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[à archiver] Karty-Azur, Des missiles puis de la diplomatie

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08/03/2017, Résidence Chancelloise de Volkingrad,
Résidence Chancelloise de Volkingrad à la République Impériale de Karty

AlinéaIl avait été conclu qu'une entrevue se tiendrait entre les autorités Azuréennes et Kartiennes, sur le sol de Volkingrad. Le tout visait à établir, corriger et apaiser la situation qui donnait suite à la frappe balistique sur l'Empire du Churaynn. Les Kartiens avaient été clairs sur le sujet, le Churaynn avait été averti de ces frappes à deux occasions. Ayant décidé de les ignorer, fatalement la réponse s'était effectuée. Cependant ils avaient été explicites sur un tout autre sujet, Karty défendait l'Eurysie centrale, nullement l'Afarée. Ce continent ne les intéressaient, à vrai dire, tout simplement pas. C'est assez simple, depuis le retrait de la base militaire d'Hejo, les Kartiens n'avaient plus aucun intérêt envers l'Afarée. Quelques relations diplomatiques restaient, rien d'autre.

De surcroît, la Chancellerie était bien occupée à autre chose. La phase de transition vers la République Impériale était pleinement en activité, le temps était bien trop précieux. Cependant la diplomatie ne pouvait être délaissée, même un court instant. C'est sous l'ensemble de ces points que la Chancelière s'apprêtait à recevoir une délégation du Califat d'Azur. Tandis que cette dernière venait de quitter l'aéroport, pour rejoindre la Résidence Chancelloise, lieu de la rencontre, Angèle était exténuée. Elle prenait quelques minutes de repos, assise derrière son bureau, le regard perdu dans un point invisible. Sans doute que le poids de la fatigue pesait énormément, elle n'avait pas dormi plus de trois heures les deux nuits précédentes. Mais la Chancelière ne pouvait pas déroger, elle devait assurer le bon déroulement de la démocratisation, assurer la future cérémonie, remercier certains pays comme Tanska ou bien en blâmer d'autres, comme l'Altrecht.

En effet, les Altrechtois avaient provoqué la nouvelle République Impériale de Karty, sous des prétextes monarchistes et despotiques. Une missive de leur part traînait sur le bureau de la Chancelière, à moitié ouverte, elle n'y avait jeté qu'un rapide coup d'œil. En réalité cette lettre importait peu, c'était encore des provocations d'une dictature, mieux valait tout simplement ne pas répondre. Lorsque les Azuréens arrivèrent enfin devant le bureau de Dame Orlovski, la porte résonna, un intermédiaire Kartien la tapotant deux ou trois fois. Elle reprit donc ses esprits, rangea à la va vite la missive Altrechtoise dans un tiroir de son bureau, se leva et lança quelques mots en russe. La large porte s'entrouvit, laissant passer la délégation.


Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty

Chancelière Orlovski: Je vous salue, Excellences, je vous en prie, prenez place. Si nous sommes ici en ces jours, c'est avant tout pour traiter de l'avenir des événements liés au Churaynn. Comme je l'ai explicité dans notre missive, notre but n'est point de défendre Grammatika ou sa colonie. Nous n'avons fait que défendre la sécurité régionale, n'y voyez point une alliance avec ce pays très probablement une dictature. Là sont nos intérêts, vous avez les vôtres. Nous tenons par ailleurs à vous assurer que la République Impériale de Karty, tant que le Churaynn n'engendre pas de nouvelles tensions, n'ajoutera aucune intervention militaire. Cette frappe balistique était un avertissement, rien de plus, rien de moins.
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Volkingrad
1er avril 2017

La délégation azuréenne était arrivée à Volkingrad. Sur proposition de la Chancellière kartyenne, Mame Orvolski, un sommet bilatéral était organisé entre les deux pays en vue d'une médiation sur le conflit ouvert entre le Saint-Empire et l'Empire islamique de Churaynn, voisin de l'Azur et Etat musulman proche. Cette délégation de médiation était conduite par la Ministre des Affaires étrangères, Madame Ben-el-Teldja, une proche du Grand Vizir.

Excellence,

Merci de votre invitation dans votre capitale. Je viens investie de la confiance du Diwan, mais aussi de l'Empire Islamique de Churaynn, qui m'a chargée de trouver avec vous une solution diplomatique pour résoudre la crise actuelle. Croyez bien que mon intention est de repartir avec un accord positif entre nous, qui puisse être entériné par Walemir.

Nos relations bilatérales sont bonnes, et je suis garante devant vous que l'intention du Califat est de les préserver. C'est en ce sens que j'ai accepté votre invitation, et je vous prie de la prendre pour une marque d'attention à l'égard de nos bonnes relations. Le Diwan espère sincèrement repartir sur des bases saines avec le Saint-Empire de Karty, ce qui passe par trouver un accord commun.

Il faut pour cela remonter aux origines de la crise et poser un regard factuel sur la situation. Il ne m'appartient pas de qualifier ou de prendre position sur les événements, mais d'abord de les resituer factuellement. Celle-ci commence tout d'abord avec un échange de menaces entre le Churaynn et le Garmflüssenstein. Ce dernier, ayant sollicité la médiation de Karty, est cependant et de manière indéniable un Etat colonial dont la présence en Afarée est illégitime ; son territoire non-autonome devrait indubitablement faire l'objet d'une décolonisation, que l'Azur souhaite pacifique, mais que le Churaynn envisage avec appétit guerrier. La médiation kartyenne a été un échec, le Churaynn produisant à l'égard des autorités kartyennes des paroles offensantes. Ces offenses ont fait l'objet de représailles militaires, selon le voeu du Conseil Impérial. Ces représailles sont constituées par une opération en Mer de Leucytalée et, selon nos informations et les déclarations de vos officiels, le largage de deux missiles balistiques depuis des sous-marins sur le port de Walemir, en territoire churaynn. Sept morts sont à dénombrer à cause de l'explosion sur le port, dont deux civils. Depuis, les relations sont exécrables et tout indique que l'état de guerre est en place entre les deux pays.

Notre priorité est de ramener la paix et de disperser l'état de guerre. Pour cela, je vous propose solenellement d'adopter un cessez-le-feu, et la même demande est faite à l'Empire de Churaynn.

Deuxièmement, l'Azur entrevoit deux points qui suscitent légitimement de la colère en Afarée à l'égard de votre gouvernement. Le premier est le fait d'avoir tué des civils. Je gage que ces victimes sont collatérales et que seules des infrastructures militaires étaient ciblées, mais le fait est qu'une tuerie imprévue a eu lieu, et nous ne pouvons contourner ce fait. Le deuxième point est lié à votre attitude, qui a préféré des représailles militaires face à une offense verbale, plutôt qu'une réponse verbale. Le bombardement de Walemir constitue à nos yeux une agression, et sa justification d'offense paraît bien faible.

L'Azur comprend et respecte le sens de l'honneur kartyen, pour avoir la même disposition de caractère. Il est tout à fait légitime que Karty cherche à laver l'offense qui lui a été faite. Néanmoins, votre geste a précipité la situation dans un état plus grave encore. Notre médiation doit donc viser à réparer l'offense tout en ramenant la situation à la paix.

Voici donc notre proposition de plan pour sortir de la crise actuelle. Il devrait recueillir votre accord, ainsi que l'accord du gouvernement churaynn : le Diwan en serait le garant. Les points suivants ne respectent aucun ordre temporel ou hiérarchique, ils seraient à signer ensemble.

  • Cessez-le-feu immédiat.
  • Excuses formulées par le Churaynn pour son attitude offensante à l'égard de Karty.
  • Excuses formulées par Karty pour les dégâts infligés aux civils, dédommagement des familles et don pour la rénovation du port.
  • Le Churaynn et le Karty se promettent de respecter de bonnes relations l'un avec l'autre, et de privilégier le langage diplomatique sans plus d'offenses.
  • L'Azur, Karty et le Churaynn reconnaissent la nécessité de respecter la souveraineté et l'honneur de leurs Etats, et se refusent à tout futur geste hostile les uns à l'égard des autres, tel qu'une frappe non annoncée sur un voisin, l'ouverture d'une base militaire, ou des manoeuvres militaires suspectes.
  • L'Azur, Karty et le Churaynn condamnent le colonialisme et formulent le voeu commun de voir l'Afarée prochainement débarrassée de ce fléau.
Votre acceptation de ce plan de résolution serait une brique supplémentaire à notre bonne compréhension mutuelle. De fait, Karty n'a pas d'intérêt impérialiste en Afarée, ce qui place votre pays parmi les meilleurs de nos amis en Eurysie. Nous souhaitons capitaliser sur ce potentiel pour accroître notre coopération. J'ose espérer que la prochaine amélioration des relations avec le Churaynn nous permettra d'entrevoir une coopération afin de renforcer nos capacités respectives. Karty n'ignore pas la dangerosité actuelle du monde et la toute-puissance de certains Etats face à la majorité des autres. Nous devons faire preuve de coopération pour renforcer notre souveraineté et notre indépendance, et nous pouvons travailler ensemble à sécuriser nos voisinages respectifs ; en Afarée en luttant contre le colonialisme ; en Eurysie en luttant contre les mouvements terroristes et les influences suprémacistes.
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08/03/2017, Résidence Chancelloise de Volkingrad,
AlinéaLes points évoqués présentaient certes un intérêt pour certains, tandis que d'autres relevaient de l'absurdité. Cependant Angèle ne pouvait pas simplement faire comme d'habitude, à savoir humilier son interlocuteur en exposant un tissu d'arguments poétiquement formulés, en réalité des poignards aiguisés. Non, elle se trouvait en face d'un pays en entente cordiale avec Karty, certains s'accorderaient même à le qualifier d'allié. De plus la position du Califat d'Azur n'était guère facile, être médiateur, c'est se tenir sous le joug de deux feu opposés. La Chancelière entama donc la réponse, certes ferme, mais conciliante.


Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty

Chancelière Orlovski: En effet, nos deux nations partagent la tableau des sceaux de la cordialité, si ce n'est de l'amitié. Nous espérons sincèrement que cet événement n'entravera en rien ces relations, je l'espère tout du moins de tout cœur. Je me permets de vous remercier quant à cette acceptation de médiation, votre position n'est guère aisée. De fait, vous devez composer avec deux parties, qui nous l'accorderons, sont ennemies.
Cette parenthèse évoquée, j'ouvre celle du rapport des faits, non du point de vue Kartien. Vous omettez un point, Excellence, je tiens à le souligner. La République Impériale de Karty ne se réjouit pas d'user d'engins balistiques, cette décision fut longuement réfléchie, hélas la seule solution envisageable. L'Empire du Churaynn a été averti par deux fois, deux fois. Sans doute les autorités Churaynnes se disaient que nous n'oserions pas tirer pour je ne sais quelle raison obscure, nous l'avons fait. J'en viens à présent à vos propositions, je vais y répondre de ce pas et point par point.
Le premier attise tout en particulier ma curiosité, je dois l'avouer. Pour que cessez-le-feu soit, faudrait-il que guerre soit aussi. Nous n'avons que faire des excuses du gouvernement du Churaynn, étant donné que ces dernières ne seront jamais sincères. Nous ne cherchons en aucun cas à pardonner leurs actes infâmes, ces derniers ont été justement punis. Nous n'espérons rien de plus, rien de moins. Nonobstant vous ne semblez pas exiger des excuses de nos autorités envers le Churaynn, soit, nous ne l'aurions point fait. Il est évident que les pertes civiles sont déplorables, là n'a jamais été notre intention, mes condoléances vont aux familles des défunts, civils comme militaires. Dans le cas souhaité, nous œuvrerons publiquement pour faire entendre ces condoléances. Cependant, nous ne financerons jamais la réparation d'une infrastructure militaire de ce pays. La cible était justement ce port, pourquoi diable devrions nous le réparer ? La République Impériale de Karty demande-t-elle un remboursement de ses missiles et du carburant utilisé ? Concernant le fait de privilégier la diplomatie, hélas cette carte fut brûlée par l'Empire du Churaynn. Nous étions venus auprès de leurs ambassades en tant que diplomates, nous avons été renvoyés par les insultes. Je vais donc proposer un autre facteur, répondant par ailleurs à d'autres points. Regardons la réalité telle qu'elle est, Karty et le Churaynn ne pourront se réconcilier. Contentons nous d'une ignorance mutuelle, tout simplement. La République Impériale de Karty n'est déjà plus présente en Afarée, que le Churaynn nous laisse la stabilité de notre région. Notre bombardement visait à conserver cette stabilité, nous n'avons jamais demandé plus. Nous ne reconnaîtrons pas la légitimité du Churaynn ou son honneur, nous ne pouvons reconnaître quelque chose d'absent voyez-vous ? Le gouvernement du pays est tombé quelques jours après notre frappe balistique, est-ce là une marque de légitimité ? Un gouvernement qui tombe en miettes dès le moindre petit conflit ? Concernant la dernière thèse du colonialisme, nous ne pouvons la soutenir au côté du Churaynn. Ce pays œuvre contre ce fléau par la guerre, tandis que la paix s'avère être la solution. Accepter cela reviendrait à tolérer le bombardement des trois nations, voyez-vous ? Cela reviendrait de surcroît à engendrer conflits et tensions, auprès des pays colonisateurs eux-mêmes, venant à l'encontre de notre habituelle neutralité. Critiquer d'autres nations est un luxe que nous préférons éviter au maximum, je pense que vous le comprendrez.
Je tiens à souligner que je ne me bats guère contre votre pays, ni contre le Churaynn. Je vous communique nos points de vue par franche honnêteté, c'est cela même. Il serait inutile de vous faire perdre votre temps avec des maillages diplomatiques qui ne voudraient en réalité que bien peu dire.
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Excellence, si je comprends avec netteté vos propos, je peux donc annoncer au Diwan que la présente médiation est un échec : de fait, dans la mesure où aucune excuse n'est admise, je ne saurais trouver les ressources nécessaires pour convaincre le Churaynn d'adhérer à aucune réconciliation. Je comprends, de fait, que cette réconciliation ne semble pas considérée avec intérêt par votre chancellerie, ce que je déplore ; l'Azur préfère et demande à ses partenaires de pratiquer de meilleures relations entre eux, pour qu'il n'aie jamais de choix à faire, c'est-à-dire de partenariat à délaisser.

Quoi qu'il en soit, je ne peux que prendre telle quelle votre réponse, qui vous appartient souverainement. Une condition minimale, sans doute très admissible par vous, me semble nécessaire pour atténuer la déception que ressentira Son Excellence le Grand Vizir, qui avait négocié, à l'époque où il était ministre, un accord solide avec votre souverain, Sa Majesté le Tsar. Cette condition est de faire la promesse, sinon en public, du moins en privé, à l'Azur, que le Saint-Empire de Karty n'utilisera plus de la force militaire à l'égard du Churaynn (et, nous l'espérons, d'aucun pays afaréen) sans avoir d'abord sollicité la voie diplomatique soit directement, soit si cela est impossible, par une médiation azuréenne. Cette promesse nous réconforterait dans l'idée de n'avoir pas un jour à subir le cauchemar d'un affrontement entre nos partenaires afaréens et notre partenaire kartyen. J'espère que vous trouverez cette doléance recevable, et je tâcherai d'obtenir, de la part du Churaynn, une pareille promesse de non-agression future à votre égard - je ne puis cependant tout à fait le garantir.
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08/03/2017, Résidence Chancelloise de Volkingrad,
AlinéaLa Chancelière demeurait perplexe, abandonner une médiation si vite ? Aucun compromis n'était proposé, Angèle se demanda l'utilité de passer par son partenaire Azuréen si tel sera le cas à chaque fois... De surcroît, l'Azur voulait conserver un facteur impossible, ne jamais se positionner et ne faire aucun choix. Si la neutralité diplomatique était appréciée des services Kartiens, il vient des moments où l'obligation de choisir un camp se fait. Prétendre ne jamais vouloir faire tel choix est une absurdité, s'y préparer est la clef pour le surpasser. Enfin, Angèle n'était guère présente pour faire la leçon diplomatique, simplement communiquer les volontés de sa patrie.


Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty

Chancelière Orlovski: République Impériale de Karty, Dame Ben-el-Teldja. Comme vous le dites, fut un temps où le Tsar Stanislas I régnait sur ma patrie, ce n'est plus le cas. Outrepassons cette précision, j'en viens à votre doléance, recevable je vous l'accorde. Nous avions dores et déjà usé de la diplomatie avec le Churaynn avant d'en venir aux armes, ce que nous faisions et ferons avec tout pays présentant un futur conflit. A seule différence que si prochaine fois il y a en Afarée, nous solliciterons vos services, j'accède à votre demande. Si tantôt l'Empire du Churaynn venait à exprimer une non-agression, vous pourrez le leur dire, nous ferons de même. Voyez donc notre volonté diplomatique, comme elle a toujours été, malgré ce qui a prétendument été avancé.
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Madame la Chancellière, je prends bonne note de vos propos, que j'apporterai à la Porte Splendide à mon retour à Agatharchidès. Il est heureux que nous puissions finalement tomber d'accord sur le principe d'une médiation future de l'Azur en cas de litige entre votre pays et le Churaynn, à défaut de parvenir immédiatement à un échange d'excuses et une réconciliation positive. L'Azur demeure déterminé à résoudre les prochains problèmes, pour notre bien collectif, et souhaite présenter à votre peuple ses encouragements pour sé réorganisation interne qui, je vous prie de m'en excuser, demeure mal comprise par nos services. Nous suivrons la situation de près. Je vous reconfirmerai, très bientôt je l'espère, l'admission de ce tacite pacte de non-agression par l'Empire islamique de Churaynn. D'ici là, je vous remercie pour votre invitation dans votre capitale, et je vous dit à très bientôt : il est fort probable que nos deux pays aient à coopérer à nouveau bientôt pour protéger leur souveraineté réciproque et renforcer leurs liens.
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