Sur la côte nord de l'Occizyan s'élève, grandiose, Sueñoleja la Ciudad, capitale internationale du crime et de la débauche, grouillante de plus de huit millions d'âmes entassées misérablement dans des milliers de taudis et d'immeubles insalubres et délabrés, pour ceux qui ont la chance de ne pas vivre dans des cabanes faites de ferraille et de bidons en plastique. Ici, la violence fait office de loi. Les meurtres, les vols et les trafiques illicites en tout genre (drogues, armes, organes, prostitution, esclavage...) rythment la vie d'une majorité de citoyens délaissés par toute forme d'autorité si ce n'est celle des gangs de rue, bien trop souvent perçus par une jeunesse déshéritée et revancharde comme sa seule chance de survie, de reconnaissance ou de pouvoir. On dit que dans certains quartiers, là où il n'y ni électricité, ni chauffage, ni eau courante, de jeunes enfants d'à peine six ans, abandonnés par leurs mères trop occupées à vendre leur corps et par leurs pères trop occupés à tuer de sang froid pour quelques malheureux pesos, doivent chasser des rats sans aucun autre outil que leurs propres mains et les faire cuire au soleil pendant de très longues heures sur des tôles pour s'en nourrir. On dit qu'à part les barons de la drogue et les seigneurs de crimes, les principaux bénéficiaires de cette misère sont les patrons véreux des plus grandes entreprises du pays, trop heureux de faire trimer dur des chômeurs désespérés pour des salaires aussi bas que leur moral et dans des conditions proches de celles des esclaves. On dit que les quelques ecclésiastiques chargés d'apaiser la souffrance de toutes ces âmes égarées préfèrent déambuler dans les rues comme des caïds, la poudre au nez et les armes aux poings. On dit que, chaque jour, des gens disparaissent mystérieusement et que certains seraient victimes, dans le plus secret et avec la complicité du gouvernement, d'expériences "scientifiques" inimaginables qui feraient pâlir des Carnavalais. On dit beaucoup de choses sur Sueñoleja, et beaucoup de ce qui se dit est vrai.
Mais Sueñoleja, ce n'est pas que ça. Quelques kilomètres un peu plus au nord de ces terres de misère, au plus près de la mer, s'élèvent fièrement d'immenses bâtisses, modernes, spacieuses, luxueuses, d'immenses tours de bureaux s'élevant vers le ciel, raides comme des soldats au garde-à-vous, jusqu'à lécher les nuages et, quelques rues plus loin, de très vieilles maisons magnifiquement décorées de style colonial, construite il y'a plusieurs siècles de cela, où vit désormais l'élite de la nation. Sueñoleja c'est aussi le siège du pouvoir de toute la Costa Sueñoleja depuis que les premiers pionniers Guadamos, venus d'Eurysie du sud, se sont installés en Aleucie en 1500 et des brouettes pour en faire la capitale de leur tout nouvel empire colonial. C'est ici, à Sueñoleja, que sont regroupées la totalité des institutions qui régissent les lois, les politiques et la diplomatie. C'est ici, à Sueñoleja, que les politiciens les plus influents, passablement corrompus, et les hommes d'affaires les plus prolifiques et entreprenant, plus ou moins honnêtes, se rassemblent pour prendre ensemble toutes les décisions concernant l'avenir de toute la fédération et de ses quelques quarante-cinq millions de citoyens. On dit que c'est ici que tous ceux qui ont réussi viennent se pavaner dans les dîners mondains en démontrant l'étendu de leurs richesses. On dit que, alors que la grande majorité manque de tout, certains habitants de Sueñoleja ont les moyens d'envoyer une armée de domestiques chercher leur pain en limousine et d'aller au cinéma en hélicoptère pour ceux qui n'en ont directement dans leur salon. On dit même que, répugnés par ces pauvres croupissants aux pieds de leurs fenêtres et ne pouvant tous les déporter loin dans le désert où il ne se serviront plus dans leurs poubelles, une poignée de milliardaires aurait fait construire un mur coupant la ville dans son intégralité afin de séparer les quartiers riches des bidonvilles. Quand tu ne peux pas régler un problème, ignore le. On dit beaucoup de choses sur Sueñoleja et, encore une fois, beaucoup de ce qui se dit est vrai.
C'est dans cette partie riche de la ville, plus précisément au Palais Présidentiel, au cœur de la zone gouvernementale, à l'écart des bidonvilles et des taudis, qu'une délégation Kartienne est attendue par le Président de la República Federal Javier Eeyore et une poignée de ses ministres parmi lesquels Tomás Cohete des affaires étrangères, Gabriel Armagrande de l'armée ou encore Guido Bolsillenos des finances et du commerce, entre autres. Peut-être même que Manolo Solera lui même daignera se joindre à la réunion au vu de son importance probable, qui sait ? Rien n'est moins sûr.
Lorsque ladite délégation, arrivée tout droit de l'aéroport Luciano da Francesca, menée par la Chancelière Angèle Orlovski en personne, s'arrêta sur le parvis du bâtiment de la Présidence, elle fut accueillie en grande pompe comme le veut la tradition par la Garde Présidentielle, armes levées et tenues d'apparats impeccables, et par le Président Eeyore lui-même, suivi par ses conseillers et greffiers. Tout au long du chemin à travers les couloirs menant à la salle où se tiennent habituellement les réunions diplomatiques, le Président fit, comme à son habitude, un bref résumé de l'histoire de la bâtisse et de la ville, accompagné de quelques anecdotes sur toutes les salles et les œuvres que le groupe croisa sur sa route. Un petit stratagème que les diplomates Sueñolejos ont pris l'habitude de servir à leurs invités pour se donner un air sympathique et créer plus facilement du lien mais aussi pour monopoliser l'attention et la parole afin qu'ils ne pensent pas ou plus à la misère dont ils ont pu être témoins dans les rues de Sueñoleja, même ici où elle se fait pourtant moins présente, et pour qu'ils ne puissent pas leur reprocher.
Lorsque la petite troupe arriva finalement dans la salle de réunion, chacun s'installa sur une chaise réservée à son nom autour d'une longue table de bois taillé. Des boissons et du tabacs furent proposés aux hôtes comme aux invités. La rencontre pouvait enfin commencer.
Bienvenue à Sueñoleja, mesdames. Avant de commencer, vous prendrez bien un petit verre d'alcool ou un petit cigare bien de chez nous ? Je vous préviens, c'est du fort. Alors, vous vouliez parler de l'Akaltie, c'est bien ça ?
[KARTY-COSTA SUEÑOLEJA] À propos des méchants impérialistes Akaltiens... encore
Posté le : 18 jui. 2025 à 15:52:53
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Posté le : 26 jui. 2025 à 16:11:54
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AlinéaLe Royaume de Teyla, une des plus grandes puissances d'Eurysie si ce n'est du monde dans sa globalité. Tout diplomate se penchant à peine sur le sujet verra la principale force de cette nation, à noter son appartenance à l'Organisation des Nations Démocratiques. Une économie fleurissante, une armée imposante et une diplomatie active, là sont les trois grandes qualités du Royaume démocratique. Un pays qui a, tout au long de ses interventions mondiales, vanté les qualités et la pleine nécessité du dialogue. Selon ses diplomates, la force n'est à utiliser qu'en dernier recours. De même, une autre facette de ces méthodes résulte en l'obsession démocratique. En effet, il n'est point rare que le Royaume de Teyla refuse le dialogue avec un Etat dont la voix populaire n'est guère écoutée. Nous notons deux exceptions à cette valeur. Premièrement la volonté de changer le pays concerné, c'est par le dialogue que l'autoritarisme peut tomber. Deuxièmement, les Teylais acceptent de dialoguer avec la pire des dictatures, si tantôt cette dernière représente un intérêt pour eux.
Dans le premier cas, nous pouvons prendre l'exemple de l'ex-Kaisorat. Une expression culturellement Kartienne, qui se réfère à son premier Empire, celui ayant chuté avec le Kaiser Von Blonski. C'est sous cette chute que le Royaume de Teyla s'est mis aux côtés du désormais second Empire, le Tsarat. Profitant de la non stabilité, due à la mort d'une de ses plus grandes figures, la démocratisation s'est intégrée pleinement aux nouvelles réformes. Si la démocratisation n'est pleinement possible grâce aux Teylais, elle fut tout du moins grandement accélérée par ces derniers. Désormais, le Saint Empire demeure également une nation influente, tout en particulier par ses forces armées. Contrairement à Teyla, le Tsarat n'a point misé sur la paire d'une institution internationale, tout bonnement sur sa souveraineté. L'on dit que le principal atout Kartien, qui fait également office de défaut, est cette indépendance. Le Saint Empire de Karty est seul maître de ses décisions, nonobstant si tantôt ces dernières sont mal advenues, il en sera le seul responsable.
Dans le deuxième cas, nous pouvons prendre l'exemple de Costa Sueñoleja. Lorsque le Saint Empire de Karty, allié Teylais, n'a guère le besoin de justifier la rencontre d'un tel Etat, le Royaume lui se doit d'en trouver les bonnes raisons. Et ces dernières sont partagées de ces trois nations: Les ingérences de l'Akaltie. En effet, le point commun de Karty, Teyla et Costa réside en un émoi des plus certains à l'encontre de ces impérialistes. Le Tsarat fut le premier à se pencher sur le sujet, préférant cependant traiter avec d'autres pays Aleuciens comme la Lermandie ou Westalia. C'est dans ce vent que l'information s'insuffla aux Teylais, grâce à l'alliance les liant aux Kartiens. Ainsi, ce fut son Excellence Lore qui décida de démarrer les festivités par l'entrevue avec la Costa. Voyant l'initiative Teylaise, les services diplomatiques Kartiens ont étudié la question. Considérant également la réussite avec la République de Lermandie, se traduisant par deux objets. Tout d'abord, l'obtention d'une condamnation contre l'Akaltie, pourtant leurs propres alliés via l'ASEA. Mais aussi, l'installation d'un complexe militaire Kartien, permettant la mise sous pression de l'Akaltie face à ses ingérences. Les autorités de Volkingrad sont donc rapidement tombées en accord, marcher sur les pas de leurs alliés en ce cas précis est une idée fort réjouissante. Assez vite, le ressenti contre l'Akaltie fut partagé tant des Kartiens que Sueñolejos, ne serait-ce que dans leur missive.
Comme à l'accoutumée, le Cercle des Six (institution diplomatique Kartienne) s'est montré franc lors de sa prise de contact. N'hésitant pas à tâcler ouvertement l'Akaltie, l'objectif d'une éventuelle rencontre était dores et déjà posé. De même, la Costa Sueñoleja s'est montrée toute aussi honnête, allant jusqu'à souligner la bêtise de "l'Empire reconnu par personne, pas même lui même". Ce fut donc sous ces augures que la délégation Kartienne, composée essentiellement de trois hautes personnalités féminines, se rendit sur ces sols. Bien que toutes trois conscientes de la réalité de la Costa, une dictature, une nation criminelle dans l'âme, cela ne posait pas un réel problème. Encore une fois, les Kartiens n'ont guère à se trouver un prétexte contrairement à d'autres pays, le Saint Empire de Karty est libre dans ses décisions. Egalement, elles devinaient assez facilement que tout n'était que vernis. Des immeubles gigantesques, cachant l'ensemble des quartiers malfamés, des cadeaux cachant misère et famine. Toutefois, les Kartiens n'étaient pas venus pour améliorer ces conditions, non à vrai dire cela n'avait que peu d'importance pour eux, ils étaient là pour ajouter un nouveau membre à leur table, celle qui réunit l'ensemble des pays nourrissant une forme de haine contre l'Akaltie.

Chancelière Orlovski: Avant d'annoncer la couleur de cet événement, je me permets, et au nom de cette délégation et plus largement ma patrie, de vous remercier. Vous remercier quant à l'acceptation de cette entrevue, vous remercier pour cet exposé historique fort instructif, et enfin vous remercier pour ces propositions que je pourrais qualifier de présents diplomatiques. Ma foi nous serions gré de goûter à vos alcools locaux, aussi forts soient-ils, il semblerait que le Saint Empire partage cette appréciation de ces certains types de boissons.
Ces formalités complétées, je me permets d'être franche avec vous. Si nos deux états sont réunis ici, sur vos sols, c'est bel et bien pour une raison toute particulière, celle que vous évoquez judicieusement: L'Akaltie. Durant nos échanges, nos services diplomatiques respectifs ont souligné leur émoi quant à cette nation. Egalement, vos services eux, ont souligné leur étonnement face au ressentiment Kartien, ce qui demeure légitime. Ainsi permettez-moi de vous répondre en personne, Excellences.
Je ne peux vous résumer l'ensemble des actions qui font de ce pays ce qu'il est, ce pourquoi le Saint Empire de Karty lutte. En bref, ma patrie est alliée l'Empire d'Everia. Je n'ai nul besoin de vous le dire, l'Akaltie effectue un réel acharnement contre eux. Le tout s'est bien traduit lors d'une certaine affaire, celle du détroit. Conscient de la possibilité d'une interception, les Everiens ont sollicité notre amirauté pour escorter leur marchandise. Nous avons évidemment accepté, et quelle fut notre stupeur en apprenant que l'Akaltie profitait de la présence d'engins explosifs pour légitimer ses contrôles incessants sur tout navire qui passe. Soyez-en assurés, l'Akaltie est notre ennemie. Une nation qui n'est que le vassal de l'Alliance de la Sécurité Economique Aleucienne, déchue d'un âge d'or qu'elle n'a jamais connu, paralysée de ses propres ambitions délirantes. Si nous sommes venus vous entrevoir, Excellences, c'est pour étudier la possibilité d'un partenariat, s'axant sur ce ressentiment contre le pays toucan.
