
Plongés par tonnes entières directement dans le cœur inondé de la ville, les sels réactifs Dalyoha n'avaient mis que quelques minutes à produire d'épais panaches de fumée opaque qui déjà recouvraient la Principauté comme une chape. On n'y voyait pas à deux mètres et les buildings eux-mêmes, si haut d'ordinaires, disparurent complètement, effacés par la science de l'industrie pharmaceutique.
Triomphe Dalyoha ! Triomphe des laboratoires de Dieu ! La fumée épaisse qui nimbe le golfe protège la Principauté aussi sûrement que le parapluie balistique des Obéron ! N'était-ce qu'un cauchemar ? A-t-elle réellement disparu ? Sous son épais manteau bleu roi, la Principauté demeure, et grouille déjà de résilience. Dans le sol, les rues s'ouvre pour dévoiler les têtes des missiles balistiques, prêts pour un nouvel apocalypse.
Pour la population, c'est un jour comme les autres. Le brouillard chimique est simplement un peu plus épais que d'ordinaire. Il faut se tenir aux rampes et avancer prudemment sur les marches des escaliers sans fins, rendus glissants par la rosée. Ici et là quelques reliquats de missiles perdus par les forces démocratiques provoquent des explosions. Rien qui ne se reconstruise. Rien qui ne soit déjà détruit. Rien qui ne tombera plus bas.
Dans ses salons cossus, l'aristocratie boit et danse à sa propre gloire. La Principauté rend coup pour coup. Et le XXIème siècle sera chimique !