11/05/2017
22:18:33
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Mythes et légendes marcinoises...

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Vous ne vous êtes jamais demander quel est le pire monstre du bestiaire horrifique de cette petite région d'Afarée du sud ? Non ? Vraiment ? Et bien maintenant découvrez les pires monstres qui purent voltiger, ramper et nager dans les tréfonds de l'imagination humaine. Que ce soit les violeurs nocturnes aspirant vos peurs, les cousins germains des gobelins eurysiens ou d'étranges créatures qui ferait passer les oiseaux du lac Stymphale pour des moineaux inoffensifs, découvrez les monstres marcinois les plus horribles et les plus sanguinaires.

Ou sinon, vous préférez plutôt les épopées glorieuses ! Alors dans ce cas-ci enfourchez vos buffles et prenez votre lance car les héros de la mythologie marcinoise n'ont rien à envier à ceux des légendes eurysiennes. Que ce soit Ditaolane vainquant sans coup férir Kammapa faisant ainsi passer Hercule pour un troubadour sanguinolent... Tout en ayant une fin tragique qui n'a rien à envier aux morales des fables eurysiennes. Ou si vous préférez les mythes aux relents chrétiens, alors l'épique histoire de la dynastie Marcin'e va probablement vous éblouir... Découvrez toute une mythologie riche en enseignement qui ne peut vous laisser de marbre. Laissez-vous tenter par les glorieuses, effrayantes et raussrantes légendes de ce côté-ci de l'Afarée !

Sommaire :

Monstres :
-Popo Bawa

Héros mythiques :
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Popo Bawa//Tirée d'une "artstation"

Popo Bawa...


Imaginez-vous vous allonger confortablement dans votre lit, vous fermez les volets car il fait chaud à Marcine, et vous craignez les Moustiques. Vous lisez quelques minutes, puis vous éteignez la lumière. Vous fermez les yeux et vous vous endormez. Et soudain, une ombre se faufile, silencieusement, et s’assoit sur votre poitrine. Vous suffoquez tandis que vous sentez quelques chose vous traverser le derrière. Vous réveillez et vous voyez assis sur vous une créature ailé, ressemblant vaguement à une chauve-souris, et vos forces vives disparaissent, et petit à petit votre vie s’éteint, vous étouffez et vous souffrez le martyr. Vous ne voyez plus qu’une chose, vos peurs les plus profondes, les plus intimes, remonter dans votre esprit. Tandis que l’étrange créature continue à faire ce qu’elle fait, se délectant de vos pires craintes. Vous vous évanouissez, la vie vous abandonne, et imperceptiblement, vous sentez le poids devenir de plus en plus léger. Et en perdant connaissance, vous voyez cet horrible visage aux dents acérés et à l’œil unique jouir de vos souffrances. Et après plusieurs minutes d’une agonie atroce, votre dernier souffle de vie s’extirpe de votre corps. Popo Bawa vient de frapper, et vous étiez sa victime. Une agression d’une violence inouïe, qui ferait tressaillir le pire des criminels, qui rendrait la police perplexe et votre cas peuplera certainement les casiers dédiés aux affaires non-élucidées que le monstre aux ailes de chauve-souris peuple de temps en temps…

Popo Bawa, un mythe aux multiples interprétations.


Mais commencons par le commencement, qui est Popo Bawa ? Certains affirment que c’est un Shetani ou Djinn, qu’un cheikh d’Ouwalinda libéra pour se venger de ses voisins. Mais qui se retourna contre son créateur, trop puissant pour être retenu. D’autres le présentent comme un meurtrier qui usa de la sorcellerie traditionnelle pour se transformer lui-même en monstre afin de ne pas être arrêté par ses semblables. Et aucune légendes orales et écrites confirment ou n’infirment ces théories. Le flou reste persistant, même si la seconde origine reste la plus souvent citée à Marcine. Et dans la plupart des histoires, cette créature est souvent représentée comme métamorphe et capable d’imiter n’importe quel être vivant, même si bien souvent, on pense qu’elle ressemble à une sorte de chauve-souris borgne aux dents acérées et au regard impitoyable et lubrique. On l’imagine aussi se transformer en humain, comme ce fut le cas pour une femme possédée par Popo Bawa et qui parlait avec une voix caverneuse.

Mais après la christianisation de Marcine, le mythe perd certaines de ses allures païennes. En effet, dès lors Popo Bawa ne devient plus un esprit, mais un ange maléfique, la sous-main de Lucifer en personne et certaines réécritures du mythes semblent aller dans ce sens à partir de cette période. Dorénavant une troisième version plus christique s’impose. Popo Bawa n’est pas un Jinn maléfique libéré par un aristocrate musulman vengeur, ou un meurtrier sanguinaire, mais la représentation d’un véritable pacte avec le Diable. Les créateurs de Popo Bawa se sont donc coupés de leur humanité, et ont brisé leurs liens avec Dieu. Par conséquent, le Monstre œuvre avec le Malin, et les diverses représentations de la créature, notamment durant le XVIe siècle semblent aller dans ce sens et plusieurs clercs marcinois continuent à utiliser cette légende au travers de son prisme religieux. Et bien souvent, Popo Bawa est l’incarnation même de l’homme de main de Belzébuth, c’est à dire le Cerbère qui vous attends aux portes des Enfers pour abuser de vous et s’échapper commettre des meurtres sauvages si l’ennuie le prends. Mais ce qui diffère avec la plupart des mythes chrétiens, c’est bien entendu l’absence de Saints rédempteurs. Que ce soit pour Saint Michel et le Dragon qui trouvent en Ditaolane et en Kammapaga des substituts ressemblants ; mais pour Popo Bawa, aucune puissance divine ne le châtie. De cette manière on le représente comme un criminel maléfique inarrêtable, le Saint Patron des meurtriers que la puissance du Diable protège de la colère divine…

Mais Popo Bawa n’est pas uniquement le Saint Protecteur des meurtriers, la Dame Fortune des assassins. Il peut aussi être représenté comme un monstre jouant avec les peurs, dont il se délecte et qui semblent jouer un rôle essentiel dans ses carnages. Si l’on devait lui trouver un équivalent occidental, on pourrait très certainement faire référence au Comte Dracula pour les Polks (notamment à cause des ailes de chauve-souris qui sont communes aux deux personnages), l’affreuse créature qui se repaît du sang de ses victimes. Même si la grande différence entre les deux réside avant tout en les capacités des deux monstres. Popo Bawa ne peut contrôler à distance ou manipuler ses victimes, qui ne peuvent entrer en contact avec lui. De plus l’aspect lubrique de la créature donne une impression de plaisir sexuel à commettre de tels crimes, alors que le vampire se nourrit pour survivre… Laissant penser que finalement, le monstre peut avoir deux significations. Soit il représente un « vice » sexuel pour l’époque, comme l’homosexualité ou plus profond, les violences sexuelles commises dans l’intimité de la vie privé comme l’atteste le fait que la créature s’attaque avant tout aux lieux sûrs et confortables, aux cocons censés nous protéger (d’où ses attaques la nuit, dans les logements.) Offrant à cette figure biblique, vengeresse et diabolique une consonance plus triviale, plus actuelle. Et c’est en partie cela qui explique sa popularité parmi les mythes marcinois. Ce n’est pas tant la violence qui fait sa renommée mais sa symbolique et son son intemporalité la rende plus pertinente que certaines légendes, tels que le Kongamato, plus adapté aux craintes qu’inspiraient les voyages sur les fleuves…

Ses conséquences sur la société marcinoise.


Mais Popo Bawa n’est pas uniquement un monstre de légende, il est capable de provoquer de véritables phénomènes de foules ! Par exemple, vers la fin du Vingtième siècle, un véritable épisode de psychose collective s’empara de Marcine durant plusieurs jours. Poussant les autorités politiques à communiquer sur le sujet et à condamner une entité maléfique… Et pourquoi ? Car plusieurs personne affirmaient avoir vus Popo Bawa, que ce soit au travers de ses possédés (qui décèdent presque instantanément dans certains mythes) ou de sa forme « naturelle » c’est à dire sous la forme d’une créature aux ailes de chauve-souris. Toujours est-il que cette apparition, ou du moins ce qui est considéré comme tel, marquera durablement les esprits et discréditera tout un mandat qui sera avant tout marqué par la malchance et le malheur. Heureusement, aucun évènement tragique ne se produisit durant ces quelques jours, que ce soit des émeutes sanglantes ou des crimes commis par le Monstre ailé. Malgré tout, des tumeurs persistent et des évènements de psychoses collectives se reproduisirent tout au long de la décennie, que les plus superstitieux considèrent ces dix années comme maudites.

Mais un fait plus terrible encore se produit aux alentours des années 1980’ ; une série de meurtres. énigmatiques et violents. Et rien de plus pertinent que les rapports de police déclassés depuis peu : « La victime, Aimé Basonla, porte des marques d’asphyxie, comme l’atteste la pâleur des membres extérieurs, à savoir les doigts (de pieds et de mains) ainsi que la lividité bleuâtre des lèvres. Il semblerait que l’agression soit d’une violence extrême. La victime ayant été sexuellement agressée (par l’anus) post-mortem. Tandis que le décès est dû à une pression sur les poumons, comme l’atteste plusieurs fractures aux côtes. Difficile de ne pas voir des liens évidents avec les meurtres de Popo Bawa, qui semblent adopter le même modus operandi. A la différence près que cette fois-ci les victimes sont bien réelles. » Ainsi la presse s’est arraché l’affaire tandis que les foules paniquèrent. Et loin de le renommer « l’étouffeur de Marcine », « le boucher », il recut le surnom de « Popo Bawa ». L’enquête fut évidemment longue et difficile et le tueur put assassiner plus d’une dizaine de personnes, ce sera sur un coup de chance que le meurtrier sera appréhender par les forces de polices royales tout en ayant terrorisé un peuple entier.

Mais son impact le plus certain est avant tout dans la culture, si évidemment le « Popo Bawa » des années 80 fit parler de lui, plusieurs films furent d’ailleurs sortis. Mais néanmoins, les plus grands chefs d’oeuvre du cinéma Marcinois portent évidemment sur la figure du Popo Bawa. Un monstre qui pourrait être l’équivalent culturel de Dracula. Et cette image est au centre de la culture populaire, parfois des versions édulcorées du mythe sont présentées aux enfants, une sorte de grand-mère Kal mais moins rusée, et plus sanguinaire. Tandis qu’au niveau politique, ce mythe est une véritable référence, Popo Bawa est associé au punisseur, et Aimé Bassé fait de ce dernier un vengeur châtiant les traîtres, comme le montre cette petite ligne d’une violence extrême lorsqu’il publia sa missive dressant un portrait au vitriole des hypocrites décolonisateurs en rappelant que « Popo Bawa les sodomisera en enfer » tandis que Bolila fait de ce monstre une réincarnation de Printempérie alors que Carnavale devient un Kammapa engloutissant l’Afarée.


Ainsi, ce monstre violent et lubrique incarne de multiples visages, que ce soit celui du vengeur, du violeur ou du Démon. Son nom peut aussi bien être associé à la délinquance sexuelle domestique, à la criminalité violente. Qui peut inspirer aussi bien les artistes que les pires criminels, et continue, encore aujourd’hui à terroriser bons nombres de personnes, que ce soit les enfants lorsque leurs parents leur racontent les crimes d’un Popo Bawa étouffant ses victimes avec leurs peurs, ou les plus grands lorsqu’un film (d’horreur) portant sur le Monstre ailé sort en salles et qui vous forcera à voir en face vos peurs les plus intimes.
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