Posté le : 14 jui. 2025 à 11:44:24
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Visonza, ce pays profondément anti-germanique et pourtant si proche de Rasken, l’histoire sait rire, il faut croire. Asservis par l’Empire Kaulthe, ceux-ci se libérèrent de son emprise il y a plusieurs siècles. Ils combattirent ensuite côte à côte contre Caratrad lors de la grande guerre de 1926 à 1931. De cette guerre, Visonza en porte encore les traces. Et enfin, durant la guerre civile de 1951 à 1976, le pays italien se rangea dans le camp impérial, apportant une aide précieuse dans la lutte pour le redressement du pays. Mais depuis, plus rien. Les deux pays sont toujours alliés, mais les liens si forts qui les unissaient par le passé se sont affaiblis. Les échanges économiques ont ralenti, de même que les relations politiques. De pays s’affichant très souvent côte à côte, cela faisait plusieurs années qu’aucun représentant raskenois ne s’était rendu sur les terres visonzannes, et réciproquement. L’Empereur Stanislav lui-même n’avait pas foulé cette terre depuis plus de 10 ans, la dernière fois remontant à 2004 lorsqu’il accompagnait son père à une rencontre diplomatique.
Mais malgré cet éloignement grandissant, les deux nations restaient proches et voulaient à tout prix endiguer cet éloignement, d’où la rencontre d’aujourd’hui. Une histoire commune si riche ne pouvait pas se terminer comme ça. L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui était alors clair : resserrer les liens raskeno-visonzans.
En cette période de l’année, le Visonza était recouvert d’un magnifique manteau blanc. De loin, transparaissaient uniquement les pistes de l’aéroport, déneigées fréquemment et éclairées à outrance afin de maintenir l’aéroport fonctionnel. Les températures étaient froides, mais pas glaciales. Visonza se trouvant à des latitudes plus basses que Rasken, la météo paraissait comme un hiver doux pour un Raskenois. Habitués à des températures plus basses, mais surtout aux températures glaciales des montagnes, voire aux vagues de froid en plein mois de juillet, celles-ci n’importunèrent en rien les Raskenois.
Une heure après avoir décollé de l’aéroport d’Eberstadt, l’avion supersonique raskenois entama sa descente vers l’aéroport d’Udimo, la capitale visonzanne. Les Visonzans se souvenaient parfaitement de la dernière visite raskenoise : les bruits assourdissants des quatre turboréacteurs Kaiser de l’avion raskenois n’avaient pas manqué de provoquer quelques plaintes. Cependant, contrairement à la dernière fois, les ingénieurs avaient eu plus de 10 ans pour apporter des modifications à l’avion. Ainsi, c’est dans un bruit à peine supérieur à celui d’un avion de ligne classique que l’appareil se posa sur la piste, roulant jusqu’au tapis "rouge" déployé par les Visonzans. Après quelques secondes, le temps d’arrêter les moteurs de l’avion, la porte s’ouvrit et Sa Majesté l’Empereur Raskenois Stanislav Schützenberger sortit de l’avion, descendant les marches de l’escalier pour rejoindre la délégation visonzanne en contrebas.
Après des salutations protocolaires somme toute sincères bien que rapides, la délégation raskenoise embarqua dans les voitures avant de se diriger vers le lieu de la rencontre. Sur le trajet, l’Empereur Raskenois discuta quelque peu avec son interlocuteur. Le reste du temps, celui-ci regardait par la fenêtre de la voiture les incroyables fautes de conduite du pilote visonzan. Il se fit alors cette remarque : Je me sens plus en sécurité en roulant à 250 sur une HSL qu’en roulant à 130 avec un chauffeur visonzan.
Stanislav Schützenberger – Nul besoin de me remercier, à vrai dire ce serait plutôt à moi de m’excuser. M’excuser de ne pas avoir demandé cette rencontre une fois les instabilités de 2009-2010 terminées. Comme vous le dites, il est regrettable de voir nos nations s’éloigner l’une de l’autre alors qu’elles étaient si proches fut un temps.
Stanislav s’apprêtait à répondre à la question de son homologue avant de se faire prendre de court par celui-ci.
Stanislav Schützenberger – Je ne vois aucune raison de m’opposer à cette conférence de presse une fois la rencontre terminée. Cela permettra d’afficher clairement nos liens retrouvés.
Concernant votre question…
Commençant à répondre à la question de son interlocuteur, le Raskenois s’arrêta un temps, puis laissa échapper un soupir. Sa vision de l’Eurysie ? Une migraine permanente. Il n’y avait pas de meilleur mot pour décrire cette région. Entre États profondément racialistes, proxies de la première puissance communiste, cette région était compliquée à vivre.
Stanislav Schützenberger – L’Eurysie médiane est une région malade et hostile. Instabilité chronique, racialisme, proxies de puissances étrangères… la région est tout sauf accueillante. Ce constat reste le même quand on prend en compte tout le continent. À vrai dire, il devient même pire : empire de la pollution à l’Est, empire des missiles à l’Ouest. Vous me demandez quels sont mes projets pour la région ? C’est simple : je vous ai dit que cette région était malade, et comme toute maladie, il faut la soigner. Cependant, mon objectif principal reste la protection de ma population et celle de mes alliés. Bien qu’étant bien peu en comparaison de l’Alguarena ou du Grand Kah, Rasken reste la première puissance économique, technologique et militaire de la région.