11/05/2017
22:44:45
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

[Némédie-Havland] rencontre à Epidion

7992
Némédie-Havland


rencontre à Epidion



La lumière vive d’un matin de début de mois irradiait à travers les hautes fenêtres du Palais royal, projetant ses rayons clairs sur l’albâtre des colonnes, sur le moelleux des tapis en un salon d’apparat où patientait debout, mains croisées à l’arrière, le roi Andronikos IV en son manteau gris à boutons d’or, bien en face de larges fenêtres ouvertes sur les jardins suspendus. Il faisait doux. On avait le parfum du laurier et de la pierre humide dans l’air. À ses côtés, légèrement en arrière, se tenait Philippos Adrastos, ministre des Affaires étrangères de Némédie, en noir sobre, serrant contre lui un dossier de cuir fauve.

Le roi, l’œil vif en dépit de l’heure encore matinale, se retournait lentement.
« Philippos. Asseyez-vous, je vous en prie. Je voudrais aborder longuement cette venue prochaine du président Knut Solheim et de la ministre Amelia Müller. »

Philippos Adrastos incline la tête respectueusement, puis il s’installe dans un fauteuil bas, à dossier sculpté, décoré d’oliviers stylisés. Il dépose son rapport sur ses genoux, mais ne l’ouvre pas encore, sachant que le roi ne questionnait pas sur la qualité du rapport mais visait une vision, une conversation quasi stratégique, à l’ancienne, entre le souverain et un ministre.

Andronikos IV, silencieusement, fait quelques pas au sein de la pièce, les mains derrière le dos, silhouette inondée de lumière dorée. Il se fige auprès d’un guéridon d’onyx sur lequel repose un vase ancien, némédien, décoré de scènes navales. Il pose l’index sur le bord du vase, le tourne lentement.

« Nous avons vu tant de délégations nous défiler ici, Philippos. Quelles sont les enthousiastes, quelles sont les calculatrices. Mais cette délégation-là… Je ne sais pas pourquoi, elle me semble d’une autre nature. Il y a chez les Havlandois une sévérité presque spartiate conjuguée pourtant à cette chaleur discrète avec laquelle ils nous ont répondu. Cette alchimie est très rare. »

Il tourna la tête vers son ministre.
« Le ton de leur missive… presque… amicale. Tout cela témoigne non seulement d’une diplomatie habile mais d’une volonté de construire. Je crois qu’ils recherchent de vrais partenaires, pas des complices d’un jour. »

Philippos marqua son accord.

« J’ai eu le même sentiment, Majesté. Le président solheim n’est pas un homme de théâtre, il est de ceux qui frappent à froid. Quant à la ministre Müller, elle a bonne réputation en tant que stratège du pouvoir sans les grandiloquences d’un Machiavel. Deux vrais esprits au service du bon sens et de la clarté. On ne peut que leur faire crédit. »

Le roi acquiesça lentement, et son regard s’égara un instant dans l’argent mat du vase qu’il venait de faire tourner sur le guéridon de cœur creux, comme s’il y lisait dans ces spirales de terre cuite les contours incertains d’un monde à venir. Puis, il reprit, d’un ton plus bas, saturé :

« C’est cela, Philippos. Pas des images de surface. Ni des cimes vides de promesses. Il y a en moi l’intime et rare conviction que ces deux-là pourraient être plus que de simples partenaires. Des véritables alliés. Au sens plein du terme. Et qui aujourd’hui peut encore s’enorgueillir d’avoir de véritables alliés ? »

Il se détourna du guéridon, revint vers le fauteuil litière devant son ministre, mais ne se grisa pas tout de suite. Il parlait debout, comme une âme habitée par le fil de son propre propos.

« Nous vivons une époque trouble, mouvante, dangereuse même. Les équilibres sont fragiles, les puissances de plus en plus tendues, et chaque traité reconnu ne serait-ce qu’à la lettre de ce qu’il contient n’est déjà plus qu’un document à chaleur. Il est des tempêtes où l’alliance de façade s’effondre. Seul peuvent se soutenir ceux qui partagent la volonté, la lucidité. Et eux, les Havlandois, possèdent cette lucidité. »

Philippos ouvrit enfin son dossier, mais ne collationna qu’une note en tête.

« Majesté, tout, absolument tout, concourt à cette alliance : tout, les besoins, les atouts, les nôtres, dans cette rencontre celle de faire quelque chose qui aujourd’hui les lie, non pas seulement d’une diplomatie ordinaire mais d’un lien organique, structurel, un lien de deux pays qui, bien que pays différents par leur tempérament et leur histoire, le jour où le besoin surgira, l’un et l’autre agira non pas à même mais dans un même mouvement. »

Le roi s’assit lentement, en posant les doigts joints des deux mains.

« Évidemment que l’intensification de notre coopération avec le Havland est porteuse de promesses économiques. Nos ressources, leurs capacités de transformation. Nos ports, leurs marchandises. Nos impératifs d’excellence, leurs capitaux, leurs technologies. Il y a là une dynamique en elle-même efficiente qui pourrait réduire nos dépendances à l’étranger et contribuer à nous enrober d’un carcan protecteur, avec la perspective de bâtir ensemble des corridors d’échanges stables et non soumis à de tumultueuses pressions extérieures. Des chaînes de valeur, impossibles à ferrailler.

Un instant en silence, alors qu’un éclair de passion l’illumine.

Et sur le plan militaire… là encore, la convergence est évidente. Nos doctrines sont compatibles. Nous ne nous devons pas d’avoir des armées conquérantes, mais dissuasives, réconfortantes, tenaces. Il y aurait, là aussi, entre nous, une logique de défense mutuelle, pour défendre nos deux souverainetés. Ce ne serait pas un pacte imposé par la fatalité de l’histoire, mais une coordination vivante : exercices conjoints, échanges de savoir-faire, et peut-être, demain… la mutualisation de certains moyens. Aspirons à l’excellence. »

Philippos hocha la tête, mais en silence. Le roi reprit, plus assuré, mais égal à lui-même :

« Puis, il y a la géographie. Elle seule, parfois, façonne les sorts politiques. A quoi tient un abécédaire, c’est à peine à un coup d’œil vers la carte. Leur position, la nôtre elles se font écho. Elles s’accouplent. Ce que nous ne pouvons voir, ils le voient. Ce que nous ne pouvons faire seuls, ils le feront à nos côtés. Nos yeux sont tournés vers le sud, les leurs vers le nord. Mais si nous mêlons ces perspectives, alors c’est une vision d’ensemble qui se dessine. Une vision intégrable, résiliente, presque… stratégique au sens premier. »

Et de nouveau il se leva, fit quelques pas vers le mur des fenêtres, se laissant porter lentement sur les hauteurs d’Épidion, d’un vert déplaisant.

« Voilà pourquoi, Philippos, je désire que cette rencontre soit préparée avec toute la rigueur d’un traité de paix, et toute la sincérité d’un serment d’amitié. Aucun flou. Aucune gestuelle creuse de protocolaire. Si nous quelque chose à dire, disons-le d’emblée. Et si nous avons quelque chose à offrir, offrons-le in extenso. C’est le moment d’avancer. »

Philippos se leva à son tour, inspiré :

« Je ferai en sorte que l’improvisation ne soit pas au rendez-vous, Majesté. Ni dans les mots, ni dans les silences. Ils sauront s’ils sont prêts, et nous le serons. Et s’ils doutent, nous donnerons la réponse. »

Le roi sourit un tantinet, sans excessive chaleur, mais avec le regard de ceux qui croient entrevoir une œuvre durable dans un univers précaire.

« Alors allons-y, Philippos. C’est une pierre fondatrice que nous allons poser. Si elle est bien taillée, d’autres viendront s’y appuyer. »

Après ce prolongé entretien feutré, mais décisif, le roi Andronikos IV et le ministre Philippos Adrastos quittaient les hauteurs du palais. L’éclat de la lumière du jour était au désormais bien levé sur Épidion, la ville lavée de lumière tiède et de réflecteurs mordorés. Le vent léger agitait les cyprès et faisait bruire les palmes accrochées au-dessus des colonnades. En bas des marches du palais attendait le cortège royal.

Une procession sobre cependant impressionnante : dix véhicules noirs aux lignes serrées encadrés par des cavaliers de la Garde d’Honneur, armure légère à plumes blanches, deux motards aux couleurs de la monarchie ouvrant la route, un carrosse symbolique vide, halé par quatre chevaux blancs, dans le dernier rang du convoi, attestant une ancienne diplomatie royale aux portes du monde.

Le roi prit place dans la berline officielle, recouverte d’un velours anthracite à passepoils or, tandis que Philippos Adrastos s’installait à ses côtés, l’expression grave mais maîtresse de soi. La procession s’ébranla, descendant les voies de la capitale, saluée par quelques groupes de passants matutinaux qui se signaient, main sur le cœur. Trente minutes plus tard, le convoi passait les grilles ouvragées de l’aéroport d’Épidion, désormais protégé par les contingents discrets de la sécurité. Le tapis écarlate se dépliait sur le tarmac, bordé de soldats en tenue de cérémonie, leurs fusils à baïonnette dressée, tandis que les drapeaux némédien et havlandois croisaient leurs hampe sur leurs têtes.

Ce fut au tour de l’avion gouvernemental havlandois d’arriver. Ses roues frôlèrent le sol avec douceur, et l’appareil roula jusqu’à l’aire prévue. L’instant semblait suspendu dans une discrète solennité, comme si le ciel lui-même retenait son souffle. Lorsque la porte s’ouvrit enfin, c’est d’abord le président Knut Solheim qui posa le pied sur le sol, les épaules droites, le regard clair, suivi de près par la ministre Amelia Müller. Ils descendirent lentement la passerelle, accueillis par une haie d’honneur.

Se tenant à l’égal de sa nation bien-aimée, le roi Andronikos IV avançait au-devant d’eux. Il tendit la main à Solheim avec empressement, puis à Müller, qu’il salua avec une courbette excellemment sincère.

Il déclara avec une voix pleine, grave, posée :


« Bienvenue en Némédie. C’est avec un plaisir immense, et une estime haute, que nous vous accueillons ce jour. »


image
3488
Le bruit des moteurs de l'avion présidentiel déchire le silence habituel de cet aéroport militaire installé en banlieue d'Eidvik. Après quelques secondes, les roues se décollent du sol havlandois, et l'aéronef s'élève dans les airs, dépassant les nuages et évitant la forte pluie qui s'abattait sur le sud-ouest du pays. Le président Solheim est en compagnie de la ministre des Affaires étrangères, madame Amelia Müller, et de la nouvelle délégation de diplomates qui peupleront l'ambassade. Le pilote indique les informations du vol lorsque l'autorisation de se détacher est donnée :

Pilote : "Le vol à destination d'Epidion durera 9h, les conditions météorologiques devraient être en notre faveur. Nous arriverons donc à 7h, heure havlandoise, et à 10h, heure némédienne. Je vous souhaite un très agréable vol, je vous reparlerai demain matin, avant l'atterrissage."

Avion Présidentiel

Knut Solheim avait prévu un vol de nuit pour ne pas avoir le temps de s'ennuyer, à peine les mots du pilote furent prononcés qu'il retourna dans sa salle de réunion et débuta une visioconférence avec le ministre de l'Intérieur et la Première ministre. Elle portait sur une potentielle proposition qui sera faite au gouvernement némédien visant à proposer à leurs citoyens de se rendre sur le sol havlandois avec un unique passeport, sans aucun besoin de demande de visa.

À son retour, il organisa un entretien avec Amelia Müller. La ministre des Affaires étrangères était jadis la personne qui l'avait pris sous son aile et accueilli lors de son arrivée au Parti social-démocrate. En guise de remerciement pour tout ce qu'elle avait fait pour lui, il avait demandé à la Première ministre de la nommer comme ministre des Affaires étrangères, un rôle qui lui correspondait parfaitement. Elle siégeait dans ce ministère depuis seulement un an, et elle avait réussi à nouer des liens diplomatiques avec une nation d'Afarée qui avait organisé une rencontre diplomatique dans sa capitale.

Solheim : "Amelia, que penses-tu de ces gens ? Leur envie de tisser des liens avec notre nation est-elle véridique, ou nous voient-ils uniquement comme une opportunité pour étendre leur influence en Eurysie du Nord ?"

Müller : "Leurs missives me semblaient sincères, je pense que leur intention de créer des relations bilatérales est véridique. Mais ma foi, nous verrons bien une fois que nous serons arrivés en Némédie. Je pense qu'ils seront à l'avenir de bons alliés et d'excellents partenaires commerciaux."

Solheim acquiesce, il lui fait entièrement confiance. Il voit cette rencontre comme une gigantesque opportunité, aussi bien sur le plan économique que culturel, ou encore scolaire. Alors que l'avion indique survoler le Haut-État d'Altrecht, le président de la Fédération retourne dans ses quartiers, et se couche afin d'être prêt pour les longues journées qui s'annoncent.

À 6h du matin, heure havlandoise, il se réveille et enfile un smoking. Son écran indique que l'aéronef gouvernemental survole la Confédération de Qadishapolis, l'arrivée est imminente et le pilote entame une descente progressive. Solheim se tient prêt et arrive dans une salle de réunion alors que la ministre Müller est en train de parler aux 30 diplomates de la future ambassade. Le haut-parleur de la salle crache :

Pilote : "Arrivée prévue dans 30 minutes, atterrissage imminent, merci de regagner votre place et de vous attacher."

Après 9h15 de vol, les roues de l'avion foulent le sol némédien, les passagers se détachent. Après avoir roulé sur quelques centaines de mètres, l'aéronef se stoppe sur le tarmac, et la porte s'ouvre. Solheim descend de l'avion, droit comme un militaire au garde-à-vous. Il descend les escaliers, s'avance et croise le regard du roi Andronikos IV qui s'approche de lui. Il lui adresse une révérence, et lui serre la main. La ministre Müller le suit, et salue à son tour le roi. Après que Andronikos IV leur souhaite la bienvenue en Némédie, le président lui répond.

Solheim : "Je vous remercie, Votre Altesse, pour cette très aimable invitation. Vous nous en voyez comblés d'honneur."

Solheim et Andronikos IV qui se serrent la main.
2096
Le roi Andronikos IV, après avoir croisé le regard de Solheim et celui d’Amelia Müller, marqua un léger sourire solennel puis leva la main exaucée en invitation.

« Je vous prie, faites-moi l’honnneur de me suivre. »

Sous une colonne de voitures aux couleurs passées mais élégantes, la délégation havlandoise quitta de discrète escorte le tarmac. Les rues d’Epidion, baignées d’une lumière laiteuse de matin encore prime et douloureuse, étaient en train de s’éveiller lentement tandis que les voitures officielles, sur la large et profonde avenue dont l’arrière est flanqué de cyprès et celui qui court à l’avant de platanes tricentenaires, glissaient sans bruit sur le pavé. Les drapeaux némédien et havlandois flottaient à l’aplomb des murs comme s’affalaient ensemble des passants matinaux qui se tenaient là, l’un au détour de la rue, l’autre au coin d’une maison, curieux, saluant du regard ou d’un mouvement de tête le cortège officiel.

Au bout d’un vingtaine de minutes, les voitures passèrent les belles portes de fer forgé du palais royal d’Epidion, un bâtiment imposant mais très raffiné en marbre blanc et à toiture d’ardoise bleue nuit, avec ses colonnades antique. Les lourdes portes de bronze et d’ivoire s’ouvrirent lentement sur la grande cour du palais.

Le roi fut le premier à descendre de l’un des véhicules et se rendit auprès du président havlandois alors que les diplomates commençaient à émerger peu à peu. Avec la même calme dignité, il les conduisait jusqu’à l’entrée principale encadrée de colonnes et de statues d’anciens rois. En une fois dans la salle d’entré, vestibule d’honneur, sous la coupole peinte de fresques figurant les grandes alliances de la Némédie, Andronikos IV fit un temps station et tour à tour vers ses invités.

« Bienvenue dans le Palais royal d’Epidion, résidence de tous les rois némédiens depuis l’an 982, ici où tant de souverains, d’alliés, de diplomates et même parfois d’ennemis ont été accueillis. Ici où naissent les paix, où se nouent les alliances et où se scellent dans la pierre les décisions qui ont forgé notre peuple. »


Il marqua un temps d’arrêt, ses yeux se posant avec soin sur le visage de Solheim, puis sur celui de la ministre Müller, et poursuivit d’un ton sincèrement chaud :

« En premier lieu, nous tenons à vous voir ici le mieux installé possible. Ce lieu vous est d’ores et déjà ouvert. Y a-t-il quelque chose que vous désiriez en particulier ? Un verre d’eau ? Un café, un thé ? Voulez-vous prendre le temps de vous restaurer avant d’attaquer ces échanges ? »
526
Le Président observe le palais royal d'un air fasciné, l'architecture némédienne n'a rien a voir avec ce que l'on peut trouver en Havland. Le bâtiment dans lequel on les accueillais était sublime, et les hôtes si accueillant. Le plus beau palais de la Fédération est sans aucun doute celui du Président, d'une architecture typique havlandoise Perdu dans ses pensées, Solheim revaint à ses esprit lorsque sa majesté lui proposa de se restaurer. Il lui répondit avec douceur :

Solheim : "C'est très aimable de votre part altesse mais nous avons eu de quoi nous restaurer dans notre avion. Peut-être plus tard, je vous remercie."
4654
Le roi Andronikos IV, inclinant légèrement la tête en signe d’assentiment à la réponse du président Solheim, maintenait un sourire serein et respectueux.

« Bien sûr, cela ne pose aucun problème, Excellence, mais si vous éprouvez un besoin quelconque, en tout temps petit rafraîchissement, instant de repos, ou tout autre souhait inavouable de cela, il n’y a aucune mauvaise grâce à en faire état. »

Il effleura alors du geste l’un des fauteuils autour de la grande table ovale, dont les dimensions démesurées en noyer de la meilleure qualité aux sculptures délicates étaient encore tout imprégnées des reflets de quelque scintillante clarté, où quelques verres d’eau juste perdue avaient été déposés.

« Pour nous mettre à l’aise, plaçons-nous là, si cela ne vous incommode pas. »


Dans un cérémonial simple mais solennel, chacun prit place dans la pièce dans un silence total tandis qu’un rayon de soleil filtrait au travers des imposantes baies vitrées en venant effleurer les dorures de la coupole, par un contraste bienvenu rendant presque animées les fresques. Le Roi posa un instant les paumes sur la table pour signifier une attention partagée, puis, sans s’en détourner, après un moment d’hésitation du reste perceptible, se mit à présent nettement à parler :

« Avant toute chose, je souhaite d’abord vous remercier vous, Président Solheim, et vous, Madame la Ministre Müller, pour votre présence ici, à Epidion. C’est un honneur pour la Némédie de vous accueillir, et plus encore de pouvoir enfin ouvrir un dialogue amorcé, direct, constructif avec votre pays. »

Puis il marqua une petite pause, avant de reprendre d’un ton pourrait-on dire mieux plus ferme mais toujours cordial :

« Nos deux nations, il est vrai, sont éloignées géographiquement. Mais cela ne doit jamais faire obstacle à la volonté. Notre volonté est claire : avec la Fédération d’Havland nous voulons construire une relation, stable sur le long terme, car fondée sur la confiance, les échanges et la complémentarité. »

Andronikos IV s’approcha alors de lui et posa sobrement devant ses yeux un petit dossier relié dont un assistant fit également circuler la même version vers les représentants havlandois.

« La Némédie est dotée de quelques-unes des ressources d’Eurysie, de certaines matières premières que vous avez relativement en abondance. En contrepartie, notre pays dispose d’une multiciplité de richesses énergétiques et minières, qui, pour votre Fédération, pourraient constituer un intérêt stratégique. Nous avons pris la liberté d’en faire une première présentation. »


commerce
Rhodium

Iridium

Rhénium

Uranium

Plutonium

Or

Argent

Cuivre

Fer

Zinc

Nickel

Chrome

Titane

Cobalt

Terres rares (Yttrium, Néodyme, etc.)

Béryllium

Manganèse

Diamants

Saphirs

Rubis

Émeraudes

Painite (une des pierres les plus rares au monde)

Pétrole

Gaz naturel

Gaz de schiste

Charbon

Ergol (carburant spatial)

Hydrogène naturel

Gisements géothermiques

Thorium

Pièces d'automobile

« Nous croyons en la possibilité d’une complémentarité, d’une couplage harmonieux et créateur de valeur de nos économies. Que diriez-vous donc d’explorer dès maintenant la voie d’un accord commercial bilatéral structuré, juste et évolutif ? »


Puis, le roi Andronikos IV, prenant sa voix soucieuse, mais toujours mesurée, s’exprima alors ainsi :

« Qu’il me soit donné de souffler une chose supplémentaire, que je crois à la fois essentielle et fondamentale, c’est que nous ne sommes pas ici pour vous enjôler, ni pour faire des promesses que nous ne tiendrons pas ; mais bien pour poser les jalons d’un rapport limpide, loyal, solide, et surtout sincère. »

Il redressa lentement la tête, alors ses yeux se remettaient à croiser Solheim.

« Le commerce n’est pas que chiffres, contrats, cargaisons ; il est aussi et peut-être d’abord, un langage. Celui de la confiance. C’est par les accords que les nations commencent à se connaître, à se respecter, à se bâtir ensemble. Et c’est justement dans cet esprit-là que nous vous proposons d’unir aujourd’hui les ressources de nos pays, non seulement pour le bénéfice d’un, ou de l’autre, mais dans un rapport d’échanges, réciprocité et prospérité commune. »

Il marqua une pause, comme pour laisser le temps à ses mots de se poser, avant d’ajouter d’une voix douce, presque plus confidentielle :

« Nous avons longuement travaillé sur ce que pourrait être un partenariat havlando-némédien. Les savoir-faire industriels et technologiques de vos entreprises, alliés à notre socle énergétique et minéral, pourraient donner naissance à de réelles perspectives : dans l’aéronautique, le naval, les batteries de nouvelle génération, les infrastructures, les technologies vertes. Pas seulement en matière de matière, mais d’avenir. »


Il tourna lentement une page du dossier, laissant apparaître un encart intitulé Perspectives de coopération technologique et énergétique.

« A une époque où le monde est chaotique, où les alliances traditionnelles ne sont pas à l’abri de l’effritement, pourquoi ne pas partir de l’avant, ensemble, entre deux nations libres, souveraines, qui n’ont rien à prouver, mais beaucoup à construire ensemble ? »


Un instant en suspend dans les grands bras de ce fauteuil renaissance, le roi reprit son souffle, ajouta tranquillement :

« Je suis ouvert à vos priorités, vos besoins. Et si vous songez qu’il s’agit d’un geste sincère, d’une initiative qui mérite d’être menée ensemble. »

Le roi termina sa proposition après avoir livré à l’intention du président Solheim, un regard à la fois franc et cordial, expliquant par un silence respectueux le temps laissé à la réponse des convives.
1649
Le Président Solheim écoute avec patience le roi qui s’exprime quant à sa volonté de nouer des relations économiques avec Havland. Il est extrêmement intéressé par toutes ses propositions alléchantes. Havland possède néanmoins des ressources similaires à celles proposées par Sa Majesté. La Fédération dispose de nombreux puits de pétrole, de grandes réserves de gaz, ainsi que de nombreux autres minerais. Il est cependant convaincu de pouvoir y trouver son compte.

Solheim : "Je vous remercie, Votre Altesse. Cette volonté que vous manifestez d’établir des liens économiques solides avec notre nation est très appréciée, et naturellement réciproque. Nous partageons une ambition commune d’échanges. Cependant, nombre des produits que vous proposez sont également disponibles en Havland."

Il avait également préparé une liste mentionnant les différentes ressources naturelles prêtes à l’exportation en Némédie. Elle comprenait quinze éléments, qu’il avait prévu de présenter à Sa Majesté lorsque serait abordé le sujet des échanges économiques. Après une brève réflexion, il décide de remettre au roi la liste des produits qui l’intéressent.

Ressources naturelles

    ⛽ Énergies fossiles
  • Pétrole
  • Gaz naturel

  • ⛏️ Ressources minières
  • Fer
  • Cuivre
  • Nickel
  • Zinc
  • Titane
  • Or (en petites quantités)
  • Graphite
  • Terres rares (en exploration)

  • 🌲 Ressources forestières
  • Bois d’œuvre (sapin, pin, bouleau)
  • Pâte à papier
  • Biomasse forestière

  • 🐟 Ressources marines
  • Poissons sauvages (morue, hareng, maquereau, lieu noir et saumon)
  • Fruits de mer (crabes, crevettes, coquilles Saint-Jacques)

Solheim : "Votre Altesse, parmi toutes les ressources naturelles que vous possédez, nous sommes particulièrement intéressés par le rhénium, le béryllium, le cobalt, le rhodium, le plutonium, l’uranium et l’ergol. La Fédération est également tentée par de l’or et des pierres précieuses, mais en quantités limitées, afin de développer notre industrie du luxe."
3772
Avec un léger hochement de la tête bienveillant et un sourire qui s’illumine sur le visage, le roi Andronikos IV accueillit les paroles du président Solheim.

« Nous sommes bien entendu disposés à répondre à vos préoccupations, Monsieur le Président, parfaitement bien en phase avec nos propres intérêts. Le rhénium, le béryllium, le cobalt, le rhodium et même l’ergol que nous extrayons encore à faible échelle mais avec des technologies parfaitement maîtrisées sont présents dans nos gisements, certains en zone de montagne, d’autres en profondeur, derrière nos sous-sols orientaux ».

Il marqua bien un temps de pause, le temps d’attendre le contre-point d’importance qu’il cherchait, puis s’avança tout de même :

« L’uranium et le plutonium sont bien malgré tout encadrés par nos règles d’exploitation on ne peut plus strictes chez nous, et nous restons ouverts à envisager une exportation encadrée dans le cadre d’un protocole aux effets pacifiques, et en vue d’utilisations énergétiques et/ou davantage scientifiques, pour l’or et les pierres précieuses qui, même en nous permettant de développer un petit peu nos propres productions, montrent bien que l’on a ici bien des talents en matière d’industrie du luxe, qui sont autant d’instances amies où nous souhaiterions assurer que le partenariat bien conduit permettrait à l’économie régionale de sortir d’un certain marasme. »

Il fit une pause, puis assura :

« D’ailleurs, permettez-moi de vous dire que de notre côté, un certain nombre de vos ressources maritimes particulièrement votre poisson, la morue, le maquereau, le hareng, et aussi le saumon et les fruits de mer ont un grand intérêt pour la Némédie, dont le marché intérieur est demandeur et où il existe une tradition culinaire faisant usage heureux de ces apports, et nous aimerions aborder avec vous la possibilité d’initier un protocole d’importation régulier pour ces produits. »

Le roi esquissa un sourire, se redressant :

« Je vous propose donc que nous déterminions les fondements d’un pacte némédo-havlandois de nature commerciale prenant appui sur nos besoins respectifs, prévoyant des tarifs préférentiels, une logistique adaptée à la géographie de nos deux pays, ainsi qu’un mécanisme de réévaluation semestrielle garantissant l’équilibre des intérêts. »


Il marqua une brève pause, comme pour laisser place à une réflexion qu’il tenait à partager :

« Mais au-delà des échanges commerciaux, je souhaite aborder avec vous un autre aspect que je crois tout aussi fondamental : la culture et les relations humaines. »


Il leva les yeux un instant vers le ciel au dessus des verrières, puis reporta son regard sur ses interlocuteurs :

« Nos peuples ne se connaissent pas encore. Et cela constitue une richesse à découvrir, à explorer. C’est pourquoi la Némédie souhaite la création d’un pacte culturel entre nos deux nations, afin de favoriser les échanges touristiques et universitaires, de faire mieux connaître nos patrimoines respectifs, de favoriser les jumelages de villes, les festivals croisés, et plus largement de multiplier les rencontres humaines. »

A ce moment-là, le roi s’inclina légèrement vers l’avant, d’un ton plus direct, mais tout aussi apaisé :

« De manière très concrète, pour amorcer cette dynamique, nous pourrions bénéficier, et c’est maintenant tout aussi possible, de certaines mesures immédiates qui stimulent la mobilité des personnes. Il pourrait s’agir ainsi de la réduction du prix des billets d’avion pour les voyageurs entre les deux pays par accords entre les compagnies aériennes respectives, de la simplification des formalités de visa pour courts séjours touristiques ou éducatifs, du développement de circuits touristiques communs ou de la mise en valeur de nos résultats respectifs dans les salons internationaux du voyage. »

Puis, d’un ton plus enjoué :

« Nous pourrions également envisager, mais cela demanderait plus de temps, un programme de bourses croisées permettant à des étudiants, des artistes, des hommes de science, de se rendre dans l’autre pays. C’est non seulement un pas vers l’autre, mais un pas vers notre avenir. »

Il reprenait une voix un peu plus calme, pour conclure :

« Je l’admets, un tel double partenariat économique et culturel pourrait bien poser les bases d’une solide et nourrissante relation entre notre deux peuples. Nous avons à nous apporter, non seulement de quoi vivre et travailler, mais aussi nos expériences, nos attaches, nos valeurs, notre vision du monde, etc. »


Il ferma doucement le dossier avec un geste ample :

« Qu’en pensez-vous ? »
2943
Solheim écoutait son homologue s'exprimer, ses propositions étaient toutes très intéressantes. Ils semblaient avoir une vision commune de la diplomatie et de l'économie. Le gouvernement havlandois souhaitait également aborder certains des projets énumérés par le roi ; il était ravi de ne pas avoir à débattre, tout coulait de source.

Solheim : "Je comprends que vos ressources soient limitées en ce qui concerne le rhénium, le béryllium, le cobalt, le rhodium et l’ergol. Si vous le souhaitez, notre nation est prête à investir dans votre secteur minier afin d'aider à une extraction à plus grande échelle. En échange de ces investissements économiques, nous serions intéressés à l'idée de recevoir une petite part de vos ressources extraites. Je vous laisse méditer cette offre."

La Fédération d'Havland avait de grands projets, 64 % de la production énergétique était issue des barrages hydroélectriques, des éoliennes ou encore des panneaux solaires. La production d'énergie était cependant insuffisante, d'où la raison pour laquelle le Président souhaitait acquérir de l'uranium. Le plutonium n'avait pas une aussi grande importance ; il servirait pour des projets d'exploration spatiale, ainsi qu'à développer la radiothérapie dans le domaine de la santé.

Solheim : "Naturellement, je comprends vos inquiétudes. Cependant, ces ressources n'ont pour vocation que de servir dans le domaine de la médecine, de la recherche spatiale, et du développement de l'énergie nucléaire, pour ce qui est de l'uranium."

Il marque une pause, avant de reprendre sur ce qui est de l'intérêt manifesté par Sa Majesté au sujet du poisson havlandois, ainsi que de sa proposition de pacte économique.

Solheim : "Notre poisson est en effet de première qualité. Je comprends qu'il suscite votre intérêt : il est la base de l'alimentation havlandoise, il constitue le socle culinaire de notre nation. En ce qui concerne ce pacte havlando-némédien, nous ne pouvons qu'accepter. Je suis convaincu que les effets économiques seraient bénéfiques à nos deux nations. Je vous propose par ailleurs un abaissement des droits de douane de 30 % sur les denrées alimentaires, et de 20 % sur les voitures et machines agricoles."

Le sujet de la culture, du tourisme et des échanges universitaires est celui qui intéressait le plus le Président. Il est convaincu de l'importance de ce genre de partenariats culturels et linguistiques.

Solheim : "Cette idée me réjouit. J'allais justement vous proposer par la suite la création d'un programme d'échange universitaire. J'avais l'idée de créer un jour une agence internationale des échanges universitaires, regroupant divers pays, et la Némédie est un bon point de départ. Je contacterai à mon retour le Président Directeur Général de Havland Airlines afin de négocier une baisse des tarifs des billets d'avion. Nous pouvons effectivement, en parallèle de cela, revoir nos droits d'entrée sur les territoires de nos deux nations. La Fédération d'Havland possède un système de 6 couleurs, chacune permettant une entrée différente en Havland. Je propose de vous obtenir l'autorisation d'entrée de type bleu turquoise, qui garantit le droit d'entrer sur le territoire havlandois avec la possession d'un passeport, et permet de séjourner dans le pays pendant la durée souhaitée sans avoir besoin d'un visa. Ce privilège pourrait être le même pour les citoyens havlandois désirant se rendre en Némédie, et améliorerait nos tourismes respectifs."
7440
Avec une certaine lenteur et gravité, le roi Andronikos IV dans un premier temps suivit avec attention les propositions du président Solheim, à la fois satisfait de la concordance des vues, des intérêts et des propositions. Puis d’un ton fort solennel, il remit sa réponse :

« Monsieur le Président, nous accueillons avec une vraie reconnaissance lucide vos offres d’investissements sur notre secteur minier. On peut envisager que des entreprises havlandoises viennent chez nous, régulées à nos normes environnementales et sociales, participer à l’exploitation et au développement de nos ressources stratégiques. »

Il fit se rejoindre les mains, dépassant sa réserve pour s’exprimer avec plus d’entrain :

« Et en retour, il serait bien légitime que la Fédération d’Havland obtienne une part des ressources extraites, proportionnelle à un pourcentage déterminé par des experts communs, dans un esprit de coopération gagnant-gagnant. »

Après un temps de silence, avec une certaine majesté dans la voix, il poursuivit :

« Je me permets donc de vous proposer un Accord commercial »

Accord Commercial

Article I - Accès et exploitation des ressources naturelles

La Némédie accueille sur son territoire des entreprises havlandoises pour l’extraction, le raffinage et la valorisation des ressources minières et énergétiques (rhénium, cobalt, or, rhodium, etc.). Ces entreprises bénéficieront d’aires d’accueil industrielles réservées sous contrôle environnemental et juridique némédien.

La Fédération d’Havland permettra simultanément l’établissement d'entreprises némédiennes sur la côte et les ports du Havland pour l’exploitation des ressources halieutiques, des ressources maritimes et des énergies renouvelables en mer. Des quotas de pêche préférentiels et des droits d’accès portuaires seront négociés pour le compte d’opérateurs némédiens sous agrément.

Article II - Avantages tarifaires et facilitation logistique

Une réduction de 35 % implicite sera faite sur les droits de douane pour les échanges bilatéraux concernant les produits tirés de ces secteurs.

Une exonération partielle des impôts sur les bénéfices des entreprises étrangères partenaires est accordée dans les 5 années de leur implantation à condition de respecter les normes-environnementales et sociales locales.

La création conjointe de deux plateformes logistiques permettant le stockage, la transformation et l’acheminement rapide de ces marchandises stratégiques.

Article III - Coopération technique et personnel local


Chaque entreprise implantée devra s’assurer qu’au moins 60 % de son personnel reste d’origine locale, avec un engagement de former ses cadres techniques sur place.

Des programmes de formation professionnelle conjoints seront financés dans les secteurs de la géologie, de la pêche durable, de la mécanique portuaire et logistique industrielle.

Article IV - Clause d’amitié économique


Les deux parties reconnaissent que cet accord n’est pas que d’ordre économique et fonde une relation de confiance et de solidarité régionale, conditionnant l’établissement de pactes sectoriels supplémentaires dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la recherche et de la sécurité.

Le roi prit un instant pour se taire. Il laissa son regard serein passer de son ministre des Affaires étrangères au président Solheim. Plus doucement, il ajouta :

« Mais ce partenariat économique, aussi profond soit-il, doit être de traduction humaine, culturelle, vivante. Non pas seulement chiffres et ressources, mais peuples. »

Il se leva lentement et, de sa main ouverte, fit un geste vague et lointain :

« Je vous propose donc de signer un Accord culturel, qui soit à la fois à la mesure de la jeunesse vivante de nos deux nations et de la dignité de nos héritages. »

Accord culturel et de mobilité

Article I - Circulation culturelle et touristique

Les ressortissants havlandois et némédiens pourront voyager entre les deux pays pour tous séjours touristiques, académiques ou professionnels d’une durée inférieure à 90 jours sans être obligatoirement titulaire d’un visa.

Les compagnies aériennes et maritimes des deux États s’engagent à réduire de 50 % le coût des billets pour les jeunes de moins de 26 ans, les étudiants, les professeurs, ainsi que pour les artistes reconnus.

Article II - Échanges éducatifs et universitaires

Les universités némédiennes et havlandoises mettront en place un programme de mobilité croisée, dans le cadre duquel des bourses bilatérales seront ouvertes aux étudiants de licence, de master et de doctorat.

Les diplômes délivrés par des institutions publiques d’enseignement supérieur seront reconnus mutuellement, dans le respect des référentiels nationaux.

Des chaires mixtes et des programmes de recherche conjoints seront créés dans les domaines de l’histoire, des sciences maritimes, de l’archéologie, de la linguistique et des énergies durables.

Article III - Coopération culturelle et patrimoniale

Chaque État se dotera sur son territoire d’une Maison de la Culture consacrée à l’autre nation, réunissant la possibilité de l’apprentissage linguistique, de la présentation artistique et du dialogue interculturel.

Les musées nationaux, les compagnies théâtrales, les orchestres et les maisons de cinéma pourraient recevoir des financements conjoints pour la réalisation d’expositions, de tournées et de coproductions.

Article IV - Clause de fraternité

Les parties rappellent que cette coopération culturelle s’inscrit dans le cadre des principes de la reconnaissance mutuelle, de la diversité et du dialogue, et qu’elle constitue le soubassement caché, mais important, d’un futur commun.

Le roi, avec plus de mesure, les mains en prière, le ton devenu haut :

« Car si l’économie bâtit les ponts, la culture les fait vivre. Monsieur le Président, faisons de cette alliance un modèle d’efficacité, mais aussi un espace de respiration partagée entre nos peuples. »

Le roi Andronikos IV, ayant terminé sa déclaration sur l’accord culturel, assura le silence autoritaire et ému d’un moment solennel, baissant un instant la tête avant de la relever lentement comme pour signifier que la suite relèverait d’une gravité accrue, et d’un registre encore plus solennel.

Son regard se fit plus incisif, son timbre plus serré :

« Monsieur le Président, si nous avons parlé d’économie, de savoir, de culture, il nous reste à évoquer ce qui protège tout cela : la sécurité. »

Il se redressa puis, d’un ton martial, mais empreint de la même gravité royale, ajouta :

« Nous vivons dans un monde incertain, où s’affrontent des forces parfois brutales de déstabilisation. Je vous propose donc un Pacte de Défense Mutuelle. Non pas contre quiconque, mais pour défendre ce dont nous avons convenu de bâtir ensemble. »


Pacte de Défense Mutuelle Némédo-Havlandois

Article I - Défense commune

La Némédie et la Fédération d’Havland s’engagent mutuellement à s’apporter assistance militaire, logistique et diplomatique dans le cas où l’un des deux États se trouverait l’objet d’une agression armée par une puissance étrangère ou par une force paramilitaire soutenue par un État tiers.

Article II - Coopération stratégique

Les deux pays harmoniseront régulièrement leurs stratégies de défense maritime, aérienne et cybernétique. Des exercices militaires conjoints auront au moins lieu une fois tous les deux ans au sein des territoires respectifs, dans un esprit d’interopérabilité et de préparation.

Article III - Allègements tarifaires dans l’armement

Les industries de défense némédienne et havlandoise bénéficieront d’une réduction de 40 % dans le cadre de la vente réciproque de matériels militaires, à condition que ces derniers soient destinés à la défense nationale ou aux missions conjointes agréées par les deux parties.

Article IV - Clause de solidarité renforcée


Dans le cas d’un conflit ou d’une menace majeure, les deux États s’accordent à convoquer dans un délai de 48 heures un conseil militaire bilatéral, en vue d’un déploiement rapide des forces et d’une réponse coordonnée.

Le roi marqua une brève pause, puis son ton devint solennel, presque cérémoniel :

« Et afin que ce pacte soit rendu effectif, non symbolique, je propose enfin que nos deux pays mettent en place des bases militaires réciproques de nature défensive sur leurs territoires respectifs ouvertes à l’accueil de troupes alliées, de centres de commandement communs et de formations spécialisées. »

À la fin de son propos, le roi plaça les mains jointes sur la table avec une dignité pleine de rigueur et d’espoir :

« Monsieur le Président, ce jour, nous n’avons pas seulement construit un pont entre deux nations, nous avons déterminé les conditions mêmes de l’avenir commun économique, culturel, sécuritaire. Si vous acceptez ce partenariat qui se veut global, puisse l’histoire admettre qu’en ce jour, à ce moment, se tient un jalon de paix forte, de véritable fraternité, de projet partagé. Alors qu'en dites vous ? »
Haut de page