16/12/2017
11:45:54
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MinistÚre des Affaires étrangÚres

Le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres est en charge des relations diplomatiques internationales, des demandes de visas, de la reprĂ©sentation de l'État havlandois Ă  l'Ă©tranger et de nombreuses autres missions. Ce topic est ouvert Ă  toutes les nations du monde souhaitant prendre contact avec la FĂ©dĂ©ration d'Havland. Nous leur prions d'adresser leurs missives aux autoritĂ©s compĂ©tentes ci-dessous :
  • Knut Solheim - PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration d'Havland
  • Freyja Nilsen - PremiĂšre ministre
  • Amelia MĂŒller - Ministre des Affaires Ă©trangĂšres
Nous vous prions de favoriser les contacts avec madame la ministre des Affaires étrangÚres. La Fédération d'Havland, qui a récemment décidé de s'ouvrir aux relations internationales, invite les ministres en charge des relations internationales à prendre contact avec notre ministÚre.

Le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres lance son projet de reprĂ©sentation diplomatique Ă  l'Ă©tranger, via la crĂ©ation d'ambassades Ă  travers le monde. Si une nation est intĂ©ressĂ©e par l'idĂ©e de voir une ambassade s’installer dans la capitale havlandoise, Eidvik, nous l'invitons Ă  prendre contact avec notre ministĂšre dans ce topic. Pour ce faire, il suffit d'envoyer ce formulaire accompagnĂ© d'une missive diplomatique Ă  madame Amelia MĂŒller.

[b]Nom officiel du pays :[/b]
[b]Ministre des Affaires étrangÚres :[/b]
[b]Nom du potentiel ambassadeur :[/b]
[b]Nombre de personnes travaillant dans la potentielle ambassade :[/b]

La Fédération d'Havland se réserve le droit de refuser une demande d'ambassade si le pays demandeur est un régime jugé trop répressif ou connu pour un non-respect des droits de l'Homme. Toute création d'ambassade sur le sol havlandois doit se solder par la création d'une ambassade de la Fédération d'Havland dans le pays demandeur.
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Némédie a écrit :
MinistÚre des affaires étrangÚres


Drapeau

Messieurs,

En mon nom personnel, ainsi qu’au du Roi de NĂ©mĂ©die, et du peuple nĂ©mĂ©dien, je vous adresse mes salutations respectueuses.

La NĂ©mĂ©die, dĂ©sireuse de renforcer les liens d’amitiĂ©, de dialogue et de coopĂ©ration entre les deux États, vous fait savoir par la prĂ©sente son souhait d’ouvrir une ambassade nĂ©mĂ©dienne dans votre capitale, de mĂȘme pour vous Ă  Epidion.

Ce geste, emblĂ©matique et porteur d’avenir, constituerait une piĂšce maĂźtresse de l’édifice des relations bilatĂ©rales grĂące Ă  cette prĂ©sence diplomatique on pourrait faire vivre, alimenter et Ă©toffer les Ă©changes culturels, scientifiques, commerciaux et politiques pour accĂ©der Ă  l’établissement d’un partenariat pĂ©renne basĂ© sur la confiance mutuelle et le respect du voisinage.

Nom du potentiel ambassadeur : Gianis Yolopos
Nombre de personnes travaillant dans la potentielle ambassade : 200



Je vous prie d’agrĂ©er, mes salutations distinguĂ©es.

Philippos Adrastos
Ministre des Affaires ÉtrangĂšres de la NĂ©mĂ©die

Fait à Epidion, ce jour, en l’an 2016

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Némédie a écrit :
MinistÚre des affaires étrangÚres


Drapeau

Messieurs, Mesdames

C’est avec une immense joie et un trĂšs fort sentiment d’amitiĂ© que je reçois votre rĂ©ponse favorable Ă  l’établissement d’une mission diplomatique nĂ©mĂ©dienne Ă  Eidvik. Je vous en remercie.

En contrepartie, j’ai l’honneur de vous confirmer que l’ambassade havlandoise en NĂ©mĂ©die sera Ă©tablie dans notre capitale, Épidion, au sein du quartier des reprĂ©sentations diplomatiques. Tout sera mis en Ɠuvre pour accueillir dignement votre corps diplomatique dans un cadre propice au dialogue, au respect mutuel et Ă  la coopĂ©ration.

Dans la continuitĂ© de cet Ă©change prometteur, je souhaitais vous adresser une invitation officielle Ă  vous rendre Ă  Épidion pour une rencontre diplomatique bilatĂ©rale. Une telle visite symboliserait le lancement d’un partenariat durable entre nos deux nations, et approfondirait nos Ă©changes sur les thĂšmes d’intĂ©rĂȘt commun.

Je vous prie d’agrĂ©er, mes salutations distinguĂ©es.

Philippos Adrastos
Ministre des Affaires ÉtrangĂšres de la NĂ©mĂ©die

Fait à Epidion, ce jour, en l’an 2016

3233
Symbole de l'Ambassade

__________________________________________________________


Message de la PremiÚre Ambassadrice de la République du Jashuria

__________________________________________________________

A l'attention de son Excellence madame Amelia MĂŒller, en sa qualitĂ© de Ministre des Affaires EtrangĂšres de la FĂ©dĂ©ration d’Havland

Votre Excellence,

Permettez-moi de vous adresser nos salutations de la part de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria et de ses reprĂ©sentants. Nous tenons Ă  vous fĂ©liciter de votre sortie de l’isolationnisme et sommes heureux de voir que votre nation cherche Ă  rejoindre notre Ă©conomie mondialisĂ©e. Bien que nos nations soient sĂ©parĂ©es par des milliers de kilomĂštres, qu’il est de notre devoir de nouer des relations agrĂ©ables et pacifiques avec les nations qui cherchent Ă  se moderniser et Ă  se mondialiser. A ce titre, il est dans notre tradition que de souhaiter la bienvenue et nos meilleurs vƓux de santĂ© et de prospĂ©ritĂ©.

La TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria a axĂ© sa politique sur le dĂ©veloppement de relations amicales et stables avec les diffĂ©rentes nations du monde. Notre politique mercantile nous amĂšne Ă  nouer des partenariats fiables et solides, qu’il s’agisse de partenariats commerciaux, militaires ou culturels. Nos diplomates, discrets et efficaces, font tout leur possible pour fluidifier et faciliter les relations entre les nations et faire de cette planĂšte un endroit oĂč il fait bon vivre. Nous sommes aussi engagĂ©s auprĂšs de l'Organisation des Nations Commerçantes en tant que membre-fondateur et nous assurons actuellement la prĂ©sidence de cette organisation dĂ©diĂ©e Ă  la mise en place d'espaces de prospĂ©ritĂ© pour ses membres. Nos rĂ©centes opĂ©rations nous ont amenĂ© Ă  Ă©tablir avec les pays du Nazum mĂ©ridional le protocole des Accords de Sokcho, avec lesquels nous espĂ©rons dĂ©velopper pleinement le Nazum mĂ©ridional. Nous avons aussi assumĂ©, pendant plusieurs annĂ©es, la structuration de l’aide humanitaire au Chandekolza, notre proche voisin, qui semble dĂ©sormais se diriger vers la pente ascendante du dĂ©veloppement Ă©conomique.

Notre politique eurysienne est essentiellement basĂ©e sur le commerce et sur la crĂ©ation de partenariats fiables dans le continent. Forts d’une expĂ©rience solide avec les nations de l’Eurysie du sud, nous avons rĂ©ussi Ă  construire, depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, un solide rĂ©seau de partenaires dont la prospĂ©ritĂ© n’est plus Ă  faire. Notre concession portuaire Ă  Kotios nous permet aujourd’hui de tisser des liens commerciaux sĂ©curisĂ©s avec l’ensemble des nations de l’Eurysie tout en assurant le ravitaillement et l’entretien des navires de la rĂ©gion. Nous serions honorĂ©s de compter la FĂ©dĂ©ration d’Havland parmi les partenaires du Jashuria.

A ce titre, nous aimerions proposer Ă  la FĂ©dĂ©ration d’Havland d’accueillir l’une de ses dĂ©lĂ©gations dans le Hall des Ambassadeurs d’Agartha, notre capitale, afin de dĂ©buter des relations diplomatiques sous les meilleurs auspices. Nous serions honorĂ©s de recevoir vos diplomates en notre demeure afin de nous rapprocher, malgrĂ© les kilomĂštres qui nous sĂ©parent.

Dans le mĂȘme temps, afin de pĂ©renniser nos relations diplomatiques et culturelles, nous souhaiterions vous demander la possibilitĂ© d’accueillir sur votre sol une Maison du Jashuria. Ces institutions culturelles, particuliĂšrement rĂ©putĂ©es Ă  l’international, auront pour but de faire dĂ©couvrir notre culture et nos mƓurs Ă  vos citoyens afin de fluidifier nos relations diplomatiques et nos coopĂ©rations futures. Il va de soi que nous accueillerons avec plaisir une institution similaire Ă©manant de votre pays sur notre sol, Ă  titre de rĂ©ciprocitĂ©.

Dans l’attente de votre rĂ©ponse sur les canaux diplomatiques, je reste Ă  votre entiĂšre disposition.

Veuillez agréer, votre Excellence, l'expression de mes salutations distinguées.


Cordialement

Dame Lalana Preecha, PremiĂšre Ambassadrice du Jashuria
Némédie a écrit :
MinistÚre des affaires étrangÚres


Drapeau

Messieurs, Mesdames

Tout d’abord, je vous remercie pour l’aimable courrier que vous venez de m’adresser, ainsi que pour l’intĂ©rĂȘt pour la NĂ©mĂ©die, dans le cadre de vos projets de dĂ©veloppement international, sous l’égide de votre compagnie Havland Airlines.

C’est avec plaisir que je reçois votre proposition d’ouverture de lignes aĂ©riennes entre Eidvik et Epidion ; entre Eidvik et Korion, ainsi que entre Korion et Epidion. Ce devrait ĂȘtre le moyen d’initier des Ă©changes touristiques, Ă©conomiques et culturels trĂšs attendus entre nos deux nations.

Nous donnons donc une suite favorable à votre demande, et vous autorisons, en liaison avec les services des aéroports compétents, à établir ces lignes aériennes.

Par ailleurs, permettez-moi de vous soumettre Ă  notre tour une proposition : celle de connecter Eidvik et la ville d’Ephedra, grande spirituelle et culturelle de la NĂ©mĂ©die ; une liaison qui ouvrirait la ville d’Eidvik vers un nouvel horizon, en lui offrant un accĂšs direct Ă  l’un de nos plus anciens foyers historiques.

Je vous prie d’agrĂ©er, mes salutations distinguĂ©es.

Philippos Adrastos
Ministre des Affaires ÉtrangĂšres de la NĂ©mĂ©die

Fait à Epidion, ce jour, en l’an 2016

logo du ministĂšre

A destination d'Amelia MĂŒller, ministre des Affaires Ă©trangĂšres de la FĂ©dĂ©ration d'Havland

Excellence,

Par la prĂ©sente, le gouvernement que je reprĂ©sente tiens Ă  vous informer que la compagnie aĂ©rienne nationale d'Havland, Havland Airlines, a formulĂ© une demande d'ouverture de lignes aĂ©riennes Ă  destination et au dĂ©part de plusieurs de nos villes dont notre capitale. Si cette demande pourrait recevoir un accord de notre part, Ă  l'exception d'AndĂžya qui, ne disposant pas d'un aĂ©roport international ne pourra pas effectuer de liaisons aĂ©riennes au delĂ  de LĂŒderhaffe qui se situe a moins de 100 kilomĂštres, je dois vous informer qu'elle est soumise Ă  condition. La condition du gouvernement serait simplement la reconnaissance mutuelle sur nos frontiĂšres. Notre rĂ©publique Ă©tant nouvelle, notre tĂąche principale rĂ©side dans notre reconnaissance Ă  l'internationale avant toute autre chose. Nos deux Ă©tats Ă©tant frontaliers, en particulier Ă  proximitĂ© d'AndĂžya et de Leizin, cela me semble ĂȘtre la bonne marche Ă  suivre.

En cas de réponse favorable de votre part, nos autorités aériennes autoriserons le décollage et l'atterrissage d'appareils de la Havland Airlines sur les aéroports indiqués.

Katja Nordström - Ministre des Affaires étrangÚres de la République Fédérale de Nordlig-Kors

HRPNordlig-Kors est issu de la séparation avec un ancien royaume celui de Valkoïnenland aujourd'hui archivé. Il l'était avant que tu arrives il me semble. Cette séparation fait suite à deux épisodes de guerres civiles et deux interventions étrangÚres ayant eu lieu INRP. Raisons pour lesquelles la république est de facto réellement nouvelle est cherche à obtenir avant tout des reconnaissances internationales.
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Missive officielle de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk


18 Avenue des Sanarves,
Starovsk, Empire Constitutionnel de Slaviensk


en-tĂȘte


Sweltana Volkov, Ministre des affaires étrangÚres de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk à écrit :

Missive Ă  l'attention du gouvernement d'Havland.

Salutation,
La FĂ©dĂ©ration d'Havland et au mĂȘme titre que le Second Empire, en tant que nation nouvellement sortie de son isolationnisme diplomatique, se doit, comme une grande majoritĂ© de nations du monde, de disposer d'un rĂ©seau diplomatique solides. C'est pourquoi je vous adresse en mon nom de ministre des affaires Ă©trangĂšres du Second Empire Constitutionnel de Slaviensk la prĂ©sente missive, dans l'optique de briser le froid diplomatique qui rĂ©gnait jusque lĂ  entre nos deux grandes nations, froid qui s'Ă©tait rĂ©sumĂ© par un terrible silence qui se doit de prendre fin. En effet, il doit prendre fin, que se soit au nom de la coopĂ©ration, du dialogue, de la paix, valeurs tant chĂ©ries par notre diplomatie et peut-ĂȘtre la votre, ainsi que par notre doctrine en matiĂšre de politique internationale. Le Second Empire Constitutionnel de Slaviensk vous propose, en mon nom de Ministre des affaires Ă©trangĂšres et au nom de l'Empereur de Slaviensk et Tsar toutes les Slaviensk, de procĂ©der Ă  un Ă©change d'ambassade dans le cas oĂč la diplomatique de la FĂ©dĂ©ration d'Havland respecte les principes d'immunitĂ© diplomatique et d’extraterritorialitĂ© des ambassades. Ces ambassades, en tant que reprĂ©sentation de base pour toute bonne diplomatie mais aussi en tant que garanties Ă©videntes entre Ă©tats permettrait un rapprochement mutuel dont nous sommes convaincus des bĂ©nĂ©fices. Ensuite, je dois dire que le Second Empire Constitutionnel exprime un certain intĂ©rĂȘt pour les Ă©tats de la rĂ©gion dont vous faites partie, notamment en raison du commerce extĂ©rieur du Second Empire, qui tend de plus en plus vers l'Eurysie du nord et de l'ouest, et donc en Manche-Blanche notamment grĂące Ă  nos partenaires Ă©conomiques que sont Teyla, l'Altrecht, Karty et Antares. Cela nous incite Ă  sĂ©curiser ces routes commerciales de plus en plus vitales pour notre Ă©conomie. Une Ă©conomie ayant subit l'an dernier une croissance colossale, que dit-je extraordinaire et Ă  peine croyable car atteignant prĂšs de 40% de hausse du PIB en 2015. Nous vous proposons donc, dans le but d'entretenir cette route qui est pour nous vitale de participer Ă  une rĂ©duction mutuelle du droit d’amarrage Ă  hauteur de 20%. Nous pensons d'ailleurs que vous y trouverez des intĂ©rĂȘts, le Second Empire Ă©tant en pleine croissance et marquant de plus en plus les signes d'une puissance Ă©mergente, sans oublier notre posture gĂ©ographique, qui nous positionne non loin du dĂ©troit gris, dĂ©troit si central dans la gĂ©opolitique est-Eurysienne.
Amicalement,
Je reste Ă  votre disposition pour la suite de cette correspondance.

Que l'avenir nous réserve un échange fructueux.


Signature :
signature de l'Empereur et Tsar de toutes les Slaviensk
MinistÚre des Affaires étrangÚres - Union et Empire des Cités d'Akaltie

De : Cabinet de Madame la ministre des Affaires étrangÚres d'Akaltie
Quartier des Ambassades, Kintan
Union des Cités d'Akaltie - Empire des Cités d'Akaltie

À : Olaf Sensoren - PrĂ©sident-Directeur-GĂ©nĂ©ral de Havland Airlines
Eidvik
Havland


À l'attention de M. Olaf Sensoren, de la compagnie havlandoise Havland Airlines,

Bien qu'il soit relativement inhabituel qu'une compagnie Ă©trangĂšre s'adresse directement Ă  notre gouvernement (en temps normal, vos homologues passent plutĂŽt par les services de leurs États d'origine), nous acceptons de vous rĂ©pondre. L'ouverture de nouvelle lignes aĂ©riennes entre les rares aĂ©roports akaltiens et des pays Ă©trangers est en effet intĂ©ressante, mais la mise en place d'une concurrence envers Akalt'air, notre compagnie nationale, l'est beaucoup moins.

Bien que nous ne craignions pas pour la pérennité du secteur aérien de l'économie akaltienne, nous devrons seulement nous assurer de sa compétitivité. Aussi, nous vous proposons simplement d'instaurer une taxe spécifique qui s'appliquera sur tous les voyages effectués sur les lignes aériennes Kintan-Lahunkal et Kintan-Kopip. Je suppose qu'en temps que PDG, vous comprendrez que l'économie d'une nation ne peut souvent tenir face à la concurrence étrangÚre qu'avec l'appui de son gouvernement, ce que nous opérons.

En rĂ©sumĂ©, l'ouverture des lignes reliant l'Akaltie et la FĂ©dĂ©ration d'Havland vous est tout Ă  fait autorisĂ©e, ainsi que l'extension de l'Ă©ventail de trajets proposĂ©s, mais l'installation de concurrence sur toutes les lignes intĂ©rieures au pays ainsi que reliant l'Union et Empire des CitĂ©s aux États de l'Empire Anticolonial sera taxĂ©e.


Bien cordialement,
Mme Juntan Necahual, Ministre des Affaires étrangÚres de l'Union et de l'Empire des Cités d'Akaltie
Juntan Necahual----------Juntan Necahual
Missive officielle de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk


18 Avenue des Sanarves,
Starovsk, Empire Constitutionnel de Slaviensk


en-tĂȘte


Sweltana Volkov, Ministre des affaires étrangÚres de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk à écrit :

Missive à l'attention du gouvernement de la Fédération d'Havland .

Salutation,
Le gouvernement du Second Empire Constitutionnel de Slaviensk vous remercie, autoritĂ©s de la FĂ©dĂ©ration d'Havland pour avoir acceptĂ© de dĂ©buter des relations diplomatiques simplifiĂ©es et officielles via une ambassade diplomatique. Nous sommes ouverts Ă  toute proposition d'accord de votre part et sommes ouverts Ă  la rencontre que vous nous aviez proposĂ©s, bien que nos services soient lĂ©gĂšrements surchargĂ©s ses temps-ci, nous vous laissons le choix de la date de l'entrevue, le lieu Ă©tant dĂ©jĂ  renseignĂ©. Nous sommes heureux de pouvoir vous rencontrer sur votre territoire. Exceptionnellement, l'Empereur AlexeĂŻ IV se dĂ©placera en personne, ceci Ă©tant gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ© aux Ă©tats alliĂ©s ou trĂšs proches diplomatiquement, sauf si c'est l'Ă©tat concernĂ© qui se dĂ©place lui-mĂȘme. Nos ambassadeurs sont prets et vos locaux Ă©galements, qui se situent Ă  l'avenue des Sanarves, qui est l'avenue oĂč sont disposĂ©es l'ensemble des ambassades Ă©trangĂšres. Cette avenue se situe Ă  l'autre rive du fleuve Sanarva que le palais d'hiver, dans le quartier administratif. Vos locaux sont donc aux cĂŽtĂ©s de ceux d'une cinquantaine d'autres Ă©tats.
Amicalement,
Je reste Ă  votre disposition pour la suite de cette correspondance.

Que l'avenir nous réserve un échange fructueux.


Signature :
signature de l'Empereur et Tsar de toutes les Slaviensk


 photo

À : Olaf Sensoren, PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral de Havland Airlines.
De : Park Seung-Ho, ministre des affaires étrangÚres.


Monsieur,

Il apparaĂźt quelque fois Ă©trange qu’un prĂ©sident d’une compagnie aĂ©rienne contacte le gouvernement d’une nation Ă©trangĂšre pour demander l’ouverture de lignes aĂ©riennes entre deux États souverains et indĂ©pendants, d’autant plus sans qu’une relation diplomatique existe au prĂ©alable entre le royaume du Sud-Kazum et la RĂ©publique fĂ©dĂ©rative du Havland.

De ce fait, le gouvernement de sa majestĂ©, dont j’ai l’honneur de faire partie, souhaite exprimer sa magnanimitĂ©. Si, d’une part, il serait intĂ©ressant pour le royaume d’accueillir des compagnies aĂ©riennes Ă©trangĂšres au sein de notre pays et de nous connecter en mĂȘme temps au rĂ©seau aĂ©rien mondial, il apparaĂźt nĂ©anmoins qu’il est tout d’abord impossible, ou du moins trĂšs difficile, et vous saurez le comprendre, d’entretenir une relation Ă©conomique avec une compagnie sans que notre État possĂšde des relations diplomatiques avec l’État oĂč siĂšge la compagnie. De ce fait, monsieur, le gouvernement de sa majestĂ© se permet de mettre en attente votre demande jusqu’à la mise en place d’une relation diplomatique avec le gouvernement de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rative du Havland. Ceci fait, le gouvernement du royaume du Sud-Kazum n’opposera aucun refus Ă  votre demande.

Monsieur, je vous prie de recevoir l’assurance de ma trĂšs haute considĂ©ration.

Park Seung-Ho, ministre des Affaires étrangÚres.
Seau du ministÚre des affaires étrangÚres et de la souveraineté nationale.

Madame Amelia MĂŒller, ministre des Affaires Ă©trangĂšres

En tant que voisin je trouve normal le fait d'avoir de bonnes relations diplomatiques et cela passe avant tout par les ambassades nous acceptons donc votre proposition d'établir une ambassade sur notre territoire. Je pense que, notre capitale, Destiny est le meilleur endroit pour cela. En échange nous demandons aussi d'avoir notre consulat sur votre territoire en espérant que vous acceptiez.

Maximillien VII d'Azkan, ministre des affaires étrangÚres et de la souveraineté nationale.

Seau du ministÚre des affaires étrangÚres et de la souveraineté nationale.
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À l’attention du Ministùre des Affaires Étrangùres du Havland,

Salutations

C’est avec le plus grand honneur que nous nous adressons Ă  vous, Monsieur le Ministre, en vue d’exprimer notre dĂ©sir de crĂ©er une ambassade officielle dans votre pays.
Nous pensons qu’une reprĂ©sentation diplomatique stable sera de nature Ă  favoriser l’entente entre nos deux peuples sur le plan politique, Ă©conomique, culturel et autre. Nous restons bien entendu Ă  votre disposition pour tout renseignement complĂ©mentaire.

je vous adresse mes salutations respectueuses.



Rodion Kerzhakov
Ministre des affaires étrangÚres


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imageimageimageimageimage<br>imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premiĂšres annĂ©es du conflit sont marquĂ©es par une guerre de positions. D'un cĂŽtĂ©, l'armĂ©e gouvernementale, affaiblie par les dĂ©fections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrĂŽlent une bonne partie de l'est rural mais peinent Ă  Ă©tendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, oĂč les civils paient le prix fort. J'ai rencontrĂ© de nombreux tĂ©moins de cette Ă©poque, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front. Leurs rĂ©cits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au dĂ©but, on se battait encore avec un certain code d'honneur", tĂ©moigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontrĂ© dans un cafĂ© de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thĂ© ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et Ă  mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exĂ©cutions sommaires, les reprĂ©sailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocitĂ©s."<br>Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencĂ© Ă  utiliser des mĂ©thodes terroristes trĂšs tĂŽt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrĂ©es, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systĂ©matique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature mĂȘme du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un dĂ©chirement au sein d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, entre voisins, parfois mĂȘme entre membres d'une mĂȘme famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'Ă©volution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'ĂȘtre purement idĂ©ologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrĂŽlĂ©s par chaque camp, des rĂ©seaux mafieux se dĂ©veloppent. Trafics d'armes, marchĂ© noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance Ă  s'Ă©terniser. La quasi totalitĂ© se dĂ©veloppe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-lĂ , les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette annĂ©e-lĂ , les forces tsaristes commencent Ă  recevoir un soutien extĂ©rieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaĂźt rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et mĂȘme des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment acceptĂ© l'Ă©mancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de dĂ©stabiliser un rĂ©gime qu'il considĂšre comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intĂ©rĂȘts plus prosaĂŻques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pĂ©trole, gaz. Un rĂ©gime tsariste, plus libĂ©ral Ă©conomiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements Ă©trangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiquĂ©s, d'une logistique efficace. L'Ă©quilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrĂŽlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les dĂ©sertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'Ă©vĂ©nement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquĂ©e par un peu prĂšs commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalitĂ© des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la mĂ©thode utilisĂ©e. Pour la premiĂšre fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans diffĂ©rents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquĂȘte militaire sur cet Ă©vĂ©nement. La lecture Ă©tait glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils Ă  se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spĂ©cialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sĂ»r, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont dĂ©veloppĂ©, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprĂȘme pour la patrie et le tsar" devient un idĂ©al vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorĂ©es. C'est juste inhumain. Mais au-delĂ  de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 rĂ©vĂšle surtout Ă  quel point ce conflit s'est radicalisĂ©. On est loin des idĂ©aux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, oĂč tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t Ă©tĂ© recensĂ©.<br><br>Les consĂ©quences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les consĂ©quence sont avant tout militaires. Les armes et matĂ©riels emportĂ©s, 27 chars d’assaut, 36 chars lĂ©gers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes lĂ©gĂšres, bien qu’une demi-douzaine d’hĂ©licoptĂšres de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive gĂ©nĂ©rale.<br>Mais les consĂ©quences psychologiques sont peut-ĂȘtre encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliĂ©es et en colĂšre, durcissent Ă  leur tour leurs mĂ©thodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"AprĂšs 1996, on n'Ă©tait plus dans la mĂȘme guerre", tĂ©moigne le gĂ©nĂ©ral NikolaĂŻ Smirnov, ancien chef d'Ă©tat-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montrĂ© qu'il Ă©tait capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les rĂšgles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux cĂŽtĂ©s notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliquĂ© pour Ă©vite que des personnes soient choquĂ©. Chaque atrocitĂ© justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchĂšre. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu Ă  l'Ɠuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particuliĂšrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extĂ©rieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnĂ©e par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirĂ©s par les forces tsaristes mais en rĂ©alitĂ© fournis et probablement guidĂ©s par des "conseillers" Ă©trangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasĂ©s, l'aĂ©roport et la gare principale dĂ©truits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyĂ© : les tsaristes et leurs soutiens Ă©trangers sont dĂ©sormais capables de frapper au cƓur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visitĂ© ces quartiers bombardĂ©s l'annĂ©e derniĂšre. Dix ans aprĂšs, les traces sont encore visibles. Des immeubles Ă©ventrĂ©s qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues oĂč se dressaient autrefois des Ă©coles ou des hĂŽpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombĂ©es", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employĂ©e dans une bibliothĂšque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisiĂšme Ă©tage. Le missile est passĂ© Ă  deux mĂštres de la fenĂȘtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a dĂ©truit notre appartement, mais on a eu de la chance : on Ă©tait vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dĂšs qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mĂšre. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans la guerre, Ă©levĂ©e dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le plus gros dĂ©gĂąt collatĂ©ral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considĂšrent la guerre comme normale, inĂ©vitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisĂ©e ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front.<br><br>Le rĂŽle trouble des puissances Ă©trangĂšres<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extĂ©rieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcĂ©ment dans le sens souhaitĂ© par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'Ă©quilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'Ă©terniser n'existe que grĂące aux soutiens Ă©trangers.<br>Du cĂŽtĂ© tsariste, l'aide du Slaviensk est dĂ©sormais reconnue, mĂȘme si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dĂ©rangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intĂ©rĂȘts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformĂ©e en guerre par procuration entre grandes puissances, oĂč les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un Ă©chiquier gĂ©opolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur AlexeĂŻ Malkovik, politologue Ă  l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose Ă  voir avec les idĂ©aux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances rĂ©gionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un rĂ©gime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sĂ»r. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir mĂȘme de la nation yashosienne.<br><br>2017 : oĂč en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figĂ© dans un Ă©quilibre instable. Les forces tsaristes contrĂŽlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris Ă  vivre avec la guerre. Dans certaines rĂ©gions, des cessez-le-feu tacites permettent mĂȘme un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs lĂ©gumes sur les marchĂ©s gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui prĂ©fĂšre taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux cĂŽtĂ©s. Mon frĂšre vit en territoire tsariste, ma sƓur ici. On se voit pour les fĂȘtes, on Ă©vite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majoritĂ© de Yashosiens des deux camps se disent favorables Ă  des nĂ©gociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la nĂ©gociation. Du cĂŽtĂ© tsariste, on rĂ©clame toujours la "restauration complĂšte de l'ordre lĂ©gitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sĂ©cessionnistes" et le "retour Ă  l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les gĂ©nĂ©raux, pas les politiques, pas les puissances Ă©trangĂšres qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandĂ© Ă  choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passĂ© une semaine dans un camp de rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la frontiĂšre. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En rĂ©alitĂ©, on est plutĂŽt autour de 15 000, dans des conditions Ă©pouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village Ă©tait pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impĂŽts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dĂ©nonçait personne. Un matin, ils ont commencĂ© Ă  se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, ĂągĂ©s aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aĂźnĂ© refuse d'aller Ă  l'Ă©cole, dit que "ça sert Ă  rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se rĂ©veille en hurlant dĂšs qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amĂšrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingĂ©nieurs, mĂ©decins, artistes, enseignants... et qui traĂźnent leur trauma de camp de rĂ©fugiĂ©s en camp de rĂ©fugiĂ©s.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquĂȘte, une question demeure : qui porte la responsabilitĂ© de cette tragĂ©die ? Qui a dĂ©clenchĂ© cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont tĂȘtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement lĂ©gitimement Ă©lu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisĂ© le pays, plongĂ© la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", rĂ©sume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 Ă©tait lĂ©gitime, issu d'une rĂ©volution populaire contre l'occupation Ă©trangĂšre. Il avait rĂ©alisĂ© des rĂ©formes importantes, modernisĂ© le pays, amĂ©liorĂ© la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique. Leur seule lĂ©gitimitĂ©, c'Ă©tait la force des armes." Bien sĂ»r, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilĂšges avec l'arrivĂ©e du socialisme. Bien sĂ»r, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de lĂ  Ă  prendre les armes, Ă  diviser le pays, Ă  condamner des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă  la guerre... Et puis, il y a la mĂ©thode. Cette utilisation systĂ©matique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformĂ© un conflit politique en boucherie gĂ©nĂ©ralisĂ©e.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allĂ©s beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le vrai visage de ce mouvement tsariste. DerriĂšre les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considĂšre que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans aprĂšs le dĂ©but de cette tragĂ©die, que peut-on espĂ©rer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut ĂȘtre que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter dĂ©finitivement. L'Ă©quilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens Ă©trangers, condamne le pays Ă  un conflit permanent.<br>Il faut nĂ©gocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.<br>Une incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premiĂšres annĂ©es du conflit sont marquĂ©es par une guerre de positions. D'un cĂŽtĂ©, l'armĂ©e gouvernementale, affaiblie par les dĂ©fections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrĂŽlent une bonne partie de l'est rural mais peinent Ă  Ă©tendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, oĂč les civils paient le prix fort. J'ai rencontrĂ© de nombreux tĂ©moins de cette Ă©poque, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front. Leurs rĂ©cits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au dĂ©but, on se battait encore avec un certain code d'honneur", tĂ©moigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontrĂ© dans un cafĂ© de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thĂ© ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et Ă  mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exĂ©cutions sommaires, les reprĂ©sailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocitĂ©s."<br>Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencĂ© Ă  utiliser des mĂ©thodes terroristes trĂšs tĂŽt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrĂ©es, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systĂ©matique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature mĂȘme du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un dĂ©chirement au sein d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, entre voisins, parfois mĂȘme entre membres d'une mĂȘme famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'Ă©volution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'ĂȘtre purement idĂ©ologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrĂŽlĂ©s par chaque camp, des rĂ©seaux mafieux se dĂ©veloppent. Trafics d'armes, marchĂ© noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance Ă  s'Ă©terniser. La quasi totalitĂ© se dĂ©veloppe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-lĂ , les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette annĂ©e-lĂ , les forces tsaristes commencent Ă  recevoir un soutien extĂ©rieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaĂźt rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et mĂȘme des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment acceptĂ© l'Ă©mancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de dĂ©stabiliser un rĂ©gime qu'il considĂšre comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intĂ©rĂȘts plus prosaĂŻques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pĂ©trole, gaz. Un rĂ©gime tsariste, plus libĂ©ral Ă©conomiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements Ă©trangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiquĂ©s, d'une logistique efficace. L'Ă©quilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrĂŽlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les dĂ©sertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'Ă©vĂ©nement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquĂ©e par un peu prĂšs commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalitĂ© des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la mĂ©thode utilisĂ©e. Pour la premiĂšre fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans diffĂ©rents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquĂȘte militaire sur cet Ă©vĂ©nement. La lecture Ă©tait glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils Ă  se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spĂ©cialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sĂ»r, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont dĂ©veloppĂ©, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprĂȘme pour la patrie et le tsar" devient un idĂ©al vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorĂ©es. C'est juste inhumain. Mais au-delĂ  de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 rĂ©vĂšle surtout Ă  quel point ce conflit s'est radicalisĂ©. On est loin des idĂ©aux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, oĂč tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t Ă©tĂ© recensĂ©.<br><br>Les consĂ©quences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les consĂ©quence sont avant tout militaires. Les armes et matĂ©riels emportĂ©s, 27 chars d’assaut, 36 chars lĂ©gers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes lĂ©gĂšres, bien qu’une demi-douzaine d’hĂ©licoptĂšres de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive gĂ©nĂ©rale.<br>Mais les consĂ©quences psychologiques sont peut-ĂȘtre encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliĂ©es et en colĂšre, durcissent Ă  leur tour leurs mĂ©thodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"AprĂšs 1996, on n'Ă©tait plus dans la mĂȘme guerre", tĂ©moigne le gĂ©nĂ©ral NikolaĂŻ Smirnov, ancien chef d'Ă©tat-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montrĂ© qu'il Ă©tait capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les rĂšgles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux cĂŽtĂ©s notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliquĂ© pour Ă©vite que des personnes soient choquĂ©. Chaque atrocitĂ© justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchĂšre. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu Ă  l'Ɠuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particuliĂšrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extĂ©rieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnĂ©e par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirĂ©s par les forces tsaristes mais en rĂ©alitĂ© fournis et probablement guidĂ©s par des "conseillers" Ă©trangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasĂ©s, l'aĂ©roport et la gare principale dĂ©truits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyĂ© : les tsaristes et leurs soutiens Ă©trangers sont dĂ©sormais capables de frapper au cƓur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visitĂ© ces quartiers bombardĂ©s l'annĂ©e derniĂšre. Dix ans aprĂšs, les traces sont encore visibles. Des immeubles Ă©ventrĂ©s qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues oĂč se dressaient autrefois des Ă©coles ou des hĂŽpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombĂ©es", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employĂ©e dans une bibliothĂšque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisiĂšme Ă©tage. Le missile est passĂ© Ă  deux mĂštres de la fenĂȘtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a dĂ©truit notre appartement, mais on a eu de la chance : on Ă©tait vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dĂšs qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mĂšre. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans la guerre, Ă©levĂ©e dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le plus gros dĂ©gĂąt collatĂ©ral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considĂšrent la guerre comme normale, inĂ©vitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisĂ©e ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front.<br><br>Le rĂŽle trouble des puissances Ă©trangĂšres<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extĂ©rieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcĂ©ment dans le sens souhaitĂ© par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'Ă©quilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'Ă©terniser n'existe que grĂące aux soutiens Ă©trangers.<br>Du cĂŽtĂ© tsariste, l'aide du Slaviensk est dĂ©sormais reconnue, mĂȘme si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dĂ©rangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intĂ©rĂȘts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformĂ©e en guerre par procuration entre grandes puissances, oĂč les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un Ă©chiquier gĂ©opolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur AlexeĂŻ Malkovik, politologue Ă  l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose Ă  voir avec les idĂ©aux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances rĂ©gionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un rĂ©gime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sĂ»r. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir mĂȘme de la nation yashosienne.<br><br>2017 : oĂč en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figĂ© dans un Ă©quilibre instable. Les forces tsaristes contrĂŽlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris Ă  vivre avec la guerre. Dans certaines rĂ©gions, des cessez-le-feu tacites permettent mĂȘme un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs lĂ©gumes sur les marchĂ©s gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui prĂ©fĂšre taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux cĂŽtĂ©s. Mon frĂšre vit en territoire tsariste, ma sƓur ici. On se voit pour les fĂȘtes, on Ă©vite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majoritĂ© de Yashosiens des deux camps se disent favorables Ă  des nĂ©gociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la nĂ©gociation. Du cĂŽtĂ© tsariste, on rĂ©clame toujours la "restauration complĂšte de l'ordre lĂ©gitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sĂ©cessionnistes" et le "retour Ă  l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les gĂ©nĂ©raux, pas les politiques, pas les puissances Ă©trangĂšres qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandĂ© Ă  choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passĂ© une semaine dans un camp de rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la frontiĂšre. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En rĂ©alitĂ©, on est plutĂŽt autour de 15 000, dans des conditions Ă©pouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village Ă©tait pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impĂŽts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dĂ©nonçait personne. Un matin, ils ont commencĂ© Ă  se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, ĂągĂ©s aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aĂźnĂ© refuse d'aller Ă  l'Ă©cole, dit que "ça sert Ă  rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se rĂ©veille en hurlant dĂšs qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amĂšrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingĂ©nieurs, mĂ©decins, artistes, enseignants... et qui traĂźnent leur trauma de camp de rĂ©fugiĂ©s en camp de rĂ©fugiĂ©s.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquĂȘte, une question demeure : qui porte la responsabilitĂ© de cette tragĂ©die ? Qui a dĂ©clenchĂ© cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont tĂȘtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement lĂ©gitimement Ă©lu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisĂ© le pays, plongĂ© la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", rĂ©sume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 Ă©tait lĂ©gitime, issu d'une rĂ©volution populaire contre l'occupation Ă©trangĂšre. Il avait rĂ©alisĂ© des rĂ©formes importantes, modernisĂ© le pays, amĂ©liorĂ© la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique. Leur seule lĂ©gitimitĂ©, c'Ă©tait la force des armes." Bien sĂ»r, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilĂšges avec l'arrivĂ©e du socialisme. Bien sĂ»r, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de lĂ  Ă  prendre les armes, Ă  diviser le pays, Ă  condamner des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă  la guerre... Et puis, il y a la mĂ©thode. Cette utilisation systĂ©matique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformĂ© un conflit politique en boucherie gĂ©nĂ©ralisĂ©e.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allĂ©s beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le vrai visage de ce mouvement tsariste. DerriĂšre les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considĂšre que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans aprĂšs le dĂ©but de cette tragĂ©die, que peut-on espĂ©rer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut ĂȘtre que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter dĂ©finitivement. L'Ă©quilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens Ă©trangers, condamne le pays Ă  un conflit permanent.<br>Il faut nĂ©gocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlis
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Royaume de BelgravieDépartement des Affaires étrangÚres du Royaume de BelgravieDirection du Protocole d'EtatNOTE VERBALECaledonia, le 20 Mai 2017
Le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Royaume de Belgravie prĂ©sente ses compliments au MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de la FĂ©dĂ©ration d’Havland et a l’honneur d’informer que le Royaume souhaite Ă©tablir des relations diplomatiques complĂštes avec la FĂ©dĂ©ration d’Havland et ouvrir une Ambassade Ă  Eidvik, capitale fĂ©dĂ©rale.

Conformément aux rÚgles de courtoisie internationale et à la pratique issue des Conventions Eurysienne, le Royaume de Belgravie sollicite :

L’agrĂ©ment pour l’ambassadeur dĂ©signĂ© ci-aprĂšs ;

  • L’autorisation d’ouverture d’une mission diplomatique (Ambassade) Ă  Eidvik ;

  • La confirmation du principe de rĂ©ciprocitĂ©, Belgravie offrant immĂ©diatement l’ouverture d’une Ambassade de la FĂ©dĂ©ration d’Havland Ă  Caledonia.

  • Le MinistĂšre saisit cette occasion pour prier Madame la Ministre Amelia MĂŒller de bien vouloir trouver ci-dessous le formulaire requis, dĂ»ment complĂ©tĂ©.

    Formulaire d’ouverture de mission diplomatique à Eidvik

    Nom officiel du pays : Royaume de Belgravie
    Ministre des Affaires Ă©trangĂšres : Philippe Cavayo, SecrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangĂšres
    Nom du potentiel ambassadeur : Mme Claire de Sornay, ambassadrice extraordinaire et plĂ©nipotentiaire dĂ©signĂ©e (sous rĂ©serve d’agrĂ©ment)
    Nombre de personnes travaillant dans la potentielle ambassade : 26

    • 9 agents diplomatiques (chancellerie, politique, Ă©conomie, dĂ©fense)

    • 7 agents consulaires (visas, Ă©tat civil, protection)

    • 8 personnels administratif & technique

    • 2 personnels de service

    Implantation souhaitĂ©e : Quartier gouvernemental/diplomatique d’Eidvik (rĂ©fĂ©rence immobiliĂšre Ă  convenir avec vos services).
    Ouverture opĂ©rationnelle visĂ©e : sous 60 Ă  90 jours aprĂšs agrĂ©ment et signature de l’échange de notes.

    Réciprocité proposée à Caledonia

    Ambassade de la FĂ©dĂ©ration d’Havland en Belgravie (proposition d’adresse) :
    13, avenue de l'Eurysie, 10010 Caledonia, Belgravie
    — Locaux disponibles sous 45 jours ; facilitĂ©s d’installation, sĂ©curitĂ© et titres d’identitĂ© diplomatiques dĂ©livrĂ©s par le Bureau de la Protection des Missions (BPM).

    Points de contact — Belgravie :

    Direction du Protocole d’État :
    — +157 10 04 09 89 01 (permanence 24/7)
    — protocole@dae.gouv.bg

    Cabinet du Ministre :
    — cabinet@dae..gouv.bg
    — +157 10 04 09 89 07

    Le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Royaume de Belgravie saisit cette occasion pour rĂ©affirmer son entiĂšre disponibilitĂ© en vue d’un entretien bilatĂ©ral entre Madame la Ministre Amelia MĂŒller et le SecrĂ©taire d’État Philippe Cavayo (format visio ou dĂ©placement Ă  Eidvik), ainsi que pour la prĂ©paration d’un communiquĂ© conjoint annonçant l’ouverture rĂ©ciproque des ambassades.

    Le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Royaume de Belgravie prie le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de la FĂ©dĂ©ration d’Havland d’agrĂ©er l’expression de sa haute considĂ©ration.

    signPhilippe Cavayo
    SecrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangĂšres
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