MINISTÈRE DE L'INFORMATION ET DE LA COHÉSION NATIONALE
Natalya Yavorska Ministre de l'Information et de la Cohésion Nationale
Le Ministère de l'Information et de la Cohésion Nationale est le portefeuille de Natalya Yavorksa, ancienne journaliste aujourd'hui Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique et Vice-Présidente du Conseil de Réclamation Nationale. L'institution conduit la politique d'information du Conseil, qui se trouve tournée vers la préservation et la consolidation de l'unité morale de la nation autour des valeurs du programme commun porté par la coalition de l'État de Réclamation Nationale. Il finance ainsi des campagnes de sensibilisation aux problématiques de souveraineté territoriale, de défense nationale, d'identité collective, ainsi que sur des sujets moins régaliens comme la lutte contre la corruption et la construction de la démocratie parlementaire. Il n'est pas rare que le ministère travaille en collaboration avec d'autres institutions du gouvernement, comme le Ministère de la Culture ou le Ministère de la Jeunesse et de l'Éducation, en fonction des cibles à atteindre et des moyens à mettre en oeuvre.
La Bataille sur la Glace désigne à la fois une scène du film hotsalien « Anton Odrojen » réalisé en 1943 par le cinéaste Mykyta Mazurenko, et la pièce musicale composée par Vladislav Zaiets qui accompagne cette même scène. Les deux œuvres sont étudiées dans le cadre d'un enseignement transverse mêlant l'histoire et les arts au sein du programme du cycle secondaire de l'enseignement prodigué par les établissements scolaires agrémentés par le gouvernement de la République d'Hotsaline. Le fond de cet enseignement visant à sensibiliser la jeunesse aux enjeux de la défense et de la souveraineté nationale a été réalisé par le Ministère de l'Information et de la Cohésion Nationale, en collaboration avec le Ministère de la Jeunesse et de l'Éducation pour ce qui est de sa bonne incorporation aux programmes officiels.
Introduction - Contexte et présentation de l'œuvre étudiée Le film raconte la vie d'Anton Odrojen, un représentant de la noblesse slave qui régna sur des terres correspondant à l'actuel territoire de l'Hotsaline au XIe siècle de notre ère. Réputé pour ses qualités de chef de guerre et de stratège, il est notamment connu pour avoir organisé la résistance des Slaves païens de cette région tardivement christianisée aux assauts des ordres de chevaliers catholiques d'origine germanique qui ont lancé au cours de cette période une succession de raids visant à s'emparer de ces terres pour les évangéliser. La scène du film qui est spécifiquement étudiée dans le cadre de cet enseignement concerne la fameuse bataille d'Oronets, connue dans la culture populaire sous le nom de « bataille sur la glace », au cours de laquelle les troupes d'Anton Odrojen affrontèrent ces mêmes chevaliers catholiques sur le lac gelé d'Oronets, avant de remporter une victoire se soldant par des pertes immenses dans les rangs des troupes germaniques, en grande partie englouties après avoir été contraintes de se replier vers les zones du lac où la surface de glace était la plus fragile. C'est du moins ce qu'affirment les sources primaires dont les affirmations, bien que contestées tant les chiffres donnés semblent peu vraisemblables, sont régulièrement reprises dans la culture populaire et forment un élément constitutif de l'imaginaire collectif et du mythe national hotsaliens.
I - Une allégorie de l'affrontement atavique entre Germains et Slaves L'un des mythes fondateurs de la nation hotsalienne est celui-du « peuple ensemencé » et placé sur cette terre précisément par les dieux afin de constituer le rempart des peuples slaves contre les assauts des hordes germaniques qui peuplent le flanc occidental du massif de Stina. Cette légende s'appuie en grande partie sur la topographie du territoire hotsalien, marqué par les vastes plaines de Posiv qui sont perçues comme un jardin d'Eden d'origine divine, créé pour les Hotsaliens afin de leur permettre de prospérer et défendre la gigantesque muraille naturelle que constitue le massif montagneux de Stina. En montrant une masse mouvante de chevaliers germaniques déferlant implacablement vers une armée de Slaves stoïques, dans une position défensive certaine, la scène ne laisse peu de place au doute quant à son allégorisation du mythe fondateur. Les deux armées, si elles ne sont pas séparées par une muraille montagneuse, le sont toutefois par un autre obstacle naturel, le lac gelé d'Oronets, qui sera par ailleurs responsable du trépas de la majorité des assaillants lorsque la glace finira par se briser sous leurs pas. Par ailleurs, on peut voir le personnage d'Anton Odrojen et ses plus propres lieutenants surplomber le champ de bataille depuis une pointe rocheuse qui n'est justement pas sans rappeler la barrière du massif de Stina. L'esthétique des deux armées tend également à soutenir cette allégorie, les Germains étant représentés comme intégralement casqués sous des heaumes animaliers aux allures monstrueuses et déshumanisantes, là où les soldats de l'armée d'Anton Odrojen portent un équipement plus léger qui laisse percevoir l'expression toute humaine de l'effroi qui se dessine sur leurs visages à l'approche de la horde germanique, plaçant ainsi un curseur évident pour la différenciations entre protagonistes et antagonistes de la scène. Une analyse plus fine de la composition musicale qui vient accompagner ces images éloquentes révèle par ailleurs le caractère immuable de cet affrontement et son caractère existentiel.
II - Le paganisme en résistance face à la chrétienté occidentale conquérante La scène est truffée de symboles qui viennent placer la considération religieuse au cœur de l'affrontement qui se dessine sous le regard du spectateur. Le caractère central de la vocation catholique des chevaliers germaniques est sans cesse rappelée par l'omniprésence de la fameuse croix sur les uniformes des soldats comme sur leurs étendards. Par ailleurs, le lancement de la charge est précédé d'une bénédiction de la foule chevaleresque par un évêque catholique, qui porte sur elle un signe de croix caractéristique sur un fond de musique chorale qui n'est pas sans rappeler les cantiques grégoriens et autres chants sacrés classiques de l'église d'Occident. Du côté des Slaves, en revanche, la scène est précédée d'une séquence de sacrifice animal visant à annoncer de bons présages en vue de la bataille, et de combler les dieux afin d'offrir aux soldats un sort favorable. L'accoutrement des chevaliers germaniques, interchangeable et déshumanisant, reflète le caractère universaliste et missionnaire de la religion chrétienne, qui porte dans son essence l'ambition d'évangéliser chaque être vivant sur la terre. La charge violente des chevaliers n'est en cela qu'une expression du caractère fondamentalement conquérant et dysfonctionnel de cette religion. La paganisme slave, à l'inverse, de par sa nature ethnique et communautaire, est la garantie de la cohésion de ses fidèles, pareille à celle des piquiers slaves qui attendent l'ennemi en rang serrés, là où les chevaliers germaniques chargent dans le désordre et selon des trajectoires chaotiques à la cohérence indiscernable. Le paganisme permet par ailleurs aux Slaves de vivre en harmonie avec leur nature, et plus généralement avec la Nature, tandis que les Germains ont perdu tout caractère humain, et même organique, pour avancer sous des masses de fer et d'acier qui les fait davantage ressembler à des machines ou à des monstres mécaniques qu'à des hommes.
III - L'art comme vecteur de la mémoire nationale et de l'unité patriotique : mise en perspective contemporaine La bataille d'Oronets qui est dépeinte dans la séquence s'est soldée par une victoire tactique et stratégique majeure des Slaves d'Hotsaline, affaiblissant considérablement l'emprise des chevaliers germaniques sur la région, et enterrant leur tentative de conquête des territoires situés au-delà du massif de Stina. En plus d'alimenter l'imaginaire collectif autour de cette bataille et fournir de la matière aux mythes fondateurs de la nation hotsalienne, le film constitue un témoignage de la résilience des ancêtres du peuple hotsalien et de l'efficacité que leur inébranlabilité a pu avoir pour la survie et la préservation de l'indépendance des Slaves vis-à-vis de leurs voisins. À l'heure où le massif de Stina est tombé aux mains de l'empire germanique de Rasken et où la terre hotsalienne demeure en partie occupée par l'ennemi, le souvenir de la résilience des combattants du passé vient remettre en perspective l'inaction du gouvernement autocratique de Leonid Kravchuk entre 1995 et 2014 et sa responsabilité dans le pourrissement de la situation, là où la reprise en main du destin de la nation par une jeunesse consciente des enjeux de la souveraineté et de la défense nationales a toute la capacité, tant que sa volonté ne faiblit pas, d'inverser le cours de l'histoire récente en se montrant digne de la force de caractère de ses prédécesseurs. Cet état de fait montre toute l'importance de l'entretien de la mémoire nationale par les arts, un phénomène qui peut être mis en perspective avec la popularité du mouvement culturel novoslave et l'importance que celui-ci a pu prendre quant au réveil de la jeunesse sur les questions d'identité nationale.