11/05/2017
22:49:09
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[RP] Bienvenue en Enfer !

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Bienvenue en Enfer !

"Ici, on ne vous punit pas. On vous brise."


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Il y a ici, très peu de prisons normales. Les petites infractions, comme voler du pain ou ne pas payer une amende, ça, c’est pour les prisons ordinaires. De petits bâtiments froids, avec des barreaux et des gardes, oui. Mais ce ne sont pas des vraies prisons. Les vraies prisons, les prisons de l’ombre, celles qu’on murmure la nuit sans jamais les nommer… ce sont les Goulags. Les Goulags, ce n’est pas la prison. C’est l’enfer sur terre.

C’est là qu’on envoie ceux qui gênent. Pas seulement les criminels. Non. Ceux qui parlent trop. Ceux qui se plaignent. Ceux qui s’opposent. Ceux qu’on accuse sans preuve. Ceux qui n’ont pas eu de chance. Et une fois qu’on y est… on n’en ressort presque jamais.

Les Goulags sont perdus dans les montagnes, les forêts profondes, ou au milieu de la neige éternelle. Il n’y a pas de mur. Pas besoin ! Il n’y a rien autour, juste le froid, le vent suffit, la faim, et le travail et beaucoup de travail, énormément de travail ! Des heures et des heures et des heures et des heures. Dans la boue, dans la glace, vous avez compris, tout ce qu’il y a de pire est ici !

On mange peu. On dort mal. On tombe malade. Et quand on tombe, on ne se relève pas toujours. Ici, personne ne vous soigne. Personne ne vous écoute. Vous êtes seul. Même parmi les autres. Et pourtant, c’est souvent grâce aux autres qu’on tient. Un regard. Un morceau de pain volé. Une parole. Une couverture partagée. L’humanité survit dans les coins les plus sombres. Mais ça ne suffit pas toujours. Certains se pendent. D’autres deviennent fous. D’autres encore s’échappent dans leur tête, loin de la douleur, loin du froid. Et il y a ceux qui obéissent, qui baissent les yeux, qui travaillent… pour survivre. Juste survivre. Jour après jour.

Sur ce topic, vous allez découvrir, le quotidien des prisonniers. Mais surtout… vous allez voir ce que devient un être humain quand on lui enlève tout. Son nom. Sa famille. Sa liberté. Son corps. Sa dignité ! Ici, on n’attend pas la mort. On la regarde travailler à côté de soi.
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Personne ne sait où ils sont.
Ils n’ont pas d’adresse.
Pas de nom.
Pas de carte.
Rien.

On parle de 110 camps, peut-être plus.
Des chiffres qui circulent… mais sans preuve.
Juste des rumeurs.
Des murmures.

Parfois, quelqu’un dit avoir vu un convoi passer.
Des camions bâchés, sans lumière.
Des visages à peine visibles derrière les vitres.
Et puis, plus rien.
Silence total.

Le gouvernement ?
Il ne dit rien.
Il fait comme si ça n’existait pas.
Pas de communiqué.
Pas de question.
Pas de réponse.

Mais tout le monde sait.
Tout le monde a entendu quelque chose.
Un voisin disparu.
Un collègue arrêté.
Un cousin qui ne revient pas même jamais.

On comprend vite.
On ne pose pas de questions.
On baisse les yeux.
On change de sujet.
Parce que parler, c’est dangereux.
Très dangereux, extrêmement dangereux.

Il y a des régions entières qu’on évite.
Des routes qu’on ne prend jamais.
Des montagnes sans nom.
Des forêts sans fin.
Des coins où le silence est lourd.
Très lourd.

Certains disent qu’il y en a un dans le Sud.
Là où le sol est gelé toute l’année.
D’autres pensent qu’ils sont sous terre, dans d’anciens tunnels.
D’autres encore parlent d’îles oubliées, au milieu des lacs.
Mais personne ne sait.
Et ceux qui savent… ne parlent pas, pourquoi ?

Parce qu’on ne revient pas d’un Goulag.
Pas vivant.
Et si on revient… on ne parle plus.
On baisse les yeux.
On ne dort plus.
On n’est plus vraiment là.

Il y a des gens qui entendent des cris, la nuit.
Derrière les collines.
Au loin, dans la brume.
Des voix qu’on ne reconnaît pas.
Des appels à l’aide.
Mais personne n’y va.

Parce qu’on a peur.
Peu importe où ils sont.
Ils sont là.
Ils sont toujours là.
Et un jour, peut-être… ce sera ton tour.

Alors tu fais semblant.
Tu souris.
Tu obéis.
Tu te tais.

Et tu espères.
Tu espères qu’on ne viendra pas frapper à ta porte.
Tu espères qu’ils t’oublieront.
Tu espères…
Mais personne n’est vraiment à l’abri.

Bienvenue en enfer.
Un enfer invisible.
Un enfer silencieux.
Mais bien réel.

Texte d’un ancien rescapé du goulag,
tué par la police politique, Ce texte n’a jamais été publié,
et toutes les personnes qui l’ont lu sont aujourd’hui encore au goulag.
Vous ne pouvez donc pas l’utiliser dans vos RP

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image répugnante


Dans le goulag, on ne mange que de la merde, faut dire les termes. La première chose que j’ai sentie en arrivant, c’était l’odeur. Une odeur de graisse je ne serai même pas expliquer, de soupe pourrie, de viande morte depuis longtemps. Ça m’a pris à la gorge. On m’a dit : Tu t’habitueras. Mais on ne s’habitue jamais, c'est juste horrible.

Le matin, on reçoit un liquide tiède. Ils appellent ça de la soupe. Mais c’est de l’eau sale. Dedans, il y a des trucs qui flottent : des bouts de feuilles noires, parfois un morceau de peau, ou un petit truc gluant qu’on n’arrive pas à reconnaître, c'est dégoutant je vous rassure. On ne sait jamais ce que c’est. Des fois, on préfère ne pas savoir. Un jour, j’ai trouvé une dent dans ma soupe. Juste une dent. Elle n’était pas à moi. Le pain, on le reçoit le midi. Un morceau gris bizarre. Moisi. On tape dessus, il sonne comme une pierre. Il est humide, comme s’il avait dormi dans un seau d’eau. Parfois, il bouge un peu, à cause des vers. On enlève les vers et on le mange quand même. On a trop faim pour faire les dégoûtés. C’est ça ou rien. Et rien, c’est pire tous simplement.

L’eau, c’est pareil. Elle est marron, froide, elle sent le métal et la moisissure. Elle sort de tuyaux rouillés ou d’un trou dans la neige. On boit avec les mains, comme des chiens. Si on a de la chance, on tombe sur de la glace propre. Sinon, on boit ce qu’on trouve. Même si ça fait mal au ventre. Même si ça rend malade on veut survivre. Les jours spéciaux, on reçoit un bouillon plus épais. On croit que c’est une fête. Mais quand on regarde dedans, on comprend. C’est fait avec des os d’animaux, des plumes, du gras recuit. Une fois, un homme a crié qu’il avait trouvé un œil dans son assiette. Un vrai œil, tout rond, tout gluant. Il l’a mangé quand même c'est dégoutant j'ose même pas en parler.

Quand la nourriture manque, certains attrapent des rats. Ils les tuent à mains nues, les déchirent avec les dents. Ils les font cuire sur des plaques de métal brûlantes, volées dans les ateliers. Ça pue, ça fume, ça crame, mais au moins c’est chaud. Moi, j’ai mangé mon premier rat au bout de deux semaines. Je pleurais en le mâchant. Pas de honte. Juste de la peur et de la faim et franchement à force sa devient bon.

Certains mangent leurs chaussures. Le cuir, les lacets. Ils les font bouillir. D’autres mâchent du bois, de la terre, je l'ai pas fait bien sur, faut pas abusé. Un homme a avalé ses propres cheveux. Il disait que ça remplissait le ventre. Il est mort deux jours après. Les plus faibles vendent leur pain. Pour un morceau de couverture, une paire de gants, une gorgée d’eau propre. Les plus forts volent la soupe des autres. Ils frappent, ils mordent, ils tuent pour un morceau de pain. J’ai vu un homme frapper son propre frère pour une bouchée, bonjour la fraternité. Les jours sans repas sont les pires. Ça arrive souvent. Parfois, il n’y a rien du tout. Ils disent que la neige a coupé les routes ou que le garde a oublié la clef, je n'y crois pas. Alors on reste assis, les mains sur le ventre, à regarder les autres tomber.

Certains mangent la colle. Le savon. Le charbon. Tout ce qui ressemble à de la nourriture. Tout ce qui ne tue pas trop vite. Mais parfois, ça tue quand même. Et le plus fou dans tous ça? C’est qu’on ne parle jamais de faim. Parce que tout le monde a faim. Tout le temps. On n’a même plus les mots. On n’a plus que le regard. Un regard vide. Un regard d’animal.

Un jour, y en a un qui a mangé de la merde. C’est pas une image, c’est pas une blague. De la vraie merde, fraîche, sortie du trou ! Il tremblait, il suait, il rigolait en même temps. Un rire cassé, comme un vieux chien malade. Il disait : C’est chaud. C’est salé. C’est pas pire que leur soupe. On a tous tourné la tête. Mais on a rien dit. Parce qu’au fond, on savait que lui, il avait juste sauté une étape.

Le soir, le ventre fait des bruits bizarres. Il gargouille, il cogne. On se tient le ventre comme une blessure. Certains se réveillent la nuit en hurlant, croyant qu’on leur arrache les tripes. Mais non. C’est juste la faim. La vraie. Celle qui ronge tout. Qui fait voir flou. Qui fait halluciner. Moi, une nuit, j’ai cru voir un poulet rôti au bout de mon lit. J’ai mordu dans ma couverture. J’en ai avalé un bout, répugnant. On parle parfois entre nous, doucement, comme des fantômes. On se dit ce qu’on mangerait si on sortait. Un steak. Du riz. Du beurre. Rien de compliqué. Mais même ça, c’est trop beau. Même une simple pomme, j’en ai pas vu depuis des années. Je ne me souviens même plus du goût !!!

Certains n'ont plus de dents. Elles sont tombées à cause de la pourriture, du manque de tout. Alors ils avalent la soupe sans mâcher, comme des bébés. D'autres ont des trous dans le palais. Leur langue est noircie. J’ai vu un gars dont la langue pendait, j'essaye d'enlever cette image de ma tête mais j'arrive pas bon sang, MERDE ! On aurait dit un morceau de cuir mort. Il ne parlait plus. Il grognait comme un chien.

Y avait un vieux, un ancien, il disait qu’avant, on leur donnait du sel. Maintenant, même ça, c’est trop cher. Alors tout a le même goût. Le goût de rien. De la cendre. De la mort lente. Un jour, il y a eu des vers dans le bouillon. Beaucoup. Ça gigotait partout. On a demandé pourquoi. Le garde a rigolé. Il a dit : "C’est du supplément de protéines." On a tous baissé les yeux. On les a mangés. Lentement. Sans parler. C’est ça ou mourir.

Les enfants qui naissent ici parce que oui, parfois, des femmes enceintes arrivent ils n’ont même pas le droit à du lait. On leur donne de l’eau avec un peu de graisse fondue. Beaucoup meurent. Ceux qui survivent ont déjà le regard vide, comme nous. On dit qu’ils naissent affamés. Et qu’ils meurent affamés. Y a plus de dégoût, en vrai. On dépasse le dégoût.
Et tout ça, c’est voulu. C’est pas un accident. C’est leur méthode. Qu’ils aillent se faire foutre, bande d'enculé.
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image travail forcé


Putain, tu peux pas imaginer ce que c’est que le travail forcé dans ce foutu goulag. Quand t’arrives, t’es pas un homme, t’es qu’une merde. Ils t’attrapent, te foutent un casque sur la tête, t’envoient crever au boulot. Là-bas, y’a pas de taf cool, y’a pas de pause, y’a que de la merde à faire. La plupart, ils te balancent sur les routes, à casser de la pierre, à creuser la glace, à porter des sacs lourds comme des putains de sacs de ciment. Tu bosses comme un chien toute la journée, du lever au coucher du soleil, même plus, parce que parfois ils t’envoient bosser la nuit, dans le froid, dans l’obscurité, avec juste une lampe pourrie qui éclaire à peine ton chemin.

Et c’est pas tout. Les vrais saloperies, ils les envoient dans les montagnes. Là où y’a leurs foutues mines de pyrite, de sphalérite, de galène, de chalcopyrite. T’imagines ? C’est pas juste creuser dans la terre, c’est creuser dans la merde toxique, dans la poussière qui te bousille les poumons, qui te brûle la gorge à chaque putain d’inspiration. T’as pas de masque, rien. Juste tes mains sales et ton corps qui souffre. Tu tousses, tu craches du sang, t’en peux plus, mais ils s’en battent les couilles. Ils veulent du minerai, du fric, et eux s’en foutent que t’aies la gueule en sang à la fin de la journée.

T’es là, à creuser, à porter des pierres, à charger des brouettes pleines de merde, les muscles en feu, le dos brisé, le ventre creux, le cœur qui tape dans ta poitrine comme un marteau-piqueur. T’as mal partout. Chaque putain de mouvement est une torture. Et quand tu te plains, tu te prends une balle de matraque dans la gueule. Certains tombent, ils se relèvent pas. Ils restent par terre, dans la poussière, les os cassés, le sang qui coule. Les gardes s’en foutent. Ils rigolent même.

Le pire, c’est que tu sais pas ce que tu creuses. Tu sors des tunnels, t’es à moitié dans l’obscurité, le sol tremble, y’a des éboulements qui peuvent t’enterrer vivant d’une seconde à l’autre. Beaucoup se font écraser, étouffer, on les entend pas crier. Les autres, ils font semblant de rien, parce que la peur, elle te bloque la langue. Tu peux pas hurler, tu peux pas pleurer. T’es là, à crever doucement.

Et puis y’a la bouffe. T’en bouffes presque pas, mais tu continues à creuser. T’as plus de forces, t’as plus de dents pour mâcher, la gorge sèche, le corps gelé ou brûlé par le soleil. Tu bois de l’eau sale, tu mâches des morceaux de pain durs comme la pierre, parfois pleins de vers, et t’oses même pas faire le dégoûté. Parce que sinon tu crèves.

Je te jure, j’ai vu des gars bouffer leurs propres chaussures, bouffer de la colle, du bois, de la terre, tout ce qui pouvait calmer un peu la faim. J’ai vu un mec bouffer ses propres cheveux, il a crevé deux jours après, tout maigre, tout pâle, comme un fantôme. Les gosses qui naissent là-bas, ils ont même pas le droit à du lait. Ils meurent comme des mouches, et ceux qui survivent ont déjà ce regard vide, comme des cadavres ambulants.

Tu bosses, t’es brisé, t’es fatigué, t’as plus d’espoir. Tu regardes autour de toi, et t’as que des gens cassés, des mecs qui ont perdu leur dignité, leur humanité. Ils avancent comme des robots, comme des putains d’automates qui savent même plus pourquoi ils bougent. Et tu sais ce qui fait le plus peur ? C’est que ça dure. Ça n’en finit jamais. Pas de fin à ce cauchemar. T’es juste un numéro. Un pion. Une machine à crever. Ils s’en branlent que tu souffres, que tu meurs. Tout ce qu’ils veulent, c’est que tu bosses jusqu’à ce que t’aies plus rien.

Le soir, tu rentres dans ta baraque dégueulasse ou 10 personne dorme dans 10 mètre carré, par terre, sans matelas, avec des rats qui te grattent les pieds, qui bouffent ce qu’ils trouvent. Tu grelottes, t’as mal partout, t’as faim, mais tu peux rien dire. Si tu cries, ils te descendent. Si tu pleures, personne ne t’écoute. Tu te recroquevilles, tu fermes les yeux, en espérant que demain soit pas pire. Mais ça l’est toujours.

J’ai vu des mecs crever de fatigue, crever de froid, crever de faim. Des mecs qui tenaient plus debout, qui parlaient plus, qui grognaient comme des bêtes. Certains ont pété les plombs et ont frappé leurs frères pour un bout de pain. La fraternité ? Putain, ça n’existe plus là-bas. Alors ouais, faut avoir peur. Faut avoir une putain de haine pour ces salauds qui font ça. Parce que le travail forcé dans ce goulag, c’est une mort lente, une putain de torture. Une horreur sans nom. Et ceux qui y bossent, ceux qui creusent dans ces montagnes maudites, ils sont pas juste des esclaves, se sont littéralement des morts vivants.

Je le répète je sais, mais les instructeurs là-dedans, putain, c’est pas des humains, c’est des bêtes. J’te jure, ils ont zéro pitié. Zéro. On dirait qu’ils prennent un putain de pied à te faire souffrir. Dès que t’as un faux pas, une merde, ils te tombent dessus comme une meute de chiens affamés. Ça gueule, ça crie, ça frappe. Pas juste une tape, non, des coups de matraques dans la gueule, des coups de pied dans les côtes, des baffes qui font trembler ta tête.

T’as jamais vu autant de haine dans les yeux de quelqu’un. Ils s’en foutent que tu sois crevé, que t’aies mal, que t’aies rien dans le ventre. Leur seul plaisir, c’est de te voir plier, de te voir ramper, de te briser. Ils aiment ça, bordel. Ça leur donne un pouvoir, une putain de jouissance malsaine. Tu marches pas assez vite ? BAM !!!!, un coup de crosse dans les reins. Tu chiales ? BAM !!!, ils te forcent à te relever en te traitant de putain de faible. Tu fatigues ? BAM !!!, ils te foutent à genoux dans la boue pendant des heures. Tu fais pas ce qu’ils veulent ou même pas assez vite ? BAM !!!, ils t’envoient au trou, dans une cellule minuscule, froide, noire, où tu respires à peine.

Et parfois quand il s'ennuie, ils t’obligent à faire des conneries, des saloperies juste pour rigoler entre eux. Genre courir en rond, sauter, ramper dans la merde, faire des exercices qui te déchirent les muscles jusqu’à ce que t’aies plus de force, juste pour leur foutre la honte. Et si tu flanches, si tu craques, ils te font payer ça cher et BAM !!!

Ils te cassent la gueule devant tout le monde pour te rappeler ta place. Ils t’humilient, te rabaissent. C’est un putain de jeu pour eux. Et toi, t’es juste une merde sur laquelle ils peuvent décharger leur violence. J’ai vu des gars se faire tabasser pendant des heures, jusqu’à ce qu’ils soient à moitié morts. Et les instructeurs rigolaient, se filaient des claques dans le dos, comme des connards qui viennent de gagner une putain de compétition de brutalité.

Parfois, tu crois que tu vas crever juste parce que t’en peux plus, pas parce que t’as fini ta journée. Mais eux, ils s’en foutent, ils te poussent encore plus loin, encore plus profond dans l’enfer. Alors ouais, ces instructeurs, c’est pas des hommes, c’est des salopes bourreaux. Et dans ce goulag, y’a pas de justice, pas d’aide, pas de répit. Juste eux, leur haine, et ta souffrance. Je me demande comment ils peuvent faire ce genre de métier.
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image personne cagoulé


Tu sais, on sait jamais trop comment ça commence. T’es là, dans ta ville, chez toi, tu bosses, tu parles pas trop, tu fais pas de vagues, et puis un jour, BAM, y’a des mecs qui frappent à ta porte. Pas un mot, pas un papier, juste des types en manteaux longs, le regard froid comme la mort. La police politique, ou peu importe comment tu veux les appeler moi je les appelle les enculés, parce que c’est ce qu’ils sont. Ils te chopent comme un chien, même pas le temps de dire au revoir à ta mère, à ta femme, à tes gosses. Ils te foutent dans une bagnole noire, sans plaque, vitres teintées, et direction... l’inconnu.

Tu comprends que dalle. On t’explique rien. Parfois, tu sais même pas pourquoi t’es là. On t’accuse d’un truc flou genre "attitude subversive", "esprit antipatriotique", ou pire, "pensées négatives envers l’État" c'est vraiment con. Putain, j’ai vu des mecs se faire choper juste parce qu’ils avaient dit que le pain était trop dur ou que la radio captait mal. C’est n’importe quoi. C’est à qui va dénoncer le plus vite, pour sauver sa peau ou gagner deux morceaux de sucre.

Une fois que t’es entre leurs mains, c’est foutu. Ils te collent une cagoule sur la gueule, ils te balancent dans un train, dans un putain de wagon en métal sans siège, sans lumière. Tu restes là des jours, tu pisses dans un coin, tu bouffes rien, tu crèves de chaud ou de froid. Et puis un matin, tu débarques dans l’enfer. Le goulag.

Et tu sais quoi ? Même là, on t’explique rien. Pas de procès, pas de juge, pas d’avocat. Juste un vieux papier jauni qu’ils te foutent sous le nez, et sur lequel c’est marqué "travail correctif". C’est quoi ça, bordel ? Travail correctif ? C’est crever la dalle en cassant des cailloux jusqu’à tomber dans la merde, ouais.

Tu demandes ce que t’as fait, ils rigolent. "Tu sais très bien ce que t’as fait." Non, j’sais pas, connard. Je sais pas du tout. Mais tu poses trop de questions, tu passes pour un fauteur de troubles. Alors tu te tais. Tu baisses les yeux. Parce qu’ici, un regard mal placé, c’est une claque, une matraque, une cellule d’isolement. Et le plus flippant ? C’est que personne sait où t’es. T’as disparu. Ta famille, tes potes, ils pensent que t’es mort ou que t’as fugué. Y’a aucune lettre, aucun droit, aucune justice. Rien. Le néant. T’es plus qu’un fantôme.

La police politique, c’est pas juste des types en uniforme. C’est des fouines, des ordures qui écoutent aux portes, qui te regardent de travers, qui notent tout ce que tu dis. Parfois, c’est même ton voisin qui te dénonce, ou ton cousin. Pour un rien. Un geste, un regard, un mot mal compris. Et y’a aucune logique dans tout ça. Des fois c’est les intellectuels qu’on chope, d’autres fois c’est les fermiers, ou même des gosses de 15 piges. J’ai vu un gars arriver, il savait pas lire, il savait pas écrire, il avait même pas compris pourquoi il était là. Juste parce qu’il avait pas chanté l’hymne assez fort, paraît-il. N’importe quoi après je sais pas si je dois le croire.

Alors ouais, on rentre pas dans le goulag parce qu’on est coupable. On y rentre parce qu’on gêne, parce qu’on existe au mauvais endroit au mauvais moment. Parce qu’un fils de pute a décidé que ton nom devait être sur une liste. C’est aussi con que ça. Et le pire, c’est que tout le monde le sait, dehors. Ils savent que c’est du grand n’importe quoi, mais ils ferment leur gueule. Parce qu’ils ont peur. Et je peux pas leur en vouloir. Moi aussi j’avais peur, avant. Maintenant j’ai plus peur, j’ai juste la haine. Parce que ce système, il est fait pour broyer. Pour faire disparaître les gens dans des camps dégueulasses, pourrir dans la boue et le silence.

Alors ouais, c’est flou, c’est absurde, c’est injuste, et c’est sale. Et ceux qui te foutent là-dedans, ils le savent très bien. Mais ils s’en branlent. Parce que dans leur monde à eux, t’es qu’un pion, une crotte sur leur botte. Et ça les fait marrer de t’écraser.

Et là… de nulle part… tu te réveilles.

T’sais même pas comment t’es arrivé là. T’as l’impression que t’as dormi trois heures ou trois jours, t’en sais rien. T’ouvres les yeux, t’as mal partout, la bouche sèche comme du sable, et direct ça pue la sueur, la merde, le vieux sang et l’humidité. Tu veux bouger, mais tu peux pas. Y’a quelqu’un collé à toi. Et puis un autre. Et un autre. Tu lèves la tête et tu captes : t’es dans une pièce, dix mètres carrés à tout casser, avec dix types. Dix. Tous serrés comme des sardines en boîte, couchés, accroupis, les genoux dans le dos du voisin. Comme on dit, bite au cul.

Et c’est pas une image. Tu peux même pas respirer sans que l’autre te crache dans la tronche. T’as la cuisse d’un mec sur ta figure, le coude d’un autre dans les côtes, un pied qui te tape le mollet à chaque mouvement. Ça bouge, ça grogne, ça gémit. Personne parle. Tout le monde en a marre. Y’a plus de honte. T’as envie de pisser ? Tu pisses dans un seau au milieu. Et encore, faut attendre ton tour. Y’en a un qui a chié dedans cette nuit, ça déborde. Y’en a un autre qui a vomi contre le mur. L’odeur est partout. Elle colle au corps, elle te rentre dans les narines, elle t’arrache des larmes. Y’a pas de fenêtre. Juste une ampoule crade qui clignote parfois, ou qui s’éteint sans prévenir. Et le sol, c’est du béton. Froid. Dégueulasse. Plein de tâches. De sang séché, de pisse, de trucs qu’on veut même pas savoir ce que c’est. Les murs suintent. Littéralement. T’as l’impression que la pièce transpire elle aussi.

Et le pire ? C’est le silence. Pas le vrai silence, non. Un silence étouffé, plein de respirations courtes, de dents qui grincent, de prières marmonnées. Y’en a un qui pleure doucement dans un coin. Un autre qui se tape la tête contre le mur. Et toi, t’es là, au milieu, coincé, vidé, les yeux grands ouverts. Tu penses plus à rien. Parce que penser, ça fait mal. Tu sais même pas où t’es. Tu sais juste que t’as été déplacé. Et qu’ici, c’est peut-être encore pire. Un pré-goulag du goulag. Une salle d’attente pour l’enfer. Et les autres autour de toi ? Tu les connais pas. Mais tu reconnais leurs gueules. Des types paumés, des gueules creusées, des yeux vides. Tous pareils. Tous cramés de l’intérieur. Comme toi.

Alors tu te cales contre un mur, si t’as de la chance, ou contre un dos moite, si t’en as pas. Et tu respires doucement. Pour pas gêner. Pour pas déranger. Parce qu’ici, même respirer trop fort, ça peut déclencher un coup de poing. Un hurlement. Une baston de rats. Et tu comprends. C’est pas juste un oubli du système. C’est voulu. C’est pensé. C’est fait pour vous écraser encore un peu plus. Parce qu’ils savent que si tu tiens encore debout, c’est qu’ils ont pas encore fini de t’achever.

Et puis un moment, on vient me chercher. Une grosse porte en fer s’ouvre dans un vacarme d’enfer. On gueule un nom j’sais même pas si c’est le mien, mais j’me lève. Je veux plus rester ici de toute façon, j’peux plus. J’ai les jambes engourdies, j’ai la dalle, j’ai la tête qui tourne. Deux types me chopent par les bras, me traînent dans un couloir crade, éclairé par des néons qui clignotent comme si c’était une putain de fête foraine du diable.

Ils me balancent dans une salle froide, avec un bureau, une chaise en métal, et un gars assis là. Il a pas l’air pressé. Il fume une clope, il me regarde comme si j’étais un cafard. C’est l’instructeur. Un type pas bien grand, sec, le regard vide, mais avec cette lueur dans les yeux… tu vois ? Ce petit éclat de plaisir malsain. Comme un gosse qui va torturer un insecte pour s’amuser.

Je dis rien au début. J’me tiens droit, j’essaie d’pas trembler. Mais au bout d’un moment, j’peux pas m’empêcher de demander, doucement, genre à moitié mort :

Monsieur… pourquoi je suis là ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

Il me regarde. Il sourit. Et il me fout une baffe. Une énorme. Pas une gifle de cinéma, non. Une vraie claque de chien, avec tout l’avant-bras. Je tombe de la chaise, j’ai le sang qui me monte au nez.

Tu parles quand on te parle, merde, il dit.

Je me redresse, j’ai le crâne qui cogne, la joue en feu. Mais j’arrive pas à me taire, j’ai besoin de comprendre, j’suis au bord de péter un câble.

Mais… j’ai rien fait… je comprends pas…


Et là il se lève. Lentement. Il s’approche. Il sort sa matraque. Une espèce de truc court, épais, qu’on dirait fait pour tuer, pas pour faire peur. Et il me balance un coup dans le bide. Je m’écroule. J’ai l’impression que mes tripes se sont retournées. J’arrive plus à respirer. Il me chope par les cheveux et il me hurle dans l’oreille :

Tu comprends pas ? TU COMPRENDS PAS ? Eh ben on va t’apprendre à comprendre, espèce de sous-merde, enculé, ptit PD !


Et il me frappe encore. Une fois, deux fois. Sur les côtes, dans les reins. Il fait ça en silence. Pas comme un mec en colère, non. Comme un mec qui fait ça tous les jours. Un boulot. Un truc banal. Il souffle même pas. Il transpire pas. Il a pas l’air énervé. Il kiffe, ce bâtard. Il kiffe te faire mal. Il s’arrête que quand je crache sur le sol, et que c’est rouge. Du sang.

Il me laisse par terre. Il écrase sa clope sur le bureau et il dit juste :

Bienvenue dans ta nouvelle maison.

Et il sort.

J’reste là, couché, en boule, à trembler. J’me dis que j’vais crever ici. Que j’aurais jamais dû ouvrir ma gueule. Mais même si j’avais rien dit, ça aurait été pareil.
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image femme goulag


Tu crois que c’est déjà l’enfer ? Attends d’être une femme là-dedans mdr. Parce que quand t’es une meuf, dans un de ces camps de merde, t’es pas juste un numéro, t’es une proie. Une cible. Un objet qu’on écrase, qu’on salit, qu’on insulte en riant. Tu crois que les murs puent ? Ouais. Mais ce que tu sens vraiment, c’est le mépris, la haine, la saleté dans les yeux des types autour. Et pas juste les détenus les gardes, les instructeurs, les connards en uniforme, tous c'est incroyable ils sont pas éduqué cas gars.

Moi, j’étais pas une activiste, j’avais pas distribué de tracts, j’avais juste refusé de sourire à une réunion du Parti. Apparemment, ça suffisait. Une attitude "froide et insolente". Voilà l’accusation. Traduction ? J’étais une femme qui fermait pas assez sa gueule. Et paf, embarquée. Comme une chienne. Pas un mot, pas un adieu. J’ai même pas pu prendre une culotte de rechange. Ils m’ont traînée dehors en chaussettes, sous la pluie, comme si j’étais rien.

Et dans le wagon, les mecs te matent. T’es seule, au milieu de trente types. Et même si t’es crade, trempée, les cheveux collés à la tronche et les mains qui tremblent, y’en a toujours un pour te reluquer comme si t’étais à poil. Et si t’oses dire un mot ? On te dit que t’es bonne qu’à ouvrir les cuisses. Voilà comment ça commence.

Arrivée au camp, c’est pas mieux. Tu penses qu’au moins y’aura d’autres femmes ? Oui, y’en a. Mais ça change rien. C’est même pire. Tu dors entassée dans des baraques pourries, avec huit autres filles, certaines qui parlent plus, qui regardent plus personne. Tu sais direct qu’elles ont vécu des trucs qu’on peut même pas imaginer. Et si t’as pas de bol, on te fout dans une baraque mixte. Et là… là t’as intérêt à serrer les jambes la nuit. Parce que les portes ferment pas. Et les gardes, ils s’en foutent. Ou ils regardent.

Et puis y’a l’instructeur. Ce sale porc. Celui qui hurle tout le temps, qui tape pour rien, qui te regarde de haut en bas quand il te parle. Il m’appelait jamais par mon nom. C’était toujours "la pute", "la salope", "la traînée du peuple". J’ai même entendu une fois : "Celle-là, on devrait la faire tourner pour qu’elle serve à quelque chose." Et les autres rigolaient. Ou disaient rien. Comme si c’était normal. Comme si j’étais pas humaine.

Le travail ? Le même que les hommes. Piocher, creuser, traîner des rondins de bois de vingt kilos, par -20°C, avec les règles, avec les seins qui gèlent sous la chemise trouée. Et si tu tiens pas ? On te crie dessus : "Allez, t’es bonne qu’à gémir d’habitude, non ?" Et t’as même pas la force de répondre. T’as les mains ouvertes, le dos pété, t’as plus de souffle, plus de fierté. Juste de la rage. Mais tu la gardes dedans, parce que si elle sort, ils vont te briser pour de bon.

Le pire, c’est pas les coups. C’est les regards. C’est les gestes glissants. Les mains "par accident". Les remarques quand tu passes. Les autres détenus qui te proposent du pain contre des trucs que tu veux même pas entendre. Et le silence des autres femmes. Pas parce qu’elles s’en foutent. Parce qu’elles savent que si tu parles, on te fait taire. Pour toujours.

Et les règles ? T’en parles ? T’as pas de serviettes, pas de savon, rien. Tu saignes dans tes fringues déjà sales. Tu roules du tissu, du papier journal, ce que tu trouves. Tu marches avec ça entre les jambes toute la journée, et si ça se voit, tu te fais engueuler : "Encore en train de salir le sol, connasse ?" Et tu baisses la tête. Parce que c’est ça ou le trou, ou pire. Et personne viendra t’aider. Parce que t’es une femme. Et que pour eux, ça veut dire que t’es faible. Que t’as pas de voix. Pas de droit.

Une fille du camp s’est pendue un matin. On l’a trouvée derrière la cabane à outils. Elle avait laissé un mot, griffonné sur un bout de carton : "Je veux pas qu’ils me touchent encore." Voilà. Juste ça. Et personne n’a rien dit. Le garde a dit : "Une traînée en moins." Et la journée a continué comme si de rien n’était.

Moi j’suis encore là. Je sais pas pour combien de temps. Je sais même pas si je suis encore moi. Parce qu’ici, t’oublies ton prénom, ta voix, ton visage. T’es juste un corps qui avance, qui saigne, qui pleure en silence. Et parfois tu rêves que tout ça, c’est fini. Que t’es libre. Que tu respires un air propre. Que personne ne te regarde comme un bout de viande. Mais tu te réveilles. Et y’a l’odeur, le froid, le béton. Et des voix de mecs, qui rient, et qui disent : "Tiens, voilà la salope."

Et tu sais que le cauchemar, c’est pas la nuit. C’est quand t’ouvres les yeux. Et puis y’a les "travaux spéciaux", comme ils disent. Traduction : t’es une femme, alors tu vas nettoyer la merde. Littéralement. Moi, on m’a foutue dans l’équipe "sanitaire". Sanitaire mon cul, ouais. On passe nos journées à récurer des chiottes défoncées, des latrines pleines à ras bord, à vider des fosses à la main. Sans gants, sans rien. Juste un seau, une pelle, et ton estomac qui se retourne toutes les deux minutes. Y’a des odeurs qu’on oublie jamais. Ça te rentre dans la peau, dans la gorge. Tu tousses, tu craches, mais tu continues. Parce que si tu ralentis, y’a une matraque qui t’attend.

Parfois, on nous envoie bosser hors du camp. Dans des gares, des vieux bâtiments, des coins crades en ville. Tu crois que c’est mieux ? Bah non. C’est même pire. Parce que là, t’as des civils. Des gens "normaux". Et ils te regardent comme si t’étais un chien galeux. Un monstre. Ou pire : un truc sale et excitant. Y’en a qui rient, qui te pointent du doigt. D’autres viennent te parler, te posent des questions, genre "t’as fait quoi pour être là ?", "t’as couché avec qui ?" ou alors ils demandent même pas, ils te filent un bout de pain et ils attendent que tu les suives dans un coin. Et toi t’as pas le droit de répondre. Pas un mot. Tu lèves les yeux ? On te tape. Tu parles ? On te punit. Alors tu gardes la tête basse, tu récurés la pisse sur les murs, tu frottes la merde au sol pendant que des connards te sifflent.

Et y’a même des jours où on te fout à nettoyer les toilettes des flics eux-mêmes. Là, tu vois les instructeurs, les gardes, assis pendant que toi tu frottes les carreaux. Ils te balancent des trucs, genre : "Allez, fais pas ta précieuse, t’en as vu d’autres." Ou "Tu veux pas venir me faire briller autre chose ?" Et tu dis rien. Parce que si tu dis un mot, ils te traînent dans un coin et ils te font regretter d’avoir une langue.

Les filles comme moi, on sert à ça. Nettoyer. Frotter. Servir. Se taire. On te répète tous les jours que t’es rien. Que t’as de la chance qu’on te donne à manger. Que t’as de la chance de pas être déjà morte. Et au bout d’un moment, t’y crois presque. Tu crois que t’es vraiment qu’un chiffon. Un chiffon qui pleure quand personne regarde.

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