11/05/2017
22:27:45
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Code Communautaire / Karty, rencontre à Dzyun Tovli

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Azniv Isagholian

Au sein du Code Communautaire une question déchainait toutes les passions. Une missive inattendu était tombé sur le bureau des diplomates Lav P'iri. Elle était de la part d'un empire Eurysien, le Saint Empire de Karty, et elle prit de cours toutes les Communautés membres de l'institution. Une procédure spéciale avait été déclencher et des débats houleux eurent lieux. Plus que houleux puisque des armes et des menaces ont été brandit. Comme d'habitude avec les Communautés. Au final, un terrain d'entente a pu être trouvé, car malgré les différences idéologiques entre Karty et les Communautés les plus puissantes, les bénéfices sont bien trop grands. Diplomatiquement, économiquement et politiquement, toutes les Communautés et leurs représentants se sont vite rendu compte de la plus-value qu'il y aurait à développer des liens amicaux avec un empire aussi puissant.

Il avait ensuite fallu désigner quelqu'un comme représentant officielle, ainsi que des diplomates conseillés. Encore une fois les dissensions furent vives, mais un accord a pu être trouvé. Une certaine Azniv Isagholian allait présider la rencontre. Affilié au Code Communautaire via la Communauté de promotion et de défense du modèle communautaire, elle fait également et notamment partie de la Communauté des nomades saisonniers arméniens de la vallée du Nvart, qui est une des Communauté les plus puissantes du pays, mais également une des plus modérer ou des plus en accord avec l'image qu'ils se font du pouvoir Kartien. Un diplomate affilié aux Communautés libertaires, un aux Communautés communistes et un aux Communautés de droite réactionnaire allait l'accompagner lors de cet entrevue.

Toute une cérémonie d'accueille avait été prévue pour recevoir le plus joyeusement et le plus humblement possible les diplomates Kartien. À leur arriver à l'aéroport international, ils allaient être accueilli par Azniv Isagholian qui allait les accompagner sur la place de la victoire, situé en plein centre de Dzyun Tovli. Une fois là-bas, les Kartiens vont expérimenter quelques traditions des Quatre Vallées en s'adonnant à une danse traditionnel géorgienne, ainsi qu'une dégustation de vin arménien, de loukoums turcs et de nougats blancs persans.

Exemple de représentation que les Kartiens allait voir.
La suite il allaient la passer dans un des bâtiments discret appartenant au Code Communautaire. Protégé au maximum par les forces armées lié au Code Communautaire, car cette rencontre pourrait pousser les groupes contre-communautaires à passer à l'action...

Lieux de la rencontre.
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Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty


Chancelière Angèle Orlovski a écrit :Je ne sais que guère penser de cette entrevue, je ne sais que guère penser de ce pays, je ne sais que guère penser tout court. Quelques heures plus tôt de cela j'étais à la Chancellerie, traitant ça et là une affaire tantôt économique tantôt politique et même parfois diplomatique, désormais me voilà empruntée d'un vol à destination d'un pays dont j'ignore la quasi-totalité des us et coutumes. Aussi il se trouve que m'accompagne le diplomate Uzkaï, peut-être en sait-il plus sur ces "Quatre Vallées" ? Peu importe après tout, les analystes affirmaient que ce serait de tout repos, aucune contrainte à l'horizon, j'espère qu'ils ne sont pas en tort. Ce n'est pas sur le fil du rasoir que j'appréhende tout ceci, c'est avec calme que tout bon diplomate fait prévaloir ses qualités en toute et n'importe quelle circonstance.
Chancelière Angèle Orlovski-"Dis-moi Itami, que penses-tu de l'événement qui se défile à l'horizon ?"
Grand Ambassadeur Itami Uzkaï-"Ma foi il est inutile de s'inquiéter, les rapports démontrent que les Quatre Vallées sont une réunion d'états qui n'arrivent pas à s'entendre entre eux. Qui plus est nous avons quelques longueurs d'avance ne serait-ce que par expérience, de plus nous avons le luxe de déplacer nos pièces en premier, et enfin les obligations diplomatiques sont envoyées dans leur camp étant donné qu'ils nous reçoivent et non l'inverse. Il n'est que futilité de trop s'attarder, pose donc ces documents et prends du repos, une telle activité est un luxe en notre profession"

Chancelière Angèle Orlovski a écrit :Est-ce donc de l'insouciance ou du réalisme ? Jamais je n'ai pris autant à la légère une entrevue, il ne faudrait pas que cela se retourne contre nous. Peu importe, nous arrivons dans quelques minutes, je n'ai plus le temps de m'interroger sur ce qui va s'en suivre.
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L'accueille d'Isagholian et de ses collègues fut simple, un serrage de main, un échange de commodité, des sourires forcés parfaitement exécuté. Pas de presse, présente sur place, pas de sollicitation extérieur, ils paraissaient être en présence de passager ordinaire. Le jeu d'acteur diplomatique devait être parfait. Les diplomates Lav P'iri constatèrent que les Kartiens effectuèrent ce travail avec perfection, selon les critères informels voulu par la profession. Azniv remarqua que la tension était quand même palpable chez ses camarades. Les Kartiens, eux, paraissaient à l'aise et détendu. Était-ce de la condescendance, de l'arrogance ou du professionalisme ? Elle n'en savait rien. Quitte ou pas, les protagonistes prirent place dans les voitures qui allaient les emmener sur la place de la victoire.

Une rencontre d'une telle ampleur sur son sol était une première pour l'institution, qui commence tout juste à se stabiliser après la guerre civile des années 90. Pour cette occasion exceptionnelle, la sécurité avait été renforcée autant que le Code Communautaire le pouvait, mais aucun des diplomates Kartiens et Lav P'iri n'étais à l'abri d'être pris dans un guet happant. Les ennemis du Code était nombreux, et même certaines Communautés voyait d'un mauvais œil l'arrivé de ses étrangers. Tout le monde espérait que les ressources mobilisées allaient suffire à la sécurité de tout le monde. Azniv n'avait pas eu le temps de trop s'inquiéter, puisqu'ils étaient déjà arrivés à destination.

Comme prévu, les distractions et l'étalage de la culture des Quatre Vallées eurent lieu dans une ambiance joyeuse et euphorique. Les représentations artistiques et le buffet étaient à la disposition de n'importe qui souhaitant regarder où y participer, si bien que des centaines de personnes se rassemblèrent sur la place pour faire la fête. En réalité, tout était parfaitement calculé par la Communauté des fêtes et les Communautés pour la préservation des coutumes et traditions. Le but était d'impressionner les Kartiens pour mieux négocier par la suite. La petite fête improvisée dura une demi-heure et les diplomates Kartiens paraissaient être heureux d'assister à ses spectacles nouveaux pour eux. Certains s'impliquèrent, d'autres restait en retrait, mais tout le monde passait un bon moment.

Toutes les bonnes choses ont une fin et les diplomates Lav P'iri escortèrent les Kartiens vers le bâtiment où la rencontre allait avoir lieu. Pour l'instant, tout se déroulait pour le mieux et aucun incident n'a eu lieu. En-tout-cas, si c'était le cas Azniv et ses camarades n'étais pas au courant. Les diplomates s'installèrent dans une pièce relativement grande mais simple, plus fonctionnel qu'autre chose. Ce n'était pas non plus une salle de réunion grise et blanche comme en Eurysie, mais ce n'était pas non plus un grand palais royal digne de l'empire Xin. La diplomate principale des Quatre Vallées lança la discussion.

"Sachez que nous sommes ravis et impatients de démarrer cette rencontre que nous espérons prolifique. Pouvons-nous vous offrir un petit verre, de l'alcool, de l'eau, autre chose ? "

Elle enchaînement instantanément.

"Nous souhaitons rentrer tout de suite dans le vif du sujet. Dans votre chaleureuse missive, vous avez parlé de potentiels accords économiques. Très bien, mais qu'entendez vous par là ? Que souhaiteriez-vous obtenir de cette rencontre ? "
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
Cette entrevue sortait des normes, ne serait-ce que par l'état hôte. Un pays qui, semble-t-il, n'a point exercé sa diplomatie depuis longues années par des problèmes intérieurs. Nonobstant les deux diplomates Kartiens furent assez surpris de cet accueil pourtant si chaleureux, changeant réellement de certains événements. L'occurrence débutait sous des festivités, à l'accoutumée l'on fait ceci après l'événement en lui-même s'il s'est bien passé. Mais non, les Quatre Vallées montraient une amitié avant toute chose. La délégation Kartienne, bien que très peu nombreuse, nota ce geste symbolique. Composée de la Chancelière, d'un ambassadeur et de quelques interprètes ou subalternes, en réalité tous des militaires en civil. En effet le caractère divergent et instable du pays a rendu obligatoire la présence d'hommes entraînés. Ils n'étaient point armés non, mais ils assuraient tout de même une sécurité pour les deux figures d'Itami et Angèle. Lorsqu'ils prirent enfin place, des rafraîchissements furent proposés, Itami sera le premier à parler.


Grand Ambassadeur plénipotentiaire Itami Uzkaï du Cercle des Six mandaté au secteur Nazuméen, représentant du Saint Empire de Karty

Grand Ambassadeur Uzkaï: Ma foi nous serions gré de goûter à une de vos spécialités, si vous nous le permettez, nous vous laissons l'art du choix.

La Chancelière inspira un grand coup, expulsant ce stress accumulé, et pris de suite la parole. Elle parlait d'une manière chaleureuse, mais diplomatique. Aucune émotion négative ne s'échappait, son caractère diplomate lui valait bien son poste.

Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Orlovski: Excellences, permettez-moi avant tout de communiquer les sincères remerciements du Saint Empire de Karty et de sa majesté le Tsar Stanislas I. En outre, nous avons compris que votre patrie n'avait point l'habitude d'accueillir les occurrences diplomatiques depuis un fort long moment déjà. Nous sommes véritablement honorés d'être ceux qui sont invités à partager votre table pour la première fois depuis des années.
Le Saint Empire de Karty possède une doctrine diplomate fort particulière. En effet cette dernière consiste à éviter d'intégrer toute organisation internationale. Cependant, dans ce monde où la diplomatie devient une nécessite, nous optons pour notre diplomatie du cas par cas. Ainsi nous dialoguons avec tout état s'il est en accord, là est la raison de cette entrevue. Nous souhaitons établir avec vos autorités une base solide de relations cordiales, le commerce en est un bon pilier. Je vous fournis ici un document illustrant les ressources primaires Kartiennes, s'ajoutent une expertise dans les domaines de l'industrie, par le groupe automobile Steinhart notamment. Nos besoins eux, se résument foncièrement à des ressources nucléaires pour alimenter nos centrales, et les minerais nécessaires à la construction d'armements militaires comme le tungstène (simple exemple). Qu'en dites-vous, madame ?
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Un des assistants d'Isagholian prit la parole dans le but de répondre à l'ambassadeur Uzkaï.

"Nous pouvons vous proposer un petit verre de ჭაჭა (Tchatcha). Vous verrez, sa haute teneur en alcool nous permettra de parler avec moins de filtres."

Il lâcha un sourire moqueur et ses collègues eurent un petit rire béat. Les serveurs arrivèrent promptement avec les verres remplis du breuvage interdit. C'est le moment que choisit Isagholian pour reprendre la parole.

"Par votre intermédiaire, nous honorons et nous saluons le tsar Stanislas I. Nous adorerions savoir ce qui vous fait croire que nous n'avons pas de relations diplomatiques depuis fort longtemps ? Je ne me rappelle pas avoir fait allusion à cela. Enfin, bref, votre doctrine diplomatique vous honore, avoir la justesse d'esprit et le courage de dialoguer avec "n'importe qui", c'est admirable. Mais je le rappelle, nous ne sommes pas un Etat à proprement parler. Seulement une institution qui cherche à défendre nos modes de vie et nos cultures singulières face aux impérialismes étrangers et aux dictateurs intérieurs. Une fois ceci préciser, nous souhaiterions savoir ce que vous souhaitez nous vendre, ne passez pas par quatre-chemins. De notre côté, nous avons de nombreuses ressources naturelles que nous exploitons, transformons (ou pas) et vendons au plus offrants. Nous produisons également beaucoup de bien agricoles, ainsi que des vêtements, du textile, du tissus avec des prix défiants toutes concurrencent. Êtes-vous potentiellement intéressé par quelconques de ses biens ? "

Elle prit son verre, trempa légèrement ses lèvres sans quitter des yeux la diplomate Kartienne. Puis elle posa son verre, le regarda et lança un regard de défi à ses amis.
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
Voyant la boisson présentée, les rires conviviaux et les invitations à boire, les Kartiens comprirent assez rapidement la haute teneur en alcool de ces boissons. Il fallait donc trouver le juste milieu entre goûter légèrement et s'alcooliser gravement. Itami fut cependant quelque peu surpris, la Chancelière avait présenté ce que le Saint Empire pouvait fournir, tout comme le fait Isagholian, mais cela ne ... convenait pas ? "Outrepassons" se dit-il, "je vais me contenter de reformuler". Tout en portant le verre à ses lèves, l'ambassadeur prit la parole.


Grand Ambassadeur plénipotentiaire Itami Uzkaï du Cercle des Six mandaté au secteur Nazuméen, représentant du Saint Empire de Karty

Grand Ambassadeur Uzkaï: Il est évident que nous nous sommes renseigné sur votre institution avant de la contacter, le minimum nécessaire tout de même. Nos rapports ont démontré un certain isolationnisme, pour certaines raisons que nous n'avons pas cherchées je vous l'accorde, sans aucun doute sont-elles historiques. Nous vous remercions quant à vos appréciations sur notre diplomatie, il est bien normal de converser avec l'ensemble de l'échiquier géopolitique, ce n'est point quelques différences culturelles qui peuvent importer. Nonobstant je me permets de recentrer le sujet, qui n'est point celui que j'évoque.
Etudiant vos propositions, le Saint Empire de Karty serait gré d'importer du bauxite ainsi que du tungstène, deux ressources utiles pour la fabrication d'armements divers. Concernant une éventuelle exportation Kartienne sur vos terres, je risque de fortement paraphraser la Chancelière Orlovski. Considérant votre forte production agricole et minière, je pense assurément que les secteurs secondaires et tertiaires sont plus intéressants dans votre cas. Nous possédons une expertise certaine dans l'industrie lourde et automobile. Le groupe Steinhart produit de toutes les gammes de voitures, en passant de la classique berline noire au hummer tout terrain jusqu'à des camions de transport performant.
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Isagholian sentait qu'elle avait réussi à piquer l'égo de l'ambassadeur. En le faisant répété de la sorte, elle l'avait enclin à être plus souple dans les négociations. En effet, un sentiment d'urgence l'avait sans doute envahi. Il ferait, inconsciemment, tout pour partir le plus tôt possible. De plus, sa fonction l'empêchait de s'énerver ouvertement, donc en faisant consciemment cette erreur, elle ne prenait pas le risque de mettre fin aux négociations. Toutefois, elle n'était pas naïve et considérait avec respect les diplomates Kartiens. Au moins, un des deux avait sans doute remarquer le petit stratagème, alors elle pensa qu'il fallait redoubler d'efforts pour tourner les négociations à son avantage.

"Ne vous vexez pas pour si peu voyons. Nous nous posions simplement la question."

Elle laissa un blanc. Puis, elle continua la discussion.

"Je vais aller à l'essentiel. Vous avez sans doute autre chose à faire. Nous vous proposons l'exclusivité sur la moitié du surplus de production de nos mines de bauxite et de tungstène, en échange, nous souhaiterions obtenir des garanties. Nous aimerions que le Saint-Empire de Karty reconnaisse très officiellement le Code Communautaire comme seule institution légitime à gouverner les Quatre Vallées. De plus, nous aimerions obtenir des garanties de sécurité de la part de votre empire en cas d'agressions extérieur ou intérieur à l'encontre du Code Communautaire. Finalement, oui, nous sommes disposés à ouvrir un marché dans notre pays pour l'entreprise Steinhart. Toutefois, les débouchés seront certainement restreints dans notre pays pour une entreprise privée comme celle-ci. Une autre question importante nous taraude. Est-ce que cette entreprise produit de l'équipement militaire ? Si c'est le cas, nous pouvons être intéressées."

"Nous souhaiterions aussi préciser certains points. Concernant la bauxite et le tungstène, nous souhaiterions savoir si vous voulez faire venir certains de vos ingénieurs dans le but d'aider les nôtres à améliorer nos procédés de productions et/ou la capacité de nos usines pyrométallurgiques ? Ou alors vous nous laissez nous occuper de la production seules ? De plus, nous souhaiterions savoir si vous souhaitez obtenir le minerai brut ou le minerai transformé ? "

Elle laissa ses questions en suspens comme pour jauger la réaction de ses interlocuteurs. Elle continua ses précisions.

"Nous aimerions apporter une autre précision en ce qui concerne le transport de ses matières vers la Karty. Son assistant tendit un document aux diplomates Kartiens. Comme vous pouvez le constater, le transport du tungstène ne pose aucun problème, nous n'avons qu'à descendre le fleuve Alasania jusqu'à la capitale ; l'aéroport pourra ensuite s'occuper de livrer le minerai vers Volkingrad. Pour la bauxite, il y a un très gros problème. Pour aller de la mine à l'aéroport de Dzyun Tovli, il faut emprunter des routes dangereuses en altitude et qui sont, pour la plupart des routes de terres. Le temps de livraison sera ainsi très lent..."
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
A l'accoutumée, les diplomates Kartiens et Kartiennes ne sont pas d'origine à se troubler facilement, tout en particulier la Chancelière Orlovski. Pourtant, à l'écoute des dires du "diplomate" dénommé Isagholian, l'atmosphère sembla changer drastiquement. En effet, la Lav P'iri venait de doucement snober le Grand Ambassadeur Uzkaï, qui resta impassible. Il posa son verre d'une lenteur oppressante, effaçant son sourire d'antan. Cependant il ne répondit pas, non bien au contraire. Si les membres du Cercle des Six étaient tenus d'être courtois, diplomates et chaleureux, la Chancelière elle, elle ne l'était pas. Cette dernière fut étonnée d'apercevoir un changement si soudain, enfin peu importe se dit-elle. La pièce était devenue bien trop chaleureuse pour de telles provocation, et la Chancelière ne pouvait pas laisser couler sur ce point. Les râles bavards et accueillants furent vite remplacés par des mots froids, à l'image des steppes Kartiennes. Angèle prit la parole, d'une voix tranchante mais pas moins diplomate.


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Orlovski: Je tiens sérieusement à vous remercier, Dame Isagholian, pour votre exposé... d'une longueur que je saurais apprécier. Permettez que je revienne à vos propos, il ne faudrait guère contaminer la qualité de nos échanges par de quelconques incompréhensions.
Premièrement nous avons votre demande de reconnaissance officielle, du Saint Empire de Karty sur le Code Communautaire comme seule institution légitime à gouverner les Quatre Vallées. Je m'interroge, Excellence, je m'interroge. Une telle faveur n'est ni un don ni un geste de gratuité, cela se mérite par des relations diplomatiques stables, ordonnées, réciproques et ancrées dans le temps. Nonobstant au risque de vous surprendre, nos deux états ne se connaissent que réellement depuis quelques vulgaires minutes. Comprenez que Volkingrad ne prend nullement un engagement aussi lourd sous le simple partage d'une boisson, ainsi qu'un échange de quelques ressources minières. Vous nous présentez cela comme un prélude nécessaire à des échanges économiques ? Allons, soyons sérieux.
Pour couronner le tout, votre demande de garantie militaire que je qualifierais... d'infondée. Décidemment, nous voguons sur les mers des intempéries et des étonnements. Vous qui quémandez un export de vos ressources, vous qui exigez pâlement une défense militaire, vous qui voulez de nous tous les avantages que vous pourriez en tirer, tout cela dans le même discours ? Encore une fois, soyons sérieux voulez-vous ? Vous allez même jusqu'à nous demander une défense des agressions extérieures... et intérieures ? Nécessairement, cela implique une menace, intérieure donc, par vos concitoyens, semble-t-il. Par dessus le marché vous souhaiteriez que nous reconnaissions une institution, elle qui n'est pourtant pas même capable de régner sans attiser les convoitises de la révolution ? Si tantôt le peuple exprime son mécontentement, c'est tantôt que votre légitimité n'est pas réellement fondée, hélas.
Ne vous vexez pas pour si peu voyons, je ne fais que vous répondre, je vais aller à l'essentiel, vous avez sans doute autre chose à faire. Car il est vrai que si nous avons conjointement convenu de cet événement, c'est bel et bien que nous n'avons point le temps de l'entreprendre. Je vais donc, à l'instar de vos revendications personnelles, être directe. L'Armée Impériale ne se déploie point comme une milice privée, encore moins pour la sécurisation de quelques caisses de bauxite. Si vous souhaitez une protection militaire Kartienne, sans qu'elle soit réciproque, il va falloir amener le tout d'une autre manière j'en ai bien peur.
J'en viens donc à la réelle base de cette entrevue, les volets économiques. Le Saint Empire de Karty est dans la possibilité d'acheter votre bauxite et votre tungstène, cependant ce n'est point un besoin urgent. Si vous pensez réellement que nous dépendons de votre acceptation, je suis au regret de vous dire que ce n'est pas le cas. Ainsi si ces sujets vous conviennent toujours, veuillez clarifiez vos demandes quant à l'acheminement de ces ressources et matières. Le tout doit être présenté sérieusement et de manière structurée, nous ne sommes point au souk, Excellence. Nous attendons de nos interlocuteurs une régularité et assiduité diplomatique constante.
Enfin j'en viens au groupe automobile Steinhart, qui ne semble pas vous intéresser étant une entreprise privée. Non, si vous cherchez les industries militaires Kartiennes, c'est au gouvernement, que je représente au demeurant conjointement avec le Tsar Stanislas I et la Ministre de la Défense Valkaryne, qu'il faut vous adresser. Auparavant, la production d'armements était entre les mains de l'Ordre Oruzhiya (ou bien de son autre nom la Kartian Weapon Company), une entreprise privée. En ces jours, cette entreprise n'en est plus une, elle est sous le giron total de l'Etat Kartien.
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Isagholian semblait déçu. Son plan n'avait pas marché, au contraire, il avait eu l'effet inverse. La chancelière était d'une rare pertinence, il fallait le reconnaître. Mais elle était surtout d'une rare violence dans ses propos. C'est sans doute l'effet de leur supériorité, les Eurysiens ont visiblement intériorisé leur supériorité industrielle jusqu'à ne plus s'en rendre compte. Comme si cela les rendais meilleurs et plus juste. Au contraire. Enfin bref, peu n'importe, elle devait désormais se retirer un moment de la discussion pour laisser ses collègues apaisées les petites tensions qui ont commencé à se créer. Iels le savaient et allaient répondre au Kartiens chacun leur tour. Tedore Saakashvili en premier. Akca Akkaya en second. Arsalan Behdad en dernier.

"Nous allons reprendre vos propos point par point dans le but de dissipé les malheureux malentendus qui se sont immiscés dans notre, jusque-là, amicale discutions. Premièrement, nous reconnaissons notre erreur. La diplomate Isagholian ne vous a point expliquer toute la porter de nos propositions. Celles-ci ne sont pas définitives et donc par définition elle peuvent être négocié, pas besoin de les recevoir comme si vous veniez de recevoir une lettre de Carnavale vous annonçant des bombardements imminents sur Volkingrad.

Nos propositions avaient deux buts précis, jauger votre réaction et vos intentions en venant ici, comprenez nous, nous ne vous faisons pas encore confiance. De plus, elles ont été volontairement surréalistes, car elle représente l'aboutissement ultime de nos relations et non des propositions qu'il faudrait accepter et appliquer dans la foulée. En-tout-cas, l'aboutissement de nos relations du point de vue de nos intérêts, nous ne pouvons pas connaître les vôtres, c'est pourquoi nous vous demandons de les formuler à votre tour. Notre but en vous dévoilant nos intérêts les plus poussés vis à vis de vous est on ne peut plus simple. Nous souhaitons être parfaitement transparents et honnêtes avec vous, car nous sommes réellement disposées à développer des relations complexes et riches avec votre Empire.

Ceci étant dit vous devez maintenant comprendre plus aisément nos positions pour cette entrevue. Nous souhaitons que nos deux partie joue cartes sur table, face visible, dans l'optique de facilité nos échanges plus tard. C'est aussi pourquoi nous vous avons, en toute franchise, nous vous avons dévoilé nos difficultés structurelles vis à vis de nos infrastructures de transports et nos faibles infrastructures minières. Nous aurions pu vous dire que vous auriez deux fois plus de tonnes de minerais que ce que nous pouvons produire et le temps que vous vous en rendiez compte le deal serais déjà en votre défaveur. Mais nous avons fait l'inverse, car nous croyons en nos relations. Est-ce une erreur ? A vous de nous le dire.

Ah oui et j'oubliais, nous ne sommes pas un Etat."


Saakashvili en avait déjà marre de cette rencontre. En plus d'être en présence de collègues qu'il détestait au plus au point, il devait faire face à des colons qui les prenaient, lui et sa patrie, pour un ramassis d'abrutis, alors que de fait, personnellement et les Communautés qu'il représentait, était tout à faire apte à collaborer avec le Saint-Empire de Karty qui était en adéquation idéologique avec eux. Pas comme ses tocards de gauchistes majoritaires au sein de Code Communautaire. Enfin, il laissa la parole à ses collègues, de toute façon, il n'avait pas le choix.

"La garantie militaire n'est, avec tout le respect que nous avons pour vous chancelière Orlovski, pas ce que vous pensez. Comme dit précédemment, celle-ci fait partie de nos objectifs à obtenir de notre relation et en aucun cas une proposition déplacée.

Une fois cela clarifié, laissez moi mieux vous expliquer nos réflexions. Une alliance défensive sur le long terme entre nos deux nations est importante pour nous, car nous sommes isolées diplomatiquement et vous n'êtes pas sans savoir qu'au Nazum et dans le monde les Etats qui nous menaces directement ou indirectement forme une liste longue comme mon bras. Soyez rassuré, une puissance telle que la vôtre nous épaulant pour notre défense serait un atout considérable et plus personne n'oserai nous attaquer de front.

Nos ennemis intérieurs ne sont pas notre population, ne nous insulter pas ainsi. Il ne s'agit en aucun cas de révolution, mais de réaction. Pour votre gouverne, la révolution, c'est nous, le Code Communautaire et nos ennemis nous épuise avec leur guérilla depuis une dizaine d'année. Ses ennemis sont des Etats, des mafias et des gangs, souvent soutenus par des organisations ou Etats étrangers, pour les plus puissants d'entre eux. Ils sèment la terreur partout dans notre beau pays depuis bien trop longtemps, c'est pourquoi nous cherchons, à plus ou à moins long terme, des alliés qui pourrais nous aider dans notre entreprise de stabilisation interne. Vous devez maintenant mieux comprendre pourquoi nous vous demandons également une reconnaissance officielle de notre institution. Cela affaiblirait de fait le soutien qu'ils reçoivent de la part de puissances étrangères. Nous ne vous demandons pas ça à la légère. Et nous savons très bien que cela a un prix et nous sommes prêts à le payer. Mais sans propositions et sans mises à nu de vos intérêts dans la région, notre démarche à l'air, je le conçois, totalement hors-sol et ridicule.

De toute façon, obtenir ses accords avec vous est notre but à long terme et vous êtes tout à fait disposé à les refuser avec respect. Pas besoin de paniqué de la sorte."


Akkaya avait eu du mal à contenir l'énervement qu'elle avait contracter à l'encontre de la chancelière Kartienne. Tout ce qu'elle représentait faisait partie de ce qu'elle méprisait. Le capitalisme décomplexé, l'impérialisme misérable, le mépris insupportable, mais elle devais rester diplomate. C'était son rôle et il était d'importance. Elle avait légèrement sévi, mais elle était tout de même satisfaite de sa prise de parole.

"Pour revenir aux choses plus technique, j'aimerais m'adresser à l'ambassadeur Uzkaï qui a été légèrement écarté de la discussion à tort. Je m'excuse de ce fait Monsieur l'Ambassadeur. Nos échanges économiques seraient en effet matières premières contre matières secondaires, voire tertiaires. Ainsi, le groupe Steinhart peut venir sur notre territoire sans problème en cas d'accord signer aujourd'hui. Le problème réside ailleurs. Ils ne pourront pas s'implanter comme dans n'importe quel pays. Chez nous, le groupe devra signer des accords directement avec les Communautés pouvant assumer une telle logistique et un tel partenariat technologique. Nous, nous ne pouvons que vous accorder l'autorisation d'ouvrir un marché sur notre territoire et c'est ce que nous faisons.

De plus, et en lien avec nos précisions sur notre logistique interne, notre réseau d'infrastructures de transport (vois ferrer, routes, aéroport) est très peu développer ce qui par conséquent freinerai la croissance d'un potentiel marché de l'automobile pour Steinhart et freinerai la vitesse de livraison de potentielles minerai et donc cela impacterai la quantité livrer, puisque nos capacités de production son réduit par notre déficit structurel d'infrastructure de transport.

Le Code Communautaire que je représente voit d'un mauvais œil le développement de ses infrastructures, car il menace structurellement notre mode de vie nomade qu'il est censé défendre corps et âme. Mais nous ne sommes pas stupides, contrairement à ce qu'à l'air de penser la Chancelière Orlovski. Si nous devons développer de tels projets pour trouver des alliées et donc survivre aux menaces internationales, nous le ferons. C'est pourquoi nous proposons à vos entreprises spécialisées un marché juteux en venant dans notre pays construire ce genre de grands projets. Vous feriez une pierre deux coups, une opportunité de se faire beaucoup d'argent et les métaux arriverai plus rapidement et en plus grande quantité."


Behdad était calme, structurer et sereins comme à son habitude. Mais aujourd'hui, sa voix s'érailla quelque peu. Cela devait être la conséquence du fait qu'il détestait le Saint-Empire de Karty comme le bon anarchiste qu'il était. Il s'avait que sa prise de parole pourrait avoir de graves conséquences pour ses camarades et son Eshtarak (اشتراک), mais il devait le faire pour éviter des conséquences encore plus tragiques. Il avait les mains liées et il détestait ça.

La diplomate Isagholian reprit la parole après quelques secondes de silence.

"J'espère que ses précisions vous satisferont. Je m'excuse pour mon exposé peu clair et clivant. Cela n'était en aucun cas mon projet. Concernant, le potentiel achat de matériel militaire à votre Empire, nous prenons note de la démarche à suivre."

Elle prit une petite inspiration avant de rajouter :

"Souhaiteriez-vous reprendre un verre de tchatcha ou un verre d'une autre boisson ? "
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
AlinéaTandis que les diplomates du Code Communautaire jouaient, le Saint Empire de Karty avançait ses pions. Lorsque que Dame Isagholian avait lancé un volet de projets totalement lunaires, la Chancelière ne savait plus comment réagir. Fallait-il avertir, pleurer, rire, partir, s'exaspérer ou bien tout à la fois ? Afin de protéger l'argumentaire ridicule présenté, il avait été affirmé que les propositions étaient volontairement exagérées, dans le but "d'évaluer" les réactions Kartiennes. Les espérances d'Angèle s'amoindrissaient à chaque seconde, était-elle à une entrevue ou une évaluation ? Ses jeunes années étudiantes étant terminées, la réponse en était plus que déterminée. La Chancelière inspira discrètement, puis repris ses argumentaires.


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Orlovski: Vous ne pouvez point annoncer une panoplie d'accords, espérant crédulement ou sur un malentendu qu'ils seront acceptés, et jeter votre veste lorsqu'ils sont refusés. Dès lors que vous prenez une position, vous la gardez, tout du moins là sont trois qualités de nos services, droiture, constance et rigueur, nous en attendons de même pour vous. Vous prétendez que vos propositions étaient volontairement exagérées ? Cependant dans le cas d'une acceptation, vous n'auriez point tenu ces paroles, dites-moi ? J'ajoute que les services diplomatiques Kartiens n'ont pas à être évalués, nous ne sommes guère des élèves et vous êtes d'autant moins nos professeurs. Nous ne fonctionnons pas sur des jeux diplomatiques, des tests ou des vils stratagèmes, la franche honnêteté nous suffit voyez-vous.

Egalement, vous dites que nos discussions ont été "jusque là amicales", sous-entendez vous qu'elles ne le sont plus ? Votre institution se vexe-t-elle à la moindre pique ? Si tel est le cas, je me permets personnellement d'affirmer que ce n'est pas rassurant. En effet, vous avez omis un point, vous ne nous avez jamais dit que ces propositions étaient modelables. Ainsi vous ne pouvez guère me dire qu'elles sont "par définition" négociables, vous ne l'avez point dit. De même, cessez donc ce petit jeu mesquin quant à l'allusion au génocide Carnavalais. Personnellement, je ne me réjouis pas de la mort de millions d'êtres à Estham, tandis que vous vous permettez d'en faire une boutade. Enfin vous communiquez le fait que ces propositions sont une finalité, votre espérance quant à l'achèvement de nos relations. Je me permets donc une expression de chez nous, ne vendez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Nos deux nations se connaissent à peine, commençons par le début avant la fin, cela me semble tout bonnement logique. Ah oui et j'oubliais, vous souhaitez que nous jouions cartes sur table ? Ma foi nous sommes libres d'entreprendre la stratégie qui nous semble juste, vous n'en êtes pas maîtres.

Ces quelques précisions recentrées, je vais traiter les deux demandes principales. A noter ce que vous appelez "garantie militaire", ce que je considère comme un vulgaire chausse-trappe à peine dissimulé. Et enfin ce pourquoi nous sommes ici, les propositions économiques. Je ne doute pas qu'une "alliance" défensive vous soit importante, vous profiteriez d'une des meilleures armées au monde. Je me permets la question, en quoi cela est intéressant pour nous ? Pourquoi diable devrions-nous verser notre sang pour votre sécurité ? Je suis perplexe. De même, pourquoi devrions-nous nous ingérer dans ce climat conflictuel, qui règne sur votre propre sol ? Certaines nations nous accuseraient par cette occasion d'impérialisme, par le déploiement de nos forces sur vos sols, au hasard la République du Jashuria. Nous ne tenons pas à tuer nos soldats, ni à corriger les tensions d'une nation aussi lointaine que la votre. Ainsi vous me répondez que vous êtes "prêts à en payer le prix", pour équilibrer cet accord, par une "mise à nue de nos intérêts". Hélas je ne vois pas ce que nous pourrions obtenir d'équivalent à notre protection, je demeure toute ouïe. Ah oui et j'oubliais, le Saint Empire ne "panique" pas, comme vous l'affirmez prétendument. Nous ne faisons que répondre à votre dialogue, c'est là la base d'une discussion.

De surcroît, l'ambassadeur Uzkaï n'est pas "écarté" des discussions, dois-je vous rappeler à qui vous vous adressez ? Que vous me parliez à moi, ou bien à sieur Uzkaï, vous vous adressez au Saint Empire de Karty. Aussi vous semblez oublier un point, le rôle d'un ambassadeur. Tandis que sieur Uzkaï est la voix de sa patrie, le porte-paroles de ses actions, le pouvoir décisionnel me revient. J'en viens aux volets économiques, dès à présent. Je ne peux donner la parole du groupe automobile Steinhart, c'est une entreprise indépendante. Je me contenterais, comme à l'accoutumée, d'une aide financière gouvernementale pour faciliter l'installation, ainsi que des recommandations. Dernièrement, une importation minière de vos ressources. En enlevant les formes diplomatiques, je vais vous résumer si vous le permettez. Vous n'êtes pas en capacité de fournir ces ressources, nous devons fournir les appareils, construire les infrastructures nécessaires à l'extraction, mais aussi au transit, est-ce bien cela ? Là n'est pas une critique, je vous assure, simplement une clarification. Si ma compréhension de vos propos est avérée, j'ai par conséquent une proposition concrète. Le Saint Empire de Karty est prêt à vous fournir tout cela, en échange d'une partie plus ou moins conséquente des minerais eux-mêmes. Ce "contrat" sera temporaire, le temps de couvrir l'équivalent de nos dépenses, ainsi que la plus value.

En bref, croyez moi sincèrement que nos ingénieurs seront ravis de travailleur sur ce projet. Je note vous prise de conscience quant à l'achat au sein de nos compagnies d'armements, amplement ouvertes pour votre institution. Ma foi votre premier verre d'alcool me suffit, je me contenterais d'un thé, ou bien toute autre chose non alcoolisée.
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Isagholian ne comprenait pas ses interlocuteurs. Nous disons tous deux les mêmes choses, nous voulons tous deux les mêmes choses, de la transparence dans l'échange. Ses camarades avaient admirablement présenté les intérêts Lav P'iri dans la présente et future relations avec le Saint-Empire de Karty. Mais la Chancelière Orlovski ne semblait pas comprendre. Soit elle était débile et avait réussi à se hisser à ce poste, on ne sait trop comment, soit elle le faisait exprès. Ou alors elle ne remarquait pas qu'elle avait l'attitude d'un colon. Traiter ouvertement ses interlocuteurs de menteur n'avait pas sa place dans une entrevue sérieuse. La diplomate en chef Lav P'iri se devait maintenant à lui réexpliquer les enjeux de ses relations. Une enfant, il faut lui expliquer plusieurs fois pour qu'elle comprenne et arrête de nous faire la morale.

"Votre Excellence Orlovski, sauf votre respect, notre manière de faire de la diplomatie est visiblement différente de la vôtre. Je vous demanderai de ne pas critiquer cet état de fait. Nous sommes absolument transparents sur nos intentions, ne nous reprocher pas une chose que nous faisons déjà. Ceci ne révèle pas de stratagème, mais d'une petite erreur que j'ai commise et que j'assume. Mes camarades vous l'on expliquer et ont par la suite réparer mon erreur en vous dévoilant nos intentions. Un peu de sérieux s'il vous plaît, nous ne sommes pas dans une cour de récréation à compter les bons points et les mauvais points. Parlons de l'essentiel, de ce qui pourrait améliorer, ou rendre plus difficile, la vie de millions de personnes. Arrêtons nos enfantillages, je vous en conjure."

La diplomate Akkaya ne comprenait pas le raisonnement de la chancelière. Elle ne comprenait rien à la géopolitique ou avait elle les mains liées ? Ne pouvait-elle pas mener les discutions comme elle le souhaitait ? Ne serait-elle pas juste une messagère, du Tsar Stanislas Ier ? Une fois ceci formuler, il semblait clair qu'elle n'avait aucun pouvoir et ne répétait juste les orientations de son suzerain. Pathétique. Elle était incapable de reconnaître l'importance pour un Etat (dans un monde globaliser) d'avoir de l'influence partout où cela était possible ? Elle n'en savait rien. Mais bon, il fallait renchérir.

"Vous devez sans doute savoir que tous les Etats sont impérialistes par essence. Même le Grand-Kah, qui se pique de supériorité morale, se doit de l'être pour survivre. L'impérialisme n'est pas forcément violent. La diffusion progressive d'une culture sur l'entièreté du globe en est une forme, par exemple. Ne craignez pas les accusations du Jashuria, qui passe son temps à mettre dans sa poche les nations Nazumis, quitte à faire des choses peu recommandables. Toutefois, nous comprenons votre inquiétude. Envoyer vos citoyens risquer leur vie n'est sans doute pas politiquement viable pour vous. Nous le comprenons. Nous vous proposons alors de financer des mercenaires qui pourrait représenter vos intérêts dans notre pays en combattant les groupes armés qui nous martyrise en ce moment même. Réfléchissez bien à ce que vous avez à y gagner. Cela pourrait être bien plus gros que quelques tonnes de minerai."

Le diplomate Behdad semblait content de la dernière partie du discours de la chancelière. Enfin, elle en venait au vif du sujet.

"Nous sommes ravis de pouvoir accueillir l'entreprise Steinhart sur notre sol. Nous apprécions les efforts gouvernementaux que vous effectuez pour que cette opération puisse aboutir. Concernant le minerai, non, nous avons les infrastructures nécessaires à l'extraction de minerai, quelques usines de transformation en métaux et la capacité de les transporter. Toutefois, nous vous demandons simplement si votre Empire était en capacité de moderniser nos équipements qui commencent à se faire vieux. La conséquence directe, pour vous, de cet état de fait, est que vous auriez moins de minerai à disposition et celui-ci mettrait plus de temps à arriver chez vous. Tout simplement. Si vous êtes prêt à investir chez nous, nous sommes en capacité de vous avoir le monopole sur la moitié de la production de la mine de tungstène et de la mine de bauxite pendant 20 ans. Cela devrait largement couvrir vos investissements. Cette proposition est sujet à négociation si vous le souhaitez."

Les serveurs prirent compte de la demande de la chancelière et lui apporta sur-le-champs un thé à la menthe...
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
AlinéaLa Chancelière était encore une fois surprise, elle hésitait entre plusieurs réponses. Les partenariats proposés se concrétisaient enfin, cependant certains provocations n'étaient point à son goût. Etant sous un beau jour, Angèle décida d'outrepasser, inutile d'accumuler les ennemis sur la scène internationale après tout...


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Orlovski: Forcée d'avouer ma surprise face à cette entrevue, passant visiblement de provocations aux propositions forts intéressantes. Vous avez commis une erreur, comme vous le dites, de mon côté je n'ai guère parfaitement compris votre proposition, initiale tout du moins. Nous pouvons donc dire qu'il y a un point dans chaque camp, tâchons de nous arrêter là. J'outrepasse donc vos commentaires, inutiles de tisser des liens conflictuels, ne pensez-vous point ?
Je vous remercie pour cette leçon diplomatique, recentrons le sujet toutefois. Je me réjouis de votre bonne compréhension de notre refus, nous ne pouvons envoyer nos hommes verser leur sang pour une terre qui n'est pas la leur. Concernant votre contre-proposition, à noter le financement du mercenariat, je ne vous indique point une acceptation, ni un refus. Laissons le temps décider de l'avenir de nos accords, dans un cas positif, alors nous étudierons la question à nouveau, en temps voulu.
J'en viens donc au sujet économique, base de l'entrevue. Je comprends bien votre besoin, et la Saint Empire de Karty est bien prêt à y accéder. Nous apporterons nos technologies pour moderniser vos infrastructures, en contrepartie d'une moitié de monopole sur les ressources de tungstène et de bauxite, ce pendant 20 ans. Effectivement, cela couvrira largement les investissements et la plus-value. Enfin, l'entreprise automobile Steinhart se joindra à votre nation, tout comme nos compagnies d'armements, qui vous sont ouvertes à prix avantageux au demeurant.

Dame Orlovski eut fini ses explications, elle passe brièvement une main dans ses cheveux. Elle eut enfin l'occasion de souffler quelques temps, les dernières minutes n'ont pas été de tout repos. Elle but donc une gorgée de thé, attendant la mise à l'écriture de ces accords (HRP: Je te laisse écrire le traité comme t'es le pays hôte).
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Isagholian prit enfin un peu de plaisir d'effectuer cette rencontre. La chancelière avait l'air d'avoir retrouvé ses esprits. Bien, elle pouvait continuer.

"Nous sommes ravis que nos propositions vous intéressent. Concernant le financement de mercenaires, nous considérons que nous pouvons vous demander de l'aide en cas de situation désespéré en attendant le développement plus poussé de nos relations. "

La diplomate Lav P'iri s'arrêta quelques instants et porta son verre de tchatcha vers sa bouche. Elle but deux gorger avant de reprendre.

"Nous sommes ravis que ses propositions économiques puissent aboutir. Nous accueillerons l'entreprise Steinhart comme il se doit et nous enverrons une proposition d'achat de matériel militaire dans les plus brefs délais. Toutefois, nous pensons ne pas en avoir fini pour aujourd'hui. En effet, ce que nous vous offrons en termes de minerai est extrêmement engageant pour nous. Nous souhaiterions en échange que votre nation reconnaisse très officiellement le Code Communautaire comme seul représentant légitime à gouverner les Quatre Vallées et qu'elle reconnaisse le Code Communautaire comme seul partenaire viable au sein des Quatre Vallées."
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28/11/2016, Dzyun Tovli aux Quatre Vallées,
AlinéaL'entrevue touchait enfin à son terme, il restait ce dernier rempart. Angèle oscillait entre l'admiration et l'exaspération pour son interlocutrice, être bornée et tenace à ce point était rare. La Chancelière mesurait avec une grande précaution ce facteur, reconnaître le code communautaire. Reconnaître une institution dans un pays en quasi guerre civile où ladite institution peut se faire renverser à tout moment est risqué... Mais en réalité cela n'engageait pas à grand chose. Cette reconnaissance s'effacerait dans le cas d'une chute, on ne peut reconnaître quelque chose d'inexistant. Dame Orlovski fit donc mine de réfléchir quelques temps, se donnant le luxe du repos, reprenant ses esprits.


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Orlovski: Dans le cas crise, il est évident que la situation est différente. Le Saint Empire de Karty considéra bien différemment une telle situation, soyez en assurés... Quant à votre demande de reconnaissance, bien plus raisonnable à présent, nous y accédons. Il serait sans doute judicieux de mettre cette reconnaissance sous le joug bilatéral, dans le marbre. J'attends avec impatience la rédaction de ces accords !
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28/11/2016.

Isagholian était satisfaite, la rencontre, c'était plutôt bien passer. Ils prirent quelque temps pour écrire et résumer les accords trouvés entre les deux parties. Une fois, cela fait, Isagholian tendit le papier à ses homologues Kartiens.

Traité de coopération économico-politique entre le Saint-Empire de Karty et les Quatre Vallées. a écrit :- Article 0 : Le Saint-Empire de Karty et les Quatre Vallées, par ce traité, entament des relations diplomatiques amicales, ayant pour but de rapprocher nos peuples. Ce traité est constitué dans le but de ne pas être le dernier et de renforcer petit à petit les relations entre les deux pays.

- Article 1 : Les deux parties se reconnaisse mutuellement comme légitime à gouverner leur territoire respectif. Le Code Communautaire pour les Quatre Vallées et le gouvernement élue Kartien pour le Saint-Empire de Karty. Dans le but de matérialisé ce rapprochement important, les deux parties accorde une ambassade souveraine à l'autre.

- Article 2 : Le Saint-Empire de Karty s'engage à investir dans les infrastructures essentielles dans les Quatre Vallées. Une route reliant la mine Bauxite, dans le Sud du pays, à la capitale, Dzyun Tovli devra être construite. L'amélioration des machines et des usines d'extraction du tungstène et du bauxite devrons être modernisé. Des ouvriers et des ingénieurs Kartiens seront ainsi accueilli dans le pays pour effectuer ses travaux. Ses travailleurs seront soumis au droit du travail Kartiens et seront rémunérés par l'Etat Kartien ou par les entreprises intervenant dans les travaux. De plus, des ouvriers et ingénieurs Lav P'iri devront être formés sur place par les travailleurs Kartiens. En échange, le Code Communautaire s'engage par ce traité à accorder le monopole sur la moitié de la production de la mine de tungstène et de la mine de bauxite pendant 20 ans, au Saint-Empire de Karty. Les ouvriers Lav P'iri seront les seules à pouvoir travailler dans ses mines, mais la direction de celles-ci sera composée à moitié de Kartiens et à moitié de Lav P'iri.

- Article 3 : L'entreprise Steinhart peut obtenir des accords avec les Communautés dans le but de s'implanter et de créer un marché dans les Quatre Vallées.

- Article 4 : Les compagnies d'armements Kartiennes s'engagent à faire des prix avantageux aux Communautés reconnues par le Code Communautaire.

- Article 5 : Le Code Communautaire autorise le Saint-Empire de Karty à financer des groupes mercenaires sur son territoire, si celui-ci en éprouve le besoin.

J'espère que ce traité vous arrange. Qu'en dites-vous chancelière ?
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