11/05/2017
23:14:06
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[Rasken x Visonza] Comme au bon vieux temps

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Trieste under the snow

L'hiver se fait bien sentir en ce mois de janvier débutant l'année deux-mille-seize. L'aéroport International d'Udimo s'est vêtu d'un manteau d'un blanc étincelant sous les lumières des lampadaires et de toutes les sources de lumières possibles afin de percer les tombées de neige et la tempête commençant à se lever. Habitués au climat Leucytaléen de l'embouchure du Visonzo, le Consul Ludovico Mariano Manetto Abergotti et le Magistrat Edelgard Vicki Wilhelmine Donato tentent tant bien que mal de cacher leurs tremblements sous leur trench-coat, lui en serrant les dents et elle en jurant dans ses lèvres, tandis que le Chancelier Alessandra Vittoria Serena da Caliara, Elle, née dans le domaine familial de haute montagne aux frontières du Saint Empire de Karty et de l'État Garmflüßensteinois, se tenait droite, étalant, imposant son port altier sur toute la délégation Visonzane. Cette dernière [la délégation] attend ainsi son homologue Raskenoise au bout d'un tapis rouge devenant au fur et à mesure de l'attente, blanc. Puis arrive le puissant avion à réaction Raskenois qui se pose sur la piste venant d'être déneigée une énième fois avant de rouler pour s'arrêter devant ledit tapis. La délégation Raskenoise en sort alors et se dirige vers les Visonzans. Quand l'Empereur Stanislav arrive à hauteur de ces derniers, le vieux Consul s'avance d'un pas énergique, pour se réchauffer, vers son homologue impérial afin de lui serrer, tout aussi énergiquement, la main en plus des salutations orales d'usage : prise de nouvelles du pays et autres “comment s'est passé votre voyage ?”, “Il fait froid, non ? Ne faisons pas attendre les chauffeurs là-bas !”. Le Chancelier da Caliara et le Magistrat Donato ainsi que le Doge d'Altamirana Fiesi saluent à leur tour leurs homologues Raskenois.


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Le convoi diplomatique traverse la cité à vive allure malgré le gel et la neige s'apposant sur les sols — les Visonzans sont connus pour leurs récurrents excès de vitesse et n'ont par ailleurs pas de code de la route —, chauffage au maximum, il arrive enfin au Palazzo du Consul où des majordomes, parapluie ouvert en main, l'attendent sur le parvis, couvrant les invités et les membres importants de la délégation Visonzane jusqu'au vestibule où les mêmes majordomes, refermant les parapluies, découvriront les deux délégation de leurs atours. Puis le Consul prendra la tête du groupe, racontant l'Histoire du Palazzo à l'Empereur Stanislav afin de faire la conversation jusqu'à arriver au lieu où se déroulera le sommet soit un salon de style rococo, comme le vestibule, comme l'ensemble du Palazzo en fait, où attendent, sur une table basse ronde finement ouvragée trônant au centre du salon, du café — boissons dont raffolent, sous toutes ses spécialités, les Visonzans ; ici il s'agira de Cappuccino et d'Aleuciano(= Americano IRL) — de thé, mais aussi des vins entre Hypocras d'Ascalonie Fortunéen et grands crus locaux le tout accompagné par quelques apéritifs salés. Aussi des greffiers sont positionnés en retrait dans le reste du salon afin de rédiger le procès-verbal du sommet ainsi que les avants-traités éventuels.

De fait, une fois chacun installé, le Consul Ludovico prend la parole,

« — Tout d'abord, Votre Majesté Impériale, permettez-moi de vous remercier d'avoir accepté notre modeste invitation. Comme Son Excellence Orndoff a pu le souligner à notre Ambassadrice à Eberstadt, il est regrettable de voir que les liens forts qui unissaient nos Patries se sont effilochés avec le temps ; une situation qui est devenue d'autant plus urgente avec l'actualité Eurysienne de ces derniers temps, veux-tu me pardonner ce pléonasme.

Mais trêve de bavardage. Nous pensons qu'il serait bon de commencer ce sommet par exposer nos visions respectives de cette région que nous partageons qu'est l'Eurysie Médiane ; nos projets pour cette dernière aussi. Et étant donné que vous êtes nos invités, il est de bon ton que nous vous laissons la parole. »

Prenant une gorgée d'un café noir et serré, signifiant au passage aux Raskenois qu'ils peuvent se servirent, le Consul s'arrête un instant dans son élan avant de reprendre son hydratation à la caféine pour demander la chose suivante,

« — AH ! J'oubliais, serais-tu disposé, Imperator de Rasken, à participer à une petite conférence de presse à la fin de ce sommet ? »
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Visonza, ce pays profondément anti-germanique et pourtant si proche de Rasken, l’histoire sait rire, il faut croire. Asservis par l’Empire Kaulthe, ceux-ci se libérèrent de son emprise il y a plusieurs siècles. Ils combattirent ensuite côte à côte contre Caratrad lors de la grande guerre de 1926 à 1931. De cette guerre, Visonza en porte encore les traces. Et enfin, durant la guerre civile de 1951 à 1976, le pays italien se rangea dans le camp impérial, apportant une aide précieuse dans la lutte pour le redressement du pays. Mais depuis, plus rien. Les deux pays sont toujours alliés, mais les liens si forts qui les unissaient par le passé se sont affaiblis. Les échanges économiques ont ralenti, de même que les relations politiques. De pays s’affichant très souvent côte à côte, cela faisait plusieurs années qu’aucun représentant raskenois ne s’était rendu sur les terres visonzannes, et réciproquement. L’Empereur Stanislav lui-même n’avait pas foulé cette terre depuis plus de 10 ans, la dernière fois remontant à 2004 lorsqu’il accompagnait son père à une rencontre diplomatique.

Mais malgré cet éloignement grandissant, les deux nations restaient proches et voulaient à tout prix endiguer cet éloignement, d’où la rencontre d’aujourd’hui. Une histoire commune si riche ne pouvait pas se terminer comme ça. L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui était alors clair : resserrer les liens raskeno-visonzans.

En cette période de l’année, le Visonza était recouvert d’un magnifique manteau blanc. De loin, transparaissaient uniquement les pistes de l’aéroport, déneigées fréquemment et éclairées à outrance afin de maintenir l’aéroport fonctionnel. Les températures étaient froides, mais pas glaciales. Visonza se trouvant à des latitudes plus basses que Rasken, la météo paraissait comme un hiver doux pour un Raskenois. Habitués à des températures plus basses, mais surtout aux températures glaciales des montagnes, voire aux vagues de froid en plein mois de juillet, celles-ci n’importunèrent en rien les Raskenois.

Une heure après avoir décollé de l’aéroport d’Eberstadt, l’avion supersonique raskenois entama sa descente vers l’aéroport d’Udimo, la capitale visonzanne. Les Visonzans se souvenaient parfaitement de la dernière visite raskenoise : les bruits assourdissants des quatre turboréacteurs Kaiser de l’avion raskenois n’avaient pas manqué de provoquer quelques plaintes. Cependant, contrairement à la dernière fois, les ingénieurs avaient eu plus de 10 ans pour apporter des modifications à l’avion. Ainsi, c’est dans un bruit à peine supérieur à celui d’un avion de ligne classique que l’appareil se posa sur la piste, roulant jusqu’au tapis "rouge" déployé par les Visonzans. Après quelques secondes, le temps d’arrêter les moteurs de l’avion, la porte s’ouvrit et Sa Majesté l’Empereur Raskenois Stanislav Schützenberger sortit de l’avion, descendant les marches de l’escalier pour rejoindre la délégation visonzanne en contrebas.

Après des salutations protocolaires somme toute sincères bien que rapides, la délégation raskenoise embarqua dans les voitures avant de se diriger vers le lieu de la rencontre. Sur le trajet, l’Empereur Raskenois discuta quelque peu avec son interlocuteur. Le reste du temps, celui-ci regardait par la fenêtre de la voiture les incroyables fautes de conduite du pilote visonzan. Il se fit alors cette remarque : Je me sens plus en sécurité en roulant à 250 sur une HSL qu’en roulant à 130 avec un chauffeur visonzan.

Stanislav Schützenberger – Nul besoin de me remercier, à vrai dire ce serait plutôt à moi de m’excuser. M’excuser de ne pas avoir demandé cette rencontre une fois les instabilités de 2009-2010 terminées. Comme vous le dites, il est regrettable de voir nos nations s’éloigner l’une de l’autre alors qu’elles étaient si proches fut un temps.

Stanislav s’apprêtait à répondre à la question de son homologue avant de se faire prendre de court par celui-ci.

Stanislav Schützenberger – Je ne vois aucune raison de m’opposer à cette conférence de presse une fois la rencontre terminée. Cela permettra d’afficher clairement nos liens retrouvés.
Concernant votre question…

Commençant à répondre à la question de son interlocuteur, le Raskenois s’arrêta un temps, puis laissa échapper un soupir. Sa vision de l’Eurysie ? Une migraine permanente. Il n’y avait pas de meilleur mot pour décrire cette région. Entre États profondément racialistes, proxies de la première puissance communiste, cette région était compliquée à vivre.

Stanislav Schützenberger – L’Eurysie médiane est une région malade et hostile. Instabilité chronique, racialisme, proxies de puissances étrangères… la région est tout sauf accueillante. Ce constat reste le même quand on prend en compte tout le continent. À vrai dire, il devient même pire : empire de la pollution à l’Est, empire des missiles à l’Ouest. Vous me demandez quels sont mes projets pour la région ? C’est simple : je vous ai dit que cette région était malade, et comme toute maladie, il faut la soigner. Cependant, mon objectif principal reste la protection de ma population et celle de mes alliés. Bien qu’étant bien peu en comparaison de l’Alguarena ou du Grand Kah, Rasken reste la première puissance économique, technologique et militaire de la région.
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