
Le Président Solheim, ainsi que la Ministre des Affaires étrangères, Amelia Müller, attendaient l'arrivée de ses homologues à l'Aéroport International Eidvik Karl Allembaum (EKA). Un tapis rouge avait été installé, et de nombreux journalistes et citoyens havlandois attendaient derrière des barrières. Plusieurs militaires assuraient la sécurité de la zone d'atterrissage et d'arrivée de l'Empereur ainsi que de sa délégation. Solheim les observait en silence, droit comme un piquet. Puis il se voute et demande à la Ministre des Affaires étrangères :
Solheim : "On enchaîne les entrevues diplomatiques, la sortie de notre isolationnisme n'aura pas pris de temps... Tu les vois comment, eux, Amelia, quel est ton ressenti ?"
Müller : "Honnêtement ?"
Il hoche la tête.
Müller : "Je ne sais pas trop, mais j'avoue que leur dernière missive m'a un peu énervée. C'est dingue l'estime qu'ils ont de leur Empereur... Et puis je n'ai pas beaucoup apprécié le fait qu'elle me dise qu'on avait l'immense honneur d'accueillir l'Empereur, et qu'il s'agissait d'un très grand privilège... Je ne sais pas ce qu'elle sous-entendait, mais ça m'a un peu énervée. Encore heureux qu'il se déplace, il est chef d'État. Je ne comptais pas organiser une visite avec un petit diplomate... Enfin bref, je ne vais pas tirer de conclusions hâtives sur ce gouvernement dont je n'ai jamais eu l'occasion de connaître plus dans les détails, nous verrons bien."
Solheim laisse un petit temps, il pense.
Solheim : "J'ai interprété cela de la même manière, mais tu as raison, attendons de voir. S'ils ne deviennent pas nos meilleurs amis, j'ai bon espoir que nous en fassions de bons partenaires commerciaux. Diplomatie rime avec économie, Amelia, il est temps de nouer des relations commerciales avec des nations étrangères, c'est dans notre intérêt."
Elle acquiesce d'un hochement de tête. Un adjudant accourt vers le président, se met au garde-à-vous, le salue et l'informe de l'arrivée imminente de l'avion gouvernemental des Slaves.
Adjudant : "Herr Präsident, la tour de contrôle a donné l'autorisation à l'aéronef de l'Empereur Slavis d’atterrir. Leur arrivée est imminente, regardez."
L'avion gouvernemental se rapproche de l'aéroport, puis se pose sous les yeux du Président et de sa plus proche ministre. Ce dernier perd de la vitesse, et roule sur la piste après quelques minutes à freiner sur le bitume enneigé de la piste. Knut Solheim se redresse, vérifie que le tapis rouge est toujours là - sait-on jamais - puis observe l'aéronef rouler sous ses yeux. Le stress est palpable chez lui.
Solheim : "Garde à vous !"
On entend les bottes des militaires claquer sur le sol, et leurs mains contre leurs cuisses. Ils se trouvent à un mètre des bords du tapis rouge, par centaines. L'avion continue de rouler, et s'approche du président et de la délégation havlandoise. Avec une précision chirurgicale, l'aéronef se place de façon à ce que la porte colle parfaitement avec le tapis. Cette dernière s'ouvre, et le président aperçoit l'Empereur.