11/05/2017
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Assemblée des Comices Proletari - élection des juges de la plèbe, exercice du véto sur les "affaires sociales et professionnelles", doléances populaires

Assemblée des Comices Proletari


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Pour les besoins de la réforme digrassienne, ses initiateurs ont avant tout appuyer leur légitimité sur des institutions tombées en désuétude: en les reprenant et les transformant, s'évitant ainsi les oppositions conservatrices du Sénat. Les comices splendori ont été réinstituées afin de tranquilliser les conservateurs tout en créant une institution tempérant les ambitions de certains sénateurs. Dans le même temps et pour les mêmes motifs, la nomination des magistratures sénatoriales a été subtilisée au Sénat par les comices populaires, une institution qui encore une fois a été "régénérée" et sortie d'un libre d'Histoire politique par Matteo Di Grassi. Mais il s'est rapidement avéré que les légistes velsniens ne disposent pas de toutes les solutions dans des anciennes formules. L'une des causes majeures de la crise traversée latente qui a prit la République au cœur réside en la non participation d'une grande partie de la population aux affaires politiques. Une part de ce problème fut réglée par l'abaissement du cens, mais cette mesure, si elle était ambitieuse, a rapidement montré ses limites dans le manque de participation toujours chroniques des classes censitaires les plus basses aux élections sénatoriales. Il manquait aux dernières classes censitaires l'existence d'une véritable instance de représentation, qui leur permettrait d'exercer une forme de pression sur les activités du Sénat sur certains sujets, un corps politique qui n'appartienne qu'à eux.

Le Sénateur Di Grassi est donc arrivé à cette conclusion: la formation d'une toute nouvelle assemblée populaire nommée "Comices Proletari". Certes, si celle-ci serait moins prestigieuse que les deux autres assemblées intermédiaires de la République, elle n'en serait pas moins importante dés lors que le Sénat prend des mesures affectant le "confort de vie" des classes censitaires les plus basses. Le rôle de cette assemblée est simple: parmi les sénateurs élus, ceux-ci auraient la charge d'élire deux "juges de la plèbe", une magistrature sénatoriale qui existait déjà avant les réformes de Di Grassi, mais qui se contonnait à un rôle purement formel et consultatif de "porte-parole" des préoccupations populaires. A compter de 2015, les deux juges de la plèbe seraient élus par les Comices Proletari, et seraient investis d'un véritable pouvoir de véto sur tout un éventail de Senatus-consultes et décrets du Gouvernement communal. Ce droit de véto leur serait accordé par cette assemblée, constituée de représentants des trois classes censitaires les plus basses de la cité.



Attributions:

Depuis les réformes digrassiennes, les Comices prolétari disposent des prérogatives suivantes:
- Les comices élisent la magistrature sénatoriale des Juges de la plèbe parmi les membres du Sénat des Mille.
- Les deux juges de la plèbe peuvent avoir droit de véto, en cas d'accord donné à majorité absolue parmi les comices proletari, sur les votes sénatoriaux et les decrets communaux portant sur les sujets suivants:
  • Affaires sociales et aides financières
  • Droit du travail
  • Droit au logement
.- Sur demande des Comices Proletari, les juges de la plèbe peuvent demander aux Comices Splendori la tenue d'enquêtes sur les sénateurs, qui ne peuvent être refusées.



Modalités de réunion et de nomination:

Les modalités de nomination et de réunion au sein des Comices Proletari révèlent toute l'originalité et la particularité de cette institution. Là où les deux autres comices républicains sont constitués de citoyens tirés au sort, n'importe quel citoyen des classes censitaires III, IV et V peut se présenter aux comices proletari, et faire des interventions. L'assemblée est présidée par les deux juges de la plèbe, et celle-ci se tient habituellement sur la place de l'Achosien pendu, qui se trouve dans le quartier San Michele en périphérie de la ville. Cela en fait techniquement la seule institution velsnienne à ne pas se réunir sur l'île de la lagune où se dresse la vieille ville. Les réunions étant ouvertes au public, il n'est pas rare d'y voir plusieurs milliers de participants.
- La participation est libre à tout velsnien adulte appartenant aux 3ème, 4ème et 5ème classe censitaire. Les réunions sont présidées par les juges de la plèbe.
- La plupart des réunions portent sur la présentation de textes sénatoriaux sur lesquels les juges de la plèbe demandent au peuple de se prononcer, et d'y accorder ou non un véto.
- La plupart des réunions prennent place en début de soirée, et jusque tard dans la nuit pour la raison qu'elle ne doivent pas se chevaucher avec des sessions du Sénat des Mille.
- Si tous les citoyens des classes III, IV et V peuvent participer, chaque classe ne dispose que d'un vote unique. Lors des votes, il y a donc des scrutins préparatoires au sein de chaque classe qui déterminent leur vote. Il n'y a pas de principe censitaire entre ces trois classes, et l'absention ou le vote blanc est interdit.
- Les juges de la plèbe ne peuvent pas briguer plusieurs mandats de suite.


Comices Proletari: séance d'interventions du 22 janvier 2017



Sous les lumières de la place de l'achosien pendu, le rassemblement des comices proletari bat son plein en ce début de soirée, marquant traditionnellement le début de chaque session. Sous la statue de bronze de l'antique chef achosien Errwys Gwyndel, les deux juges de la plèbe: Matteo Piccadelli et Alfonso Portelli scrutent la masse sous la protection de quelques gardes wanmiriens. Un annonceur vient signaler à la bruyante ruche de faire silence.


Annonceur: Citoyens et nobles gens de troisième, quatrième et cinquième classe censitaire. Ces excellences sénateurs Portelli et Piccadelli vont avoir l'honneur de présenter au peuple de Velsna le contenu de la loi de prélèvement fiscal prévue pour l'année 2017. Mais avant cela, y-aurait t-il quelqu'un parmi vous pour adresser des doléances à ces excellences ?

Plusieurs mains se lèvent dans la foule, tandis que des jeunes gens viennent leur tendre des micros et des feuilles d’émergement stipulant leurs identités et la classe à laquelle ils appartiennent. C'est un homme mûr aux cheveux grisonnants qui s'avance de quelques, mais qui ne sort pas pour autant de sa petite cohorte. Le Sénateur Portelli le fixe du regard:

Sénateur Portelli : Donne moi ton nom, citoyen, et dis moi l'objet de tes préoccupations. Il n'est point de désagrément que nous ne pouvons régler en tant que corps civique.

Giovanni : Je m'appelle Giovanni Agnelli, excellence sénateur, et à vrai dire, j'ai plusieurs problèmes. Avant de dire ce que j'ai à dire, sachez, excellence, qu'il n'y a pas homme plus humble et redevable envers notre Sénat que moi. La réforme du droit du travail a été une bénédiction, et je suis heureux que vous ayez entendu raison après la grève de l'année dernière. Mais il y a beaucoup de choses que la loi que vous avez fait passé n'a pas réglé. C'est bien beau de limiter le temps de travail et d'augmenter les salaires, mais si c'est pour que notre pouvoir d'achat soit miné par l'explosion des prix, je ne vois pas en quoi notre situation s'améliorerait. Je ne parle pas des entreprises velsniennes qui jouent le jeu non, je parle de ces entreprises étrangères qui essaient de faire leurs petits arrangements avec certains sénateurs dans le dos du peuple !

applaudissements d'une partie de la foule, essentiellement de personnes de la dernière classe censitaire.

Les velsniens se sentent volés rien qu'à regarder le prix des Steiner raskenoises ! Non pas que ce soit trop cher, bien au contraire, les prix sont criminellement bas. Mais à chaque Steiner achetée, c'est une voiture de moins qu'on produit dans les usines Strama, et ce sont des emplois qu'on perd. Pourquoi Strama doit se contenter de prix fixés par le collège e l'automobile lorsqu'à côté, des mafieux margoulins ont le droit de passer à côté des règles avec deux ou trois magouilles ! Strama est une entreprise centenaire, avec des employés modèles, compétents et sérieux, mais soyons réalistes : si on commence à nous mettre en concurrence avec des ouvriers issus de pays dont le niveau de vie est parfois six fois inférieur, comment allons pourvoir rivaliser ? C'est impossible, tout simplement impossible ! Aussi, mes excellences, je voulais mettre ce sujet sur la table et savoir ce que vous en pensiez. Je vous remercie.

La foule applaudit de manière soutenue tandis que l'annonceur reprend la parole.

Annonceur : Bien. Y'a t-il une autre intervention de la part de l'une d'entre vous ?

Un micro passe entre les mains d'une petite femme maigrelette aux cheveux blancs, elle paraît très âgée.

Géorgina : Bonjour mes excellences. J'aurais voulu vous parler d'un problème que j'ai remarqué il y a peu, à la radio et à la télévision. J'ai trois petits fils, vous savez, et je m'occupe d'eux depuis que leur papa et leur maman nous ont quitté. Ils se sont battus contre le tyran Scaela, et c'était de braves gens. Mon fils était ma fierté, et mes petits enfants le sont aussi. Mais j'ai peur de ne pas pouvoir les protéger contre toutes les choses qu'on voit à la tv ou sur internet. Le plus jeune de mes petits enfants n'arrête pas de le bassiner avec des dessins animés qu'il appelle « MANGASSE ». J'ai jeté un œil à ces « MANGASSES » raskenois et nazumi, et laissez moi vous dire une chose : j'ai rarement vu quelque chose d'aussi débilisant et perturbant ! J'ai absolument rien compris : pourquoi tous les personnages ressemblent à des enfants sexualisés ?! Pourquoi tout le monde parle en langue nazumi imprononçable avec des sous titres ?! Nos élus doivent absolument faire quelque chose contre la weeberie ! Je n'ai aucune envie que mon petit fils finisse célibataire endurci à 40 ans ! Quelle sera donc la solution de ces excellences sénateurs face à ce phénomène ?

Les applaudissements qui suivent cette intervention tirée par les cheveux sont plus hésitants et épars. L'annonceur des comices reprend son micro.

Annonceur : Eh bien...je vous remercie de nous avoir fait part de ces...doutes ? Y-a t-il une autre complainte à relever, citoyens ?

Sénateur Portelli : Je pense que nous en avons terminé, très cher...
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