible à l'ensemble de l'aristocratie sénatoriale velsnienne, ce qui enclenche un mécanisme de compétition relativement destructeur, visible jusque dans les sources archéologiques.

C'est dans ce cadre d'étude que se sont inscrites les fouilles de 2016 à 2018 dans le quartier San Ciro, dans la vieille ville de Velsna, à l'occasion de la destruction d'un hôtel particulier, qui a laissé entrevoir plusieurs niveaux de bâti recoupés, permettant d'observer une multiplication des interventions entre le début et la fin du Xième siècle sur un bâtiment qui état à l'origine défensif. L'apparition des tours campanaires de défense à Velsna correspond à cette déliquescence progressive du pouvoir fortunéen, pouvoir disputé par les différentes lignées sénatoriales velsniennes. Dés lors que le titre de Patrice est dévolu à la notabilité velsnienne, celui-ci devient un facteur d'instabilités récurentes qui se ressent jusque dans cet apport archéologique que sont les tours campanaires. Celles ci se multiplient pour atteindre les 75 recensées rien que dans la vieille ville de Velsna en toute fin de période. Leur utilisation n'est à comprendre dans le cadre d'une invasion ou d'un évènement éxtéerieur, mais bien de constituer un bastion fortifié pour une famille sénatoriale velsnienne, assortie d'une expression visible de son autorité. Velsna se morcèle ainsi en une multitude de petits fiefs urbains, qui rivalisent entre eux dans la quête d'accession au Patriciat, ce dans une atmopsphère de guerre civile de plsu en plus récurrente. Cette lutte intestine acharnée contribue à la disparition progressive de la plupart des anciennes familles peuplant à l'origine les institutions sénatoriales à la fondation de ville. En effet, ces guerres fratricides s'achevaient régulièrement avec l'extermination en bon et dûe forme d'une famille, qui était suivie de la destruction de ses biens matériels qu'étaient les tours campaniles. Cette dynamique mortifère explique le fait que l'album sénatorial ne soit pas capable de remonter l'origine de la plupart des "acnciennes familles" fortunéennes au delà des guerres celtiques et de la fin du Patriciat, en raison du renouvellement accéleré des élites à cette période. Autre facteur ayant controbué à la destabilisation grandissante du Patriciat: l'expansion territoriale velsnienne. En effet, la conquête de la plaine velsnienne sur les micros-états occitans qui la dominait alors ne se fait pas sans intégrer les élites locales, qui viennent perturber les équilibres existants au Sénat, tout en ocrtoyant aux sénateurs faisant ces acquisitions, une somme d'avantage en argent et en propriétés, qui viennent à faire de leurs personnes des contre-pouvoirs du Patrice. Dans le même temps, les autorités fortunéennes semblent prendre conscience de ce problème, puisque les familles sénatoriales les plus proches du Patriciat fortunéen s'opposent systémtiquement à toute tentative d'expansion territoriale, qui aurait pour résultat de désiquilibrer les pouvoirs en leur faveur, favorisant l'émergeance d'une notabilité terrienne tirant davantage leurs revenus des propriétés foncière de la plaine velsnienne plutôt que de ceux faits par le commerce avec la métropole. Deux factions se forment alors: "les bleus", qui regroupent les partisans au Patrice et donc à l'autorité fortunéenne, et "les rouges" qui regroupent un attelage composite des familles aristocratiques ayant tiré leurs richesses de la conquête de la plaine velsnienne, et usant de son influence auprès du reste de la population. L'origine de cette guerre est donc en grande partie à l'opposition de plus en plus systématique entre un pouvoir exécutif proche de Fortuna, et une aristocratie locale de plus en plus avide d'autonomie, nourrie par ces changements profonds.

On peut noter durant cette période, que le Patriciat est monopolisé par la lignée sénatoriale des Di Canossa, jusqu'au renversement du dernier Patrice ayant un pouvoir notable, Sulvio Di Canossa, à la fin de la Guerre des Patrice, marquant la fin de ce que l'on pourrait nommer "la Velsna primitive". Les circonstances de ce conflit sont relativement claires, et il n'est pas nécessaire de nous appuyer sur le folklore, qui veut que ce conflit trouve son origine dans le viol d'une aristocrate d'une famille "rouge" par le Patrice Di Canossa. Il paraît très difficile, par des sources souvent postérieures et ayant cultivé un profond rejet du régime précédent du Patriciat, de tirer des informations entièrement fiables de ces accusations, qui reflètent peuf-être davantage une haine de toute forme d'autorité monarchique qu'un véritable évènement. Dans tous les cas, la faction des bleus s'affaiblit graduellement avant d'être détruite entièrement en 1049. Il s'agit de la date communémement admise pour désigner la fin de cette période. Pour autant, il ne faut là pas y voir une rupture nette, car il s'agit avant tout d'une borne symbolique, fixée là encore une fois à postériori, pour ce qui était en rélité une lutte d'influence. La réforme des institutions au profit du pouvoir sénatorial a sans doute été plus progressive qu'on ne le pense, et si la chute du Patrice Di Canossa a probablement été un évènement clé, il est à prendre dans la dynamique historique que nous avons situé par cette étude.

Le Patriciat a bien entendu été la première institution à faire les frais de ces changements, et si il n'a pas disparu, il est dés lors confiné à un rôle de représentation symbolique. Si dans un premier temps, celui-ci a toujours la charge de constituer un gouvernement communal (qui apparaît lui aussi durant cette période) et d'en obtenir l'approbation du Sénat, celui-ci finit au début du XIIIème siècle, par lui ôter cette compétence également. Le Sénat est quant à lui le vainqueur incontestable de cette lutte de pouvoir, et devient l'institution centrale de la Grande République que nous conaissons encore aujourd'hui. Toutefois, il n'est pas élu par les classes censitaires du comices avant le XIIème siècle, la nomination des sénateurs étant à la charge du Doyen du Sénat, par le biais d'une sélection dans l'album sénatorial, rassemblant tous les chefs de familles disposant du cens monétaire nécessaire à une nomination. Les comices ne deviennent l'organe de représentation du peuple au XIIème siècle, et les cinq classes censitaires qui désignaient les attributions militaires, sont dédoublées en dix classes, qui représentent un pouvoir de vote. Ce que l'on nomme ainsi "la chute du Patriciat" est en réalité une transition progressive s'étalant sur environ deux siècles.

La dernière conséquence de la disparition du Patriciat se reflète sur la politique étrangère qu'adopte la cité velsnienne durant les décennies suivant le renversement du Patriciat. On peut en effet décorreler l'effondrement du Patrciat et l'accélération de la dynamique d'expansion de Velsna, qui le siècle suivant, passe du statut de simple puissance régionale à celle d'hgégémon de la Dodécapole, devenant le principal pôle géopolitique du monde fortunéen en Manche Blanche. La disparition du Patrice, garant de l'autorité fortunéenne qui tempairait les ambitions territoriales et économiques de la notabilité locale, disparaît, permettant ainsi à Velsna d'appliquer un agenda véritablement indépendant de toute puissance extérieure. Du XIème au XIIIème siècle, Velsna achève ainsi la conquête de la plaine velsnienne, avant de s'engager dans les deux guerres celtiques, faisant d'elle une puissance navale en Manche blanche, et soummettant ses cités soeurs lors de la Guerre dodécaliote. Nul doute que les mécanismes internes de la toute jeune République, favorisant les actions individuelles et audacieuses des membres de son aristocratie, excitant les rivalités internes, a été un facteur de plus de cette dynamique.
Période abordée: période occitane (Vème-VIIIème siècle)

Tombes occitanes de la plaine velsnienne (Vème-VIIIème siècle)



Introduction

De la chute de l'Empire rhémien au Vème siècle à l'arrivée des fortunéens au VIIIème siècle, la plaine velsnienne a été le lieu de floraison d'une riche aristocratie occitane rurale, dont les caractéristiques les plus commune sencore observables de nos jours demeurent les grandes nécropoles et les tombes monumentales encore en élevation. En question, deux sites archeologiques remarquables situés non loin de l'actuelle ville de Velccal. Ces deux nécropoles occitanes reflètent divers types de pratiques funéraires entre le Veme et le VIII siècle, et comptent parmi les plus beaux témoignages du monde post rhémien et pré velsnien de cette civilisation d'Eurysie du nord. Certaines tombes du site sont monumentales, taillées dans la roche et surmontées d’impressionnants tumuli. Nombre d’entre elles comportent des bas-reliefs sculptés, tandis que d’autres renferment de remarquables peintures murales où les enduits peints qui la composent demeurent dans un état de conservation remarquable. La nécropole proche de Velcal, connue sous le nom du lieu dit "Bandita", comprend des milliers de tombes disposées selon un plan quasi urbain, avec des quartiers, rues et petites places., ce qui est caractéristique des nécropoles occitanes dont l'organisation est calquée sur celle des villes dans lesquelles cette civilisation s'est forgée. Les tombes sont de divers types: tranchées creusées dans la roche, tumuli, ou d’autres taillées dans la roche en forme de cabane ou de maison avec un luxe de détails architecturaux. Elles constituent un témoignage expectpionnel qui nous est parvenu de l’architecture résidentielle occitane, bien que beaucoup de villes de la pleine velsnienne nous ait permis d'accéder à des niveaux de construction de cette période. La deuxième nécropole, celle d'Avarezzo, contient environ 2 700 sépultures creusées dans la roche. Parmi celles-ci, près de 50 tombes sont peintes d'enduis enconre conservés, dont les plus anciennes remontent au Vème siècle, avant même la fin de la domination rhémienne dans la région.


Synthèse du site et évaluation:

Le bien déclaré comme étant exceptionnel englobe les deux nécropoles de la ville antique de Velcal. Si la ville actuelle est une fondation velsnienne, il a été admis que celle-ci est en rélité une refondation d'un siste pré existant, et évoluant durant la période rhémienne tardive et le haut moyen âge occitan. Elles représente à elle seule la majeure partie des découvertes archéologiques les plus significatives liées au fait funéraire occitan durant cette période. La nécropole recouvre un territoire immense, car le bien déclaré à la conservation est d’une surface totale de 310 hectares.

La deuxième nécropole abrite des milliers de tombes disposées selon un plan semblable à celui d’une ville, avec ses rues, ses petites places et ses quartiers. Le site de 150 hectares qui date du IXe siècle avant notre ère, comporte des types de tombes très divers : des tranchées creusées dans le sol, des tumuli regroupant souvent plusieurs chambres funéraires et quelques sépultures également sculptées dans la roche, en forme de cabanes ou de maisons avec un luxe de détails architecturaux. La nécropole, probablement la plus importante nécropole occitane (aucun autre exemple connu, que ce soit en Gallouèse ou à Velsna, aire originelle de la culture occitane, reproduit le plan d'une ville. Du fait qu’il subsiste peu d’information écrite sur les occtans et les cultures pré velsniennes, ce site offre un témoignage remarquable sur l’architecture domestique occitane.

La nécropole entière de Velcal, également connue sous le nom de Bandita, abrite 2 700 tombes taillées dans la roche. Les peintures inédites sont une parfaite illustration de l’art classique de l’époque post rhémeinne existant dans le bassin leucytalien, mais dont nous n'avons finalement que peu de traces ailleurs

Les deux cimetières occitans offrent ensemble le seul témoignage important de cette population qui créa la première culture urbaine de la pleine velsnienne après la chute de Rhême, et qui a perduré pendant plus de 300 ans, depuis le nord de l'actuelle ville d'Aula jusqu’à la passe de Saliera.
Les nécropoles en question sont connues depuis plusieurs siècles. Plusieurs peintres et scultpeurs du XVème siècle se sont rendu aux nécropoles de Velcal pendant la Renaissance et un croquis évocateur du site, dessiné par le fortunéen Rafaelo Sebastian est conservé au Musée de l'Arsenal de Velsna.


Critères d'attribution patrimonial:

Critère I : Les nécropoles de Velcal sont des chefs-d’œuvre du génie créateur humain: les peintures murales des nécropoles sont exceptionnelles, à la fois pour leurs qualités formelles et leur contenu qui révèlent des aspects de la vie, de la mort et des croyances religieuses des anciens occitans. Celles-ci illustrent remarquablement, dans un contexte funéraire, les mêmes concepts d’urbanisme et d’architecture que ceux d’une cité occitane antique, dont nous avons si peu d'informations en raison des stratigraphies problématiques des molieux urbains, dont les constructions ont été recouvertes par des siècles d'occupation.
Critère II : Les deux nécropoles constituent un témoignage unique et exceptionnel de l’ancienne civilisation occitane, la toute première véritable culture urbaine de la plaine velsnienne. En outre, la description de la vie quotidienne dans les tombes peintes à fresque dont beaucoup sont les répliques de maisons, est un témoignage unique de cette culture disparue.
Critère III : Les nombreuses tombes de Velcal représentent des types de constructions qui n’existent plus sous aucune autre forme, et qui n'ont aucun lien avec les nécropoles postérieures à l'arrivée des fortunéens dans la plaine velsnienne. Les cimetières, inspirés du modèle des cités occitans, comptent parmi les plus anciens de la région, si l'on ne prend pas en compte les nécropoles rhémiennes antérieures, mais dont aucune n'a été fouillée sur le sol velsnien.


Intégrité du site et conservation

Le bien et la zone tampon qui entoure les nécropoles de Velcal, comprend tout le territoire qu’occupaient jadis le centre habité et les nombreux autres cimetières voisins. Les deux sites archéologiques couvrent une surface dont la quasi-totalité a déjà été fouillée entre 1950 et 2010. Le site est dans uné tat de conservation préoccupant en raison des coûts prohibitifs de son entretien. Le financement ne se fait que sur base de donations privées, ce qui complique quelque peu sa viabilité à long terme, étant donné que de telles dépenses n'ont que rarement un réel retour sur investissement.

Les nécropoles couvrent un vaste territoire qui inclut une zone tampon garantie par la Société des honnêtes archéologues de Velsna, y compris les terrains privés appartenant à des particuliers. Les mécènes locaux du site sont réputés exercer des efforts financiers conséquents pour prendre le contrôle des parcelles du site à prix coûtant mais là encore, les moyens manquent quelque peu.

Les constructions illégales et non contrôlées sont le principal danger auquel ce site doit faire face, et la SHAV a des difficultés à convaincre les autorités de la cité libre de Cerveteri à faire des efforts de préservation du site.

Période abordée: période occitane (Vème siècle-VIIIème siècle) et Velsna archaique (VIIIème siècle-XIème siècle

Parc Archéologique de la cité antique d'Aquila sur la Léandra



Introduction et synthèse du site:

Aquila, située à quelques dizaines de kilomètres de l'actuelle ville de Velsna, constitue l'agglomération antique de l'époque rhémienne tardive la plus importante de la plaine velsnienne. Ayant été fondée peu après la conquête de la région par Rhême au début du Haut-Empire, elle a prit son essor en tant que plaque tournante du commerce régionale, avant de devenir une capitale provonciale de près de 40 000 habitants au IVème siècle. Elle devint par la suite le centre de la culture occitane indigène de cette région, avant de décliner et de disparaître au IXème siècle, consécutivement à la conquête velsnienne. Dûe au contexte de son abandon, particulièrement rapide, la plupart de ses vestiges demeurent intacts sous les prairies environnantes, constituant ainsi la plus grande réserve archéologique pour un site urbain de ce type. Il s'agit en effet de l'agglomération rhémienne tardive et occitane du haut moyen âge la plus étudiée de la région. Son ensemble cathédrale en plan basilical, avec son exceptionnel pavement de mosaïque, est un édifice remarquable, au sein d'une cité qui a également joué un rôle essentiel dans l'évangélisation d'une grande partie de la plaine velsnienne à compter du Ivème-Vème siècle.

Situé à l’embouchure du fleuve de la Léandra, le site se compose de la zone archéologique proprement dite, qui n'a pas été entièrement traitée au vue de sa superficie, et de la basilique d’Aquila dite "de Théonas", ancien siège d'évêché dont la structure est toujours en élévation et en fonction de nos jours. La cité rhémienne, dont les premières mentions remontent au début du Ier siècle avant notre ère, fut l'une des villes les plus importantes et les plus riches de l'occident rhémien tardif, avant l'émergeance de Velsna, dont la fondation fut faite à la fin du VIIIème siècle, à une vingtaine de kilomètres au nord.

La cité fut un important nœud commercial reliant les pays occitans et teylais antiques à la Manche Blanche par le biais de l'axe fluvial de la Léandra. Sa richesse et son statut au sein de l’Empire se reflétaient dans ses magnifiques édifices publics et résidences privées, dont de nombreux vestiges nous sont parvenus. La zone archéologique, couvrant environs 150 hectares, comprend une partie du forum antique, recoupé par plusieurs structures ultérieures, et donc dans un état de conservation variable, et sa basilique rhémienne, dont la construction peut remonter à la toute fin du IIIème siècle, avec des preuves de réutilisation d'anciens bâtiments publics, en particulier un des complexe thermal et deux ensembles résidentiels luxueux. À l’extérieur de l’enceinte du Bas-Empire rhémien de la ville, dont le tracé a été entièrement identifié et dont subsistent quelques segments en fondation, des fouilles ont mis au jour une nécropole dotée de monuments funéraires impressionnants, même s'ils ne surpassent pas ceux de la grande nécropole occitane de Velcal, en fonction durant la même période et située plus au sud. Sous terre, les vestiges archéologiques d'un amphithéâtre de 5 000 places et d'un cirque ont également été préservés.

Les vestiges les plus saisissants de la cité rhémienne restent cependant ses installations portuaires, avec la découverte, durant les années 1970, d'une longue rangée d’entrepôts et de quais qui s’étend le long de la rivière. Suite à la déstabilisation progressive de l'occident rhémien à partir du IIIème siècle, ces installations furent incorporées au système de défense bâti, dont on a retrouvé des traces substantielles.
L’élément architectural en place prédominant d’Aquila reste sa basilique, dont la majeure partie a été construite à l’époque paléochrétienne, est est peut-être l'un des édifices chrétiens les plus anciens d'occident dont nous avons encore trace matérielle. L’impressionnant sol en mosaïques date de la construction de l’édifice, sous l’évêque Marius, au début du IVesiècle. La basilique sera par la suite reconstruite plusieurs fois entre les VIeme et IXeme siècles, toujours dans un style roman, ce qui implique que la plus grande partie du bâtiment encore en élevation n'est plus d'origine.

La majeure partie d’Aquilée demeure sous terre, dans les champs environnants et constitue, en conséquence, une réserve archéologique unique dont la fouille n'a pas été systématique. Ainsi, des pans entiers de la ville antique, dont on a une déduction de l'emprise, demeurent inexplorés pour des raisons évidentes de conservation du patrimoine, et pour des fouilles ultérieures. Sa basilique est un édifice étonnant qui abrite une exceptionnelle œuvre d’art dans son pavement de mosaïque et a également joué un rôle clé dans l’évangélisation d’une grande région de la plaine velsnienne. Elle est devenue le siège d'un évêché jusqu'à la conquête velsnienne au IXème siècle. Le site connait ensuite un déclin qui est parachevé par la destruction de la ville par les velsniens en toute fin de siècle, et le déplacement d'une partie de sa population à Velsna. Si Aquila possède toujours une occupation résiduelle jusqu'à nos jours, la ville devient un centre urbain secondaire et perd son statut d'évêché au profit de Velsna au XIIIème siècle, au lendemain des guerres celtiques où les occupants des lieux avaient vraimenblablement prit le parti des achosiens.

Des fouilles des niveaux ultérieurs velsniens, à partir du IXème siècle, ont été le sujet d'une fouille partielle, mais il s'avère que la superficie de site est alors passée des 150 hectares de la ville occitane à environ une vingtaine d'hectares, qui vient donc confirmer le déclin du site dans le nouveau maillage territorial instauré par les fortunéens en plaine velsnienne à compter de cette époque. Ce niveau est aisément indientifiable au fait qu'il ne partage plus les traits communes que l'on pourrait reconnaître aux cités occitanes antérieures. Le plan y devient plus anarchique et on assiste à un abandon du principe d'urbanisme orthonormé, héritage rhémien qui avait été conservé jusqu'à la fin du haut moyen-âge

Critères de classification au patrimoine:
Critère I: Aquila a fait partie des villes les plus importantes et les plus riches de l'occident rhémien.
Critère II: En grande partie intacte et non explorée, l’antique Aquilée constitue l’exemple le plus complet d’une ville rhémienne située sur le pourtour de la Manche blanche.
Critère III: L’ensemble cathédrale de la basilique d’Aquilée a joué un rôle décisif dans le développement du christianisme en Eurysie occidentale jusqu'au début du Moyen-Âge.


Etat de conservation et intégrité du site:


Le site contient, selon les hautes autorités de la Société des honnêtes archéologues de Velsna, tous les éléments qui contribuent à justifier sa valeur universelle exceptionnelle, incluant le complexe cathédrale de la basilique et toute l’étendue de la ville rhémienne. Située sous la petite ville contemporaine et de vastes étendues de terres agricoles, la majeure partie de la zone archéologique est demeurée intacte. Elle est donc probablement la plus vaste ville rhémienne et occitane non explorée dans le bassin de la Manche Blanche et offre, en tant que telle, un énorme potentiel de recherche, pour l'instant inexploité.

Les menaces identifiées pour le bien se rapportent essentiellement aux dommages dus aux inondations et à l’élévation du niveau des nappes phréatiques. En effet, le fleuve de la Léandra est un cours d'eau à fort débit dont la tendance à sortir de son lit à intervales saisonniers est connu par tous. Il faut également noter qu'un axe routier important construit avant la redécouverte du site traverse ce dernier d'est en ouest, suivant le cours d'eau.

Les fouilles archéologiques ont débuté à Aquila au début du XXème siècle, à une époque où le passé occitan de la plaine velsnienne commença à susciter l'interêt de la recherche historique, et se sont poursuivies, depuis lors, en parallèle avec des travaux de conservation et de reconstruction minimale, associés à de méticuleuses études en archéologie et histoire de l’art. Il ne s'agit donc pas d'une campagne continue, mais d'une multitude d'opérations sans forcément de lien apparent dans leurs objectifs scientifiques. Le site alterne ainsi les fouilles de sauvetage propres à l'archéologie préventive et les campagnes programmées estivales et autonales se déroulant sur plusieurs années. Cela a permis un quadrillage progressif du site, et une cartographie relativement complète des lieux, malgré le fait qu'on estime que 70% de la surface du site n'a pas encore été fouillée. Recemment, des travaux de restauration de secours ont été effectués sur les zones archéologiques mises au jour dans les décennies qui ont immédiatement précédé et suivi la Guerre des Triumvirs de 2014-2015, toutefois, leur résultat et les méthodes employées n'ont pas été jugées acceptables par le SHAV au regard des normes actuelles. Des colonnades du forum occitan d'Aquila ont ainsi été reconstituées à l’aide de brique pour combler les parties manquantes des colonnes et des dalles de pierre ont été importées pour refaire le dallage, des interventions qui dépassent les limites acceptables actuelles en matière de restauration, et qui sont d'une contribution dicutable à l'autenticité du site. Les autoritités municipales et le gouvernement de la cité de Velcal ont ainsi été saisis et été cibles d'une plainte. Une politique plus rigoureuse, visant à limiter les interventions, a été prescrite et le site est désormais plainement sous la responsabilité de la Société des honnêtes archeologues.
Globalement, et malgré cet épisode de négligeance, le degré d’authenticité du site est élevé. Le fait que la majeure partie de la cité originale d’Aquila soit toujours enterrée de nos jours et non explorée sous la petite ville actuelle est un marqueur de conservation considéré comme remarquable et précieux. On estime que la disposition et la forme de la ville rhémienne, puis occitane sont restées intactes. La région demeure un petit centre urbain même si le rôle d’Aquila en tant qu’important centre d’échanges a été repris par Velsna à partir du IXème siècle. Cependant, il reste un point noir à cette évaluation, car il faut ajouter que les niveaux velsniens d'une période comprise entre le Ixème et le XIVème siècle ont quant à eux été en grande partie affectés par reconstructions et travaux recents.

La basilique a conservé sa fonction religieuse, ce qui relève d'un fait rarissime de continuité d'occupation. L’édifice actuel, avec sa disposition en croix velsnienne, date du IXeme siècle, tandis que ses fondations remontent à l’époque rhémienne pour certaines parties. Son style roman original a largement survécu, malgré plusieurs reconstructions, dont une majeure survenue à la suite d’un séisme survenu au milieu du XVème siècle.
La plupart des travaux entrepris récemment sur la basilique ont suivi les principes de conservation de la Société des honnêtes archéologues de Velsna. Enfin, la restauration et la conservation des sols en mosaïques de l’intérieur et la restauration du baptistère ont été faites suivant les critères de conservation plus stricts qu'auparavant. La SHAV est considérée comme co-responsable, de concert avec l'Eglise catholane, dans la restauration du bâtiment et doit être concertée à la moindre demande de modification ou de rénovation.

En dehors de la Shav, le gouvernement velsnien et le Bureau des évergètes, de concert avec le Bureau des universités, se réserve la possibilité d'intervention et de supervision de la protection site, ce qui est un fait assez rare dans la politique patrimoniale velsnienne pour le mentionner. La SHAV met régulièrement à jour un plan général dédié à la gestion des différents éléments du site, ainsi qu'un calendrier d'opérations relativement dense, si bien que l'on estime qu'au moins une campagne par an devrait prendre place sur le site ces conq prochaines années. Les autorités religieuses gèrent quant à elles le fonctionnement ordinaire du complexe cathédrale. La municipalité contrôle activement toutes les activités relevant de sa compétence, et peut agir sur le plan touristique, en collaboration avec la SHAV.
Période abordée: Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)

Les villages achosiens en caca de Strombolaine



Introduction:

Situés dans l'interérieur des terres de Strombolaine (Achosie du Nord), une trentaine de villages, regroupés au sein de huit parcs, offrent un témoignage remarquable des modes de vie ruraux et villageois du haut moyen-âge sur une période allant du VIIème au XIIIème siècle. Abandonnés à la fin des Guerres celtiques (XIIIème siècle), ces villages offrent un paysage et des vestiges particulièrement bien conservés (dont certaines structures sont encore en élevation) : habitations, églises, citernes collectives etc.... Le tout en ayant la particularité de posséder des structures dont l'un des principaux matériaux de construction serait un composé d'un torchis fait en excréments humains. Ces villages-reliques constituent une illustration importante de la transition entre la période de l'indépendance achosienne et le début de la période velsnienne médievale. Les vestiges témoignant des techniques hydrauliques et d'irrigation des parcelles, ainsi que des murets de protection (en caca) nous montrent à quel point les habitants maîtrisaient une technique de construction pluri-centenaire qui ne se retrouve nul part ailleurs, et qui mérite de ce fait une classification au patrimoine mondial de l'humanité.

Suite à l'arrivée des velsniens au tournant du XIIIème siècle, ces petites agglomérations sont pour la plupart abandonnées en raison de la transformation radicale du tissu urbain de l'Achosie du Nord par les nouveaux venus. On suppose que les populations, qui évoluaient au XIIIème siècle à l'intérieur des terres, viennent ensuite s'installer sur les surfaces côtières de la province, lorsqu'elles ne viennent pas simplement faire grandir les cités nouvellement fondées de Strombola et de Velathri.



Critères de classification patrimoniale:

Critère I: Les villages antiques et médievaux en caca d'Achosie du Nord et leurs paysages exceptionnels apportent un témoignage unique sur les modes de vie et sur les traditions de la culture achosienne medievale qui se sont développées au Moyen-Orient, dans le cadre d'un climat froid de moyenne montagne calcaire, et ce sur une période de près de 500 ans.
Critère II: Les villages antiques et medievaux en caca d'Achosie du Nord apportent un témoignage exceptionnel tant de l'architecture de la maison rurale que des constructions collectives civiles et religieuses durant le Moyen-âge central achosien. L'association au sein des villages d'un important réseau de lieux de culte forme un maillage caractéristique de l'arrivée du christianisme en Achosie, qui deviendra une branche specifique du christianisme.
Critère III: Les villages antiques et médiévaux en caca d'Achosie du Nord apportent un exemple éminent d'un établissement rural durable sur plusieurs siècles, basé sur une utilisation rationnelle du sol, de l'eau, de la pierre calcaire, du "torchis en caca" et sur la maîtrise de productions agricoles de valeur.


Etat de conservation

L'intégrité architecturale est relativement satisfaisante au vu du fait que ces structures ont été bâties pour la plupart dans des matériaux organiques périssables. Dans les faits, la plupart de ces villages ayant été fouillés ne présentent plus que les fondations en pierre calcaire de ces habitations, et il est établi que les structures permettant de constater le génie architectural des techniques de bâti en torchis-caca se comptent sur les doigts de la main. Les sites conservés se répartissent de manière large sur le territoire, ce qui complique quelque peu la mission de conservation. Du reste, la dite conservation est soutenue par des mécènes locaux, les pouvoirs publics velsniens ne voyant pas d'un grand interêt leur sauvegarde malgré son interêt exceptionnel sur le plan scientifique. Ces sites comprennent un nombre important de villages, d'anciens lieux de culte, de témoignages monumentaux et archéologiques pour exprimer convenablement cette valeur exceptionnelle. Recemment, le site fait face à de nouvelles difficultés en raison de la réoccupation agricole croissante des plateaux centraux d'Achosie du Nord, qui pourrait affecter l'intégrité du bâti de certains villages ainsi que les paysages associés. Un soutien financier et international est donc urgent.

Sur le plan de l'authenticité du site, L'absence quasi totale du remploi des matériaux, conjugué à une occupation discontinue du site, a permis d'éviter des phases de reconstruction qui auraient pu détruire l'information archéologique. Grâce à une situation de déprise humaine millénaire, à l'absence de remploi des pierres et de reconstructions, les biens et leurs paysages ont gardé un haut degré d'authenticité.

La gestion du site est actuellement assurée par la Société des Honnêtes Archéologues de Velsna (SHAV). Cette entité aura pour défi, en concertation avec les cités libres de Strombola et de Velathri, de réussir un développement économique, social et touristique compatible avec la conservation et l'expression de la valeur exceptionnelle des maisons à torchis en caca achosiennes.

Période abordée: Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)

La place de la femme dans la société velsnienne médiévale (VIIIème-XVIème siècle)


Au sein d'un monde fortunéen et post-rhémien fortement marqué par des rapports fondamentalement patriarcaux, il a souvent été négligé le rôle historique des femmes velsniennes. Jusqu'à la fin du XXIème siècle, cet aspect de la civilisation fortunéenne classique a été relativement réduit, et les apports scientifiques peu nombreux. Il a fallu attendre l’émergence de nouveaux courants historiographiques et des études de genre par une nouvelle génération de chercheurs de la Société des honnêtes archéologues velsniens afin de mettre enfin la lumière sur ce qui constitue les 50% de velsniens ignorés par leurs prédécesseurs, mais également par les sources historiques, dont sa place est minimisée en permanence par les auteurs de la littérature classique, aux côtés des masses qui ne sont guère mentionnées davantage. En vertu de ces contraintes, la redécouverte de la condition féminine des velsniennes de l'époque classique relève donc du travail de fourmi, disséminé dans des sources dont celle ci n'est jamais le sujet central. L'historiographie velsnienne a été le monopole, jusqu'au XIXème siècle, d'une élite sénatoriale où celle-ci était intégralement absente, et où le travail de mémoire portait avant sur l'identité des hommes qui foulaient les marches de cette assemblée.

Pourtant, entre les lignes et au détour de certaines réflexions, il est possible de recoller des morceaux éparpillés de la perception féminine, car celles ci ont bien une place dans les rapports politiques et sociaux dans lesquels il ne serait pas possible de décrire convenablement et dans son intégralité, ce qu'était véritablement la Velsna des guerres celtiques, ou bien celle des guerres zélandiennes. Au delà de la compréhension de la femme velsnienne, ce travail revêt donc d'un travail fondamental de compréhension de la société velsnienne. Sans ce cadre lacunaire, il va également sans dire que l'apport de l'archéologie récente a été d'une première importance.


Nommer la femme dans la Velsna médiévale, le défi de la terminologie dans l'étude des genres:

Avant même d'aborder la complexité de la condition féminine dans les rapports sociaux traditionnels, il est crucial de définir la manière même dont la femme est désignée par les sources de première main dont nous disposons, car il existe un fait intéressant qui est à souligner en premier lieu: jusqu'au XIVème siècle, il n'existe pas de mot dans la langue velsnienne commune pour désigner une femme en tant que sujet, aucun équivalent linguistique d'aucune sorte. Plutôt, les sources de l'historiographie sénatoriale fait état d'un éventail très larges de conditions différentes par lesquelles les femmes sont désignées. Ainsi, une petite fille est régulièrement désignée sous l'appellation "Puella", qui à partir du XIIIème siècle, est progressivement abandonnée au profit du mot "Ragazza". Il est à noter qu'il n'existe pas, contrairement à beaucoup de cultures de la même période, de distinction sur base de la puberté. Il n'y a pas de référence à une forme quelconque d'adolescence, et la passage de l'enfance à l'âge adulte est déterminé par le mariage, et il ne paraît y avoir guère de mise en valeur de la virginité, contrairement à un grand nombre de cultures eurysiennes médiévales. Il paraît y exister en revanche un réel écart social entre la jeune femme célibataire, qui est toujours nommée "Puella", et la femme mariée, qui adopte de le nom de "Matrone". Là encore, il ne paraît pas y avoir de connotation sociale, puisqu'une matrone peut tout aussi bien désigner une épouse de sénateur qu'une femme mariée du commun.


Le statut juridique de la femme velsnienne: citoyenne passive d'une société semi-aristocratique


Une particularité du droit velsnien de la période étudiée, du VIIIème siècle jusqu'à l'époque moderne, réside dans la continuité de l'application du droit écrit rhémien dans le domaine de la justice, contrairement à un grand nombre de nations eurysiennes, dont le modèle a été tiré de lois coutumières dont les origines sont ultérieures au morcellement de l'occident eurysien au haut moyen-âge. Ce droit rhémien s'est rapidement couplé à sa réactualisation médiévale en occident qu'est le droit fortunéen. Mais il faut toutefois noter que Velsna, dispose durant cette période d'une irrégularité du droit, tout comme aujourd'hui, dû au fait que chaque territoire ou cité de la République possède ses propres normes juridiques. Si de nos jours, les dernières instances judiciaires sont aux mains des juges de la Grande République, ce n'était pas le cas pour la période étudiée. Aussi, c'est avant tout sur le droit fortunéen pratiqué à Velsna que nous allons nous pencher, mais il est bon à savoir que le statut de la femme pouvait connaître des variables importantes en fonction de la cité dont celle-ci était citoyenne (ou plutôt citoyenne passive).

Toutefois, et malgré ces différences sensibles, tous les codes juridiques observés sur le territoire velsnien s'appuient sur un droit écrit pour définir les différents statuts que la femme velsnienne peut posséder, car il faut aussi noter une variété de conditions relativement importante sur lesquelles nous reviendrons. Le droit fortunéen-velsnien se distingue aussi très rapidement de ses homologues d'Eurysie occidentale dans la mesure où le droit médiéval n'est pas du ressort de l'Eglise catholane, même si son influence sur les us et le concept de moralité se ressent dans sa rédaction et son usage. Il n'y a donc pour ainsi dire pas de cour ecclésiastique dans la Velsna médiévale, dont le jugement puisse outrepasser la dernière instance juridique qui est la cour de la Grande République, dirigée par un sénateur velsnien attitré. Il va sans dire que le droit lui-même est alors exclusivement rédigé par des hommes, le Sénat des Mille n'étant ouvert aux femmes qu'à partir des années 1920, bien après la période que cette étude couvre.

La première notion associée au statut de la femme velsnienne médiévale en matière de droit est sans conteste le principe de dépendance. La notion de dépendance est essentielle, non seulement dans l'appréhension de la femme velsnienne, mais de la société dans laquelle elle se situe dans son ensemble. En effet, seul le chef de famille, le pater, n'est en théorie sous la dépendance d'aucune forme de tutelle intra-familiale. Dans ce cadre, ce ne sont pas les femmes qui sont traitées comme des mineures juridiques, mais également les hommes non-mariés et sans enfants (quoique ceux-ci possèdent un droit de vote inaliénable, à contrario de la femme), les enfants et les vieillards dont la perte d'autonomie ne permet plus d'assurer le rôle de patriarche d'une cellule familiale. Ce patriarche est ainsi dit " sui iuris ", autonome en droit. Ses enfants, fils et filles, sont placés sous son autorité totale durant tout le haut moyen-âge, et possède en théorie un droit de vie et de mort sur l'ensemble de son foyer. Cependant, ce statut semble tomber en désuétude avec le temps, et à partir des guerres celtiques (XIIIème siècle), il semblerait que l'Etat velsnien se considère de plus en plus comme un court-circuit de l'autorité familiale, et s'arroge un droit de regard de plus en plus important dans la façon dont le pater pratique son bon droit. Juridiquement parlant, ce statut d'éternelle mineure enlève toute autonomie juridique à la femme, aux hommes célibataires et sans enfants, aux vieillards invalides et aux enfants. Ils sont dits " alieni iuris ", sous le droit d’autrui. Ses petits-enfants partagent le même statut, s’ils sont fils ou filles de ses fils. Les enfants de ses filles, par contre, lui échappent totalement, étant donné que ces individus appartiennent en théorie à un autre foyer: ils sont sous l'autorité des maris de celles-ci. Nous sommes en présence d'un système patrilinéaire strict, semblable à celui que nous pouvons trouver dans le reste de la Leucytalée de la période médiévale, et qui partage donc beaucoup moins de points communs avec ses voisins directs, où le droit coutumier rend ces rapports plus informels, même si une dynamique similaire existe.

Le mariage d'une fille de citoyen avec un autre citoyen velsnien donne lieu au transfert de tutelle juridique entre le père et le mari, et s'accompagne du même coup du changement de foyer. Elle reste donc mineure. Cependant, la mort du mari est la seule situation qui permet une forme d'autonomie juridique permise par le statut particulier du veuvage dans la Velsna mediévale. En effet, même dans ce cadre, une femme valide ne passe pas sous l'autorité du fils ou ne fait un un retour dans le giron juridique de son foyer d'origine, ou celui d'in frère ou d'un collatéral. Cette situation de veuvage est donc celle qui permet en théorie à la femme velsnienne, jusqu'aux grandes réformes juridiques de la Renaissance, de bénéficier d'une forme d'autonomie, outre des situations exceptionnelles qui ne concernent pas le commun des femmes de l'époque, et qui vont être abordées par la suite. Cependant, une fois vieillarde/invalide, la femme retourne en théorie sous le giron juridique de ses enfants.

Du point de vue juridique, la femme du commun ne sera jamais en situation d'autonomie juridique hormis dans la situation citée, pour la raison qu'elle ne possède pas de foyer concomitant du statut de Pater. Ne pas être chef de famille possède également la conséquence fâcheuse que la femme est tenue à l'écart du système d'hérédité des biens et de leur transmission. Par là même, la femme ne peut pas transmettre un nom de famille. Il convient d'ailleurs de souligner que les noms de famille associés aux femmes n'apparaissent pas avant le XIIIème siècle au moins, et ne se généralisent qu'au siècle suivant. Il est donc impossible pour le chercheur de remonter une lignée matrilinéaire velsnienne avant le XIIIème siècle, et il semblait également que ce système pouvait porter les contemporains à confusion, d'où son abandon à la fin des Guerres celtiques. Le système tend en effet à s'assouplir avec le temps, et permet à la femme de bénéficier de plus grandes largesses dans la gestion de son patrimoine, en particulier sur le sujet des héritages, où les velsniennes acquièrent un droit d'héritage vis à vis de leurs pères. Cependant, jusqu'à la fin de la période, elles ne peuvent à leur tour transmettre un bien, qui retourne dans l'héritage paternel. Les contrats de mariage sont monnaie commune, et ils permettent, si ils sont négociés honorablement par les parties féminins , de se voir accorder des droits particuliers qui ne sont pas une généralité.

Il convient de noter qu'il existe des conditions d'exception tout au long de la période, mais qui sont attribuées à des rôles très particuliers. Les femmes entrant dans les ordres religieux de moniales ne sont ainsi plus concernées par le droit fortunéen-velsnien, car elles passent sous la tutelle du droit ecclésiastique, lequel peut toutefois être tempéré par les décisions d'appel du premier qui l'emporte toujours. Il y a également des positions, cette fois au sein même de la cité, qui constituent des exceptions, outre le statut de veuve, qui permettent à certaines femmes d'obtenir une forme d'émancipation toute relative du système juridique. Par exemple, appartenir à l'institution du "collège de San Stefano", qui planifie chaque année l'organisation de la fête de San Stefano, est autorisé aux femmes de la bonne société sénatoriale. Celles-ci deviennent ainsi exemptes de toute autorité familiale, et leur train de vie, en échange de la planification des célébrations publiques, est assuré par l’État, ce qui signifie que leurs individus propres constituent des foyers juridiques à part.

Dans les tribunaux, les femmes, si elles ne sont pas représentées autrement que par l'autorité des maris, peuvent cependant voir leurs témoignages être reçus et considérés valides juridiquement parlant. Enfin, chose importante dans la société velsnienne: les femmes peuvent également se voir offrir des caveaux funéraires et des inscriptions à leur nom dans les nécropoles, situées exclusivement en périphérie des villes.


Hors de la théorie du droit, la réalité de la place de la femme dans la société:


" La nature a fait en sorte que nous ne puissions pas vivre avec elles de manière particulièrement confortable, mais nous ne pouvons pas du tout vivre sans elles "

Ces mots du Sénateur Fabrizio Déria peuvent fournir un bon résumé de la condition féminine vers le début du XIIIème siècle dans la cité velsnienne. La femme est constamment dans ce paradoxe étrange qu'est celui de l'irresponsabilité juridique, mais de son caractère indispensable, non seulement à la vie de la famille, de la vie économique et spirituelle, mais aussi indirectement à la vie politique de la ville. Comme à l'instar de la très grande majorité des cultures pré-industrielles, la femme est techniquement exclue de la vie civique: elle ne participe pas directement aux débats de la cité, que ce soit au Sénat, dans les cercles de discussions tant prisés des velsniens, qui sont exclusivement masculins, et la mixité est interdite dans les bains publics, où beaucoup des discussions rythmant la vie civique ont lieu, toujours entre hommes.

Si la femme est exclue de la plupart des droits civiques, elle n'en reste pas moins considérée comme une citoyenne passive qui est en position de transmettre la citoyenneté. Toutefois, celle-ci ne se transmet en théorie jusqu'au XVème siècle, que si le père est également citoyen velsnien. Ces règles sont par la suite progressivement assouplies, et permettent aux femmes, suivant dérogation de transmettre la citoyenneté par le biais de conjoints étrangers.

Le quotidien d'une femme velsnienne a pu être reconstitué, suivant à la fois les témoignages écrits de la période, mais aussi par l'apport de sources archéologiques venant mettre en lumière des aspects toujours négligés par l'historiographie velsnienne classique, dont les épisodes de la vie civile sont rarement le centre des récits.

En premier lieu, il convient de se séparer des généralités portant sur des rôles fixes au sein du foyer. La femme est ainsi souvent vue comme ayant le rôle traditionnelle de "fileuse" dans la maison, et a la responsabilité de fabriquer les vêtements portés par tous les membres de la famille à partir d'étoffes procurées. Or, il est évident que cette règle d'applique bien plus souvent dans les milieux modestes que les milieux aisés, où la domesticité est une norme, et où le domestique s'acquitte d'une grande partie des corvées réservées aux femmes du commun.

Ce temps qui est dégagé pour la femme aisée permet de faire d'elle un relais indirect de l'autorité d'un mari absent au sein du foyer, et elle agit en "administratrice" du foyer. Une famille sénatoriale velsnienne pouvait être détentrice d'une clientèle se mesurant en centaines d'individus et parfois en dizaines de propriétés, et il est évident que le mari seul ne pouvait la gérer, en plus de participer à la vie politique de la cité. En l'absence de maris pouvant être de l'ordre de plusieurs mois, parfois même de plusieurs années, c'était donc bien souvent la matrone à qui étaient déléguées les grandes décisions de la famille, comme la signature des contrats de mariage, même si elles agissaient en catalyseurs de l'autorité du mari. Les situations qui permettent cela sont multiples: la guerre, l'exil politique etc...

Pour les femmes du commun revanche, la fabrication de vêtements constitue certainement l'une des activités les plus importantes de la vie quotidienne. Durant le haut moyen-âge, et jusqu'à la fin du XIVème siècle, le filage de laine est une occupation domestique centrale, et impliquait une valeur centrale qu'était l’autosuffisance du foyer. Même dans un environnement urbain, la laine était souvent le symbole des devoirs d’une citoyenne velsnienne, et l’équipement pour filer pouvait apparaître comme étant une vertu civique, celle de la participation de la femme à l'activité économique de la cité, puisque celle ci pouvait également coudre des vêtements à des fins de vente en dehors du foyer. Cette activité centrale disparaît avec l’émergence des grands ateliers du tissage et du grand commerce, à l'époque des grandes découvertes.

En dehors des activités impératives à la construction du foyer, les velsniennes avaient accès, du moins en milieu urbain, à une vie sociale à l'extérieur de celui-ci. L'usage des bains publics et des salons de discussions leur sont accessibles, mais rarement en situation de mixité. Ainsi, lorsque les hommes ont liberté d'accès aux bains en après-midi, on réserve aux femmes un usage le matin, lorsqu'une famille ne disposait pas de bains privés, ce qui était le cas de la plupart de la notabilité sénatoriale. Cependant, les règles de non mixité commencent à s'étioler à partir du XIVème siècle, et on assiste à de plus en plus d'activités communes impliquant hommes et femmes. Il existe encore des débats, nonobstant, si cette situation s'étendait à l'ensemble des classes sociales, et il est possible que l'accès non mixte soit une commodité pratique destinée à limiter le temps d'accès aux bains aux classes les plus basses de la société. Il est aussi possible que cette règle de mixité ou non n'était en rien universelle, et qu'elle n'était pas appliquée de la même manière selon les établissements. De manière générale, les résultats les plus récents des études du genre tendent à remmettre en cause l'universalité des règles édictées dans des lois et des principes, qui ne reflètent pas forcément une réalité pratique. Par exemple, si en théorie, les cercles de discussions étaient réservés aux hommes, on tend à remettre de plus en plus en cause ce cloisonemment social par plusieurs témoignages, et la réalité matérielle et l'usage pourraient remmetre en cause une loi se voulant claire et stricte.Il se pourrait bien que la loi velsnienne soit alors davantage le reflet d'une volonté de société idéale de la par d'une grande aristocratie sénatoriale, et que son application soit en revanche difficilement applicable.


Les femmes en politique:

Comme pour tout ce qui attrait à la citoyenneté, la femme velsnienne reste avant tout une citoyenne passive dans le cadre de son rapport au pouvoir, mais comme pour les généralités que l'on peut associer à la vie quotidienne, il est probable que le compartimentage strict et idéalisé de l'aristocratie soit un trompe l'oeil cachant une réalité plus complexe. En effet, les sources velsniennes, paradoxalement, donnent aux femmes un certain rôle dans la prise de décision de la cité, mais celle ci se fait avant tout par des moyens détournés davantage que par une participation aux institutions. Les femmes restent un groupe social sans qui il serait impossible de composer au sein de la cité, et qui incarne dans certains épisodes de la vie publique un groupe de pression. Si il n'y a pas de "conscience féminine" à proprement parler, les femmes sont actives à divers degré dans la politique. On peut citer l'exemple, durant la deuxième guerre celtique, d'une forme de manifestation de la part des matrones de l'aristocratie sénatoriale, protestant contre un sénatus consulte ordonnant la fonte des bijoux et des objets en or pour soutenir l'effort de guerre face à l'Achosie, en pleine campagne d'Erwys Gwyndel. Un autre cas est celui de l'épisode ayant suivi la bataille de Velcal, où les matrones velsniennes se sont proposées afin de couper leurs cheveux afin de faire cordages pour navires et catapultes. Il est à noter que dans la quasi totalité des cas, ce sont des femmes de la bonne société qui sont présentées comme exerçant ce type d'influence dans les décisions politiques de la cité.

Pour finir, les rapports entre la femme et l'armée peuvent également faire l'objet d'une étude permettant de replacer cette dernière dans le cadre de la guerre. Les textes classiques n’en disent pas beaucoup sur les femmes et l’armée velsnienne, pour la raison que ce n'est en théorie pas un rôle qui lui sied, mais surtout que la majorité des femmes vivant dans le sillage des armées sont alors pauvrement considérées. Quelques lois mentionnent cependant indirectement leur existence: un sénatus consulte émis durant la première guerre celtique, par exemple, n’autorisait pas le mariage des gardes civiques mobilisés en campagne, ce qui suggère le fait que des soldats devaient faire grossir les rangs des suivants de l'armée par la présence de leurs épouses dans leur sillage.

Un faisceau d'indices plaide pour l'existence des femmes d'officiers durant la même période dans les camps, ainsi que de leurs enfants qui vivaient avec eux aux frontières et dans les forts provinciaux d'Achos. Parmi les découvertes archéologiques récentes à relever, on a découvert des chaussures de femmes et d’enfant sur le site de Caer Ipswich (fort velsnien situé en Achosie du sud). D’autres preuves de cette pratique ont été découvertes sous la forme de broches et de chaussures. Dans la cour centrale du Palais des Patrices, la "colonne celtique" dépeint six femmes parmi des soldats qui tiennent des bijoux en guise de butin, pendant une cérémonie civique.

Période abordée: Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)


La naissance du citoyen velsnien "moderne": la Guerre sociale velsnienne (1243-1247)




Introduction:

Nous avons souvent tendance à faire coreller la naissance de Velsna en tant que ville et fait politique avec celle de la citoyenneté velsnienne telle qu'elle est conçue de nos jours. Aujourd'hui, il est coutume de penser que l'un ne peut aller sans l'autre, que Velsna ne peut se concevoir autrement qu'autour d'un corps civique. Si cette organisation politique, fondée autour de la figure du citoyen est une norme quasi universelle dans la monde fortunéen, le concept de citoyenneté quant à lui, est loin d'être immuable, et a été soumis à un nombre de changements qui rend cette notion beaucoup nplus floue qu'elle n'y paraît. Ce qu'est un citoyen velsnien est au centre de la présente étude, et nous étudierons les mutations dont elle a fait l'objet par le biais de l'exemple le plus marquant et le plus significatif de toute l'Histoire velsnienne: la guerre sociale, qui a éclatée au lendemain de la conquête de l'Achosie. Qu'est-ce qu'un citoyen velsnien ? Cette question retranscrit parfaitement les problématiques auxquelles ont été conforntés les acteurs de ce conflit, que l'historien classique velsnien Pochettino considère comme une guerre civile, chose qui là encore est sujette à débat, surtout compte tenu de la réalité politique de la plaine velsnienne du XIIIème siècle.

Au coeur de cette querelle, entre en ligne de compte des facteurs économiques, sociaux et politiques, que nous nous efforçerons d'identifier, car la guerre sociale s'incrit dans l'un de ces moments où une tension extérieure (évènements, guerres, changements géopolitiques...) provoque une tendance générale à l'enrichissement d'une partie de la population au détriment d'une autre. Au travers de cet épisode, il convient donc de définir ce qu'est la citoyenneté velsnienne au lendemain de la seonde guerre celtique, et les raisons des mutations qu'elle s'apprête à subir les années suivant la destruction de l'ennemi héraditaire achosien.


I) Une Velsna victorieuse, mais pas intacte


La conquête d'Achos, achevée en 1233, marque un tournant fondamental dans l'Histoire velsnienne. Pour la première fois, la cité-état fait l'acquisition d'une contrée au delà de ses rivages, et dont la superficie est presque celle de la plaine velsnienne. Bien entendu, ce n'est pas la première conquête velsnienne, et les deux guerres celtiques s'inscrivent dans une dynamique d'expansion démarrée dés l'époque du Patriciat, au IXème siècle. Mais les guerres celtiques induisent un changement géopolitique majeur: Velsna prend le contrôle effectif d'un grand nombre de routes commerciales, les butins de guerre rapportés par les soldats de la Grande Tribune n'ont jamais été aussi importants et la Marineria velsnienne est désormais conçue pour contrôler un large bassin marin, une prérogative qui va bien au delà de ce qui avait été jusque là sa mission, celle d'une simple surveillance côtière et du contrôle de quelques grands axes des griffes de la piraterie. Pour couronner le tout, la population qui vit dans l'administration directe ou indirecte de la cité sur l'eau a doublé: aux 2 millions d'habitants de la plaine velsnienne s'ajoutent les 2 millions de celtes vivant au nord de l'île celtique. Indéniablement, Velsna sort considérablement renforcée de ces conflits, d'autant qu'à la chute d'Achos s'ajoute la prise de contrôle de la Dodécapole fortunéenne qui intervient quelques années plus tard. Mais cette dynamique induit également de profonds boulversements internes, et tout le monde ne s'est pas sorti gagnant de la conquête de l'Achosie, au delà des achosiens.

En premier lieu, pour comprendre la situation complexe que suppose la conquête d'Achos pour la cité velsnienne, il faut comprendre le mille-feuille administratif qui consistue ce que l'on considère comme sa zone d'influence. Il apparaît que Velsna n'est alors tout simplement pas en mesure d'administrer directement son territoire, et que son gouvernement d'alors assurait un contrôle de ses conquêtes à divers degrés de coercition et de pression. Velsna n'est à cette époque qu'un agrégat composé d'une tête, et d'un ensemble de petites entités dont le degré d'autonomie est variable, bien plu encore que de nos jours. Encore une fois, si une inégalité de droits politiques est encore constatée dans la Grande République d'aujour'hui, cette tendance était alors beaucoup plus marquée. Dans la définition la plus stricte du terme, le territoire de Velsna était décomposé de la manière suivante: la cité velsnienne en elle même et son administration contrôlent dans les faits un territoire très restreint, qui existe encore de nos jours, sa chôra (territoire), qui sétend dans un pérmiètre d'une centaine de kilomètres². Aujourd'hui, sa limite est sud est marquée par le fleuve de la Léandra. Ce territoire est composé d'une ensemble d'anciennes cités états et entités occitanes ayant été conquises par la République entre le VIIIème et le XIème siècle. L'épisode le plus marquant de cette conquête étant la destruction pure et simple de la cité occitane d'Aquila, au Xème siècle. La chôra est le territoire le plus anciennement et solidement intégré à la République, et forme la fondation actuelle de la nation velsnienne. Les habitants la peuplant sont alors les seuls à bénéficier d'une citoyenneté velsnienne pleine. A côté de cela, le reste de la plaine velsnienne évolue au travers d'une nébuleuse d'entités quasi-indépendantes, et qui ne doivent à Velsna rien d'autre que leur protection, par le biais d'un tribut en or et en hommes, qui formera la base des rapports existants actuellement entre Velsna et les autres cités composant la République. Si de nos jours, tous les individus évoluant sur le territoire républicain sont considérés comme citoyens de plein droit de Velsna, cette réalité n'existe pas encore alors, et cette inégalité est le deuxième facteur ayant provoquée cette crise que fut la guerre sociale.

Velcal, Vatluna, Umbra, Saliera...toutes ces villes sont constituées de leurs corps civiques propres, de leurs propres lois et réglementations sur tous les aspects de la politique au sens large, mais ceux-ci sont dans l'impossibilité de prendre part à la vie politique de la cité velsnienne elle-même. Les vatlunéens, velcaliens et umbriens ne sont pas représentés dans les institutions velsniennes en raison de la définition même de la citoyenneté dans le monde fortunéen classique: Velsna, au même titre que les autres cités, n'est pas un Etat en soi, mais une entité modeste dont la différence fondamentale est que sa zone d'influence a fini par englober d'autres cités fortunéennes, et d'autres territoires. Cette citoyenneté est alors un droit du sang, qui ne tient pas compte des réalités géopgraphiques et sociales: un valtunéen qui s'installe à Velsna ne sera jamais velsnien de plein droit, mais accedera à un statut intermédiaire d'homme libre, payant des impôts pour financer des institutions auxquelles ils ne prendra pas part. Cette réalité était celle du monde fortunéen dans son ensemble au XIIIème siècle, mais les guerres de conquête à répétition de Velsna ax XIIème et XIIIème siècles vont provoquer un premier chamboulement. Si l'accès à la citoyenneté de droit plein est reservée aux citoyens de la ville de Velsna elle même, le degré de violence des guerres celtiques, en particulier en terme de pertes humaines, vont contraindre le Sénat velsnien à puiser encore davantage des recrues pour la Grande Tribune issues d'autres cités de la Plaine velsnienne. La bataille de Velcal (1223) en est l'exemple le plus criant: sur les 25 000 tués dans la débâcle que constitue cet affrontement, 10 000 sont ce que l'on nomme des "gardes civiques", issus de cités alliées de Velsna. Les guerres celtiques constituent ce changement majeur, dans le sens où la cité velsnienne oblige désormais ses "alliées" à intervenir à ses côtés dans ses conflits, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors, ou dans une mesure moindre. Dans ce cadre, les attentes des cités libres constituant la Grande République concernant un accès plus étendu à la citoyenneté se font de plus en plus sentir, malgré un attachement certains aux institutions locales et aux partcicularismes.

Mais les ravages des guerres celtiques ne sont pas la seule source de différends qui naissent de la chute d'Achos. Au delà de la citoyenneté, les inégalités d'accès au butin de guerre tiré de la mise à sac systématique du pays achosien font également de plus en plus débat. En effet, on estime que pour un talent d'or gagné par un soldat de la garde civique velsnienne, un garde civique d'une cité libre ne perçoit qu'un talent d'argent, soit une unité de mesure monétaire cinq fois moindre. Avant même la fin de la seconde guerre celtique, des sénateurs locaux de Vatluna et de Saliera pointent du doigt cette réalité, qui ne manque pas de diviser la pleine velsnienne. On accuse ouvertement Velsna de s'enrichir du conflit, tout en provoquant l'appauvrissement de ses "alliés". De même, il ne faut pas voir en la trahison d'Umbra au profit des achosiens, durant la guerre, un acte anodin. Déjà, ce sujet faisait débat pendant la première guerre celtique, et les umbriens nourrissaient ce mécontentenement depuis plusieurs décennies. Il est donc faux de croire que cette fronde est soudaine, comme le pensent alors un certain nombre de sénateurs velsniens. Si Umbra est punie de manière exemplaire par une dette de guerre faramineuse, cette réaction ne fait qu'accélerer ce mouvement de contestation.

La guerre de la Dodécapole, qui éclate au lendemain immédiat de la chute de l'Achosie revèle toute l'étendue de ces frustrations. Le siège d'Apamée mobilise pas moins de 30 000 hommes, parmi lesquels on suppose que la moitié sont des gardes civiques de cités libres. Là encore, la répartition du butin est fortement inégale, et si nous en n'avons pas le montant exact, cet évènement est abondamment repris par les futurs instigateurs du mouvement. Apamée est condamnée à une indemnité de guerre, dont le montant est versé dans sa quasi intégralité à la seule cité de Velsna.

En dehors de la réparition inégale des butins, il existe d'autres sources de frustrations, de plus en plus nombreuses. L'inégalité de l'accès au droit en est une. En effet, si les citoyens des cités libres ont tout le loisir d'accéder aux cours de justice locales, ils ne peuvent déposer recours en dernière instance, qui est le monopole juridique de Velsna. Ainsi, une décision locale prise à Vatluna ne peut être contestée, à l'exception des cas où la partie plaignante obtient le parrainage d'un citoyen velsnien pour accéder au jugement de dernière instance. De plus, il est très difficile pour le citoyen d'une cité libre de se doter partie plaignante à l'encontre d'un citoyen velsnien, pusique le jugement contre un cutoyen velsnien implique d'avoir accès à une cour de justice reconnue par Velsna.

Dans le même temps, les rapports internes entre Velsna et les cités libres se sont fortement dégradés à partir du XIIème siècle, dynamique née d'un déséquuibre croissant du rapport de force entre ces dernières. Au delà du statut de citoyen velsnien et de celui deb citoyen de cité libre, il existait jusqu'au XIIIème siècle un statut intermédiaire accordant à ses détenteurs une reconaissance juridique partielle. D'un simple lien de suzeraineté établit durant le Xème et XIème siècle, les alliés de Velsa étaient tombés dans l’assujettissement le plus strict. Velsna, après sa conquête de la plaine velsnienne, restreignit fortement les possibilités d'intégrations à la cité. Ainsi, et alors qu'autrefois les cités libres avaient obtenu la possibilité d'un droit du sol, dans le cadre d'un procédé par lequel les habitants de ces villes, en émigrant à Velsna y étaient admis à l'état de citoyens passifs,le Sénat velsnien institua en 1235, en plien guerre dodécaliote, un sénatus-consulte s'en prenant directement au droit d'immigration, au terme duquel tous les non-citoyens résidant à Velsna furent expulsés. À la suite de ces mesures, une première révolte eu lieu à Hippo Reggia, et qui fut brutalement réprimée par la déportation d'un quart de la population de la cité, établissant le caractère nouveau de la domination velsnienne, beaucoup plus verticale.

Un dernier facteur de cette tension qui couve depuis les guerres celtiques réside dans le profond boulversement d'ordre économique et social induit par les conquêtes. La chute d'Achos permet à la cité velsnienne de doubler son emprise territoiriale, et du même coup à une main d'oeuvre agricole bon marché et corvéable. Les velsniens instituent en Achosie un système de servage pour dettes de guerre destinée aux cités achosiennes ayant pris les armes contre la cité velsnienne, qui permet de disposer d'une main d'oeuvre quasi gratuite. Le coeur de l'économie agraire achosienne étant le pastoralisme, un effondrement du prix des denrées est provoqué en plaine velsnienne, qui plonge une partie de la population dans une misère inédite. Des vétérans qui avaient prit part aux guerres celtiques se retrouvent donc pour beaucoup, dépossédés de leurs terres à leur retour, revenues à l'état de friches. Ces friches sont ensuite réapprorpiées à de plus grandes exploitations, la plupart du temps sous le contrôle de membres de l'aristocratie sénatoriale. Il est à noter que ce phénomène touche de la même manière citoyens velsniens et citoyens des cités libres. Mais cette lame de fond touchant indifféremment la classe paysanne vient alimenter les mécontenements des partciularistes des cités libres.


Déroulement de la révolte: le défi des sources lacunaires

Si les surces sont peu précises, on sait que ce sont les sénateurs de Vatluna qui initient le mouvement. Son premier magistrat, que l'on connaît simplement sous le nom de Murbelo, devient porte-parole de la péninsule, et débute des négociations avec le sénateur Pietro Balbo, pendant et le sénateur umbrien Sylvio Peiretti dirige le mouvement dans les faits. L'assassinat de Balbo, très probablement par d'autres sénateurs, met un terme aux négociations, et constitue le catalyseur de la révolte. Les cités libres de la coalition, pour prévenir toute défection, se livrent des otages, pratique commune dans la plaine velsnienne. À Vatluna, les sénateurs Gordini et Vitellia, qui avaient brutalisé les habitants et cherché à les intimider par des menaces, sont mis à mort en caompagnie de tous les ressortissants velsniens sur place, dans ce qui ressemble à une réponse à la ruine d'Hippo Reggia. Le mouvement se développe principalement sur le littoral de la plaine velsnienne, là où la colonisation fortunéenne a été la plus appuyée, où les revendications politiques se doublent du faiit que ces cités ont la richesse nécessaire pour soutenir le mouvement, et que celles ci ont été les plus gros controbuteurs à l'effort de guerre contre les achosiens. On identifie ainsi deux noyaux de contestation: le principal composé de ces cités, à savoir Velcal, Vatluna, Umbra et Saliera, tandis que dans le centre de la plaine velsnienne, des cités de droit occitan se révoltent à leur tour: Munda et Hippo Reggia en tête, qui malgré son pillage en 1235, figure de nouveau parmi les mécontents. L'insurrection occupe ainsi la moitié centre et sud est de la plaine. Au nord et à l'ouest, la cité occitane d'Aula ainsi que la chôra velsnienne dont les villes n'ont pas d'interêt direct à la rebellion, restent provisoirement dans l’expectative, de même que certains membres des peuples coalisés.

Malgré la violence des épisodes d'émeutes, les coalisés se réunissent à Vatluna, qu'ils prennent pour capitale de leur mouvement séditieux. Il faut noter que jamais leur révolte n'a eu pour but un renversement du système velsnien. Son objet n'est pas tant la contestation du pouvoir qu'une tentative pour s'y intégrer. Aussi, jusqu'au dernier moment, les cités révoltées tentent de parlementer avec le Sénat des Mille. Mais cette tentative de négociation tourne au fiasco compte tenu de la mort de deux sénateurs velsniens, qui est interprétée par la cité sur l'eau comme une déclaration de guerre pure et simple. En réponse à cette rupture des discussions, les cités libres se constituent en une "Confédération fortunéenne", qui reprend des institutions calquées sur celles de Velsna, avec l'institution d'un Sénat confédéral, de magistratures et de grades militaires identiques. Là encore, il faut voir dans cette attitude une tentative d'appropriation de la citoyenneté velsnienne que son rejet. On place à la tête de cetre confédération les premiers magistrats de Vatluna (Murbelo), Umbra et Velcal (on ignore le nom de ces deux derniers), que l'on constitue en Triumvirat. Une armée forte de 20 000 hommes est levée auprès de toutes les cités révoltées, dans un ratio qui respecte leurs populations respectives. On sait ainsi qu'Umbra est la principale contributrice, devant Vatluna. Rapidement, les garnisons velsniennes dans les territoires révoltés sont débordées, et doivent évacuer le littoral sud de la plaine velsnienne.

Le Sénat velsnien tarde à prendre conscience de la gravité de la situation: Velsna est alors épuisée par deux guerres celtiques et est victime d'une révolte alors que la guerre dodécaliote s'achève à peine. Mais cette dernière possède plusieurs avantages: en premier lieu, le siège de la ville est rendu difficile par sa situation géopraphique et sa localisation, en pleine milieu de la baie velsnienne. De plus, les cadres de la Grande Tribune velsnienne sont expérimentés, et la cité est en maîtrise de la mer. Les ressources abaondantes d'Achosie et de la Dodécapole viennent encore alimenter les caisses sénatoriales, et permet d'encaisser un effort de guerre. Une grande tribune de 15 000 hommes, recrutée parmi les citoyens et les alliés restés fidèles, est mise sur pied et placée sous le commandement d'un Triumvirat constitué en urgence des sénateurs Agricola, Carbo et Cantara.

Ce sont les révoltés qui prennent l’offensive durant la première année du conflit. L'armée confédérale tente de franchir la plaine de la Léandra afin de piller la chôra velsnienne, mais l'armée du Triuvmirat velsnien se poste de l'autre côté. Elles y parviennent dans un premier temps, mais le Troumvirat est pris de vitesse lorsqu'un détachement de l'armée confédérale franchit le fleuve par l'ouest et met à sac le territoire d'Aula, restée fidèle. À la fin de la première année de guerre, l’avantage est à la Confédération fortunéenne. Les opérations prennent vite un tournant atroce, et les sources velsniennes prennent soin d'évoquer des massacres contre la population d'Aula qui prennent des allures d’une guerre d'extermination. De plus, les alliés restés fidèles à Velsna dans la région de la chôra commencent à considérer la possibilité que la cité velsnienne puissse perdre cette guerre, et les sources velsniennes font état de négociations entre certaines de ces cités de droit velsnien et Vatluna.

Toutes les sources indiquent que cet instant constitue le point de bascule du conflit. Le gouvernement communal velsnien prend peur, et tente d'ettouffer la révolte par l'emission d'un sénatus consulte. Velsna conscent alors à l'obtention de la citoyenneté velsnienne complète à toutes les cités ne s'étant pas révoltées. Cette mesure semble porter ses fruits, puisque la rebellion cesse alors de s'étendre, mais les velsniens, par là même, ont cédé sur le coeur des revendications des insurgés. Finalement, quelques mois plus tard et alors que le conflit ne trouve aucune solution militaire, le Sénat finit par élargir cette mesure à toutes les cités sous administration de la Grande République. Les cités de Velcal et de Saliera rentrent dans le rang, mais le reste du mouvement perdure. Pour cause, si les insurgés ont obtenu une victoire politique, il n'est aucunement de la volonté de Velsna d'accepter un retour au statut quo à l'encontre des têtes de proues du mouvement que sont les villes de Vatluna et d'Umbra. Le gouvernement communal estime alors avoir assez d'alliés et que le mouvement s'est assez tempéré, pour inscrire l'intégralité des sénateurs et des magistrats des deux cités sur liste de proscription, appelant ainsi tout velsnien à l'élimination physique de ces derniers par tous les moyens, en échange de primes importantes.

Velsna reprend alors l'offenssive, et l'armée du Triumvirat vainc les insurgés vatlunéens et umbriens non loin du lac Vadimon, à l'endroit même où deux décennies plus tôt, Eerwys Gwyndel et son armée achosienne avait détruit les troupes velsniennes. Vatluna se rend, mais le Triumvirat velsnien est contraint de faire le siège d'Umbra, qui est prise au terme d'un combat de plusieurs mois. La cité est en partie incendiée et rasée, et les sources d'époque estiment le nombre de morts assez grossièrement, de l'ordre de 40 000 habitants tués. Ce chiffre est sans doute exagéré, mais il témoigne de la violence inédite de ces affrontements. A la fin de l'année, la rebellion est matée. Ainsi, si politiquement, la guerre sociale a débouchée sur un reconaissance d'une citoyenneté universelle, qui était la revendication principale des cités rebelles, le pouvoir politique velsnien a considéré qu'il relevait d'une necessité de punir ces derniers. Les trois magistrats en partie responsables de la rebellion ne survivent pas au conflit: Carbo se suicide durant le siège d'Umbra, et ses deux compères sont capturés et noyés par les troupes du Triumvirat velsnien.

Les conséquences sont multiples. En premier lieu, toute la plaine velsnienne est unifiée sous un même régime juridique, et le corps électoral passe à près de 2 millions de citoyens, contre 300 000 à la veille de la rebellion. Ce changement a des conséquences majeures à long terme sur les équilibres politiques au sein de la cité sur l'eau. Désormais, les cités soeurs de Velsna, grâce à leur accès aux élections sénatoriales velsniennes, disposent d'un poids décisionnel considérable. Les élites politiques velsniennes se voient concurrencées par celle de la plaine velsnienne, dont les interêts sont parfois radicalement opposés, à l'exemple de la politique internationale qui connait des changements de direction importants à partir de ces évèenements. Velsna, qui était jusqu'alors aux mains d'une aristocratie terrienne de la Chôra velsnienne, dont la source de revenus était avant tout foncière et issue de l'exploitation agricole, voit les différentes bourgeoisies et classes marchandes des cités soeurs fortunéennes donner du poids à celle existante à Velsna. La cité effectue donc un virage mercantiliste radical, de même que la conquête achosienne, où le pouvoir velsnien avait pour ainsi dire fardé jusque là à l'état de friche, voit une accélération de son processus de "velsnianisation" et de colonisation. L'Achosie, qui jusque là n'avait vu l'arrivée que des occitans issus des troupes mercenaires du roi Ménéon ayant fondé Strombola, a vu un afflux soudain de colons, principalement umbriens et vatlunéens, qui aboutissent à la fondation de la cité de Velathri.

Ces changements politiques se font avant tout au bénéfice des habitants de la plaine velsnienne, mais ce conflit paraît également avoir eu des conséquences culturelles importantes à long terme. En effet, la plaine velsnienne passe d'un ensemble d'netités indépendantes et morcelées, vaguement unifiées sous le régime républicain de Velsna, à un véritable corps civique. En apparence une indéniable victoire, on suppose toutefois que celle ci se fait au prix d'un effacement progressif des particularismes locaux. Celui-ci est à tempérer, puisque les cités soeurs fortunéennes conservent leurs propres institutions et la majeure partie de leurs lois, garanties par un statut juridique spécial. Mais le principal changement se fait à l'échelle de plusieurs décennies, et durant cette période, il est permis de constater des changements, par exemple dans le domaine linguistique. Sur ce point, la majeure partie des administrations de ces villes, dont chacune disposaient de leurs variétés propres du fortunéen, adoptent le fortunéen velsnien comme langue administrative. Ce mouvement de fond est général, et concerne l'ensemble des cités soeurs. Cette disparition de l'utilité sociale des dialectes locaux provoque à long terme leur affaiblissement, et leur disparition dans les siècles qui suivent. Il en va de même pour l'occitan ondigène de la plaine velsnienne, mais dont le statut à la veille de la guerre sociale paraît plus trouble. En effet, l'occitan n'a jamais constitué une langue de travial ou une langue savante, et les sources écrites, même lorsque celui-ci était encore majoritaire dans la plaien velsnienne à l'époque du Patriciat, sont rares. Inutile de dire qu'au XIIIème siècle, celles ci on presque disparues, hormis quelques rares grafitis obsrvés dans la période archéologique correspondante. Dans tous les cas, les langues occitanes étaient très probablement en déclin avant même le conflit, voire complètements disparues dans les régions littorales. Mais les dévastations de la guerre et le changement de statut juridique des habitants de l'intérieur de la plaine velsnienne a probablement accéléré leur disparition.

Sur le plan humain, il est désormais admis que la guerre sociale a provoqué un plus grand boulversement dans la composition du tissu urbain de la plaine velsnienne, et les pertes civiles ont probablement été largement plus grandes que celles de la seconde guerre celtique. Un grand nombre de sites archéologiques recouvrant la période étudiée, dans une fourchette allant de 1230 à 1240 (datation au carbone 14), font état d'une couche de destruction systématique, principalement dans les régions littorales de la plaine velsnienne, lorsque certains sites ne font pas l'objet d'un abandon définitif. Ce cas de figure se retrouve particulièrement dans le cadre de communautés agricoles rurales et des centres urbains de taille modeste ou moyenne. Un effondrement démographique est constaté partout dans cette aire, et l'évolution des occupations fouillées jusqu'à présent ont mené à une estimation parlante: la plupart des centres urbains étudiés dans les territoires des cités de Vatluna et d'Umbra mettent dans la majorité des cas plusieurs décennies à retourver une emprise similaire, et par conséquent une reprise démographique du même ordre. Ces destructions qui étaient autrefois attribuées aux troupes achosiennes d'Erwys Gwyndel ne font déormais plus de doute sur l'erreur d'estimation qui a été celle des archéologues velsniens jusqu'à la fin du XXème siècle: la guerre sociale a été par bien des manières un drame bien plus grand pour les populations locales que la seconde guerre celtique.

Ces erreurs de jugement nous enseignent grandement sur l'influence que les sources primaires d'époque ont eu sur des générations d'archéologues velsniens, et à quel point il s'agit là d'un mode de transmission de l'information monopolisé par l'aristocratie sénatoriale velsnienne. La guerre sociale y occupe une place si marginale que les contemporains de Pochettino, principale source d'époque sur le sujet, n'ont pas prit la peine de conserver ses écrits, malgré la redécouverte de fragments divers. La guerre sociale ne trouvait tout simplement pas sa place dans le récit fédérateur que la littérature classique velsnienne a pour tâche de transmettre, et qui valorise bien davantage le récit d'un conflit mettant aux prises velsniens et achosiens que celui de cités soeurs se révoltant contre la République. Pourtant, et en bien des points, la guerre sociale a eu des conséquences aussi importantes, voire davantage que celles des guerres celtiques sur ce que constitue la citoyenneté velsnienne au sens moderne du terme: un statut juridique d'homme libre adapté à une grande variété de situations particularistes et des survivances d'une plaine velsnienne morcelée, seul garant de l'existence politique d'un individu.
Période: Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)

La question de la Guerre servile: Comment le servage a prospéré, avant de disparaître de la cité velsnienne (1502-1504)




Les victoires successives de la cité velsnienne, en particulier sur Achos, puis la Dodécapole durant l'époque classique, et l'expansion qui en a été suivie, a marqué certaines évolutions des fondamentales qui feront prendre à la République la forme qu'on lui connaît actuellement. Etant jusqu'au XIIIème siècle une puissance relativement mineure en Manche blanche, cette série de conflits a contribué au besoin de la mise sur pied d'une marine conséquente, ont les membres sont rapiddement devenus un groupe d'interêt majeur au sein de l'armée et au Sénat. Certes, les conquêtes ont résulté en des gains financiers et de ressources majeurs pour l'aristocratie sénatoriale. Au lendemain les conquêtes, Velsna contrôle directement ou inddirectement de vastes réseaux d'échange qui convergent vers la plaine velsnienne: ambre et bois d'Achos, or, argent et produits textiles de luxe de la Dodécapole... Mais cette enrichissement massif a eu aussi pour conséquence d'affecter gravement le poids politiques de certains groupes. La Velsna du début de la période classique reposait son économie sur l'agriculture locale et l'artisanat produit en plaine velsnienne. 200 ans plus tard, Velsna était devenue le centre d'un réseau d'importation, et les conquêtes ont indéniablement permis l'émergeance d'une bourgeoisie urbaine enrichie par le grand commerce davantage que par la propriété foncière. La découverte de l'Aleucie et de l'île Marquise en 1497 accélére davantage ce processus, et on voit apparaître de véritables sociétés de capital-risque sous une forme primitive, dont le but est le financement d'expéditions lointaines. Or, de tels investissements ont rendu l'aristocratie sénatoriale traditionnelle de Velsna dépendante de cette nouvelle bourgeoisie. Dans ce contexte, la marine velsnienne, a pour rôle de sécuriser les grands axes de commerce, ce qui implique des dépenses indispensables pour entretenir le cycle vertueux du développement de la métropole.

Les besoins de la plaine velsnienne augmentent de façon exponantielle, et le besoin de ressources qui va avec. Dans ce contexte, le principe de paysannerie libre, chère au coeur des velsniens est de plus en plus mise en danger par des pratiques de distribution et de contrôle de la terre mis en place par les nouvelles élites économiques dans les nouvelles conquêtes. Si Velsna a fait la conquête d'Achos au XIIIème siècle, cette contrée n'a, à contrario de la plaine velsnienne, connu que peu d'évolution jusqu'au début des années 1400. Le pays dont les velsniens prennent possession dispose de sols relativement pauvres et n'attire que peu d'éventuels colons. Si des colonies ont été fondées juste après la conquête, comme Strombola et Velathri, ce ne sont que des exceptions, et qui plus est qui ne sont pas du fait des velsniens, et qui sont issues de migrations occitanes indépendantes de la volonté politique du Sénat des Mille. Durant les 150 premières années qui suivent la conquête, le pays achosien est donc traité par le Sénat comme un territoire "en état de friche" sur lequel est exercé un contrôle indirect, parfois nominal. La plupart des compétences sont déléguées, au nord du pays, aux cités de droit occitan que son Strombola et Velathri qui se partagent l'administration de la province au nord du fleuve Avon. Au sud, à défaut d'une véritable politique de mise en valeur et de colonisation, les velsniens mettent en place un réseau de bases militaires et de forteresses, tout en laissant aux cités achosiennes le contrôle de leurs affaires internes. Un impôt est prélévé chaque année sur les conquis, à des variables selon les cités. Entre 1233 et le début du XVème siècle, on peut parler d'une Velsna se contentant de "garder le cadavre" d'une Achosie sur laquelle elle se contente d'un rôle d'arbitrage entre les différentes entités politiques que compose le pays, velsniennes comme achosiennes, réprimant des soulèvements à l'occasion, mais dont aucun n'a d'incidence majeure ou de conséquences importantes.

Il faut attendre les années 1400 pour que la situation change de manière drastique, avec l'émergeance de cette bourgeoisie mercantile, dont le manque de perspectives en métropole encourage à se tourner vers des aventures lointaines, et parmi celles-ci, Achos, qui va devenir le terrain d'expérimentation d'un nouveau statut social et d'une organisation du travail qui se marque par une volonté de réduire dramatoiquement les coûts de la main d'oeuvre agricole: le servage pour dettes.


I) L'apparition du servage pour dettes en Achosie, et sa diffusion dans toute la République.


A partir es années 1400, le développement de nouvelles activités économiques, en particulier dans le domaine bancaire, avec la fin du tabou catholan autour de l'épargne et dde l'usure, provoque une embellie économique à Velsna, qui ne tarde pas à se répercuter sur le reste de la société. Des innovations dans le domaine agricole, comme l'apparition de la jachère triennale, supposent également des besoins nouveaux en main d'oeuvre et en moyens financiers dont ne disposent pas les acteurs du monde agricole en plaine velsnienne. Il faut alors concevoir la plaine velsnienne comme étant découpée en petites parcelles, appartenant à de petits propriétaires, citoyens des citéss autour dequelle il évoluent. Cette paysannerie libre constitue aussi le vivier principal de conscription de l'armée velsnienne, et la plupart des hommes d'arme ayant fait partie des forces armées qui ont participées à la conquête d'Achos, ou encore de la Docécapole, sont largement composées de ces individus qui ont payé un lourd tribut humain. Or, cette classe sociale, absente de plus en plus frequemment avec l'augmentation du nombre de conflits auxquels la Grande République participe, ne suffit plus à subvenir aux besoins alimentaires sans cesse croissant d'une plaine velsnienne en pleine exploion démographique.

Dans ce cadre, la mise en valeur des territoires outre-mer ayant été conquis par Velsna s'est présentée comme un terrain d'expérimentation idéale en vue de revoir l'organisation du travail agricole et de classe paysanne dans son ensemble. Déjà epuis la conquête, la plupart des meilleures terres achosiennes sont au mains de descendants de soldats ayant fait la conquête d'Achos un siècle et demi plus tôt, et qui ont constitué, en raison de la pauvreté persistante des sols, des domaines dont les superficies sont souvent plus grandes. Or, Achos fait l'objet depuis sa mise au joug d'un déinstéressement certain de la part d'éventuels colons. C'est ainsi que le Sénat des Mille fait adopter en 1401, un sénatus consulte destiné à régler les deux problèmes: celui du sous-peuplement d'Achos, et celui de la crise agricole persistante en plaine velsnienne: le servage pour dettes.

En premier lieu, qu'est-ce qu'un "serf endetté" ? La première réponse à donner est celle d'un statut social reconnu par la Grande République à partir de cette date: un citoyen velsnien qui a volontairement reconcé à une partie de ses libertés civiques. Celui-ci dispose toujours de son droit à la justice et l'accès aux cours républicaines, de même que son droit de vote. Mais en revanche, il devient attaché aux terres de son débiteur, et se voit obligé de travailler pour lui afin de rembourser ses dettes, sachant que ces dites dettes sont transissibles du parent à l'enfant. Toutefois, il convient e signaler que ce statut est encore différent de celui de l'esclave que l'on trouve dans d'autres sosicétés coloniales eurysiennes. Le serf pour dettes ne peut en aucun cas être acheté ou vendu, et il reste fondamentalement attaché juridiquement à la terre à laquelle il est assigné par la loi.

Sur le court terme, cette mesure est gagnante pour les élites économiques de la Grande République, car elle permet de maintenir en place une population de cultivateurs étant exemptés de service militaire, tout en participant à la construction de grands domaines agricoles plus productifs. Dans un second temps, l'assignement des serfs pour dettes permet 'affecter un grand nombre d'entre eux en Achosie, permettant la colonisation de ces territoires "restés à l'état de friche". La colonisation d'Achos s'accélère, d'autant que ces populations d'arrivants se mêlent aux achosiens à qui on commence aussi à appliquer ce statut. Pourtant, cette mesure implique un revers qui se fait sentir dans les années suivant sa mise en place: il devient totalement impossible pour les petits propriétaires, les paysans libres, de concurrencer de telles fermes, parfois immenses, et dont la maon d'oeuvre est pour ainsi dire gratuite. Dans les décennies qui suivent, l'agriculture velsnienne change du tout au tout, et l'idéal du citoyen-paysan est graduellement remplacé par celui des prolétaires urbains ayant perdu leurs terres, et venant faire grossir la population de Velsna, tandis que les autres deviennent eux même des serfs pour dettes. Le tissu rural connait une évolution majeure également, car le réseau de petites propiétés est grauellement capté et rassemblé sous la gouvernance de grands propriétaires terriens, sur le mêùe modèle de ce qui s'était conçu en Achosie au début des années 1400.

La découverte du nouveau monde en 1497 fait radicalement changer le statut du territoire achosien, qui retient alors l'attention ddu gouvernement communal d'alors. En effet, malgré la pauvreté de son sol et sa faiblesse démographique, l'île celtique est idéalement située comme embarcadère utile entre la métropole velsnienne. L'Achosie, qui jusque là était isolée de la plupart des circuits commerciaux les plus importants de la République, se retrouve désormais au centre de la route commerciale la plus profitable du XVIème siècle pour ce gouvernement.


II) Du déplacement à la rebellion: comment Nowa-Velsna s'est peuplée de serfs pour dettes

Si la perspective de la colonisation de l'île Marquise promet des rentrées d'argent nombreuses, les moyens dont dispose Velsna pour participer à cette entreprise sont pour le moins limités. En effet, il faut compter avec le déclin rapide des populations indigènes suite au choc microbien, avec en plus, la faiblesse démographique velsnienne qui est un véritable problème tout du long de l'Histoire de l'Empire colonial. Rapidement, on prend conscience du rôle que peuvent jouer cette classe sociale nouvelle que sont les serfs pour dettes, à savoir celui d'un peuplement rapide de l'Aleucie velsnienne (Nowa-Velsna est fondée en 1498), d'autant plus que cette région est riche d'ambre, de fourures de castor et est relativement poissoneuse, sans compter le fait qu'elle pourrait servir de base intermédiaire vers d'autres terres à coloniser plus au sud et sous des climats plus doux.

Nowa Velsna devient donc une colonie de peuplement, composée pour bonne partie de nombreux de ces serfs, à qui l'on accorde en échange de leur déplacement forcé, davantage d'hectares de terre et la promesse de nouvelles perspectives financières. Cependant et dans les faits, ces avantages ne sont que le reflet u caractère peu enviable de cette colonie, et toute tentative de rentrer sur le continent était punie par la mort. A ces serfs pour dettes venait également s'ajouter les prisonniers e droit commun achosiens, paeticulièrement nombreux, même si il est avéré que la provenance de ces prisnniers n'importait peu, et qu'il y eu également un grand nombre de prisonniers originaires de toute la République. En 1503, lorsque la guerre servile éclate, les serfs pour dettes et les prisonniers comptent pour 30% de la population de la colonie.

La forte concentration et l’oppression à laquelle était soumise la population servile est un facteur inddéniable du déclemenchement de la révolte. Il y a eu des précédents à celle-ci, des réfvoltes plus mineures ayant éclaté en Achosie et dans la plaine velsnienne, respectivement en 1412 et en 1454. A chaque occurence, un petit groupe de rebelles trouva à chaque occasion des dizaines de milliers de suiveurs désirant échapper à la vie d’oppression que constituait le fait d'être réuit au servage. Bien que ces deux rébellions eussent été considérées comme des désordres civils sérieux par le Sénat velsnien, et qu'il eût fallu plusieurs années d’intervention militaire directe pour les mater, elles ne furent jamais considérées comme une menace sérieuse pour la République. Le cœur velsnien de la République qu'était la chôra de la cité, au nord de la plaine velsnienne n’avait jamais connu de soulèvement de serfs. Tout cela changea avec l'éclatement de la guerre servile, non seulement en Aleucie, mais dans la majeure partie de territoire contrôlés par la République.


III) Soulèvement et diffusion de la révolte:1503-1504

À l'été de 1503., 300 ouvriers agricoles achosiens déplacés en Aleucie complotèrent contre leur prioripétaire pour retrouver la liberté, mais furent rapidement dénoncés. Prenant les devants, entre plusieurs dizaines d'entre eux réussirent à s'évader sans armes ni vivres. Après s'être emparés de chariots transportant un stock d'armes destinées à la garnison locale de gardes civiques, et avoir défait un contingent de la milice de Nowa Velsna, ils ne se dispersèrent pas, mais traversèrent la colonie vers l'ouest er l'intérieur des terres, en direction d'une région relativement peu peuplée où ils furent rejoints par de nombreux autres habitants de la colonies, travailleurs agricoles en servage pour dettes ou prisonniers achosiens. Ceux-ci sé réfugièrent dans un corps de ferme abandonné sur les pentes d'une hauteur. Trois hommes furent élus chefs, dont le seul mentionné dans ll'historiographie velsnienne classique fut un certain Kilian McAndrew, un prisonnier qui était autrefois garde ddu corps d'un sénateur velsniens. Les fugitifs parvinrent à vaincre les quelques gardes civiques envoyées par la ville de Nowa Velsna et complétèrent ainsi leur réserve d'armes. Comme la petite armée commença à organiser des razzias sur les exploitations agricoles d'une colonie isolée à des milliers de kilomètres de la métropole, la rébellion capta peu l’attention des autorités dans un premier temps. Il fallut du temps à Velsna pour réaliser l’ampleur du problème, car cette révolte était plus vue comme une grande vague criminelle, un « raid » ou une "vague de pillage ", que comme une rébellion armée.

Velsna dépêche mollement en milieu d'année 1503 une force militaire en Aleucie, an partie sous autorité locale pour y mettre fin. Un sénateur velsnien, Claudio Di Malone, regroupa une force de 3 000 hommes en une milice " choisis à la hâte et au hasard " en pays velsnien, en raison du regard porté sur la rébellion, que l'on estime alors encore mineure. De plus, les meilleures troupes étaient mobilisées en prévision d'une éventuelle guerre avec la Zélandia, ce qui ne permettait pas leur bonne disposition. Les forces de Di Malone assiégèrent les serfs et prisonniers révoltés dans leur corps de ferme, bloquant le seul accès connu à la hauteur sur laquelle elle se trouvait. Dès lors, les velsniens se contentèrent d’attendre jusqu’à ce que la faim les oblige à se rendre.

Bien que les serfs manquassent d’entraînement militaire, les forces de McAndrew déployèrent leur ingéniosité à tirer profit des matériaux disponibles sur le terrain, et utilisèrent des tactiques ingénieuses et peu orthodoxes pour affronter les milices velsniennes. En réponse au siège, les hommes de McAndrew fabriquèrent des cordes et des échelles avec des moyens de fortune, et les utilisèrent pour descendre les roches abruptes du côté de la montagne opposé aux forces velnienne. Ils contournèrent le campement velniens, prirent l’armée à revers, et annihilèrent cette force avec une facilitté déconcertante.

Cette fois-ci, les évènements se déroulant dans la colonie aleucienne ne alertèrent les velsniens, qui prirent conscience du danger potentiel, et surtout du risque de propagation du mécontentement en métropole et en Eurysie, qui ne tarda pas à se faire sentir. En effet, sans lien apparent avec la révolte aleucienne, d'importants groupes de serfs pour dettes se soulèvent alors dans la région de Saliera, obligeant Velsna a y envoyer 2 000 gardes civiques en urgence, mais qui sont vaincus à leur tour et mis en déroute. És lors, cette révolte parralèle commence à se propager au sud de la plaine velsnienne, l'un des coeurs agricoles du pays, et oblige Velsna à intervenir plus sérieusement.

Dans le même temps en Aleucie, les succès de McAndrew permettent à son armée en devenir d'attirer et de faire grossir ses rangs avec l'appui de tous les mécontents de la région: indigènes aleuciens, serfs pour dettes, anciens prisonniers de droit commun achosiens... si bien que la troupe, en fin d'année 1502 est estimée à près de 15 000 personnes, dont la plupart ne sont cependant pas encore armés. McAndrew passe ainsi tout l'hiver à former ses nouvelles recrues, et étendd ses zones de pillage dont son armée presque exclusivement. L'impératif d'une foormation et 'une ddiscipline réelle fut ressentie dés lors que certaines de ses troupes s'adonnèrent à plusieurs crimes de masse dans la région, sans que ses meneurs puissent contrôler l'armée. Nonobstant, cette politique de raids permet à l'armée de serfs de gagner en expérience en affrontant es troupes velsniennes d'une faible valeur tactique, et McAnrew profite ainsi d'un hiver où les oppossitions réelles à ses pillages sont peu nombreuses, etant donné que les renforts prévus par Velsna n'arrivent qu'en Mars de l'année 1503.

La figure de Kilian McAndrew est sujette à débat. De la première partie de sa vie, on en sait bien peu, si bien que certains ont pu penser que ce n'était là qu'un prête nom, ce qui n'est pas le cas comme nous allons le voir. Tous ces postulats partent du faut que les historiens velsniens de l'époque ne se sont que peu intéressés à la question, et MacAndrew ne retrenait l'attention que par la révolte que celui-ci avait formenté. Il n'y a de leur part que quelques théories, contraictoires dans l'ensemble, et qui témoignent du peu d'interêt envers ce personnage en tant que phénomène social, et reflet d'une condition qui dépassait ses contemporains. Mais il est curieux d'analyser les termes avec lesquels l'historiographie velsnienne considère ce personnage pour comprendre quedés cette époque, il a bénéficié d'un traitement tout particulier pour un ennemi de Velsna. D'ordinaire, ce genre de gran personnage, qui est construit selon les mêmes procédés, bénéficient d'un portrait peu flatteur: ainsi, Erwys Gwynel, chef de guerre achosien durant les guerres celtiques, est considéré comme un monstre par la plupart des chroniqueurs, et un individu particulièrement cruel. De manière générale, tout adversaire qui est considéré par les velsniens de l'époque classique comme des barbares étrangers sont logés à la même enseigne. Dans le cas de Kilian McAndrew, la situation est très différente, et celui-ci n'est pas tant traité comme un étranger que comme un rebelle affilié à la hiérarchie républicaine, et qui fait acte de rupture de banc. Cette différence de traitement peut être interprétée comme le statut que le chef des rebelles possède dans la Grane République.

Cette différence de traitement peut être expliquer par plusieurs facteurs. En premier lieu, il est très probable que McAndrew ait été considéré comme un citoyen velsnien par ses pairs, qu'il soit ou non en rebellion. Ce statut implique un certain degré d'intégration, et explique en partie le fait qu'il soit traité comme un velsnien par ses contemporains, malgré son nom qui de toute évidence, est originaire d'Achos. Cette citoyenneté est tout à fait certaine si celui-ci était achosien, puisque la citoyenneté velsnienne fut donnée à tous les habitants du territoire de la République à la fin de la guerre sociale dans les années 1240.

Si citoyen velsnien il est inéniablement, son statut social dans la société achosienne est là aussi, sujet à controverse. Son statut social initial est pour ainsi dire inconnu, et les velsniens en donnent plusieurs versions: de simple berger à prince. Mais le fait qu'il combatte à cheval, ainsi que ses capacités de rassembleur et de stratège inclinent à pencher pour une origine à minima aisée, voire aristocratique, et laissent penser qu'il a pu être éduqué duneau sein d'une élite locale structurée, même si durant la période velsnienne de l'histoire achosienne, cette élite est reléguée à un statut subalterne de l'aristocratie velsnienne locale qui deviendra l'aristocratie militaire strombolaine. L'historien classique Florio Barbaro ajoute qu'il est " un homme d’une grande force de corps et d’âme, d’une douceur et d’une intelligence supérieures à sa fortune, et plus dignes d’un velsnien que d’un achosien ». Ces quelques mots tracent un portrait élogieux de MacAndrew. Ils suggèrent que ce dernier n'est pas seulement un barbare, mais que, en contact de la société velsnienne, il aurait pu recevoir une éducation de qualité. Cette interprétation nouvelle de la figure de MacAndrew va à contre-courant de l'historiographie nationalsite achosienne qui émerge avec l'indépenddance du pays, et qui en ont fait un héros national. Dans les faits, il est probable que MacAndrew ait été capable de s'exprimer dans un velsnien presque natif, et celui-coi devait être bilingue. Reste à savoir si la place que cette révolte a dans le récit national achosien est fondée, ce dernier en faisant un épisode de "révolte patriotique". Dans les faits, il apparaît que la forme composite de l'armée de MacAndrew ait rendu cette hypothèse d'une révolte de libération achosienne peu probable, et ce serait avant tout contre la condition même du servage que cette inssurection est apparue. La dernière inconnue entourant MacAndrew est la raison pour laquelle celui-ci finit par passer de la condition d'aristocrate à celle d'un serf. Par chance, le fragment de texte au sujet de la guerre servile rédigé par Barbaro permet de dégager un faisceau d'indices:

"Guerrier achosien devenu soldat velsnien, de soldat déserteur à fugitif ruiné, puis, en considération de sa pauvreté, de fugitif ruiné à serf pour dettes.".

Si cet extrait est laconique, il mentionne un fait intéressant qui penche là encore pour une intégration complète de MacAndrew au monde velsnien: celui-ci aurait servi au sein de l'armée républicaine, ce qui expliquerait ses compténces de commandement et sa bonne compréhension de l'exercice de la guerre par ceux-ci. Appartenant donc à une population tributaire de Velsna, MacAndrew sert dans l'armée velsnienne, peut-être en tant que simple auxiliaire local dans les gardes civiques de Strombola et de Velathri. Les achosiens sont alors réputés au sein de la Garde civique, et prisés pour leurs compétences dans le cadre dde combats d'escarmouche et de montagne, la plupart du temps au sein de troupes relativement légères. Ces troupes sont parfaitement adaptées à la colonisation aleucienne, et il est confirmé que des "gardes achosiens" ont participé aux premières expéditions en île Marquise. La date exacte de l'arrivée de MacAndrew n'est pas connue avec précision, probablement entre 1499 et 1501. La question étant si celui-ci a traversé l'océan en tat que soldat velsnien avant d'être capturé pour désertion, ou que celui-ci y est allé en tant que serf. Soldat dans l'armée velsnienne, il a ainsi pu la connaître de l'intérieur, en assimiler l'organisation, se former à sa tactique et à sa stratégie. Selon Barbaro, il aurait deserté et serait devenu un brigand. Toutefois, d'autres versions laissent penser qu'il aurait plutôt déserté pour se joindre aux serfs " se battant déjà alors contre les troupes velsniennes. Il aurait ainsi, selon l'auteur Laro, été fait prisonnier de guerre". Dans tous les cas, en 1502 lorsque la révolte éclate, Kilian MacAndrew est en Aleucie depuis plusieurs années.


IV) Division des révoltés et écrasement du mouvement (1504-1505)

L'arrivée du printemps 1504 annonce également cellle des renforts velsniens ayant traversé l'océan Esperance, après avoir levé une armée civique de 10 000 soldats durant l'hiver. Très rapidement chez les révoltés aleuciens la question se pose alors de ce qui addviendrait ddu mouvement. On rapporte ainsi la division progressive de la troupe de MacAnddrew en deux tendances: d'une part, lui et les révoltés d'origine achosienne qui plaident pour la fuite des figutifs en dehors des territoires tenus par la République. D'autre part, dans un camp rassemblant majoritairement les serfs pour dettes d'origine velsnienne, se rassemble autour d'un autre meneur, Pietro Petrucci, les membres de cette armée souhaitant poursuivre les pillages de la région et pourquoi pas, de prendre et mettre à sac Nowa Velsna. Il s’agit d’une interprétation des événements fondée sur la chose suivante: les régions que les chroniqueurs velsniens rapportent comme étant attaqués par les serfs en rupture de banc incluent des villes et localités de l'Aleucie velsnienne fort éloignées les unes des autres, ce qui suggère le fait que ces deux tendances étaient déjà ddivisées dans les faits et que MacAndrew avait déjà perdu le contrôle d'une partie de ceux ci au début de l'année 1504. Bien que cette division en factions ne soit pas contredite par les sources classiques, il ne semble pas y avoir de preuve directe pour l’appuyer à l'heure actuelle, .et la suite u récit est sujette à caution (l'historiographie a très longtemps négligée ces évènements)

Les motivations des révoltés ont très longtemps été sujet à caution. Certains chercheurs modernes proches des courants nationalistes achosiens ou socialistes velsniens se sont servi de la révolte de MacAndrew pour mettre en exergue des revendications de liberté d'après une grille de lecture très affectée par l'émergeance de l'universalisme du XIXème siècle: dans cette version, nous avons des serfs luttant pour changer une société velsnienne corrompue et décidés à mettre fin au servage institutionnel. Cela n’est pas contredit par les historiens classiques, mais il n’y a pas non plus de récit historique qui mentionne que le but des rebelles eût été de mettre fin au servage dans la République, pas plus qu’aucun des actes de MacAndrew ne semble avoir été spécifiquement accompli dans le but d’en finir avec l’esclavage. De manière générale, les historiens modernes rejettent désormais cette interprétation.

De nos jours, la communauté historienne se divise sur deux questions: celle des objectifs à court terme des révoltés, et leur organisation interne qui demeure relativement floue. Il paraît en réalité peu probable que les révoltés aient eu les intentions, et encore moins les moyens, de s'approcher dde Nowa Velsna et de la mettre à sac. Ou du moins, si c'était là l'un des objetifs des rebelles, il fut abandonné vraiemenblablement très tôt dans la chronologie de cette révolte. Les historiens velsniens classiques, qui écrivirent seulement quelques années après les faits, semblent être eux même divisés sur l’explication des motifs de MacAndrew, et ses objetifs. Si certains chroniqueurs ont bien écrit que les serfs projetaient d'attaquer Nowa Velsna, il s'agirait probablement d'un reflet de le peur que ces fugitifs exercaient sur les contemporains, et une incompréhension de leurs positions. La plupart des auteurs de l'époque s'entendent toutefois pour dire que MacAndrew voulait seulement s'échapper avec ses hommes de l'île Saint Marquise, et disperser ses hommes pour qu’ils rejoignissent leurs foyers d’origine. Ce qui est certain, c'est que la plupart des fuyards n'ont jamais quitté l'Aleucie, et se sont installés loin dl'autorité velsnienne, fondant l'esquisse d'une colonie indépendante constituée d'anciens prisonniers achosiens.

Pour ce qui est de l'organisation interne de ces rebelles, il y a encore là le biais des historiens de l'époque qu'il s'agit de temporiser et de révaluer. MacAndrew était-il seulement l'unique chef de cette armée, ou partageait-il ce rôle avec d'autres personnages qui ont été exclus de l'historiographie classique ? Bien qu’il s’agisse d’une présomption tacite des historiens velsniens, il se peut qu’il s’agisse de leur part d’une projection de leur modèle de hiérarchie militaire velsnienne de prises de décision, exerçant ainsi un principe de falsification sur l’organisation des serfs. Ce qui est certain est que d’autres chefs ou têtes importantes sont mentionnés comme Petrucci, mais encore de nos jours, il est ifficile de postuler sur la nature des rapports qui lient les meneurs entre eux, et nous ne sommes pas en mesure de dire à partir des preuves historiques s’ils étaient des alliés, des subordonnés ou même s’ils commandaient leurs propres groupes et voyageaient en convoi sous le commandement unifié de MacAnrew. Il est même poissible que la séparation du groupe révolté en deux armées distinctes est une décision stratégique permettant de maximiser les chances de succès des insurgés, tout en permettant à un plus grand nombre possible de rebelles de s'extirper du territoire de l'Aleucie velsnienne (il est certain qu'une bonne part de ceux ayant rejoint Mac Andrew n'étaient pas en état de se battre, et étaient des femmes, es vieillards ou des enfants n'ayant pas une très grande valeur tactique.)

Dans tous les cas, l'armée du nouveau commandant velsnien, Jarno Agricola, identifie la troupe de Petrucci comme la moins disciplinée et la plus audacieuse: après quelques provocations, Petrucci et une troupe de révoltés estimée à 5 000 hommes engagent les velsniens. La situation semble se renverser en ce début d"année en faveur des velsniens, puisque l'armée insurgée commandée par Petrucci est détruite par l'armée civique du sénateur Agricola. A partir de là, sur le front aleucien, Mac Andrew est désormais seul, et plusieurs versions du récit s'affrontent dans les sources anciennes au sujet des manoeuvres pour le reste e l'année 1503. D'une part, on pense que l'armée d'Agricola et celle de MacAndrew s'engagent dans un duel à distance, et d'une poursuive de la première sur la seconde, qui continue d'errer sur le territoire aleucien de Velsna sans objectif clair. On recense une défaite d'Agricola en juillet 1503, qui permet aux serfs révoltés de desserer quelque peu l'étau velsnien. Une version de cet évènement évoque l'execution pour l'exemple de plusieurs dizaines de prisonniers velsniens, lesquels sont obligés de s'affronter dans la cadre de combats à mort. Ce récit n'est corroboré que par un témoignage ultérieur, qui ne permet pas de le confirmer. Après sa victoire, MacAndrew poursuivit vers le nord avec ses partisans, le plus rapidement possible, dans l'udée de s'emparer d'une base côtière afin de fuir la région et “ayant brûlé tout le matériel inutile, tué tous ses prisonniers, et abattu toutes les bêtes de somme pour accélérer son déplacement".

Durant cette période, l'historiographie achosienne cette fois ci, considère que la troupe dispose de l'objectif clair de quitter l'île de Saint Marquise, et qu'elle dispose pour la première fois de l'opportunité de le faire. C'est également la première fois qu'on entend la mention, totalement absente dans les sources velsniennes, de l'appellation que ce groupe de fugitifs prend: les "éxilés de la mer sombre". Cependant, MacAndrew estima alors qu'il n'était pas encore en position assez forte pour prendre une ville velsnienne, et l'historiographie classique prétend qu’à ce moment, l'armée rebelle modifia son intention de marcher sur Nowa Velsna, ce qui implique que c’était le but de MacAndrew à la suite de sa première victoire contre Agricola: " Il ne se considérait pas prêt encore pour ce genre de combat, puisque ses forces n’étaient pas convenablement armées, puisque aucune ville ne l’avait rejoint, seulement des esclaves, des déserteurs, et la chiourme ". Toutefois, comme dit plus tôt, rien ne permet de confirmer cette version, qui apparaît de moins en moins probable pour les historiens modernes. Il décida ainsi de se retirer de nouveau vers l'est des possessions aleuciennes de Velsna. Ils prirent la petite ville côtière de Thouroi et la campagne environnante, ce qui leur permmis de s'armer davantage, et piller les territoires alentours, échangèrent leurs butins contre du bronze et de l’acier avec des marchands (dans le but de fabriquer davantage d’armes et d'équiérir des armes à poudre). Les afrontements avec les forces velsniennes se résument pour le restant de l'année 1503 à des escarmouches au cours desquelles les insurgés sortent victorieux. Les armées velsniennes prennent quant à elles leurs quartiers à Nowa Velsna pour se regrouper.

Au début de la dernière année de conflit, l'armée de MacAndrew est toujours coincée en territoire velsnien, et le Sénat accorda en février de cette année les moyens à Agricola de terminer définitivement cette rebellion. On lui donné le commandement d'une armée de 20 000 hommes, parmi lesquels l'élite de l'armée constituée de licteurs sénatoriaux et de mercenaires raskenois. La ddiscipline fut totalement revue, et on rapporte des cas particulièrement nombreux de châtiments corporels. On mentionne ainsi une cinquantaine d'executions pour "faits de lâcheté", ce qui est relativement rare dans l'armée velsnienne, composée de citoyens conscrits et temporairement dans les rangs. Les forces velsniennes acculent progressivement les rebelles autour de leur place forte de Thouroi, et affame la ville. Le dernier affrontement survient le 2 juin 1504, au cours duquel l'armée rebelle est finalement écrasée, non sans que certains aient pu prendre la fuite par le biais de navires de pêche et d'autres embarcations de fortune. On ignore ce qu'il advint de MacAndrew, mais il est fort probable que celui-ci mouru avec ses troupes. Sur ce point, les sources anciennes tant velsniennes qu'achosiennes sont en accord.

Les survivants de l'armée rebelle qui sont faits prisonniers sont traités avec une cruauté qui ne sort pas de l'ordinaire en ce qui concerne des criminels en fuite. Les velsniens ne font pour ainsi dire pas de prisonniers, et hommes, femmes et enfants qui n'ont pas pu fuir sont executés pour l'exemple. Les rebellions similaires en plaine velsnienne sont écrasées lors de la même année.


V) Après la guerre, la disparition du servage pour dettes

Malgré l'echec apparent de ce soulèvement, les conséquences de la rebellion sur la pratique du servage dépassent de très loin l'Aleucie. Il devient alors évident que ce statut social dde serf pour dettes est vecteur de mécontentement, et que l'ampleur de la révolte a profondemment marqué les contemporains. En dehors même des considérations morales impliquant la quasi mise en eslavage de citoyens velsniens, on note une méfiance de plus en plus grande des grands propriétaires vis à vis de ce statut, et il apparaît que l'usage des serfs pour dettes dans le cadre des exploitations agricole tend à se raréfier dans la suite immédiate de la guerre, avant de disparaître officiellement en 1554, mettant ainsi fin à la pratique du servage à Velsna.

Le gouvernement velsnien et le Sénat tenddirent à encourager implicitement l'abandon de cette pratique, et ce graduellement afin de ne pas mettre en difficulté les grands propriétaires. Le statut légal et les droits des serfs commencèrent également à changer, de façon à le rendre de moins en moins avantageux pour ceux qui en proftent. En 1521, un sénatus Consulte fut rédigé, décrétant que les serfs pour dette seraient désormais rénumérés en argent et non en nature eu cours de leur service. En 1540, à cette loi fut ajoutée un changement dans les droits légaux des serfs, qui furent revus, faisant des propriétaires les responsables des meurtres des serfs sur leurs propriétés, obligeant à l'annulation de leur dette lorsqu’il était possible de démontrer qu’ils avaient été maltraités, et fournissant une tierce partie neutre à laquelle n’importe quel serf pouvait faire appel. Comme ces changements législatifs se produisirent beaucoup trop longtemps après pour être des résultats directs des guerres serviles, ils représentent la codification légale du changement progressif d’attitude des velsniens envers le servage durant ces décennies. Le servage devient ainsi une source de critique de plus en plus généralisée jusqu'à sa disparition ans le droit.

Il est difficile de déterminer dans quelle mesure les événements de cette guerre contribuèrent aux changements d’attitude et aux changements légaux envers les serfs. Il semble que la fin de ce conflit ait coïncidé avec l’époque de plus grande utilisation par Velsna des serfs, et du début d’une nouvelle perception du servage, et dans une plus grande extension, de l'esclavage dans la société velsnienne. Velsna ne connue plus de soulèvements de ce type, en vertu e l'améliiiration générale de la condition du statut de serf jusqu'à sa disparition.

D'un point de vue politique, il est remarquable de noter que la rebellion des serfs d'Aleucie a des suites, puisque on estime que plusieurs milliers de survivants parviennent à s'échapper du territoire de Nowa Velsna, s'installant en Aleucie de manière ddurable et ouvrant la voie à une colonie de peuplement achosienne inddépendante, et un cas exceptionnel de "colonie involontaire".


Conclusion: Héritage populaire et culturel, l'émergeance de la figure de MacAndrew dans la culture politique contemporaine

Si Kilian MacAndrew tombe quelque peu dans l'oubli jusqu'au XVIIème siècle, celui-ci acquiert un statut de héros, non seulement dans la littérature achosienne, mais plus curieusement, dans celle de la littérature velsnienne. C'est ainsi que paraît en 1754 à Velsna une tragédie au nom éponyme. MacAndrew y est un héros cornélien déchiré entre son rôle de libérateur et son amour pour la fille d'un riche sénateur velsnien. Si la pièce est appréciée du public, elle est en revanche vertement critiquée par une partie de l'aristocratie velsnienne, arguant que ce fut là une incitration aux achosiens à la révolte.

Dans de nombreuses parties du monde, MacAndrew devient une référence et un modèle dans le cadre de sluttes anti-esclavagistes et émancripatrices. Après ces grands épisodes de libération de la condition esclavagiste, en particulier en Aleucie et en Paltoterra, la figure de MacAndrew est récupérée par les grands mouvements socialistes et communistes. Celui-ci devient alors la figure du prolétaire en révolte. En effet, l'insistance sur la violence du personnage de MacAndrew par les anti-esclavagistes dans leur combat pour l'abolition a conduit à sa récupération par la gauche révolutionnaire au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Les prolétaires velsniens sont ainsi assimilés aux serfs de l'époque velsnienne classique. Dans certains pays socialistes à l'instar de la Loduarie, MacAndrew fait l'objet d'un grand nombres de travaux historiques sur l'esclavage et les parralèles faits avec la société socialiste.

Les adaptations cinématographiques ont particulièrement mis en avant les qualités morales et physiques des révoltés, donnant ainsi occasion à de multiples scènes de combat et de courage. MacAndrew y apparaît semblable à d'autres héros de cinéma, tirés danvatage de la mythologie rhémienne et grecque que celle d'un simple révolté. Par ailleurs la plupart de ces œuvres, qu'elles soient littéraires ou artistiques, font mourir MacAndrew sur la croix, contrairement à la vérité historique, exploitant ainsi une autre dimension du mythe, celle d'une figure christique ou biblique. Plus recemment, on suppose que des figures de pop culture achosienne sont inspirées relativement ou non du personnage, à l'instar de l'achosien barbare immortel, héros populaire de comics dont certains attributs sont repris de ceux trouvés chez MacAndrew.
Période abordée: Velsna archaique (VIIIème siècle-XIème siècle) et Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)

L'armée velsnienne, du Patriciat à la fin de la période classique (VIIIème-XVIème siècle)




Tout comme les origines des institutions de la cité velsnienne à l'époque du Patriciat, l'armée des premiers siècles de la cité, jusqu'à la grande cassure du Xième siècle, ne diffère pas du reste de la société velsnienne dans l'état des recherches actuelles: sources lacunaires et/ou tardives, matériel archéologique rare, attrait peu marqué des milieux scientifiques jusqu'à la fin du XXème siècle... Il y a autant de zones d'ombres à cette machine guerrière que pour tout le reste de la petite cité d'alors. Pourtant, il va sans dire que cette armée fut l'outil principal d'un expansionnisme particulièrement rapide, au côté des moyens d'intégration institutionnels propres à Velsna. Les périodes archaïques et classiques de Velsna sont indéniablement celles les plus riches en conflits, où ces nouveaux arrivants en Manche blanche se sont confrontés de façon quasi-systématique à la majorité de leurs voisins. C'est cette armée qui permet à Velsna d'imposer sa suprématie, dans un premier temps sur les états occitans de la plaine velsnienne et les autres cités sœurs fortunéennes, puis de se lancer dans la conquête de la Manche Blanche à partir du XIIIème siècle. Au XVIème siècle, la sphère d'influence velsnienne s'étend ainsi d'Adria, au sud de la péninsule albienne, jusqu'à l'île celtique à l'ouest.

Cet article, court, succin et sans ambition il est vrai, aura pour fin de mettre en exergue les ressorts de cette expansion, et l'évolution de l'organisation interne de cette armée qui aura vaincue tour à tour occitans, achosiens et dodécaliotes, avant de se confronter à la Zélandia, nécessaire pour comprendre ses succès comme ses echecs.


I) L'armée velsnienne archaique (Période du Patriciat (VIIIème-XIème siècle)

a) Évolution territoriale

Il faut tout d'abord être dur avec la tradition littéraire velsnienne qui prend forme au XIIème siècle: la quasi totalité des récits mettant les premiers velsniens aux prises avec les diverses micro-entités occitanes de la plaine velsniennes, que l'on nomme à compter de là les « guerres occitanes » ne sont d'aucune utilité à la compréhension de l'armée archaïque. Tout au plus, l'identité de certains de ces adversaires s'avère juste: Aquila, Tenestri, Palla...des cités états pré-velsniennes qui en effet, se sont opposées à Velsna durant cette période, mais narrées dans un cadre parfaitement imaginaire. Lazziano di Canossa, considéré comme le plus grand historien de la période classique, nous narre ainsi la mise en place de grandes coalitions, à plusieurs reprises, afin de contrer la cité velsnienne, qui plus est, toujours dans la position de l'agresseur, et durant des périodes concentrées chronologiquement sur quelques années, qu'il place au début du IXème siècle. La vérité est plus complexe, et on sait désormais qu'elle prend la forme de plusieurs séries de conflits larvés dans le cadre desquels la distinction occitan/fortunéen ne prend aucun rôle précis dans les systèmes d'alliances : Velsna s'est imposée non pas par une simple opposition systématique, mais s'est intégrée dans une dynamique géopolitique locale constituée de renversements réguliers d'allégeance, dont celle-ci est sortie grande gagnante.

Les cartulaires fortunéens, faisant régulièrement état de la nature de son lien de suzeraineté vis à vis de Velsna sont les sources de première main qui nous renseignent le mieux sur l'évolution territoriale de la cité, que l'on peut déduire par l'énumération des dépendances velsniennes s’acquittant d'un impôt symbolique et de l'envoi de dignitaires prêtant un serment d'allégeance à Fortuna. On constate ainsi une expansion rapide dés la première mention de Velsna en 804 : les villes de Frégelles, de Capitola et de Lucca sont cités dés le premier cartulaire, ce qui permet d'établir que le territoire où la cité exerce son influence pourrait englober environ 1 000 km². Le second cartulaire un demi-siècle plus tard rapporte la mention de localités situées sur le littoral nord de la plaine velsnienne, et sur la rive nord du fleuve de la Léandra, ce qui correspond à la Chôra actuelle de Velsna, un peu moins de 10 000 km². Progressivement, au fil du Xème siècle ces cartulaires comptent de plus en plus de localités situées au sud de la Léandra et dont les appellations sont d'origine occitanes, avant que l'on retrouve plus tard nombre de ces dernières sous des noms « velsnianisés ». L'annexion du territoire d'Aquila est confirmée en 950, et concorde avec les destructions observées sur le plan archéologique. Les cités fortunéennes du littoral : Umbra et Vatluna passent sous contrôle velsnien à la fin du Xème siècle. En 1020, lors de l'édition du dernier cartulaire, la plaine velsnienne n'est pas encore totalement sous administration velsnienne, et les abords des monts du Zagros ne seront conquis qu'au début de la période classique.


b) Une armée aristocratique

Il apparaît, comme dans la plupart des sociétés occidentales du haut moyen-âge, que l'armée est monopolisée par une élite aristocratique, en témoigne les attributs guerriers des tombes aristocratiques velsniennes de la période. Ce rôle restera sensiblement le même lors de la période classique, mais on suppose qu'il est là plus systématique, et que le gouvernement du Patriciat n'exerce pas vraiment de contrôle sur la mobilisation de milices privées au service des intérêts de particuliers, élément qui disparaît complètement au XIème siècle.

On constate une militarisation croissante de plusieurs sites occupés, principalement côtiers à compter du Xème siècle. Si la situation géographique de Velsna lui permet de se passer de fortifications, les villes d'Umbra et de Vatluna se dotent de fortifications, ce qui concorde avec un essor des raids et pillages en provenance de l'île kolisienne. De telles infrastructures nécessitent des efforts collectifs, et une plus hiérarchie plus claire. Il est donc tout à fait possible que les cités de Vatluna et d'Umbra se soient dotées de levées au commandement centralisé avant Velsna, que cette dernière a copié par la suite. Au début du XIème siècle, on constate l'apparition de fortifications protégeant les installations côtières à l'extérieur de Velsna.

Du point de vue matériel, on distingue plusieurs évolutions dans l'armement, principalement issu de fouilles sépultures aristocratiques. Si au VIIIème et le IXème siècle, on observe une continuité dans l'armement leucytalien classique, avec la large diffusion d'armures lamellaires, celles ci tendent à devenir rares à la fin du Patriciat, et les velsniens paraissent avoir adopter un mobilier plus proche de celui de leurs voisins. L'usage de la cavalerie quant à lui, qui est caractéristique de l'antiquité tardive et du haut-moyen âge, paraît avoir été, comme dans tout l'occident eurysien, une norme jusqu'au XIème siècle. La fin de la période toutefois, voit l'apparition et une importance accrue des hommes de pieds, en témoigne l'augmentation constante des levées militaires, qui sont puisées au sein de classes censitaires de plsu en plus basses. Lentement, cette armée primitive commence à adopter une organisation tactique qui la rapproche de ce que l'on connaît de l'armée velsnienne de la période classique, dont nous avons une bien meilleure connaissance, avec une suprématie de l'infanterie issue des gardes civiques. Les formations sont peu connues, et il n'existe aucun traité portant sur ce sujet dans la période étudiée. Les armées velsniennes ne devait que rarement excéder les 5 000 hommes compte tenu de l'évolution des tributs perçus par Fortuna de la part de Velsna.

La composition du commandement de cette armée primitive est relativement obscure, et les suppositions sont avant tout fondées sur des sources ultérieures, là encore peu fiables, mais qui sont vaguement confortées par la composition de l'armée que l'on perçoit par le biais de plusieurs sources archéologiques. Le Patrice de Fortuna paraît être le seul magistrat capable de lever l'armée, et rassembler les milices privées des grandes familles aristocratiques, sur demande adressée aux comices splendori. L'armée y est déjà constituée en plusieurs tribunes, mais cette appellation paraît être apocryphe de la part de l'historiographie classique. Celles-ci sont entretenues par les notables qui sont responsables de sa levée. Il est donc fort probable que cette armée ne compte pas un nombre fixe d'hommes, et tout comme l'armée velsnienne classique, celle-ci est temporaire. La pratique de la guerre est globalement la même que celle pratiquée à Fortuna, avant qu'on puisse y voir des adaptations locales, inspirées des ennemis rencontrés par la cité.


II) Les réformes de l'armée velsnienne classique (XIème-XVIème siècle)

Il paraît évident que l'expansion velsnienne, à compter du Patriciat, s'avère de plus en plus incompatible avec l'organisation de l'armée primitive constituée de rassemblements plus ou moins organisés de milices privées. De même, le financement d'armées de plus en plus grandes représente un défi devenu pratiquement insurmontable pour les deniers personnels d'un grand nombre de patriciens, dû au retour sur le devant de la scène de l'infanterie dans le cadre de la guerre. Si ces problèmes tendent à encourager les patrices fortunéens d'effectuer des débuts de réforme, en instaurant par exemple une « saison de la guerre », contraignant les milices aristocratiques à fournir à la cité des soldats en armes pendant une certaine période, c'est bien la chute du Patriciat qui modifie radicalement le rapport des citoyens à la guerre. La disparition de la tutelle fortunéenne, couplée aux besoins militaires de plus en plus chroniques serait à l'origine de l'instauration, au XIème siècle, des comices populaires permettant le recensement des citoyens et du même coup, leur mobilisation plus pratique. Ce changement implique une rupture indéniable des relations entre les clients et leurs patrons aristocratiques au sein de l'armée. A compter de cette période, les citoyens velsniens en armes sont liés à la République davantage qu'à leurs liens de clientèle personnelle au cours de leur service militaire, qui devient obligatoire.

La réforme voit l'apparition fondamentale des classes censitaires, permettant d'affecter les citoyens à des postes définis selon leur capacité à entretenir leur propre équipement dans l'armée Le Sénat velsnien met également en place une caisse commune permettant d'armer les citoyens de dernière classe, multipliant ainsi les effectifs disponibles. Cette transformation profonde participe clairement à l'accélération de l'expansionnisme velsnien au XIème siècle. Les velsniens se sont probablement inspirés de leurs voisins d'Umbra et de Vatluna dans l'établissement de la constructions, ce phénomène y étant attesté plusieurs décennies plus tôt. En revanche, on ne connaît qu'avec peine le nombre de classes censitaires qu'il pu y avoir à l'origine, probablement peu. Sur ce point, il faut attendre les guerres celtiques pour observer la mobilisation de sept classes censitaires, nombre qui sera porté à dix durant la seconde guerre celtique, et qui restera ainsi jusqu'en 2015. Malgré la disparition des milices privées, on note que les citoyens les plus riches continuent d'armer parfois à leurs frais un grand nombre de citoyens. Ainsi, on nous rapporte que Pietro Balbo, durant la seconde guerre celtique, lève 500 citoyens de sa propre poche.

A compter de lla fin du Patriciat, le commandement de l'armée passe au Sénat, qui décerne les commandements parmi ses membres avec l'approbation des comices populaires, ce qui est encore le cas aujourd'hui. Les sénateurs deviennent ainsi des chefs de guerre à titre temporaire, dont le commandement est tournant et temporaire. On peut voir en ce système le reflet d'une méfiance du pouvoir personnel qui date de la chute du Patriciat. L'armée adopte également durant cette période un système décimal encore en vigueur de nos jours malgré quelques changements: une grande tribune de 10 000 hommes est subdivisée en dix tribunes de 1 000 hommes, qui elles même sont réparties en manipules de 100 hommes etc... Par dessus tout, l'armée velsnienne devient pour ainsi dire quasi permanente au vu de la multiplication des adversaires et des conflits durant la période, et la conscription devient tournante. Les guerres celtiques voient pour la première fois les velsniens prendre leurs quartiers d'hiver sans démobiliser leurs forces, et le fait de porter la guerre dans les îles celtiques oblige le Sénat à allonger la durée du service civique. Une frange importante de l'aristocratie commence à s'enrichir uniquement sur les butins pris lors des conflits, et il se développe à partir du XIIIème siècle une véritable économie de prédation qui encourage d'autant plus au conflit avec les achosiens dans un premier temps, puis les dodécaliotes. On voit apparaître les premières garnisons fixes en territoire colonisé en Achosie du nord, dont les soldats seront souvent le début de vagues de migration. L'armée s'improvise donc comme un vecteur de colonisation dans le cadre de cet emballement de conflits.
Un autre aspect primordial de l'armée velsnienne classique est la part de plus en plus grande de la contribution des cités alliées de Velsna qui intègrent tour à tour la République. Dans le cadre de traités, souvent inégaux, les cités d'Umbra, Vatluna, Velcal et bien d'autres, s'engagent à fournir des contingents de plus en plus importants de troupes auxiliaires, si bien qu'on estime à la veille des guerres celtique que les gardes civiques alliés comptent pour la moitié de l'armée velsnienne. Cette distinction entre garde civique alliée et garde civique velsnienne se maintiendra malgré l'accès à la citoyenneté velsnienne de tous les alliés de Velsna au terme de la Guerre sociale, au milieu du XIIIème siècle. Les effectifs sont en hausse constante sur toute la durée de la période, et culminent lors de la seconde guerre celtique, avec un maximum de 50 000 citoyens mobilisés de manière simultanée, le tout accompagné d'une saignée démographique importante.

On note durant les guerres celtiques d'autres évolutions fondamentales, comme l'apparition d'une solde fixe, qui permet aux soldats de vivre du métier des armes, en plus des gains dûs aux pillages qui existaient depuis le Patriciat. Ces soles sont alors financées par une contribution fiscale, l'impôt du dixième, qui existe toujours mais sous une autre forme, et est prélevé sur la part des citoyens mobilisables qui ne combattent pas, mais aussi par les vieillards et les inaptes. Ainsi, tous les citoyens mobilisables participent dorénavant à toutes les campagnes militaires, soit en combattant, soit en contribuant financièrement, et un tel système s'appuie sur les classes censitaires les plus riches, qui fournissent à la fois le plus régulièrement des soldats, et la part la plus importante de la solde. Ce sont par moments, jusqu'à 25% de la population mobilisable qui est intégrée dans l'armée. Malgré cette évolution et un nombre de plus en plus fixe de soldats, les armées restent en théorie temporaires, même si elles deviennent dans les faits permanentes grâce aux relèves.

Sur le plan de l'équipement, les velsniens achèvent le phénomène d'uniformisation avec la plupart de leurs voisins septentrionaux, et l'armée de la cité devient radicalement de son modèle fortunéen par l'armement, qui devient de plus en plus lourd. Les armures lamellaires sont encore utilisées dans la cavalerie, à un degré de moins en moins prononcé, pour disparaître au XIVème siècle. Gambisons et autres protections visant à doubler les cotes de maille apparaissent, probablement sur inspiration gallouèsante.

Si l'armée velsnienne est avant tout durant l'époque classique une armée constituée de citoyens-soldats, il ne fait aucun doute que sa composition sociale a changé, et la composante aristocratique de cette dernière s'est probablement fortement amoindrie. C'est là le sens principal de ces réformes multiples qui ont eu pour motif l'élargissement progressif du « pool » de recrutement à toutes les strates de la société velsnienne. L'avènement de la République classique a donc eu pour effet d'élargir les responsabilités de la guerre à l'intégralité de la population, ce qui a participé à une telle échelle de mobilisation et de pertes à compter des guerres celtiques. Il est indéniable que ce changement majeur dans la conception de la guerre par la cité velsnienne a contribué de manière non négligeable à sa victoire sur Achos, puis sur la Dodécapole, tout en lui permettant un effort de guerre long et soutenu.

Cependant, ce n'est pas le seul changement notable durant cette période, car Velsna doit composer à partir de cette période avec un pool de recrutement qui si il est élargi, est limité par la démographie. En effet, les guerres celtiques voient la disparition d'une importante part de citoyens, qui pour la plupart sont issus des classes laborieuses et agricoles. Un effet négatif de ces réformes survient alors avec la disparition rapide d'une partie de la classe paysanne à la guerre, qui laisse alors des exploitations agricoles en friche. Il est alors évident que les grands conflits du XIIIème siècle constituent des efforts qui ne peuvent pas être renouvelés sur le long terme. Aux réformes républicaines du début de la période succèdent donc une politique d'enrôlement de plus en plus ouverte sur l'étranger, afin d'épargner le plus possible les classes censitaires velsniennes, dont l'économie de la cité ne peut se passer. Velsna a une histoire longue avec les mercenaires, mais c'est réellement à partir du XIVème siècle que ceux vont émerger dans l'appareil militaire velsnien, jusqu’à posséder un rôle propre dans la hiérarchie militaire.

En effet, si les levées militaires restent la norme durant toute la période classique, puis moderne, celles ci ne cessent de diminuer au profit de la composante mercenaire, apparue dés le XIIème siècle avec la Garde Raskenoise qui en est le premier élément notable. On y intègre tour à tour des éléments raskenois, scandinaves ou encore kolisiens. Cette évolution est également le fruit d'un changement de paradigme géopolitique : l 'armée velsnienne de la fin de l'époque classique est de plus en plus sollicitée loin de ses bases et dans ce contexte, l'armée de conscrits n'est plus l'outil adapté au déploiement de l'influence de la cité. Les conflits, à l'instar de ceux avec la Zélandia et des rebellions endémiques de l'île celtique sont non seulement coûteux, mais deviennent quasi permanents et se déroulent sur des théâtres d'opération éloignés de la plaine velsnienne. Logiquement, l'armée velsnienne de la fin de la période est donc très différente de ce qu'elle est à la veille des guerres celtiques : une force davantage exogène où le citoyen velsnien est progressivement mis en retrait sans jamais s'effacer. C'est à cette période qu'est le XVème siècle que l'on commence par conséquence, à faire la distinction entre la Garde civique des cités libres, toujours composée de citoyens levés, et la Garde civique velsnienne, qui se constitue graduellement d'un personnel pour partie non-citoyen et non velsnien : nous assistons là à l’émergence d'un double modèle conscription-armée de métier qui prédomine encore aujourd'hui. Indéniablement, cette évolution du corps combattant a des conséquences sur le corps civique, car il faut rappeler que l'organisation de la société velsnienne en classes censitaires avait pour principale raison des facilités de mobilisation militaire. Or, dans le contexte de la fin de la période classique où l'armée velsnienne se professionnalise partiellement et se dote de mercenaires, une partie des assemblées citoyennes comme les comices popolares voient leur importance décliner graduellement.

Les grandes mutations que connaît l'armée à la fin de la période classique ont ainsi des conséquences politiques importantes, et celles ci s'inscrivent dans l'éloignement progressif des classes censitaires les plus pauvres du pouvoir politique, étant donné que ces dernières ont perdu un rôle omniprésent dans l'armée qui constituait l'essentiel de leur poids politique réel. Aussi, cette évolution se retrouve liée au grand point de bascule qu'est la transition entre la Velsna classique, caractérisée par le fonctionnement d'assemblées intermédiaires entre le corps civique et le Sénat d'un côté, et la Velsna moderne marquée par la toute puissance d'un Sénat qui n'a plus aucun contre-pouvoir notable. Après l'épisode de la tyrannie de Squilacci de 1602, le rôle des gardes civiques libres enrôlés ne cessera de diminué jusqu'au début du XXIème siècle et le retour du modèle du citoyen-soldat sur le devant de la scène.
Période abordée: Velsna archaique (VIIIème-XIème siècle), Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle), et Velsna moderne (XVIème siècle à 2012)


Gatronomie et alimentation dans la Velsna classique




La cuisine velsnienne a été sujette tout au long de son Histoire, à une somme importante de changements, provoquée par le brassage important étant donné l'expansion de la Grande République à partir du haut moyen-âge. Ce qui est considéré comme la cuisine velsnienne paraît donc être le résultat d'influences multiples de ces territoire constituant progressivement le pays. Influences fortunennes indéniables, occitanes ou encore des plus méconnus apports celtiques, ce que l'on retrouve dans une cuisine velsnienne est donc avant tout le reflet des relations que la cité sur l'eau entretient avec le reste du monde, et ce qu'elle s'approprie avec le temps. Dans ce cadre, il n'est pas permis de parler de cuisines velsnienne mais d'évoquer cela au pluriel, sans même parler de ses variéités régionales qui donnent un aperçu d'une nation divisée où le particularisme est une norme depuis plus d'un millénaire. Si les premières données à notre disposition concernant l'alimentation des velsniens peuvent remonter à la période archaique du Patriciat, notre article se penchera essentiellement sur l'état de nos conaissances gastronomiques à l'aube des guerres celtiques, et que nous considérons comme l'excellence classique de la Velsna médievale.


Préparation et disposition d'une cuisine velsnienne classique:

Un grand point d'ombre de notre sujet d'étude est son absence relative des sources primaires velsniennes. La cuisine et la gastronomie ne semblent paraître un sujet qui soit digne d'un quelconque interêt jusqu'à la fin de la période étudiée. On peut donc conclure que la gastronomie n'est pas perçue comme relevant d'une quelconque forme d'art, même si la source tardive Di Agricola, rédigée au XIVème siècle, mentionne ml'existence de livrets de cuisine qui nous poussent à considérer la cuisine comme un domaine nécessitant des savoirs et des techniques propres, d'autant plus lorsqu'elle est faite pour les élites. Il y aurait donc dés la période classique une "conscience gastronomique" et une véritable démarche technique autour de la cuisine, mais endehors de l'Agricola, qui fait état de sources plus anciennes, très peu de recettes de la période classique sont parvenues jusqu'à nous.

Cette limitation nous a poussé à nos reposer plus en avant sur le matériel archéologique, qui consistue comme pour beaucoup de sujets, le moyen d'établir une vision d'ensemble de ce qui se retrouvait dans les assiettes de cette période. Mais en premier lieu, cela nous éclaire grandement sur tout ce qui touche à l'organisation de cette tâche dans le foyer. Diverses opérations nous renseignent donc sur l'agencement d'une cuisine velsnienne en période classique.

A l'occasion de la fouille du Parc civique de Velcal en 2016-2017, il nous a été donné de de constater plusieurs généralités sur la cuisine velsnienne, et ce qui semble être du ressort du cas général, quelque soit le niveau de vie d'un foyer. La fouille d'un insluae a ainsi parmi, malgré les différences d'ordre social, d'observer que pratiquement toutes les maisons possèdent leur propre meule à grains, ainsi que son propre four dans lequel on cuisait des pains, de préférence circulaires et plats. De nombreuses maisons possédaient aussi des moulins à huile d'olive.

Il est communément admis que la majorité des foyers velsniens de la période ne disposent pas d'une pièce attitrée pour faire la cuisine, y compris dans certains foyers aisés. Dans ce cas, l'utilisation de braseros en métal était tout à fait possible, mais l'hypothèse de prises de nourriture à l'extérieur est également plausible, comme ma majorité des activités de la vie quotidienne velsnienne de l'époque. Le grand nombre d'établissements de restauration identifiés à Velsna dans le cadre d'opérations de fouille sur une période allant du XIIème au XVème siècle en atteste. Les habitants ont un recours régulier à une alimentation en extérieur, dans des équivalents de tavernes. Les habitants des insulae pauvres qui n'avaient pas accès à des moyens à domicile de cuisine devaient, eux, certainement acheter à manger dans ces établissements, qui se faisaient donc l’intermédiaire entre le producteur agricole et le consommateur. Dans les habitations des classes les plus aisées en revanche, la présence d'un espace dédié semble généralisé. Toutefois, cette pièce est régulièrement reléguée à un espace relativement modeste en périphérie de demeure, ce qui souligne une place relativement mineure dans la gestion quotidienne du foyer de cet aspect.

Des mentions retrouvées dans les textes des auteurs come Lazziano Di Canossa semblent aussi indiquer l'importance d'une vente ambulante dans les rues des villes velsniennes, et ceci semble être un mode de consommation important pour les journaliers. L'archéologie montre que ces cuisines disposent d'une structure maçonnée, dite potager, pour cuisiner. Sur cette structure, et sur un lit de braises, les différents ustensiles peuvent être posés, au besoin sur des supports du genre trépied. Un four à pain peut aussi être installé.


Instruments, divers ustensiles et techniques de cuisson

Ce que l'on peut remarquer, de prime abord, en prenant en compte à la fois les quelques sources à notre disposition et les divers outils dont nous avons fait la découverte, des positions communes au sujet des techniques de cuisson. Il semblerait que la majorité des viandes soient bouillies au préalable de tout traitement. Les techniques impliquant friture et rôtisserie semblent quant à elles très peu courantes. En revanche, la cuisson au four est généralisée pour certains types de produit: naturellement, le pain, est le premier de ces produits. Il se pourrait également qu'il existe un principe de four portatif, dont la présence sur plusieurs opérations de fouille a été relevée.

Évolution des habitudes culinaires:

Sous le Patriciat, il est fait mention d'une forme de frugalité qui, du moins dans les sources, est revendiquée par l'aristocratie sénatoriale velsnienne comme faisant partie d'une philosophie autarcique et épucirienne. Hormis la présence d'aliments occitans et des influences de cette culture, il paraît y avour eu peu de produits importés. L'alimentation des premiers velsniens était principalement constituée de céréales, comme l'orge, le blé et le froment, avec lesquelles on fabriquait une bouillie nommée Pauleta, et qui est encore mentionnée jusqu'au XVème siècle. Elle reste jusqu'à l'époque des grandes découvertes, le plat des plus pauvres. Cette bouillie était parfois relevée par des herbes aromatiques qui viennent se multiplier au fil du temps et des conquêtes, comme la menthe, l'huile d'olive quie st importée par les premiers migrants fortunéens et le beurre, dont l'utilisartion reste limitée. La bouillie était accompagnée de fromage de chèvre ou de légumes, comme la laitue, les poireaux, les choux, les olives et les fèves. Il est à noter que l'on retrouve que peu de fours à pain avant le Xième siècle, et la Velsna du Patriciat pourrait constituer une exception dans la région, dans la mesure où le pain ne paraît pas avooir prit la place centrale de l'alimentation avant une période relativement tardive.

L'activité pastorale apparaissait également comme une composante essentielle de l'aconomie de la plaine velsnienne, au moins jusqu'au Xième siècle, date à partir de laquelle on voit apparaître de nouvelles techniques agricoles et un modèle de propriété plus centralisé. Dans ce cadre de la consommation quotidienne, l'exploitation familiale fournissait du lait de brebis ou de chèvre principalement, et l'on fabriquait les fromages. Bovins et ovins étaient en revanche peu présents dans ce tissu agricole, ce qui en limitait la consommation. On recense également, par le biais archéologique et en particulier de la carpologie, une activité d'entreposage de froment et des fèves, comme à Velcal, où on a découvert d'importantes réserves remplies de farine.

L'expansion velsnienne vient profondemment chambouler les habitudes alimentaires, et avec l’émergence d'une aristocratie plus riche, on voit également apparaître de nouvelles habitudes de consommation. À la frugalité primitive des velsniens succéda le désir d'une nourriture moins frugale, plus variée et plus raffinée, au cours de repas pendant lesquels on buvait à la santé des convives, et où des spectacles de danses et de chants avaient lieu. On suppose que la pratique des symposions velsniens qui perdure encore de nos jours apparaît vers le XIIIème siècle.

Le développement de la pisciculture suite à la conquête de l'Achosie amène de nouvelles transformations dans les plats. Les velsniens les plus riches commencent à manger du poisson en quantité quasi industrielle ) partir du XIIIème siècle, et des animaux de chasse comme le sanglier de la plaine velsnienne, mais qui reste toutefois une viande très peu accessible. Il est rapporté que les velsniens de l'aristocratie sénatoriale ont de plus en plus recours aux produits de la chasse, qui sont le reflet de viandes peu accessibles et donc de prestige, à contrario des animaux d'élevage, à l'éxemple des faisans. Il apparaît à cette époque l'émergeance de crus brevetés et certifiés. L'industrie viticole se compartimente alors en vins de différentes qualités, ce qui ne paraissait pas être le cas avant les guerres celtiques. A partir du XIVème siècle, des textes rédigés par des auteurs contemporains permettent aux historiens de savoir que ces vins sont dégustés et appréciés, et fournissent des détails au sujet de leurs habitudes de consommation. Les velsniens, dans un mouvement romantique du début de renaissance vont renouer pleinement avec le luxe, le superflu, et les épices leucytaliennes. Ils vont aussi développer les techniques de conservation des aliments.

Exemples de plats et de pratiques:

L'importance des céréales dans le cadre de recettes qui prennent régulièrement la forme de soupes n'est pas sans faire réagir les étrangers, et il est intéressant de constater que les sources gallouèsantes à l'époque du Patriciat sont plus nombreuses que les sources velsniennes à ce sujet. Ainsi, dans les écrits du gallouèsant Eustace Pointcarré, les velsniens apparaissent aux yeux des gallouèsants comme des "mangeurs de bouillie". Avant l'apparition d'espèces de céréales panifiables, les céréales sont surtout consommées sous forme de bouillie. L’intérêt que Di Canossa, sdans ses guerres celtiques, montre pour cette habitude alimentaire illustre qu'à son époque, la bouillie de céréales a conservé une certaine importance dans les classes populaires, ainsi qu'il en a été dit plus tôt.

Les bouillies sont de blé, d'orge, de millet. Elles sont cuites à l'eau ou au lait, comme la majorité des mets velsniens de l'époque où la vapeur est la base de la cuisson, habitude qui va progressivement disparaître à partir des grandes découvertes. Entre les bouillies et le pain, les velsniens de l'époque classique ont également connu les galettes sans levain. Ce dernier, le levain, est connu des velsniens et celui-ci se généralisé durant le XIIIème siècle dans l’alimentation. Pour la pâtisserie, la préférence des velsniens allait aux gâteaux salés à base de fromage, souvent réduit à l'état de poudre qui était essaimée sur la pâte. Ils étaient le plus souvent présentés enduits de miel, le principal aliment sucré des velsniens de cette période, et saupoudrés de graines de sésame, cuits sur des feuilles de plantes ou d'arbres aromatiques (cette tendance s'affirme à compter de la découverte du Nouveau monde).

En ce qui concerne les légumes, ceux ci se multiplient dans les assiettes au fil des conquêtes. Le chou, encensé par les anciens rhéteurs autarciques, les navets et les raves ont la préférence des velsniens jusqu'à une période avancée. Les fèves, omniprésentes elles aussi, sont représentatives des classes laborieuses. Dans l'idéal d'autonomie du citoyen velsnien libre, vivant de sa propre terre, celui-ci mange les légumes cultivés dans son jardin. Toutefois, cela relève davantage de l'image romantique de la littérature classique. Ces produits cultivés sont considérés comme les plus « civilisés », à contrario de certains qui ont mauvaise réputation, comme le poireau, très peu consommé et qui est régulièrement associé à une "alimentation achosiennes". Les légumes consommés à Velsna proviennent à la fois des abords immédiats, mais aussi de certaines régions spécialisées dans un type de culture précis. Au fil des conquêtes, leur provenance est de plus en plus variée. On consomme ainsi des apserges d'Achosie ou des artichauts de Cortonna.

Le fruit a une place plus marginale dans l'alimentation, mais le plus couramment consommé par les velsniens reste la pomme dorée de la plaine velsnienne, variété locale qui existe encore de nos jours. 44 variétés différentes de pommes sont citées par les sources antiques. On peut aussi citer la figue, en particulier la figue fraîche, qui n'est pas consommée comme un dessert mais comme un accompagnement du pain. Le raisin est également cultivé en masse dans la plaine velsnienne, bien connue pour sa viticulture.

Concernant la consommation de viande, celle-ci paraissait relativement rare, et réservée à certaines occasion, en particulier pour les classes laborieuses. Les familles sénatoriales prirent très tôt l'habitude de consommer de la viande en abondance, selon des préparations diverses. Outre les viandes de chasse déjà citées, Les velsniens avaient une préférence pour la viande de mouton, d'agneau, ou de canard, systématiquement bouillies. La consommation de viande fraîche était en revanche inexistante et là encore, on associait cette habitude de consommation à de la "cuisine achosienne".

Les techniques de préparation de la viande diffèrent de la gastronomie contemporaine velsnienne. En plus d'être régulièrement bouillie avant cuisson, un certain nombre de plats sont cuisinés sous la forme d'hâchis de plusieurs viandes diférentes. C'est là un moyen commun d'accéder aux viandes pour les citoyens de condition modeste. Ces plats sont souvent fait à base d'abats et de parties d'animaux: cheval, mouton etc... qui sont souvent considérées comme disgracieuses et/ou impropres à la consommation par les strates les plus fortunées de la société velsnienne classique.

Cependant, par dessus tout, l'aliment principal servant à démontrer une largesse financière dans la Velsna classique reste sans conteste les produits de la mer. Les velsniens de l'aristocratie sénatoriale tiennent en haute estime la plupart des produits de la mer, qui sont relativement chers. Manger du poisson est, en plus de l'aliment lui-même, un symbole qui permet d'affirmer sa place dans la société. Le poisson est l'une des rares sources d’alimentation que les auteurs classiques mentionnent avec une grande attention, ainsi que de coquillages. Rapidement, on sait que des viviers, des parcs à huîtres, vont être créés pour assurer une offre suffisante, et qui ne vont cesser de se multiplier à partir, encore une fois, du XIIIème siècle. Le coût des produits de la mer est particulièrement élevé, et le Sénat des Mille lui-même intervient régulièrement pour en fixer le prix, en tant que denrée stratégique, ce qui n'est pas le cas des autres aliments de consommation. On estime qu'une livre de poisson, en 1290 à Velsna, coûte en moyenne 20 florius de plus qu'une livre de viande de cheval.

Les poissons de belle taille peuvent même atteindre des prix faramineux, parfois de 5 000 à 8000 florius selon les espèces et leur rareté.
Les crustacés (homards, crevettes, langoustes) sont aussi prisés velsniens, ainsi que les coquillages (moules, pétoncles, mais aussi oursins). On sait que les velsniens importent des huitres venant de l'île celtique.

Les velsniens font grand cas du poissons dans le cadre de la conservation, et utilisent dés cette époque sous des formes primitives de conserves, qu'ils traitent à la saumure, et qui permettent le transport à longue distance de la marchandise. Enfin, les produits de la mer servaient aussi à confectionner des condiments de table particulièrement prisés.

Les laitages et les fromages sont également présents, permis par la culture pastorale particulièrement développée de la plaine velsnienne. Malheureusement, ils ne sont peu cités, et on peut donc les considérer comme des produits relativement bon marché qui relèvent plus d'une alimentation de substitution précaire, jusqu'à la découverte du Nouveau Monde où il change de statut. Parmo les produits permettant sa fabrication, le lait de brebis est le plus courant, et c'est le seul cité dans le cadre d'un sénatus consulte. Le lait de chèvre est aussi utilisé, mais de manière moins soutenue, et il semble également moins cher. Le lait de vache est en revanche, totalement inexistant jusqu'à une période très récente. Tous ces laits sont davantage consommés en tant que matière première servant à la fabrication de fromages que de produits de consommation en eux même, et les velsniens considèrent que le lait consommé tel quel relève (encore une fois) d'une habitude "achosienne" et "barbare".

Fait à remarquer: il n'est pas fait mention jusqu'au XVIème siècle de fromage à pâte cuite. Le lait est caillé puis égoutté, et ne fait que rarement l'objet d'une conservation prolongée. Celui fait à partir de lait de brebis de préférence, et de chèvre dans une moinsdre mesure. L'utilisation de sel piur relever la pâte est mentionnée. La salaison, le fumage et la dessication sont monnaie courante. En ce qui concerne les fromages fumés, on dique que les meilleurs étaient produits dans la région d'Hippo Reggia, qui est encore aujourd'hui grande productrice de fromage. Les fromages sont le plus souvent consommés en accompagnement du pain. Sec et réduit en poudre, le fromage peut remplacer la farine et servir d'assaisonnement.


L'arrivée progressive des épices et la diversification des assaisonnements:


A la gastronomie relativement spartiate de la Velsna archaique et du début de la période classique, la conquête de l'Achosie et surtout, la découverte du nouveau monde ainsi que la création de routes commerciales jusqu'aux indes jashuriennes, permet l'arrivée en masse de nouvelles épices. Déjà, dés le XIVème siècle et avant même la découverte de l'Aleucie, la cité velsnienne multiplie les contacts avec les routes du pays jashurien, en particulier par le biais du passage du Détroit du pays gris. Le poivre, en prmeier lieu importé de ces contrées, fait son arrivée sur les tables aisées de la société velsnienne, et devient omniprésent en l'espace de quelques années. Ce dernier vient s'ajouter aux garnitures existant déjà dans les assiettes: coriandre, thym, livèche, vinaigre, moutarde, origan etc...

La conquête d'Achos permet aussi la découverte et la diffusion de ce qui constitue le seul apport assumé de la cuisine achosienne vers la gastronomie velsnienne, à savoir ce que les velsniens appellent alors le "gara", qui est une sauce faite à base de poisson et d'huile d'olive (ajout velsnien) dont on sait qu'il est divisé en plusieurs varétés et qualités. Celle ci peut être à base de morue, de carlais ou de sole, et devient omniprésente dans la plupart des plats à partir de la fin du XIIIème siècle.


La fonction de cuisinier: d'auxiliaire dispensable à membre à part entière des familles de l'aristocratie sénatoriale.

La quasi totalité de la population velsnienne n'a pas accès ou n'a pas l'usage de cuisiniers en tant qu'individus de profession, mais on constate à partir du XIVème siècle que la présence ou la mention de ces derniers en tant qu'auxliaires domestiques devient de plus en plus soutenue dans le cadre des banquets et ses repas des classes les plus aisées. Si jusqu'aux guerres celtiques, il d'usage pour les aristocrates velsniens de souligner l'importance du rôle des épouses et des enfants à cette tâche, la disposition d'un cuisinier personnel devient un marqueur social dés lors que la cité commence à s'enrichir d emanière considérable à la fin de la périoden classique. Il paraît également possible de louer les services d'un cuisinier pour une certaine durée et il a été retrouvé des fragments d'un sénatus consulte datant de 1322, dans lequel on indiquait à ceux ci de proposer leurs services uniquement sur la place San Stefano. Un "collège des cuisiniers" fait son apparition aux alentours des années 1410, ce qui indique que la cuisine et la gastronomie sont alors devenues l'objet d'une accaparation par un corps de métier constitué qui a gagné ses lettres de noblesses, et a mérité une véritable représentation politique et de leurs interêts. Ce collège existe encore de nos jours, et a son siège dans le quartier Santa Paulina.

De leur statut social, on sait qu'il est considérablement variable en fonction de la réputation du cuisinier, de ses liens de patronage avec des sénateurs, et de l'identité des individus que ce dernier aura déjà servi. En revanche, il est à noter que les cuisiniers portent très rarement des noms à particule, et qu'aucun membre du collège des cuisiniers de Velsna n'a jamais été nommé sénateur. Cela indique qu'il s'agissait d'un corps de métier, certes représenté, mais relativement modeste. On compte aussi beaucoup d'étrangers parmi eux, en particulier des individus provenant d'autres cités de la Dodécapole, de Fortuna ou de Léandre, qui sont reconnues comme les seules autres terres de gastronomie véritable par l'aristocratie velsnienne.
Ce dédain est visible dans l'un des quelques témoignages traitant de leur sujet au début du XVème siècle, comme l'écrit ainsi le dramaturge velsnien Guiseppe Cadorna, lorsqu'il évoque les collèges de métiers: ' Nous avons à Velsna des écoles de rhéteurs, de géomètres, de musiciens, des métiers nobles, mais j'en ai aussi vu où l'on enseignait les professions les plus viles, comme l'art d'apprêter les mets, de les rendre plus friands, d'ordonner un repas somptueux.". Ce dernier se plaint également du coût de plus en plus exorbitant d'un cuisiniers dans les années 1410, époque où la profession se constitue: " On paye un cuisinier le prix d'un cheval, pour déplorer qu'il vaille maintenant le prix de trois chevaux.". Il est toujours des intellectuels velsniens par la suite, qui regrettent que les écoles de philosophie ou d'éloquence trouvent beaucoup moins de candidats que les écoles de cuisine.

Le rôle du cuisinier est non seulement, de préparer les plats, mais aussi d'assurer que cette préparation permet de rendre socialement comestibles les ingrédients utilisés, par une véritable logique de présentation et d'ethétique, ce qui n'était pas du tout le cas dans le cadre des périodes antérieures. Manger des aliments bruts et non préparés, est volontiers qualifié de "sauvages", est "le propre des achosiens" (manger de la viande peu cuite par exemple). Le vrai citoyen velsnien faisant part intégrante de la cité, lui, mange des aliments transformés (de la viande bouillie puis rôtie, par exemple).

Du corps de métier des cuisniers velsniens, on distingue une spécialisation accrue de ses membres dés l'apparition du collège représentatif, avec une hiérarchie et des grades spécifiques en cuisine. On distingue ainsi les aides cuisiniers, le maître, qui est le titre accordé à un cuisinier principal, l'archimagirus, qui constitue un équivalent de chef d'orchestre, mais également des "chefs de découpe" ou des "Pistor", qui sont des chefs pâtissiers.
Période abordée: Multi-période: Archaïque/classique/moderne


Les comices: l'évolution des assemblées populaires à Velsna




La vie politique de la Grande République, de sa fondation à aujourd'hui, a été gouvernée par le biais d'une grande variété de de corps et d'institutions. Chaque période a vu ses grandes évolutions : le Patriciat donnait la part belle à une concentration du pouvoir entre les mains des Patrices, tandis que l'époque classique a vu le Sénat devenir le centre de la vie politique de la cité. Mais si on retient ces changements dans le roman national velsnien, les identifiant à des points de bascule, à tort ou à raison, il en est d'autres qui ont tardé à se voir accorder toute l'attention qu'ils méritent. En 2015, le gouvernement velsnien, à la suite des élections sénatoriales, a laissé paraître un Sénatus Consulte évocateur, et qui a été reçu dans une indifférence notable. Pourtant, celui-ci faisait écho à une décision qui avait été prise à la fin du XVIème siècle, et qui a provoqué un changement profond dans les rapports de force entre les institutions républicaines. Dans ce sénatus consulte, il a été fait état d'une révision du rôle de ce que l'on nomme les « Comices populaires ». Pour les électeurs velsniens d'aujourd'hui, ce nom n'évoque plus grand chose, puisque le seul rôle de cet organe, du XVIIème siècle à 2015, était réduit à la révision tri-annuelle du poids électoral des différentes classes censitaires velsniennes. Les cinq membres de ce « collège » étaient désignés par tirage au sort pour se livrer à une entrevue avec le doyen du Sénat, afin de négocier le poids de leur classe. Or, ce sénatus-consulte marque un retour partiel à une forme de statut quo qui a été rompu en 1600, dans l'optique de révolution conservatrice initiée par les digrassiens au pouvoir: à compter de 2015, les comices retrouveraient en partie leur forme d'avant leur révocation par la tyrannie de Squilacci (1598-1605). En plus de négocier le poids électoral de leurs classes respectives, ses membres regagnent la prérogative qui avait été perdue au profit du Sénat, en redevenant responsables de la nomination des magistrats sénatoriaux.

Ce senatus consulte marque une rupture fondamentale avec toute la dynamique initiée depuis la tyrannie de Squillaci au XVIème siècle, et qui a été marquée par l'effacement progressif de toutes les assemblées intermédiaires entre le corps civique et le Sénat, et qui est considérée comme le marqueur différentiel entre ce que l'on nomme la « Velsna des sénateurs » de l'époque classique, et la « Velsna des princes » de l'époque moderne. Pour la première fois depuis 1600, le Sénat des Mille consent à déléguer un fragment du pouvoir législatif à une autre assemblée. Pourtant, cette mentalité n'a pas toujours été la norme dans la cité velsnienne, et la tenue des comices s'inscrit dans une longue tradition de représentation populaire dans la vie politique velsnienne. Nous pouvons parler d'assemblées au pluriel, puisque si de nos jours, nous connaissons que les Comices Populaires, ces corps politiques étaient bien plus nombreux jusqu'au début de l'époque moderne, et au nombre de trois, d'une importance variable au cours de leur Histoire. Ce cours article a ainsi pour but d'analyser ces différentes instances, et d'y établir la place qui fut la leur dans le très complexe processus décisionnel de la Velsna archaïque, puis classique, auxquels les changements induits par les guerres zélandiennes et la tyrannie de Squilacci sont venu mettre un terme.


Période du Patriciat: Contexte de création des premiers comices (VIIIème-XIIIème siècle)

La période du Patriciat est extrêmement difficile à l'étude, au vu du caractère lacunaire de l'information dés lors qu'il ne s'agit pas de citer l'institution du Patriciat, ou dans une moindre mesure celle du Sénat. Nous ne connaissons que trop bien le mur que constitue la manque de culturelle de l'écrit administratif dans la Velsna archaïque, qui limite nos approches. Nous savons que le pouvoir du Patriciat est extrêmement concentré, et que le Sénat n'y est alors qu'une chambre consultative, devant assisté le Patrice dans la rédaction et l'enregistrement des lois et des décrets. Leur vote n'est pas requis, et l'accès à cette assemblée est fermé. On peut davantage parler d'ordre sénatorial que l'on intègre par l'association de l'hérédité et de la richesse, que d'une véritable assemblée. A aucun moment il nous est permis de croire que le Sénat fait figure d'intermédiaire entre le Patrice et le reste de la population. Le Sénat archaique n'est rien d'autre qu'un réservoir d’administrateurs. Cela implique donc l'existence d'un corps intermédiaire qui est nécessaire afin de créer une relation spécifique entre le Patrice et le peuple velsnien dans son ensemble. C'est là qu'intervient, dans quelques sources éparses, principalement des cartulaires fortunéens détaillant les devoirs et droits de Velsna vis à vis d'elle, ou bien de mentions tardives apparaissant en toute fin de période, au XIème siècle, la mention des « Comices Splendori ».

L'origine du nom de cette assemblée peut prêter à débat, et l'hypothèse majoritaire voudrait que le terme fortunéen « splendori » fasse référence aux moments de l'année où la dite assemblée devait se rassembler, c'est à dire à l'occasion de ce que l'on nomme « I bei splendori », les jours chômés de l'année marqués par les célébrations civiques ou religieuses. Cela suppose également un caractère « automatique » de ces rassemblements, à contrario du Sénat archaïque qui ne pouvait se rassembler sans l'approbation du Patrice.

Sa composition et le mode de nomination de ses membres est également sujet à débat, et nous ne pouvons que nous fonder sur les mentions postérieures de cette assemblée à l'époque de la Velsna classique pour supputer son fonctionnement d'alors. En effet, on sait que les comices splendori existent toujours au début de la période velsnienne classique, même si ceux ci semblent avoir perdu toute pertinence politique depuis la disparition du Patriciat en tant qu'institution puissante. Lazziano di Canossa, dans sa Grande Histoire des guerres celtiques, fait état, lorsqu'il est question de la constitution d'un nouveau gouvernement, d'en faire voter une approbation symbolique par le Patrice, par le biais d'un rassemblement des comices splendori. Il y décrit donc la tenue d'une entrevue qui se fait en pleine air sur la Place San Stefano, et qui rassemble « tous les chefs de famille des lignées issues de l'ancienne Fortuna ». A partir de là, nous pouvons spéculer sur la composition suivante : la convocation de tous les patriarches des lignées fortunéennes que compte la cité durant les jours de fête. Cette hypothèse exclut donc la présence d'une grande partie de la population velsnienne de basse extraction, que l'on pense largement d'origine occitane. L'assemblée des comices splendori était donc dominée, comme le reste de la société velsnienne archaïque, par le lien patriarcal: les chefs de lignées considérées comme issues de Fortuna prenaient les décisions. Nous ignorons cependant tout de l'identité de la figure présidant ces assemblées, mais étant donné l'inter-dépendance capitale entre le l'institution du Patriciat et celles des comices splendori, il est plausible de concenvoir que le Patrice présidait cette assemblée, lui permettant de prolonger son rôle symbolique de représentant de Fortuna à Velsna.

En ce qui concerne l'étendue de ses pouvoirs réels, a bien des égards, les comices splendori disposent de prérogatives et de moyens de pression politique sur le Patrice dont je dispose pas le Sénat archaïque. Si encore une fois, les informations à ce sujet restent floues, on peut donner une courte liste de ces prérogatives par un biais indirect :
- L'approbation des déclarations de guerre proposées par le Patrice (dont le passage relaté par Lazziano di Canossa coonstituerait une forme de réminiscence de cette prérogative)
- L'entretien et la charge financière des fêtes religieuses.
- L'approbation des adoptions entre les familles fortunéennes en cas d'extinction d'une lignée.

Indéniablement, cette institutions est profondément affaiblie par la fin du patriciat, étant donné que son pouvoir est conditionné par co-dépendance avec le Patrice de Velsna. Elle survit cependant à la chute de ce régime, et Lazziano di Canossa la mentionne, comme dit précédemment, au XIIIème siècle. Cependant, il paraît évident qu'elle n'a plus la moindre forme d'autorité autre que symbolique. L'organisation des festivités religieuses a été transmise au Sénat classique, de même que l'approbation des délcarations de guerre et la responsabilité du système d'adoption fortunéen. Il n'est plus fait mention de cette institution après le récit de Di Canossa. Nous n'avons pas de date formelle de dissolution de cette assemblée, et il est aprobable que celle-ci n'ait jamais été officiellement actée. Qui plus est, le poids décroissant de l'aristocratie d'origine landrine dans la cité a probablement joué dans le déclin de cette institution.


Les comices liberalis: l'éphémère assemblée des cités sœurs (XIIIème-XVIème siècle)

La conquête de la plaine velsnienne et le rattachement progressif des autres anciennes colonies fortunéennes à la Grande République a crée des besoins de représentation nouveaux. La guerre sociale qui prend place au milieu du XIIIème siècle, qui aboutit à l'accès universel à la citoyenneté velsnienne, fait naître des besoins de représentation nouveaux pour ces citoyens qui évoluent dans des territoires éloignés de Velsna. Le corps civique passe de 300 000 à 1 million de citoyens, et les besoins en administration territoriale naissent de ce bouleversement.

La fin du XIIIème siècle voit ainsi l'apparition des comices liberalis, mais il apparaît que cette institution est profondément dépendante, à la fois du Sénat et des comices populaires que nous évoquerons plus loin. Son mode de rassemblement et de nomination est mieux connu que les très archaïques comices splendori, de par la multiplication des sources juridiques de première main durant la période classique. Il s’agit d’une assemblée représentant en théorie l'intégralité du peuple velsnien, mais qui doit être convoquée par un magistrat sénatorial pour faire session. Cette assemblée dénote avec les autres comices par le fait qu'elle entend fournir une représentation territoriale davantage qu'une représentation des citoyens à titre individuel. Ainsi, les comices liberalis, servant à représenter les intérêts des cités libres au sein de la République, les citoyens qui y siègent sont désignés selon un découpage territorial, où chaque cité fournit un nombre de représentants selon leur poids démographique. On connaît la délimitation d'un certain nombre de ces circonscriptions, qui se répartissent comme suit:
- Trois sièges nommés par le Sénat velsnien et représentant la cité même de Velsna.
- Quatre sièges destinés respectivement à Vatluna, Umbra, Velcal et Saliera (cités de fondation fortunéenne ou ayant gagné un statut de ville de droit fortunéen).
Un siège destiné aux velsniens installés en Achosie.

Cette répartition des sièges permet de souligner un élément: Velsna est sur-représentée, ce qui s'explique probablement par la volonté politique de maintenir une différence de représentativité entre les citoyens velsniens de la chôra, et les nouveaux citoyens ayant gagné leur statut à l'issue de la guerre sociale.

On estime que cette assemblée n'a jamais détenue de prérogatives importantes, et a été conçue comme une institution éphémère afin de faciliter l'intégration des citoyens des cités libres dans le système républicain. Ses attributions parlent d'elles mêmes :
- Disposition d'un droit de véto sur les sénatus-consulte affectant l'aménagement du territoire des cités libres.
- Jugement des crimes d'État passibles d'amendes, en juridiction civile.
- Instance de négociation des taux d'imposition des cités libres envers Velsna.

Bien que cette institution est officiellement abolie en 1600 lors de la tyrannie de Squilacci, on estime que celle-ci avait déjà cessé de se rassembler de manière régulière depuis le début du XVème siècle au moins. Pour cause, les cités libres ont prit l'habitude de négocier leurs taux d'imposition annuel dans intermédiaire auprès du Sénat velsnien, et cette assemblée semblait avoir achevée la tâche qui lui était dévolue de participer à l’accélération de l'intégration juridique des citoyens des cites libres au corps civique velsnien.


Le serpent de mer des comices populares (XIème siècle à aujourd'hui)

De toutes les institutions connues à Velsna sous le nom de comices, les comices populares sont probablement l'expression la plus aboutie d'une représentation politique intermédiaire dans la cité velsnienne. Tout comme les comices splendori, les comices populares ont une origine relativement mal documentée, mais leur existence est suggérée dés lors que le Patriciat fortunéen vient à s'effondrer en l'an 1023. Ceux ci sont alors vraisemblement conçus pour remplir en partie le rôle qui était autrefois dévolu aux comices splendori, mais constituent un levier politique pour entreprendre un ensemble d'actions politiques beaucoup plus large.

En premier lieu, l'avènement de la Grande République et l'affranchissement de Fortuna, de même que l'accélération de la dynamique d'expansion velsnienne, voit le corps civique de la cité être dans l'impératif d'une meilleure comptabilisation de ses forces vives. L'origine du système des classes censitaires qui la composeront plus a en premier lieu une vocation militaire, permettant de déterminer quels citoyens ont les moyens de survenir au coût financier de leur équipement. Les comices populares sont ainsi convoqués par le Sénat à chaque levée de la Grande Tribune militaire, et les citoyens de chaque classe sont affectés à un rôle précis dans les forces armées. Durant le premier siècle de son existence, il s'agit du seul rôle qu'on connaît à cette assemblée.

Toutefois, dés le XIIème siècle, on voit celle-ci de doter progressivement d'un certain nombre de pouvoirs :
L'élection des magistrats sénatoriaux parmi les membres de l'illustre assemblée.
La ratification des déclarations de guerre votées par le Sénat. (attribution qui n'apparaît qu'après la disparition supposée des comices splendori à compter du XIIIème siècle)
- Les mesures de distribution d'argent pour les citoyens n'étant pas en mesure de s'équiper eux mêmes pour la guerre.
- La demande de referendum auprès du Sénat.
- La négociation du poids électoral des classes censitaires velsniennes avec le Sénat pour les élections sénatoriales.

En ce qui concerne la composition et le mode de désignation de cette assemblée, celles-cireposent sur une division du peuple velsnien en ces classes censitaires, réparties en dix échelons de richesse. Pour un velsnien, celui qui en a les moyens doit pouvoir combattre et donner son avis sur la politique de sa cité. À l’origine, c’est la possession de la terre qui sert à définir la classe d’appartenance des citoyens, mais très rapidement, les acres de terre détenus sont remplacés en tant que mesure de la richesse par le patrimoine mobilier et financier, à compter du XIVème siècle. Ce qui distingue ces comices des autres est sa capacité à se rassembler sans l'initiative du Sénat ou d'une autre institution. Cependant, c'est bien un magistrat sénatorial qui préside ses séances. En théorie lors de la création de l'institution au XIème siècle, tout citoyen velsnien peut participer aux débats et s'ériger en représentant de sa classe. Les réunions se font en plein air sur la place San Stefano. Toutefois, très rapidement, les comices populaires se dotent d'un système de représentation pour des raisons pratiques. Chaque classe censitaire se dote alors de trente représentants. Cependant, il faut bien comprendre que cette assemblée n'est que semi-démocratique, et que le principe censitaire la régit comme la totalité des institutions velsniennes. Chaque classe censitaire dispose d'un certain nombre de voix, mais qui sont inégalement répartis entre les classes. Celles-ci sont restées relativement stables jusqu'en 2015 : l'addition des voix des deux premières classes permettent généralement d'obtenir une forme de majorité absolue, si bien que les classes censitaires au delà de la seconde prennent rarement part au vote (puisque celui-ci est arrêté dés lors que la majorité absolue est atteinte). On note quelques évolutions dans le processus électoral jusqu'au XVIème siècle, avec par exemple, la fin des votes à main levée au profit de votes à bulletins secrets à compter du XIVème siècle.

Tout au long de la période classique, les comices populaires jouent un rôle de contre-pouvoir relativement efficace au Sénat, ne serait-ce que parce que le poids des classes censitaires les plus basses y est supérieur à celui qui leur est dévolu lors des élections sénatoriales. Cependant, cette opposition sera à l'origine de son abolition, dés lors que la cité subira un nombre de crises politiques croissant vers la fin du XVIème siècle, à l'occasion des premières guerres zélandiennes. En 1598, consécutif à la défaite du Wetter face aux zélandiens, le Maître de l'Arsenal Squillaci réussit un coup d'état. Son court mais marquant passage au pouvoir sonne le glas de l'âge d'or des comices populaires. Plutôt que de supprimer définitivement cette institution, le tyran la vide de l'essentiel de sa substance, ne lui laissant le soin que de négocier le poids des classes censitaires à l'occasion des élections sénatoriales. Si la chute de Squillaci et le rétablissement de la République interviennent dés 1602, les sénateurs ne restaurent pas pour autant les anciennes pratiques des comices populaires, actant ainsi une nouvelle organisation du pouvoir caractéristique de la Velsna moderne par rapport à la Velsna classique: l'absence totale de contre-pouvoir au Sénat des Milles.

Plusieurs membres de la Société des honnêtes archéologues considèrent le rétablissement (partiel) des comices populaires comme un changement justifiant (entre autres facteurs) de période historique, mais ce débat fait encore polémique au sein de la SAV, souvent considéré comme une exagération tapageuse.
Période abordée: Velsna archaïque, classique et moderne

Libertas: concept omniprésent, idée mal appréhendée

Article de la Société des honnêtes archéologues velsniens


Il suffit d’ouvrir la chaîne de LégislaTV, ou d'être à l'écoute des discours des sénateurs d'aujourd'hui pour constater la place prépondérante occupée par l’idée de liberté dans la rhétorique politique velsnienne, et par ses repoussoirs que sont des concepts identifiés comme relevant de la tyrannie et de la monarchie, dans l’invective entre membres de factions parlementaires opposées où ces qualificatiifs relèvent d'une insulte suprême et d'un affront. L'exil de l'ancien sénateur et triumvir Dino Scaela n'est que la dernier exemple en date de ce rejet généralisé, qui fait office de "vaccin" contre les véillétés de pouvoir personnel à Velsna. L’identification de la libertas comme clé de voûte de la pensée politique velsnienne n’est d’ailleurs pas nouvelle dans la communauté historienne et le constat en a été fait aussi bien par Guiliano Di Albigio au XIXème siècle, dans l'essai consacré sous l'intitulé " Vocabulaire des institutions et partis à Velsna ", que par le gallouèsant Claude Michet, ou plus récemment par son élève Isabella Esposito, pour ne citer qu’eux. La force de cette idée fédératrice s’explique à nos yeux par son double statut d’essence première et de vocation dernière de la Velsna républicaine, d’alpha et d’oméga de sa grandeur revendiquée : la liberté passe à la fois pour l’authentique point de départ de la "velsnianité", supposément sublimée dans le rejet du Patriciat fortunéen, et pour son point d’aboutissement, terme fantasmé d’une houleuse mais inéluctable conquête de la constitution idéale qui réaliserait finalement un pouvoir oligarchique mais équilibré, juste et respectueux de tous les organes constitutifs de la cité.

Cependant, cet idéal fédérateur véhiculé par l’historiographie appelle immédiatement deux remarques. Premièrement, il repose indéniablement sur une mythologie nationale qui fait des événements de entourant la destitution du Patriciat fortunéen de Velsna un véritable sursaut émancipateur dirigé en particulier contre la monarchie et contre la présence étrangère en général dans la cité. Nous aurons l’occasion de voir ce que la recherche contemporaine a à objecter à cette mythologie, qu'il s'agit de déconstruire. Deuxièmement, l’image fédératrice de la libertas ne parvient pas à effacer une dimension nettement plus polémique du concept, dont l'historiographie classique se fait également l’écho, et qui prend un caractère tout autre dans le cadre des luttes sociales entre l'aristocratie sénatoriale et le reste de la population velsnienne. Chez l'auteur classique et sénateur , les deux avatars du concept de liberté, l’un fédérateur et dirigé contre l'extérieur et l’autre polémique et servant de bases aux revendications sociales, sont dans une tension permanente et rendent possible toute une gamme de glissements rhétoriques de l’un à l’autre.

Ne perdons pas de vue, enfin, que cette mythologie politique et cette tension entre deux revendications concurrentes de la libertas sont les éléments d’un système politique qui ne trouve pas son fondement aux débuts de la République, mais prenant racine deurant les guerres celtiques du XIIIème siècle, et qu’ils ne nous disent rien a priori de la valeur du concept aux premiers siècles de la Grande République, malgré le fait que le concept revendique ses références à des périodes très reculées. En effet, si l’on porte attention aux fondations de monuments publics ou foudantions d'églises, on constate que la liberté ne rejoint que très tardivement les rangs des vertus personnifiées à l'instar de Fortuna, qui elle, apparaît dés la période du Patriciat. La première mention de la libertas en tant que vertu publique n'apparaît de source sûre qu'avec la rénovation de la Basilique San Stefano durant le XIIIème siècle, longtemps après ma fin du Patriciat dont on tire traditionnellement les racines du concept de libertas. Il existe également l'exemple de la statue de Balbo, symbolisant la liberté, qui remonterait quant à elle au plus tôt au à la fin du XIIIème siècle, selon l’estimation la plus généreuse. Quant à la numismatique, elle est muette sur le sujet avant les guerres celtiques en vertu du fait qu'avant cette période, le système monétaire velsnien était couplé à un système de troc, et les monnaies en circulation servait avant tout à la thésaurisation des valeurs marchandes. Tout porte donc à croire que le concept de libertas, quoique vanté par l’historiographie classique, est paradoxalement absent de l’espace public avant le XIIIème siècle.

Le fil conducteur de notre réflexion sera donc le suivant : l’importance donnée à libertas n’est-elle qu’une construction tardive ou bien est-elle une donnée authentique que nous pouvons remonter aux premiers temps de la cité velsnienne ? Si elle est authentique, sous quelle forme se présente-t-elle à une époque aussi reculée ?


Datation du terme et signification primitive: l'apport de la linguistique
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Nous pouvons commencer notre investigation en revoyant l'étymologie du terme à la racine, par l’ancienneté du mot, et donc la pertinence de notre question sur son usage et sa valeur au début de la République. Sur ce point on retiendra d’abord que l’étymologie de libertas se réfère au plus ancien passé indo-eurysien de Velsna. La racine leudh-, signifiant à l’origine « grandir », est attestée avec différentes spécialisations sémantiques sur des langues éloignées, allant de l’indo-jashurien aux langues raskenoises, en passant par le grec classique et, bien sûr, le rhémien libertas. Le linguiste siliquéen Filio Cardini a par ailleurs expliqué de façon magistrale de quelle manière on passait du sens de "croissance" à celui de "liberté" comme « appartenance à une construction humaine appelée à grandir". Il s’agit là d’une reconstruction certes discutable, mais pas contestée par qui que ce soit à la lumière des connaissances actuelles. On notera en particulier la grande similarité des formations rhémiennes et grecques du nom de la liberté: dans les deux langues, la même racine reçoit le même suffixe -ero- pour former l’adjectif, suivi d’un suffixe d’abstrait (-yeh- en grec, -teh- en rhémien) pour former le substantif de qualité correspondant. On sait que le rhémien connaît des évolutions, qui plus est en sachant qu'il s'agit d'une évolution tardive de la langue, compte tenu du fait que celle-ci était déjà éteinte durant la Velsna archaique. Les évolutions phonétiques sont donc complexes à appréhender, mais nous pouvons d’ores et déjà retenir la probable ancienneté d’une notion constituée dans le monde fortunéen et dans le monde grec à partir du même matériel linguistique.

C’est surtout la morphologie elle-même de libertas, au sein du système de la langue rhémienne utilisée par les élites velsniennes, qui témoigne de l’ancienneté de sa formation. Le thème de nominatif de l’adjectif a d’abord connu une modification par syncope de la voyelle thématique : leiberos>leibers>leiber. C’est un changement phonétique qui ne se retrouve que dans les variantes du latin utilisés dans la pleine velsnienne, qui a lieu avant la suffixation en -tat-. Or nous sommes en mesure de prouver que cette suffixation elle-même est très ancienne, et qu'elle remonte avant même la fondation de Velsna et la migration des fortunéens dans la région. Cardini, dans un article consacré aux séries liber–libertas–libertus et vetus–vetustas–vetustus, rappelle que le très vieux suffixe rhémien -tas est rapidement devenu productif sous la forme -itas, résultant d’une fausse coupe, morphologie de libertas, qui ne comporte pas de -i à l’initiale du suffixe, témoigne donc de sa datation. Peut-on avancer une datation plus précise ? Cardini remarque que nombre d'inscriptions occitanes, traditionnellement datées du milieu du VIIIème siècle, comportent déjà le mot auctoritas, formé à partir du suffixe d’abstrait réinterprété en -itas. Le stade des formations en -tas, comme celle de libertas, remonterait donc à une période encore plus lointaine : une création très ancienne, peut-être même une forme pré-velsnienne du latin utilisé par les élites occitanes de la région, et que les velsniens se seraient appropriés par la suite. C’est en effet ce que suggère l’existence d’un correspondant rhémien-occitan loifirtat-, attesté au génitif sous la forme loifirtato.

Ainsi donc, même si l’existence d’un réseau conceptuel élaboré où prendrait place libertas est un fait culturel relativement tardif dans l'Histoire velsnienne, le mot lui-même est très ancien, et sens a donc pu faire l'objet de profondes modifications. Quelle valeur politique pouvait-il donc avoir à l’aube des Guerres celtiques ?


La libertas perçue comme un sentiment de rejet de tout ce qui est achosien et celtique?

L’idée que la liberté était déjà chère aux velsniens au point de motiver le rejet d’un pays haï car à la fois étranger et tyrannique est tentante, parce qu’elle est fortement suggérée par l’historiographie velsnienne de l'époque moderne, et compatible avec le sens étymologique de libertas comme appartenance à un groupe social, et à un peuple. Nous pensons pourtant qu’elle est à écarter d’emblée. De fait, la recherche contemporaine n’a eu de cesse de prouver qu’il s’agissait là d’une reconstruction tardive. En amont des Guerres celtiques par exemple, les échanges commerciaux préalables au conflit avec l'Achosie illustre l’ouverture des élites velsniennes et achosiennes, l'une à l'autre, davantage qu’il ne démontre une quelconque forme d'inimitié. En aval, même durant les guerres celtiques, il n'est guère fait mention de ce terme dans la quasi totalité des documents officiels de la Grande République. En dehors d'Achos en revanche, nous pourrions être tentés de davantage relier l'origine du terme à des faits internes. Mais les progrès de notre connaissance du monde fortunéen et dodécaliote montrent aujourd’hui que cette évolution politique à partir du XIème soiècle qui a fait basculer beaucoup de régimes personnels, a concerné la majorité des cités dodécaliotes, et pas seulement Velsna De la même façon, le déclin de l'autorité fortunéenne à cette période mis en évidence par l’archéologie concerne en réalité l’essentiel de ces cités, et pas seulement Velsna. Ainsi, les changements institutionnels du XIème siècle n’ont pas non plus grand chose avoir avec un sursaut national dirigé contre la métropole fortunéenne. A ce titre, l’execution du dernier Patrice Di Canossa est une exception d’ordre politique bien plus que le sort normal réservé à tout fortunéen vivant sur le sol velsnien à cette époque: le maintien de l'aristocratie fortunéenne au sein de l'album sénatorial velsnien le prouve a contrario.

Sur ce point, notre jugement sera donc sans appel. Si libertas a eu une valeur politique précoce à Velsna, ce n’est ni dans le sens d’un sentiment républicain dressé contre le Patriciat fortunéen, ni dans le sens d’un repli identitaire dirigé contre les achosiens. Tout cela n’est le fruit que d’une méprise de la littérature velsnienne moderne, ou bien d’une criante falsification de la part des premiers représentants de la littérature velsnienne classique qui écrivirent l’histoire de Velsna au XIIIème siècle siècle et qui, se souvenant des récentes guerres contre l’Achosie, voyaient dans leur ennemi de circonstances un ennemi héréditaire de Velsna, dont ils tenaient absolument à se différencier. Le linguiste gallouèsant Marius Pagnol a cru pouvoir montrer le rôle crucial joué par la dédicace de la Basilique San Stefano mentionnant la libertas, dans ce travestissement des faits entourant la fin du Patriciat: les érudits classiques, ne pouvant se résoudre à attribuer aux fortunéens le mérite de la consécration d’un tel symbole de la puissance rhémienne, élaborèrent le mythe national d’une sorte de "Velsna aux velsniens" qui viendrait de se libérer de ses envahisseurs, et attribuèrent artificiellement la dédicace de l'église de la part du Sénateur Lucio Hannibale. Cependant, le nom de ce dernier, très peu connu par ailleurs, devait très certainement être inscrit sur l'église à une date relativement récente compte tenu du nombre de refections que la basilique a connu, sans quoi l’histoire ne l’aurait pas retenu, une création artificielle des classiscistes velsniens à des fins de glorification de la famille Hannibale n'est pas à exlure.

Un autre enjeu de cette réécriture des événements de la fin du Patriciat, placés artificiellement sous le signe de la libertas, était sans doute plus probablement le fait de rendre fédérateur un concept qui s’était révélé extrêmement polémique et clivant au cours des divers conflits sociaux dans la cité entre le XIIème et le XIIIème siècle: à nos yeux, c’est en effet dans le champ des luttes politiques menées par la plèbe velsnienne qu’il faut chercher la valeur la plus ancienne de libertas.


La Libertas, un terme lié aux anciennes divisions sociales de la cité ?

C’est donc un sens nettement plus conflictuel de libertas qui nous semble devoir être retenu pour aborder les premiers siècles de la Velsna des sénateurs. Trois éléments en particulier l’institution de la procédure d’appel devant les comices populaires, la protection contre le servage et la crise des mariages mixtes, nous semblent particulièrement révélateurs de l’ancienneté et de la gravité des questions ayant attrait à la libertas populaire.

Le Sénatus Consulte de 1178 et celui de 1179, instituant toutes deux l'appel du condamné devant un tribunal dont les jurés sont directement tirés au sort parmi le peuple, sont souvent passées pour des affabulations de l’historiographie classique anticipant une ouverture plus progressive du régime, possiblement sculptées par des historiens classiques trop soucieux de la gloire de leurs hypothétiques ancêtres et de leur rôle supposé dans le vote de ces deux lois, puis naïvement recopiées par les modernistes. Selon ces derniers, seules ces lois seraient authentique. Le gallouèsant Pagnol va plus loin encore dans le scepticisme en affirmant que ces lois sont une création artificielle ultérieure destinées à camoufler l'importance des conflits sociaux dans la cité.

Pourtant cette critique radicale du linguiste, quelle que soit la forme sous laquelle elle se présente, passe outre deux éléments capitaux. Premièrement, comme l’ont bien montré d'autres linguistes velsniens, si le droit d'appel au peuple avait été instituée d’un seul tenant en en 1178 comme une procédure systématique et incontournable, elle aurait subitement privé les sénateurs du droit d’ordonner des exécutions, et se serait du même coup rendue elle-même superflue. Car pour que l'appel au peuple ait un sens, il faut supposer qu’elle se dresse face à un pouvoir de punir encore bien présent: il est donc tout à fait logique que les choses se soient faites par étapes, comme dans le caedre d'un nombre important de dynamiques historiques. Aussi supposons-nous avec l'école comptemporaine velsnienne une lente progression du droit d'appel, jalonnée par les lois de 1178 et 1179, et dont elles ne seraient que l’aboutissement. Deuxièmement, on ne doit pas perdre de vue qu’il est typique des mentalités velsniennes de l'époque de reproduire les actions d’un glorieux ancêtre, de défendre sa ligne politique, de réitérer ses propositions de loi tel que c'est encore le cas aujourd'hui chez les plus conservateurs des sénateurs. Autrement dit, il est plausible, voire parfaitement normal que plusieurs sénateurs d'une même famille, sur plusieurs générations, aient successivement proposé des lois allant dans le même sens. Enfin, le raskenois Scheider souligne avec raison qu’un fragment d'un Sénatus Consulte daté de 1122 évoque déjà la tenue devant une assemblée du peuple des procès capitaux, et qu’il n’est donc absolument pas douteux que la l'appel au peuple ait déjà existé, et que les deux lois de 1178 et 1179 ne soient rien d'autre que des réactualisations de Sénatus Consulte comme il en existe encore de nos jours. Il est donc vraisemblable qu’une première ébauche de cette " forteresse de la liberté " remonte bel et bien au début du XIIIème siècle, mais pas sur base de la libertas comme d'un rejet de l'étranger achosien.

La question du statut de l’individu et de sa défense témoigne également d’un déroulement précoce des débats sur la liberté. Face à la possibilité d’être réclamé comme serf de manière plus ou moins arbitraire au travers des anciennes lois tzrdo-rhémiennes encore en vigueur dans la plaine velsnienne et héritées du droit occitan, il n’est guère surprenant que des garanties portant sur la liberté de l’individu aient été discutées très tôt. Un autre fragment du Sénatus consulte de 1122 stipule en effet que, lorsqu’il y a controverse sur la liberté d’un individu, l’enjeu en est limité à 50 florius, afin qu’il ne soit pas trop risqué de se porter garant de la condition d’un homme. Ainsi, même si la " présomption de liberté" évoquée par les modernistes lors de la mention d'anciens procès de cette période est peut-être une invention ou une anticipation, on sait avec certitude que la loi donnait au moins des conditions financières favorables à la défense de la liberté individuelle, ce qui représente déjà beaucoup.

Ces différentes lois montrent bien, par ailleurs, combien les aspects collectifs et individuels de la liberté sont profondément liés. Dans une société où la menace du servage pour dettes est permanente, sinon omniprésente, du moins réelle, la question du statut juridique de l’individu ne peut être que d’emblée politique. La libertas de chacun est l’affaire de tous, précisément parce qu’elle peut se trouver menacée par l’intervention d’une oligarchie qui possède à la fois le pouvoir, l’exclusivité de la connaissance des procédures juridiques, et sans doute une grande partie des terres. Dès lors, la défense de la liberté individuelle face à cette situation, et celle de la liberté plébéienne face à la domination de l'aristocratie sénatoriale ne sont que les deux faces d’une même pièce. La figure du tribun populaire est peut-être le meilleur trait d’union que l’on puisse trouver entre les questions juridiques et politiques, individuelles et collectives. Émanant directement de l’agitation populaire, le tribunat défend dans l’arène politique le statut juridique du citoyen.

La crise des mariages mixtes à la fin du Patriciat entre les citoyens communs et familles sénatoriales d'origine fortunéenne, pour finir, témoigne également de l’importance des débats sur la liberté dès le XIème siècle et de leur double dimension à la fois individuelle et collective, juridique et politique. La crise fut brève si l’on en croit les sources littéraires, qui nonobstant n'apparaissent pas avant le XIIIème siècle: en 1011, le Sénat des Mille, avec l'autorisation du Patrice fortunéen de Velsna, inscrit l’interdiction dans un Sénatus Consulte, mais, sous la pression populaire, elle est levée quelques années plus tard lors de l'épisode fameux de la destitution du Patrice Di Canossa. Une remarque d’abord: si une législation s’imposait au Sénar, c’est que, de fait, ces mariages étaient sinon pratiqués, du moins souhaités par certains citoyens. C’est l’un des éléments qui nous permettent de soupçonner l’émergence d’une petite bourgesoisie marchande enrichie avec laquelle des anciennes familles dénatoriales auraient pu avoir intérêt à s’unir. Inversement, certaines lignées sénatoriales étaient très probablement en période de déclin comme en témoignent les récits des fins miséreuses d'anciens membres de cette aristocratie relatés dans le cadre de témoignages rmantiques au XIIIème siècle. Dans ce contexte, on comprend que la perspective de ces mariages mixtes ait été vécue par certaines vieilles familles comme une mise en péril de leurs privilèges de caste et du système aristocratique tout entier: les familles fortunéennes qui tenaient encore le haut du pavé en matière politique et économique n’étaient nullement désireuses de partager leurs privilèges avec cette bourgeoisie montante et préféraient de loin se l’attacher par des rapports clientélistes plutôt que matrimoniaux.

L'historien velsnien Riccardo Patrese a proposé une lecture novatrice de l'épisode d'un procès daté de la fin du Patriciat, clui d'une femme que l'on connait simplement sous le nom de Flavia, revendiquée comme serve pour dettes par le sénateur Umberto Alberti, en replaçant les faits dans ce contexte particulier du début du Xième siècle, avec l’idée que si cette histoire a pu être inventée, elle ne l’a pas été au hasard par son auteur, le fameux Lazzanio Di Canossa. La naissance de la jeune fille, considérée comme une " jeune femme noble mais pauvre " pour le célèbre auteur du récit des Guerres celtiques, mais serve par d'autres auteurs plus mineurs, fait débat. Et pour cause, cette naissance est, selon Alberti, l’objet même du procès, car cette Flavia pourrait bien être la fille d’une occitane de basse naissance et d’un sénateur d'origine fortunéenne: si l’on en croit Lazzanio, son oncle maternel, édile sénatorial, porte en effet un nom de famille d'origine occitane, tandis que son père porte un nom fortunéen: Agrippa. Ainsi, le cas de Flavia peut être compris de façon nouvelle si on le replace dans le contexte de la tentative d'interdiction des mariages mixtes. C’est là une hypothèse qui peut sembler audacieuse, mais elle est cohérente du point de vue historiographique et elle a le mérite de rendre l’affaire nettement plus intelligible par rapport aux problèmes de son temps. Lorsque les accusateurs nie la statut de Flavia, en envoyant un de ses clients la revendiquer comme serve, il conteste de fait la légitimité de sa naissance, conformément aux deux derniers sénatus consulte qui avaient été votés. Car comme le notait déjà le gallouèsant André Legrand, " la preuve de la liberté est liée le plus souvent à celle de la filiation.". Que cette affaire particulière ait été ou non inventée n’y change rien: dans les dix ans qui séparent les deux sénatus consulte de 1122 et de 1131, il est très probable que Velsna ait connu ce type de scandale relatif au statut des naissances occitano-fortunéennes.

Nous voyons donc là encore qu’une requête de nature politique et économique, menée par les plébeins velsniens au nom de la libertas, concerne aussi directement le statut juridique de certains individus.

Ce point du mariage mixte permet donc d’esquisser les contours d’une arène sociale et politique dans laquelle la libertas semble bien être un concept pertinent, et ce dès le XIème siècle. Cependant, rien dans tout cela n’atteste, et rien n’attestera jamais que le mot ait été utilisé à cette période. Plus décevant encore: le fossé chronologique qui sépare le contexte du XIème siècle de l’apparition de libertas dans l’espace public au XIIIème siècle demeure incompréhensible à ce stade de notre raisonnement.

L’explication doit, selon nous, être cherchée dans le domaine religieux, et plus particulièrement dans l’analyse de la figure antropomorphique de la liberté, présente sur les monnaies velsniennes à partir du XIIIème siècle, personnification de la libertas, nous permet d’amorcer un rapprochement entre le mot et la chose, et de combler par là même le fossé chronologique. On sait de manière précoce que la libertas est liée à la figure chrétienne de San Sebastian.


La libertas des origines sous patronage catholan


La figure de San Sebastian était honoré aux côtés de San Stefano, saint patron de Velsna, au moins depuis la victoire velsnienne sur la cité d'Aquila, qui avait été le premier épisode où les luttes plébéiennes et les droits sociaux avaient été au premier plan. C’est une figure ancienne qui trouve des parallèles dans la société occitane du haut moyen âge, la Sainte Louzera occitane est une possible origine de San Sebastian. Les difficultés posées par cette figure sainte viennent de ce qu’il n’était plus compris par les classicistes velsniens eux même, étant donné que San Sebastian n'était plus révéré des velsniens du XIIIème siècle, et que le rapprochement avec Louzera était des plus obscures. Lazziano ne parvient à expliquer le nom de la sainte, rendue depuis longtemps méconnaissable par l’assimilation à San Sebastian., en citant un ancien texte auquel il fait référence, qu’il rapproche de l'occitan, nous met sur la piste voisine d’un "dieu paien", hypothèse séduisante, mais difficilement recevable: une racine occitann "leib", ou "répandre", à l’origine di "liber" velsnien expliquerait mal le vocalisme occitan. Reste donc l’hypothèse la plus vraisemblable, comme la plus couramment acceptée: le terme liber aurait très exactement la même étymologie que la racine "leudh". Mais poser cette racine ne suffit pas: il faut également se poser la question de son interprétation. Le dictionnaire ainsi que les travaux du velsnien Benveniste, s’accordent tous pour ne rattacher le nom du saint qu’au sens premier de "croissance", et excluent donc a priori tout rapprochement sémantique entre liber et son équivalent supposé occitan: les interférences de sens entre les deux ne seraient liées qu’à des convergences postérieures.


Conclusion: Le tournant du XIIIème siècle

Si la libertas apparaît si peu dans l’espace public durant les premiers siècles de la République, c’est donc peut-être tout simplement parce que le concept politique est encore loin d’être dissocié de la fiigure sainte qui en est la garante. Pour voir les choses évoluer, il faudra attendre selon nous les sénatus consulte du XIIIème siècle, se trouve être non seulement une étape majeure sur le chemin de la répropriéation de la figure comme symbole purement civique, qui est donc également l’occasion de constater les évolutions des rapports entre l'état velsnien et la religion dont, à notre connaissance, la recherche moderne n’a que peu cherché à évaluer la profondeur. Il est pourtant probable à nos yeux que l’ouverture de fonctions d'état destinées à l'origine à des membres du clergé catholan ait grandement participé à une certaine uniformisation et à une désacralisation de fonctions sénatoairles qui aura fait perdre à la libertas beaucoup de son aspect polémique et social, une dépolitisation en bon ét due forme d'une valeur devenur fédératrice. On comprend mieux dès lors pourquoi c’est seulement au XIIIème siècle qu’émerge à Velsna un culte civique voué à la libertas, et qui vient en quelque sorte en prendre le relais des figures religieuses comme San Sebastian. Dans le même temps, le mot fait l’objet d’une récupération politique sous la plume des premiers historiens velsniens et s’inscrit dès lors dans l’espace public comme une référence commune et un symbole d’unité retrouvée lors des guerres celtiques.
Période abordée: Velsna classique

Agatocle, le voyage vers le nord

Ouvrage du sénateur Francesco Abaiate (2016)




Avant propos de l'auteur et sources d'époque:


Agatocle évoque aux velsniens beaucoup de qualificatifs. Ce messalien est plus connu dans notre cité qu'au sein de sa propre patrie d'origine, tant ses pérégrinations sont restées vivantes dans les imaginaires de la cité sur l'eau. Agatocle était en effet cet étranger, ce savant et navigateur messalien, que des sources indirectes conaissanent comme étant une référénce au travers d'un traité d'astronomie et de géographie, composé dit-on (car les recherches actuelles laissent planer le doute) à la suite d'un grand voyage devant l'amener à l'extrême nord du monde connu au XIVème siècle, et à qui on attribue la découverte de la possession de Tercera, point d'ancrage le plus septentrional de la Grande République.

Pourtant, et malgré ce CV pour le moins élogieux, il existe, à contrario de beaucoup d'explorateurs velsniens, aucune oeuvre complète de l'époque relatant toutes ces découvertes. Il faut nous rendre à l'évidence: ile st impossible de dresser une biographie complète de l'individu suivant les sources primaires, déjà qu'il est très difficile de dresser un suivi exacte de son périple. Nous sommes donc face à ce paradoxe: les velsniens considèrent l'homme en haute estime alors même qu'il existe si peu de moyens directs de restranscrire son oeuvre. La plupart des velsniens peuvent pourtant toujours admirer sa statue, non loin de la place du vieil Arsenal. De son oeuvre, il ne nous reste rien que quelques témoignages d'époque, souvent critiques et émis par ses adversaires et des contradicteurs, une maigre citation qui lui est attribuée, transmsie par un astronome tanskien ayant vécu deux siècles après la disparition de l'intéressé.

Il semblerait qu'Agatocle le messalien, au service des excellences velsniennes, soit allé dans les contrées du grand nord. En tout cas, il nous dit ainsi que "Les barbares de ces contrées nous montraient où le soleil se couche, car il arrivait que du côté de ces lieux, la journée ne dure guère plus de deux heures, et que la nuit reste pour toute l'année."

La citation nous apprend ainsi qu'Agatocle serait parvenu, à la tête d'une expédition, à une latitude très élevée, vraisemblablement au nord de l'antique pays de Kolisbourg et des têtes de pierre, peut-être à une lattitude de 61° nord. La citation nous indique également qu'Agatocle était loin d'être seul, mais il est permis de douter de la nature de ses accompagnateurs, en vertu de l'absence quasi totale de données velsniennes, alors même que celui-ci serait parti de la cité sur l'eau. Peut-être était ce des compatriotes messaliens, des volontaires velsniens ou des guides locaux. Il est malheureusement impossible d'en tirer une certitude.

Bien évidemment, il n'était sans doute pas question pour Agatocle de nous partager son admirations pour les couchers de soleils. Cette citation nous traduit l’intérêt de l'expédition, des marins et des astronomes pour la position du soleil. Concernant l'interprétation des motivations ayant poussé à l'expédition, nous avons beaucoup de chances de retenir le fait que l'une des seules sources se consacrant au marin et savant, s'interroge également dessus, et énumère un certain nombre de sources pour son propre travail, toutes disparues hélas. Nous savions en effet que le voyage n'était pas uniquement poussé par des raisons commerciales, comme ceux de beaucoup de marins velsiens, et c'est peut-être l'une des raisons de l'absence d’intérêt pour ce marin dans ces sources. Le profil même d'Agatocle nous permet en effet de tirer autre chose: l'auteur tanskien du nom de Bjorg Gunnarson attribue en effet à Agatocle la paternité d'un certain nombre de travaux, tous disparus, mais rapidement évoqués par celui ci. En effet, il identifie un traité intitulé "Sur les flots", et abordant la question d'observations astronomiques, géographiques et ethnographiques. Une autre source, cette fois rhémienne, indique Agatocle comme étant l'auteur d'un traité sur les peuples de l'pile celtique, abordant leurs moeurs et coutumes. Quelques autre mentions d'auteurs moindres sont faites. Malheureusement, la plupart de ces auteurs sont ouvertement hostiles à l'homme, et celui-ci est cité comme étant un objet de cotnradiction de leurs propres propos. Le géographe velsnien Frederico Sfoza mentionne Agatocle à maintes reprises, n'oubliant jamais de rappeler qu'il n'est "qu'un fieffé menteur qui faiit la sieste".

Un Homme qui a perpétré tant de mensonges concernant les contrées déjà bien connues peut-il être fiable concernant celles que personne d'autre que lui ne connait ? Agatocle, qui induit en erreur les hommes en maints endroits, ici aussi persévère dans
le mensonge.

On s’est perdu en conjectures pour tenter d’expliquer l’hostilité de Sforza à l’égard de notre explorateur. Peut-être a-t-il cédé à la facilité en écartant de cette manière toutes les affirmations du messalien incompatibles avec sa propre vision du monde, notamment concernant l’habitabilité des régions froides au nord de Kolisbourg. Pour Sforza, personne ne pouvait vivre au-delà de l'Achosie, où celui-ci plaçait la limite du monde.

Dans ses " propos contre le messalien", Sforza a aussi certainement été influencé par la lecture du savent messalien Philos dont on ne s’explique pas davantage l’hostilité à l’égard de notre astronome. Sans doute Agatocle a-t-il été considéré à tort comme un banal auteur de fiction par ses détracteurs n'ayant pas compris la véritable nature de son entreprise.Qu’importent finalement les critiques et les motivations de Philos et de Sforza en regard de la considération pour les écrits d'Agatocle exprimée par d'autres savants qui se sont fondés sur les données astronomiques et géographiques fournies par le messalien pour étayer leurs propres travaux. Sforza lui-même, nous le verrons, ne manque pas d’utiliser dans son ouvrage des informations provenant de l’œuvre d'Agatocle dont il reconnaît implicitement les qualités scientifiques.

Après la Géographie de Sforza, notre deuxième source d’information sur Agatocle n’est autre que l’Histoire naturelle du fortunéen Sylvio Forel. On sait que le messalien fut l’un des nombreux auteurs de référence mentionnés par ce dernier dans le sommaire de son ouvrage.

Remarquons au préalable que Forel peut aussi être compté, marginalement, parmi les détracteurs d'Agatocle. En effet, à propos des régions productrices d’étain, le naturaliste refuse de croire, écrit-il, les affabulations des messaliens. Son objection vise de toute évidence plusieurs auteurs et, à travers eux, Agatocle, sur lequel ceux ci se sont appuyés pour décrire les contrées septentrionales. Mais la critique de Forel se limite précisément à cette question. Pour le reste, l’auteur de l’Histoire naturelle ne partage pas du tout l’hostilité à l’égard du messalien exprimée par Sforza dont il n’avait d’ailleurs sans doute jamais entendu parler. Forel cite Agatocle à
plusieurs reprises, à propos de Kolisburg, de l’énigmatique "pays des têtes de pierre" qui en est éloignée de six jours de navigation, des marées et de "l’île de l’ambre". Nous y reviendrons.


Nous verrons également que le souvenir de l’explorateur messalien ne serait sans doute pas parvenu jusqu’à nous sans une transmission de l’œuvre très tôt disparue par divers auteurs.



I) L'ombre du messalien

Pour les astronomes amateurs, c’est le fondement de tout. Dans l’hémisphère nord, il n’est rien de plus facile que d’identifier l’étoile Polaire. Il suffit de lever les yeux vers le ciel nocturne et de rechercher la Grande Ourse. On repère sans difficulté la fameuse constellation en forme de casserole, d’autant qu’elle demeure visible toutes les nuits, toute l’année. On distingue aisément les deux étoiles opposées au manche. Il suffit alors de prolonger mentalement, du côté du haut de la casserole, cinq fois la distance qui les sépare, et notre regard s’arrête sur un astre à l’éclat modeste, c’est l’étoile Polaire. Elle appartient à la constellation voisine de la Petite Ourse. Située dans le prolongement de l’axe de la Terre, elle indique le pôle Nord.

Il n’en a pas toujours été ainsi, comme l’a révélé l’astronome rhémien Solonius, au IIe siècle avant notre ère.

Au sujet du pôle Nord, les hommes sont ignorants quand ils disent : " Il y a une étoile qui demeure toujours au même endroit. Cette étoile est le pôle du monde. Car au pôle ne se trouve nulle étoile : c’est un lieu vide auprès duquel se trouvent trois étoiles avec lesquelles le point qui est au pôle fait à peu près un carré ", comme le dit Agatocle le messalien.

Nous assistons ici à un débat entre savants. Il s’agissait d’identifier précisément le pôle céleste, une donnée fondamentale pour les astronomes, point de départ de leurs calculs.

On avait remarqué depuis longtemps, au moins depuis les philosophes rhémiens, au VIe siècle de notre ère, que le cercle du Zodiaque avait un petit air penché. Les célèbres constellations qui s’alignent sur ce ruban céleste sont tour à tour traversées par le Soleil dans son mouvement annuel apparent. Au centre de ce grand cercle incliné se trouve le pôle de l’écliptique, lequel ne correspond pas à celui de la Terre.

Fort de toutes les connaissances astronomiques de son temps et de ses propres observations, l’astronome et mathématicien Porphyros de Cnide, philosophe dodécaliote XIVème, avait mis au point un système géocentrique censé expliquer le mouvement des astres.

Dans le débat qui nous occupe, Solonius avait raison. À son époque, il n’y avait pas d’étoile au pôle. La fameuse étoile Polaire n’occupait pas sa place actuelle.


Qu’un savant comme Solonius fasse appel à Agatocle pour étayer ses propos contre Eudoxe témoigne bien de la considération portée au messalien et de sa compétence reconnue en matière d’astronomie et de mathématiques. Sforza lui-même, qui réfute la réalité du voyage de Agatocle, ne semble pas mettre en doute son expertise scientifique lorsqu’il écrit à son propos : Il se sert de son enquête astronomique et mathématique comme d'un vulgaire paravent. Incontestablement, Agatocle figurait parmi les auteurs qui tenaient un discours logiquement argumenté. C’est ce que révèle aussi la mention de son nom par une autre source rhémienne.


Le messalien est encore appelé le " très savant Agatocle " par Antonio Capella, auteur d’un ouvrage poétique et encyclopédique fortunéen, qui mentionne ses découvertes à propos du Soleil de minuit et de la patrie des têtes de pierre. Le fragment transmis par Capella confirme l’intérêt de Agatocle pour la variabilité de la durée des jours en fonction de la latitude. Il semble aussi souligner le lien de causalité entre cette question et celle de la sphéricité de la Terre. Il fait écho, enfin, à une autre remarque d'un autre marin évoquant le témoignage d'Agatocle :

"Les claires nuits d’été sont gages de ce que la raison oblige à croire : aux jours du solstice quand le Soleil se rapproche du pôle du monde, comme sa lumière parcourt un cercle étroit, les régions de la terre qui y sont exposées connaissent des jours de six mois et des nuits quand, à l’inverse, le soleil retourne dans
ses hivers."


Chez Capella, la mention d’une nuit de six mois au "pays des têtes de peirre" traduit une erreur manifeste sur la situation de l’île, puisque cela ne se produit
qu’au pôle. Cependant, ces témoignages nous indiquent qu’en observant le phénomène du soleil de minuit, Agatocle apportait une preuve de la justesse des théories découlant de la géométrie de la sphère, une science développée
par les savants fortunéens du XIVème siècle.

Cette géométrie reposait bien entendu sur la connaissance de la sphéricité de la Terre et c’est un hasard paradoxal qui nous a fait parvenir le dernier témoignage antique de l’œuvre de Agatocle sous la plume de Cosme Altarini, un sénateur rhémien du XIVeme siècle, plus religieux que savant, persuadé que la terre était plate. Cosme ne fait que reproduire partiellement le fragment déjà transmis par d'autres avant lui.

Pour Cosme, on ne pouvait pas à la fois se dire chrétien et négliger la « Divine Écriture » au point de considérer le ciel comme sphérique et d’imaginer que des gens puissent vivre aux antipodes, la tête en bas. Le point de vue obscurantiste de Cosme paraît d’autant plus anachronique qu’à son époque la sphéricité de la Terre était un acquis de longue date, largement admis dans le monde chrétien.


Dans tous les cas, l’astronomie étant une science de patience et d’observation, il n’est pas étonnant qu'Agatocle soit aussi l’auteur d’une découverte fondamentale concernant l’océan. Selon lui, le mouvement des marées serait lié à celui de la Lune, il n'en fait aucune doute.

La question des marées est encore abordée ailleurs dans les fragments d'Agatocle. Hélas, leur contenu manifestement erroné rend difficile leur interprétation. Selon Sforza, Agatocle aurait affirmé que la marée s’arrêtait au cap nord de l'Achosie (Strombola) alors qu’on la retrouve sur tout le littoral. Par ailleurs, selon lui, le messalien aurait déclaré qu’au-delà de l'Achosie, la marée pouvait s’élever jusqu’à la hauteur de 35 mètres, ce qui est tout à fait fantaisiste. Faut-il imputer de telles erreurs à Agatocle ? Peut-être. Résultent-elles de mauvaises transmissions du texte ? C’est encore possible.

Il reste cependant que l’astronome et mathématicien Agatocle maîtrisait manifestement la science de la sphérique, développée avant lui par les savants rhéliens, puis fortunéens. Cette géométrie de la sphère fut d’un apport essentiel dans l’évolution de la connaissance géographique. Les deux sciences, astronomie et géographie, avaient partie liée dés cette époque.

Si les savants antiques utilisaient parfois les services d’arpenteurs, on calculait le plus souvent les distances en temps de parcours, notamment en durée de navigation, avec toutes les approximations que cela impliquait.

Grâce à la science des latitudes, il était possible d’améliorer considérablement la précision des calculs en combinant les temps de parcours (convertis en distance) et la durée du jour, comme en témoignent les travaux de Sforza étayés par les mesures contenues dans le traité d'Agatocle. C’est ce que nous indique Sforza qui fait état des hauteurs de soleil relevées en différents lieux d'Achosie identifiés par leur distance depuis Velsna.


Agatocle a manifestement employé ses méthodes et ses connaissances d’astronome au profit de son activité de géographe. Mais il est allé plus loin, beaucoup plus
loin. Il s’est fait explorateur. Il a voyagé vers le Grand Nord, dans la direction de cet endroit du ciel vide d’étoiles, vers le pôle du monde…





II) Comment et pourquoi le périple ?


Par quelles voies le messalien est-il parvenu dans ces régions ? Là encore, nous manquons de certitudes. On relève bien, parmi les fragments, un certain nombre de repères géographiques susceptibles de dessiner une ébauche d’itinéraire, mais leur attribution à Agatocle varie de la certitude à la simple hypothèse.

Sforza évoque à plusieurs reprises la distance entre Velsna et l'île des têtes de pierre, notamment en la combinant avec des mesures de latitudes. On ne court donc pas grand risque à supposer que l’expédition d'Agatocle est partie de Velsna. C’est immédiatement ensuite que les interrogations surgissent. Pour atteindre le nord de cette île, notre explorateur a-t-il choisi la voie la plus courante empruntée par les velsniens, en direction de l'Achosie du nord ,ou s’est-il dirigé directement vers le nord, abordant le sud de l'île des têtes de pierre, déjà bien connue à l'époque, avant de naviguer car cabottage vers le nors ? Nous verrons que les historiens, aujourd’hui encore, demeurent divisés sur cette question. Il est vrai que le sud de l'île n'est pas mentionné dans les fragments en lien direct avec Agatocle. On lit toutefois chez Sforza la mesure de leur distance depuis Velsna.

Les indices restent minces et on ne peut pas avancer non plus sans réserve qu'Agatocle s’est engagé sur la Manche Blanche en passant par l'île celtique. Cependant, il est difficile de faire abstraction des mentions par Sforza de l'île de Strombola et de Velathri, associées au nom d'Agatocle.

Outre la cité de Strombola, d’autres lieux apparaissent comme autant d’indices d’un parcours d'Agatocle le long des côtes ouest de l'île des têtes de pierre. Sforza mentionne en effet Makt, à cinq jours de navigation de Strombola. Il évoque aussi l’extension occidentale de l'île des têtes de pierre.

Plus au nord, sur le littoral ouest de l'île des têtes de pierre, un autre lieu cité par Sforza demeure source une source de questionnement.


Le fleuve de Konungens se jette entre le pays des valko et celui des kolisiens. Autrefois, était sur ce fleuve un port de commerce à propos duquel Sforza a dit se souvenant des fables d'Agatocle: « personne parmi les velsniens qui se joignirent aux marins messaliens n’avait rien à dire de mémorable, quand Scipion les interrogeait sur cette contrée, ni parmi ceux qui venaient de Konungens et Gud, qui étaient les meilleures villes de la région, mais Agatocle, lui, osa faire de si grands mensonges.


Il faut sans doute comprendre que puisque Velsna et les deux villes actuellement situées au Vaikonneland étaient, aux yeux de Sforza, des places commerçantes réputées, il semblait naturel que leurs habitants fussent capables de répondre aux questions que se posaient les velsniens au sujet d’un pays d’où provenaient leurs marchandises.

L’existence d'un port de commerce situé à l’embouchure du fleuve bordant la ville de Konungens a donc été révélée par Sforza, qui l’a associé au nom d'Agatocle. Mais puisque selon lui les velsniens contemporains de ce dernier ignoraient tout d’un pays exploré par leur prestigieux aîné et que les velsniens et des habitants de du pays du Vaikonenland n’en savaient pas plus, c’était bien la preuve qu'Agatocle avait tout inventé.

De nos jours, l'existence d'un port de commerce à cette localisation durant cette période demeure une énigme aux yeux des archéologues. Jusqu’à présent, nul n’a pu en déceler la moindre trace. Plusieurs sites proches de l’embouchure de ce fleuve ont été proposés, nonobstant, mais aucun élément déterminant n’a permis
de trancher le débat en raison du manque d’informations archéologiques.

Konungens pose aussi un autre problème aux historiens, cette fois ci en raison de l'absence de sources écrites: ce port n’est mentionné qu’une seule fois dans toute la littérature velsnienne classique de la période. Existait-il au XIIIème siècle, à l’époque d"Agatocle ? La question mérite d’être posée car, si le nom d'Agatocle est bien associé à celui de Konungens, Sforza décrit une scène avec plusieurs siècles de retard. La mystérieuse ville marchande restera une énigme tant que les archéologues ne l’auront pas identifiée. Reste que les sources valkonen d'époque sont tout aussi rares, et que l'on ne remonte pas dans les faits l'émergence de la ville en tant que plateforme commerciale avant une période bien plus avancée.


S’agissant de la suite de l’itinéraire, Sforza nous apprend qu'Agatocle a prétendu avoir atteint le littoral nord de l'île des têtes de peirre par cabottage. Il cite le cap de Cabaion, qui marque la limite occidentale de l'île des têtes de pierre. Il mentionne aussi les îles de Huarte, « distante de deux jours de navigation ».

L’identification des vaikonen et des "têtes de pierre" du pays de Kolisburg du continent laisse peu de place au doute. Cabaion correspond nécessairement quand à lui au dit cap occidental qui ne porte plus le même nom de nos jours.


Ensuite, ce cap qu'il définit comme le "pays des têtes de pierre", Agatocle se serait donc dirigé vers l'est, sur " quelques jours de navigation". Plus au nord, nous l’avons vu, il a atteint des régions où la nuit ne durait que quelques heures.

Au-delà de maintien de ce cap, la suite du voyage demeure particulièrement énigmatique. Sforza évoque l’île " la plus nordique de celles qu’on a nommées ", la fameuse "île des manchots", que l'on pourrait peut-être identifier comme étant les actuelles îles pravoslaves située par Agatocle sur le cercle arctique, ainsi qu’un endroit où il n’était plus possible de naviguer, comme le rapporte Sforza, accusant Agatocle de mensonge d’après les propos suivants :
"Quand il ajoute un rapport sur l'île des manchots et sur les contrées là-bas : il ne subsistait ni terre en soi ni eau ni air, mais un certain mélange de ces éléments, semblable à la méduse. En elle, il dit que la terre et la mer étaient en suspens ainsi que le tout et qu’elle aurait été comme le liant de l’ensemble, sans subsister comme élément qu’on puisse traverser à pied ou en bateau. En tout cas, pour ce qui ressemble à la méduse, il dit l’avoir vu de ses yeux, et pour le reste, le dire par ouï-dire."


Nous reviendrons sur la question de l’identification de l'pile des manchots aux actuelles îles pravoslaves, ainsi que sur cette citation évoquant un curieux mélange " qui ressemble à la méduse ". Manifestement, Agatocle avait atteint le point ultime de son voyage. C’est le passage du " poumon marin ", termes par lesquels, en effet, les leucytaliens désignaient la méduse.

Sforza évoque aussi des populations proches de ce qu’il appelle la zone glacée. D’après
lui, Agatocle rapporte :
"Que ceux qui habitent près de la zone glacée ont pour fruits cultivés et pour animaux domestiques, absence totale des seconds, rareté des premiers, et qu’ils
se nourrissent de millet et d’autres légumes, fruits et bulbes. Mais, chez ceux pour qui il y a du blé et du miel, on en tire aussi de la boisson. Le blé, puisqu’ils n’ont pas de clairs soleils, ils le battent en de grandes maisons, après y avoir engrangé les épis. Les aires à blé ne sont d’aucune utilité à cause du manque de soleil et
à cause des pluies."


Concernant les autres régions septentrionales visitées par Agatocle, les informations restent rares. Sforza fait encore état des « mensonges » du messalien à propos des "gens des igloos", ce peuple vivant " au-delà de Kolisbourg ", mais il ne nous éclaire nullement sur ces régions.

Sforza évoque à peine cette partie du voyage d'Agatocle. Il écrit notamment une fin de voyage des plus fantaisistes en mentionnant le fait que celui ci aurait rejoint le détroit de Drovolski et "l'autre océan" par celui-ci, affirmations plus floues nonobstant :

Voilà le propos d'Agatocle et que partant de nouveau de Velsna, il parcourait toute la partie de la Manche blanche ceinte par la terre, depuis Gud au pays des valko jusqu’au pays des igloos, de là il en parti pour le pays gris. Dans le même extrait, Sforza nous en apprend un peu plus les régions visitées par Agatocle du côté nord de l'île kolisienne, voire de ce qui s'y trouve à l'est :
"Le messalien signale qu’au dessus de l'île des têtes de pierre se trouve à distance de trois jours de traversée une épaisse couche de glace, sur laquelle les flots rejettent l’ambre au moment du printemps. Le fortunéen Brasiliano nous rapporte qu’il y a une île immense, l'île des kolisiens, à trois jours de navigation de la Zélandia. La même île est nommée Tercera par Agatocle, dont on dit qu'il la contourna pour s'enfoncer à l'est car son navire avait été pris dans les glaces au nord."


On sait également qu'Agatocle a peut-être posé le pied dans cette région au retour de son voyage au-delà de la banquise, pourquoi pas, à l’occasion d’une autre expédition, ainsi que l’ont imaginé plusieurs commentateurs. Agatocle semble en tout cas s’être intéressé à cette fameuse île des têtes de pierre qu’il a appelée Tercera, ainsi que nous le révèle Sforza:

"Des grands savants ont cru qu’en île kolisienne, l’ambre s’écoulait à partir de pierres, qu’ils appelaient électrides, tandis que Agatocle rapporte que c’était chez les maktiens, nation de la banquise, qui habitent le bord septentrional de l'univers, et que là; que les flots apportaient l’ambre au printemps, que c’était des déjections de la mer gelée et que les habitants utilisaient cette matière comme bois pour le feu et le vendaient aux kolisiens voisins. On dit que cette matière était récoltée sur une grande île de glace dans ces eaux, et le tour était ramené à Makt où ils en faisaient grand commerce. Beaucoup le crurent à l'époque, car il n'y eu que lui dont en pensait qu'il était le seul velsnien ) être allé aussi loin au nord."


Aucun élément n’a permis d’identifier cette "île de l’ambre" avec certitude. Il en est de même pour un certain nombre d'autres. Hormis le pays de Makt et le pays des kolisiens qui sont les seules , les hypothèses demeurent nombreuses sur les localisations de cette contrée et l’on n’aura pas beaucoup fait avancer notre
connaissance en considérant que les barbares du pays de Makt rencontrés par Agatocle sont probablement une appellation très générique ddésignant l'intégrlaité des habitants de la régions, qu'ils soient maktiens ou non.


Que pouvons-nous retenir, objectivement, d'Agatocle à la lecture des fragments dans lesquels son nom apparaît ? Qu’il était un astronome-explorateur, auteur d’une expédition au nord-ouest de l’Eurysie. Que, parti de Velsna, il a atteint les régions arctiques en passant par les pays kolisiens et maktiens et qu’il aurait aussi visité le littoral de la plaine albienne jusqu'au détroit du pays gros. C’est à peu près tout. On ignore dans quel sens s’est déroulé son voyage. On ne sait pas non plus s’il a visité tous ces lieux au cours d’une seule ou de plusieurs expéditions. On ne peut pas, enfin, affirmer avec certitude qu’il ait bel et bien exploré l'est du littoral de l'île kolisienne jusqu'à mettre le cap plein sud jusqu'au détroit. Tout juste imaginera-t-on volontiers qu’au retour de son voyage vers le Grand Nord, il a pu visiter une seconde fois le littoral sud de l'île kolisienne.
Période abordée: Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle)

Fiche patrimoine
La frontière fortifiée entre l'Achosie velsnienne et Menkelt



Introduction et synthèse:

La frontière actuelle entre l'Achosie moderne et Menkelt, encore aujourd'hui, reprend la ligne frontière de l’Achosie velsnienne, après la conquête du pays au terme des guerres celtiques. Cette frontière s'étendant d'est en ouest de l'île, sur une distance de presque 300 kilomètres, n'était alors pas simplement un tracé de carte, mais avait la caractéristique d'être une frontière militarisée, et se manifestait physiquement par une longue ligne de fortifications. Il ne s'agit plus aujourd’hui que de vestiges de murs bâtis, de fossés, de forts, de forteresses, de tours de guet et d’habitations civiles. Certains éléments de la ligne ont été découverts lors de fouilles, d’autres reconstruits par les autorités locales ou avec la collaboration de la Société des honnêtes archéologues de Velsna, dans des campgnes de restauration s'étendant des années 60 aux années 90. Le mur de Balbo, a été construit sous les ordres du sénateur éponyme, ayant contribué fortement à la victoire velsnienne lors de la seconde guerre celtique, et qui s'est vu octroyer par la suite le commandement miltaire de toute l'Achosie durant une période de cinq ans, de 1235 à 1240. Ce mur représentait alors l'extrême limite sud de la zone de contrôle velsnienne en île celtique. C’est un exemple remarquable d’organisation d’une zone militaire qui illustre les techniques défensives et les stratégies géopolitiques de la Velsna classique. Un autre mur, le mur "Déria", fut érigée plus au sud en territoire menkeltien, mais ce ne fut qu'une occupation éphémère issue d'une tentative d'intrusion des troupes velsniennes en Menkelt, qui s'est soldée par un échec.

Il est bon de rappeler que l'Achosie velsnienne, dans son extension territoriale maximale, fut une entité la superficie notable, et qui permit à Velsna de contrôler le tiers de l'île celtique durant plusieurs siècles. Enserrant le sud de la province, il était défendu par un réseau de fortifications primaires et secondaires s’étendant de l'Esperance à la Manche Blanche d'est en ouest. Si sa construction ne fut qu'achevée que sous le commandement de Balbo, il convient de signaler que l'initiative de la construction n'est pas de son fait, et qu'elle a débutée dés la fin de la conquête. Cette construction implique donc un constat, qui est celui de la nécessité du contrôle de cette frontière pour plusieurs raisons, et dans une optique politique précise. Les velsniens, par cette fortification, ont défini un cadre strict aux limites de leurs conquête, en actant le fait qu'il n'était pas de leur intérêt de procéder à la conquête, du moins totale, du territoire menkeltien, alors aux mains de diverses entités mineures non unifiées. En cause le manque d’intérêt stratégique de ces territoires, et l'absence de perspectives économiques. Cette frontière a également été matérialisée, sans doute pour compenser le fait qu'il n'existe pour ainsi dire aucune barrière naturelle entre les territoires acosiens et menkeltiens. Il s'agit ainsi d'éviter les raids menkeltiens en territoire velsnien, ces tribus étant connues à cette époque pour leurs migrations constantes et leurs comportements erratiques. Il 'agit dont d'accorder une protection militaire à ces nouvelles conquêtes afin de les mettre en valeur. Pourtant, et c'est là un dernier point d’intérêt du vestige: le mur Balbo était également un moyen de contrôle des marchandises et des taxes entre les deux territoires. Ses vestiges sont parfois visibles, parfois enfouis dans des sites archéologiques, sur et derrière la frontière et au-delà de celle-ci.

Le bien consiste en réalité, en deux tronçons de la frontière achoso menkeltienne: le mur de Balbo proprement dit, et le mur "Déria, comme indiqué ci-dessus, constituant les frontières artificielles de l'ancienne province de l'Achosie velsnienne. : s’étirant sur envron 130 km, il est composé d'une fortification linéaire continue, ponctuée de casernes et de fossés. Il faut aussi noter que cette frontière n'est pas entièrement continue, et qu'un tronçon de 10km à l'extrémité orientale de la frontière, du côté Manche Blanche donc, est constitué de postes fortifiés uniquement, pour la raison d'un terrain trop accidenté. Le mur Balbo constitua le principal élément d’une zone militaire contrôlée traversant l'île celtique, mais l n'en fut pas le seul, puisque le bien archéologique présenté ci dessous est en réalité le dispositif de défense tout entier. Le mur fut complété par une série de fossés, assurant le soutien de forts, de camps en marche et autres éléments dans une vaste zone au nord et au sud, reliés par un vaste réseau de routes. Il illustre un système ambitieux et cohérent de constructions défensives, perfectionné par des ingénieurs sur plusieurs générations, et exceptionnel par sa construction en pierre de taille et son excellente utilisation du terrain des hautes terres spectaculaires qu’il traverse.

Avec ses forts, ses fortins, ses barrières physiques, son infrastructure reliée et son architecture civile, il témoigne d’un échange de valeurs humaines considérable grâce au développement de l’architecture militaire velsnienne dans des zones précédemment inexploitées, donnant ainsi un aperçu authentique de la conception de la guerre velsnienne, de la fin du XIIIème siècle au XVIème siècle. Comme dit précédemment, il n’était pas uniquement une fortification militaire, mais définissait également des limites économiques et culturelles. Bien que des influences culturelles aient traversé la frontière, le mur Balbo représentait effectivement une séparation culturelle entre le monde celtique influencé par Velsna et les peuples mekeltiens no velsnianisés. Il fut en grande partie tracé suivant une ligne droite arbitraire, ne prenant pas en compte les circonstances topographiques. Il constitue, par conséquent, une excellente démonstration de la précision velsnienne dans le domaine de la topographie, et donne l'occasion de constater une expertise avancée du génie architectural velsnien dans des conditions extrêmes (constructions à flanc de falaise par exemple).

Le mur de Déria, qui fut construit sous le commandement militaire de Fransesco Déria, qui a suivit celui de Balbo, fut conçu afin de compléter le dispositif, et relâcher une partie de la pression exercée par les tribus menkeltiennes sur le mur Balbo. Ce mur s’étend quand à lui sur quelque 90 km, traversant Menkelt de part en part à une trentaine de kilomètres au sud du Mur Balbo. Par le biais de ses constructions militaires et civiles, il illustre des échanges culturels grâce à l’application des compétences techniques, de l’organisation et des connaissances des velsniens dans un territoire qui n'est pas contrôlé, ou qui l'est très partiellement. Il incarne un niveau d’expertise élevé dans la maîtrise technique de constructions défensives en pierre et en terre. Comme il ne fut utilisé que le temps d’une décénnie, il fournit une vue instantanée de la frontière à un moment donné et offre un aperçu spécifique de la manière dont la frontière fut conçue et construite, ce que ne permet pas de constater le seul vestige du mur Balbo. Les vestiges des frontières, constitués de vestiges de murs, fossés, ouvrages en terre, fortins, forts, forteresses, tours de guet, routes et établissements civils, forment ensemble une unité sociale et historique, qui illustre un système ambitieux et cohérent de constructions défensives, perfectionné par des ingénieurs sur plusieurs générations. Chaque tronçon du bien constitue un exemple exceptionnel de frontière linéaire, enserrant un vaste paysage relique qui reflète la manière dont des ressources furent employées dans la partie sud des possessions velsniennes de l'île celtique, et qui montre less réponses distinctes apportées à la géographie et aux climats locaux, ainsi qu’aux conditions politiques, sociales et économiques par la cité sur l'eau. Sur le plan archéologique, le Mur Déria n'est plus visible que par des fondations visibles après fouille archéologique, suite à des campagnes entreprises dans les années 1960, tout comme celles affectant le Mur Balbo.



Critères de classification patrimoniale:

Critère I: Les vestiges existants des frontières méridionales de l'Achosie velsnienne constituent des éléments significatifs permettant de comprendre les stratégies du contrôle des territoires sous la coup de la Grande République durant la période classique. Avec leurs forts, fortins, murs et fossés, leur infrastructure reliée et leur architecture civile, ils illustrent un échange important de valeurs humaines et culturelles à l’apogée de la Velsna celtique, grâce au développement de l’architecture militaire, étendant les connaissances techniques en matière de construction et de gestion jusqu’aux bords mêmes du monde fortunéen de la Manche blanche. Ils reflètent l’application d’un système de frontières complexe, imposé aux sociétés exogènes évoluant aux lisières de la zone d'influence velsnienne, avec l’introduction, pour la première fois, d’installations militaires et d’établissements civils associés, reliés par un vaste réseau de soutien permettant le bon acheminement des troupes. Les frontières n’étaient en rien une barrière imprenable, mais contrôlaient et permettaient le flux de circulation humain entre les deux côtés de la fortification avant tout, non seulement celui des unités militaires, mais également des civils et des marchands. De ce fait, elles suscitèrent l’échange de valeurs culturelles grâce aux mouvements de soldats et de civils de différentes nations: velsnienne, achosienne et menkeltienne, ce qui entraîna de profonds changements et aménagements dans la région, en termes de schémas d’établissement, d’architecture et de conception du paysage, et d’organisation spatiale. Les frontières forment encore aujourd’hui une partie ostensible du paysage. Quant à sa valeur militaire, le mur, si il n'arrêtait pas forcément tous les raids et incursions menkeltiennes, permettait de ralentir suffisamment ces flux pour pouvoir mobiliser des troupes de réserve constituées d'hommes de troupes de la région, et de garnisons des cités velsniennes fondées à partie du XIIIème siècle en Achosie.
Critère II: En tant que parties du système général de défense de la Velsna classique, le système de défense de l'Achosie velsnienne a une valeur culturelle extraordinairement élevée. Ils apporte un témoignage exceptionnel sur l'extension maximale de la Grande République en île celtique, avant l'indépendance de l'Acosie du sud, et constitue ainsi une représentation physique, devenue très rare dans cette région de nos jours, de l'ancienne présence velsnienne qui s'est achevée à la fin du XVIème siècle. Ils illustrent l’ambition de Velsna de dominer le nord de l'île, jusqu'au contrôle de ses flux humains, afin d’y établir sa loi et son mode de vie dans une perspective à long terme. Ils attestent la colonisation velsnienne de l'Achosie et de la tentative échouée à Menkelt, la diffusion de la culture velsnienne et de ses différentes traditions, art militaire, ingénierie, architecture, religion, gestion et politique, et le grand nombre d’établissements humains associés aux défenses, qui contribuent à une compréhension de la manière dont des soldats et leurs familles vécurent dans cette partie de la Grande République, qui comporte un grand nombre de particularismes locaux qui sont propres l'Achosie velsnienne.
Critère 3: Les fortifications velsniennes de l'Achosie septentrionale sont des exemples exceptionnels de l’architecture militaire et des techniques de construction velsniennes avec leur évolution technologique, perfectionnées par des ingénieurs sur plusieurs générations. Ils montrent la diversité et la sophistication des réponses apportées par les velsniens aux topographies et climats particuliers de même qu’aux circonstances politiques, militaires et sociales dans le nord de l'île celtique.


Etat de conservation acutel

Dans l'ensemble, l'état de conservation du bien archéologique, malgré les aléas du temps et la succession des occupations, sans compter la détermination du pouvoir achosien à les faire disparaître après l'indépendance, est relativement correcte. Bien que certaines parties aient été affectées par des changements dans l’occupation des sols et par des processus naturels, l’intégrité du bien est attestée par ses vestiges visibles et ses traces archéologies enfouies, ce qui permet d'en déterminer la quasi totalité du tracé, même dans les parties où les vestiges proprement dit ont disparu. Leur état de survie a fait l’objet de recherches dans de nombreuses zones, mais le délaissement des vestiges par le pouvoir achosien est réel, e raison du manque d’intérêt de l’occupation velsnienne dans le roman national local, et du dédain pour l'archéologique velsnienne de manière générale. En plusieurs endroits, la frontière a aussi été recouverte par des constructions, mais lorsque l’existence de vestiges archéologiques importants a été prouvée dans certains emplacements, ceux-ci ont été intégrés dans le bien.

Environ deux tiers de la fortification principale se trouve en terrain rural, ce qui a probablement permis une meilleure conservation, malgré des zones d'occupation ultérieures mentionnées. Sur une longueur d'une trentaine de kilomètres dans sa partie occidentale, les vestiges sont dans un état de conservation exceptionnellement bon, ayant survécu en tant que parties d’un paysage qui contient encore d’importantes traces visibles de la présence militaire velsnienne. Même en dehors de cette zone centrale, de nombreux sites individuels sont bien préservés, mais la partie centrale demeure encore aujourd'hui le seul vestige en élévation qui a été visible avant fouille. La valeur de cette ligne de fortification valeur réside également dans la combinaison d’ouvrages en terre visibles et de vestiges enfouis qui constituent un système défensif secondaire.

En revanche, la fortification de Déria, située plus au sud en territoie menkeltien est dans un état de conservation plus préoccupant. A peine le quart de ce tracé secondaire est visible aujourd’hui, sous la forme d’une série complexe d’ouvrages en terre et de structures associées. Grosso modo un autre tiers est situé en rase campagne, mais son tracé est invisible. Le dernier tiers se trouve sous des zones urbaines, impossible à fouiller donc. Il convient également que ls dernières campagnes de fouille remontent aux années 1960 et qu'aucun accord n'a été trouvé avec les autorités menkeltiennes pour une reprise de la opération. Ce faisant, la mise au jour des vestiges a été très partielle et limitée.

Sur le plan de l'authenticité du site, L'absence quasi totale du remploi des matériaux, conjugué à une occupation discontinue du site, a permis d'éviter des phases de reconstruction qui auraient pu détruire l'information archéologique. Grâce à une situation de déprise humaine millénaire, à l'absence de remploi des pierres et de reconstructions, les biens et leurs paysages ont gardé un haut degré d'authenticité.

La gestion du site est actuellement assurée par les gouvernements achosiens et menkeltien, mais il est probable que ceux ci délaissent un patrimoine d'une telle nature, surtout compte tenu des tensions politiques latentes entre Velsna et Achos. Cette situation n'est donc pas sans susciter les inquiétudes des instances archéologiques velsniennes, d'autant plus que la distribution des vestiges dans deux pays différents rend particulièrement complexe la surveillance du sud. Des dégradations ont ainsi été constatées à plusieurs occasions, en particulier par des activistes politiques.

Toutes les parties de la fortification sont en théorie protégées par le droit velsnien, mais celui-ci ne s'applique pas sur le territoire achosien et menkeltien, et les vestige ne font par conséquent pas l'objet du moindre classement patrimonial, ou de la moindre loi propre à l'aménagement du territoire et des terrains adjacents aux vestiges. Il existe toutefois des plans locaux produits par les autorités de planification locales, concernant le tracé des fortifications, et qui contiennent des politiques de protection sommaire de manière avérée, dont les moyens se révèlent toutefois insuffisants. Le site est une attraction touristique dont les différents zones, d’une beauté naturelle exceptionnelle, peuvent être mises en danger par divers actes de négligence, dont certains ont été constatés sur place. Des parties du bien sont gérées par plusieurs entités différentes, achosiennes ou menkeltiennes, en ce qui concerne l’accès du public, mais leur plus grand nombre est détenu par des propriétaires privés, ce qui n'est pas sans poser de problème dans le contexte de conservation des vestiges, qui nécessite donc une mise en contact avec un très grand nombre d'acteurs.

Dans les systèmes juridiques menkeltiens et achosiens, le patrimoine culturel velsnien ne bénéficie d'aucune législation profitant à la conservation du patrimoine classé. Celles-ci ne peuvent donc pas assurer la protection, la promotion, la conservation et la valorisation du bien du patrimoine culturel velsnien, à l'exemple de la fortification. Il existe une association de bénévoles et de passionnés, la société de la fortification, dont la mission est de palier à ces divers manquements, mais sa liberté d'action et les moyens qui lui sont alloués ne suffisent pas à garantir l'intégrité du bien archéologique à long terme.
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