
Le hall principal du Palais des Ambassadeurs était vide. Le parquet, brillant, n’avait en effet jamais vu d'autres délégations que les ouvriers qui l’avaient installé là, puisque la délégation Kartienne attendue pour le premier février serait la première délégation à jamais être accueillie en ce lieu. Une grande première, avec un invité de marque. Malgré son angoisse, le bureaucrate suprême du bureau des affaires étrangères Milathiennes Drano Ennagi se félicitait intérieurement d’avoir l’occasion de parler d’un accord commercial avec les diplomates expérimentés du Saint Empire de Karty, alors qu'on s’était moqué de lui pour son manque de talent dans l’écriture des missives diplomatiques. Comme tout le gouvernement, il espérait que l’entrevue terminerai sur un accord concret, et dans les limites du possible le plus bénéfique possible pour les deux partis.

Il savait que son poste dépendait du résultat de cette entrevue, car tous les bureaucrates des autres bureaux du gouvernement espéraient des choses de lui. Bor Areni, du bureau de l’économie, voulait à tout prix trouver un importateur fiable à qui vendre les ressources minières de Vel’Har et les produits de l’agriculture de Vel’Ny, lors qu’il ne savait même pas ce qu’il pouvait proposer sans que cela soit déjà produit en Karty, Kamal Tashova, du bureau de la défense, comptait bien trouver un pays où il pourrait acheter les armes modernes dont la cellule communication du gouvernement clamait que l’armée se doterait dans un avenir proche. Ironie, car déjà que le pays n’était pas capable de les produire faute des technologies nécessaires et qu’il n’était pas sûre que quelqu’un accepte de leur les vendres, il se pouvait même que les technologies permettant de construires ces machines “qui assureraient la suprématie de notre armée sur tous les champs de batailles” n’existes pas encore. Et en plus, Drel Larra, du bureau de l’éducation, avait eu l’audace d’exiger qu’il trouve un moyen pour que les étudiants milathiens puissent aller étudier en Karty pour approfondir leurs connaissances de l’Eurysie. Tout de même, ils n'avaient qu’a tous participer à cette entrevue, au lieu de lui mettre ces responsabilités sur ses épaules à lui, ça leur aurait permis de trouver exactement ce qu’ils voulaient, ou d’épargner au reste du gouvernement leurs plaintes de “l'inefficacité” du bureau des affaires étrangères si leurs demandes n’était pas acceptés par la délégation Kartienne.
Pour couronner le tout, il avait fallu qu’il s’excuse lui-même de ne pas pouvoir assurer la sécurité de l’ambassade, puis qu’il s’explique auprès du conseil suprême à propos de l’armada aérienne kartienne qui allait arriver.
C’est alors que son conseiller Attal Nathi lui annonça que le camion radar posté à l’aéroport (décidément, ils n’avaient effectivement pas les moyens de protéger qui que ce soit, ils n'avaient même pas de radars installés dans leurs batiments) avait détecté les avions en provenance de Karty. Il décida donc de rendre visite à son collègue Hathar Joriva pour finaliser les préparatifs de l’entrevue, en espérant qu’elle ne se déroulerait pas trop mal.