
Pour les besoins de la réforme digrassienne, ses initiateurs ont avant tout appuyer leur légitimité sur des institutions tombées en désuétude: en les reprenant et les transformant, s'évitant ainsi les oppositions conservatrices du Sénat. Les comices splendori ont été réinstituées afin de tranquilliser les conservateurs tout en créant une institution tempérant les ambitions de certains sénateurs. Dans le même temps et pour les mêmes motifs, la nomination des magistratures sénatoriales a été subtilisée au Sénat par les comices populaires, une institution qui encore une fois a été "régénérée" et sortie d'un libre d'Histoire politique par Matteo Di Grassi. Mais il s'est rapidement avéré que les légistes velsniens ne disposent pas de toutes les solutions dans des anciennes formules. L'une des causes majeures de la crise traversée latente qui a prit la République au cœur réside en la non participation d'une grande partie de la population aux affaires politiques. Une part de ce problème fut réglée par l'abaissement du cens, mais cette mesure, si elle était ambitieuse, a rapidement montré ses limites dans le manque de participation toujours chroniques des classes censitaires les plus basses aux élections sénatoriales. Il manquait aux dernières classes censitaires l'existence d'une véritable instance de représentation, qui leur permettrait d'exercer une forme de pression sur les activités du Sénat sur certains sujets, un corps politique qui n'appartienne qu'à eux.
Le Sénateur Di Grassi est donc arrivé à cette conclusion: la formation d'une toute nouvelle assemblée populaire nommée "Comices Proletari". Certes, si celle-ci serait moins prestigieuse que les deux autres assemblées intermédiaires de la République, elle n'en serait pas moins importante dés lors que le Sénat prend des mesures affectant le "confort de vie" des classes censitaires les plus basses. Le rôle de cette assemblée est simple: parmi les sénateurs élus, ceux-ci auraient la charge d'élire deux "juges de la plèbe", une magistrature sénatoriale qui existait déjà avant les réformes de Di Grassi, mais qui se contonnait à un rôle purement formel et consultatif de "porte-parole" des préoccupations populaires. A compter de 2015, les deux juges de la plèbe seraient élus par les Comices Proletari, et seraient investis d'un véritable pouvoir de véto sur tout un éventail de Senatus-consultes et décrets du Gouvernement communal. Ce droit de véto leur serait accordé par cette assemblée, constituée de représentants des trois classes censitaires les plus basses de la cité.
Attributions:
Depuis les réformes digrassiennes, les Comices prolétari disposent des prérogatives suivantes:
- Les comices élisent la magistrature sénatoriale des Juges de la plèbe parmi les membres du Sénat des Mille.
- Les deux juges de la plèbe peuvent avoir droit de véto, en cas d'accord donné à majorité absolue parmi les comices proletari, sur les votes sénatoriaux et les decrets communaux portant sur les sujets suivants:
- Affaires sociales et aides financières
- Droit du travail
- Droit au logement
Modalités de réunion et de nomination:
Les modalités de nomination et de réunion au sein des Comices Proletari révèlent toute l'originalité et la particularité de cette institution. Là où les deux autres comices républicains sont constitués de citoyens tirés au sort, n'importe quel citoyen des classes censitaires III, IV et V peut se présenter aux comices proletari, et faire des interventions. L'assemblée est présidée par les deux juges de la plèbe, et celle-ci se tient habituellement sur la place de l'Achosien pendu, qui se trouve dans le quartier San Michele en périphérie de la ville. Cela en fait techniquement la seule institution velsnienne à ne pas se réunir sur l'île de la lagune où se dresse la vieille ville. Les réunions étant ouvertes au public, il n'est pas rare d'y voir plusieurs milliers de participants.
- La participation est libre à tout velsnien adulte appartenant aux 3ème, 4ème et 5ème classe censitaire. Les réunions sont présidées par les juges de la plèbe.
- La plupart des réunions portent sur la présentation de textes sénatoriaux sur lesquels les juges de la plèbe demandent au peuple de se prononcer, et d'y accorder ou non un véto.
- La plupart des réunions prennent place en début de soirée, et jusque tard dans la nuit pour la raison qu'elle ne doivent pas se chevaucher avec des sessions du Sénat des Mille.
- Si tous les citoyens des classes III, IV et V peuvent participer, chaque classe ne dispose que d'un vote unique. Lors des votes, il y a donc des scrutins préparatoires au sein de chaque classe qui déterminent leur vote. Il n'y a pas de principe censitaire entre ces trois classes, et l'absention ou le vote blanc est interdit.
- Les juges de la plèbe ne peuvent pas briguer plusieurs mandats de suite.