Posté le : 01 nov. 2025 à 22:31:41
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Falko Meyer – Même si cela ne mène pas à une exploitation, il est toujours bon de connaître les ressources à notre disposition pour appréhender le futur, alors si vous pouvez nous obtenir les autorisations de prospection, je vous en serai reconnaissant. Il en est de même pour le charbon, comme je vous l’ai dit, je dispose de très peu d’informations sur cette ressource. J’avais entendu, il y a quelque temps, une étude indépendante parlant de réserves de l’ordre de 15 milliards de tonnes, mais en dehors de ça, rien.
Pour répondre à votre question, voyez-vous, mon entreprise Apex Energy a depuis quelques années entamé un partenariat avec Sylva et le LVH de Drovolski, dont l’objectif était de développer un réacteur nucléaire de quatrième génération, rapide à construire. Ce partenariat a abouti à la création du réacteur SAGE 1900, rapide à construire, puissant (1900 MW), surgénérateur, disposant d’un rendement inégalé pour un réacteur nucléaire de 64 %, et ayant un coût de production très bas. Si vous décidez de choisir cette solution, alors il faudrait deux réacteurs SAGE en plus des barrages. Cependant, pour anticiper l’augmentation de la consommation, je pense qu’il serait plus prudent de partir sur quatre réacteurs et de garder sous le coude la possibilité d’agrandir le site. Cependant, cela vous rendrait exclusivement dépendants de Drovolski pour le combustible, qui est le seul à maîtriser sa fabrication pour ce type de réacteur. Mais de par les contrats qui nous lient, il est dans l’impossibilité de refuser d’approvisionner un réacteur.
Pour ce qui est de l’autre solution dont je vous ai parlé, celle à base de gaz, voyez-vous, Apex Energy s’est de tout temps fixé pour objectif de repousser les limites de ce qui était alors possible, et pour le gaz, c’est ce que nous avons fait avec la technologie de la centrale Superphénix, car il s’agit ni plus ni moins que du type de centrale ayant le plus haut rendement au monde (en excluant les barrages). Superphénix est une centrale à gaz de 1800 MW électriques, atteignant un rendement de 75 %, bien au-delà des centrales à gaz classiques qui plafonnent à 64 %. Cette centrale est certes plus chère, mais elle devient rentable très rapidement, car elle consomme près de 420 millions de m³ de gaz en moins qu’une centrale classique de même puissance. D’ailleurs, depuis le début, je parle de centrale Superphénix, mais il serait plus adéquat de parler de tranche : une tranche Superphénix a une puissance électrique de 900 MW, ensuite, on en place suffisamment pour obtenir la puissance souhaitée de la centrale. Pour votre pays, il suffirait de cinq tranches pour couvrir les besoins.
Ensuite, comme je vous l’ai dit, on pourrait faire un mix des deux, avec du nucléaire et du gaz en plus de l’hydroélectrique, et c’est plus vers cette solution que je pencherais. Voyez-vous, tout à l’heure, je vous ai annoncé que la puissance nécessaire à votre région est de 4300 MW. Cela est vrai si la consommation est la même toute l’année. Cependant, cela n’a pas dû vous échapper, mais on utilise le chauffage en hiver et pas en été, la consommation domestique explose vers 18 h quand les habitants rentrent du travail, etc. Tout ceci forme ce que l’on appelle les pics de consommation, c’est-à-dire les moments où la puissance demandée va très nettement dépasser la puissance moyenne nécessaire sur l’année. Pour votre région, ce pic doit se situer entre 6 et 7 GW de puissance nécessaire, soit bien plus que les 4,3 GW moyens nécessaires.
Ainsi, pour votre région, je vous proposerais ceci : premièrement, deux réacteurs SAGE de 1900 MW ; ces deux réacteurs formeront ce que l’on appelle la base de la production, il s’agit d’une production qui va très peu varier au cours de l’année. À cela, on rajouterait les 500 MW hydroélectriques. Les barrages ont cela d’intéressant qu’ils sont capables de passer de 0 à 100 % de leur capacité en moins d’une minute ; ils sont donc très utiles pour maintenir le réseau et équilibrer la production avec la consommation. Cependant, 500 MW reste une capacité pour le moins limitée, et en cas de fortes variations, ils se révéleront sans aucun doute insuffisants. C’est pourquoi je préconise, en plus de tout ce que je viens de citer, d’installer trois tranches Superphénix d’une puissance combinée de 2700 MW. Les centrales à gaz sont similaires aux barrages dans le sens où elles réagissent très vite ; leur tâche sera donc de seconder les barrages quand la variation de consommation est trop importante. De plus, elles serviront lors de ces fameux pics de consommation pour apporter la puissance manquante au réseau.
Cela vous rendra dépendants des importations de gaz. Cependant, sur ce sujet-là, j’aurais quelques éléments à vous apporter. Voyez-vous, comme vous me l’avez dit, Visonza n’est pas connue pour ses réserves de gaz, cependant, il en est autrement pour le charbon. Comme je vous l’ai dit, 15 milliards de tonnes d’après l’étude dont j’avais eu connaissance. Or, c’est dans ce même charbon que ce soit le vôtre, le nôtre ou celui que le Garmflüßenstein vous a volé après la guerre de Caratrad, que se trouve ce que l’on appelle le grisou, ayant causé la mort de nombreux mineurs. Mais ce grisou n’est ni plus ni moins que du méthane, autrement dit du gaz naturel, et mon entreprise Apex Energy fait partie des pionnières dans l’exploitation de ce gaz. L’année prochaine, par exemple (2018), le gaz de charbon représentera près de 24 % de la production totale de gaz raskenoise. Mais au vu des réserves de charbon apparentes de Visonza, plusieurs centaines, voire milliers, de milliards de m³ pourraient se trouver dans vos gisements de charbon et pourraient, sans aucun problème, couvrir la consommation de gaz des centrales. De plus, même si je ne sais pas si cela est un problème pour vous (mais il l’est pour nous), ces gisements de charbon pourront séquestrer les émissions de CO₂. C’est d’ailleurs ce qui sera fait, si contrat il y a, avec les émissions des centrales à gaz pour faciliter la remontée du méthane.
Dans l’autre salle, l’Empereur Raskenois Stanislav Schützenberger était assis, écoutant la réponse de la ministre des Affaires étrangères visonzane Edelgard Vicki. Ce qu’elle disait n’était pas faux : oui, l’UEE avait une vocation supranationale, oui, l’ONC n’avait pas d’objectif idéologique, mais ça, c’était en théorie. Le côté supranational de l’UEE ne fut quasiment jamais aperçu par les Raskenois, et lorsqu’on demandait à n’importe qui qui était l’adversaire des communistes, l’ONC revenait tout le temps en tête. Les Visonzans avaient leur avis sur la question, mais cet avis n’était malheureusement pas le plus partagé sur la scène internationale.
Stanislav Schützenberger – Tout d’abord, j’aimerais m’excuser au nom de mon pays pour ce que nos dirigeants ont fait à l’époque en ne faisant rien pour empêcher la situation dans laquelle votre pays est actuellement suite à la guerre contre le Royaume-Uni d’Ynys Dyffryn et du Kentware. Une constitution imposée par la République fédérale de Tanska et une armée limitée par ce même royaume, et cela plus de 80 ans après la guerre. Peut-être que cette constitution est très et totalement fonctionnelle, cependant, de mon point de vue, je vois tout de même un pays allié, avec une constitution qui n’est à la base pas la sienne et qui n’est pas maître (du moins en partie) de sa défense.
Concernant le sujet de cette rencontre, je comprends votre position et il est vrai que l’absence d’instance supranationale peut aider. Cependant, et je vous demande de me croire, l’aspect supranational que vous mentionnez pour l’UEE, si dans la théorie il est là, je dois vous dire que dans la réalité, je ne l’ai pas vu beaucoup. Pour être tout à fait honnête avec vous, la quasi-totalité des instances supranationales, comme l’Assemblée eurysienne par exemple, ont fait preuve d’un silence radio digne d’une opération des forces spéciales, de notre adhésion à l’effondrement de l’Union.
Concernant l’adhésion de mon pays à l’Organisation des Nations commerçantes, même si, comme vous le dites, son fondement est le commerce et la sécurité des routes maritimes pour ce dit commerce, vous ne pouvez pas nier une chose. Cette chose, c’est que, quand vous demandez à n’importe qui sur cette planète qui est l’adversaire idéologique du KAH ou plus largement de toute organisation communiste, il y a plus de chances que l’on vous réponde l’ONC que l’OND ou même toute autre organisation. Ce qui est évident pour vous ne le sera, à mon sens, pas pour la majorité des nations. Mais passons : admettons que Rasken vous suive dans votre projet, comment cela prendrait-il forme ?