11/05/2017
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[Culture - Sport] - La Voie des Trois Reliances

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« Le geste est complet quand il vient du corps, naît du cœur, et vise selon l’esprit. »
- principe fondateur du Hojaeng



Au Gorae Man, la culture ne se résume ni à un simple divertissement, ni à un patrimoine figé. Elle est un souffle vivant, une manière d’habiter le monde, de se relier aux autres. Elle s’exprime dans les arts comme dans les corps, dans les fêtes communautaires comme dans l’instant présent. C’est une culture incarnée, profondément attachée à la notion d’équilibre : entre soi et les autres, entre terre et mer, entre souffle et tension.

De même, le sport ne vise pas la domination de l’autre ou l’accumulation de trophées. Il est vu comme une discipline intérieure, une manière d’éprouver les limites du corps tout en cultivant la clarté de l’esprit. La pratique sportive n’est pas dissociée du développement moral ou émotionnel : elle fait partie d’un tout éducatif où l’on apprend à perdre avec dignité, à gagner sans arrogance, et surtout à mûrir.

Dans la tradition gorémanienne, l’immobilité n’est pas synonyme de paresse, pas plus que l’effort n’est synonyme d’agitation. La valeur se trouve dans le mouvement juste, celui qui ne gaspille ni énergie, ni intention. C’est cette philosophie qui irrigue l’ensemble des activités physiques, rituelles, artistiques.

Qu’il s’agisse de cultiver la terre, de danser dans les rues, de naviguer dans la baie des baleines ou de livrer un duel dans l’arène, le peuple gorémanien valorise la présence à soi et la cohérence du geste.

Les grandes fêtes, qu’elles soient religieuses, saisonnières, commémoratives ou communautaires, sont souvent ritualisées dans le mouvement : danses, parades, jeux en cercle, spectacles d’ombres ou de feu, régates collectives. Ces événements sont autant d’occasions de renforcer les liens, exprimer la gratitude, transmettre un savoir ou transformer un conflit.

On y voit parfois s’affronter des cercles, des quartiers ou des générations dans des joutes symboliques où force, agilité, humour et mémoire sont mobilisés. Mais toujours dans une logique de reconnaissance mutuelle, non d’écrasement.

Dès l’école, les jeunes du Gorae Man sont invités à explorer leur rapport au corps et à l’espace. Des séances de respiration matinale aux arts martiaux, des jeux stratégiques en classe aux activités en pleine nature, l’éducation vise à créer des êtres équilibrés, résistants mais souples, concentrés mais ouverts.

Les universités abritent quant à elles de véritables équipes culturelles et sportives, dont les performances sont suivies à l’échelle régionale, parfois nationale. Mais là encore, ce n’est pas la victoire qui importe : c’est l’intensité, l’harmonie, la sagesse acquise en chemin.

Dans un pays aux reliefs contrastés, où mer et montagne façonnent les quotidiens, les pratiques sont aussi profondément géographiques. Les villages de pêcheurs cultivent des sports maritimes exigeants, les régions de haute altitude perpétuent des formes d’endurance ou de chasse symbolique. Dans les plaines fertiles, ce sont les jeux de stratégie et les danses collectives qui dominent.

À travers toute la nation, le lien entre culture et sport reste fondamentalement spirituel. Il ne s’agit jamais de se perdre dans le geste, mais de s’y retrouver.


La voie des trois reliances

Née dans les premiers siècles du Gorae Man unifié, le 삼연도 – Samyeon-do (la voie des trois reliances) est considéré aujourd’hui comme l’un des piliers culturels de la pensée gorémanienne. Il ne s’agit ni d’une religion, ni d’une école fermée, mais d’un principe de vie transversal, que l’on retrouve dans les arts, l’éducation, le sport, les cérémonies et jusque dans l’organisation des cercles.

L’idée fondatrice est simple : l’être humain n’est véritablement lui-même que lorsqu’il cultive l’équilibre entre le corps, le cœur et l’esprit. C'est une version un peu plus complète que la version occidentale qui ne met en lien que le corps et l'esprit (mens sana in corpore sano – un esprit sain dans un corps sain).

Les Trois Reliances

🔹 무도 – Mudo : la voie du mouvement
🔹 심도 – Simdo : la voie du cœur
🔹 영도 – Yeongdo : la voie de l’esprit

Ces trois voies ne sont pas parallèles, mais enlacées comme des tresses. Elles s’alimentent mutuellement.

Une origine légendaire : le mythe du pont

Selon une vieille tradition, le Samyeon-do serait né d’une ancienne parabole, transmise oralement avant d’être mise en forme par le philosophe Eungyeom.

« Il était une fois trois frères nés d’un même souffle.
Le premier était plus fort que le taureau et plus rapide que le cheval.
Le second avait un rire retentissant comme l'orage, et ses larmes coulaient comme l’averse.
Le dernier était plus sage qu’un vieux chêne, et plus patient que la pierre.

Un jour, ils se trouvèrent face à une vallée si large qu’on n’en voyait pas le fond. De l’autre côté s’étendait un verger luxuriant, hors d’atteinte.
Le premier prit son élan et sauta. Il tomba dans la brume, heurta les rochers, et dut rebrousser chemin, blessé.
Le second cria vers l’abîme et tendit les bras, espérant que quelqu’un l’entende. Mais seul le silence lui répondit.
Le troisième s’assit et ferma les yeux, espérant voir la solution dans la profondeur. Mais le temps passa, et rien ne vint.

Alors ils s’assirent ensemble, face à leur impuissance.
Le second, touché par la douleur de ses frères, dit qu’ils devaient s’entraider.
Le troisième murmura qu’il avait entrevu un pont tressé, tendu d’une rive à l’autre.
Le premier, alors, se releva, déracina des arbres, et les lia entre eux.

Ainsi naquit le pont vivant, tressé d’endurance, de lien et de clarté.
»

Cette image du pont vivant est encore aujourd’hui utilisée dans les cercles éducatifs. On parle de "marcher sur le pont du Samyeon" pour désigner une personne équilibrée, et de "pont brisé" pour désigner une fracture entre cœur et corps, ou entre esprit et action.

Influence dans la société contemporaine

Le Samyeon-do n’est pas réservé à une élite spirituelle. Il traverse la vie quotidienne du Gorae Man :

🔹 Dans les écoles, les enfants pratiquent chaque semaine un Samyeon-sigak (삼연시각), ou “temps des trois voies”, combinant jeu corporel, écoute collective, et méditation.
🔹 Les arts martiaux, comme le Hojaeng, sont conçus pour harmoniser les trois axes.
🔹 Les festivals comprennent presque toujours une composante gestuelle, une dimension émotionnelle (chant, appel aux ancêtres, offrande), et une réflexion commune.
🔹 Dans le soin, les guérisseurs ou les cercles de santé s’appuient aussi sur cette triade : on ne soigne pas un symptôme isolé, on réaccorde le corps, le cœur et l’esprit.

Une voie exigeante mais douce

Le Samyeon-do n’est pas une ascèse rigide. Il reconnaît que chaque individu a des déséquilibres, des blessures, des forces propres. Il invite à prendre soin de ce qui est trop tendu, réveiller ce qui est trop endormi, apaiser ce qui déborde.
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« Sans vision, le geste est vain. »
- Enseignements du maître de Hojaeng, Kim Jiyul



Le Hojaeng (호쟁), littéralement "le combat du tigre" ou "la contestation protectrice", est bien plus qu'un simple art martial ou un sport de combat au Gorae Man. C'est une discipline ancestrale et moderne, un pilier de l'éducation physique et philosophique, qui incarne de manière vivante la philosophie des Trois Reliances (삼연도– Samyeon-do) : l'union du Corps (신체 - Sinche), de l'Esprit (정신 - Jeongsin) et du Cœur (마음 - Maeum). Conçu non pas pour la destruction, mais pour la découverte de soi et de l'harmonie collective, le Hojaeng est un art du mouvement, de la stratégie et de l'équilibre.


Philosophie et principes fondamentaux

Le Hojaeng est enraciné dans une vision de la vie qui transcende le simple affrontement physique. Chaque mouvement, chaque posture, chaque stratégie dans le Hojaeng est une manifestation des Samyeon-do.

🔹 무도 – Mudo : la voie du mouvement : la maîtrise de la force physique, de l'endurance, de l'agilité. Le corps est un temple, un instrument à affûter, capable d'impact et de résistance.

🔹 영도 – Yeongdo : la voie de l’esprit : la clarté mentale, la stratégie, la perception, l'anticipation, la capacité à diriger et à s'adapter. L'esprit est le général qui guide les membres.

🔹 심도 – Simdo : la voie du cœur : l'empathie, la compassion, l'intention pure, l'expression artistique du mouvement, mais aussi la résilience émotionnelle, la capacité à chercher la réconciliation même dans l'opposition. Le cœur est la source de la motivation et de la grâce.

🔹 Non-létalité et maîtrise de soi : L'objectif principal n'est jamais de blesser gravement l'adversaire, mais de démontrer sa maîtrise technique et stratégique. Les techniques sont conçues pour l'impact, la projection, le déséquilibre, la défense et l'expression artistique.

🔹 L'harmonie dans le conflit : le Hojaeng enseigne que même dans l'opposition, l'harmonie peut être trouvée. L'adversaire est un partenaire nécessaire à la démonstration de l'art. C'est à travers la pression de l'autre que l'on révèle ses propres faiblesses et sa force.


L'arène du Hojaeng : le cercle de la volonté

Les combats de Hojaeng se déroulent dans une arène circulaire appelée Uiji Won (의지 원), le "Cercle de la Volonté".

🔹 Dimensions et surface : une arène circulaire (souvent de terre battue, parfois flottante sur l’eau lors des fêtes marines), de 9 à 12 mètres de diamètre selon le niveau.

🔹 Absence de frontières rigides : il n'y a pas de cordes ou de murs rigides. La sortie du cercle par un combattant est une faute, mais elle est fluidement intégrée au jeu, encourageant la maîtrise de l'espace.

🔹 Zone d'honneur et de réconciliation : au centre, un point ou un symbole où les équipes se saluent avant et après le combat, et d'où les arbitres peuvent intervenir.


Les rôles spécifiques des trois combattants

Chaque équipe de trois combattants est appelée un Samyeon-dan (삼연단), "Trio des Reliances", et est composée de trois rôles distincts, mais interdépendants. L'équilibre et la coordination entre eux sont cruciaux.

Le Corps : le Rempart et le Poing

🔹 Rôle : le Sincheja est le pilier physique de l'équipe. Son objectif principal est l'impact (coups, poussées, projections au sol) et la résistance aux impacts adverses. Il est souvent le plus robuste, entraîné à absorber et à rendre l'énergie.

🔹 Techniques : maîtrise des blocages, des parades, des techniques de projection, des frappes (coups de poing, pieds, genoux, coudes) avec des zones de contact réglementées, et de la posture. Sa défense est aussi importante que son attaque.

🔹 Habillement : protections légères mais visibles sur les points d'impact (torse, tibias, avant-bras, tête) pour accentuer l'impact visuel des frappes.

Le Cœur : la Grâce et le Protecteur

🔹 Rôle : le Maeumja est le représentant de la fluidité et de l'expression artistique. Son objectif est d'accomplir des figures acrobatiques, des défenses élégantes et de protéger son coéquipier par des interventions rapides et des diversions. Il est le plus agile, le plus gracieux, capable d'éviter plutôt que de bloquer, et de réorienter les attaques.

🔹 Techniques : maîtrise des esquives, des parades souples, des techniques de désarmement, des sauts et des mouvements fluides. Ses interventions sont souvent spectaculaires et visuellement impressionnantes. Il peut "dégager" une zone ou un allié par la vitesse et l'évitement.

🔹 Habillement : tenue légère et fluide, accentuant la liberté de mouvement. Peut utiliser de petits "rubans" attachés aux membres pour accentuer la beauté des mouvements.

L'Esprit : le Chef d'orchestre et la Voix de la stratégie

🔹 Rôle : le Jeongsinja est le cerveau et la voix orchestrale de l'équipe. Positionné au bord de l'Uiji Won, il ne participe pas physiquement au combat direct, mais il est le maître de la stratégie et de la coordination. Son rôle est de diriger le Sincheja et le Maeumja, dictant leurs mouvements, leurs attaques et leurs défenses en temps réel. Sa performance est autant artistique que tactique.

🔹 Le Chant Stratégique (전략가 - Jeollyakka) et les Cris de l'Esprit (기함 - Gi-ham) : le Jeongsinja communique exclusivement par un chant stratégique (chant guttural, mélodique, rythmique, ou une combinaison) et des Gi-ham spécifiques. Chaque cris est une commande, un signal codifié pour une combinaison de coups, une séquence défensive, un déplacement précis ou une figure collective que ses coéquipiers doivent exécuter avec une précision absolue. Ce chant peut être accompagné d'un rythme corporel (battements de pieds, claquements de mains). Les variations de tonalité, d'intensité, de rythme et de durée des Gi-ham permettent une grande complexité de commandes.

🔹 La lutte des voix : le combat entre les équipes se joue aussi par la confrontation des Jeongsinja. Chaque Jeongsinja tentera, par la puissance et la complexité de son propre chant et de ses Gi-ham, de dominer l'espace sonore de l'arène, cherchant à étouffer ou à rendre inaudible les commandes de l'adversaire.

🔹 Habillement : une tenue sobre mais élégante, symbolisant son rôle de leader spirituel et stratégique.


Déroulement du combat

Le Hojaeng n'est pas un combat à élimination directe, mais une démonstration de maîtrise et de collaboration. Un combat se déroule en plusieurs rounds (par exemple, 3 rounds de 5 minutes). Chaque round est évalué et rapporte un certains nombres de points.

🔹 Impacts : atteindre les zones désignées de l'adversaire (évalué par des capteurs discrets ou par jugement visuel).

🔹 Figures et Défenses : exécution de figures acrobatiques complexes, d'esquives parfaites ou de protections de coéquipiers.

🔹 Coordination d'équipe et exécution des commandes : la fluidité et la précision avec lesquelles les combattants en arène exécutent les commandes dictées par le Jeongsinja. Les arbitres notent la coordination effective entre les Gi-ham et les mouvements effectués. Toute hésitation, mauvaise interprétation ou décalage est pénalisée.

🔹 Maîtrise stratégique : la pertinence des commandes par rapport à la situation de combat, la capacité à anticiper et à déjouer la stratégie adverse, et la capacité à dominer la "lutte des voix".

🔹 Déséquilibre/Projection : mettre un adversaire au sol par une technique contrôlée.

🔹 Pénalités : comportement non harmonieux, sortie de l'arène, ou non-respect des principes.

🔹 Objectif collectif : une équipe gagne en accumulant plus de points que l'adversaire.

🔹 Esprit de Justice (Ui) et Bienveillance (In) : les arbitres (심판 - Simpan) sont des maîtres de Hojaeng, mais aussi des médiateurs. Ils évaluent non seulement les points techniques, mais aussi l'esprit du combat : le respect mutuel, la maîtrise de soi, la recherche de l'équilibre.
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« Lorsque le dernier souffle glacé de l'hiver s'estompe, la voix du Gorae Man s'élève. »
- Proverbe récité à l’aube du festival



Le Eumbok-je (음복제), littéralement le "Festival du Partage des Voix", est l'une des célébrations les plus attendues et les plus joyeuses du Gorae Man. Il est célébré chaque année le premier jour du printemps, marquant officiellement la fin de la saison du repli intérieur et du silence hivernal, et le retour vibrant de la vie à travers le pays. Plus qu'une simple fête, le Eumbok-je est un rituel national de remerciement et de renaissance, une expression collective de la joie face au renouveau de la nature.

À l'image des animaux qui reprennent vie après la léthargie hivernale, et particulièrement des oiseaux qui se remettent à chanter avec ferveur, le chant occupe une place centrale et sacrée dans le Eumbok-je. Il est perçu comme le souffle du printemps, la voix du monde qui se réveille. Le festival se déroule sur trois jours entiers, permettant une immersion progressive dans l'esprit du renouveau.


Philosophie et signification du festival

Le Eumbok-je incarne plusieurs principes fondamentaux de la philosophie gorémanienne :

🔹 Le cycle de la vie : il célèbre le cycle perpétuel de la nature – mort et renaissance – et rappelle la dépendance du peuple à l'égard de la terre et des saisons.

🔹 La gratitude : c'est un moment de remerciement aux esprits de la terre et du ciel pour leur protection pendant l'hiver et pour les promesses d'abondance du printemps.

🔹 L'unité et la communauté : le chant collectif et le partage des repas symbolisent la cohésion sociale et le lien indéfectible entre les membres de la communauté après la période d'isolement hivernal.

🔹 L'expression du cœur (Maeum) : le chant est l'expression la plus pure du Maeum, libérant les émotions contenues par le froid et permettant au cœur de s'épanouir. C'est aussi une forme de méditation active et de connexion spirituelle.

🔹 Le retour du son : après la quiétude et le silence de l'hiver, le festival célèbre le retour du son, de la vie audible, des rires, des chants, des conversations animées, comme une symphonie du renouveau.


Déroulement du Festival

Le Eumbok-je est un événement national qui prend des formes variées selon les régions, mais qui suit une structure générale sur trois jours, culminant avec un grand rassemblement.

Jour 1 : Le réveil des esprits (영혼의 깨움 – Yeonghon-ui Kkaeum)

Matin : les familles se réunissent pour des rituels de purification dans leurs maisons, puis se rendent aux temples locaux ou à des autels pour faire des offrandes simples (riz, fruits de saison conservés, quelques branches printanières) aux esprits des ancêtres et de la nature. Dans les villages côtiers, des offrandes sont jetées à la mer pour apaiser les esprits marins.

Après-midi : des processions silencieuses sont organisées vers les sommets locaux (sur les collines de Jinnam ou les premières pentes de Byeokjae) ou les sources d'eau. Les participants écoutent attentivement les premiers signes sonores du printemps (le chant des oiseaux, le ruissellement de l'eau, le bourdonnement des insectes).

Soir : les familles se rassemblent pour un repas chaud partagé. La soirée est dédiée aux chants. C'est un moment de partage vocal où les voix, encore un peu rouillées par l'hiver, se réchauffent.

Jour 2 : Le festival des chœurs et des sons (합창과 소리의 축제 – Hapchang-gwa Sori-ui Chukje)

Matin : chaque village ou quartier forme ses propres chœurs. Des chants populaires, des hymnes au printemps, et des ballades traditionnelles sont interprétés. Dans les vallées des Yongma ou des Namwol, les chants peuvent être gutturaux, portés par l'écho des montagnes. À Haegwan, les chants des Haenyeo prennent une dimension particulière, célébrant la mer qui se réveille et les récoltes à venir.

Après-midi : des compétitions amicales de chant sont organisées, où l'on juge la justesse, la puissance, mais surtout l'émotion du chant.

Soir : autour de feux de joie, les anciens racontent des légendes et des histoires, ponctuées par des chants improvisés ou des réponses chantées par l'assemblée. La musique traditionnelle (instruments à vent comme le daegeum ou le piri, percussions) fait son grand retour.

Jour 3 : La grande symphonie du printemps (봄의 대교향곡과 나눔의 연회 – Bom-ui Daegyohyanggok-gwa Nanum-ui Yeonhoe)

Matin : des groupes de chanteurs et de musiciens se dirigent vers un lieu central désigné dans chaque région (une grande place à Haesim, un promontoire surplombant la mer à Gwangpo, etc). Ce "pèlerinage sonore" est jalonné d'arrêts où des chants spontanés sont offerts aux paysages qui se réveillent.

Après-midi : tous les chœurs et groupes musicaux se rejoignent dans un lieu symbolique. Le point culminant est un grand concert où des milliers de personnes s'unissent pour chanter. Le son se veut si puissant qu'il "chasse" définitivement l'esprit de l'hiver. Dans les grandes villes, des scènes sont érigées pour accueillir les performances.

Soir : un immense banquet est partagé par tous, souvent en plein air si le temps le permet, ou dans de grands halls. La nuit s'achève par des danses joyeuses et des chants festifs qui se prolongent tard, célébrant la joie d'être ensemble et l'arrivée de la nouvelle saison.


Impact culturel et social

Le Eumbok-je est plus qu'un festival ; c'est un moment de reconnexion et de renforcement identitaire pour le peuple du Gorae Man.

🔹 Il renforce les liens intergénérationnels par la transmission des chants et des rituels.

🔹 Il agit comme une catharsis collective après les rigueurs de l'hiver, libérant les tensions et ravivant l'optimisme.

🔹 Il est un puissant vecteur de l'identité culturelle gorémanienne, en mettant en avant le chant comme expression primordiale de l'âme du peuple.
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