Canon Automoteur Super Lourd (CASL) AlastorDate : 1994-2000
Nom du responsable de projet : Niveau de classification : Spectre
1-Contexte et justifications :Depuis le 10 mai 1994, l’armée raskenoise affronte les forces de la Confédération de Kresetchnie. Les premiers combats furent d’une facilité déconcertante. Affaiblis par des années de crise économique, les soldats du Gradenbourg (l’un des États de la Confédération) se rendirent quasiment systématiquement, sans opposer de résistance sérieuse.
Cependant, la donne a changé dès l’arrivée de soldats des autres États de la Confédération, en particulier ceux de l’Hotsaline, seul État à véritablement posséder une armée professionnelle. Ceux-ci, ayant laissé le Gradenbourg seul face à sa crise, ne furent pas affectés, et leur capacité de combat est au plus haut, ralentissant ainsi l’avancée de nos forces.
Malgré la résistance accrue de par l’arrivée des soldats hotsaliens, les forces raskenoises continuent d’avancer, soutenues par une solide aviation offrant un appui-feu rapproché de qualité pour nos soldats. Ce soutien aérien a permis à nos unités terrestres de maintenir une cadence d’offensive soutenue.
Toutefois, à mesure que notre armée s’est enfoncée dans le territoire ennemi, elle a atteint, en décembre 1994, le goulot d’étranglement situé dans la région de XXXXX, lieu de la bataille du même nom. Cette zone est la plus étroite du pays. Cette particularité est la principale responsable de la non-avancée de nos troupes depuis maintenant une semaine. Ce terrain accidenté et exigu complique fortement les opérations aériennes : les avions de soutien peinent à manœuvrer, sont vulnérables à la DCA adverse, et subissent un taux de pertes inacceptable.
Face à ces conditions précaires, l’artillerie devient le seul moyen fiable de soutien-feu pour les troupes au sol. Dans ce contexte, il devient impératif pour nos soldats que l’artillerie soit en capacité d’assurer les mêmes tâches que l’aviation, pour les situations où celle-ci est dans l’incapacité d’opérer. Ainsi, il nous faut nous munir d’un système d’artillerie alliant puissance de feu, précision, mobilité, afin de pouvoir remplacer l’aviation, du moins en partie là où elle est rendue inopérante.
2-Objectif du projet :Objectif principal :
Développer un système d’artillerie automoteur blindé capable d’assurer un appui-feu lourd de précision dans les situations où l’aviation est indisponible, notamment en terrains accidentés ou fortement défendus.
Objectifs spécifiques :
1-Concevoir un système autonome et mobile, pouvant se déployer et tirer en moins de 2 minutes avec un temps de replis similaire.
2-Garantir une précision équivalente à celle d’un tir aérien guidé, grâce à des systèmes de pointage modernes.
3-Atteindre une puissance de feu équivalente à une munition aérienne de 100 kg pour les obus explosifs, et garantir une capacité de pénétration d’au moins 80 cm de béton armé de qualité militaire pour les munitions anti-fortification.
4-Offrir un soutien continu aux troupes au sol, y compris en zone sans couverture aérienne.
5-Assurer une portée suffisante pour rester hors de portée des tirs de contre-batterie ennemie.
3-Description technique du projet :
- Type : Artillerie automotrice de 220 mm / 55 calibres
- Châssis : Basé sur le châssis du char raskenois Kiefer
- Poids : Moins de 50 tonnes
- Autonomie : 400km
- Mobilité : 60km/h sur route et 30km en tout terrain
- Équipage : 3 (chef de pièce, tireur, pilote)
- Blindage : STANAG 4569 niveau 3, protection NBC intégrée
- Portée : 55km avec obus à réduction de traînée / 80 km avec propulsion additionnelle
- Cadence de tir : 3 coups/min en tir soutenu / 6 coups par minutes en tir rapide
- Système de rechargement : Automatique
- Munitions embarquées : 36
- Types de munitions (possibilité de guidage laser ou GPS) : Hautement explosive / Perforant / Fumigènes / Éclairants / À sous-munitions
- Système de pointage : gyrostabilisé, GPS + inertie, calculateur balistique intégré
- Système de communication : Communication inter-engins par radio intégré au véhicule avec chiffrement militaire
- Mise en batterie et repli : 3 minutes
4-Organisation et planification :Première phase : Étude de faisabilité / Durée : 1994/1995 / Statut : Terminée
Deuxième phase : Développement des prototypes / Durée : 1995/1997 / Statut : Terminée
Troisième phase : Campagnes d’essais / Durée : 1998 / Statut : Terminée
Quatrième phase : Passage à une production industrielle / Durée : 1999 / Statut : Terminée
Cinquième phase : Incorporation au sein des forces armées / Durée : 2000 / Statut : Terminée
Note confidentielle:
1995 : Malgré la fin de la guerre avec la Kresetchnie, le programme de recherche Alastor 220 continue sans entrave, les plans du CASL (Canon Automoteur Super Lourd) ont été finalisés dans les temps. La production des dix prototypes devrait démarrer courant octobre 1995.
1997 : Le dernier prototype Alastor 220 de la dizaine commandée vient d’être livré, respectant ainsi le délai fixé au début du projet. Dès le début de l’année prochaine, ceux-ci seront incorporés au sein du bataillon test numéro quatre afin de tester leurs capacités en conditions réelles.
1998 : Cela fait maintenant 10 mois que les 10 prototypes subissent des tests intensifs grandeur nature. Les problèmes sur le système de recul lors des tirs furent rapidement éliminés. Après cela, les 10 Alastor ont apporté une pleine satisfaction à nos exigences. Les Alastor 220 ont correctement réussi à envoyer leurs obus à une distance maximale de 55 km. Avec les obus à portée additionnelle, dont le développement devrait se terminer courant 2005, une portée de 80 km devrait être atteignable. Au niveau des performances, les obus HE remplissent parfaitement leur rôle. Cependant, les obus perforants ont dépassé nos attentes. Durant les phases de tests, alors que les Alastor opéraient des tirs à plus de 50 km sur des positions fortifiées, leurs obus ont réussi à pénétrer chacun environ 1 mètre de béton de qualité militaire et environ 70 cm de béton armé, et cela avec une précision redoutable.
2000 : Le programme de recherche, nom de code Alastor 220, a respecté les délais imposés au début de celui-ci. Les CASL sont entrés en production industrielle, et déjà une centaine ont été commandés par les forces armées.
Le programme entre désormais dans sa phase de consolidation, avec pour objectif une modernisation continue jusqu’en 2010.
5-Sécurité et confidentialité :Afin de garantir la sécurité et la confidentialité des informations concernant le projet Alastor 220, celui-ci est classé Confidentiel Défense. Son accès est strictement réservé aux personnels habilités du Secret Industrie Défense – SID de niveau 3 minimum.
Les sites physiques, comprenant donc les usines de montage, le centre de test, les dépôts d’obus de 220 mm, sont sécurisés par l’armée raskenoise, et chaque site est doté de systèmes de surveillance vidéo opérationnels 24h/24 et 7 jours/7. Le système de surveillance vidéo sera renforcé par des systèmes de détection d’intrusion et/ou capteurs thermiques / radars de proximité pour les zones sensibles.
Les données informatiques concernant le projet sont, elles, stockées sur des serveurs cryptés, isolés du réseau civil. Ces données comprennent entre autres les données de navigation et balistiques. Toute tentative d’accès par un agent non habilité déclenchera automatiquement la suppression des données dites critiques concernant le programme Alastor 220.
Pour s’assurer qu’aucune intrusion n’ait lieu, des audits seront réalisés tous les mois par le service de contre-ingérence militaire Topaz 1.
6-Évaluation des risques :Bien que le programme de recherche militaire Alastor 220 soit conforme aux normes industrielles et techniques, un ensemble de risques fut identifié tout au long de ses phases de test. L’ensemble de ces risques est condensé en 7 catégories principales, chacune ayant fait l’objet d’une évaluation rigoureuse ainsi que de mesures d’atténuation spécifiques.
Risque techniqueDurant les phases de test, le principal risque technique identifié est celui du système de rechargement automatique. Celui-ci, étant un système complexe soumis à de grandes contraintes mécaniques, est l’un des systèmes les plus critiques du CASL, car une panne entraînerait une mise hors combat immédiate. Pour remédier à ce problème, l’une des solutions trouvées est la redondance accrue sur les points critiques : les vérins et moteurs sont doublés. De plus, chaque pièce se doit de réussir des tests d’endurance sur plus de 10 000 cycles. Si toutefois une panne devait voir le jour en zone de combat, des pièces de rechange spécifiques seront systématiquement intégrées dans les convois de soutien.
Risque logistiquesLes obus de 220 mm constituent actuellement le principal problème. Ceux-ci ne sont produits actuellement qu’à une échelle échantillonnaire. Ce problème devrait être partiellement résolu avec la première ligne de production de 220 mm de Hoffman. Cependant, cette unique ligne de production posera sans aucun doute à l’avenir un problème de type goulot d’étranglement sur l’approvisionnement. À l’avenir, il s’agira donc de convaincre Hoffman de créer d’autres lignes de production. Cependant, reposer sur un seul fabricant n’est pas souhaitable ; il faudra également convaincre les deux autres fabricants nationaux, que sont Peukert et Graf, de créer des lignes de production de 220 mm. Cependant, ces solutions ne seront pas opérationnelles avant plusieurs années. Dans l’immédiat, un stock stratégique de 1 000 obus par CASL est en cours de constitution. En cas de pénurie totale de 220 mm, un adaptateur de type sabot est en développement afin de rendre utilisables nos obus de 155 mm.
Risque opérationnelsUne fois sur le terrain, la phase de mise en batterie et celle de repli, estimées à trois minutes, vont exposer temporairement le CASL Alastor 220 aux systèmes de contre-batterie ennemis. Ce risque est accru lorsque le CASL opère en terrain découvert, comme des plaines. Cependant, du fait de sa grande portée, estimée à 55 km avec un obus à réduction de traînée, et jusqu’à 80 km avec propulsion additionnelle, un Alastor est relativement à l’abri de l’artillerie ennemie. Mais cela n’est le cas que pour l’artillerie classique ; les systèmes de lance-roquettes multiples ou lance-missiles disposent d’une portée bien supérieure et seront en capacité d’opérer de la contre-batterie. Afin de protéger au mieux les membres d’équipage et le matériel, la doctrine d’emploi impose soit une phase de tir rapide de moins de deux minutes puis un repli immédiat. Du fait que la seule menace pour le CASL soit les roquettes et missiles, il est également possible de mettre en place une défense aérienne solide ayant pour tâche d’intercepter les missiles. Le problème de cette tactique est qu’elle est beaucoup plus lourde qu’un simple tir puis repli. En parallèle de la doctrine d’emploi, les CASL seront également dotés de radars de détection de trajectoires et de systèmes de camouflage actifs, comme des filets multispectraux et générateurs de fumigènes automatiques.
Risque technologiquesL’un des risques technologiques les plus critiques est le système de visée. En effet, celui-ci, reposant sur une symbiose GPS/inertie, reste potentiellement vulnérable au brouillage électronique ou au spoofing (1). Ce risque, même s’il possède une probabilité très faible, ses conséquences seraient critiques s’il venait à se concrétiser. Pour pallier en partie ce problème, les Alastor 220 seront munis de centrales inertielles autonomes ; celles-ci, ne dépendant pas de données externes, ne pourront pas être brouillées. Cependant, la précision en sera affectée négativement. De plus, nous préconisons l’implantation d’un module GNSS multiconstellation muni de protections anti-leurres. À cela s’ajouteront des mises à jour logicielles régulières, et cela via clés cryptées, permettant ainsi de maintenir un haut niveau de sécurité.
1 - Spoofing : Le spoofing est une technique de leurre reposant sur l’envoi d’un faux signal GNSS, plus fort que le signal légitime, et ce afin de tromper le récepteur.
Risque financiersDe par la relative instabilité du marché des différentes matières premières nécessaires à la fabrication d’un CASL Alastor 220, la volatilité des prix pourrait entraîner une augmentation de plus de 20 % du coût unitaire à la production. Afin de pallier ce problème, nous recommandons que les contrats incluent des clauses d’indexation plafonnées. De plus, les lots de production devront être regroupés par tranches de 20 unités minimum afin de bénéficier d’effets d’échelle.
Risque humainsBien que disposant d’un haut degré d’automatisation, les systèmes CASL Alastor 220 requièrent tout de même un personnel hautement formé, notamment pour assurer la maintenance directement sur le terrain, la programmation des tirs ainsi que la conduite du véhicule. Le problème de ce haut degré de spécialisation est qu’il sera difficile, dans un premier temps, d’attirer des profils. Pour remédier à cela, nous préconisons la création d’un programme de formation accélérée via simulateur embarqué, couplé à un parcours de carrière dédié et à une prime spécifique. Tout ceci devra être mis en place afin de garantir un haut niveau de compétence opérationnelle.
Risque de contre-ingérenceLe principal risque de contre-ingérence est la fuite de données classifiées sensibles, avec en tête de liste les tables de tir et les profils balistiques. Pour limiter ce risque, ces données doivent à tout prix être compartimentées selon une logique "besoin d’en connaître". Leur stockage devra être assuré sur des serveurs cryptés, déconnectés du réseau civil. Toute tentative d’accès aux données par une personne non autorisée devra entraîner la suppression automatique des fichiers critiques. Pour s’assurer qu’aucune intrusion n’ait été réalisée, des audits de sécurité devront avoir lieu mensuellement par la cellule de contre-ingérence militaire Topaz-1, qui dispose d’un droit d’inspection inopiné chez les sous-traitants.
7-Budget prévisionnel :De par sa complexité technologique, sa puissance de feu et son autonomie opérationnelle, le programme Alastor 220 représente un effort financier important pour l’armée raskenoise, cet effort étant justifié par l’objectif de ce programme.
D’après les estimations réalisées, le coût unitaire d’un CASL Alastor 220 s’élève environ à 4,5 millions de Sleks (9 millions d’euros). Ce montant est calculé en incluant la structure blindée, le système de rechargement automatique, l’électronique embarquée (visée, navigation, communications), ainsi que les équipements de protection (NBC, contre-mesures, etc.).
Le budget global estimé qui sera alloué à la recherche et développement (R&D) sur la période estimée du programme de recherche (1994-2000) est estimé à 160 millions de Sleks (320 millions d’euros). Cette enveloppe de 160 millions de Sleks devra couvrir :
- Les études de faisabilité et de conception
- Le développement et la fabrication des dix prototypes initiaux
- Les campagnes d’essais et l’optimisation des systèmes embarqués
- Le développement des munitions spécialisées (obus perforants, à portée augmentée, etc.)
La phase de production initiale prévoit la commande d’une centaine de CASL Alastor 220. Cette commande, validée par l’armée raskenoise, devra être satisfaite au plus tard en 2005. Avec un coût unitaire de 4,5 millions de Sleks, le coût total est estimé à 450 millions de Sleks (900 millions d’euros), avec des livraisons échelonnées sur quatre ans.
À ce budget s’ajoutent des dépenses annexes pour le soutien logistique et opérationnel, comprenant :
- Premièrement, la constitution d’un stock stratégique d’obus de 220 mm comme mentionné dans la partie risque logistique. Avec l’objectif de 1 000 obus par véhicule, cela représente une production de 100 000 obus. Avec un coût unitaire estimé à 1 400 Sleks, le budget prévisionnel alloué à la constitution de ce stock est de 140 millions de Sleks (280 millions d’euros).
- Deuxièmement, la mise en place d’un programme de formation avancée dédiée spécifiquement au CASL Alastor 220. Cette formation sera basée en partie sur des simulateurs embarqués. Les dépenses prévisionnelles estimées pour cette formation s’élèvent à 23 millions de Sleks (46 millions d’euros).
- Enfin, seront inclus les coûts de maintenance prévisionnelle pour les 5 premières années d’exploitation, comprenant ainsi pièces de rechange, techniciens, infrastructures et autres. Ce coût est estimé à 37 millions de Sleks (74 millions d’euros).
En cumulant l’ensemble des dépenses estimées jusque-là, le budget total qui devra être alloué au programme Alastor 220 s’élève à 810 millions de Sleks (1,62 milliard d’euros). Ce montant inclut la R&D, la production, les munitions, la formation, la maintenance et les infrastructures de soutien.
8-Annexe :Sommaire