
Prototype CMD
Suite à la proposition de la Grande République, l’Empire de Drovolski décida qu’en gage d’amitié et au vu de la bonne tenue de la correspondance, il était du devoir des industriels de Mesolvarde de se présenter à la rencontre afin de contribuer ensemble à l’édification du véritable ordre économique de l’Empire. Ainsi, les discussions purent commencer, tout d’abord par le plus simple des commencements : une présentation des parties en présence.
Monsieur Ackerman : Vos Excellences, Messieurs, je suis Monsieur Ackerman, directeur de la CMD et actionnaire majoritaire de cette compagnie. Ma famille détient également, par l’intermédiaire de mon frère, des pouvoirs de direction sur la Banque Impériale de Drovolski, dont la mission ici se limitera à soutenir les initiatives impériales de Mesolvarde. En outre, je détiens les prérogatives de constitution industrielle et de direction économique, sous réserve bien entendu de mon soutien au régime politique, cela va de soi.
Je suis d’ailleurs à l’initiative de cette rencontre. La CMD exploite de nombreuses mines en Drovolski et ailleurs dans le monde, mais le manque de coopération internationale pour soutenir les trusts miniers empêche Drovolski d’étendre son expansion minière au-delà de ses frontières sans recourir à la guerre, ce qu’un récent décret impérial a limité, rendant ce projet d’intérêt national.
En substance, si nous ne pouvons pas exploiter les terres de nos voisins, exploitons les fonds marins. La CMD, comme la BID, raisonne avant tout en termes économiques : nous calculons le coût potentiel d’une guerre et le comparons aux bénéfices miniers pour déterminer si un projet est plus intéressant que des moyens coercitifs ou financiers. Car nous ne sommes pas à l’abri de bonnes nouvelles. En effet, le LHV suppose qu’en déployant une flotte de Beno-10, plusieurs États – notamment afféréens – pourraient ouvrir des concessions minières à la CMD en échange d’un engagement à écarter les activités nucléaires de Mesolvarde des zones maritimes.
Monsieur Golbar : Merci à la CMD pour cette introduction. La SDM, que je représente aujourd’hui, possède déjà les acides et les procédés nécessaires à la lixiviation océanique. Nous avons testé en laboratoire nos acides courants à base de soufre et, sans l’ombre d’un doute, le procédé est similaire et exploitable. En revanche, sur le plan économique, tout dépendra du minerai : l’acide et le procédé de raffinage sont globalement semblables, mais la teneur en minerais est très variable en mer alors qu’à terre, un filon offre généralement une teneur plus stable.
Toutefois, nous estimons les stocks de minerais marins bien plus importants que ceux disponibles sur terre. Plus qu’une rentabilité immédiate, la SDM voit donc dans ce projet un moyen d’assurer la pérennité de ses procédés au soufre, face à la fermeture progressive des gisements terrestres sous gestion de la CMD.
Il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, l’extraction de minerais alcalins ou de métaux de transition, très rares dans la croûte terrestre, semble déjà intéressante sur le plan économique et commercial.
Monsieur Ackerman : Cela étant, nous faisons appel à vous, car notre industrie navale est trop faible pour assurer l’armement du pays (plan B) et la construction d’une flotte industrielle (plan A). L’Empire et sa politique sollicitent votre assistance pour construire un navire qui sera équipé à Mesolvarde de l’appareillage industriel nécessaire à la lixiviation des fonds marins. Sur le plan économique, la CMD achètera ce navire sur ses propres fonds, avec une marge réduite si vous l’acceptez, puis l’équipera à ses frais et assumera son exploitation avec des unités de production humaines. En contrepartie, elle rétrocédera environ 20 % de la valeur ajoutée générée à l’amirauté Velsna, en échange de la maintenance de la flotte. La TomaTo devra quant à elle assister la CMD sur le plan du réseau portuaire.
Un silence respectueux s’installa alors pour laisser aux Velsniens le temps de se présenter et d’exposer leurs intentions.