COMMUNIQUÉ DIPLOMATIQUE OFFICIELÉmetteur : Monsieur l'Empereur Président Lilian Christophe
Fonction : Chef de l'État de la République des Trois Nations entre 2016 et 2031
Institution : Palais de l’Union, Utovie, République de Koltaris, République des Trois Nations
Destinataires : États, gouvernements et citoyens du monde entier
Date : Décembre 2016 Citoyens, citoyennes du monde,
Gouvernements de tous bords,
États hostiles ou amis, ou États neutres,
Je m’adresse aujourd’hui à vous tous dans un communiqué que je considère d’une importance capitale en ce début de mandat. Il me semble, avant toute chose, essentiel que vous sachiez qui je suis.
Je me nomme Lilian Christophe. J’ai 25 ans. Je suis jeune, j’en ai pleinement conscience. J’ai été mandaté Président du Sénat en 2012.
Suite à la destitution du Roi-Président Maximilien Reuter, survenue le 9 octobre 2016, il y a à peine deux mois, j’ai été investi, de manière pleinement démocratique, des prérogatives de chef de l’État. Cette investiture a été validée conjointement par le Sénat et les trois Présidents des républiques constituantes de la République des Trois Nations. C’est ainsi que j’ai été nommé au poste d’Empereur-Président.
Pour le dire brièvement, la fonction d’Empereur-Président est née de la fusion institutionnelle entre le poste de Président du Sénat et celui de Roi-Président. Cette responsabilité rassemble donc, dans les faits, d’importants leviers du pouvoir exécutif et législatif. Je suis membre du Parti Social-Démocrate (PSD), que j’ai aujourd’hui l’honneur de présider. L’un de mes prédécesseurs à la tête du parti fut Henri de Rivoli, un nom qu’il vous faudra retenir, car son rôle historique dans la construction de notre République demeure central.
Comme beaucoup le savent, je me suis fermement positionné contre toute forme de colonisation, ainsi que contre le maintien du statut des sujets économiquement dépendants (SED). Cette lutte constitue l’un des axes fondamentaux de mon engagement politique, et mes déclarations récentes en témoignent avec clarté.
J’ai également émis à plusieurs reprises des critiques à l’égard de la République coloniale de Kolca, dont le caractère colonial, bien que largement révolu dans les faits, persiste encore dans certaines représentations. Il est important de rappeler que ce statut n’est plus effectif depuis plus d’une décennie.
De ce fait, il me paraît essentiel d’évoquer plusieurs aspects.
Il est aujourd’hui évident que notre État, la République des Trois Nations, traverse une conjoncture particulièrement difficile, étant frappé par trois crises simultanées.
La première est une crise politique interne, qui relève exclusivement de notre souveraineté nationale. J’ai toutefois le devoir de rassurer nos partenaires et nos citoyens : cette crise touche désormais à sa fin, et les mécanismes démocratiques en place ont permis d’en amorcer la résolution.
Les deux autres sont des crises extérieures, qui affectent nos territoires de manière directe et préoccupante. La première concerne la situation au Mandrarika.
La seconde crise, quant à elle, est d'une nature plus grave encore : elle concerne l’établissement d’un blocus sur la vice-royauté de Ritanius, accompagné d’une campagne de bombardements sur la région de Fistalis.
Trois missiles ont été tirés, visant directement une préfecture civile, causant la mort du vice-roi en exercice, un homme élu démocratiquement en 2002 et reconnu pour son intégrité. Cette attaque ne peut être interprétée autrement que comme une tentative d’intimidation politique d’une extrême violence.
Les frappes ont également visé une mairie, et, dans un geste symbolique d’une brutalité manifeste, ont abattu les drapeaux de la République des Trois Nations et de la République coloniale de Kolca. Je suis conscient de la charge symbolique de ce geste, je ne l’ignore pas, mais cela ne saurait excuser la violation manifeste de notre souveraineté et le mépris affiché pour les vies civiles.
C’est également le fait de bombarder le port, infrastructure vitale pour l’acheminement des biens de première nécessité. Cette attaque menace directement l’approvisionnement de la population, en compromettant l’arrivée des denrées essentielles à sa subsistance. Ce sont ces actes-là, qui ne visent ni des objectifs militaires, ni même stratégiques, mais directement les civils, qui posent problème. Ce sont ces attaques-là qui choquent.
Face à cela, nous avons dû réagir rapidement. Et je l’admets sans détour : cette crise a été l’occasion, pour moi, d’assouvir certaines de mes ambitions politiques.
Quelles étaient-elles ? Très simplement : m’attaquer au statut des sujets économiquement dépendants (SED), et mettre un terme définitif à cet héritage institutionnel indigne d’un État démocratique moderne. Ce statut n’a plus lieu d’exister, et je le dis clairement : il n’aurait jamais dû exister.
Je tiens à préciser que l’abolition d’un tel statut ne peut se faire d’un simple claquement de doigts. Il ne s’agit pas là d’un geste symbolique, mais d’un changement structurel profond, qui nécessite un vote démocratique au sein du Sénat.
Je m’engage à mettre en jeu toute mon influence afin que cette loi passe. Mais je le dis avec clarté : cela devra se faire progressivement. Pourquoi ? Parce que nous refusons de remplacer une injustice par une autre. Nous refusons que des propriétaires, privés soudainement de leurs ressources, sombrent dans la misère. Et nous refusons, tout autant, que les sujets économiquement dépendants, devenus citoyens libres et égaux en droit, se retrouvent sans aucun cadre économique, social ou institutionnel.
L’objectif est clair : faire en sorte que la libération soit réelle, durable et digne, non une transition brutale qui laisserait derrière elle ruines et rancunes.
Et cela, nous nous y opposons fermement. De ce fait, cette transition devra nécessairement s’effectuer de manière progressive.
C’est aussi pour cette raison que l’idée d’une indépendance immédiate n’est, en l’état, absolument pas envisageable. Une telle décision conduirait inévitablement des centaines de milliers de personnes dans la misère la plus totale.
Je le dis sans détour : je ne crois pas un seul instant que les États qui soutiennent aujourd’hui ces menaces seraient prêts à assumer la responsabilité économique et humaine d’une telle indépendance. Je doute qu’ils financent durablement les nouvelles institutions, ou qu’ils contribuent à restaurer une économie suffisamment solide pour éviter que ces populations ne sombrent dans le chaos.
Il y a un autre point qui fait que l’indépendance n’est pas envisageable. Cet autre point, c’est Henri de Rivoli.
Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s’agit d’un ancien président du PSD, le Parti Social-Démocrate, parti que je dirige aujourd’hui.
Et c’est surtout le deuxième homme de notre République à avoir dirigé notre État le plus longtemps. Je vous rappelle rapidement son parcours politique. En 1976, il devient président du Sénat. En 1979, par la voie de la Constitution, il devient empereur-président. Il est mandaté pour une durée de 15 ans. Puis, en 1994, son mandat prend fin. Il se présente à l’élection, devenant roi-président.
C’est le premier empereur-président à faire cette démarche. Entre 1994 et 2000, il effectue son premier mandat de roi-président. Entre 2000 et 2006, il effectue son second mandat. Je tiens d’ailleurs à rappeler que “roi” signifie “nation”, et “président”, “l’homme qui dirige”. Cela signifie donc que les nations sont au-dessus de l’homme qui dirige.
Ce poste entre en contradiction avec l’ancien rôle de dirigeant qu’il y avait dans la République des Trois Nations, qui était celui de Président-Roi, “l’homme au-dessus des Nations”. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et ce, depuis 1916. Voilà pour ce point.
Pourquoi je vous parle d’Henri de Rivoli ?
La raison est assez simple : son influence, et les démarches qu’il a entreprises durant ses mandats. Henri de Rivoli, au cours de son second mandat en tant que Roi-Président, a exercé une pression politique extrême sur l’Assemblée de la République coloniale de Kolca. Une pression d’une telle intensité que cette dernière s’est vue contrainte d’organiser une série de référendums d’autodétermination et d’indépendance, ou de rattachement à un État tiers, sur l’ensemble des Vice-Royautés, à l’exception notable de Kolca.
Et oui, c’est à lui qu’on le doit.
Mais ce n’est pas tout. En parallèle, Henri de Rivoli a imposé une autre mesure d’envergure : l’extension du droit de vote aux sujets économiquement dépendants pour ces référendums. Une décision sans précédent, qui visait à garantir que le processus soit reconnu à la fois légitime et démocratique. Mieux encore, il a exigé que la communauté internationale soit appelée à observer et à attester de la validité de ces scrutins. Une démarche audacieuse et fondamentale dans l’histoire contemporaine de notre République.
Quelle était la question posée lors de ces référendums ?
La formulation soumise aux électeurs était la suivante :
“ Souhaitez-vous obtenir l’indépendance, ou bien un rattachement à un État tiers ?
Ou préférez-vous demeurer membre de la République des Trois Nations, en tant que Vice-Royauté constituée ? ”
Deux choix s’offraient à eux :
Le premier consistait en l’indépendance ou le rattachement à un État tiers. Le second proposait de rester membre de la République des Trois Nations en tant que Vice-Royauté.
Les résultats des référendums, tenus entre 2003 et 2005, ont révélé une majorité écrasante en faveur du maintien au sein de la République des Trois Nations dans chacune des Vice-Royautés concernées.
Et aujourd’hui, malgré cette expression démocratique claire, nous sommes attaqués.
Et ces attaques proviennent d’États qui se revendiquent d’une légitimité anti-coloniale.
S’attaquer à des territoires d’outre-mer qui ont démocratiquement refusé l’indépendance ou le rattachement à un État tiers, ce n’est pas de l’anticolonialisme.
C’est de l’impérialisme, voire de l’expansionnisme.
Autrement dit, c’est vouloir imposer ses idées à d’autres peuples contre leur volonté.
Cela va à l’encontre de la démocratie, et des principes que nous défendons fermement.
Mais je dois tout de même reconnaître que le blocus, comme je l’ai évoqué plus tôt, m’a été utile sur le plan politique. Oui, je le reconnais sans détour : je m’en suis servi.
Je l’ai utilisé pour porter certaines de mes ambitions politiques, et je l’assume pleinement.
Alors, vous vous demandez sans doute : comment ce blocus m’a-t-il été utile ?
Eh bien, d’une manière assez simple : ce blocus m’a permis de faire avancer deux projets de loi majeurs.
Le premier concerne l’abolition du statut des sujets économiquement dépendants, comme je l’ai expliqué plus tôt. Il s’agit là d’un tournant fondamental dans notre organisation sociale, et d’un pas vers une citoyenneté pleinement effective pour tous les habitants de nos territoires.
Le second point concerne la restructuration institutionnelle de l’une de nos trois républiques constitutives. Nous avons entamé une réforme visant à renommer la République coloniale de Kolca en République des Royautés Et de Kolca, avec un E majuscule au mot Et, symbole fort de l’union entre les citoyens des vice-royautaires et les kolcariens. Ce nom, pour l’heure, demeure provisoire, mais il illustre notre volonté d’en finir avec toute terminologie héritée d’un passé révolu.
En vérité, nous n’avons plus rien de colonial depuis 2003. Certes, auparavant, on pouvait nous accuser, parfois à juste titre, d’entretenir des logiques coloniales. Mais aujourd’hui, cette époque est close. Il reste toutefois une province, particulière par son histoire et sa situation juridique, pour laquelle le statut définitif n’a pas encore été tranché. Un référendum d’autodétermination y est programmé pour 2020, dans le strict respect des normes démocratiques et du droit international.
C’est là toute l’importance de ce communiqué.
Nous avons lancé une opération dont l’objectif est clair : évaluer les véritables intentions des États qui nous sont actuellement hostiles. Ont-ils pour ambition l’impérialisme ? Veulent-ils réellement la guerre ? La communauté internationale sera témoin de ce test grandeur nature.
Cette opération, nommée Opération Vedette, vise à sonder la nature exacte du blocus imposé à nos côtes. Il ne s’agit pas d’un acte de provocation, mais d’une mission de clarification. Si des tirs sont effectués contre cette flottille pourtant pacifique, les conclusions s’imposeront d’elles-mêmes. Pour nous, ce serait la preuve irréfutable que la guerre est leur objectif réel.
Les vedettes engagées dans l’opération ont reçu des ordres stricts : ne jamais ouvrir le feu. Et si le moindre tir venait à être émis par l’adversaire, une retraite immédiate sera déclenchée. Cette mission n’est donc ni offensive, ni provocatrice.
Il s'agit ici d’un test mesuré : une manière d’évaluer le degré réel d’hostilité que ces États nourrissent à notre encontre. Une hostilité que, comme je viens de vous l’exposer point par point, est profondément injustifiée.
Je vous remercie sincèrement pour l’attention portée à ce message.
J’en appelle désormais à la coopération internationale, et plus particulièrement au soutien à l’initiative du Royaume de Teyla visant à établir un cadre de droit international, indispensable pour préserver la paix, la souveraineté des peuples et la stabilité entre les nations.
Dans l’état actuel des choses, il me semble essentiel que nos États recentrent leur attention sur les véritables priorités internationales. Ce qui se déroule actuellement en Cramoisie est d’une gravité sans précédent, une crise aux conséquences humanitaires et géopolitiques majeures, potentiellement désastreuses pour l’humanité tout entière. Plutôt que de détourner leurs énergies vers des territoires qui, rappelons-le, ont librement choisi de rester au sein de la République des Trois Nations, les États d’Afarée gagneraient à unir leurs voix et leurs efforts pour exercer une pression concertée sur l’État cramoisien, afin de mettre un terme aux atrocités qui y sont commises.
Et je le dis aujourd’hui avec fermeté : arrêtons la guerre. Oui à la paix, mais pas à une paix mensongère, fondée sur l’hypocrisie ou la soumission.
Merci à vous.
Pour la République, la Démocratie et la Paix,
Lilian Christophe
Empereur Président de la République des Trois Nations
Président du Parti Socialiste Démocrate (PSD)
Lilian Christophe,
Empereur-Président choisit et élu entre 2016 et 2031.Rédigé par le Palais Sénatoriale en Commission, République des Trois Nations.