11/11/2017
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Presse

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Presse écrite, radio, télévisions, internet


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La presse

La presse joue un rôle essentiel à Messalie pour informer les citoyens et les influencer dans le cadre de la propagande politique. Le Titre VII de la Constitution consacre la liberté de la presse (article 22 § 2) et l'interdiction de la censure (article 22 § 3) qui protègent les médias contre les abus et qui permette à chacun, y compris vous, de créer son média et de publier librement ses articles dans ce topic ou dans les Activités Etrangères. Pour qu'un article puisse être pris en compte dans le jeu de faveur pour un parti, merci de respecter ces indications et d'ajouter le code suivant à votre publication de presse.

Template pour une publication médiatique
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[b][color=#B8110B]♠♣♥♦ Ce post a un effet de propagande ♠♣♥♦[/color][/b]
Parti concerné : {nom du / des partis concernés}
Effet souhaité : {positif (augmentation de la faveur) / négatif (affaiblissement de la réputation)}
Date IRP du post : {date rp}
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Les points de vos publications de presse ont une valeur normale, sauf si vous possédez des usines culturelles à Messalie ; avec 1, 2 ou 3 usines, vous pouvez multiplier la valeur de votre propagande médiatique entre x1,5 et x3 (voir les règles liées aux usines). Le Journal Officiel donnera de toutes façons une visibilité minimale aux décisions publiques (du fait de l'impératif de transparence des décisions publiques, Titre VIII de la Constitution, article 23) mais rien ne vous empêche de commenter ces faits à votre sauce. Rien sauf l'article 24 de la Constitution, qui protège les secrets d'Etat contre la curiosité des journalistes, et qui permet au ministre de l'Intérieur de suspendre l'une de vos publications ; s'il rend une telle décision, vous pouvez ester en justice, et ce sera à la Cour Suprême de statuer. Tant que votre publication est censurée, elle n'a aucun effet sur les citoyens, qui l'ignorent.


Organes de presse

  • Messalie Matin, quotidien national fondé en 1961, détenu à 40 % par l'Etat. Chef de la rédaction : Yvonne Pastraga
  • Template d'article[center][indent=12%][indent-right=9%][img=https://i.imgur.com/jrAnsRF.png]https://i.imgur.com/jrAnsRF.png[/img][/indent-right][/indent][/center]
    [indent=17%][color=#8A8A8A][i]Publié le DATE à HEURE par NOMDUJOURNALISTE[/i][/color][/indent]

    [indent=6%][indent-right=6%][center][color=#464646][b][size=2]VOICI LES NOUVELLES[/size][/b][/color][/center]
    [justify][i][size=0.95][center]Chapeau : rapide description de l'article[/center][/size][/i]

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    texte de l'article[/justify][/indent-right][/indent]

  • Messalia TV, chaîne de télévision refondée en 2017, à capitaux youslèves.

  • Valeurs Mensuelles, mensuel devenu hebdomadaire national fondé en 1993, détenu à 45 % par le groupe Flavoni, qui en est actionnaire principal. Chef de la rédaction : Heraldina Choumas.
  • Template d'article[center][img=https://i.imgur.com/5Sb3otA.png]https://i.imgur.com/5Sb3otA.png[/img][/center]
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    [justify][indent=10%][indent-right=10%]texte[/indent-right][/indent][/justify]

  • L'Été républicain, quotidien national fondé en 1976, détenu à 60 % par l'association de financement du Parti républicain. Chef de la rédaction : Edmond Barraù.
  • Template d'article[center][img=https://i.imgur.com/StanbG2.png]https://i.imgur.com/StanbG2.png[/img][/center]
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  • Il Tempo, quotidien national fondé en 1952.



Publications de presse


Publications de la presse étrangère


Vous pouvez poster vos propres articles ici !
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Publié le 02.02.2017 à 8h52 par Yvonne Pastraga, directrice de la rédaction
LA GRANDE LOTERIE, PARI GAGNANT POUR LE GOUVERNEMENT ?
Suggérée par son Directeur du Rayonnement, l'idée d'une Grande Loterie bradant dette de l'Etat et industries nationales pour attirer les investisseurs vient d'être concrétisée par Léandre Garras de Tomarels.


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« Il est où Étienne ? » demande Léandre Garras de Tomarels, chef du Directoire, à la cantonnade. Le petit groupe mêlant politiciens et entrepreneurs se rassemble devant le parvis de l'Hôtel Nérème pour une photo officielle. « Par ici, Léandre ! » lui répond le jeune et brillant directeur du Rayonnement et de l'Attractivité commerciale, en bras de chemise. Sourire et décontraction sont de mises ; les deux hommes affichent leur bonne entente aux côtés de Monsieur Antonin Flavoni, président des Casinos Nérème et partenaire exclusif de la Grande Loterie de Messalie.


« Mon projet, il est simple : susciter l'intérêt de nos partenaires pour relancer notre économie », explique aux caméras celui qui est depuis 2015 le Premier-Directeur de la République de Messalie. Leader réformateur, Tomarels est à l'aise à l'oral et n'hésite pas à s'adresser à la cantonade. Le soleil brille au-dessus des Casinos. « C'est ce que j'avais annoncé dans mon programme : nous allons rendre sa grandeur à Messalie. » Un projet de relance complète de la société et de l'économie, ankylosées par la difficile crise politique et économique des années 2000-2010, et étourdies par les solutions drastiques appliquées par la Troïka. Face à l'effondrement budgétaire, à l'inflation galopante et au chômage de masse, le Parti réformateur, arrivé au pouvoir à l'issue des élections de mars 2015, avait promis d'importantes réformes structurelles pour redémarrer l'activité du pays. Pour attirer de nouveaux investissements et redorer le blason du pays, Léandre Garras de Tomarels s'est entouré d'une fine équipe.

« Cette idée audacieuse, elle représente le génie messaliote », défend le chef du gouvernement sous les palmiers du front de mer. Il attire à lui Étienne Mitsar : le jeune affairiste, propulsé il y a deux ans au ministère du Commerce extérieur rebaptisé par ses soins en Rayonnement et Attractivité commerciale, est tout sourire, et multiplie les assauts de courtoisie envers son auditoire. « La Loterie, c'est une idée à lui », nous explique un conseiller ministériel en aparté. « L'esprit du jeu, l'audace : c'est ça qui peut créer un électrochoc auprès des acteurs internationaux. Mitsar en a parlé à Tomarels, et il a adoré. »

La Grande Loterie est en effet un pari aussi inédit que risqué de la part du gouvernement. Mettant sur la table près de trois milliards d'oboles au titre du Jaquepot, le gros lot traditionnel dans le loto messaliote, le Directoire met en jeu des sommes considérables pour le pays, qui sort d'une éreintante cure d'austérité et d'apuration de ses comptes. A gagner se trouvent aussi des lots substantiels, comme des entreprises publiques, des titres obligataires aux taux attractifs, et bien d'autres. « On attend de voir », explique Matteù Fesnerol, syndicaliste à l'Union Générale interrogé à ce sujet. « A priori on est pas contre, mais faut voir si les nouveaux propriétaires ne vont pas tout simplement bazarder les usines et partir avec la caisse. » Les salariés des entreprises placées dans la balance du hasard attendent un peu de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

Les Messaliotes, eux, envisagent avec plus d'optimisme l'issue du tirage. « J'ai acheté un carton pour ma fille », raconte Perséphone, une habitante du quartier Triphatélès à Messalie-centre : « si elle gagne, elle pourra acheter une maison comme elle en rêve. » « C'est une bonne idée, il est bien ce petit gars », déclare Fortuno, tenancier d'un débit de boisson dans un village de Garance, au sujet du Directeur Étienne Mitsar : « il connaît les problématiques des patrons, il va solutionner le problème économique. » Il faut dire qu'avec un taux de chômage à 17 % selon les chiffres de décembre 2016, l'urgence est là : les Messaliotes attendent des réponses en matière de création d'emploi et de hausse de leurs revenus.

« Ça sera jamais pire que sous le Parti républicain », nous dit Marie-Toulouse en ouvrant la porte du garage de son hôtel particulier du troisième arrondissement. Elle nous confirme sa détestation du parti qui a gouverné Messalie sans interruption entre 1961 et 2012, et dont la fin de règne s'est soldée par une catastrophe économique et politique nécessitant l'intervention de puissances extérieures. « Bien sûr que je vais jouer à la Loterie » conclut-elle en reprenant le volant de sa Steiner rutilante : « A 900 points le carton, le calcul est vite fait : ça joue ! »

Léandre Garras de Tomarels réussira-t-il à faire de la Grande Loterie la grande fête de l'investissement et de la croissance dont il rêve pour le pays ? Les prochaines semaines le diront. Rendez-vous le 30 mars pour le tirage, qui selon certaines rumeurs encore non confirmées aurait lieu dans « un endroit très particulier » ; faisant encore des mystères, le Directoire nous tient en haleine.
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Publié le 05.02.2017 à 15h25 par Arnaldo Bosetti
GRANDE LOTERIE : FLAVONI FAIT DE NOUVELLES ANNONCES POUR RESTAURER LA CONFIANCE
Accusé dès le lancement de l'opération de se rendre responsable de triche et d'arnaque, le Président des Casinos Nérème, partenaire exclusif de la Grande Loterie de Messalie, se veut rassurant en donnant de nouveaux gages de confiance aux investisseurs.


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« Je ne laisserai pas dire que les Casinos s'apprêtent à arnaquer leurs clients », déclare d'entrée de jeu Antonin Flavoni, homme d'affaires du secteur de l'hôtellerie et du luxe et président de l'institution de jeux de hasard. Ciblé par « des attaques personnelles perfides », le magnat se défend de toute « manipulation du jeu » et rappelle que « si le Directoire a fait le choix de nous associer à l'opération, c'est bien au contraire pour notre réputation de probité. » Régulièrement critiqué pour ses tentatives de concentration monopolistique du secteur hôtelier, Antonin Flavoni est souvent vu comme un requin qui rachète pensions et auberges pour en virer le personnel et piller la caisse ; son influence est telle que selon certains, il détiendrait aujourd'hui près d'un hôtel sur trois en ville. Ses méthodes, qu'aucune décision de justice n'a jusqu'ici infirmé, son dénoncées par des syndicats comme « des manoeuvres déloyales » pour s'arroger le marché hôtelier. « Cela n'a rien à voir avec la Grande Loterie », nous répond placidement le service communication de sa société personnelle.

« C'est normal qu'on se pose des questions », tempère-t-il face aux inquiétudes émises non plus par des concurrents locaux, mais par de grands acteurs internationaux, au sujet de la sincérité du tirage de la loterie qui aura lieu le 30 mars 2017. « Moi-même, la première fois que j'ai joué à la roulette russe, je n'étais pas tout à fait confiant. » Le milliardaire reconnaît que jouer au loto, c'est espérer gagner mais c'est aussi risquer de perdre. « A 900 points le carton, la perte n'est pas insurmontable », cherche-t-il à négocier ; mais il « reconnaît qu'il [lui] faut donner des gages plus substantiels ».

Dans une conférence de presse tenue ce 5 février à l'Hôtel Nérème, siège des Casinos qu'il préside et qui organisent la Grande Loterie au nom du gouvernement, Antonin Flavoni s'est donc fendu d'une série d'annonces visant à « restaurer la confiance de nos clients » et à faire de ce jeu « une grande fête de la Chance et de la Fortune. » Il le dit d'entrée de jeu : « nous ne baisserons pas le prix du carton, mais nous allons distribuer des cadeaux incitatifs. » Il a notamment déclaré que « tous les Etats qui ont acheté au moins un carton recevront un carton gratuit » dans les jours à venir. Mais ce n'est pas tout : par souhait d'inclusivité, il a également annoncé que « les ambassadeurs des pays étrangers recevront également un carton gratuit », une manoeuvre selon lui nécessaire pour ouvrir le marché messaliote à des investisseurs d'horizons encore plus variés.

« Je tiens à remercier personnellement tous ceux qui ont déjà manifesté leur intérêt pour la Loterie », a-t-il déclaré en clôture de sa conférence de presse ; « j'espère sincèrement que le sort leur sera favorable ; mais ce sera à la Chance d'en décider. »
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Publié le 15.07.2017 à 12h18 par Ludovic Ennody
UN « COUP DE POUCE GLOBAL » ANNONCÉ PAR LE DIRECTOIRE
La conjoncture économique positive, qui enthousiasme les commentateurs, incite le gouvernement à préparer un programme rectificatif pour la fin d'année sur les questions budgétaires. L'objectif : faire « ruisseler la croissance » et pérenniser le développement pour l'année 2018.


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C'était dans les cartons depuis quelques semaines : le Directoire prépare l'adoption prochaine d'une ordonnance budgétaire rectificative. Profitant d'une conjoncture positive, le gouvernement veut traduire les gains réalisés par Messalie en « résultats concrets » pour les Messaliotes, tout en « réalisant les investissements publics nécessaires » pour pérenniser la croissance à moyen terme.

« Messalie a gagné beaucoup d'argent au premier semestre » pointe Augusto Marras-Cotaracz, économiste proche du Parti réformateur, « ce qui invite le Premier-Directeur à un certain optimisme. » La multiplication des investissements étrangers, en particulier à travers le rachat de grandes entreprises publiques, suscite la confiance des pouvoirs publics. « Les investisseurs sont contents, le soleil est au beau fixe », résume une source au ministère. « Le Directoire peut d'ores et déjà préparer la suite. » Qu'est-ce à dire ? « Beaucoup de dossiers d'investissement sont encore en attente, » explique Gilde Boringues, directeur administratif de Choose Messaly, un programme d'investissement public. « Il y a des demandes pour créer de nouvelles entreprises, mais cela suppose des équipements divers : des routes, des réaménagements... » Pour éviter une « surcroissance inflationniste », l'Etat devrait mettre la main à la pâte, selon les observateurs. « Messalie est un petit pays, si les rachats d'entreprises prolifèrent sans mesure, l'inflation nous mettra par terre » avertit un député d'opposition républicaine plutôt favorable à « des investissements publics pour soutenir l'investissement privé. » En 2018, des dizaines de dossiers de construction sont attendus ; « on devra être au rendez-vous », prévient un conseiller ministériel, « donc il faut investir maintenant. » A fortiori quand l'endettement devient moins cher : la Banque centrale a émis l'hypothèse d'une prochaine baisse du taux directeur, « car la dette messaliote convainc, attire, rassure les investisseurs. » L'émission de nouvelles obligations d'Etat est donc à prévoir pour financer les prochains chantiers.

Le Directoire prépare donc de nouveaux investissements à travers une nouvelle ordonnance budgétaire. Si les secteurs bénéficiaires n'ont pas encore été annoncés, ce déblocage d'argent frais pourra soulager les craintes de ceux qui redoutent le déséquilibre d'une croissance trop rapide, et l'inflation. Ce n'est cependant pas le seul objectif poursuivi par le gouvernement.

« J'ai pris l'engagement devant les Messaliotes de libérer leur pouvoir d'achat », a déclaré ce jeudi Léandre Garras de Tomarels, Premier-Directeur, devant le Parlement. « Cette promesse doit se traduire tout de suite, sans attendre. » C'est pourquoi le texte budgétaire rectificatif devrait contenir un certain nombre de dispositions allégeant les charges pesant sur les salaires. « Nous jouerons sur le double levier des impôts et des cotisations », promet une tête d'oeuf, « avec des baisses légères mais universelles » auprès de toute la population. Baisse d'impôt, et baisse « légère » de cotisations sociales, donc. Avec quelles conséquences pour le Régime social général, et les aides ?

« Conformément aux engagements pris devant les électeurs, nous ferons en sorte que le travail rapporte plus que l'inaction », euphémise un député libéral proche d'Etienne Mitsar, le très sémillant ministre de l'Attractivité et du Rayonnement. Une « petite réforme » de l'assurance chômage est à prévoir, pour reverser « une meilleure revalorisation de l'aide d'autonomie aux étudiants. » Aider les jeunes plutôt que les branleurs : une idée portée de longue date par le Parti réformateur, qui se défend pourtant d'utiliser ce langage. « Les nombreux investissements étrangers à Messalie augurent d'excellentes perspectives en terme d'emploi », argue-t-on du côté du Pharo ; « on n'a pas encore les chiffres définitifs, mais 2017 sera une année de baisse du chômage », promet la majorité. Une baisse du chômage qui justifierait un moindre soutien de l'Etat au revenu des chômeurs. « Quand il y a du travail, il faut en prendre », estime-t-on à raison du côté de l'opinion publique, d'après une étude menée par le think tank Institut Sapionce. En échange, on s'attend à « une forte hausse de l'aide aux étudiants », que le Premier-Directeur considère comme « la ressource humaine de demain », notre « trésor national. »

On retrouve dans ce projet une idée libérale simple : celle d'apprendre à un homme à pêcher s'il a faim, plutôt que de lui donner du poisson. « De toutes façons, courtiser les chômeurs n'aurait aucun sens » selon un conseiller en communication d'un maire réformateur en vue. « Ils n'ont pas le droit de vote. » Le projet du Directoire, à travers le « coup de pouce global » au pouvoir d'achat, est aussi calculé : à l'approche des élections municipales, le Parti réformateur, qui trône sur un plateau de soutiens autour de 45 %, ambitionne de transformer l'essai. « Le Parti est encore jeune dans l'espace politique messaliote », décrypte-t-on à la rédaction de Valeurs Mensuelles, une revue d'économie ; « il doit faire la démonstration de sa politique devant l'électorat, s'il ne veut pas être rejeté comme l'a été le Parti républicain. » Cela fait aussi partie des exigences des Actionnaires d'Etat : Madame Fang, majoritaire au Conseil d'Administration, avait rappelé lors de déclarations récentes que l'Etat ne devait pas oublier « ceux qu'il est censé servir. » La majorité est donc toujours en test de sa crédibilité politique.

« Un coup de pouce au pouvoir d'achat avant les municipales bénéficierait aux Réformateurs », juge un sondeur. Cependant, « prévoir aujourd'hui le résultat des municipales est hasardeux » : l'arrivée d'investisseurs hauts en couleurs, tels Madame Fang ou Messieurs Verdamnborgt et Titania, est susceptible « d'irriguer l'espace politique de nouvelles idées auxquelles la classe politique traditionnelle ne s'attend pas » ; l'émergence de nouveaux partis n'est « pas à exclure », notamment avec la multiplication de médias privés depuis 2015.

« Le prochain budget prépare le terrain pour les Réformateurs », analyse-t-on en conclusion, « mais il demeure très conjoncturel » ; si les perspectives économiques s'amenuisaient, « le Parti devrait faire machine arrière. » Le prochain texte budgétaire est-il une redistribution ponctuelle comparable à « un cadeau de fin d'année » ? C'est ce qu'analysent certains économistes libéraux, partisans de « plus de rigueur » dans la gestion des comptes publics. Ceux-ci font valoir que le Parti réformateur « devrait surtout s'attacher à faire baisser le coût du travail. »
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Publié le 03/08/2017 à 04h33 par Thierry Pelouse
Cap Pythéas : parfum de crise dans le Jardin botanique

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Qu'est-il allé faire en cette galère ? La question est posée par nos confrères de Voice of Eurysia, à travers un article de la semaine dernière qui révèle le possible retrait de TSMC, le géant tanskien des superconducteurs, du marché messaliote. La raison ? L'application de sanctions légales par la République Fédérale de Tanska contre les éventuels partenaires économiques de la Principauté de Carnavale, qui interdirait alors à la Tanskian Superconductor Manufactoring Company d'exercer sa production à Messalie, si le juge tanskien établissait le soupçon de « complicité de détournement de fonds » porté à l'encontre des autorités messaliotes, et en fait en premier lieu du Parti réformateur au pouvoir. En cause : l'installation prochaine d'un Jardin botanique sponsorisé par la compagnie Dalyoha à Cap Pythéas, dème de Callinople.

« Je ne suis coupable d'aucune entorse au droit », se défend la maire de Callinople, sous les feux des critiques après avoir effectivement autorisé le lancement d'un aménagement de jardin sur la pointe qui s'avance dans la mer, à l'extrême-occident de Messalie. « Les Callinoplites me soutiennent », argue-t-elle, forte d'une grande popularité locale, renouvelée après une campagne de publicité pour le Jardin botanique qui intrigue et intéresse les habitants du secteur. Problème : la maire appartient au même parti que le Premier-Directeur Léandre Garras de Tomarels, qui ne cachait pas son souhait de voir Messalie se rapprocher se rapprocher de l'Organisation des Nations Démocratiques. « La neutralité messaliote me lave de tout soupçon de favoritisme » à l'égard de la Dalyoha Compagnie, se défend Sophie Jouasseings, maire réformatrice ralliée à la majorité pendant l'ère de la Troïka. « Ce que devrait faire le Parti, c'est me soutenir » plutôt que « s'en prendre à une élue de terrain », contre-attaque Jouasseings avec virulence.

En réalité, c'est parce que le sujet est profondément épineux qu'un emballement médiatique s'est ensuite fait observer dans les jours à suivre. Au menu, des critiques acerbes émanant du milliardaire Titania, également un investisseur installé en Messalie, dans Les Marosques pour sa part, où il développe un site de lancement aérospatial. « Tanska... La croisade administrative contre un jardin », ironise-t-il, avant d'agonir « les Onédiens » de critiques pour leur « bureaucratie » tatillonne. Le monde économique a également réagi avec une surprenante positivité à l'idée d'un prochain départ de TSMC, les groupes Fang et Grimace s'étant positionnés dans la perspective d'une revente prochaine de l'usine. De quoi rassurer les syndicats et les employés sur place ? En tous cas, pas de quoi soulager les inquiétudes du Pharo, qui réfléchit depuis longtemps à un rapprochement entre Messalie et l'Organisation des Nations Démocratiques, malgré l'attachement des Messaliotes à la neutralité du pays.

« Perdre TSMC serait un terrible signal envoyé à l'Eurysie », reconnaît un proche conseiller de la ministre des Affaires étrangères, Ophélie Veycin de Causans, qui avait proposé que Messalie se mette à disposition des protagonistes pour « une conférence de paix et d'investissements » réunissant l'Organisation et Carnavale. Une idée qui serait « au point mort » selon des experts. « En même temps, s'en prendre aux intérêts des Dalyoha est une option contraire à l'esprit d'accueil et de libéralisme économique prôné par les Réformateurs », observe un journaliste du Tout-Messalie, qui rapporte « l'hostilité de plusieurs ministres » à « toute entrave à la circulation des capitaux. » Du côté du Premier-Directeur, en revanche, on rappelle « que les droits humains fondamentaux sont primordiaux. »

« Nous devons réviser la neutralité messaliote », plaide Benjamin Amas, conseiller international de Léandre Garras de Tomarels, interrogé en privé mais qui a souhaité assumer ses propos. « Cela fait partie des engagements du Premier-Directeur de satisfaire au besoin de clarté politique », en particulier en la période, où les massacres d'Estham, de Cabaly et de Carnavale ont étourdi d'horreur l'opinion publique mondiale. « Messalie pourrait souscrire à une jurisprudence collective en matière de prévention et lutte contre les crimes de masse », mais pour cela, on heurte toujours sur un même point : l'absence de tout droit international.

« L'installation du jardin Dalyoha est légale », selon un avocat de la municipalité de Callinople, qui prévient que « si la Cour Suprême devait statuer, elle le ferait sans doute dans le sens de Madame Jouasseings », en raison des protections accordées à la liberté d'entreprendre, à la propriété privée et du fait de la neutralité messaliote. « A moins qu'un train de sanctions ne soit adopté par le législateur », avance-t-on, « rien ne peut empêcher la plantation d'un Jardin botanique par les Dalyoha » à Cap Pythéas.

Messalie pourrait-elle adopter des sanctions contre Carnavale ? « Il faudrait alors réviser la Loi de neutralité », prévient un expert, qui juge cette hypothèse « improbable. » « Ce qui serait plus probable, ce serait que Messalie souscrive à une convention internationale très large » qui statue sur les crimes de masse et implique des sanctions légales envers leurs auteurs. « On ne voit pas Messalie prendre de décision seule en la matière », ni le Premier-Directeur souscrire aux exigences de l'administration tanskienne sans en avoir reçu le mandat des électeurs. « Tomarels a un problème », identifie avec ironie un député de l'opposition républicaine : « il veut faire l'humaniste, mais il n'a aucun outil légal pour en faire la preuve » : l'attachement aux droits humains, « une promesse dans le vent » ? C'est en tous cas l'avis des détracteurs du Premier-Directeur, qui doit préserver l'unité de son parti et la crédibilité de son engagement politique à l'aune des défis nouveaux que pose la traditionnelle neutralité messaliote. « Rien n'est irréversible », prévient pourtant un proche du chef de l'Etat : « une loi, ça se modifie. »



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Publié le 04.09.2017 à 09H49 par Patrice Afri
ALEXANDRE NAGY-BOCSA DÉFINITIVEMENT CONDAMNÉ À DIX ANS DE PRISON DANS L'AFFAIRE DE LA BANQUE OCÉANE
L'ancien Premier-Directeur de 2008 à 2011, mis en cause depuis des années pour trafic d'influence et détournement de fonds publics, a été sanctionné en dernière instance par la justice ; il ne pourra faire appel.


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« Si c'est vrai c'est très grave » : la présidente du tribunal avait donné le ton au début du procès, entamé en novembre 2012, au terme d'une instruction d'un an et demi. Celui qui porte sur ses rides et sa face de méchant lutin trois années de pouvoir au sommet de l'Etat messaliote, pendant les turbulentes années de la crise, n'a pas été récompensé pour sa « loyauté » proclamée à la République ; ça sera dix ans de prison, dont cinq fermes. « C'est une première dans l'histoire de Messalie », souligne avec un malin sourire son adversaire médiatique juré, Ednon Pleunel de Pediapart, dont les enquêtes avaient révélé une multitude de preuves accablantes des manipulations menées par l'alors chef du gouvernement pour regagner les parts de sa famille au conseil d'administration de la Banque Océane. « Un ancien Premier-Directeur, le plus haut personnage de l'Etat, mis en cause par la justice, et désormais reconnu coupable non seulement d'abus de pouvoir, mais de détournement de l'argent des contribuables ! » Les journalistes d'investigation, agonis d'insultes par la défense, ne cachent plus leur plaisir. « Rendez-vous sur le Port Ancien pour sabrer le champagne », gueule dans un mégaphone une militante de l'association Fuck Corruption, rapidement dégagée du palais de justice par les huissiers.

La condamnation tombe comme une lourde hache de guillotine sur la tête de l'ancienne figure du Parti républicain, auquel colle désormais l'épithète infâmant de « Parti de la mafia. » Alexandre Nagy-Bocsa, définitivement condamné, a été conduit à l'issue du procès à la maison d'arrêt de Lhuilery, en banlieue de Messalie, dans l'attente de gagner prochainement sa cellule où il purgera sa peine. « C'est la fin du monde », crie un militant forcené de son camp. Les pro-Nagy-Bocsa, aussi peu nombreux qu'ils sont bruyants, persévéraient jusqu'à aujourd'hui dans la croyance en une relaxe. « Mon mari est innocent », chuchote Chiara Vespa, l'artiste et épouse du condamné. Une innocence qui n'aura pas convaincu les juges, dont la décision a été jugés « ferme comme une tige » par l'association locale des amateurs de chemsex. « Les juges jaunes veulent mettre à mort mon père », analyse le bigleux Corentin de Nagy-Bocsa, qui se présente aux municipales à Callinople.

Un « complot des juges jaunes », selon les sbires de Nagy-Bocsa ? A priori fantasque et conspirationniste, l'idée est cependant rejointe par d'autres fragments de l'opposition. En particulier par deux anciens camarades de l'homme politique au Parti républicain : Raymond Barraù, chef des parlementaires du parti vert et candidat à la mairie de Messalie, et Maximilien Moreira, figure de l'aile gauche. « Faut pas faire ça, c'est pas bien », susurre Barraù, qui devrait pourtant se réjouir de voir le charismatique « mafieux d'Etat » s'éloigner de toute perspective politique dans les années à venir - la peine est assortie de huit ans d'inéligibilité. Le courant opportuniste du Parti pourrait donc se rabattre sur Barraù, qui a besoin de ce soutien pour conquérir la présidence des républicains et, comme il l'espère, la municipalité de la capitale. « Monsieur Nagy-Bocsa a été jugé selon des règles établies par ses adversaires politiques », estime quant à lui Moreira, dont la verve élocutoire semble atténuée par le souci de ne pas apparaître comme un défenseur du désormais condamné pour corruption. « Les juges qui sont en place sont ceux qui ont déposé le Directoire en 2012, de manière, je le rappelle, anticonstitutionnelle » ; celui qui se rêve en leader d'un Parti républicain ancré dans la gauche contestataire et le mouvement social n'hésiter pas à lancer des piques : « je ne sais pas si les juges sont jaunes », mais « je sais que le parti au pouvoir, lui, est le parti de la Troïka. » Une façon de rappeler les circonstances, parfois encore critiquées, dans lesquelles le Parti républicain avait été éliminé du pouvoir à la fin de la crise politique messaliote ; par une décision de justice, soutenue par la police, l'armée, et les milieux économiques et financiers.

Du côté de la majorité, on se limite à quelques commentaires laconiques. « Il faut respecter les décisions de justice », selon un député réformateur. « Au placard, on l'entendra moins gueuler » persifle cependant un ministre qui préfère rester anonyme. Quoi qu'il en soit, c'est un jour historique et qui fera date : c'est aussi la fin d'une époque, et d'un combat long de cinq ans pour l'ex-Premier-Directeur, qui avait été condamné en première instance à une peine moitié moins lourde. C'est une page de l'histoire de Messalie qui semble se tourner. La prochaine reste à écrire.
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Publié le 14.09.2017 à 08H28 par Thierry Fourtacci
Réforme budgétaire de fin d'année : baisse des charges et nouveaux investissements

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« Nous avions besoin de ce budget », rappelle Léandre Garras de Tomarels devant le Parlement ce jeudi. A la tribune, il explique la nécessité de « répondre aux attentes des Messaliotes » par une réforme adoptée en cours d'exercice, au mois de septembre, afin de « traduire les bons résultats du semestre achevé en résultats concrets pour nos concitoyens » ; un engagement en faveur du pouvoir d'achat qui a suscité des applaudissements généralisés au sein de sa majorité. La réforme, adoptée comme il se doit par ordonnance - la Constitution de 2015 évitant, on le rappelle, à l'exécutif d'avoir à recourir au vote des parlementaires pour faire adopter le texte le plus important de l'année -, vient s'ajouter et modifier le budget de l'année 2017 promulgué l'année dernière, et a pris effet dès ce 1er septembre, pour terminer l'année.

Ce coup de pouce s'est traduit par une baisse immédiate des cotisations sociales, façon « d'alléger les charges » et de redistribuer en salaire net ce qui était auparavant ponctionné sur la paye des honnêtes travailleurs. Une mesure « d'inspiration libérale », selon les politologues, conforme donc « aux engagements pris devant les électeurs », comme le rappelle lui-même le chef du Directoire. Ces baisses ont surtout été concentrées sur les catégories de revenu les plus modestes ; c'est, à terme, un allègement de près de 10 % des charges pour les plus modestes qui a été entériné. Ces baisses ont également concerné les salariés intermédiaires et les couches aisées, de façon « juste et proportionnée » selon le Syndicat des Propriétaires de Résidences Secondaires (SPRS).

La mesure est cependant décriée par certains membres de l'opposition. Ugo Varnalidis, un proche de Maximilien Moreira, critique la mesure en estimant que « ce que Tomarels donne d'une main, il le reprend de l'autre » en pointant à juste titre la hausse des impôts qui modère les gains pour le pouvoir d'achat, selon une association de consommateurs dont le nom m'échappe mais vous n'en avez rien à foutre et moi non plus. Ce qui est infirmé par les faits ; en réalité, les experts ont pointé que l'Annexe financière démontrait « le caractère indiscutable et réel » du coup de pouce budgétaire pour le pouvoir d'achat des Messaliotes. Un sondage rapporte également qu'une majorité de Messaliotes approuve la décision gouvernementale d'augmenter le pouvoir d'achat. « Le parti de la Troïka fait une politique pour les riches », gueule une sombre assistante du républicain Moreira, candidat à la tête de son parti. Ce à quoi on répondra, à juste titre, que le Parti républicain est responsable de la ruine du pays pendant les années 2000, et qu'on est donc en droit de leur demander de se taire.

Planant au-dessus des anathèmes parlementaires, le Premier-Directeur a ensuite fait valoir un aspect essentiel de sa réforme budgétaire : le dégagement de marges de manoeuvre pour financer l'économie. Ce sont ainsi près de 27 milliards de drachmes qui ont été levés sur les marchés financiers pour « répondre à une demande croissante en infrastructures » ; mais cet argent ne devrait pas être alloué aux grandes entreprises nationales, ce que déplore l'opposition. Au contraire, les fonds dégagés « seront pilotés par les provinces », en vertu de leur compétence de développement économique ; « la décentralisation permettra aux territoires de mieux répondre à leurs besoins en terme d'investissements », espère un député réformateur, « dans des partenariats publics-privés gagnants » ; en particulier, nous dit-on, dans « les territoires les moins bien pourvus » ; Garras de Tomarels insiste en effet, dans son discours, pour que soient « mieux pris en compte nos concitoyens reculés et analphabètes », « habitant des zones sinistrées par l'exode rural et le désoeuvrement. » Un tableau qui ira, l'on en est sûr, droit au coeur des premiers concernés.

Les efforts dégagés permettront aussi de hisser la dotation du Fonds militaire, avec lequel la République de Messalie finance sa sécurité. « Le Premier-Directeur songe à acquérir le porte-hélicoptères construit en joint-venture dans les chantiers navals de Damargue avec Helia Industries », rapporte une source du gouvernement. Ce projet, qui dure depuis quelques années, a été récemment rejoint par des capitaux wanmiriens ; le constructeur Helia a notamment apporté son expertise en matière d'architecture navale, tandis qu'EURYCOPTER, fleuron messaliote passé sous drapeau nazumi, équipera les appareils. Mais ceci relève encore « de l'idée » ; l'essentiel, aux yeux du Directoire, serait de « provisionner » le Fonds militaire pour « être prêt à répondre à une urgence. » Le Directoire n'a pas non plus exclu l'examen d'une nouvelle loi de programmation militaire, qui fixerait un cap dans la stratégie globale de la République pour sa défense.

Enfin, le Premier-Directeur a mis en avant la « prévoyance » nécessaire « dans une période où tout part littéralement en gonades » ; guerre en Eurysie centrale, attaques de piraterie au Paltoterra et dans le Scintillant, et d'autres exemples des « incertitudes » de l'actualité justifient aux yeux de Léandre Garras de Tomarels une hausse du Fonds souverain messaliote, qui passerait à cinq milliards de drachmes. Une façon de « préparer les crises de l'avenir », conclut-il, estimant que Messalie pourrait avoir à faire face à des dépenses imprévues « liées, par exemple, à des doléances économiques de nos partenaires » ou pour « acheter notre tranquillité ». Le Fonds souverain, qui peut être actionné par l'Etat pour répondre à des enjeux vitaux du pays, est une garantie pour l'avenir.

D'une manière générale, les marchés financiers ont jugé positivement l'intervention du Premier-Directeur. « Maxime Che Fang m'a assuré de son soutien », révèle-t-il à la presse, et indiquant que « nous avons co-construit ce projet ensemble » ; interrogé sur la hausse du taux directeur malgré l'afflux des capitaux étrangers pour acquérir de la dette messaliote, il a estimé que « le chauve [ndlr : Marcel Schraenk, directeur de la Banque centrale] a fait ce qu'il a pu avec ses capacités » ; une façon élégante de rappeler que tout le monde a le droit à l'erreur. « Ces taux trop élevés vont asphyxier notre Etat », déplore un député républicain qui rappelons-le n'a pas de leçon de gestion gouvernementale a donné du fait de la responsabilité immense de son parti dans la crise des années 2010 ; « quand il y a une forte demande sur la dette, une confiance des investisseurs, une stabilité politique et une forte croissance, on peut se poser la question de la pertinence de relever le taux directeur » ; vous vous posez la question, vous ?
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Publié le 02.10.2017 à 22h35 par Skaille
Emmanuel Dott : « La clé du système mondial, c'est l'OND »

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Expert toutologue, mais plus précisément expert en anthropologie géopolitique, le Docteur Emmanuel Dott publie cet automne son nouvel ouvrage, Après l'Empire, essai de géopolitique et de stratégie dans lequel il analyse la plus brûlante actualité au regard des tendances lourdes qu'il analyse sur la situation du monde. La rédaction de Valeurs Mensuelles consacre un numéro entier à ces questions internationales par la présentation de cet ouvrage sans concession, qui pose un regard brutal mais lucide sur la réalité du paysage géopolitique mondial. Un essai qu'on recommande à tous ceux qui veulent bénéficier de prévisions solides avant d'investir.

Vous développez dans la première partie du livre une analyse métapolitique. Selon vous, nous vivons dans un ordre mondial « brutal, absurde et rancunier » ?

Emmanuel Dott : Oui, c'est comme ça que je le résume. Par « ordre mondial », j'entends : « la façon dont les choses marchent », les lois auxquelles les agents obéissent quand ils se déplacent à l'intérieur du collectif - car qu'on le veuille ou non, la communauté mondiale forme un collectif, les Etats forment un collectif. Il n'y a bien sûr jamais eu de conférence mondiale ou d'événement diplomatique mondial qui réunisse même une majorité des Etats, y compris si on se limite au top 10 ou au top 20, où sont représentées les premières puissances mondiales par ordre d'importance économique. Les Etats ne se parlent pas au niveau global. Cependant, ils s'observent, interagissent, et coopèrent ponctuellement. Ils s'adressent à des petits groupes, ou en bilatéral ; mais il n'y a aucune confiance pour une scène plus large, qui s'appellerait « la communauté internationale. » La division du collectif international est un fait majeur : il explique l'absence totale de règle régissant les rapports interétatiques et le comportement des Etats. L'absence de règle, c'est l'absence de constance d'un moment à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une situation à l'autre, dans le positionnement des Etats ; à cause de cela, les choses sont hautement imprévisibles, et les conflits récurrents. Nous vivons actuellement dans une phase d'incandescence des tensions mondiales qui trouvera vraisemblablement sa résolution dans de grandes catastrophes humanitaires provoquées par les guerres. Quand un pays bannit les homosexuels, il peut être envahi ; quand un autre envahit son voisin, il peut ne rien craindre. Quand un missile tombe, il peut ou non déclencher un emballement. Rien n'est prévisible à l'avance ; et bien qu'ils prétendent le contraire, la politique des Etats ne repose en réalité que sur des doctrines très aléatoires, dont la cohérence est aisément friable. C'est l'atmosphère qui crée la situation. Les Etats, surtout les plus faibles, sont donc dans une position très précaire, qui caractérise ce que les sociologues connaissent sous le nom de « free rider problem », ou « problème du passager clandestin » ; c'est ce problème, poussé à son maximum, qui définit notre monde. Ce que ce problème évoque, c'est la situation dans laquelle une harmonie globale, permise par l'effort de chacun, est petit à petit remise en cause par des individus qui se soustraient à l'effort collectif pour jouir au maximum de bénéfices auxquels ils ne consentent plus à payer un droit d'entrée. Dans cette situation, l'harmonie globale se délite vite, chacun refusant de faire un effort quand son voisin peut s'en affranchir ; et le collectif se retrouve divisé en une multitude d'individus qui renoncent au bien du collectif, pourtant plus profitable, pour défendre leur intérêt individuel. Voilà ce qu'est notre monde : un collectif divisé, gouverné par la brutalité dans les rapports interétatiques, avec un recours fréquent aux outils militaires pour impressionner ou contraindre ; un monde conflictuel, donc, et de ce fait profondément rancunier ; j'y reviendrai. Mais surtout, quand on se place à distance de ce panorama, notre monde est profondément absurde : car nous voyons des Etats-individus renoncer à un travail collectif pour un bien supérieur. Cela semblerait, pour un extraterrestre, assez incompréhensible. Pourtant, tout cela a une logique : celle du passager clandestin.

Vous incriminez la notion même d'« Etat » .

Les Etats défendent leur existence ; ce sont les cellules du corps de l'Humanité. Ils se perçoivent comme intrinsèquement en concurrence, et à raison si l'on en croit les auteurs libertaires : selon une certaine école de pensée, l'Etat est la créature que la bourgeoisie se donne pour dominer le reste de la population et défendre ses intérêts. Derrière les affrontements entre Etats, vous avez un affrontement entre les bourgeoisies nationales ; parfois, celles-ci coopèrent, mais le plus souvent, telles des macro-entreprises sur un marché concurrentiel, elles viseront à s'emparer de nouvelles parts de marché au détriment de leurs rivales. Ces « parts de marché » peuvent être le territoire (bien que les conflits territoriaux soient relativement rares ces dernières années), ou bien le contrôle des routes commerciales, des points de passage maritimes, de l'espace, du numérique, de la technologie... Les champs de compétition sont pléthoriques, et chaque Etat ambitionne de la remporter.

Peut-on s'abstraire de l'Etat ?

Je crois profondément que non, et j'en veux pour preuve qu'aucune alternative crédible ne se dégage. L'on cite souvent à gauche deux exemples de tentatives de dépasser l'Etat pour porter la contradiction politique à un niveau supérieur : l'expérience communaliste du Grand Kah, d'une part, et l'expérience socialiste confédérale au Nord-Nazum, d'autre part. A ces objections il faut répondre que dans ces deux cas, les structures qui caractérisent l'Etat : l'armée, la police, la justice, le système électoral, l'administration centralisée, mais aussi les attributs de l'Etat, le drapeau, l'hymne, la langue officielle ou le patriotisme, n'ont été remises en cause. Mais surtout, il faut constater les agissements réels de l'entité qui se fait appeler Grand Kah ou Confédération Socialiste du Nazum ; malgré un fonctionnement propre, un modèle économique communiste notable par rapport au reste du monde généralement capitaliste, l'Etat n'y a pas été aboli ; et ces pays continuent à se comporter comme des macro-entreprises soucieuses de défendre, dans les deux cas, leur position sur le marché de l'armement, le contrôle des voies de communication, ou la conquête des esprits par la mise en avant d'un patriotisme communiste. En réalité, il faut moins y voir l'échec de ces deux modèles, pourtant en plein essor, que le triomphe de la nécessité impérialiste de notre monde ; constitués comme des unités faites d'un bloc, souveraines sur un territoire donné, et abstraites de la géographie, comment les Etats, agissant en tant qu'Etats, pourraient-ils abolir l'Etat ?

Vous posez donc que si l'unité géopolitique de base est l'Etat, cette unité constate sa limite sur le terrain géopolitique. Et vous faites un éloge des alliances...

J'ai dit que les Etats forment un collectif, certes divisé ; mais cette division connaît des exceptions. Nous connaissons tous l'Onadé (Organisation des Nations Démocratiques, ndlr), l'Onacom (Organisation des Nations Commerçantes), le BNE (Bloc Nationaliste Eurysien) ; ce sont des articulations d'Etats qui gèrent les coopérations véritablement multilatérales qui peuvent se mettre en place. Car ce qu'il faut dire, c'est avant tout que malgré de très grandes inégalités entre les Etats, certains jouissant de moyens considérables tandis que d'autres s'élevant à peine plus haut que les cafards, aucun d'entre eux ne peut détenir l'hegemon : la puissance globale, celle qu'ils poursuivent tous, et qui, si elle n'a pas forcément besoin d'être totale, caractérise l'hyperpuissance dont la volonté s'exécute en tout point de la Terre. Cet hegemon est définitivement hors de portée de tout Etat individuel, et j'en fais la démonstration dans mon livre. Ce sont les alliances interétatiques, d'une nature bien différente, qui peuvent y prétendre.

L'Alguarena ou le Grand Kah, des Etats, sont pourtant fréquemment cités comme des hyperpuissances. Leur rêve est-il vain ?

Il l'est. J'ai plusieurs chapitres qui traitent du Grand Kah ; mais j'aimerais d'abord revenir sur l'Alguarena, qu'on oublie souvent de citer, malgré ses 2710 milliards de PIB, et son armée colossale.

Vous qualifiez l'Alguarena de « titanesque fossile. »

Oui (rires). Et je le maintiens : aussi géante qu'on puisse trouver l'Alguarena, il faut aussi constater son atonie relative sur la scène internationale. Elle ne manque pas de partenariats internationaux, ni de rôles dans des organisations comme l'Onacom ; elle tient la dragée haute sur le marché de l'armement, qui fait rentrer dans ses caisses des centaines de milliers de points internationaux chaque année. Cependant, elle est absente ; elle n'a pris ni affirmé aucune position sur les grands dossiers de ces dernières années, que ce soit à Carnavale, en Cramoisie, en Afarée occidentale, en Aleucie du Nord, lors de la crise des enclaves listoniennes au Nazum, ou ailleurs. Pourquoi un tel silence ? Je fais l'analyse que l'Alguarena s'est ensablée dans sa propre realpolitik ; ne défendant plus rien que ses intérêts, ceux d'un free-rider parmi les free-riders, elle n'a donc aucun intérêt à mettre en danger sa crédibilité politique dans des dossiers qui ne la concernent pas. Elle ne convoite pas, comme certains, le prestige ou le leadership moral : elle n'aurait aucun argument à faire valoir en la matière. Elle s'assure des rapports cordiaux avec les gros bovins de tous les continents, se tenant à distance de leurs inévitables confrontations régionales ; campée sur la défense de son rang mondial, elle y est immobilisée ; et petit à petit, elle s'y fossilise, au point que je crois qu'elle appartient déjà au passé. Je pronostique qu'il sera trop tard pour les réactiver lorsqu'agitée par un spasme de réveil, elle cherchera à tirer à elle les ficelles d'un pouvoir bâti depuis longtemps. Et c'est cette fossilisation qui guette aussi le Grand Kah ; là, les élites locales semblent en avoir davantage conscience.

Dans l'un de vos chapitres, vous livrez une vision pessimiste pour l'avenir du Grand Kah.

Je n'achète pas le narratif d'un Lac-Rouge affamé de conquêtes et d'influence, étendant ses tentacules sur tous les continents pour y établir des régimes fantoches. C'est sans doute la stratégie historique du gouvernement révolutionnaire, qui entend, dans une eschatologie que des psychanalystes rapprocheraient sans doute d'un thème religieux païen hérité de la jungle plutôt que de la théorie communiste proprement dite : « étendre la Révolution ». Mais c'est quelque chose à laquelle je ne crois pas vraiment. On me rétorque souvent : « l'Altrecht ! » Oui, l'Altrecht est un pays qui a basculé dans le communisme, et dans un réseau d'alliance kah-tanais ; mais ses spécificités anthropologiques, le modèle de la famille souche, les valeurs autoritaires ont à mon sens joué beaucoup plus dans cette « révolution » qu'une quelconque subversion par le kahisme venu de l'étranger. Au contraire, je crois que le Grand Kah a été pris de court par l'escalade de la violence après la révolution altrechtoise ; et sa façon de réagir, qui a été de mobiliser son arc d'alliance militaire pour réaffirmer sa domination régionale, témoigne en réalité d'une impuissance paradoxale. C'est le paradoxe de la puissance. Le Grand Kah va bientôt toucher du doigt cette contradiction apparente : malgré des moyens militaires et politiques considérables, avec un grand nombre d'avions et de navires, il ne peut anéantir la puissance adverse, au risque d'y perdre la sienne. S'il n'enlève pas bientôt son doigt de l'engrenage en cours en Eurysie centrale, je crois que Lac-Rouge y perdra tout son bras eurysien. Or la tête de Lac-Rouge ne se trouve pas en Eurysie : elle se trouve au Nouveau-Monde, en face de sa rivale alguarenaise. Si je me livrai à un exercice de prédiction, ce qui est compliqué par l'état bouillonnant et aléatoire de notre époque, je prévoirai quand même que le Grand Kah sera bientôt, pour les mêmes raisons de préservation de sa propre puissance, frappé, comme l'Alguarena, de fossilisation. Pour les Kah-Tanais, le centre du monde est dans le détroit du Paltoterra, pas dans la steppe montagneuse.

La guerre Hotsaline-Altrecht occupe cependant une place importante dans votre ouvrage. Vous revenez notamment sur les premiers affrontements de ce conflit encore en cours, avec le bombardement des aérodromes altrechtois par le régime d'Hotsaline...

Je ne connais pas bien les dirigeants d'Hotsaline, je suis plutôt spécialiste de l'ouest du continent. Mais je crois qu'il faut toujours, quand on analyse un pays, avoir en tête la mentalité des dirigeants, des classes dirigeantes de sa société. L'Hotsaline se caractérise par un très grand hermétisme vis-à-vis du reste du monde. C'est l'une des sociétés les plus autoritaires de la planète, où les valeurs martiales règlent la vie ordinaire : le pays est imprégné par la guerre civile. La Kresetchnie dans son ensemble est un confetti de déchets et de membres arrachés où règne une atmosphère post-apocalyptique, au sens où la fin du monde a déjà eu lieu ; le traumatisme a eu lieu, et annule toute projection de l'avenir ; ce n'est pas pour rien qu'on parle d'un « conflit gelé. » Ce que l'Hotsaline craint, c'est la remise en cause du statu quo régional qui lui a permis d'exister et qui lui permet de se maintenir. En d'autres termes, le pays ressent sa survie menacée, car il place sa survie dans la réintégration prochaine de territoires à ce jour hors de son contrôle. L'on sait les ambitions de réclamation nationale du gouvernement hotsalien ; qu'il ait pu identifier que le changement de régime en Altrecht risquait de compromettre cette reconquista ne peut s'interpréter, selon moi, et pour les raisons psychanalytiques que j'ai évoquées, que d'une manière : par la paranoïa.

La dernière partie de votre livre s'inspire librement de thèses psychomoralistes que vos contemporains critiquent. L'on vous reproche, notamment, de faire du conflit en cours en Eurysie centrale un « symptôme pur et parfait de la dégénérescence »...

On m'a traité de réactionnaire pour avoir repris la notion de « dégénéré » en en adjectivant la stratégie des belligérants actuels du conflit. Quoi qu'il en soit, je le maintiens : je crois que nous avons à faire à un combat de dégénérés. J'entends par là que les divers acteurs n'y défendent aucun but de guerre précis, mais se réfèrent à des considérations morales ancrées dans un passé révolu. Ce passé est celui, pour l'Hotsaline, de la survie de son pays face au communisme : une obsession qui l'a conduite à confondre un événement mineur pour elle, la révolution altrechtoise, avec sa propre paranoïa. Il est, pour ses opposants et en particulier l'Estalie qui s'est manifestée comme un rouage essentiel du front communiste, l'occasion de rejouer un affrontement idéologique avec les forces bourgeoises et capitalistes, dont elle prétend aujourd'hui éradiquer le pouvoir à Troïtsiv. Cependant, aucune de ces considérations n'est appelée à se concrétiser sur le terrain. Le rapport de forces tel que le décrivent les experts militaires, mais surtout le coût réel que seraient des changements de régimes forcés en Hotsaline ou en Altrecht (selon le camp où l'on se place), est absolument rédhibitoire pour un camp comme pour l'autre, et vraisemblablement ne se produira pas. Si les belligérants ne se rendent pas bientôt compte de l'inanité stratégique de leurs frappes, elles seront enfermées dans un cercle infini de frappes et de contre-frappes sans incidence réelle sur la situation, autre que d'accaparer leurs forces pendant que celle des Etats neutres croissent. La neutralité de Karty doit être comprise comme telle : cette puissance jeune, dont la force est récente, n'a pas besoin d'une guerre symbolique menée au nom de valeurs dégénérées.

Vous êtes très critique de ceux qui prétendaient qu'on pouvait « faire la guerre pour des valeurs » ; n'assiste-t-on pourtant pas à une guerre idéologique en Eurysie centrale ?

Certes, ce conflit revêt une dimension idéologique indiscutable. En revanche, il faut bien noter que l'idéologie n'est qu'une question secondaire pour les belligérants ; le Kah protège et consolide son arc d'alliance, et Teyla profite de l'occasion pour affirmer sa puissance. Je crois qu'il faut comprendre la belligérance teylaise d'abord comme un geste d'une grande portée stratégique, que je relie à l'invasion militaire de l'Organisation des Nations Démocratiques contre Carnavale. Membre de l'Organisation, Teyla a été en première ligne du combat contre la Principauté, transformant sa pratique plutôt modérée et diplomates des rapports interétatiques en geste d'affirmation de sa puissance. Je dis souvent à mes amis que pour comprendre l'Eurysie, il faut comprendre Teyla ; le royaume est au coeur des jeux d'alliance et d'influence de ce continent. Et précisément, aujourd'hui, je ne comprend plus Teyla. Le discours diplomatique mute en une forme plus assertive, plus brutale, d'affirmation de soi. C'est à la fois un registre provoqué par la nature ultraviolente de la réponse faite par l'arc communiste à l'Hostaline, mais aussi un registre inspiré par l'échec des tentatives diplomatiques sur le dossier carnavalais, au profit d'un succès certain en matière militaire. La psyché teylaise est en train de basculer vers un goût non modéré pour la violence, et avec elle, c'est toute l'Organisation qui bascule.

L'un des enseignements essentiels de votre livre touche à l'OND, en laquelle vous voyez l'acteur le plus important de la scène mondiale.

J'ai lu dans la presse gallésanne une critique de l'Organisation. On met en avant des dissenssus entre ses membres... Ce sont des rumeurs que je n'ai pas confirmées moi-même. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il faut convenir d'une mutation de l'Organisation, à la mesure de celle qu'expérimente Teyla. Les critiques de Teyla dénoncent souvent l'OND avec les mêmes arguments : ceux qui accusent les contradictions. L'Organisation, pourtant unie derrière une bannière « démocrate » voire « droit-de-l'hommiste », commettrait en fait des crimes de guerre, passerait sous silence des dossiers qui l'indisposent, voir ferait preuve de « racisme »... Là encore, c'est ne pas comprendre la nature profonde de cette organisation qui est, comme l'a pointée la ministre azuréenne dans un discours, essentiellement une alliance militaire. L'Organisation est aujourd'hui l'alliance militaire la plus solide, la plus solidaire et la plus puissante. Combinés, ses membres réunissent un PIB de plus de 7000 milliards... Presque deux fois l'Alguarena. Mais c'est surtout une très grande proximité culturelle, et des décisions profondes de s'associer pour dominer - plutôt que s'en tenir à la défense d'une souveraineté stricte comme le reste des Etats free-riders - qui font de l'OND l'acteur majeur sur les sujets stratégiques du moment : les forces aériennes, l'espace, les pôles, les technologies d'armement enfin qui est un point de convergence névralgique des membres de l'OND. Si l'on comprend que l'Organisation est plus qu'une simple addition d'Etats, mais bien une force cohérente, qui se porte à un certain état de fusion du fait de la guerre qu'elle mène en parfaite cohésion sur le front carnavalais, l'on peut commencer à mesurer son importance dans la donne stratégique mondiale. Malgré l'inimité qu'elle s'attire auprès d'une série d'acteurs, et les contradictions morales que pointent certains, elle est la force incontournable qui pourrait bien faire basculer les deux points chauds d'Eurysie. Carnavale, l'un des derniers compétiteurs solitaires en matière de technologies d'armement, et surtout de biotechnologies, pourrait bien être absorbé et éliminé de la course - c'est un concurrent en moins... Et pour l'Eurysie centrale, de plus en plus d'indices laissent à penser que malgré des approches divergentes a priori, les Etats membres pourraient finalement réitérer leur fusion militaire contre le front communiste. Pour ne rien dire des rumeurs d'adhésion de Westalia, le leader aleucien, et d'un possible accord de fonctionnement avec le groupe afaréen en germe, j'estime que l'OND a un rôle clé dans le système mondial, qui devrait se renforcer irrésistiblement.

L'OND peut-elle remodeler l'ordre mondial ?

Je n'irais pas à cette conclusion emphatique et hasardeuse. J'ai dit plus haut à quel point l'ordre mondial était structurellement conflictuel et chaotique, marqué par la division des Etats entre eux. Cela ne va pas changer. En revanche, je crois que l'OND va faire progresser ses intérêts, moins au détriment des hyperpuissances kah-tanaise ou alguarenaise - dont les économies surclassent véritablement la planète - que de ces pays que j'appelle les « opportunistes ». Des free-riders entièrement acquis à l'idée de défendre leur souveraineté et leurs intérêts, hostiles aux projets multilatéraux : à mon sens, on peut ranger dans cette catégorie des pays comme Velsna (3ème économie mondiale), le Jashuria (5ème), l'Antérinie (9ème), Rasken (12ème), le Drovolski (15ème) ou Fortuna (16ème)... souvent des adhérents de l'Onacom, peu scrupuleux en matière de droit international et surtout de droit de la mer. Je renvoie à la piraterie velsnienne et fortunéenne contre le petit et turbulent Etat du Churaynn, à la rescousse duquel personne n'est venu, ou à l'invasion du Chandekolza par le Jashuria, l'un des faits militaires les plus énormes et silencieux de l'actualité. Ces opportunistes tirent parfois un maximum de profit à user de leur puissance dans leur seul intérêt, souvent au détriment de leurs voisins ou de leurs partenaires ; selon leur tempérament propre, ils peuvent, tels le Drovolski ou Rasken, avancer des pions économiques et commerciaux de façon pacifique. Néanmoins, je crois que ces opportunistes pourraient bien voir leur importance relative amoindrie du fait de l'OND, et ce serait un fait notable pour l'ordre mondial qu'ils influencent. Des indices de l'actualité montrent les préoccupations de Velsna sur la guerre en Eurysie centrale. Les évolutions à venir seront très intéressantes à suivre. A force d'auto-centrisme, les opportunistes ont perdu ce qui fait la force des collectifs en action tels que l'OND : la cohérence et la force démultipliée. Velsna pourrait convaincre Teyla ; mais pourra-t-elle persuader l'OND ? Ce sera une autre paire de manches. Plus le temps passe, plus il me semble que l'Organisation entrevoit sa solidarité naturelle à travers toutes les divergences ; et de cette fusion de plus en plus consistante de leurs intérêts, je crois que les Etats membres tireront une force que le monde peine encore à mesurer.
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Publié le 07.10.2017 à 11h09 par Edmond Barraù

Barraù confirmé dans sa conquête de la capitale

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C'est dans une réunion publique échauffée par l'enthousiasme des militants du Parti républicain que Raymond Barraù, figure centrale et charismatique du Parti, a obtenu les ultimes confirmations de son investiture pour candidater à la mairie de Messalie. Devant un parterre de fidèles joyeux, il a redit sa « reconnaissance » et sa « détermination », mettant en avant son projet de « transformation immobilière de la ville » dans une période de forte hausse des coûts du logement. Appuyé par de nombreuses associations de la société civile, telles que la Fédération Nationale de Boulisme ou l'Amicale Cycliste Messaliote, il a tenu des propos offensifs contre ses adversaires : « je suis le candidat naturel du peuple messaliote », à l'inverse des « amis de l'étranger » et des « islamistes » ; il a notamment fustigé les « ambiguïtés » du Premier-Directeur, Léandre Garras de Tomarels, avec l'islam, celui-ci ayant condamné des messages pro-laïcité et anti-hijab sur les réseaux sociaux. Celui que d'ignobles menteurs qualifient de « candidat-parrain » pour le « parti de la Mafia » s'est défendu des accusations ignominieuses que la justice cherche à lui greffer : « je ressors blanchi » par la commission d'investiture du parti, qui a estimé que « les affaires judiciaires n'entravent pas la probité du candidat » à la mairie de Messalie. Poursuivi pour abus de biens sociaux, Raymond Barraù fait prévaloir l'immunité parlementaire dont il jouit en tant que député : « en tant qu'élu, m'attaquer c'est attaquer la République, la démocratie, l'Humanité et le bon sens », argue-t-il avec brio.

Sa candidature est donc confirmée. Il faut y voir un « geste de conciliation » des autres tendances du Parti, qui a effectivement perdu les élections de 2015 mais qui compte bien gagner celles de 2018. Alors que la formation républicaine historique se cherche un leader, la mairie de Messalie pourrait bien propulser Raymond Barraù au premier plan et l'installer sur une voie rapide pour remporter le Congrès du parti après les municipales. « Jacomo Petrucci lui a fait une fleur », reconnaît un observateur, en utilisant de son influence pour convaincre la commission d'investiture d'autoriser Barraù à se présenter malgré les menues casseroles judiciaires. « Si Barraù gagne les municipales, Petrucci attend un renvoi d'ascenseur » ; les deux figures pourront-elles se mettre d'accord avant le Congrès, et éviter une division ? C'est l'enjeu selon un cadre en off : « La majorité des adhérents ne veut pas de Moreira, mais si on part divisés au Congrès, il risque de l'emporter. » A l'inverse, si Barraù échoue à marquer le score aux municipales, Petrucci pourrait se voir renforcé pour le prochain Congrès. « Tout le monde soutient Barraù avec des arrières-pensées. »

Les municipales arrivent bientôt : dès ce dimanche 23 octobre (12 octobre IRL), les électeurs seront appelés à se rendre aux urnes pour le premier tour. Dans chaque dème, les partis présentant des candidats espèrent arriver premier ou deuxième en nombre de voix, pour être qualifiés au second tour. La situation à la capitale est cependant différente : les électeurs vont voter pour des conseillers d'arrondissements, qui formeront un conseil municipal chargé d'élire le maire, lors d'un vote restreint. « La municipale à Messalie-ville, c'est une élection à trois tours », analyse un expert du parti. « Le Parti républicain peut faire valoir une candidature historique, rassurante et populaire » pour « lutter contre le communautarisme », « défendre la laïcité » et « renouer avec la belle histoire républicaine de notre pays. »
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Le Temps, quotidien italien conservateur.

La course à la mairie d’Ayx commence !


Entretien avec Elisabeth d’Almirante.

Ce dimanche 23 octobres débutera le premier tour des élections municipales messaliottes. Alors que les partis de l’extrême droite pan-héllénistes menacent de submerger les urnes, les formations de droite modérée et de de centre menacent de s’effondrer. Si cela représente bien évidemment une menace pour l’intégrité et la souveraineté Messaliotte ainsi qu’un risque pour la stabilité des institutions politiques de la république, certains groupes, certainement aveuglés par les monts et merveilles promis par les Prométhéens et certainement flattés par une haine décomplexée des individus de confession musulmane. A gauche, la situation n’est guère meilleure, le roi des Mafieux, Raymond Barraù ressort blanchi et pourrait bien remporter le congrès des Républicains, lui permettant de briguer la Mairie de Messaliotte tandis que ses propos laïcards et anti-religieux lui permettent de s’attirer les faveurs d’une minorité d’athées de plus en plus radicalisés dans leur anticléricalisme. A droite, seule madame d’Almirante, dirigeante du Parti Chrétien-Démocrate et Maire d’Ayx, peut faire rempart à ces deux écueils, défendre les intérêts des classes prolétaires tout en refusant d’asphyxier la bourgeoisie sous des montagnes de taxes, protéger la laïcité sans pour autant prendre à partie les communautés religieuses diverses qui composent la Messalie. Face à la menace d’un radicalisme de plus en plus prononcé, la patronne du P.C.D promets de défendre plus que jamais la république. Aujourd’hui, elle accepte de nous accorder un entretien pour évoquer ses principaux chevaux de bataille de pour les municipales et les mesures qu’elle prendra si la victoire lui sourit.

Sebastien Luccio ; -  « Bonjour Madame, avant de commencer cet entretien, pourriez vous nous expliquer les enjeux que représentent les Municipales ? »

Elisabeth d’Alimirante : - « Bien sûr. Les Municipales ne sont pas uniquement un évènement anodin sans réelle importance se produisant à chaque mi-mandature pour permettre à quelques politiques de gonfler leurs C.Vs ou de tenter de mettre à l’épreuve leurs jauges de popularité. Ce n’est pas non plus une élections purement locale qui permettra de désigner la politique intérieure de la ville (ou du village) jusqu’aux prochaines élections locales. Du moins, toute personne sérieuse et un minimum renseignée sur le sujet vous rappelera que vous ne voyez pas assez loin et que vous vous fourrez même le doigt dans l’œil. Car les élections municipales ont des souvent des conséquences nationales et impactent toutes les strates de la vie quotidienne ; la politique, l’économie, la vie associative et culturelle, et les tout les jours des Messaliottes lambdas. Car souvent, la défaite ou la victoire d’un camp politique lors des élections Municipales donnent un signal d’alarme aux Messieurs de la Chambre et à Monsieur le Premier Directeur. Elles sont avant tout le reflet des courants politiques traversant notre société peu avant les Législatives. Et comme bien souvent les Partis traditionnels, notamment les Républicains et les Réformateurs, sont dans un constant électoralisme, cela impacte bien évidemment leurs programmes pour les élections nationales. En bref, c’est une mise à jour de l’agenda politique pour les élites de Messalie. C’est d’ailleurs à cause de ce manque de positions politiques claires que la crise économique est survenue, si nous aurions dès lors accepter de prendre des mesures sociales plus limitées et de se montrer plus interventionnistes dans les échafaudages financiers branlants des banquiers ou des industriels messaliottes que nous aurions pu empêcher la Troïka et son cortège de maux, notamment une libéralisation massive de l’économie qui revient à prostituer Messalie aux groupes privés ou aux autres États. Dans la vie économique aussi, les conséquences d’une victoire de la gauche ou de la droite se font ressentir, les seconds favorisant la croissance plus facilement que les premiers. Car un maire autorise ou rejette l’installation d’usines ou de commerces dans sa cité, et plus ces derniers sont entreprenants, plus la croissance se montrera élevée sous son mandat. C’est la base même de l’économie locale, celle qui fait vivre le marché intérieur messaliotte. C’est exactement la même chose au niveau culturel, et ces deux paramètres auront nécessairement un impact sur le bonheur des citoyens, qui trouveront emplois et divertissements sans avoir besoin de rejoindre d’autres grandes villes. »

Sébastien Luccio : - « Intéressant. Et dès lors que pensez-vous de vos politiques ? Ont-elles été bénéfiques ? La croissance d’Ayx a t’elle été à la hauteur de vos attentes? »

Elisabeth d’Almirante : - « Je pense que le Conseil Municipal et moi-même avons fait un excellent travail. D’une part car la croissance a bien augmenté, la ville étant en passe de devenir un centre industriel majeur de Messalie. Les usines de Monsieur Castarez, un géant des industries du San Youté, y a établi plusieurs de ses sociétés, et il envisage d’y établir d’autres d’ici les prochaines années. C’est exactement la même chose pour certains géants antériniens qui m’ont déjà approchés pour installer des centres industriels à proximité de la ville. Et cela marquerait définitivement l’entrée d’Ayx dans la mondialisation, une étape supplémentaire passée pour permettre à la Messalie de pouvoir se présenter comme un terrain attractif pour les investisseurs. Mais pourtant je ne souhaite pas faire de ma ville un terrain de jeu pour les richissimes magnats du San Youté ou d’Antrania, bien au contraire. Si nous souhaitons une croissance économique correcte et profitable à tous, il faut imposer et établir des limites, des contraintes. Ne pas permettre à une minorité d’actionnaires de s’enrichir sur le dos des petits entrepreneurs ou des propriétaires et des citoyens en détériorant ou le cadre de vie ou leur niveau de vie. Nous sommes ouverts au libéralisme économique sans pour autant en vanter les excès. C’est pour cela que dès le début de mon mandant en tant que Maire que j’ai fait passer une série d’arrêtés municipaux visant à défendre les petites gens des grands patrons ; notamment en réclamant de véritables garanties sociales pour préserver l’emploi et le salaire des employés. C’est par ailleurs pour cela que les sociétés les plus éthiques préfèrent Ayx aux autres centres urbains. Car voyez-vous Monsieur Luccio, le Parti Chrétien Démocrate et moi-même considérons que si les riches sont un moteur tant social qu’économique, ils ne doivent pas pour autant régner en maîtres absolus sur la Messalie, non pas qu’un riche est nécessairement un tyran en puissance, mais dirions-nous qu’il en a les moyens. Et ensuite, il doit garder à l’esprit que malgré son immense fortune, ce n’est pas Dieu, et doit en conséquence, par forme de gratitude mais aussi surtout de voir ça comme un devoir, bien payer son employé. C’est à mon sens la base même de la doctrine chrétienne-démocrate messaliotte. En utilisant des termes plus clairs ; L’économie ou la croissance n’est pas un but, mais un moyen de permettre à l’homme de s’épanouir à l’abri du besoin et de pouvoir ainsi développer et son lien avec Dieu et exercer sa charité avec ses semblables.

Évidemment, parler économie et limites du marché n’est pas ce qui a de plus passionnant. Et mon mandat ne se limite pas uniquement à de plutot bonnes performances économiques ou à l’instauration de normes visant à préserver l’environnement et les travailleurs. Le Conseil Municipal a aussi mis en place des mesures visant à promouvoir la culture, tant messaliotte, ses traditions, ses racines et son identité, qu’étrangères, notamment avec l’établissement d’un centre culturel tout droit venu de Pal Pontaise. Nous avons bien entendu pris à cœur la restauration du patrimoine. Ce point a d’ailleurs très critiqué, mais je tiens tout de même à rappeler qu’un peuple incapable de voir en arrière ne peut se projeter dans le futur. C’est par ailleurs cette vision commune de l’Histoire qui nous rapproche des mouvances conservatrices, et c’est pour cela qu’églises romanes, baroques ou gothiques furent restaurées, pour permettre à nos enfants de se rappeler ce que leur ont légué leurs pères, un goût de l’esthétique, la Foi ou encore un goût pour le travail. Et ce que ces enfants s’appellent Gabriel ou Djibril. Car pour moi l’importance de la Tradition messaliotte ne doit pas exclure les victimes de la colonisation ou les personnes non-blanches. C’est un point essentiel des politiques d’intégration que nous mènerons pour éviter la naissance d’un communautarisme délétère qui mettrait en péril les « non-racisés » et la sécurité des personnes. La sécurité par ailleurs a aussi tenu un rôle important dans nos politiques, la préservervation des biens et des personnes étant la condition sine qua non de la prospérité et du bon déroulement du vivre ensemble.
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Sebastien Luccio : - « Si sous votre mandat la ville d’Ayx a connu une croissance économique sans précédents, et un développement de la culture important, certains observateurs pointent du doigt certaines de vos politiques jugées discriminante. Certains affirment par exemple que la Mairie a refusé d’offrir des subventions à des associations promouvant les minorités sexuelles ou à des mouvances féministes soutenant l’avortement. Les Républicains condamnent aussi votre lecture particulièrement souple de la Laïcité, notamment lorsque vous vous affichez avec d’influents représentants du clergé catholique et des imams tout en finançant des associations chrétiennes…. »

Elisabeth d’Almirante, souriant, prête pour ses meilleures piques : - « Hmm, je ne peux m’empêcher de noter l’hypocrisie de telles remarques. D’un côté on m’accuse, moi, la patronne des Chrétiens-Démocrates, parti politique religieux, de financer les associations religieuses (elle appuie notamment sur l’ironie d’une telle phrase). Et pire encore, mes détracteurs ne remettent pas une seule en fois en question le fait que leurs héros des Républicains financent les associations laïcardes ouvertement anti-chrétiennes, qui après avoir durablement discrédité la Sainte Église Catholique chargent les Musulmans. Repprochant une montée du « communautarisme » et la croissance d’un islam « radical » alors qu’ils se sont acharnés à déboulonner le Christianisme. C’est simplement une vaste farce de certains se prétendants « libérer » de Dieu et qui osent après s’étonner que les masses, en perte de repères se tournent vers ce qui promet de véritables liens communautaires ! Finalement, c’est le chasseur s’étonnant de voir les chevreuils rejoindre d’autres hardes… En termes plus clairs, et je m’excuse de la vulgarité ; c’est l’hôpital qui se fout de la charité. C’est un serpent qui se mord la queue sans pour autant le reconnaître et l’assumer ! Et après ça ose venir reprocher à la jeunesse de se rapprocher des courants religieux extra-eurysiens ! C’est d’ailleurs pour cela que les Identitaires laïques ne sont que des bosbos avec des nez rouges qui tâchent de se prendre pour de grands penseurs. Quant à ceux qui me reprochent de ne pas accorder des subventions à des associations prônant la libéralisation de la vie sexuelle ; je tiens à rappeler que je ne finance pas les propagandistes… Et ce point de vue concerne n’importe quels groupes associatifs ; mon Conseil d’administration a toujours refusé d’accorder des subventions aux fondamentalistes chrétiens, et ce malgré notre foi commune. Les associations chrétiennes que la Mairie d’Ayx a financé étaient avant tout caritatives, et j’ai par ailleurs délivré plusieurs fonds à des organisations se revendiquant laïque qui étaient aussi chargées d’œuvres caritatives. Tout comme le Conseil Municipal, majoritairement composé par le P.C.D, a approuvé le déroulé de manifestations de la « Marche des fiertés ». Notre objectif n’étant pas de favoriser un « ordre moral » conservateur comme l’ont affirmé certains journaux de gauche, mais de défendre la stabilité et l’ordre public. De ce fait, ces accusations parfaitement injustes et infondées ne se basant que sur des principes moraux controversés et non sur la loi. Pire encore, en accusant le P.C.D de financer des associations qui feraient de la « propagande » chrétienne et/ou anti-laïque ils ne daignent même pas critiquer leurs amis des Républicains ou des Réformateurs qui s’empressent d’attaquer directement les Chrétiens puis les Musulmans. Une double vitesse innommable que personne dans les milieux médiatiques n’ose remettre en cause, ça s’appelle de la Christianophobie et de l’islamophobie déguisée par quelques sophistes qui y ont ajouté quelques tournures bien faites pour qu’on puisse confondre leurs ignominies avec de la « laïcité ». Ces hommes, semblables aux faussaires, rajoutent à leurs dérapages une moustache et un chapeau pour pouvoir arguer qu’ils ne font que « défendre l’ordre républicain, laïque et patriote » ! Mais qu’on soit clairs, ces accusations restent parfaitement infondées, et ne se basent que sur une haine inavouable des minorités chrétiennes et musulmanes de Messalie. "

Sébastien Luccio : - « Et par rapport à cette laïcité que vous décriez tant, accusée selon vous d’apposer une cible sur le dos des minorités chrétiennes et musulmanes, y êtes vous opposée ? Vous déclarez-vous sceptique vis-à-vis des Athées ? Les prenez-vous pour des cibles ? »

Elisabeth d’Almirante : - « Alors le point que vous venez de soulever est extrêmement intéressant. Non pas que je me déclare en croisade contre les institutions laïques de Messalie, mais plutot que je considère ces dernières comme orientées. L’objectif initial d’un État laïque est de protéger les minorités religieuses de la Majorité (qu’elle soit croyante ou non…) et c’est dans cet esprit que plusieurs lois furent votées dans les États eurysiens (se déclarant laïque ou non). Par exemple, en Antérinie, le Catholicisme de Sancte est la religion officielle et est extrêmement diffusé au sein de la société sans pour autant mettre en péril les minorités religieuses présentes sur son sol, notamment juives, en encadrant les institutions cléricales et en prônant une tolérance étatisée de tout les courants religieux. C’est dans ce sens là que j’entends la Laïcité. Malheureusement, à Messalie la définition inverse domine ; l’objectif n’est pas de protéger les croyants, mais de protéger la républiques de ces derniers. On ne parle pas de Laïcité mais d’Anticléricalisme d’État. C’est pour cela que ce dernier s’est engagé à étouffer le mieux possible la religion et sa diffusion, que le Chrétien a très vite associé à l’idée d’un « papiste » ayant l’esprit obscurcit par ses calotins et incapable de penser par lui-même. Aujourd’hui, c’est exactement la même chose avec les minorités musulmanes, c’est d’ailleurs pour cela que je confonds les deux confessions, toutes les deux opprimées par une laïcité tournant les médias contre elles. Et bien souvent on me représente comme une vieille mégère obnubilée par ses curés et mes partisans comme d’antiques paysans ayant atteints des sommets dans la stupidité, car je remets en question ce mythe d’une Messalie menacée par les Curés qui s’en protège en discriminant à demi-mots leurs ouailles en usant le terme de « laïcité ».

Dès lors la question peut légitimement se poser ; me suis-je engagée dans une croisade contre la laïcité messaliotte aveuglée comme je le suis par les préceptes de curés que m’ont inculqués mes bien aimés et bien endoctrinant parents ? (Utilise un ton ironique.) Et bien la réponse est non. Je ne suis pas fondamentalement opposée à la laïcité des institutions, la foi n’a pas à empêcher les hommes de talents d’exercer des fonctions à responsabilité tout comme elle n’a pas être une excuse pour quelques terroristes fascinés par les attentats à la bombe, dans ce cas-ci ils peuvent rejoindre les rangs anarchistes… Mais je m’égare. En premier lieu, je suis avant tout favorable à une Laïcité qui n’empêche en rien les individus de pratiquer sans être inquiéter pour leurs opinions religieuses, c’est à mon sens la base première de ce concept. Et quand je dis inquiéter, c’est d’être publiquement décrié par quelques médias choqués de voir des chrétiens au XXIe siècle qui osent encore aller à l’église… Ou des musulmans osant aller à la Mosquée… La haine sans borne pour le Christianisme héritée des Lumières incendiant fièrement les sociétés d’alors se perpétue encore aujourd’hui et se transmets tout aussi vite que la bêtise dans les rédactions de gauche… Ainsi, mon but n’est pas mener une politique anti-laïque, mais pour une laïcité qui respecte le croyant et qui ne le prends pas pour des barbares vivant à la Celte, c’est à dire comme des sauvages dans des maisons en caca… C’est pour cette raison que la traditionnelle crèche de Noël a été fièrement exhibée à la Mairie d’Ayx ou que des manifestations musulmanes ont été autorisées par la Mairie tout comme le défilé d’association athées…

Quant à ces derniers je ne peux pas affirmer haut et fort que je suis en lutte ouverte contre eux ; certes je ne comprends pas leur raisonnement, mais je ne m’estime pas pour autant dans mon droit en les méprisant. Je suis certaine que leurs opinions est le fruit d’une longue réflexion qui dépasse le stade d’un athéisme primitif qui confond le marxisme et Dieu dans certaines rédactions de petits journaux bourgeois qui gangrènent la Capitale… Dès lors le Parti Chrétien-Démocrate n’a pas vocation à devenir l’ennemi, l’Antagoniste, le fléau de la majorité athée, simplement, nous souhaitons replacer au centre de la vie courante les fondements de la sociétés messaliottes ; c’est à dire les valeurs chrétiennes (le respect des créatures de Dieu, celui des catégories moins aisées, l’amour entre les hommes et la Famille) que la laïcité anti-chrétienne, dans un permanent soucis d’éliminer ce qui pourrait se rapprocher de tout ces beaux principes, a impitoyablement étouffé.
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Sébastien Luccio : - « Un observateur, pour parler de vos politiques menées dans la municipalité d’Ayx parle d’un « étrange hydre », prônant à la fois des valeurs très conservatrices, comme la famille, le respect des institutions cléricales mais aussi très progressistes ; extrême tolérance vis à vis des communautés musulmanes, mesures locales visant à favoriser l’écologie mais aussi critique des mouvances d’extrême droite comme l’Olivier. »

Elisabeth d’Almirante, souriant : - « Les Chrétiens Démocrates sont bien entendu d’obédience conservatrice, la Patrie, la Famille, le Christianisme sont pour nous des valeurs fondamentales qu’on ne peut se permettre de renier, elles sont même capitales pour le bon fonctionnement de la société. Ce n’est pas pour autant que l’on rejette toutes les autres confessions ; notre Seigneur le Christ l’a si bien rappelé dans sa merveilleuse et exaltante formule ; « aimez-vous les uns les autres ». De ce fait, il me paraît complètement absurde de renier aux musulmans les mêmes droits que les messaliottes. Ce serait d’une part une trahison vis à vis la doctrine enseignée par Jésus et d’autre part une insulte à notre humanisme et aux valeurs de l’Église catholiques et des différentes branches protestantes. Ainsi on ne peut accepter et même envisager l’exclusion des Musulmans, qui à défaut de prier en latin et de la même manière que nous, reconnaissent Jésus et prient le même Dieu. Quant à l’écologie, encore une fois le respect de toutes les créatures de Dieu enseignée aux scouts (par exemple) fait de cela un point essentiel, un de nos chevaux de bataille. Une fois que l’on a en tête que la Bible n’est ni un recueil de droitiste ni une arme magique réservée aux gauchistes, on constate avec facilité qu’elle traite de problématiques très actuelles, comme l’écologie ou la tolérance des cultures étrangères. C’est d’ailleurs pour cela que le P.C.D diverge de ses cousins conservateurs d’Antérinie ; nous respectons la Loi mais nous ne l’érigeons pas comme une idole tout comme nous défendons une vision de la vie plus conforme à celle de l’Église que ces derniers, ce qui ne nous empêche d’éprouver un respect mutuel. En revanche, tout ce qui se rapproche de près ou de loin de la « Nouvelle Droite », terme bien élégant pour désigner une extrême droite identitaire et laïque, nous est odieux, et d’aucune manière le Parti Chrétien Démocrate acceptera de collaborer avec ces fascistes sur quelques domaines que ce soit. Tout comme nous condamnons avec fermeté les manifestions commises par Monsieur Tomaso qui n’a même pas le mérite d’innover idéologiquement parlant en copiant une vague idéologie (si l’on puis dire) « identitaire » en y greffant des concepts qu’il présente comme « chrétiens » alors que jamais le Christ n’a encouragé le communautarisme et la haine de l’autre. Tout comme je ne considère pas Isaac Délis comme un « chrétien-démocrate » mais comme un dictateur en culotte courte en devenir…»

Sébastien Luccio, amusé : - « Pour finir Madame, quelles seront vos principales mesures si vous êtes réelue à la Mairie d’Ayx ? »

Elisabeth d’Almirante : - « Ce serait bien simple ; poursuivre la croissance économique de la ville, promouvoir la culture et favoriser l’émergence d’universités locales. Pour ce faire le P.C.D s’engage à baisser les impôts locaux des entreprises en échange de contreparties « en nature », c’est à dire d’investissements directs dans l’économie locale. Voyez-vous, je pense qu’en responsabilisant les chefs d’entreprises, des grandes entreprises, cela leur permettrait de constamment se rappeler qu’ils ne sont pas uniquement des moteurs purement économiques mais une composante essentielle du tissu social, qu’une société vit grâce à la richesse qu’ils produisent et qu’ils ont aussi besoin d’elle pour consommer leurs produits. Ainsi, à l’aspect purement économique de l’entrepreunariat, nous tentons d’y ajouter un aspect plus moral. Ces investissements en nature permettant de défiscaliser seraient avant tout diriger vers l’éducation supérieure mais aussi pour la recherche. De plus, nous tenterons de favoriser la réintégration des chômeurs et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres en établissant des programmes visant à favoriser les associations caritatives et à débloquer des fonds pour leurs réintégrations dans la vie active, notre objectif n’est pas de vider la ville des sans-abris mais de permettre au plus de citoyens possibles de recouvrer l’intégralité de leurs droits civiques. Il en sera de même pour les agriculteurs à l’échelle régionale (enfin de notre dème) dans les municipalités rurales ayant élus un membre du P.C.D où des programmes visant à s’approvisionner en eau potable pour des tarifs plus abordables seront aussi mis en place. Ces projets se financeront grâce à la croissance économique de la ville et nous tâcherons ainsi de conserver cette dernière. »

Sébastien Luccio : - « Et bien je vous remercie pour cette entrevue et je vous souhaite bonne chance Madame d’Almirante. »

Elisabeth d'Almirante // Huguette Bello, présidente de la Région de la Réunion.
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Maxime Che Fang, photographiée pour l'occasion par nos soins dans son hôtel particulier du centre de Messalie, qui défiera encore une fois les critiques qui poseront des questions sur son âge.
Maxime Che Fang répond aux questions du Globe sur les échéances électorales en approche : "Le Parti Réformateur est celui qui a le mieux compris son Rôle et ses Responsabilités"
in Le Globe (Ayx-en-Garance - Messalie / Propriété de l'Agence Fang Presse)

MESSALIE - C'est dans le grand salon richement orné de l'Hôtel des Couteliers, sa propriété située dans le quatrième arrondissement de Messalie, que Maxime Che Fang, la prolifique femme d'affaires et philanthrope milliardaire, nous reçoit avec une fastueuse collation. Celle qui s'est faite connaître dans la Petite Perle de l'Espérance comme la première - et la plus vocale - d'une grande vague de nouveaux investisseurs étrangers a répondu à l'invitation du Globe après ses propos récents en marge des manifestations du mouvement de l'Olivier. Nous estimons que nos lecteurs doivent être informés préalablement à cet entretien que Maxime Che Fang possède le consortium médiatique qui a fait l'acquisition du Globe, notre rédaction a souhaité l'interroger en dehors de toute considération partisane : préalablement à cet entretien, il a été convenu contractuellement qu'aucune question ne serait "tabou" et qu'aucune conséquence ne pourrait advenir auprès de notre rédaction à la suite de cet échange.

Daphné ARGENZI : Bonjour Madame Fang et merci d'avoir accepté de me recevoir.

Maxime Che FANG : Merci à vous d'être venue, Daphné, c'est toujours un plaisir de pouvoir répondre aux question des médias !

Daphné ARGENZI : Oui, et je vous en suis par avance reconnaissante. D'ailleurs, avant que nous ne commencions, je souhaitais revenir aux termes qui avaient été posés par écrit relativement à cet échange : en votre qualité de propriétaire - même indirecte - de notre média, nous souhaitions pouvoir vous interroger en toute liberté. Est-ce que vous y consentez toujours ?

Maxime Che FANG : J'y consens toujours. Tant que cela reste bien évidemment dans le cadre du sujet qui a été posé, c'est-à-dire la Messalie. Pas de questions de vie privée, par pitié.

Daphné ARGENZI : Le Globe est un journal qui se veut sérieux, madame Fang ... Mais si ces questions sont liées à des sujets intimement liés à la Messalie ?

Maxime Che FANG : Comme ?

Daphné ARGENZI : Et bien, par exemple, sur les rumeurs qui porteraient sur des velléités à briguer un poste de Première-Directrice en Messalie : Envisageriez-vous de prendre la nationalité messaliote et de concourir pour la fonction, par exemple ?

Maxime Che FANG : [Rires] Directement ? Eh bien, on ne pourra pas dire qu'on me ménage, chez vous ! Écoutez, je pense qu'il est encore trop tôt pour considérer une telle perspective, et j'aurais même tendance à songer que je préfère ma place au Conseil d'Administration, pour l'instant. Si l'on me proposait la nationalité messaliote, évidemment, je ne la refuserait pas - ce serait un grand honneur ! -, mais je pense qu'il est encore trop tôt. Et puis, j'ai pu m'entretenir longuement avec le Premier-Directeur actuel, Léandre Garras de Tomarels, et je pense qu'il réalise pour l'instant un bon travail. Nous avons au Conseil d'Administration un rôle d'observation et de conseil sur les activités entreprises par le Directoire, et je n'ai pas eu matière à m'opposer pour l'instant aux dernières décisions prises par l'exécutif.

Mais enfin, si je ne m'abuse, vous souhaitiez me rencontrer à propos des municipales à venir. Est-ce que vous n'avez pas plutôt des questions à ce sujet ? Si jamais la dimension de ma vie privée venait à se poser, nous pourrons en discuter le moment venu ... Mais pour l'instant, je ne vois rien qui me pousse à refuser de répondre.

Daphné ARGENZI : Eh bien ... allons-y : vous l'avez dit vous-même, madame Fang, les élections municipales approchent. Un point de contexte tout d'abord : quel regard le Conseil d'administration porte-t-il sur le rôle des maires dans les dynamiques d’investissements étrangers à l’échelle locale ?

Maxime Che FANG : Avant toute chose, je voudrais clarifier quelque chose : Je sais que je me suis exprimé beaucoup en mon rôle d'actionnaire ces derniers temps, mais je ne voudrais pas que mon point de vue devienne pour le grand public le point de vue du Conseil d'Administration. C'est encore Gabriel Anate Musavu qui est aux commandes de celui-ci, et je ne voudrais pas lui tirer le tapis de sous les pattes : j'ai un grand respect pour lui, et pour tout le travail qu'il a pu faire afin de rendre respectable l'institution du Conseil d'Administration au sein de la République Actionnariale. Franchement, ce n'était pas chose aisée à notre époque où il est de plus en plus compliqué de voir les bénéfices concrets que peut apporter le point de vue des intérêts privés sur la marche d'une démocratie.

Voilà, ça a été dit ... Maintenant, quel rôle ont les maires par rapport aux investissements étrangers ? Ils ont un rôle colossal ! Il y a un amalgame qui est souvent fait entre les investisseurs étrangers et les membres du Conseil d'Administration, mais ce sont deux entités radicalement différentes, si l'on peut le dire ainsi. Le Conseil d'Administration représente à hauteur de leurs obligations ceux qui ont directement investi dans la dette souveraine de la République de Messalie. En d'autres termes, le Conseil d'Administration représente ceux qui ont directement donné leur argent au Directoire pour qu'il puisse en disposer comme il l'entends, la plupart du temps selon les dispositions qu'il a lui-même établi dans le cadre de son budget. Les investissements directs, eux, sont ... directs, entre les mairies et les investisseurs. Le Conseil d'Administration n'a pas de prise.

Je ne peux donc pas donner de point de vue "du Conseil d'Administration" sur la question, même si j'étais à sa tête. Je peux néanmoins vous donner mon point de vue sur la question des investissements directs et des réponses qu'ils obtiennent de la part des mairies : je pense qu'il y a en ce moment une fuite en avant des mairies qui acceptent peu ou prou n'importe quoi, sans évaluer l'impact à moyen ou long-terme sur les communautés. Je pense également que trop peu d'évaluations sont faites sur les origines ou sur les perspectives des investissements étrangers en eux-mêmes.

Daphné ARGENZI : Est-ce que vous avez des exemples précis à donner, madame Fang ?

Maxime Che FANG : Je n'ai pas pour habitude de pointer du doigt inutilement, mais enfin ... un groupe d'investissement San-Youtais qui rachète la quasi-totalité des aéroports du pays, et en profite pour entamer la construction de nouveaux aéroports, dans le pays qui en compte déjà le plus par rapport à sa surface ? La cession de l'intégralité des ports du pays à des conglomérats wanmiriens, sans poser de questions ? On pourra me reprocher beaucoup, mais quand je m'étais lancé dans le rachat de ce qui est devenu Messal'Télécom, nous ne nous étions pas aventurés dans des secteurs qui nous échappaient. Nous sommes restés dans les télécoms avec une volonté d'apporter tout le savoir-faire en haute-technologie, en informatique et en électronique qui caractérise Fang depuis ses débuts. De la même manière, Marisol de Bouzinhac a été choisie en raison de ses compétences et des résultats qu'elle avait pu obtenir par le passé, ainsi que pour sa proximité avec la culture messaliote.

Je pense en fait que deux approches s'affrontent en Messalie au regard de ces masses d'investissements : une approche progressiste, réformiste, et une approche court-termiste. La première est celle que je porte, et qui est je pense la plus conforme aux idées portées par le Directoire de Léandre Garras de Tomarels et du Parti Réformateur, une idée de partage et de redistribution grâce à des investissements mesurés et réfléchis d'acteurs investis dans des secteurs qu'ils connaissent, pour permettre à la Messalie de connaître une croissance tant en qualité de service par l'arrivée de méthodes et de matériels étrangers ... qu'une croissance en qualité de vie par la redistribution vertueuse de l'argent ; je crois qu'il est question de "ruissellement" dans les mots du Directoire. L'autre, c'est l'arrivée violente et incontrôlée d'immenses sommes d'argent intéressées par les revenus promis par le rachat de pans entiers de l'économie messaliote pour les monopoliser sans trop savoir où, quand ou comment les organiser ; l'autre, c'est le "Ponzi" qui effraye les masses et les investisseurs étrangers. L'autre, c'est ce qui déclenche la soudaine montée en puissance de mouvements contestataires extrêmes comme L'Olivier ou les Prométhéens, dont les idées vont trop loin, mais dont le ressentiment à l'égard des élites est malheureusement bien trop compréhensible pour ceux qui ont pu mettre les pieds dans n'importe quel quartier défavorisé du monde. L'autre, c'est le déclassement.

Je sais que j'ai beaucoup parlé de la seconde catégorie, mais je voudrais tout de même saluer des initiatives ralliées à la première, en particulier les travaux de Klaus von Verdamntborg pour permettre l'accès à l'eau potable à tous en Argautide : une initiative pour lequel il n'hésite pas à mouiller la chemise, si vous me permettez l'expression, et une initiative qui montre d'autant plus son courage qu'elle n'était pas assurée d'être rentable. C'est aussi le cas des industries Titania, qui promettent un avenir prometteur dans les technologies spatiales de pointe à la Messalie, et de permettre des reconversions professionnelles prometteuses par milliers dans les Marosques. Ce sont des exemples d'investissement enthousiasmants et ambitieux.

De nouveaux secteurs ouverts en Messalie et pour la Messalie à l'international, je pense que ce sont là que les meilleurs investissements se feront, les investissements difficiles à supporter au début, mais gagnants sur le long terme.

Daphné ARGENZI : Merci, Madame Fang. Au sujet de ces investissements et leur placement, d'ailleurs, pensez-vous que les maires disposent aujourd’hui des outils suffisants pour séduire les investisseurs internationaux ? Ou bien pensez-vous qu'il faudrait songer à renforcer leurs compétences économiques ?

Maxime Che FANG : Et bien ... Je dirais déjà que la deuxième partie de la question n'est pas vraiment de mon ressort, et que je ne voudrais pas me placer en porte-à-faux avec le Directoire ou la Cour Suprême sur des prérogatives purement messaliotes ... Du reste, j'avoue ne pas être complètement au clair des différentes possibilités qui s'ouvrent aux municipalités en ce qui est de leurs capacités à attirer et diriger les investissements étrangers. Mon opinion sur la question est peut-être que des municipalités ont pu se lancer dans des calculs court-termistes dans le but de s'attirer la sympathie des électeurs sur le dos des réformes initiées par la Troïka et le Parti Réformateur. Il est en effet très facile de parler d'un bilan économique extrêmement positif lorsque l'on signe des permis de construire dans tous les sens pour faire pousser les usines et les infrastructures en doublon comme des champignonnières.

Un exemple concret : j'ai pu voir l'interview récente chez vos confrère d'Il Tempo d'Elisabeth d'Almirante. Une femme que j'estime et que j'admire, une femme indéniablement inspirante. Elle s'est enorgueilli des résultats économiques d'Ayx-en-Garance, et je l'en félicite ... Mais, est-ce que les lecteurs se sont interrogés sur la réalité des chiffres ? Est-ce que les Ayxois ont vraiment élu madame d'Almirante à la tête de l'un des plus hauts-lieux culturels de la Messalie pour l'y voir superviser l'ouverture d'une Aciérie ? D'un gigantesque complexe volailler industriel ? D'un aéroport flambant neuf, à moins de 70 kilomètres de l'aéroport international de Messalie et a à peine 100 kilomètres de celui, historique, de Pierre-de-Maurac ? Où est l'identité d'Ayx-en-Garance, quand elle se retrouve à rentrer en concurrence avec le savoir-faire historique de Saint-Pierre-d'Acier, bassin historique dont les industries ont souffert et auraient peut-être pu bénéficier plus judicieusement de cette manne nouvelle ? Quel message cherche à envoyer le parti chrétien-démocrate quand il applaudit l'implantation de l'élevage industriel intensif, au rendement certes plus important, mais à l'impact terrible pour les éleveurs messaliotes, sans même parler de la question de la qualité du produit ou du bien-être animal ? Oui, les chiffres seront excellents, oui, la courbe "montera" ... mais combien d'emplois auront disparu au profit de chaînes de production automatisées, qui peineront de toutes façons face à la concurrence d'industries agro-alimentaires encore moins regardantes, comme la filiale chimérique carnavalaise ? Lorsque nous avons implanté les locaux de la branche médiatique du Groupe Fang à Ayx, pour dynamiser son empreinte culturelle historique, nous avons grandement étudié le tissu local pour tenter de nous insérer de la manière la plus harmonieuse possible, sans déposséder les Ayxois de leur propre ville et de leur propre identité. Nous voulions être un tremplin pour celle-ci, et nous souhaitions travailler main dans la main avec la mairie. J'en viens à craindre pourtant que l'identité forte et fière d'Ayx-en-Garance ne soit malheureusement plus rien pour madame d'Almirante qui n'a vu dans les investissements venus de l'étranger qu'un moyen de propulser le Parti Chrétien-Démocrate à l'échelle nationale, quitte à négliger ceux qui l'avaient élu à son poste et qui lui avaient accordé toute leur confiance.

Evidemment, je prends madame d'Almirante en ligne de mire car elle en est l'exemple le plus évident. Je déplore d'ailleurs devoir souligner son bilan, qui n'est d'ailleurs pas le plus ubuesque ... Est-ce que vous avez vu la récente ouverture d'une filiale de coton en Casteira ? L'approbation d'un tel projet a tout d'une mauvaise blague. Savez-vous qu'il faut une source d'irrigation fiable pour avoir une production de coton régulière à l'échelle envisagée par le projet ? Et à peine l'Argautide voisine se dote de moyens d'endiguer sa pénurie, le Casteira approuve le développement d'une filiale cotonnière qui a toutes les chances d'aggraver le stress hydrique de toute la région ... Sans même simplement se lancer dans la symbolique de l'ouverture d'une filière cotonnière dans une région où les habitants sont à l'affût du moindre emploi pour se soustraire à l'indigence.

Vous parliez de détails personnels, tout à l'heure, de ma vie privée ... Et bien, en tant qu'Icamienne, je trouve que ça ressemble à une blague de très mauvais goût : cela me fait penser à l'immédiat après-guerre, lorsque l'ancien Président Ishii avait autorisé des lois réinstaurant quasiment l'esclavage dans les plantations de cotons des anciennes provinces coloniales listoniennes d'Icamie pour s'assurer leur soutien ... Allez donc demander aux Afaro-Icamiens de la Costa de Cobre de ce qu'ils pensent de la loi "Jo Corvo".

Je peux vous assurer que les graffitis de L'Olivier sont modérés à côté de ce qu'ils feraient à quiconque tenteraient de rouvrir une plantation dans ces conditions en Icamie ... Et je salue la patience et la diplomatie des messaliotes à cet égard.

Daphné ARGENZI : Oui ... oui, merci Madame Fang, cela semble clair. Sur ce sujet des investissements directs étrangers, pensez-vous donc que l'on assiste actuellement à une "compétition des territoires" entre les communes messaliennes pour s'attirer les faveurs étrangers ?

Maxime Che FANG : Oh, oui, oui. Cela me paraît indéniable. Je pense l'avoir développé suffisamment lors de votre précédente question, mais c'est un phénomène qui peut, je le pense, se constater aisément.

Daphné ARGENZI : Et certaines communes rurales ou en difficulté peinent à attirer des investissements, comme Saint-Pierre-d'Acier que vous avez mentionné, ou bien comme en Casteira, acceptent des projets dont la définition vous semble peu claire : que peuvent faire à votre avis les autorités messaliotes – ou le Conseil d'Administration – pour éviter un creusement des inégalités territoriales ?

Maxime Che FANG : Comme je vous l'ai dit, je ne pense pas pouvoir m'exprimer au nom du Conseil d'Administration ...

Daphné ARGENZI : Selon vous, Madame Fang.

Maxime Che FANG : Eh bien, selon moi, et quitte à froisser quelques plumes, je pense que les autorités messaliotes devraient être plus regardantes sur les projets d'investissement qui lui sont présentés, en particulier au regard des avantages qui sont consentis aux investisseurs étrangers : la Cour Suprême a consacré la propriété. Je pense qu'un tel droit implique de grandes responsabilités tant de la part du propriétaire et de l'investisseur que du responsable qui l'accordera, qu'il soit dans une mairie, dans l'administration d'un dème ou au Directoire. Pour ce qui est de la responsabilité du Conseil d'Administration là-dedans, je vous l'ai déjà dit, j'ai un trop grand respect pour Gabriel Anate Musavu pour usurper sa parole.

Daphné ARGENZI : C'est compréhensible. Pour changer de sujet, et car cela ne manquera pas d'intéresser les messaliotes : est-ce que vous, Maxime Che Fang, soutenez certains candidats ou listes de manière formelle ou informelle ?

Maxime Che FANG : De manière formelle ? Non, ce n'est pas mon rôle. Par contre, je dirais que d'expérience, des partis majeurs de Messalie, celui qui me semble le plus proche à la fois des valeurs de la République Actionnariale et des messaliotes est le Parti Réformateur : c'est celui qui est à l'origine des réformes qui ont permis la croissance du siècle en Messalie, et celui qui me semble avoir le mieux compris son rôle et ses responsabilités.

Daphné ARGENZI : Merci pour cette réponse, Madame Fang, qui a le mérite d'être honnête et ... tranchée ... J'aurais une dernière question, pour rebondir sur votre réponse, et sur les critiques assez acerbes que vous avez porté à l'égard de certains partis et candidats, et notamment d'Elisabeth d'Almirante : Redoutez-vous que l’issue de ces élections ne modifie la ligne de collaboration entre les municipalités et les investisseurs étrangers, comme Fang Industries ou ses filiales ?

Maxime Che FANG : Ecoutez, madame Argenzi, je vous le dit que je l'ai déjà déclaré à d'autres de vos collègues et comme je l'ai toujours dit : je suis prête à travailler avec tous ceux qui sont prêts à se mettre au service de la Messalie et des messaliotes. Je suis honnête et je dis ce que je vois : pour l'instant, le Parti Réformateur et Léandre Garras de Tomarels me semble mieux placé que le Parti Chrétien-Démocrate et Elisabeth d'Almirante pour guider la vie des messaliotes. Si Elisabeth d'Almirante, en sa qualité de maire d'Ayx, continue à servir ses ambitions politiques avant les intérêts de sa municipalité, je continuerais. Si cela me vaudra des soucis à Ayx-en-Garance, je le déplorerais et réagirais en conséquence.

Cela ne m'empêchera absolument pas de continuer la tâche qui m'incombe pour la Messalie et les messaliotes au Conseil d'Administration.

Daphné ARGENZI : Et bien, merci pour ces réponses, Madame Fang, et pour cet accueil.

Maxime Che FANG : Merci à vous, Madame Argenzi ... et j'attends le brouillon sur mon bureau d'ici demain soir.

Daphné ARGENZI : Pardon ?

Maxime Che FANG : [Rires] Oh, je plaisantais ! Je vous fais confiance, évidemment !

Daphné ARGENZI : Ah...

Propos recueillis par Daphné ARGENZI
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Publié le 21.10.2017 à 19h04 par Ednon Pleunelle
SOPHIE JOUASSEING, L'INSOUMISE DES JARDINS
La maire de Callinople, exclue du Parti réformateur juste avant les municipales, va jusqu'au bout : elle concourt en solo.


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« C'est une lionne », nous confie l'un de ses plus proches conseiller, Leogusto Petitjean, au sujet de Sophie Jouasseing, maire de Callinople et figure clivante dans la classe politique. « Ils croient la clouer au pilori alors qu'ils l'élèvent sur le dancefloor », témoigne-t-il au sujet de la récente décision des instances de la majorité gouvernementale. « Madame Jouasseing s'est opposée frontalement à la ligne du Premier-Directeur », justifie-t-on du côté du parti libéral, qui prépare la confirmation de son assise électorale à travers les élections à venir. En cause : l'Affaire du Jardin.

« Léandre Garras de Tomarels veut plaire à l'OND », selon certains observateurs, qui identifient « une entente de vues et une culture commune » entre le gouvernement messaliote et l'Organisation. Le Premier-Directeur a en effet vécu à Teyla, où il a été diplômé ; il entretient donc des rapports spontanément proches avec les puissances eurysiennes qui forment l'alliance en conflit ouvert contre la Principauté de Carnavale, où règne en maîtresse la puissante famille Dalyoha. « En ouvrant un jardin botanique à Callinople, les Dalyoha ont ouvert une boîte de Pandore » diplomatique, selon ces mêmes sources : en effet, la législation onédienne incrimine les entreprises et les institutions qui pourraient collaborer avec des criminels de guerre, comme l'est, supposément, le clan carnavalais propriétaire des fameux Laboratoires où s'élaborent « des armes de destruction massive. » Soucieux d'aller dans le sens de l'Organisation, et malgré la neutralité messaliote ancrée dans le marbre, le gouvernement aurait tenté de mettre des bâtons dans les roues des Jardins Botaniques de Cap-Pythéas, propriété de Dalyoha Compagnie.

« Sophie Jouasseing a refusé le diktat de Tomarels », affirme Petitjean, qui est justement l'adjoint aux Espaces Verts de la localité tranquille de l'ouest du pays. « Nos administrés n'auraient pas compris qu'on les prive d'expériences sensorielles inédites », « à rebours des valeurs prônées par la maire et les Réformateurs : la liberté » ; « Madame la maire n'est pas du genre à abdiquer ses principes sur ordre. » L'impossibilité légale de nationaliser une entreprise telle que les Jardins complique la tâche du Premier-Directeur ; l'une des hypothèses alternatives pour obtenir la fermeture des Jardins serait la « municipalisation », une idée encore peu élaborée qui permettrait au conseil municipal, s'appuyant sur ses compétences en matière de gestion du foncier, de l'ordre public et des espaces verts, d'interdire la visite des Jardins par le grand public, voire de forcer le rachat de l'entreprise par la mairie. Une piste que Sophie Jouasseing « rejette absolument. »

« J'ai subi des pressions, mais je ne céderai pas », avait déclaré la maire dans une conférence de presse inédite où elle contre-attaquait frontalement. Aux accusations de « complaisance vis-à-vis de criminels de guerre », elle avait mis en avant « son bon droit », la « neutralité diplomatique », et son souhait que les Callinopliotes puissent « bénéficier de l'attractivité de leur territoire » pour des entreprises internationales, fûssent-elles carnavalaises.

« L'exclusion du Parti est une menace ridicule », a-t-elle balayé, annonçant qu'elle « serait candidate à nouveau » pour conserver le contrôle sur le conseil municipal. « La majorité des administrés me soutiennent dans cette démarche. » Selon Petitjean, les habitants du dème semblent peu enthousiastes à l'idée de soutenir la volonté gouvernementale de fermeture du site. « Je ne vois pas pourquoi l'on fermerait un simple jardin », témoigne un passant, les pupilles dilatées par un « sacré trip sa mère » après avoir respiré des parfums inédits dans l'une des serres fabuleuses dissimulées derrière les falaises et les barbelés électriques. Le Parti réformateur a quant à lui fait savoir qu'il présenterait une liste officielle contre son ex-candidate, qui défend au contraire la fermeture des Jardins Dalyoha. « Les électeurs trancheront », juge un analyste, qui observe que « les autres partis sont hostiles à Carnavale » et que les chances de réélection de Madame Jouasseing demeurent « minces. »

Pour cela, la candidate compte mener une campagne éclair (il lui reste trente minutes), en se promenant dans les rues de la ville. « Je porte un parfum spécial », explique-t-elle aux passants qui viennent l'interroger, intrigués et excités par une fragrance subtile, aux effets surprenants. De quoi faire voter pour elle ?
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Publié le 26.10.2017 à 12h54 par Jean Contremer

Les partis historiques en ruine après le premier tour des municipales

https://www.lejdd.fr/lmnr/var/jdd/public/media/image/2022/07/20/02/ils-se-souviennent-du-choc-du-21-avril-2002.jpg?VersionId=z0VNYlVE_T9bn4sV2LRJbOrD14tAQAcJ

« C'est un désastre. » Ce dimanche 23 octobre au soir est la pire soirée électorale qu'ait jamais connu Emeric Gompignac, militant républicain depuis quarante ans, et vétéran de toutes les campagnes de la longue série des chefs d'Etat qu'aura donné le vénérable parti à Messalie. « J'ai envie de me coller un plomb dans la citrouille. » Et on le comprend. Comme des milliers d'adhérents au Parti à travers le pays, cette soirée a été un choc, un « couperet de guillotine », selon l'expression utilisée par la presse internet pour qualifier le premier tour des municipales. « Les sortants ont été décapités sur place », déclare sans exagérer un commentateur à la télévision.

« On a investi le candidat le plus con de la Terre », tempête un cadre du parti contre Raymond Barraù, investi leader de la campagne républicaine pour les municipales, et prétendant infortuné à la mairie de la capitale. « C'est pire que la merde », déplore un ex-conseiller municipal du onzième arrondissement de Messalie : dans ces quartiers nord, bastions historiques du parti vert remportés avec plus de 60 % des voix au premier coup à la dernière échéance, les républicains sont éliminés, rabattus à la quatrième place après les réformateurs, les prométhéens et l'extrême-droite; Le constat est terrible pour la campagne municipale de Raymond Barraù : elle s'arrête ce 23 octobre, tout simplement, faute de n'avoir qualifié son parti dans aucun des arrondissements pour le second tour.

« On paye le prix d'années de tergiversations et d'indécisions », regrette un militant proche de la tendance gauchiste de Maximilien Moreira, qui impute la défaite au « manque de leadership » face à une majorité gouvernementale « dynamique, incarnée, tournée vers l'avenir » - et soutenue par les milliardaires. Mais il y a plus grave, selon certains analystes : « le Parti républicain a perdu la confiance de son propre électorat », celui des classes moyennes laïques, du monde ouvrier, des zones périphériques, qui s'est tourné vers l'extrême-droite.

« On peut inverser la tendance », plaide déjà Raymond Barraù, qui n'est pas le dernier pour dire une connerie ; « il faut entendre ce qui a été dit par les électeurs. Les Messaliotes demandent de l'ordre, de la nation » et la priorité nationale face aux menaces étrangères et à l'immigration, ainsi qu'à la « finance internationale. » Des mots d'ordre qui laissent le vieux parti de gouvernement circonspect.

La situation est cependant loin d'être meilleure de l'autre côté de l'hémicycle. Avec 7,66 %, le Parti chrétien-démocrate signe une contre-performance et perd son fief d'Ayx-en-Garance dès le premier tour. La maire sortante, éliminée en troisième position, cède du terrain face aux réformateurs et aux « Prométhéens », un parti attrape-tout promu par des émissions de télé captivantes, qui fleurit sur le rejet des partis traditionnels et un rêve hellénique sans lendemains. « C'est une soirée cruelle », aurait déclaré Maximilien Moreira sur les réseaux sociaux, en solidarité transpartisane avec l'ex-maire. Celle-ci s'était fendue de déclarations virulentes contre « les fascistes », et avait dénoncé un libéralisme excessif - des paroles qui pourraient s'être retournées contre elles.

Demeure la suprématie du Parti réformateur, indiquée par le choix des électeurs au premier tour, avec plus de 40 % des votes exprimés. « Ce n'est pas un soutien à la politique gouvernementale », veut croire un mec complètement bourré croisé dans la rue. « Les Messaliotes ne sont pas d'accord avec la politique de vente du pays aux structures du capitalisme mondialisé », ajoute-t-il avant de vomir dans le caniveau. En essuyant nos chaussures à une fontaine, il faut cependant se rendre à l'évidence. « Les Réformateurs sont bien positionnés pour le second tour », étant donné le rejet « profond et structurel » des Messaliotes vis-à-vis de l'extrême-droite. Un militant de l'association Queers for Qabaly nous donne son sentiment : « L'Olivier [le parti d'extrême-droite arrivé second au plan national, ndlr] va faire face au front républicain. Il n'y a pas de majorité dans ce pays pour leur haine. »

Les enquêtes d'opinion, assez hasardeuse, demeurent suspendues à des configurations « locales » et « spécifiques » qui font du second tour de dimanche prochain une échéance à haute intensité. L'Union Générale, principal syndicat du pays, a émis un communiqué pour inciter ses adhérents « au discernement » avant de mêler leurs voix à une « rhétorique xénophobe excessive » ; cependant, l'on connaît les errements du syndicat, pris de vitesse par une initiative extrémiste de L'Olivier, qui a organisé des manifestations et des dégradations contre des usines appartenant à des entreprises étrangères. « La classe ouvrière n'est pas dupe des manigances d'une classe politique pourrie et corrompue par les ***** », a échoté un influenceur gaming après un live. « Ne laissons pas la situation nous diviser », a plaidé Maximilien Moreira, malgré la tentation émise par son concurrent à la présidence du parti à 8 %, Jacomo Petrucci, « de prendre acte » de la volonté des électeurs. L'ancien Premier-Directeur, partisan d'un réancrage de la formation républicaine dans la « gestion raisonnable » de l'économie et la défense de « l'ordre républicain », réfute l'hypothèse d'une « gauchisation » du parti. « Messalie est à droite », conclut-il sobrement. Au risque de se méprendre sur le contenu réel du vote en faveur des partis populistes ?
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