
AlinéaIl avait été conclu qu'une entrevue se tiendrait entre les autorités Azuréennes et Kartiennes, sur le sol de Volkingrad. Le tout visait à établir, corriger et apaiser la situation qui donnait suite à la frappe balistique sur l'Empire du Churaynn. Les Kartiens avaient été clairs sur le sujet, le Churaynn avait été averti de ces frappes à deux occasions. Ayant décidé de les ignorer, fatalement la réponse s'était effectuée. Cependant ils avaient été explicites sur un tout autre sujet, Karty défendait l'Eurysie centrale, nullement l'Afarée. Ce continent ne les intéressaient, à vrai dire, tout simplement pas. C'est assez simple, depuis le retrait de la base militaire d'Hejo, les Kartiens n'avaient plus aucun intérêt envers l'Afarée. Quelques relations diplomatiques restaient, rien d'autre.
De surcroît, la Chancellerie était bien occupée à autre chose. La phase de transition vers la République Impériale était pleinement en activité, le temps était bien trop précieux. Cependant la diplomatie ne pouvait être délaissée, même un court instant. C'est sous l'ensemble de ces points que la Chancelière s'apprêtait à recevoir une délégation du Califat d'Azur. Tandis que cette dernière venait de quitter l'aéroport, pour rejoindre la Résidence Chancelloise, lieu de la rencontre, Angèle était exténuée. Elle prenait quelques minutes de repos, assise derrière son bureau, le regard perdu dans un point invisible. Sans doute que le poids de la fatigue pesait énormément, elle n'avait pas dormi plus de trois heures les deux nuits précédentes. Mais la Chancelière ne pouvait pas déroger, elle devait assurer le bon déroulement de la démocratisation, assurer la future cérémonie, remercier certains pays comme Tanska ou bien en blâmer d'autres, comme l'Altrecht.
En effet, les Altrechtois avaient provoqué la nouvelle République Impériale de Karty, sous des prétextes monarchistes et despotiques. Une missive de leur part traînait sur le bureau de la Chancelière, à moitié ouverte, elle n'y avait jeté qu'un rapide coup d'œil. En réalité cette lettre importait peu, c'était encore des provocations d'une dictature, mieux valait tout simplement ne pas répondre. Lorsque les Azuréens arrivèrent enfin devant le bureau de Dame Orlovski, la porte résonna, un intermédiaire Kartien la tapotant deux ou trois fois. Elle reprit donc ses esprits, rangea à la va vite la missive Altrechtoise dans un tiroir de son bureau, se leva et lança quelques mots en russe. La large porte s'entrouvit, laissant passer la délégation.

Chancelière Orlovski: Je vous salue, Excellences, je vous en prie, prenez place. Si nous sommes ici en ces jours, c'est avant tout pour traiter de l'avenir des événements liés au Churaynn. Comme je l'ai explicité dans notre missive, notre but n'est point de défendre Grammatika ou sa colonie. Nous n'avons fait que défendre la sécurité régionale, n'y voyez point une alliance avec ce pays très probablement une dictature. Là sont nos intérêts, vous avez les vôtres. Nous tenons par ailleurs à vous assurer que la République Impériale de Karty, tant que le Churaynn n'engendre pas de nouvelles tensions, n'ajoutera aucune intervention militaire. Cette frappe balistique était un avertissement, rien de plus, rien de moins.