07/02/2018
18:53:45
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Allocution impériale, Conférence de Presse Officielle

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Allocution Impériale téléviser

Lieu : Bureau de l'Empereur
Occasion : Résultat de l'élection législative impériale de 2017 le 9 janvier au soir
Décor : Bureau en chaine, rideau noire tirer, tentions dans l'aire
Description de l'Empereur : Visage fermer, regard ferme, assis, vêtue de l'ensemble militaire du Chef suprême de l'armée Rynaxienne, médaille

Silence de 5 seconde avant que sa majesté Rynax parle

«Citoyens, citoyennes de l’Empire,
Le choix vous a été donné et une majorité d’entre vous avez voté pour le camp impérial, mais comme vous le savez la Constitution offre sans contrepartie 500 sièges à un parti du Volksgebäude.
Les ennemis de l’ordre ont, grâce à cette erreur dans la Constitution, réussi à nous voler la majorité qui nous était due. Ces ennemis de l’ordre sont dorénavant bien plus que majoritaires, ils représentent une vraie menace pour l’unité, la stabilité, la croissance.

Ils sont partisans du désordre, s’arrangent avec l’instabilité, ils puisent dans vos peurs, vos doutes, vos divisions. Ils vous promettent la liberté mais organisent l’anarchie.

Hommes et femmes rynaxiennes, je vous le dis solennellement : tant que j’occuperai le poste d’Empereur, je ne laisserai jamais ces ennemis de l’ordre et de l’Empire briser notre commun dessein.
Nous avons créé cette République impériale sur le respect, la force et l’espérance. Nous ne laisserons pas l’obscurité du chaos éteindre la flamme de notre grandeur.

J’appelle dès à présent chaque patriote, chaque travailleur, chaque soldat, chaque mère et père de famille à rester debout face à notre ennemi commun pour défendre nos valeurs, notre unité, notre avenir.

L’EMPIRE NE TOMBRA PAS, L’EMPIRE NE CAPITULERA PAS, L’EMPIRE TRIOMPHERA.

Et moi, votre serviteur, je prendrai toutes les mesures nécessaires pour restaurer la majorité que le peuple a choisie.
Car notre Constitution est vivante : si une faille permet à nos ennemis de prospérer, alors elle sera comblée.

Cependant, il est de mon devoir de vous avertir : si les représentants du peuple refusent de voter cette modification nécessaire à la sauvegarde de notre unité, alors je n’aurai d’autre choix que d’exercer mon droit constitutionnel de dissoudre l’Assemblée populaire rynaxienne.

Car face à l’immobilisme et à la trahison, l’Empire ne peut rester paralysé. Un nouvel appel au peuple sera lancé, afin que la voix véritable de la nation soit entendue, claire et forte, au-delà des manœuvres et des divisions.

Que nul ne doute : je préférerai toujours le dialogue à la force, la raison au conflit. Mais l’ordre impérial doit primer. Le futur de l’Empire est en jeu.

Citoyennes, citoyens, l’heure est grave, mais notre détermination est plus grande encore. Ensemble, nous surmonterons cette épreuve et écrirons une page nouvelle de notre histoire impériale.»
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Allocution Impériale téléviser
Lieu : Bureau de l'Empereur
Occasion : Révélation d'un attenta le 8 Janvier 2017 à 10h

Rynaxiens, Rynaxiennes, chers compatriotes,
Les temps que nous traversons exigent de nous tous une même chose : le calme, la lucidité, et la fidélité à ce que nous sommes.
Au cours des dernières heures, nos services de sûreté ont mis au jour l’existence d’une tentative coordonnée de sabotage contre une institution impériale, fomentée par des éléments extrémistes agissant dans l’ombre. Que cela soit dit sans détour : la République Impériale ne pliera pas.
Le Conseil de la Sûreté Civique s’est réuni cette nuit et a pris les mesures nécessaires avec le ministre de l'intérieur. Nos institutions sont en alerte, nos rues sont protégées. Aucune fermeture de service public n’est envisagée, car nous ne céderons jamais à la panique.
La nation poursuit son chemin, et ce chemin est droit.
Je vous appelle néanmoins à la vigilance. Pas à la méfiance entre vous non. Mais à une vigilance civique : signalez ce qui vous semble anormal, surtout dans les zones où des groupes radicaux se dissimulent dans des faux temples et des prêches clandestins.
Ils espèrent semer la confusion. Qu’ils n’y trouvent que silence et indifférence.
Je veux redire ici ma confiance en nos forces de sécurité, en la Chancellerie du Contrepoids, en notre Assemblée, et même oui en cette opposition républicaine qui saura, j’en suis certain, condamner sans détour les dérives de ses marges les plus obscures.
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Allocution Impériale téléviser

Lieu : Grand hall de l'Assemblée Populaire Rynaxienne
Occasion : Soirée solennelle, annonce de la dissolution de l'Assemblée populaire Rynaxienne
Décor : Deux grands drapeaux de l'Empire aux coins gauche et droite de l'image, des gardes du corps impériale en uniforme militaire noire et or si tiennent immobile, l'atmosphère est lourde, grave.

«Citoyennes, Citoyens de l'Empire.
Vous m’avez entendu, vous m’avez compris. Depuis les élections à l'Assemblée Populaire Rynaxienne, j’ai tendu la main à ceux qui siègent dans vos travées pour qu’ils corrigent une faille de notre Loi suprême, notre constitution. J’ai offert le dialogue, j’ai offert la réforme dans la dignité et le respect.

Mais ils ont préféré l’obstruction. Ils ont préféré leurs intrigues à l’unité nationale. Ils ont préféré défendre leur privilège au lieu de défendre l’intérêt impérial.

Face à ce blocage, je prends aujourd’hui mes responsabilités, conformément aux pouvoirs que me confère notre Constitution. Par ma volonté, et pour restaurer la souveraineté du peuple, l’Assemblée Populaire Rynaxienne est dissoute à compter de ce jour, j'ai déjà consulter la Chancellerie du Kaiserreich qui a donner son accord.

Dans les semaines à venir, chaque citoyenne et chaque citoyen aura la parole. Vous direz qui doit vous représenter, sans détournement. Vous direz si vous choisissez l’ordre, la stabilité et la grandeur, ou si vous cédez à la discorde.

L’Empire est une République impériale forte. Elle ne tombera pas aux mains de ceux qui conspirent dans l’ombre pour briser ce que nous avons bâti ensemble. Je vous appelle, vous, peuple fidèle, à défendre la flamme que nos ancêtres nous ont léguée, au prix du sang et de la guerre mais aussi du consensus.

Préparez-vous à décider. Et souvenez-vous : seul le peuple est souverain. L’Empire triomphera, car l’Empire, c’est vous.»
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Salle de presse de la Chancellerie Impériale, Rynaxia — 23 avril 2017, 16h00
L’air est lourd, pas seulement à cause des projecteurs braqués sur l’estrade, mais aussi à cause de la tension politique qui flotte dans toute la capitale. Depuis la dissolution de l’Assemblée Populaire Rynaxienne en janvier, la ville vit au rythme des rumeurs et des spéculations. Les journalistes s’installent dans un silence ponctué de chuchotements nerveux, vérifiant leurs micros et échangeant des regards rapides. La rumeur du jour — et qui brûle sur toutes les lèvres —, c’est la fuite d’un document du Palais Impérial laissant entendre que l’Empereur Marwan Ier souhaite bel et bien réformer la Constitution pour réduire l’influence du Volksgebäude dans la future APR.

Au fond de la salle, une rangée de gardes du Corps des Rappasse de Rynaxia, en uniforme sombre, surveille l’assistance. Sur les pupitres des journalistes, on reconnaît les logos : Le Soleil Impérial, La Voix d’Adrien, La Couronne Légitime, La Montagne Libre, La Tribune des Gouvernés, Asfalte Aujourd’hui, L’Écho des Fidèles, La Raison du Peuple, Lutherien Observateur, ainsi que quelques médias locaux ou spécialisés.

Un murmure plus fort monte lorsque la double porte s’ouvre. Alycia Zyia, à peine 22 ans, petite silhouette nerveuse dans un tailleur bleu nuit légèrement froissé, avance vers le pupitre. Elle tient une liasse de papiers d’une main, une bouteille d’eau de l’autre. Pas de sourire mondain : ses yeux balaient la salle comme si elle jaugeait une bande de rivaux.

Elle pose sa bouteille, tapote le micro, puis lâche :

— « Bon… On va pas tourner autour du pot. »

Un léger rire nerveux parcourt la salle — c’est typiquement elle.

Déclaration d’ouverture d’Alycia Zyia
« Vous êtes tous là pour entendre ce que le gouvernement a à dire, pas pour m’écouter lire un communiqué soporifique, donc je vais pas faire semblant. On sait tous que depuis trois mois, le pays est en mode machine à rumeurs : la dissolution de l’APR en janvier, les débats sur la représentativité du Volksgebäude, et maintenant la fuite d’un document qui, paraît-il, confirme que Sa Majesté l’Empereur veut retoucher la Constitution. Alors, d’abord, on va remettre les choses dans l’ordre.

Oui, Marwan Ier veut réformer la Constitution. Oui, ça implique de revoir le nombre de sièges attribués à certaines circonscriptions, notamment celles liées au Volksgebäude. Et oui, ça se fera dans le respect de la Constitution actuelle. Je sais que certains se disent : ‘Ah, mais si on change la Constitution pour des raisons politiques, c’est un coup de force.’ Ben… non. C’est comme rénover une maison où les murs tiennent encore, mais où l’électricité est aux normes de 1920. On met à jour pour que ça tienne la route en 2017.

Je sais que dans certains coins — et là je parle pas que de la gauche radicale, hein — on fantasme sur un scénario où l’Empereur se mettrait à écrire la loi tout seul dans son bureau, en fumant un cigare et en rigolant. Franchement ? Arrêtez les films. La réforme passera par un vote populaire, et avant ça, par le Conseil Suprême, le Volksgebäude, et la Chancellerie du Contrepoids. Donc non, personne ne court-circuite personne.

Maintenant, je vais pas vous mentir : oui, cette réforme, elle arrange le Bloc Impérial. Pas la peine de faire semblant de découvrir l’eau chaude. On est au gouvernement, on met en place une réforme qui correspond à notre vision. Mais la différence, c’est qu’on assume et qu’on passe par la voie légale. Vous voulez de la magouille ? Allez chercher ailleurs.

Et pour ceux qui se demandent si c’est ‘démocratique’ : la démocratie, c’est aussi quand la majorité élue prend des décisions, même si ça ne plaît pas à tout le monde. Et ça, je sais que ça gratte certains.

Bref. Je vais pas monopoliser le micro, je sais que vous avez tous envie de jouer au ping-pong avec moi cet aprèm. Posez vos questions, mais sachez que je vais répondre franchement. Si ça choque, tant pis. »

Elle repose ses feuilles, croise les bras, et fixe la salle d’un air qui dit « à vous de jouer ».


1. Camélia Azaselle – Le Soleil Impérial
Camélia se lève lentement, un sourire léger aux lèvres. Tenue élégante, carnet en cuir à la main, elle prend le micro et, sans chercher à dissimuler son ton complice, lance :

— « Madame la Porte-parole, bonjour. Vous avez parlé de la réforme constitutionnelle en insistant sur le respect des procédures. Pouvez-vous préciser quelles modifications concrètes sont envisagées concernant la répartition des sièges, notamment pour les régions à statut spécial ? Et, surtout, comment le gouvernement compte convaincre les électeurs que ce changement ne vise pas à réduire la voix des minorités protestantes ou berbères ? »

Alycia répond sans hésiter, en adoptant un ton presque professoral :

— « Merci Camélia, bonne question, parce qu’on va tuer un mythe tout de suite. On n’est pas là pour ‘réduire’ qui que ce soit. Le problème actuel, c’est que la carte électorale date de l’ère post-guerre civile et qu’elle a été pensée dans un contexte où certaines zones avaient besoin d’une surreprésentation pour être stabilisées politiquement. C’était une bonne idée à l’époque, mais aujourd’hui, ça donne un déséquilibre : certaines circonscriptions, peu peuplées, pèsent autant que des zones densément peuplées. Résultat : la voix d’un électeur de certaines régions pèse deux, voire trois fois plus que celle d’un électeur d’une grande ville. C’est injuste.

Pour les régions à statut spécial comme le GénéralGouvernement ou les Montagnes d’Azérélizia, on va maintenir leur représentativité garantie. Pas touche à ça. En revanche, pour le reste, on harmonise. On veut que chaque voix compte pareil, peu importe le code postal. Et je vous le dis franchement : oui, ça réduira l’avantage disproportionné dont bénéficient certains bastions. Mais ça, c’est pas de la ‘répression politique’, c’est de l’équité démocratique. »

Camélia hoche la tête, prend des notes, et, fidèle à sa ligne éditoriale, ne relance pas de manière hostile.

2. Karima El-Zarouz – La Voix d’Adrien
Karima, cheveux attachés serrés et veste rouge vif, se lève d’un geste brusque. Elle ajuste son micro comme si elle s’apprêtait à lancer un duel.

— « Madame Zyia, vous nous parlez ‘d’équité démocratique’ alors que votre gouvernement maintient un système de vote indirect pour les indigènes. Vous voulez rééquilibrer les voix, mais uniquement pour ceux que le Bloc Impérial considère comme de ‘vrais citoyens’. Vous trouvez ça normal de réformer pour consolider votre pouvoir, mais pas pour donner un vote égal à tout le monde ? C’est pas de l’hypocrisie, ça ? »

Un murmure traverse la salle. Alycia esquisse un sourire en coin, s’appuie sur le pupitre et répond d’un ton sec :

— « Karima, vous avez toujours le chic pour poser des questions avec des mots piégés. Alors, remettons les pendules à l’heure. Le vote indirect pour les citoyens sous régime particulier — oui, les indigènes — est inscrit dans la Constitution actuelle, que je rappelle, a été adoptée après une guerre civile sanglante. C’était une mesure transitoire, prévue pour garantir la stabilité pendant la reconstruction.

Maintenant, est-ce que c’est figé dans le marbre ? Non. Mais est-ce qu’on peut le changer du jour au lendemain, sans préparation, sans structures démocratiques locales solides ? Non plus. Je sais que votre camp adore dire ‘égalité immédiate ou rien’. Mais moi je préfère une égalité qui marche dans la vraie vie plutôt qu’un slogan sur un tract. Quand on donne un droit, on doit s’assurer qu’il soit protégé, respecté et que les institutions soient prêtes. Sinon, ça finit en chaos, et là, tout le monde perd. »

Karima fronce les sourcils, mais Alycia ne lui laisse pas le temps de répliquer et désigne déjà le prochain journaliste.

3. Azenberg Klugger – La Couronne Légitime
Azenberg, costume trois pièces, pince-nez et diction impeccable, se lève. Sa voix grave résonne :

— « Madame la Porte-parole, vous parlez de stabilité, mais en réalité, cette réforme risque de fracturer encore davantage la nation. La suppression partielle des privilèges de représentation pour certaines provinces historiques, notamment à forte population protestante, pourrait être perçue comme une provocation. Est-ce que le gouvernement est prêt à prendre le risque d’ouvrir un nouveau front politique, alors que les tensions communautaires n’ont jamais été aussi vives ? »

Alycia inspire profondément avant de répondre :

— « Monsieur Klugger, je comprends la sensibilité de votre question, mais permettez-moi de dire que la pire chose pour l’unité nationale, c’est de conserver des privilèges électoraux qui ne reposent plus sur des réalités objectives. On ne touche pas aux protections culturelles, juridiques ou religieuses des provinces historiques. On ne touche pas aux droits linguistiques, aux exemptions fiscales, ni aux prérogatives locales. On parle uniquement de représentativité parlementaire, basée sur le principe : ‘un citoyen = une voix’. Ce principe devrait nous unir, pas nous diviser.

Et si certains veulent s’en servir pour rallumer les tensions, alors ce n’est pas la réforme le problème, c’est l’instrumentalisation politique des identités. »

Azenberg plisse les yeux, comme pour retenir une réponse acerbe, mais se rassoit en silence.

4. Lina Corval – La Montagne Libre
Lina, dreadlocks attachées, veste en laine épaisse, lève la main et se lève calmement :

— « Madame Zyia, on a bien compris que la réforme veut harmoniser les voix. Mais qu’en est-il de la représentation des minorités et des causes écologistes ? Vous parlez d’égalité, mais si, après cette réforme, les petits partis disparaissent faute de sièges garantis, on aura une Assemblée encore plus dominée par les grands blocs. Où est la diversité politique dans tout ça ? »

Alycia hausse les épaules :

— « Lina, c’est vrai, le système proportionnel partiel actuel donne un petit coup de pouce aux partis minoritaires. Mais ce n’est pas à l’État d’assurer artificiellement la survie d’un parti. Si vos idées séduisent, elles trouveront un écho dans les urnes. Et si elles ne séduisent pas assez pour décrocher un siège, alors le combat doit être mené sur le terrain, pas par des règles qui vous mettent sur la ligne de départ plus près de l’arrivée que les autres. »

5. Hugo Mernas – La Tribune des Gouvernés
Hugo, lunettes rondes et pile de documents sous le bras, se lève lentement. Sa voix est posée, presque monotone, mais chaque mot est tranchant :

— « Madame Zyia, vous évoquez l’harmonisation électorale comme une simple question de justice arithmétique. Mais techniquement, votre projet implique aussi une modification de la méthode de répartition des sièges à l’Assemblée Populaire Rynaxienne, et donc un changement dans le mode de scrutin. Pouvez-vous nous confirmer si le gouvernement compte passer d’un système mixte à un système entièrement proportionnel ou majoritaire ? Et avez-vous évalué l’impact sur la représentativité globale, notamment pour les courants politiques minoritaires qui ne sont pas vos alliés ? »

Alycia prend une gorgée d’eau, pose son verre, puis répond calmement :

— « Très bonne question, Hugo, mais je vais couper court aux spéculations : non, on ne passe pas à un système 100 % proportionnel ni à un 100 % majoritaire. On garde un système mixte, mais on ajuste le rapport entre les deux. Aujourd’hui, on a 60 % de sièges élus au scrutin proportionnel par circonscription et 40 % au scrutin majoritaire à un tour. Demain, ce sera 50/50. L’idée, c’est de réduire les effets pervers du pur proportionnel — fragmentation, instabilité — tout en évitant l’hégémonie des gros blocs que donne le pur majoritaire. »

Et pour votre question sur l’impact : oui, certains petits partis vont perdre quelques sièges, c’est inévitable. Mais les chiffres montrent qu’aucun courant politique majeur ne sera exclu de l’Assemblée. Et pour être claire : on ne légifère pas pour favoriser nos alliés. On légifère pour que l’Assemblée soit gouvernable. Ce qui, je le rappelle, est dans l’intérêt de tous, même de ceux qui aiment nous critiquer. »

Hugo hoche la tête, satisfait d’avoir obtenu une réponse technique claire, mais note tout de même avec soin.

6. Djaffar Houssine – L’Écho des Fidèles
Djaffar, barbe taillée et costume sombre, se lève d’un air solennel. Sa voix est grave, son ton religieux, presque prêcheur :

— « Madame Zyia, vous parlez de représentativité et d’égalité des voix, mais vous oubliez que certaines communautés, notamment musulmanes, se battent encore pour avoir une représentation digne dans cette Assemblée. Or, vos ajustements risquent de diluer encore leur voix. Je vous le demande clairement : est-ce que cette réforme prend en compte la nécessité de préserver une voix forte pour les croyants dans un État qui se dit laïque mais qui, dans les faits, marginalise la foi ? »

Un léger murmure parcourt la salle. Alycia prend un ton ferme, mais mesuré :

— « Djaffar, je vais être très franche : notre État est laïque, et la laïcité, ça veut dire qu’aucune religion n’a de privilège politique institutionnalisé. Mais ça ne veut pas dire que les croyants sont mis de côté. Les musulmans, les chrétiens, les juifs, les athées… tous ont la même voix au vote. Ce qu’on harmonise, ce n’est pas la religion, c’est la taille des circonscriptions.

Et puis, soyons honnêtes : la représentation musulmane à l’Assemblée n’est pas faible. Les chiffres sont là. La question, c’est de savoir si on veut un Parlement organisé par équilibres communautaires ou par équité citoyenne. Moi, j’ai choisi la seconde option, et c’est celle qui garantit la paix civile à long terme. »

Djaffar reste impassible, mais son stylo s’agite sur son carnet.

7. Thomas Elberg – La Raison du Peuple
Thomas, cheveux poivre et sel, veste en tweed, se lève avec un air légèrement méprisant. Il attaque d’un ton sec :

— « Madame Zyia, vous parlez d’égalité et de démocratie, mais en vérité, cette réforme n’est qu’un outil pour verrouiller encore plus le système en faveur du Bloc Impérial et de l’Empereur. Vous avez le culot de parler de représentativité, mais les citoyens n’ont toujours pas la possibilité de saisir le Conseil Constitutionnel directement. Vous trouvez ça normal qu’en 2016, dans un État qui se prétend moderne, les droits fondamentaux soient filtrés par les institutions au lieu d’être accessibles à chacun ? »

Alycia lève un sourcil et répond avec un demi-sourire ironique :

— « Thomas, vous et moi, on sait très bien que si chaque citoyen pouvait saisir le Conseil Constitutionnel directement, on passerait nos journées à traiter des recours fantaisistes ou purement militants. C’est pour ça que la saisine est encadrée. Est-ce que ça va évoluer un jour ? Peut-être, mais pas avec cette réforme. Et je vous rappelle qu’il y a déjà plusieurs voies légales pour contester une loi ou un décret. On n’est pas dans un État où les droits fondamentaux sont en option, malgré ce que certains aiment répéter pour faire vendre leurs journaux. »

Thomas lâche un petit rire sarcastique et se rassoit, sans lâcher Alycia du regard.

8. Marta Von Krüg – Lutherien Observateur
Marta, silhouette austère et cheveux tirés, se lève avec un dossier épais. Sa voix est tranchante :

— « Madame la Porte-parole, vous dites que les provinces historiques protestantes ne perdront pas leurs protections culturelles, mais la réforme réduit quand même leur poids politique au Parlement. Vous savez comme moi que, dans l’histoire récente, chaque fois qu’on a affaibli la voix des protestants, ça a mené à des tensions. Comment pouvez-vous garantir que cette fois-ci, ça ne dérapera pas ? »

Alycia répond sans se démonter :

— « Madame Von Krüg, je peux garantir une chose : on ne touche pas à la liberté religieuse, ni aux droits spécifiques des provinces protestantes. On parle uniquement de rééquilibrage électoral. Et si l’histoire récente nous apprend quelque chose, c’est que ce qui met vraiment le feu aux poudres, c’est l’impression que certains citoyens ont plus de poids que d’autres. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les archives de vos propres journaux. »

Marta serre les lèvres et s’assoit, visiblement contrariée.

9. Karim Delva – L’Œil Rouge
Karim, blazer rouge vif et sourire carnassier, se penche sur son micro comme un boxeur prêt à frapper :

— « Madame Zyia, je vais être direct : vous avez été nommée par l’Empereur, vous êtes une figure montante du Bloc Impérial, et pourtant vous prétendez incarner l’indépendance et la neutralité. Qui pensez-vous tromper exactement ? Cette réforme n’est-elle pas tout simplement un cadeau politique pour le Rynax, qui lui permettra de maintenir un contrôle quasi absolu sur l’Assemblée Populaire ? »

Alycia ne cille pas. Elle prend deux secondes pour fixer Karim, puis répond d’une voix glaciale :

— « Karim, votre question est presque touchante par sa simplicité. Oui, j’ai été nommée par l’Empereur, et alors ? Ce n’est pas un crime, c’est la Constitution. Et si vous pensez que servir sous Rynax signifie lui dire ‘oui’ à tout, vous ne m’avez jamais vue en Conseil des ministres. Cette réforme n’est pas un cadeau à qui que ce soit : c’est un outil pour que l’Assemblée fonctionne mieux. Et je vais vous dire une chose : si l’opposition gagnait les élections demain, cette réforme leur servirait aussi. »

La salle réagit avec un mélange de murmures approbateurs et de ricanements.

10. Léa Salvetti – Feu Libre
Léa, cheveux courts et voix coupante, attaque sans préambule :

— « Madame la Porte-parole, vos détracteurs disent que vous maniez mieux la communication que la vérité. Je vais donc vous poser une question simple : avez-vous déjà, oui ou non, envisagé de quitter vos fonctions si cette réforme échouait ? »

Alycia esquisse un sourire ironique :

— « Léa, on dirait que vous voulez déjà m’écrire une épitaphe politique. Non, je n’ai pas prévu de démissionner parce qu’un texte ne passe pas. Ce n’est pas ma manière de travailler. Je ne suis pas ici pour fuir aux premières difficultés, je suis ici pour les affronter. Et si vous voulez vraiment me voir partir, il faudra trouver un motif un peu plus solide qu’un désaccord parlementaire. »

Quelques rires éclatent dans la salle, ce qui fait grimacer Léa.

11. Paolo Granzetti – Vercé
Paolo, s’avance avec une feuille griffonnée :

— « Madame Zyia, certains bruits courent dans les couloirs de l’APR : il paraîtrait que vous auriez promis, en privé, des aménagements spécifiques pour certaines circonscriptions tenues par des alliés du Bloc. Vous pouvez nous dire si c’est vrai, ou est-ce encore un de ces ‘détails’ que vous gardez pour les négociations de couloir ? »

Alycia hausse les sourcils, amusée :

— « Paolo, les rumeurs sont gratuites, et les preuves sont chères. Si quelqu’un a la moindre preuve que j’ai promis quoi que ce soit à qui que ce soit, qu’il la publie. En attendant, je vais vous épargner les ragots d’arrière-salle : la carte électorale sera revue selon des critères publics et objectifs. Et non, je ne fais pas de cadeaux électoraux. Je laisse ça aux romanciers politiques. »

Paolo hausse les épaules, mais note la phrase pour la réutiliser.

12. Yasmina Ould-Bachir – L’Indépendant de l’Atlas
Yasmina, foulard coloré et regard brûlant, se lève en serrant son carnet :

— « Madame la Porte-parole, je viens de la région de Tazgurt. Chez nous, on sait déjà que cette réforme va réduire notre nombre de députés. Vous pouvez enrober ça comme vous voulez, mais ça reste une perte de voix pour une région déjà délaissée par la capitale. Comment comptez-vous justifier ça à des citoyens qui ont l’impression d’être traités comme une marge statistique ? »

Alycia adoucit légèrement le ton, mais garde sa fermeté :

— « Yasmina, je comprends parfaitement cette crainte. Mais ce que vous appelez ‘perte de voix’ est en réalité un rééquilibrage. Il est vrai que certaines zones vont perdre un siège, d’autres en gagner. C’est mathématique, pas politique. Et croyez-moi, je suis la première à vouloir que Tazgurt ait la place qu’elle mérite dans le développement national. Mais cette place, elle ne se joue pas qu’au Parlement : elle se joue aussi dans les budgets, les infrastructures, l’éducation… et sur ces points-là, je suis prête à me battre pour votre région. »

Yasmina reste silencieuse, mais ses yeux brillent d’une colère contenue.

13. Rémi Vauthier – Le Point Brut
Rémi, lunettes rondes et ton mielleux, commence par un coup bas :

— « Madame Zyia, votre carrière est impressionnante… mais certains affirment que vous n’êtes là que grâce à votre proximité ‘personnelle’ avec un certain ministre. Vous comprenez bien que ça pose question sur votre légitimité… »

Alycia le fixe, immobile, puis lâche :

— « Rémi, votre sous-entendu est aussi élégant qu’un tract anonyme glissé sous une porte. Je vais être claire : je dois ma position à mon travail, pas à ma vie privée. Et si vous tenez absolument à fouiller là-dedans, je vous conseille de le faire avec des faits, pas avec des ragots de comptoir. »

Rémi tente de répliquer, mais Alycia coupe :

— « Et pour que ce soit clair pour tout le monde : ici, on parle politique, pas rumeurs de vestiaire. »

14. Mireille Tavan – Le Cri du Pavé
Mireille bondit sur l’occasion :

— « Donc vous niez toute influence extérieure ? Même celle de l’Empereur lui-même ? Vous voulez nous faire croire qu’un simple Porte-parole peut tenir tête à Rynax ? »

Alycia ricane franchement :

— « Mireille, j’ai déjà dit ‘non’ à l’Empereur, et je suis encore là. Ça devrait vous suffire comme réponse. Si vous voulez, je peux même vous raconter comment il m’a regardée en silence pendant dix secondes… et puis il a dit ‘d’accord’. Croyez-moi, ce poste ne s’occupe pas en se contentant d’approuver tout ce qui vient du Palais. »

15. Jonas Pfeiffer – Le Glas Social
Jonas, carnet à la main, coupe Alycia en plein début de réponse à un autre journaliste :

— « Non mais attendez, c’est faux ce que vous dites ! On sait tous que le SSI surveille aussi l’Assemblée, et que cette réforme pourrait leur faciliter le travail. Pourquoi ne pas l’admettre ? »

Alycia se tourne vers lui, le doigt levé :

— « Jonas, vous ne m’interrompez pas. Première règle. Deuxième règle : le SSI ne dicte pas les lois, et s’il vous plaît, arrêtez de fantasmer des scénarios d’espionnage partout. Cette réforme, c’est de la politique institutionnelle, pas un script de série télé. »

16. Inès Marqual – Libre Asfalte
Inès, voix forte, tente le coup du piège rhétorique :

— « Si vous êtes si sûre que cette réforme est bonne, pourquoi ne pas organiser un référendum national ? Vous avez peur du peuple ? »

Alycia éclate de rire, un rire sec :

— « Inès, je n’ai pas peur du peuple, sinon je ne passerais pas deux heures par jour à répondre à ses représentants élus. Mais un référendum sur ce genre de question technique ? C’est comme demander à tout le pays de voter pour savoir s’il faut changer la taille des freins d’un train. Le rôle du Parlement, c’est justement de se pencher sur ces questions et de voter. Le peuple s’exprime aux élections, et c’est là que tout se joue. »

17. Malik Ferrah – L’Appel des Rues
Malik, ton accusateur :

— « Et si malgré tout, cette réforme passait et affaiblissait la voix des indigènes, que direz-vous aux familles qui vous accuseront de les avoir réduites au silence ? »

Alycia, plus grave :

— « Je leur dirai la vérité : cette réforme ne réduit au silence personne. Elle vise à rendre le système plus efficace. Mais je ne suis pas naïve : je sais qu’il y aura des mécontents. C’est le lot de toute décision politique. Et je serai prête à venir leur en parler en face, sans télé, sans caméra. Parce que c’est ça, faire de la politique : assumer. »

18. Hugo Mern – La Tribune Rouge

Hugo, journaliste militant, se lève brusquement, son micro à la main :

— « Ça suffit, on ne va pas écouter plus longtemps vos mensonges. Tout ça, c’est de la propagande impériale. Nous, on refuse d’être complices. »

Il quitte la salle devant les caméras, théâtral.

Alycia le suit des yeux, puis lâche un sourire :

— « Voilà, mesdames et messieurs, nous venons d’assister à une démission en direct. Ça arrive parfois : certains posent des questions, d’autres préfèrent claquer la porte. C’est la beauté de la liberté de presse. »

Rires étouffés dans la salle. Alycia continue imperturbable :

— « Cela dit, ça nous fait gagner du temps. Donc… question suivante. »

19. Clara Weiss – Le Quotidien Populaire

Clara, jeune et nerveuse, tente de profiter du moment :

— « Madame Zyia, est-ce que vous craignez que ce départ spectaculaire n’alimente l’idée que le gouvernement fuit le débat ? »

Alycia hausse les épaules :

— « Clara, je crains surtout que ce départ alimente le buzz sur les réseaux pendant dix minutes. Ensuite, tout le monde passera à autre chose. Le vrai débat, il est ici, avec vous, pas dans un couloir. »

Incident technique

Soudain, le micro principal grésille, puis tombe en panne. La salle bruisse, certains journalistes soupirent, d’autres filment avec leur téléphone.

Alycia regarde le micro, le prend dans ses mains, et parle plus fort, sans amplification :

— « Pas de panique, on a toujours une voix, même sans technologie. Et je peux vous assurer que je parle suffisamment fort pour être entendue jusqu’au fond de la salle. »

Elle continue sans interruption, improvisant, et un technicien se précipite pour lui apporter un nouveau micro.

Alycia, en reprenant le nouveau micro, glisse :

— « Voilà, retour du son. Comme quoi, même quand la technique nous lâche, le dialogue continue. »

20. Farid Doumar – La Montagne Libre

Profitant du chaos, Farid lance une attaque :

— « Vous voyez bien, tout s’effondre, même le micro. C’est symbolique de votre réforme : une machine qui casse au mauvais moment. »

Alycia éclate de rire :

— « Farid, si vous voyez des prophéties dans un micro défectueux, j’ai hâte de savoir ce que vous interprétez quand il pleut. Plus sérieusement : ce n’est pas un symbole, c’est juste un câble qui fatigue. La différence entre la technique et la politique, c’est que la première tombe en panne… la seconde, on la répare par le débat. »

Événement inattendu

Au moment où elle termine, une coupure de courant plonge la salle dans la pénombre. Les journalistes s’agitent, quelques rires nerveux éclatent.

Alycia, calme, pose ses notes et dit d’une voix claire dans l’obscurité :

— « Mesdames et messieurs, je crois que nous avons atteint le chapitre ‘théâtre expérimental’ de cette conférence. Mais restons concentrés : lumière ou pas, je peux continuer à répondre à vos questions. Qui ose poser une question dans le noir ? »

Une main se lève timidement, des rires parcourent la salle, la tension retombe. Quelques minutes plus tard, le courant revient.

Alycia reprend, sourire aux lèvres :

— « Eh bien, voilà. Même les coupures n’arrêtent pas la démocratie. Continuons. »

21. Karima El-Zarouz – La Voix d’Adrien

Karima reprend la parole, incisive :

— « Madame Zyia, parlons vrai : les indigènes restent citoyens de seconde zone. Stérilets forcés, vote indirect, discriminations dans l’accès à l’emploi… Comment osez-vous appeler ça une démocratie ? »

La salle se tend, les caméras zooment. Alycia respire profondément, fixe Karima, puis répond lentement :

— « Vous posez la question que tout le monde se pose. Oui, il existe encore des régimes particuliers. Oui, ces lois doivent être réformées. Et je ne vais pas prétendre que ça se fera en un jour, ni que tout est parfait. Mais vous savez quoi ? Ce n’est pas en quittant la salle ou en criant au scandale qu’on change la loi. C’est en restant, en débattant, en votant, en construisant. Et moi, je suis là pour ça. »

22. Azenberg Klugger – La Couronne Légitime

Azenberg enchaîne, la voix grave :

— « Mais que se passera-t-il si demain l’Empereur meurt sans héritier direct ? Est-ce que nous replongerons dans le chaos, ou bien l’Empire est-il solide sans lui ? »

Murmures dans la salle. Alycia relève le menton :

— « L’Empire n’est pas une personne, monsieur Klugger. L’Empire, c’est une Constitution, des institutions, un peuple. L’Empereur est son garant, pas son unique pilier. Si demain il devait disparaître — et que Dieu nous en garde —, les institutions prévues prendront le relais. Voilà la différence entre une monarchie fragile et une République impériale solide. »

23. Camélia Azaselle – Le Soleil Impérial

Camélia prend le relais, ton plus doux :

— « Mais alors, madame Zyia, comment rassurer un peuple qui, malgré vos réponses, a peur de l’avenir ? »

Alycia hoche la tête, puis s’adresse directement aux caméras :

— « En répétant ce que je crois profondément : nous ne sommes pas au bord du gouffre. Nous sommes au milieu d’une transformation. C’est toujours inconfortable, c’est toujours angoissant. Mais regardez autour de vous : nous débattons, nous contestons, nous corrigeons. C’est ça, une démocratie vivante. Et moi, je préfère mille fois un peuple qui pose des questions difficiles à un peuple qui se tait par peur. »

24. Dernière attaque – La Raison du Peuple

Un journaliste de La Raison du Peuple se lève et lance brutalement :

— « Alors dites-le clairement : le Service Secret Impérial peut-il vous surveiller, vous, ici, maintenant ? Et si oui… qu’est-ce qui vous distingue d’une dictature ? »

Un silence pesant tombe. Tous attendent la réponse. Alycia garde un long silence, puis répond, posée :

— « Oui, le Service Secret a des pouvoirs étendus. Oui, parfois trop. Mais la différence entre une dictature et notre Empire, c’est que je peux vous répondre ceci, devant des caméras, sans être arrêtée en sortant de cette salle. Parce que le vrai pouvoir, c’est celui du débat public. Et tant que nous parlons ainsi, en face à face, nous ne serons jamais une dictature. »

Conclusion magistrale

Elle pose ses notes, se lève, et s’avance vers le pupitre, voix ferme :

— « Mesdames et messieurs, je vous ai entendus, je vous ai parfois contrés, et vous m’avez mise face à mes contradictions. C’est très bien. Parce que ce n’est pas une mise en scène : c’est une République qui se regarde dans un miroir, même quand c’est difficile. Nous avons encore du chemin, oui. Mais nous ne reculons pas. L’Empire Rynaxien n’est pas une forteresse de silence. C’est une maison bruyante, pleine de débats, de disputes, de passions. Et tant qu’elle tiendra debout, aucune tempête, aucune coupure de courant, aucun micro défectueux, aucune rumeur, ne la fera tomber. »

Elle marque une pause, puis termine :

— « Voilà ce que je voulais vous dire. Merci. »

Tonnerre d’applaudissements mêlés de huées, la salle est en ébullition. Les journalistes se ruent pour envoyer leurs papiers.
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ALLOCUTION OFFICIELLE DU PREMIER MINISTRE CLÉMENT BERNET
Diffusée sur l’ensemble des chaînes impériales le 12 octobre 2017 à 20h00
Depuis le Palais du Gouvernement à Rynaxia

L’atmosphère est lourde en cette soirée après les grandes manifestation qui on plonger l'Empire dans une des ces plus grande crise la cause est le souhait du premier ministre de révoquer de droit des 500 sièges de l'APR au premier partie du VKB.
Les caméras de la Radiodiffusion Impériale se braquent sur le pupitre du Premier ministre.
Le drapeau de l’Empire et celui de la République Impériale Rynaxienne encadrent la tribune.
Clément Bernet apparaît, grave, le regard déterminé. Il ajuste son micro et commence son allocution.


Mesdames et Messieurs,
Compatriotes de l’Empire,

Je m’adresse à vous ce soir non comme à un orateur chercheur d’applaudissements, mais comme à un serviteur nommé et investi d’une charge — la charge de la responsabilité publique, la charge de l’action, la charge du devoir. Je suis Clément Bernet. J’ai reçu de Sa Majesté l’Empereur la confiance et la mission de diriger le gouvernement en ces heures qui exigent clarté, fermeté et sens commun. C’est cette mission que je viens d’accomplir et que je continuerai d’accomplir, envers et contre toute forme d’agitation qui voudrait broyer l’ordre commun.

Nous traversons une période où les émotions s’enflamment, où les rues parlent au nom d’idées, de colères, de peurs. Il n’est pas anodin qu’en de tels moments, l’ensemble des institutions, tous ceux qui portent la responsabilité de l’État, se retrouvent au chevet d’une nation qui vacille. Je veux, d’abord, saluer les citoyens qui, malgré la tension, préservent la dignité nécessaire à la cité : les infirmiers, les enseignants, les commerçants, les forces de secours, les fonctionnaires silencieux qui travaillent sans bruit pour maintenir le service public. À chacune et chacun d’eux, le pays doit gratitude et reconnaissance.

Je n’oublie pas que j’ai été nommé par l’Empereur — nomination qui n’est pas un ornement mais un serment : celui de servir la continuité, de protéger la République Impériale et d’assurer la sécurité et la liberté de tous. Ce mandat, je le porte avec humilité et avec la conscience aiguë que l’autorité qui m’a porté est l’expression d’un pacte national ancien. Le nom de celui qui m’a nommé n’appartient pas à ma personne ; il appartient à l’histoire et à la légitimité de l’institution. C’est pourquoi, ce soir, je parlerai d’une voix claire, grave et sans détour. J’ai la responsabilité de dire la vérité sur ce que nous vivons, sur ce qui menace, et sur ce que nous devons accomplir pour que l’Empire, notre communauté politique, demeure uni et fort.

Ce discours n’est ni un appel à la peur gratuite, ni un plaidoyer pour l’inertie. Il est un appel à l’éveil citoyen : à la lucidité sur la situation et à la détermination pour agir. Je suis ici pour mesurer la menace, pour en exposer la nature, et pour proposer le chemin qui permettra à la paix et à l’ordre de reprendre leurs droits. Car il existe un choix frontal : la voie de la construction et de la responsabilité, ou la voie du renoncement et du chaos. Ce choix se présente à nous tous ; il est le test de notre maturité politique.

Je demande à tous les foyers de l’Empire d’écouter avec attention, de garder la sérénité nécessaire pour juger, et de garder à l’esprit que la nation est plus grande que les passions du moment. Que chacun comprenne : ce que je dis ce soir, je le dis au nom de la collectivité, au nom de la continuité institutionnelle, et au nom de la sauvegarde du bien commun.

Depuis plusieurs semaines, notre pays est le théâtre d’un mouvement puissant, d’une poussée de foule sans précédent qui se réclame, d’aucuns le disent, du soutien à l’Empereur et au destin impérial. Les chiffres ne sont pas un jeu ; ils disent l’ampleur d’une émotion populaire. Dans les grandes places des cités, des dizaines, puis des centaines, puis des milliers de personnes ont défilé ; dans les quartiers, des rassemblements spontanés ont surgi. J’ai moi-même parcouru, dans les derniers jours, des périmètres urbains, écouté des citoyens, recueilli des témoignages — et je veux relayer la voix de ces hommes et de ces femmes qui, légitimement, veulent être entendus.

Pourtant, il est de mon devoir d’énoncer aussi les faits qui inquiètent. Là où l’on attendait la célébration d’un soutien patriotique, des scènes de trouble ont éclaté. Des points de blocage ont paralysé des axes de transport essentiels. Des bousculades ont eu lieu devant des hôpitaux et des centres de secours. Des affrontements ont opposé des groupes rivaux, tandis que certains bâtiments publics recevaient des jets de projectiles et des actes d’intimidation. Des commerces ont été pillés dans la confusion. Des familles ont vu leur sécurité menacée au moment où elles cherchaient seulement à vivre en paix.

Permets-moi d’être concret : la nuit du 10 octobre, des affrontements ont dégénéré près de l'assemblée populaire ; des engins ont été incendiés ; des dispositifs de sécurité ont été bousculés ; plusieurs personnes ont été blessées. Le service de santé a enregistré une hausse des prises en charge pour blessures et panique. Dans le secteur portuaire, des cargaisons essentielles ont été retardées, mettant à risque l’approvisionnement de certaines régions. Autant d’exemples qui montrent que ce qui aurait pu demeurer une manifestation d’ardeur patriotique a pris, ici ou là, une tournure délétère.

Mais il est essentiel de comprendre la dynamique réelle. Beaucoup de ces mouvements sont sincères ; beaucoup de visages dans les foules sont ceux de citoyens qui aiment la patrie. Il n’en demeure pas moins qu’un noyau agissant — des dirigeants opportunistes, des groupes radicaux, des manœuvres financières — a profité de la marée humaine pour essayer d’imposer sa volonté. Les slogans et les banderoles peuvent être patriotisme ou prétexte ; c’est le cœur du problème : quand le geste patriotique se mue en pression politique pour préserver un privilège, il n’est plus patriotique, il est partiel.

J’estime nécessaire de rappeler également la dimension humaine : des commerçants ont fermé leurs portes, craignant pour leur vie ; des parents n’ont pas pu récupérer leurs enfants. Autant de conséquences concrètes, quotidiennes, que l’on ne peut éluder sous prétexte d’idéaux. L’État a pour première tâche de protéger la vie de ses citoyens et l’activité ordinaire qui est le tissu même de la nation.

Ainsi, je ne décris pas un tableau noir sans nuance : je rapporte une réalité complexe, où l’enthousiasme légitime a été soumis à des manipulations, où la rue, outil fondamental de la démocratie lorsqu’elle est inclusive, a été transformée en levier de pouvoir pour des objectifs qui ne servent pas l’intérêt général. La gravité de la situation n’est pas une fiction ; elle est factuelle, et c’est pourquoi nous devons agir avec la détermination requise.

Il faut ici parler sans langue de bois du mot que beaucoup redoutent et que peu osent prononcer : le chaos. Le chaos, ce n’est pas seulement une métaphore rhétorique ; c’est un état concret, mesurable, qui s’installe quand les institutions cessent d’exercer leurs fonctions, quand la violence remplace le droit, quand la confiance se délite entre citoyens. Nous avons connu, dans notre histoire récente, les jours sombres d’une guerre civile dont les cicatrices demeurent : familles brisées, économies ruinées, territoires fracturés. Personne, honnêtement personne, ne souhaite un retour vers ces jours.

Alors, posons la question de manière lucide : que se passerait-il si les manifestations, instrumentalisées et dévoyées, entraînaient la paralysie des institutions ? Imaginez, un instant, des administrations réduites au silence, des hôpitaux saturés parce que le personnel ne peut circuler, des centrales énergétiques menacées, des coupures d’alimentation, des transports publics à l’arrêt qui empêchent des travailleurs d’atteindre leur lieu d’emploi et les productions d’atteindre les marchés. Imaginez des tensions communautaires qui ressortent, attisées par la peur, et des acteurs étrangers qui, à l’affût d’un affaiblissement, tentent d’exploiter la situation à l’encontre de nos intérêts souverains. Ce n’est pas un scénario de roman ; c’est la genèse de l’effondrement.

Permets-moi de mettre en perspective : un État est comparable à un pont enjambant un abîme. Il tient par la cohésion des ses structures, par la discipline de ses matériaux, par la vigueur de ses piliers. Les manifestations, la parole, la contestation sont des vents qui peuvent être mesurés, maîtrisés, utiles pour tester la flexibilité d’un pont. Mais quand on commence à arracher des pierres de ses fondations — et c’est ce que font ceux qui instrumentalisent la colère pour préserver un privilège au détriment de l’intérêt général — on met en péril la possibilité même de circuler entre les rives de la vie commune.

C’est pourquoi nous devons regarder la menace en face : elle n’est pas seulement verbale ; elle est structurée, organisée, et apparaît comme une tentative de substitution du droit par la force. Ceux qui manipulent la foule ne cherchent pas à renforcer l’Empire, ils cherchent à redessiner l’équilibre du pouvoir à leur seul profit. Et quand la force remplace la raison, c’est la collectivité tout entière qui devient la proie de l’avidité et de l’intérêt partisan.

En tant que Premier ministre, j’ai, pour mission première, la sauvegarde de la vie civile et la prévention de l’escalade. Laisser faire aujourd’hui, c’est semer pour demain le chaos que nous combattons depuis des décennies. Il n’y a pas de fatalité : il y a une responsabilité. Et la responsabilité, ce soir, est d’agir pour contenir la crise avant qu’elle n’emporte tout sur son passage.

Il est temps d’être précis sans sombrer dans le manichéisme. Les acteurs en présence ne sont pas tous identiques. Il y a, dans les foules, des citoyens sincères, autant qu’il y a des manipulateurs professionnels. Il y a des groupes d’apparence locale et des relais d’intérêts plus larges. Parmi ces derniers, le Parti d'Opposition d'Adrien (POA) occupe une place centrale dans cette crise. Le POA, ses courants internes, ses figures publiques et certains de ses dirigeants sont aujourd’hui au cœur d’une campagne qui vise à conserver un verrou politique : la préservation de cinq cents sièges automatiques que l’on sait, pour le dire crûment, contraignants pour l’action gouvernementale.

Il convient de rappeler, pour être juste, que chaque formation politique a une histoire, une base sociale, des raisons d’exister. Mais la politique saine ne consiste pas à transformer la rue en chambre d’enregistrement des privilèges. Elle ne consiste pas non plus à user de la foule pour imposer un statu quo anti-démocratique. Ceux qui, aujourd’hui, agissent pour conserver ces sièges d’office — que ce soit par nostalgie d’un ordre révolu, par calcul de pouvoir, ou par crainte de perdre des avantages — ne servent ni la justice, ni la nation. Ils servent leurs propres intérêts.

Au-delà du POA, il existe des petites cellules radicales, parfois violentes, qui cherchent l’affrontement. Elles sont le fer de lance d’une stratégie de déstabilisation. Parallèlement, des centaines d’hommes d’affaires nerveux, inquiets pour leurs privilèges, observent et parfois financent des campagnes de déstabilisation idéologique, pensant que la pression au dehors ouvrira la porte aux négociations qui préservent leurs rentes. Enfin, des voix publiques, dans certains médias complaisants, amplifient et normalisent les slogans les plus extrêmes, faisant passer la défense d’un privilège pour un combat patriotique.

Il est important de les nommer sans les glorifier. L’ennemi de la nation n’est pas le citoyen qui manifeste ; l’ennemi de la nation est l’intérêt particulier qui déguisé en intérêt général veut conserver ce qui enferme la vie publique. À ceux qui aujourd’hui s’affirment "défenseurs de l’Empereur" et qui demandent, de façon incohérente, la démission d’un Premier ministre nommé par le même Empereur, j’adresse une question élémentaire : quel est votre principe de cohérence ? Si vous vous prétendez fidèles au trône, pourquoi vouloir abattre l’homme que l’Empereur a juridiquement et politiquement investi ? C’est cette contradiction qui révèle la nature de la manœuvre.

La légitimité ne s’obtient pas en criant plus fort. Elle se gagne dans la continuité des institutions et dans le respect des règles communes. Ceux qui instrumentalisent la passion pour leurs fins particulières portent une responsabilité politique directe des troubles que nous connaissons. Ils doivent en répondre devant l’histoire et devant la nation.

Depuis que la crise a pris de l’ampleur, une campagne publique — parfois véhémente, parfois subreptice — réclame ma démission. Elle circule dans des chants de rues, des hashtags bruyants, des tracts glissés dans des mains amenées à la colère. Ces appels émanent de plusieurs sources : des figures internes au POA qui regrettent un Premier ministre jugé "trop modéré", des militants radicaux dont l’objectif clair est de déstabiliser pour mieux s’insinuer, ou des cénacles financiers qui pensent qu’un changement de chef de gouvernement leur offrira des opportunités nouvelles.

Je veux ici procéder à une lecture politique de ce phénomène : qui bénéficierait réellement d’un départ de la tête du gouvernement ?

Premièrement, ceux qui veulent pouvoir agir sans contrainte ni débat. Ils rêvent d’un pouvoir rapide, ferme, et moins soumis aux dernières parcelles de la délibération. Ils voient dans la chute du Premier ministre l’occasion d’imposer un exécutif plus docile à leurs désirs.

Deuxièmement, des factions internes au Parti d'Opposition d'Adrien, qui estiment que le maintien de cinq cents sièges automatiques garantit leurs positions et leurs orientations. Leur stratégie est simple : créer un désordre contrôlé pour aboutir à une nouvelle donne parlementaire plus favorable à leurs intérêts.

Troisièmement, des acteurs extérieurs et des groupes radicaux qui espèrent — à travers la défaite symbolique d’un chef du gouvernement — faire croire que l’ordre est en faillite et, partant, dissoudre la confiance publique dans le jeu institutionnel.

Face à ces campagnes, ma stratégie est double : d’une part, je reconnais la légitimité de la colère citoyenne. D’autre part, je refuse d’être la marionnette d’objectifs qui ne servent ni la paix, ni l’intérêt collectif. Pouvoir partir serait la réponse la plus simple aux manipulateurs ; rester et agir est la réponse la plus lourde de sens, mais la plus utile pour le pays. En ce sens, je dis à ceux qui demandent ma démission : si votre exigence consiste à rapprocher la nation de la stabilité réelle et à amplifier le rôle du peuple dans les réformes, engagez-vous dans la réforme ; si au contraire votre objectif est de créer un vide pour mieux occuper le pouvoir, alors vous révélez votre volonté de produire le chaos.

Permettez-moi de transformer cette accusation en preuve : la légitimité de mon maintien tient à trois aspects irréfutables. D’abord, je n’ai pas été choisi pour séduire une faction, j’ai été nommé pour conduire la nation en cohérence avec le trône et pour affronter la crise. Ensuite, partir aujourd’hui signifierait livrer un espace d’autorité qui ne serait plus gouverné, et c’est précisément ce que recherchent les fauteurs de trouble. Enfin — et c’est le plus important — j’ai foi en la capacité des institutions et des citoyens à engager une réforme profonde et sereine. Ceux qui me demandent de partir devraient expliquer publiquement quel projet politique alternatif ils proposent, quel horizon social et institutionnel ils imaginent, et s’ils sont prêts à en répondre devant le pays.

Je propose donc, solennellement, que toute demande de démission soit mise au clair : si vous voulez ma chute, dites-le au grand jour et expliquez votre plan pour éviter le vide institutionnel que mon départ provoquerait. La politique n’est pas un théâtre d’ombres : elle a besoin de lumière, de débats, d’épreuves démocratiques. À défaut, je resterai pour assumer ce mandat et conduire la réforme, parce que le pays vaut plus que nos ambitions personnelles.

Venons-en maintenant au cœur du débat qui a déclenché cette crise : la question des cinq cents sièges attribués au POA. Ce mécanisme, qui prévaut depuis des années, est aujourd’hui présenté comme un verrou inséré dans le jeu politique — un frein à l’adaptabilité et, en période de crise, un facteur d’obstruction.

Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas d’une attaque contre des personnes ou des familles, ni d’une volonté de nier l’histoire. Il s’agit de poser une question élémentaire : peut-on continuer à accepter qu’une portion fixe de notre représentation nationale échappe à la délibération des citoyens et surtout à la responsabilité d’un débat renouvelé ? La réponse que je porte est non. Pourquoi ? Parce qu’en temps de guerre ou de paix, la capacité d’adaptation d’un État, sa faculté à reformer ses institutions pour répondre à des enjeux nouveaux, dépend de la lucidité et de la justice des règles qui gouvernent son fonctionnement.

Ces cinq cents sièges, concrètement, constituent un verrou. Ils permettent à des intérêts particuliers de résister à des réformes indispensables, d’opposer un blocage quand il faut agir, de faire peser un privilège immobile sur une société qui, elle, est en mouvement. Dans une période où la vitesse de décision peut conditionner la survie économique, sociale et même civile, maintenir un tel verrou n’est ni raisonnable ni acceptable.

Je le dis d’une manière qui doit être entendue : la réforme que nous proposons n’est pas une mesure punitive ; elle est une mesure de remise à niveau institutionnelle. Il s’agit d’ouvrir la voie à une représentation plus directe, plus moderne, plus capable de répondre aux défis contemporains. Il s’agit d’assurer que les décisions qui engagent le destin de la nation ne soient pas tenues en otage par des mécanismes figés.

Aux sceptiques, je réponds par la méthode : cette réforme se fera avec garanties, avec procédures, avec contrôles. Elle prendra la forme d’une consultation nationale, d’une commission de travail composée d’experts, de parlementaires loyaux et d’acteurs de la société civile ; elle fera l’objet d’un calendrier précis et transparent. Notre ambition est simple : supprimer ce verrou non pour le plaisir de bouleverser, mais pour libérer l’action publique, pour permettre à l’Empereur d’avoir les instruments de gouverner quand la Nation l’exige, et pour garantir que la représentation demeure vivante et légitime.

Je veux aussi préciser ceci : la réforme n’enlèvera rien à la dignité de ceux qui aujourd’hui occupent ces sièges. Elle offrira des voies de participation politique et des moyens de représentation locale nouveaux, mieux ancrés dans la réalité des territoires. L’État ne prend rien sans proposer des compensations institutionnelles et des mécanismes de dialogue. La suppression des sièges automatiques s’accompagnera d’un renforcement des pouvoirs locaux, d’une meilleure composition des assemblées et d’un dispositif de transition pour garantir la continuité des services publics.

Permettez-moi de rappeler une évidence : renforcer la capacité d’action de l’État, c’est renforcer la protection de tous. Voilà pourquoi je suis certain que cette réforme, au lieu d’affaiblir l’Empire, le rendra plus résilient, plus apte à affronter les défis internes et externes.

La réforme constitutionnelle demandera du temps, de la patience, de la méthode. Mais la nation ne peut pas rester dans l’attente sans protection. J’annonce ici, avec gravité et clarté, un dispositif de mesures immédiates destinées à garantir l’ordre, la sécurité des familles, la protection des biens et le fonctionnement des services essentiels.

Premièrement, un plan de protection des infrastructures vitales est activé : réseaux énergétiques, approvisionnements en eau, hôpitaux, systèmes de transport et plateformes logistiques seront placés sous une surveillance renforcée. Des équipes spécialisées, mêlant agents civils et forces de sécurité, seront déployées selon des protocoles précis afin de garantir la continuité des services.

Deuxièmement, des cellules de médiation sociale seront mises en place dans les quartiers les plus touchés. Conduites par des médiateurs issus des régions, des représentants des associations locales, et des agents formés, ces cellules auront pour mission d’écouter, d’apaiser, de proposer des solutions concrètes pour les problèmes quotidiens : ravitaillement, aide aux blessés, soutien aux familles sinistrées. Nous ne répondons pas à la colère par la seule répression : nous l’affrontons par l’action et la protection.

Troisièmement, nous renforçons les dispositifs de renseignement et de prévention des infiltrations violentes. Le Service Secret Impérial (SSI), dans le respect des cadres démocratiques et sur ordre du gouvernement, intensifiera ses efforts pour identifier et neutraliser les groupes qui cherchent à instrumentaliser la foule pour mener des opérations violentes ou illégales. Cette action se fera selon des procédures contrôlées et proportionnées, afin que la sécurité ne devienne pas prétexte à l’arbitraire.

Quatrièmement, des mesures économiques d’urgence seront prises pour soutenir les secteurs touchés : subventions temporaires aux petites entreprises frappées par les troubles, fonds de solidarité pour les victimes, et facilitation des chaînes logistiques pour éviter les pénuries. Nous savons que l’inquiétude économique nourrit la colère ; nous devons donc y répondre avec efficacité.

Enfin, j’engage le gouvernement à lancer un dispositif d’indemnisation pour les sinistres avérés et à ouvrir des lignes d’écoute afin que chaque citoyen puisse signaler violence, pillage, extorsion ou atteinte à sa sécurité. Aucun appel ne restera sans réponse.

Je tiens à rassurer : nous agirons avec fermeté, mais toujours dans le cadre de la loi et du respect des droits. Notre objectif n’est pas de faire taire la voix de qui que ce soit, mais de protéger la voix de tous.

Je prends ici un ton que je n’emploie jamais sans conscience entière de la portée des mots. À ceux qui organisent la violence, qui planifient la déstabilisation, qui utilisent la rue comme un levier pour des privilèges privés, j’adresse un avertissement ferme et sans équivoque : l’État vous surveille, la justice vous poursuivra, et la force publique n’hésitera pas à intervenir pour protéger la paix et la vie commune.

Concrètement, les actes de violence ou d’appel à la violence seront poursuivis avec toute la sévérité permise : arrestations, enquêtes approfondies, saisies de biens liés à la finance de l’agit-prop, gel des avoirs de responsables avérés. Les responsables politiques qui auront commis des infractions graves ne pourront pas s’abriter derrière leur mandat ; ils répondront devant la justice. Nous activerons, dans le respect des garanties procédurales, des audits financiers pour remonter jusqu’aux sources de financement de la désaffection.

Je dis aussi ceci aux leaders qui appellent à ma démission sans proposer de solution : sachez que vos mots ont des conséquences. Votre stratégie de déstabilisation n’est pas un jeu : elle peut coûter des vies, délégitimer des institutions, provoquer des ruptures de services essentiels. À vos responsabilités, vous répondrez devant l’histoire. Et, je le répète, si vous pensez que votre objectif est de servir l’Empereur en me réclamant au passage, sachez que votre incohérence politique est une preuve manifeste de la profondeur du mal qui nous affecte.

Il faudra, de toute façon, que le pays comprenne une chose : la loyauté n’est pas un masque que l’on pose le temps d’une démonstration. Si l’on se proclame loyal au trône, on soutient aussi l’homme que l’Empereur a choisi pour gouverner. Revendiquer le soutien de l’Empereur tout en demandant la chute de son propre représentant est un contresens politique que la nation ne tolérera pas.

Je ne prononce pas ces mots pour menacer la liberté d’expression ; je les prononce pour rappeler que la liberté n’est pas l’impunité. La liberté suppose responsabilité, et la responsabilité suppose conséquences. À ceux qui franchissent la ligne, nous appliquerons la loi avec la fermeté requise.

Et maintenant, à tous les citoyens de l’Empire : je vous adresse cet appel comme à mes pairs, comme à des hommes et des femmes qui partagent un destin commun. Si vous aimez la patrie, si vous respectez l’histoire et l’avenir de notre peuple, alors engagez-vous pour la modération, pour la clarté, pour la réforme constructive. Si vous scandez le nom de l’Empereur dans les rues, alors que vous soutenez simultanément la déstabilisation de l’institution, soyez cohérents avec votre choix.

Je vous demande de vous tenir aux côtés de l’ordre constitutionnel : pas pour servir des intérêts particuliers, pas pour entonner des slogans, mais pour garantir que la nation, avec ses institutions, puisse continuer à agir. Aidons nos concitoyens blessés, protégeons nos rues, aidons nos soignants et encourageons le dialogue. L’unité n’est pas la soumission ; elle est la volonté commune de prendre soin de ce qui nous unit.

J’appelle également les responsables politiques, parlementaires et leaders d’opinion à une attitude de responsabilité. Si vous avez des critiques, exprimez-les dans les enceintes prévues ; si vous avez des propositions, portez-les au débat public ; si vous avez des réserves, mettez-les par écrit et confrontez-les aux institutions. La politique se fait dans la clarté et la transparence, non dans le théâtre de la rue quand il est manipulé par des objectifs particuliers.

Aux manifestants sincères, je dis : venez dialoguer. Aux franges radicales, je demande de renoncer à la voie de la destruction. Aux familles inquiètes, je dis : nous vous protégerons.

Permettez-moi, en conclusion de ce segment, de rappeler au pays l’histoire dont nous héritons et la mission que nous avons à accomplir ensemble. L’Empire Rynaxien n’est pas né par hasard. Il n’a pas été façonné par la facilité. Il a été bâti par des hommes et des femmes qui, au matin des décombres, ont choisi de reconstruire plutôt que de détruire. Ils ont choisi de relier, pas d’éloigner. Ils ont choisi l’effort, la discipline, la solidarité.

Souvenons-nous des bâtisseurs anonymes : ces instituteurs qui, sous la pluie, allumaient la flamme de l’instruction ; ces médecins qui, la nuit, soignaient sans compter ; ces ouvriers qui, par leurs mains, redonnaient vie aux ateliers. Ce sont eux qui définissent le cœur de notre nation. Ce sont eux que je veux défendre avant tout.

Imaginez un futur — possible, tangible — où nos enfants vivent dans des cités apaisées, où les écoles sont pleines, où les hôpitaux fonctionnent, où les usines tournent et où l’Empire est respecté sur les scènes internationales pour sa stabilité retrouvée. Cette vision n’est pas une fable : c’est un objectif accessible si nous unissons nos forces, si nous repoussons les prémices du chaos, si nous engageons des réformes justes qui modernisent notre institution sans trahir notre mémoire.

Je vous invite à faire ce choix de la responsabilité, non par renoncement à la passion, mais par traduction de cette passion en effort collectif. L’histoire ne demande pas des gestes grandioses, mais des gestes réguliers, constants, qui tissent la confiance. À ceux qui voudraient imposer la violence pour accélérer l’histoire, je demande de se souvenir que l’histoire se souvient aussi des ruines et des larmes.

Conformément à ce que j’ai annoncé, voici le calendrier et les garanties que nous mettons en place pour écouter, pour débattre et pour agir, sans céder aux sirènes de l’agitation.

Commission Impériale de Réforme Constitutionnelle

Composition : membres du gouvernement, parlementaires représentants des principales forces politiques, personnalités indépendantes de la société civile, représentants territoriaux.

Mission : proposer un texte de réforme relatif à la suppression des 500 sièges automatiques, préciser les contreparties institutionnelles, et définir les mécanismes transitoires.

Durée : travail intensif sur 45 jours.

Consultation nationale

Période : ouverture d’un registre public et d’auditions locales sur 30 jours, permettant à tous les citoyens et associations de s’exprimer.

Moyens : plateformes numériques contrôlées, assemblées publiques encadrées, rapports d’instances locales.

Examen parlementaire accéléré

Après la remise du rapport de la Commission, un vote accéléré au Parlement est prévu sur 15 à 30 jours, avec débat public retransmis, amendements possibles mais encadrés.

Ratification et application

Une fois votée, la réforme fera l’objet d’un décret d’application assorti de dispositions transitoires garantissant la continuité institutionnelle et la protection des droits.

Calendrier d’application : 6 à 12 mois pour la mise en place complète des nouvelles modalités de représentation.

Mécanismes de contrôle et de transparence

Mise en place d’un Observatoire de la Transition, composé d’organismes indépendants chargés de vérifier la conformité et la transparence des opérations.

Publication régulière de rapports publics.

Je veux que chaque citoyen sache que ce processus ne sera pas l’occasion d’un marchandage cynique. Il sera conduit publiquement, avec des étapes claires, des comptes rendus, et des garanties. Nous ne laisserons pas la réforme être une manipulation de l’ombre. Elle sera la chose du jour, et le jour doit éclairer la nuit.

Mes chers compatriotes, en refermant cette allocution, je veux être simple et direct. L’heure est grave. Nous avons devant nous un choix : succomber à la tentation de la déstabilisation ou prendre la voie plus difficile, mais durable, de la réforme responsable. Je choisis la responsabilité. J’ai été nommé par l’Empereur pour tenir ce cap, et je le ferai jusqu’au bout.

À ceux qui exigent ma démission comme condition d’un retour à l’ordre, je dis : vous vous trompez d’analyse et de stratégie. Vous ne ferez qu’ouvrir la porte au vide. À ceux qui aspirent sincèrement à la réforme, venez dans la lumière, pas dans l’ombre des manipulations. À la population, aux familles, aux travailleurs : je dis ceci — nous sommes à vos côtés ; nous protégerons vos vies, vos biens, et votre avenir. Nous agirons avec la fermeté nécessaire pour garantir la paix, et avec la justesse nécessaire pour préserver la liberté.

Rassemblez-vous derrière ce qui construit et refusez ce qui détruit. Soutenez l’effort national qui modernisera nos institutions pour le bien de tous. Et souvenez-vous : l’Empire n’est pas l’apanage d’une poignée d’hommes ; c’est l’œuvre collective d’un peuple qui choisit, à chaque heure, d’être solidaire.

Je terminerai par une ultime admonestation : la liberté sans responsabilité conduit au naufrage ; la révolte sans horizon conduit à la ruine ; la passion sans raison conduit aux ruines. Choisissons la raison, la mesure, la loyauté. Choisissons l’Empereur, la Nation, et le destin commun.

Que vive l’Empire.
Que vive la République Impériale Rynaxienne.


Clément Bernet
Premier ministre de la République Impériale
12604
ALLOCUTION OFFICIELLE DE MADAME ALYCIA ZYIA
Porte-parole du Gouvernement de la République Impériale Rynaxienne
Diffusée depuis la Salle de Presse du Palais du Gouvernement à Rynaxia, le 16 octobre 2017, à 14h00

Les caméras de la Radiodiffusion Impériale s’allument lentement.
La salle est pleine : journalistes, ministres, représentants du Conseil Suprême et du Palais.
Un silence grave s’installe. Le drapeau impérial et celui de la République encadrent le pupitre orné du sceau gouvernemental.
Madame Alycia Zyia, porte-parole du Gouvernement, s’avance, un dossier à la main.
D’un ton posé mais ferme, elle s’adresse à la nation.



Mesdames, Messieurs, membres des corps constitués, représentants des médias, citoyennes et citoyens de l’Empire,

Je me présente devant vous aujourd’hui avec le poids et la solennité que commande un moment d’une intensité rare. Je suis Alycia Zyia, porte-parole du Gouvernement, et c’est au nom de l’institution que j’ouvre cette communication publique. Nous sommes rassemblés ici, non pour satisfaire une curiosité passagère, mais pour affronter ensemble une réalité qui engage la sécurité, l’honneur et la vie même de la chose publique. En ces instants, il ne s’agit pas d’un message ordinaire : il s’agit d’une déclaration dont les mots doivent être choisis avec soin, dont le rythme doit ménager la dignité des personnes concernées et dont la portée exige la plus haute prudence républicaine.

Autour de moi s’activent des institutions — services médicaux, services judiciaires, forces de sécurité, administrations centrales — toutes mobilisées. Mais avant d’entrer dans le détail des faits et des mesures, je veux rappeler, solennellement, que cette prise de parole est dictée par le devoir de transparence et par la nécessité morale de parler vrai à la nation. Ce devoir commande la clarté, le respect du secret de l’enquête et, surtout, la préservation de la dignité des victimes et de leurs familles. Nous ne céderons ni à la précipitation ni à l’invective ; nous n’accepterons pas que la douleur serve de prétexte à la manipulation ou à l’instrumentalisation politique. C’est dans ce cadre de responsabilité que je vous expose la situation que nous affrontons.

Dans la matinée d’aujourd’hui, aux horaires déjà consignés dans le dossier officiel, un événement grave est survenu visant la personne de Monsieur le Premier ministre, Clément Bernet. Je tiens à énoncer ici uniquement ce que le Gouvernement peut confirmer à ce stade, et ce que nous nous engageons à faire connaître dès que l’enquête et les autorités judiciaires en auront validé la communication.

Le Premier ministre a été victime d’une agression grave alors qu’il accomplissait un acte public relevant de ses fonctions. Immédiatement secouru, il a été pris en charge par les équipes médicales d’urgence et transféré vers un établissement hospitalier de référence où il reçoit des soins intensifs. Par respect pour la famille et pour le secret médical, je m’abstiens de tout détail médical qui pourrait porter atteinte à la sérénité du pronostic ou à la dignité de la personne. Ce que je peux affirmer, sans ambiguïté, c’est que l’État met en œuvre tous les moyens disponibles pour assurer les soins et la protection nécessaires.

Par ailleurs, une enquête judiciaire a été ouverte dès les premiers instants. Le parquet compétent a été informé, les unités d’investigation spécialisées ont été saisies, et les premières auditions administratives et judiciaires ont déjà débuté sous l’autorité de magistrats indépendants. Certaines interpellations symboliques ont été opérées dans le cadre d’une phase initiale d’investigation — je précise le terme « symbolique » pour souligner qu’il s’agit d’actes procéduraux visant à sécuriser la chaîne d’information et les éléments matériels, non d’actes définitifs de condamnation. À l’heure présente, aucune qualification finale n’a été prononcée par la justice ; des hypothèses sont à l’étude, des pistes sont explorées, et des expertises sont en cours. Le Gouvernement s’abstient de toute spéculation et appelle les médias et les citoyens à la même réserve.

Enfin, je signale qu’en conséquence immédiate, des mesures de protection accrues ont été adoptées pour l’ensemble des responsables de l’État et pour les lieux institutionnels sensibles. Ces mesures sont avant tout préventives et temporaires : elles visent à garantir la continuité des fonctions publiques et à réduire le risque que des actes isolés ne dégénèrent en crise plus large.

Permettez-moi maintenant d’être d’une clarté sans ambages : le Gouvernement condamne avec la plus ferme vigueur l’attaque dont a été victime Monsieur le Premier ministre. La violence politique, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est une négation de la dignité humaine et une atteinte inacceptable à la vie démocratique. Nous condamnons l’acte lui-même, nous condamnons les motivations éventuelles — quelles qu’elles soient — et nous condamnons la logique qui confond action politique et criminalité. Il n’existe pas, dans le débat civilisé, de place pour l’éradication par la force des idées ou des personnes.

Je veux, au-delà de la dénonciation, exprimer un message moral. Nous partageons tous la peine — les proches du Premier ministre, ses collaborateurs, et des millions de concitoyens qui voient en la vie publique un service et non un instrument de vengeance. Cette attaque frappe non seulement une personne, mais une fonction, un symbole : le visage, parfois imparfait, de l’autorité qui gouverne au nom du peuple. Notre réaction collective doit donc emprunter le chemin de la justice, pas celui de l’exaction, de la preuve, pas de la rumeur, et de la mémoire respectueuse, pas de la célébration de la haine.

Je rends ici hommage, au nom du Gouvernement, à la personne de Clément Bernet — à son parcours, à son engagement pour le service public, à ses convictions politiques qui ont traversé des débats passionnés et parfois contradictoires. Lui rendre hommage aujourd’hui ne signifie pas s’aligner sur toutes ses positions, mais reconnaître le sacrifice, la responsabilité, et la part d’humanité toujours présente chez ceux qui acceptent de servir. À ses proches, nous adressons la compassion, le silence respectueux, et la promesse que l’État fera toute la lumière sur cet événement.

Face à un acte d’une telle gravité, le Gouvernement a pris une série de décisions convergentes que je détaille ici afin que chacun comprenne l’ampleur de la mobilisation étatique, sans pour autant empiéter sur le périmètre judiciaire.

D’abord, une cellule nationale de crise a été activée, réunissant les ministères concernés, les services de sécurité, les représentants du Parquet, et les autorités sanitaires. Cette cellule coordonne la gestion immédiate de l’événement, l’organisation des soins et la sécurisation des personnes et des lieux concernés. Ensuite, et de manière strictement préventive, des mesures de protection renforcées ont été déployées autour des institutions nationales : bâtiments officiels, assemblées, lieux de culte et lieux de mémoire. Ces mesures se traduisent par une présence accrue des forces de l’ordre, un renforcement des contrôles d’accès administratifs et une surveillance stratégique des zones sensibles.

Je le dis avec force : il ne s’agit en aucun cas d’une militarisation de la vie politique ni d’une suspension des libertés fondamentales. Les mesures adoptées sont conformes au droit, proportionnées à l’objet de sécurité et temporaires. Elles sont encadrées par l’autorité judiciaire et par les mécanismes de contrôle parlementaire appropriés. Le Gouvernement s’engage à rendre compte de chaque prolongement de ces mesures et à en expliquer la justification juridique et factuelle.

Enfin, des mesures administratives visant à protéger les représentants politiques et garantir la continuité de l’action publique ont été prises : relais de fonctions, dispositions pour assurer la tenue des réunions ministérielles et la poursuite des actes de gestion quotidienne. Le principe de continuité de l’État n’est pas un vain mot : il est indispensable pour préserver la sécurité juridique, économique et sociale du pays.

Je m’adresse maintenant aux responsables politiques de l’ensemble de l’échiquier : de la gauche à la droite, des centristes aux mouvements régionaux — écoutez-moi. Dans ces heures d’épreuve, la vie politique ne doit pas se transformer en théâtre de l’irrationnel. Les paroles publiques que vous prononcerez pèsent, elles influencent, elles peuvent apaiser ou enflammer. Je vous invite, en conscience et par devoir, à mettre en sourdine la provocation, à renoncer aux accusations hâtives, et à privilégier les chemins du dialogue institutionnel.

Aux partis d’opposition, je dis : votre colère est légitime si vous la considérez comme le bras armé de la préservation de la démocratie. Mais la colère ne doit pas être instrumentalisée pour diviser davantage notre société. Aux alliés et partenaires de la majorité, je demande : faites preuve de retenue et de lucidité ; l’ordre républicain ne saurait être confondu avec l’arrogance ou l’intransigeance. À tous, je lance un appel simple et pressant : travaillons, tous ensemble, à protéger l’espace public qui permet la confrontation des idées sans violence.

Aux médias, qui jouent un rôle crucial dans la formation de l’opinion, j’adresse une demande : vérifiez, confrontez, mesurez l’impact de vos mots. Une information non vérifiée peut détruire des vies et accélérer la fragmentation sociale. Je réclame de la presse qu’elle soit à la hauteur de sa responsabilité civique. Et aux citoyennes et citoyens : ce pays qui vous appartient exige de vous lucidité et sang-froid. Ne vous laissez pas entraîner par la rumeur ; cherchez la vérité sourcée, exigez la clarté, et protégez le débat public comme l’on protège un trésor fragile.

La Transparence n’est pas qu’un mot : c’est une méthode. Le Gouvernement s’engage donc à informer régulièrement la nation des avancées de l’enquête et des décisions institutionnelles prises en conséquence. Le Parquet tiendra une conférence de presse dès que les éléments permettront une communication publique sans compromettre l’instruction. Le Gouvernement publiera des comptes rendus de la cellule de crise à intervalles réguliers, et dès qu’un élément probant sera acquis, il le communiquera.

Nous mettons également en place un canal officiel d’information — plateforme numérique et ligne dédiée — où seront transmis les communiqués officiels, afin de lutter contre la désinformation et les rumeurs qui circulent. Parallèlement, des garanties procédurales seront respectées : l’indépendance de la justice, l’accès des avocats et la mise en œuvre des droits de la défense pour toute personne mise en cause.

Je précise que, parallèlement aux actions judiciaires, le Gouvernement mettra en place une commission d’évaluation interne pour faire le point sur les dispositifs de sécurité existants et leur possible amélioration. Cette commission agira dans le cadre légal, avec un mandat limité dans le temps, et publiera un rapport public à l’issue de ses travaux. Ces engagements doivent réaffirmer à tous que la réponse de l’État se fait dans la transparence et le respect des principes républicains.

Dans l’immédiat, la vie institutionnelle se poursuivra. Les ministères fonctionnent, les fonctions régaliennes sont assurées, et les services publics continueront à répondre aux besoins de la population. Néanmoins, il est inévitable que cet événement ait des répercussions politiques. Des débats vifs auront lieu au Parlement ; des initiatives législatives pourront être proposées pour renforcer la protection des responsables publics ; des motions et procédures politiques sont à prévoir.

Le Gouvernement appelle à ce que ces débats se conduisent dans les formes démocratiques et non dans une logique de crise permanente. Toute modification de grande ampleur des institutions doit se faire après un débat serein et en respectant la constitution. Le Gouvernement réaffirme son attachement à la légalité : toute décision corrective prendra en compte les implications pour l’équilibre démocratique et ne saurait être dictée par la seule émotion du moment.

Pour conclure cette allocution, je veux m’adresser aux personnes concrètes, aux existences qui peuplent ce pays. À la famille du Premier ministre, à ses amis, à ses collaborateurs, le Gouvernement adresse, une fois encore, sa plus profonde compassion. Nous respecterons leur espace de deuil et d’intimité. Aux blessés, aux témoins traumatisés, je veux dire que l’État mettra à disposition toutes les ressources médicales et psychologiques nécessaires pour accompagner la convalescence physique et morale.

Je propose, au nom du Gouvernement, que soit observé, dans les heures qui viennent, un geste public de commémoration — une minute de silence, une veillée civile organisée dans le respect et la dignité — afin que la société tout entière puisse exprimer sa solidarité sans sombrer dans l’exacerbation. Ces gestes, simples en apparence, sont la manifestation d’un socle commun qui refuse la barbarie : ils disent que, malgré nos désaccords, nous demeurons un peuple.

Avant de clore, je veux redire une chose essentielle : notre réponse collective sera mesurée, conforme au droit et fidèle aux valeurs républicaines. Nous ne céderons ni à la haine ni à l’impunité ; nous nous tiendrons debout, ensemble, pour défendre la vie civique. Le moment est douloureux, mais il peut aussi être révélateur de notre résilience commune. À chacune et à chacun d’entre vous, je demande de choisir la voie de la responsabilité.

Pour terminer, j’informe la nation que Sa Majesté l’Empereur Marwan Ier a été immédiatement informé de la situation et qu’il suit personnellement l’évolution des événements. Fidèle au rôle qui lui est conféré par la Constitution et à la dignité de sa charge, l’Empereur prononcera un discours solennel à la nation ce soir à 20 heurs. Dans ce discours, auquel la Présidence du Cabinet et l’ensemble des institutions participent, l’Empereur exprimera l’unité nationale, rappellera les principes fondateurs de notre communauté politique et appellera à la paix civile. Le Gouvernement invite toutes les forces politiques et la société civile à écouter ce message impérial dans un esprit d’apaisement et de responsabilité.

Je vous annonce par ailleurs que, suite à ce discours, une séquence d’informations, comprenant une communication conjointe du Parquet et une nouvelle prise de parole gouvernementale, aura lieu afin d’ajuster la posture de l’État en fonction des éléments nouveaux découverts par l’enquête. Nous vous demandons, à toutes fins utiles, de consulter exclusivement les canaux officiels pour les informations capitales et de faire preuve de retenue face aux rumeurs.

Je vous remercie pour votre attention.

Alycia Zyia
Porte-parole du Gouvernement
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ALLOCUTION SOLENNELLE DE SA MAJESTÉ MARWAN Ier
Diffusée sur toutes les chaînes impériales – Nuit du 16 au 17 octobre
Depuis le Palais de l’Union, Rynaxia


La nuit est tombée sur l’Empire.
Dans le Palais de l’Union, les drapeaux sont en berne.
Les caméras de la Radiodiffusion Impériale s’allument, et le silence emplit la salle.
Au centre du décor sobre et éclairé, Sa Majesté Marwan Ier apparaît, le visage grave, la voix posée.
Ce n’est plus seulement l’Empereur qui parle ce soir — c’est le chef d’une Nation meurtrie, s’adressant à son peuple dans l’épreuve.



Citoyennes, citoyens de l’Empire,
Membres du Parlement, représentants des institutions, soldats, magistrats, enseignants, travailleurs, mères et pères de famille, jeunes de nos provinces,

Je vous parle ce soir avec une voix que vous n’avez pas souvent entendue.
Une voix moins impériale, moins politique, mais plus humaine, plus directe, parce que l’heure que traverse notre pays n’est pas une heure ordinaire.
Ce soir, c’est une blessure qui nous parle à travers moi — une blessure faite à la République impériale elle-même.

Hier, à dix heures douze, une tentative d’assassinat a visé le Premier ministre Clément Bernet.
Cet acte ignoble, perpétré en plein centre de Rynaxia, a provoqué la mort de deux membres de la garde rapprochée et blessé grièvement plusieurs civils.
Le Premier ministre a été touché à l’abdomen. Il a été opéré en urgence.
Son pronostic vital est désormais engagé, mais son courage demeure.

L’émotion qui traverse notre pays est immense.
Dans chaque foyer, dans chaque caserne, dans chaque mairie, le silence s’est imposé.
Et ce silence, je le ressens ici, dans le Palais de l’Union, comme un poids.
Car il nous rappelle que la démocratie, la paix civile, la confiance entre les citoyens et leurs institutions ne tiennent parfois qu’à un fil — celui du sang d’un homme qui a servi l’État avec loyauté.

Je veux, avant toute chose, adresser à la famille de Clément Bernet, à son épouse, à ses enfants, à ses collaborateurs et à ses gardes tombés en service, l’hommage de toute la Nation.
Je veux saluer le dévouement des médecins, des infirmiers, des policiers, des pompiers et des magistrats qui, depuis hier soir, se tiennent au front de cette crise.
Leur engagement est notre fierté. Leur sang-froid est notre assurance.

Dès les premières minutes, la cellule de crise impériale a été activée.
Les forces de sécurité ont neutralisé l’assaillant, dont l’identité est désormais connue.
Une enquête judiciaire a été ouverte sous l’autorité du Parquet général impérial, et tous les moyens techniques, humains et juridiques ont été mobilisés.
À l’heure où je vous parle, 48 personnes ont été entendues, 12 perquisitions menées, et plus de 1 000 heures d’images ont été analysées par les services spécialisés.

Sur le terrain, l’ordre public a été maintenu. Aucun débordement n’a été observé malgré les rassemblements spontanés.
L’État a fonctionné. L’administration n’a pas vacillé.
Mais la blessure morale est profonde : des élus, des citoyens, des agents publics m’ont dit leur peur, leur colère, leur sentiment d’abandon.
Je les ai entendus.

Face à cette situation, la continuité de l’État devait être garantie.
En vertu de mes prérogatives constitutionnelles, et après consultation du Conseil suprême, j’ai décidé de nommer Monsieur Alexis Bar, ministre de l’Armement et des Forces armées, au poste de Premier ministre intérimaire.

Monsieur Bar est un serviteur de l’État.
C’est un homme d’action, de loyauté et de mesure.
Son rôle ne sera pas politique, mais régalien : coordonner l’action gouvernementale, maintenir la cohésion administrative et garantir la sécurité intérieure, sous mon autorité directe.

Il agira en étroite collaboration avec les ministres de la Justice, de l’Intérieur et de l'Intérieur, et rendra compte de ses décisions devant le Parlement et devant moi-même.
Son mandat est clair : gérer la crise, protéger la Nation, et préparer le retour à la normalité.

Je veux que ce soir, chaque citoyen sache ce que l’État fait, et fera, dans les jours à venir.
Rien ne doit être flou. Rien ne doit être caché.
Car la confiance ne renaît que dans la transparence et la cohérence.

Premier axe : sécurité et coordination institutionnelle.
Dès demain matin, le Conseil suprême de sécurité civile sera réuni à Rynaxia.
Les gouverneurs régionaux y seront associés par téléconférence.
Les préfets recevront un protocole d’urgence pour la protection des représentants publics et des lieux institutionnels.

Deuxième axe : enquête et justice.
L’enquête sera conduite sans aucune interférence politique.
J’ai ordonné la mise à disposition de tous les moyens du Service secret impérial à la magistrature.
La justice doit parler avant la rumeur.
Et je vous le dis solennellement : aucune vengeance, aucune manipulation, aucune instrumentalisation ne sera tolérée.

Troisième axe : soutien civique et social.
Un fonds d’urgence sera créé dès cette semaine pour les familles touchées.
Les hôpitaux de Rynaxia recevront un renfort exceptionnel de personnels.
Les services psychologiques seront déployés dans les établissements publics et les médias nationaux ouvriront des espaces de parole encadrés par des professionnels.

Quatrième axe : communication et transparence.
Chaque jour, un point d’information officiel sera tenu par la Présidence et le Parquet général.
Aucune chaîne, aucune radio, aucun réseau social ne devra diffuser de fausse nouvelle sans être tenu responsable.
La désinformation est une arme — et nous ne laisserons pas cette arme se retourner contre notre peuple.

Cinquième axe : dialogue et unité nationale.
J’ai invité tous les chefs de partis à se rendre demain au Palais de l’Union.
Il ne s’agira pas d’un débat politique, mais d’une réunion de salut public.
L’Empire doit montrer que ses adversaires politiques savent redevenir, dans l’épreuve, des serviteurs de la même patrie.

Sixième axe : coordination diplomatique.
Nos partenaires seront informés dès l’aube par le canal du ministère des Affaires étrangères.
Aucune ingérence étrangère n’a été détectée, mais je veux que tout soit vérifié.
L’Empire parlera d’une seule voix sur la scène internationale : ferme, digne, et solidaire.

Au-delà de l’émotion, il nous faut préparer l’avenir.
Une commission d’évaluation indépendante sera installée dans les prochaines semaines pour examiner les failles de sécurité qui ont permis cet acte.
Elle remettra ses conclusions dans un délai de trois mois.

Je proposerai au Parlement, en accord avec la Chancellerie du Contrepoids, une réforme législative de protection des représentants publics, et une refonte du protocole de coordination entre services de renseignement civils et judiciaires.

Rien ne sera improvisé, rien ne sera dissimulé.
Car la vérité n’affaiblit pas l’État : elle le renforce.

Citoyennes, citoyens,
Je sais que la peur rôde. Je sais que les colères grondent.
Mais je vous le dis : ne laissez pas la peur gouverner vos gestes, ni la colère gouverner vos cœurs.
Notre force, c’est notre calme. Notre grandeur, c’est notre unité.

Je m’adresse aussi à ceux qui voudraient semer la division : vous échouerez.
L’Empire Rynaxien n’est pas un peuple qu’on effraie.
C’est une communauté qu’on élève, qu’on éclaire et qu’on sert.

Ce soir, ma parole n’a pas le ton des cérémonies ni celui des victoires.
Elle a le ton de la vérité.
Et la vérité, c’est que nous sommes tous responsables, tous liés, tous engagés dans le destin de ce pays.

Je prends devant vous l’engagement que la lumière sera faite, que la justice sera rendue, et que l’État ne pliera jamais sous la menace.
La République impériale, blessée mais debout, saura se relever.

Je demande à chacun de garder confiance dans ses institutions, dans sa justice, et dans sa propre dignité.
Car la dignité d’un peuple, c’est sa plus haute arme.

Que vive l’Empire.
Que vivent ses institutions.
Et que vive la République Impériale Rynaxienne.


Marwan Ier
Empereur de la République Impériale Rynaxienne
6082
ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE INTÉRIMAIRE ALEXIS BAR
Diffusée depuis le Palais de l’Union – Nuit du 16 au 17 octobre


La République impériale Rynaxienne traverse une période de crise majeure.
La tentative d’assassinat du Premier ministre Clément Bernet a profondément marqué la Nation.
Dans la nuit, au Palais de l’Union, Alexis Bar s’adresse au peuple pour assurer la continuité de l’État, la sécurité des citoyens et la coordination des institutions.
Son discours s’inscrit dans la continuité de l’allocution de l’Empereur Marwan Ier et dans le cadre strict de la Constitution impériale.



Citoyennes, citoyens de l’Empire,
Soldats, fonctionnaires, agents de la sécurité intérieure, travailleurs et travailleuses de la Nation,


Ce soir, je m’adresse à vous non pas en politicien, mais en soldat.
Je parle avec la voix du devoir, la voix de la discipline et la voix de la fidélité à l’Empereur et à la République impériale.

Je mesure le poids de la mission que Sa Majesté Marwan Iᵉʳ m’a confiée : celle de garantir la continuité de l’État, la stabilité de nos institutions et la sécurité du peuple impérial.
Je sais ce que cela signifie. Ce n’est pas un honneur. C’est une charge. C’est une marche en avant dans la tempête. Et je ne reculerai pas.

L’Empire a été frappé.
Le Premier ministre Clément Bernet a été visé. Des gardes sont tombés. Des innocents ont été blessés.
Mais l’État, lui, n’est pas tombé. Il s’est redressé. En quelques minutes, les services de secours, les forces de sécurité et la magistrature ont agi avec précision, rapidité et courage.

L’Empereur l’a dit : notre Nation est blessée, mais elle est debout.
Et tant que j’occuperai cette fonction, elle le restera.

Je ne suis pas ici pour parler politique.
Je suis ici pour organiser, coordonner, exécuter.
Ma mission est de tenir la ligne, d’empêcher la panique, de garder la tête froide quand la peur gronde.

Par décret impérial signé ce soir à vingt-deux heures quarante, j’assume les fonctions de Premier ministre intérimaire de la République impériale Rynaxienne.
Mon autorité découle directement de celle du Trône ; elle s’exerce sous son contrôle, et uniquement dans la limite de la continuité institutionnelle.

J’ai réuni à vingt-trois heures la première séance du Conseil national de crise, placé sous ma direction immédiate.
Y siègent : le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice, le directeur du Service Secret Impérial, le chef d’État-major des forces armées, la directrice du renseignement civil, et le secrétaire général du Gouvernement.
Aucun poste n’est vacant. Aucun rouage n’est paralysé. L’État fonctionne.

Dès ce soir, les forces de sécurité intérieure passent en posture Alerte Impériale 1.
Cela signifie :


  • Renforcement maximal des périmètres institutionnels ;
  • Protection renforcée de tous les représentants publics ;
  • Contrôle étendu des axes stratégiques et nœuds de transport ;
  • Activation complète du protocole d’urgence hospitalière.

Les préfets reçoivent ordre de tenir leurs états-majors de sécurité ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Chaque gouverneur est désormais placé en liaison directe avec le centre national de gestion de crise, que je commanderai personnellement depuis Rynaxia.

Le Service Secret Impérial reçoit mission d’appui judiciaire immédiat : tous ses moyens techniques sont mis à la disposition du Parquet général.
Aucune zone d’ombre, aucune faille, aucune lenteur ne sera tolérée.

J’ordonne le maintien de la liberté de mouvement et de réunion pacifique, mais sous encadrement rigoureux :
les manifestations demeurent autorisées si elles respectent l’ordre public.
Toute incitation à la violence ou à la désinformation fera l’objet de poursuites immédiates.
La liberté s’exerce dans la loi ; la loi s’impose dans le calme.

Les médias nationaux recevront, dès demain, un protocole de diffusion responsable :
ils devront relayer les informations vérifiées du Gouvernement et du Parquet.
Nous ne lutterons pas contre la rumeur par la censure, mais par la clarté.

Un fonds d’urgence impérial est ouvert dès ce soir :
50 millions de Rynéz débloqués pour l’aide médicale, les familles endeuillées et les blessés.
Des psychologues du ministère de la Défense seront intégrés aux cellules d’accompagnement.

J’ai également ordonné la mise en place d’un service national d’écoute joignable 24 heures sur 24 pour les témoins et citoyens affectés par l'événement.
L’État n’abandonnera personne.

Dès demain :


  • 07h00 : réunion des préfets et gouverneurs par visioconférence.
  • 09h00 : inspection de la sécurité autour du Parlement et des grands ministères.
  • 12h00 : réunion conjointe avec le chef du renseignement et le ministre de la Justice pour synchroniser les enquêtes.
  • 15h00 : rapport direct au Palais de l’Union sur les premières mesures.

Chaque ministère doit soumettre avant minuit son plan de continuité de mission, validé par le secrétariat général.
Toute faille dans la transmission des ordres sera considérée comme une faute lourde.
L’administration impériale n’est pas un corps dispersé ; c’est un organisme.
Et cet organisme doit battre d’un seul rythme.

Durant cette période, priorité absolue à la sécurisation du territoire et à la transparence judiciaire :


  • Poursuite coordonnée des enquêtes ;
  • Identification et neutralisation des complicités ;
  • Soutien à la population dans les zones sensibles.

Une commission parlementaire de suivi de crise sera installée dès lundi.
Elle recevra toutes les informations nécessaires au contrôle du Gouvernement.
Rien n’est au-dessus de la loi, pas même l’urgence.

Dans quinze jours, j’engagerai la phase de rétablissement complet :


  • Audit de sécurité des institutions ;
  • Renforcement du protocole de protection des membres du Gouvernement et des parlementaires ;
  • Révision des procédures d’urgence dans les hôpitaux et les préfectures ;
  • Retour à la normalité budgétaire et fonctionnelle des administrations.

À la fin du premier mois, un rapport public détaillera les moyens engagés, les coûts et les résultats obtenus.

Soldats, gendarmes, policiers, agents du renseignement :
vous êtes les gardiens de la stabilité.
Votre rigueur doit être exemplaire, votre sang-froid total, votre fidélité sans faille.
Vous ne répondez pas à la peur, vous répondez à l’Empereur et à la loi.

Citoyens,
l’heure n’est pas à la panique.
L’heure est à la discipline civique, à la responsabilité collective et à la confiance dans la chaîne de commandement.
Chacun doit tenir son rôle : les autorités gouvernent, les juges jugent, les citoyens résistent au désordre.

Je m’engage personnellement devant l’Empereur et devant le peuple à rendre compte, chaque jour, de l’état réel de la situation.
Je le ferai sans détour, sans artifice, sans mensonge.

Le devoir, la loyauté, la clarté : telles sont mes armes.
Le bruit, la peur, le mensonge : tels sont mes ennemis.

La République impériale ne reculera pas.
Elle se tiendra debout, ferme, disciplinée, digne.
Et moi, Alexis Bar, je tiendrai la ligne jusqu’à ce que Clément Bernet puisse, je l’espère, reprendre la sienne.

Vive l’Empereur.
Vive la République impériale Rynaxienne.
Et que la Force de la Loi demeure notre seul commandement.


Alexis Bar
Premier ministre intérimaire de la République Impériale Rynaxienne
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Allocution officielle de Monsieur Alexis Bar
Diffusée en direct depuis le Palais impérial de Rynaxia – Devant la presse, les corps constitués et la Nation
Date : Soirée du 28 octobre 2017

Citoyennes, citoyens de l’Empire,
Membres des institutions, représentantes et représentants de la nation,

Je m’adresse à vous aujourd’hui avec gravité et responsabilité. Les événements récents — l’attaque qui a visé la personne de Monsieur Clément Bernet et les tensions graves qu’elle a provoquées — ont révélé une situation d’urgence pour la sécurité civile et la stabilité institutionnelle de notre pays. Face à ces circonstances exceptionnelles, il est du devoir du Gouvernement de proposer des réponses fortes, mais conformes à la loi, proportionnées, encadrées et contrôlées.

Je viens donc devant vous pour présenter la proposition de Loi de Protection de l’État et de l’Ordre Public (LPO). Cette loi n’a pas pour objet de substituer le pouvoir civil au militaire, ni d’instaurer une quelconque permanence de contrôle, mais de doter temporairement et légalement l’État des instruments nécessaires pour garantir la protection des institutions, la continuité des services publics et la sécurité des citoyens — dans le respect des principes constitutionnels et des libertés fondamentales.

Avant d’exposer les grandes lignes de la loi et le calendrier politique que je propose, je veux être clair sur trois principes non négociables qui la fondent :


  • Primauté du droit : toute mesure prise s’inscrit dans la légalité et reste sujette au contrôle du pouvoir judiciaire et du Parlement.
  • Proportionnalité et temporalité : aucune suspension de droits ne pourra être illimitée ; toute mesure restrictive devra être strictement proportionnée à l’objectif poursuivi et assortie d’un terme précis (sunset clause).
  • Transparence et contrôle : l’activation et la prolongation de la LPO seront soumises à des mécanismes forts de contrôle parlementaire et judiciaire et à une obligation de rapport public régulier.

Je rappelle que la notion de « loi martiale » est historique et souvent ambiguë : selon les contextes, elle a signifié des choses très différentes — du renforcement temporaire des moyens de sécurité à la substitution de l’autorité militaire au pouvoir civil — et a, dans certains cas, mené à des abus graves. L’expérience internationale montre les dangers de la confusion entre sécurité et suspension permanente des libertés ; c’est pourquoi nous structurerons la LPO pour éviter précisément ces écueils.

J’appelle les députés et sénateurs à examiner ce texte avec sérieux, rapidité et responsabilité. C’est au Parlement qu’il revient de valider, encadrer et contrôler toute mesure d’exception. J’invite aussi les responsables de l’opposition à participer au travail en commission et à proposer des amendements garantissant davantage de protections si nécessaire.

Citoyennes, citoyens : ce Gouvernement n’aspire pas à la permanence de mesures d’exception. Nous proposons un cadre limité dans le temps et strictement contrôlé. Mais face à la menace qui a frappé la Nation, nous devons agir pour protéger nos institutions et permettre à la justice de faire toute la lumière. Agir, ici, signifie légiférer dans la loi — et non agir hors de la loi.

Je tiens à préciser que je mets au défi quiconque de comparer ce projet à des expériences passées où l’absence de garde-fous a conduit à l’abus : les exemples récents montrent la nécessité d’un contrôle parlementaire et d’une juridiction indépendante pour prévenir la dérive. Le Parlement doit être le juge politique de la proportionnalité et de la durée de l’exception, comme le recommandent les meilleures pratiques de surveillance démocratique des pouvoirs exceptionnels.

Je soumets donc au Parlement, aujourd’hui, la proposition de Loi de Protection de l’État et de l’Ordre Public. Que l’on soit de droite, de gauche ou du centre, notre responsabilité est une : préserver la République impériale et ses valeurs, protéger nos institutions et garantir la justice. Agissons dans le cadre de la loi, sous le contrôle du peuple, et faisons en sorte que l’avenir se construise sur la vérité et le respect des libertés publiques.

Je suis prêt à présenter le texte, à expliquer chaque article en commission, et à écouter les amendements que les représentants de la nation jugeront nécessaires.
Que vive l’Empire. Que vive la loi.

Je comprends l’inquiétude que suscite l’activation d’un cadre d’exception. C’est précisément pourquoi je propose aujourd’hui une loi très encadrée, fondée sur le contrôle parlementaire, sur la protection judiciaire et sur des durées strictes. L’objectif est d’assurer que l’État dispose des moyens juridiques pour préserver la paix civile et la continuité des services publics, sans céder à la tentation de l’arbitraire.

Alexis Bar
Premier ministre intérimaire de l’Empire Rynaxien
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