24/09/2017
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[Rasken x Visonza] Comme au bon vieux temps

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Trieste under the snow

L'hiver se fait bien sentir en ce mois de janvier débutant l'année deux-mille-seize. L'aéroport International d'Udimo s'est vêtu d'un manteau d'un blanc étincelant sous les lumières des lampadaires et de toutes les sources de lumières possibles afin de percer les tombées de neige et la tempête commençant à se lever. Habitués au climat Leucytaléen de l'embouchure du Visonzo, le Consul Ludovico Mariano Manetto Abergotti et le Magistrat Edelgard Vicki Wilhelmine Donato tentent tant bien que mal de cacher leurs tremblements sous leur trench-coat, lui en serrant les dents et elle en jurant dans ses lèvres, tandis que le Chancelier Alessandra Vittoria Serena da Caliara, Elle, née dans le domaine familial de haute montagne aux frontières du Saint Empire de Karty et de l'État Garmflüßensteinois, se tenait droite, étalant, imposant son port altier sur toute la délégation Visonzane. Cette dernière [la délégation] attend ainsi son homologue Raskenoise au bout d'un tapis rouge devenant au fur et à mesure de l'attente, blanc. Puis arrive le puissant avion à réaction Raskenois qui se pose sur la piste venant d'être déneigée une énième fois avant de rouler pour s'arrêter devant ledit tapis. La délégation Raskenoise en sort alors et se dirige vers les Visonzans. Quand l'Empereur Stanislav arrive à hauteur de ces derniers, le vieux Consul s'avance d'un pas énergique, pour se réchauffer, vers son homologue impérial afin de lui serrer, tout aussi énergiquement, la main en plus des salutations orales d'usage : prise de nouvelles du pays et autres “comment s'est passé votre voyage ?”, “Il fait froid, non ? Ne faisons pas attendre les chauffeurs là-bas !”. Le Chancelier da Caliara et le Magistrat Donato ainsi que le Doge d'Altamirana Fiesi saluent à leur tour leurs homologues Raskenois.


※ ※

Le convoi diplomatique traverse la cité à vive allure malgré le gel et la neige s'apposant sur les sols — les Visonzans sont connus pour leurs récurrents excès de vitesse et n'ont par ailleurs pas de code de la route —, chauffage au maximum, il arrive enfin au Palazzo du Consul où des majordomes, parapluie ouvert en main, l'attendent sur le parvis, couvrant les invités et les membres importants de la délégation Visonzane jusqu'au vestibule où les mêmes majordomes, refermant les parapluies, découvriront les deux délégation de leurs atours. Puis le Consul prendra la tête du groupe, racontant l'Histoire du Palazzo à l'Empereur Stanislav afin de faire la conversation jusqu'à arriver au lieu où se déroulera le sommet soit un salon de style rococo, comme le vestibule, comme l'ensemble du Palazzo en fait, où attendent, sur une table basse ronde finement ouvragée trônant au centre du salon, du café — boissons dont raffolent, sous toutes ses spécialités, les Visonzans ; ici il s'agira de Cappuccino et d'Aleuciano(= Americano IRL) — de thé, mais aussi des vins entre Hypocras d'Ascalonie Fortunéen et grands crus locaux le tout accompagné par quelques apéritifs salés. Aussi des greffiers sont positionnés en retrait dans le reste du salon afin de rédiger le procès-verbal du sommet ainsi que les avants-traités éventuels.

De fait, une fois chacun installé, le Consul Ludovico prend la parole,

« — Tout d'abord, Votre Majesté Impériale, permettez-moi de vous remercier d'avoir accepté notre modeste invitation. Comme Son Excellence Orndoff a pu le souligner à notre Ambassadrice à Eberstadt, il est regrettable de voir que les liens forts qui unissaient nos Patries se sont effilochés avec le temps ; une situation qui est devenue d'autant plus urgente avec l'actualité Eurysienne de ces derniers temps, veux-tu me pardonner ce pléonasme.

Mais trêve de bavardage. Nous pensons qu'il serait bon de commencer ce sommet par exposer nos visions respectives de cette région que nous partageons qu'est l'Eurysie Médiane ; nos projets pour cette dernière aussi. Et étant donné que vous êtes nos invités, il est de bon ton que nous vous laissons la parole. »

Prenant une gorgée d'un café noir et serré, signifiant au passage aux Raskenois qu'ils peuvent se servirent, le Consul s'arrête un instant dans son élan avant de reprendre son hydratation à la caféine pour demander la chose suivante,

« — AH ! J'oubliais, serais-tu disposé, Imperator de Rasken, à participer à une petite conférence de presse à la fin de ce sommet ? »
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Visonza, ce pays profondément anti-germanique et pourtant si proche de Rasken, l’histoire sait rire, il faut croire. Asservis par l’Empire Kaulthe, ceux-ci se libérèrent de son emprise il y a plusieurs siècles. Ils combattirent ensuite côte à côte contre Caratrad lors de la grande guerre de 1926 à 1931. De cette guerre, Visonza en porte encore les traces. Et enfin, durant la guerre civile de 1951 à 1976, le pays italien se rangea dans le camp impérial, apportant une aide précieuse dans la lutte pour le redressement du pays. Mais depuis, plus rien. Les deux pays sont toujours alliés, mais les liens si forts qui les unissaient par le passé se sont affaiblis. Les échanges économiques ont ralenti, de même que les relations politiques. De pays s’affichant très souvent côte à côte, cela faisait plusieurs années qu’aucun représentant raskenois ne s’était rendu sur les terres visonzannes, et réciproquement. L’Empereur Stanislav lui-même n’avait pas foulé cette terre depuis plus de 10 ans, la dernière fois remontant à 2004 lorsqu’il accompagnait son père à une rencontre diplomatique.

Mais malgré cet éloignement grandissant, les deux nations restaient proches et voulaient à tout prix endiguer cet éloignement, d’où la rencontre d’aujourd’hui. Une histoire commune si riche ne pouvait pas se terminer comme ça. L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui était alors clair : resserrer les liens raskeno-visonzans.

En cette période de l’année, le Visonza était recouvert d’un magnifique manteau blanc. De loin, transparaissaient uniquement les pistes de l’aéroport, déneigées fréquemment et éclairées à outrance afin de maintenir l’aéroport fonctionnel. Les températures étaient froides, mais pas glaciales. Visonza se trouvant à des latitudes plus basses que Rasken, la météo paraissait comme un hiver doux pour un Raskenois. Habitués à des températures plus basses, mais surtout aux températures glaciales des montagnes, voire aux vagues de froid en plein mois de juillet, celles-ci n’importunèrent en rien les Raskenois.

Une heure après avoir décollé de l’aéroport d’Eberstadt, l’avion supersonique raskenois entama sa descente vers l’aéroport d’Udimo, la capitale visonzanne. Les Visonzans se souvenaient parfaitement de la dernière visite raskenoise : les bruits assourdissants des quatre turboréacteurs Kaiser de l’avion raskenois n’avaient pas manqué de provoquer quelques plaintes. Cependant, contrairement à la dernière fois, les ingénieurs avaient eu plus de 10 ans pour apporter des modifications à l’avion. Ainsi, c’est dans un bruit à peine supérieur à celui d’un avion de ligne classique que l’appareil se posa sur la piste, roulant jusqu’au tapis "rouge" déployé par les Visonzans. Après quelques secondes, le temps d’arrêter les moteurs de l’avion, la porte s’ouvrit et Sa Majesté l’Empereur Raskenois Stanislav Schützenberger sortit de l’avion, descendant les marches de l’escalier pour rejoindre la délégation visonzanne en contrebas.

Après des salutations protocolaires somme toute sincères bien que rapides, la délégation raskenoise embarqua dans les voitures avant de se diriger vers le lieu de la rencontre. Sur le trajet, l’Empereur Raskenois discuta quelque peu avec son interlocuteur. Le reste du temps, celui-ci regardait par la fenêtre de la voiture les incroyables fautes de conduite du pilote visonzan. Il se fit alors cette remarque : Je me sens plus en sécurité en roulant à 250 sur une HSL qu’en roulant à 130 avec un chauffeur visonzan.

Stanislav Schützenberger – Nul besoin de me remercier, à vrai dire ce serait plutôt à moi de m’excuser. M’excuser de ne pas avoir demandé cette rencontre une fois les instabilités de 2009-2010 terminées. Comme vous le dites, il est regrettable de voir nos nations s’éloigner l’une de l’autre alors qu’elles étaient si proches fut un temps.

Stanislav s’apprêtait à répondre à la question de son homologue avant de se faire prendre de court par celui-ci.

Stanislav Schützenberger – Je ne vois aucune raison de m’opposer à cette conférence de presse une fois la rencontre terminée. Cela permettra d’afficher clairement nos liens retrouvés.
Concernant votre question…

Commençant à répondre à la question de son interlocuteur, le Raskenois s’arrêta un temps, puis laissa échapper un soupir. Sa vision de l’Eurysie ? Une migraine permanente. Il n’y avait pas de meilleur mot pour décrire cette région. Entre États profondément racialistes, proxies de la première puissance communiste, cette région était compliquée à vivre.

Stanislav Schützenberger – L’Eurysie médiane est une région malade et hostile. Instabilité chronique, racialisme, proxies de puissances étrangères… la région est tout sauf accueillante. Ce constat reste le même quand on prend en compte tout le continent. À vrai dire, il devient même pire : empire de la pollution à l’Est, empire des missiles à l’Ouest. Vous me demandez quels sont mes projets pour la région ? C’est simple : je vous ai dit que cette région était malade, et comme toute maladie, il faut la soigner. Cependant, mon objectif principal reste la protection de ma population et celle de mes alliés. Bien qu’étant bien peu en comparaison de l’Alguarena ou du Grand Kah, Rasken reste la première puissance économique, technologique et militaire de la région.
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Consul Ludovico Mariano Manetto ABERGOTTI : — « Bien. Reposant sa tasse dans sa coupelle posée elle-même sur ses genoux.

Il est vrai que le Vieux-Continent n'a pas beaucoup connu la paix depuis le début de ce millénaire. Vous avez raison de dire que l'Eurysie est malade. Et même si l'Eurysie Leucytaléenne est la région du continent la plus calme, cette dernière est aussi touchée à un degré moindre par la maladie ; rappelons la guerre Kaultho-Valheimienne de deux mille neuf. Ce faisant, le Sénat actuel partage votre point de vue en cela qu'il n'est point grave d'être malade. . . car cela se soigne », le Consul, marquant la fin de sa seconde intervention, prend alors une nouvelle gorgée de son café laissant ainsi la parole au Magistrat aux Affaires des Étrangers.

Magistrat aux Affaires des Étrangers et du Monde Edelgard Vicki Wilhelmine DONATO : — « Si la République [Fédérale de Visonza] est peu, très peu même, regardante sur les politiques intérieures de ses voisins et au-delà ; voire des politiques extérieures si ces dernières ne sont pas des menaces pour les citoyens Visonzans de par le monde, certaines politiques internent de notoriété publique peuvent malgré tout inquiéter le Sénat. Qu'un État mène des politiques racialistes sur sa population, Leurs Excellences Sénateurs s'en émouvront que de peu considérant plutôt qu'il s'agit là du ressort des États de l'Organisation des Nations Démocratiques. Aussi, à moins que ces politiques racialistes ne touchent des citoyens Visonzans ou bien ne s'attaquent à des intérêts alliés, Leurs Excellences Sénateurs ne remueront à peine les lèvres ! Il n'en est cependant pas de même concernant les États fantoches. Et la Mährénie n'est en nos latitudes pas vue comme telle, il n'en est rien cependant quant au nouveau régime Kaulthe qui a l'air de se pérenniser ainsi que des États confédérés Kresetchniens autre que l'Hotsaline que Leurs Excellences Sénateurs estiment, à raison ou à tort, être à la botte de l'Hotsaline. Comme dit, ce sont les États fantoches qui nous inquiètent le plus et que nos Excellences Sénateurs pensent comme étant les véritables cellules cancéreuses de notre continent et tout particulièrement de l'Eurysie Médiane. La raison est simple : Ils ont peur que ces États fantoches soient des tremplin des grandes puissances de ce monde afin de s'ingérer dans des affaires régionales loin d'Elles. Se penchant en avant tout en croisant les mains sous son nez. Et c'est pour cela que nous pensons qu'il est de bon ton de renouer les anciens mais aussi de faire preuve de pragmatisme en se rapprochant, soit de nos anciens adversaires, soit d'autres puissances libres et indépendantes. L'union fait la force comme on dit, non ? »


Pendant que discutait thé, diplomatie et vision respective de l'Eurysie les gouvernants Raskenois et Visonzans dans le salon principal, étaient entrés et installés dans un fumoir Son Excellence le Doge de la Province Républicaine d'Altamirana et Sénateur : Son Excellence Baldassar Bartolomeo Girolamo FIESI accompagnant et plaisantant avec l'envoyé de la compagnie Raskenoise Apex Energy. Ainsi, jambes croisées dans un fauteuil du siècle dernier, dans un complet trois pièces blanc et foulard-cravate, Baldassar prit prit une nouvelle bouffée de son cigare avant de commencer les discussions plus sérieuses, indiquant par là même de sa main libre la table basse décorée de cigares, coupe-cigares, cigarettes ainsi que des grands crus Visonzans, Fortunéens et Fiumigliains et du Whisky de Caratrad.

Giovanni Battista Caproni le Goat
N'est-il pas beau ?

Gouverneur de la Province Républicaine d'Altamirana et Sénateur Baldassar Bartolomeo Girolamo FIESI : — « BON ! Passons aux choses plus sérieuses si Tu le veux bien, Excellence Mayer ? Si j'ai demandé cette entrevue avec la représentation internationale d'Apex, c'est parce que j'ai à cœur de faire de ma province la meilleure et la plus compétitive dans tous les secteurs sans avoir à dépendre ni du Consulat et de la Chancellerie ni du Sénat. Aussi, sur le plan énergétique : spécialité d'Apex, je penses très sincèrement qu'il est possible de rendre l'Altamirana autonome par l'installation de barrages hydrauliques sur le Visonzo. Le fleuve est large, grand, et fort de son courant. Aussi j'aimerais te proposer un partenariat, entre Ma Province Républicaine d'Altamirana et Apex Energy avec études de terrain pour vérifier de la faisabilité du projet, plans puis démarrage des chantiers pour les barrages. Considères que, sans mauvais jeux de mots, les vannes [financières] seront grandes ouvertes. Je penses à deux barrages hydroélectriques avec des écluses afin de ne pas empêcher la navigation sur le fleuve ; le Visonzo étant un fleuve navigable et la principale voie de communication terrestre, ou plutôt devrais-je dire fluviale, de la République. Qu'en penses-Tu, Excellence Mayer ? » termina Baldassar dans une bouffée de son cigare.
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Stanislav Schützenberger – Rasken partage à peu de choses près la même position que vous sur la politique internationale, Consul Ludovico Mariano Manetto Abergotti. Ce qui se passe dans votre pays se passe dans votre pays, tant que cela ne nous impacte pas négativement nous ne bougerons pas le petit doigt, c’est pour cela que nous avions de bonnes relations avec Valinor, par exemple, avant que le gouvernement ne soit radicalement changé suite à l’assassinat de l’empereur. Cela a des limites tout de même, si un pays directement voisin de Rasken se lançait dans un génocide, nous ne pourrions que difficilement rester immobiles. Pour ce qui est des États fantoches, je suis en revanche en désaccord avec vous en ce qui concerne la Mahrenie, même si actuellement son gouvernement s’éloigne du statut de fantoche, je suis prêt à parier que d’ici peu il replongera dans les bras du Kah, mais passons. Comme vous le dites, les États fantoches sont les tremplins des ingérences étrangères futures et représentent à l’heure actuelle le plus grand mal de l’Eurysie, et renouer avec les anciennes alliances est un moyen de garantir notre sécurité… cela fait bien trop longtemps que Visonza et Rasken se sont éloignés. Quand vous proposez de se rapprocher d’autres nations, vous avez des idées en tête je suppose ?

Dans une pièce à l’écart, une autre discussion avait pris place, tout aussi importante, mais plus énergique. Dans cette pièce, deux personnes discutaient : le Doge de la Province Républicaine d'Altamirana et Sénateur, Son Excellence Baldassar Bartolomeo Girolamo FIESI, et l’envoyé de l’entreprise raskenoise Apex Energy, qui n’est nul autre que la personne en charge de toutes les activités internationales de l’entreprise, Falko Mayer. Le sujet de la conversation ? Un partenariat ô combien stratégique. L’autonomie d’une nation reflète sa capacité à encaisser les chocs venant de l’extérieur. L’énergie, elle, est le pilier de toute nation moderne, une rupture dans son approvisionnement pouvant mettre à terre le plus puissant des pays en très peu de temps. Visonza est en apparence un pays ayant un très grand potentiel électrique, notamment avec son fleuve, le Visonzo, mais pourtant rien de tel n’existe à l’heure actuelle.

Falko Mayer – Ce que j’en pense ? C’est effectivement une proposition très intéressante. Visonza, dans son intégralité, dispose d’une grande capacité hydroélectrique grâce à son fleuve, l’Isonzo. Mais avant de discuter de barrages, il faut discuter du fleuve en lui-même, de son débit, de son dénivelé, etc., afin de connaître son potentiel hydroélectrique. Au-delà de ça, la construction de barrages à écluses ne devrait pas poser de problème, Apex est familier avec ce type d’ouvrage sur les fleuves raskenois.

De par le sujet de cette rencontre, je me suis quelque peu renseigné : le Visonzo est un fleuve relativement modeste, son débit annuel moyen n’étant que d’environ 300 m³/s, mais ce faible débit est compensé par les grandes différences d’altitude exploitables, souvent supérieures à 2 500 mètres. D’après les informations que j’ai pu récolter, le potentiel hydroélectrique maximal du Visonzo serait de l’ordre de 8 GW (8 000 MW, en comparaison, c’est l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires raskenois de 1 600 MW), cependant, le potentiel exploitable est plus de l’ordre de 5,8 GW au maximum. Pour ce qui est de votre région, sénateur, son potentiel est malheureusement assez faible, pour tout vous dire, un seul des deux affluents (celui de gauche) se jetant dans le Visonzo est exploitable.
Carte des débits et régions
débit et régions
Au maximum, le potentiel hydroélectrique exploitable de votre région serait de l’ordre du demi-gigawatt. Voici également un document des travaux préliminaires réalisés par nos équipes quantifiant le potentiel hydroélectrique de chaque région.
Potentielle hydroélectrique des régions
débit et régions
Si vous le désirez des détails sur les documents, n’hésitez surtout pas.
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Baldassar était pensif, le sourcils froncés, la mine maussade, la moustache abattue, le dos courbé. Tenant les documents que lui a tendus le représentant Raskenois de sa main gauche et prenant une nouvelle bouffée de son cigare de sa main droite, Il réfléchissait aux informations que F. Mayer venait de lui donner. Comment ça le potentiel hydroélectrique exploitable de SON Altamirana n'était QUE de l'ordre du demi-gigawatt !? Hmm, d'après les dires du Raskenois, seul le Ticino pourrait être exploité avec un barrage. . . OH ! Il se redressa d'un bon dans son fauteuil, recroisa ses jambes ! Mais bien sûr ! Eurêka ! Pensa très fort Baldassar ; claquant le majeur de sa main droite contre son pouce, cigare aux lèvres et visage éclairé de joie.

Gouverneur de la Province Républicaine d'Altamirana et Sénateur Baldassar Bartolomeo Girolamo FIESI : — « Hmm, oui je vois. Donc, si j'ai bien compris, seul le Ticino : notre affluent provincial, pourrait voir son débit que dis-je ! Sa force hydroélectrique, être exploitée par des barrages à écluses, n'est-ce pas ? Bon, ouvre bien grand tes oreilles mon cher F. Mayer ! Vois-tu, en tirant une nouvelle bouffée de son cigare tout en balayant sa main le tenant devant lui, mon frère cadet est Doge d'Alpinovia : la province septentrionale frontalière d'Altamirana. Si j'en crois ta documentation, Alpinovia a un débit de sept-cent quatre-vingt-dix mégawatts. Dans ce cas, penses-tu que la construction, avec l'aide de l'administration de mon frère, dans cette province permettrait à ma province d'être autonome en électricité, à celle de mon cadet d'être, hmm. . . soyons honnête, je ne penses pas qu'un seul barrage à écluses soit suffisant afin d'être complètement autonome. Aussi, il faut que cela soit rentable pour Apex, non ? Comment donc ta compagnie compte-t-elle s'y prendre, hmm ? Finit-il son intervention en haussant un sourcil, la mine affable. »


※ ※

Dans le salon principal, ce fut le Chancelier qui, après avoir bu une gorgée de son thé et reposer la tasse dans la coupelle sur ses genoux, répondit à l'Empereur Stanislav.

Chancelier Alessandra Vittoria Serena DA CALIARA : — « Permets-moi que je te réponde, Majesté, étant donné que cette idée, ce projet provient de ma Chancellerie. Comme Tu le sais, Concordia res parvae crescunt : l'union fait la force ; et nous comptons bien pousser quelque peu la Fortune afin d'amener à cette union. Une union de patries libres et indépendantes des grands blocs idéologiques que sont l'O.N.C., l'O.N.D., le LibéralIntern ou encore l'U.I.C.S. : un mouvement des États Non-alignés qui permettra à ses membres de faire front commun face aux pressions des hégémonies et de se défendre mutuellement, de s'épauler et de se compenser ; le tout sur un strict pied d'égalité. Un mouvement qui sera aussi apolitique et accueillera toutes les patries qui souhaiteront se joindre à notre cause, en toute liberté et indépendamment de leur régime ou de l'idéologie qu'elles appliquent en leur sein. En d'autre termes, un État Socialiste ou Communiste souhaitant garder son indépendance des deux grands blocs socialisants et étant capable de dialoguer avec des États différents sans appeler à la Révolution en leurs frontières sera tout aussi le bienvenu qu'une démocratie libérale ou bien une oligarchie.

Évidemment, l'Empire Raskenois est un allié de longue date et c'est pour cela que ma Chancellerie aimerait que ce projet soit porté par nos deux patries conjointement. Ce projet n'est assurément qu'à l'état d'ébauche et c'est pourquoi ton avis à son importance. »
Alessandra était restée droite tout le long de sa prise de parole, dos collé au dossier de son fauteuil, jambes croisées. Ses mains gantées portèrent une nouvelle fois sa tasse de thé de sa coupelle à ses lèvres ; attendant la réponse de l'Empereur Raskenois.
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Falko Mayer – C’est exact, monsieur FIESI, seul le Ticino peut être exploité, enfin pour être exact, ce n’est pas que le deuxième affluent dont le nom m’échappe n’a pas de potentiel, c’est que son potentiel se trouve plus loin dans les autres régions. La force du Ticino, ce n’est pas son débit, mais sa hauteur de chute exploitable. De son côté, le deuxième affluent dispose d’un débit encore plus faible, pour une hauteur de chute quasiment nulle. C’est pour cela que son intérêt est inexistant. Nous n’avons pas fait les calculs, mais à mon avis, la puissance exploitable se trouverait entre 2 et 3 MW, soit une puissance négligeable par rapport au Ticino. Je comprends que vous soyez déçu par cette faible puissance, cependant, je dois vous apporter quelques explications : le potentiel hydroélectrique total du Ticino avoisine le gigawatt. Si nous avions une telle puissance, il faudrait assécher dans son entièreté l’affluent. Cela est impossible pour des raisons de biodiversité, mais également pour la simple et bonne raison que celui-ci doit rester navigable. Ainsi, il a été déterminé que l’on ne pouvait turbiner qu’environ la moitié du débit.

Concernant votre demande, je suis désolé de vous décevoir, Excellence FIESI, mais cela ne sera pas possible. La province que vous gouvernez est la plus riche de Visonza, grâce à son industrie. D’après les données les plus récentes que j’ai pu me procurer, Visonza consomme annuellement 117 TWh et Altamirana, à elle seule, consomme 25 %, soit 30 TWh. En combinant la puissance hydroélectrique de votre province à celle de votre frère cadet, soit 1290 MW, cela correspond à environ 9 TWh d’électricité. Pour le dire autrement, même si l’on redirigeait l’entièreté de la puissance hydroélectrique de la province de votre frère cadet vers la vôtre, vous n’alimenteriez que 30 %. Si l’on voulait que l’Altamirana soit alimentée à 100 % par des barrages, il faudrait une puissance de 4300 MW, soit plus de 70 % du potentiel hydroélectrique du pays. Ce que je peux vous conseiller, si vous souhaitez vous débarrasser du charbon, c’est de partir sur un mix hydroélectrique-nucléaire. Si vous ne voulez pas de nucléaire, alors un mix hydroélectrique-gaz est possible. On peut également imaginer un mix hydroélectrique-nucléaire-gaz. Cependant, cela poserait d’autres problèmes, notamment pour le gaz : je ne connais pas bien les ressources en hydrocarbures ou en charbon de Visonza, donc cela pourrait vous rendre dépendant des importations.

Dans l’autre salle, le sujet était totalement différent, mais il été au combien important, bien plus que ce que négocié Apex Energy et le Gouverneur d'Altamirana. Dans l’autre salle se négocier le renouveau des relations et de l’alliance Raskeno-Visonzane.

Stanislav Schützenberger – Chancelier Serena, je comprends votre volonté, ce que vous projetez de faire est louable, cependant je crains que cela soit un chemin pavé d’embûches. La regrettée Union Économique Eurysienne était à peu de choses près ce que vous proposez, une union acceptant toutes les patries désireuses d’emprunter la troisième voie, quelle que soit leur orientation politique. Durant un temps, l’UEE fut la plus grande alliance de la planète et regardez comment elle a fini, d’un point de vue Visonzan ou Raskenois, car l’orientation politique des autres ne nous intéresse pas, mais pour la majorité des pays ce n’est pas le cas, sinon il y aurait autant de communistes à l’ONC que dans le LibéralIntern. Je ne dis pas qu’il ne faut pas essayer, l’UEE a été un échec, mais on peut apprendre de nos erreurs et tenter à nouveau, mais cela ne sera pas facile.

Avant, je pensais comme vous, mais suite à l’échec de l’UEE, j’ai pris du recul. Pour moi, une organisation ne peut tenir en un seul bloc que si ses membres sont animés par une volonté commune ou du moins similaire. L’UEE l’a démontré, elle s’est effondrée sous le poids de ses contradictions en acceptant des membres comme la Rimaurie par exemple. Cela ne veut pas pour autant dire qu’un pays socialiste ne peut pas être allié à un pays capitaliste, mais cela sera uniquement des liens nation à nation.

De plus, comme je vous l’ai dit, l’UEE s’est effondrée et, suite à cela, mon pays Rasken a adhéré à l’Organisation des Nations Commerçantes. À cause de cela, je ne pense pas que Rasken ait sa place au sein de cette alliance de nations non alignées. Rasken peut vous soutenir dans votre projet, nous pouvons nous en porter garant, mais à mon sens, la rejoindre lui ferait plus de mal que de bien, car cela irait à l’encontre du principe d’État non aligné.
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