11/05/2017
22:35:57
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Rencontre Altrecht-Churaynn [ Un missile à la clé ? ]

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Tandis que la pluie frappait la piste d’atterrissage de l’aéroport national d’Ehrenstadt, l’avion de la délégation du Churaynn se posa au sol. Il faisait froid et humide. Après quelques minutes d’attente dans l’avion, la piste vide de l’aéroport laissa entrevoir plusieurs voitures blindées noires aux vitres teintées, portant à l’intérieur de celles-ci les drapeaux respectifs des deux nations présentes. La pluie empêchant une présentation formelle, les représentants du Churaynn furent invités à monter à l’intérieur de ces véhicules pour se rendre au palais, afin d’y rencontrer la Voix de l’Empereur et ainsi faire les présentations traditionnelles, au chaud et au sec.
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Alors, copain ou pas copain ?

Tandis que la pluie s’abattait sur Ehrenstadt, capitale du Haut-État d'Altrecht, l’avion churaynn atterrit silencieusement. Le Sadr, représentant du Parlement, sortit sous escorte et rejoignit un convoi de voitures blindées. À bord, aucun mot n’était de trop : le protocole parlait à leur place. Direction le palais royal, pour une entrevue avec la Voix de l’Empereur altrechtois. Le Churaynn entamait l'une de ses premières grandes rencontres diplomatiques.

Le Sadr ne savait pas réellement pourquoi cette approche soudaine des Altrechois. Il n’avait jamais connu de relation diplomatique, de rapprochement, ou même une histoire commune. Le Sadr se disait que peut-être, le but était juste de conclure quelque traité, pas plus. Mais il fallait se faire des alliés face à la menace qu’était Karty. On ne savait pas si Karty et Altrecht étaient alliés, une ambassade oui, mais pourquoi contacter l’ennemi de son allié ? Tout cela semblait n’avoir aucune cohérence. Mais si jusqu’à l’Empereur venait, c’est qu’il y avait quelque chose de louche. On avait compris qu’il avait condamné Karty, oui, mais cela ne restait-il pas un de leurs alliés ? Ils avaient été clairs dans leur missive : la noble cause churaynn avait essayé d’être balayée par Karty. Le Sadr en vint donc à la conclusion que l’Altrecht avait sûrement eu des tensions avec Karty. On attendait donc de voir quel serait le but : un allié ? Un ennemi ?
On arriva au palais. Tout le monde était installé, au chaud et au sec.

Le Sadr attendait les salutations de l’Empereur ; puis, c’est là qu’il verrait ou non le but de cette rencontre.
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Une fois arrivées au palais, les voitures se stationnèrent devant une grande porte en bois massif, gardée de chaque côté par deux gardes sous la pluie, droits et sans bruit. La porte s'ouvrit, des serviteurs sortirent parapluie à la main pour escorter leurs invités jusqu'à la rencontre d'un homme se tenant debout dans l'encadrement de la porte, un homme vêtu de noir, en uniforme militaire, sans distinction, chauve et ayant un bandeau blanc recouvrant ses yeux. Il arborait un visage froid, glacial et strict. Derrière l'homme se tenaient deux gardes. On voyait des lumières éclater à l'intérieur, des lumières jaunes, tamisées.

Les représentants de l'Empire du Churaynn, une fois au sec, débutèrent une discussion avec l'homme.

Bienvenue au palais impérial altrechtois. Je suis la Voix de l'Empereur, suivez-moi. Vous tombez à point, je vais vous faire la visite de vos quartiers ainsi que de notre bureau pour la rencontre.
Faisant la visite du palais de l'intérieur, les représentants purent voir des richesses sur les murs, des tableaux ou encore des trésors venus d'Afarée et du Nazum. Après la petite visite, il les emmena dans un bureau magnifique, où la lumière était plus forte car il fallait que tout soit clair dans l'esprit des représentants.

Voici notre lieu de rencontre. Je vous en prie, asseyez-vous.
Des serviteurs entrèrent avant l'entrevue pour apporter café, thé et sucre pour la durée de l'entrevue.

Alors nous voilà enfin en chair et en os, c'est un plaisir que de vous voir.
Se servant du café sans sucre, il continua.

J'ai demandé une entrevue pour parler de choses sensibles. Comme vous le savez, Karty et l'Altrecht ont brisé leurs liens diplomatiques, une chose non regrettable au vu de la tournure de cet Empire, enfin désormais cette République. Nous souhaiterions vous aider dans cette guerre qui vous oppose à lui, cependant nous avons quelques conditions, notamment le secret de cette rencontre et le secret des futurs traités. Personne ne devra jamais savoir que nous souhaitons vous fournir de quoi vous défendre.
Attendant que les représentants répondent, il but son café sans sucre.

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Image des gardes
Image de l'homme au milieu
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Le Sadr était un homme mystérieux. Il avait été élu comme étant celui qui allait gérer la diplomatie d’un pays… qu’il haïssait. C’était un homme très riche et qui aimait s’amuser et rigoler. Il était très festif et n’aimait pas les réunions sans fête à la fin. Pour se faire sa petite fête, il fumait sa drogue préférée : la Gandina. Avant chaque réunion, il rentrait en transe. Aussi loin qu’on puisse remonter son histoire, il aurait réussi à accumuler, en une dizaine d’années, une grande richesse. Il n’était pas né d’une famille riche, n’avait rien hérité. N’avait pas fait de grandes écoles, ni eu de diplôme. Il ne savait pas bien lire, n’aurait fait qu’une seule année d’école. Il apprenait à monter les échelons avec ce qu’il appelait « la débrouille ». C’est comme ça qu’il réussit à devenir le Sadr. Car malgré tout cela, il était bon. Malgré son tic très facile à reconnaître, dû à son manque de langage. Il était très direct avec tout le monde, il n’aimait pas mentir. S’il devait blesser, pour lui, alors il blessait la personne. Car pour lui, un mensonge même pour protéger quelqu’un restait un mensonge. Même si c’était pour faire se sentir mieux une personne. Ce qui fait qu’il n’a jamais eu de relations avec des femmes. Cet homme avait donc été choisi pour tous ses défauts.

Le Sadr :
Je vous remercie déjà de nous accueillir dans cet endroit, qui est très beau. Vous avez sûrement l’un des palais les plus beaux. Mais je pense qu’il y a sûrement méprise. Nous ne rentrerons pas, pour l’instant, en guerre face à Karty. On a d’autres chats à fouetter, malheureusement, vous voyez. Vous voyez, Karty a bombardé un territoire churaynn, qui n’est autre que la capitale du pays. Le bombarder en retour serait leur montrer qu’ils peuvent attaquer l’Empire. Ils auront enfin leur cassus belli. Et là, Excellence, vous voyez : ils lanceront une offensive par les airs pour bombarder nos ports et clouer au sol notre marine. Ils rentreront à Churaynn, et en moins de quelques jours, ils auront assiégé le pays. Vous voyez, je ne suis pas là pour dramatiser la situation, mais juste pour dire la vérité. Même si nous lançons une offensive, leur allié fortunéen vous voyez ils ne nous laisseront pas passer. Nous avons déjà essayé de tenter l’expérience, vous voyez. Mais le seul moyen de venir à bout de ces pompeurs de l’OND, c’est par missile. Les empêcher de toute riposte en devenant une puissance qui dissuade. Nous avons commencé, depuis plusieurs mois, à développer un programme balistique. Oui, je le dis en face de vous : il y aura des représailles. Mais pour l’instant, laissons tout cela mûrir, vous voyez. Vous voyez aussi, je préfère être clair : je n’aime pas la manière dont vous faites tourner la situation. C’est vous qui nous contactez, et c’est vous qui voulez que nous servions de chair à canon, car vous venez de rompre vos relations avec Karty. Mais vous voyez, je suis de bonne humeur aujourd’hui. Je n’essaie pas de vous intimider, loin de là, mais de vous faire comprendre. Je vois ça, pour vous, comme une manière de vous cacher en donnant des armes à Churaynn, car vous avez peur de vous faire monter en l’air par Karty. Si ces mots sont durs, Excellence, c’est juste pour vous faire constater les faits. J’accepte de ne jamais divulguer cette rencontre et, si des traités sont signés… en échange, si vous nous fournissez des armes, tenez-vous garants que Karty ne vous touchera pas. Nous pourrions, si vous possédez une marine, vous acheter des navires à des prix qui dépassent ceux du marché. Vous nous dites que vous nous fournirez des armes, mais tout ce que j’ai dit à propos de Churaynn qui deviendrait votre chair à canon n’est autre que des suppositions. J’attends donc de voir : quelles seraient vos idées. Allez-y, vous voyez.

La Voix fut stupéfaite, comment un homme de cette envergure et de son rang osait-il parler ainsi à une puissance émergente d'Eurysie centrale. Mais il avait raison tout de même. Ne voyant plus d'intérêt à poursuivre cette conversation, la Voix s'abaisserait au niveau de son interlocuteur.

Ne me nommez pas Excellence. Ce titre est réservé à l'Empereur. Malgré votre "bagou" quelque peu agaçant, je crains de devoir écourter notre rencontre. Soyez certain de l'intérêt que nous portons à votre nation, mais nous pensions que vous souhaiteriez répliquer. Si ce dossier est désormais clos, nous vous souhaitons un bon repos au palais avant votre départ prochain.

Se levant pour raccompagner poliment l'homme barbare en face de lui.
Le Sadr (en se rasseyant lentement, un sourire moqueur au coin des lèvres) :

Ah… voilà enfin les vrais mots ! Je savais bien que derrière votre politesse d’ambassade, il y avait ce ton-là, ce ton d’hypocrite, pour faire simple. Vous voyez ? C’est vous qui êtes venu en rampant, en m’appelant Excellence il y a quelques jours encore. Et maintenant que j’ouvre la bouche, vous voulez refermer la vôtre et mettre fin à cette rencontre. Très bien. Sachez déjà que je ne suis pas ici pour mendier vos navires, ni pour gratter quelque missile qui ne me servira à rien. Et dans ma bouche, chaque mot que je dis est une vérité, car vous n’êtes même pas capable de nous donner votre vrai but. Je vais être le plus clair possible avec vous, car pour moi, mentir même pour aider quelqu’un reste un mensonge. Vous venez nous parler, à nous, de faire le sale boulot parce que vous avez peur de vous faire découper en rondelles par Karty. Ils ne vous ont même pas touché que vous tremblez déjà. Mais tirez-les, vos missiles ! Vous, qui voulez me les passer… tirez-les sur Karty ! Vous pensez qu’il y a écrit mercenaire sur ma tête ? Alors, je vous le dis clairement, monsieur :

Quand les bombes tomberont, c’est nous qui perdrons encore notre dignité, ainsi que, sûrement, une future attaque par ces enflures de Kartiens pas vous, qui resterez assis dans votre palais. Et vous viendrez encore, en costume, proposer "du matériel discret", pendant que notre pays sera en ruine, parce que nous aurons écouté un imbécile nous passer des missiles et les lancer bêtement. Alors, gardez vos missiles si c’est pour vous servir de nous comme de vos pantins. Mais si vous êtes prêt à vendre vos armes, dites-le sans tourner autour du pot. Parce que moi, je ne suis pas venu ici pour refaire les mêmes erreurs que le précédent gouvernement. Je suis sûr que vous ne savez même pas que le gouvernement churaynn a changé. Vous êtes tellement occupé que vous nous parlez de financer une guerre, alors que nous avions dit que nous ne toucherions pas à Karty. Sachez, monsieur, que je ne suis pas venu acheter de quoi tuer les ennemis de mon pays. Point. Je suis là pour, certes, dissuader, mais pas attaquer. Si vous êtes prêt à parler, comme de vrais hommes, et à me parler sincèrement, vous me trouverez dans la cour intérieure, au soleil, avec de la musique, et ma pipe allumée. Là, peut-être, je vous écouterai vraiment.

La rencontre n’est pas encore finie, elle vient juste de commencer…
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Voyant l'homme faire son discours puis quitter la salle pour se rendre dans la cour intérieure, la Voix de l'Empereur resta "sans voix", assis sur son fauteuil et pensant intérieurement : Les diplomates ont-ils tous changé depuis un mois ? Cela fait deux fois que je tombe sur des spécimens rares... Mais il m'intrigue, celui-ci. Il resta quelques minutes dans son fauteuil en cuir confortable, qui semblait l'absorber. La Voix était stupéfaite et, pour se remettre de ses émotions, il sortit de sa poche un shot de Vodka Altrechtoise, une des fioles vendues les plus chères du marché et qu'il réservait pour des situations de ce genre. Il prit une grande inspiration et fit cul sec.

La Voix, après ces quelques minutes, se ressaisit. Il se leva de sa chaise, déterminé à rejoindre le barbare qui semblait ne point connaître les usages diplomatiques, à moins que ce soit lui le meilleur diplomate des deux. Sortant de la salle, il demanda à ses gardes d'établir une zone tampon dans la cour, où aucune oreille traînante n'entendrait les mots de cette discussion. Il ordonna aux gardes, qui une fois placés, devront mettre leur oreillette avec de la musique pour ne pas entendre la conversation. Puis la Voix de l'Empereur s'avança dans la cour intérieure, rejoignant l'homme fumant sa pipe et dit :

Fumer est mauvais pour la santé, vous savez...
Mais un homme comme vous m'intrigue, vous êtes un vrai casse-couille.


Dit-il sur un ton sarcastique.

Vous m'avez parlé de financer votre armement de dissuasion, que souhaitez-vous ? Que je mette en vente nos armes à des prix les plus bas jamais vus sur un marché, dans l'histoire et dans le monde ?

Attendant la réponse de l'homme, la Voix sortit un cigare et fuma.
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Le Sadr lève à peine les yeux de sa pipe, un sourire narquois au coin des lèvres. Il fixe l’Empereur calmement.

« Vous venez de me dire que fumer est mauvais pour la santé… et vous allumez un cigare. Voilà exactement pourquoi je ne crois pas aux grands discours. Vous les commencez avec une leçon de morale, et vous les terminez en vous contredisant. C’est aussi pourquoi je déteste la diplomatie, car tous les pays sont hypocrites. Aucun pays ne fait quelque chose par bonté. Ils veulent toujours tirer profit de la situation. »

Il tire une longue bouffée de sa pipe, puis il continue :

« Je ne suis pas là pour acheter vos armes à prix d’or, ni à prix cassé. Je ne suis pas un acheteur. Et Churaynn n’est pas là pour acheter des armes aux premiers venus. Nous n’avons pas le budget pour. »


Il se redresse un peu, fixe l’Empereur dans les yeux.

« Ce que je veux ? Je veux que vous parliez vrai. Que vous arrêtiez de faire semblant d’avoir des principes. Si vous êtes là pour vendre des armes, faites-le. Si vous êtes là pour nous tester, dites-le aussi. Mais ne venez pas me dire que vous me passez des missiles. Oui, ce que vous dites reste intéressant. Churaynn aimerait avoir vos missiles. Les vôtres, comparés aux nôtres, sont largement plus puissants. Nous ne tirerons pas le premier missile, et nous ne serons pas les premiers à encore faire pleurer une population comme nous l’avons fait sur Fistalis. Nous sommes une nation qui n’a plus rien à perdre. Alors, si vous voulez un client docile, un pantin, une marionnette qui dira merci pour chaque missile offert, tournez-vous vers un autre pays. Mais si vous avez le courage de discuter d’homme à homme, sans hypocrisie, alors asseyez-vous. Churaynn défend la paix. Et sachez que vous pouvez être sûr d’une chose : nous briserons Karty. Mais en attendant, le faire maintenant serait bête. Proposez-moi, comme au début, vos missiles. Mais cette fois-ci, Sire, dites-moi la vérité. »
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La Voix de l'Empereur écouta, tirant sur son cigare il réfléchit aux mots de cet homme. Il n'aimait guère la diplomatie non plus, il préférait les bastons, les ratonnades, les rafles à ces caresses politiques qu'est la diplomatie. C'était un homme d'action.

Je ne suis pas venu vous vendre des armes, mais je suis venu élaborer ma vengeance contre la République de Karty. Nous n'avons que faire de vos agissements dans votre continent, vous avez bien raison, je crains que vous ne sachiez même pas que nous sommes un des plus proches alliés de l'État Garmflüßensteinois, mais notre vengeance est plus qu'importante par rapport à eux. Si certains de mes alliés font pression pour envoyer une offensive sur vous, je reste pour le moment stoïque à leur égard, montrant mon désaccord et forçant à la neutralité malgré les derniers événements. Soyons clairs, nous ne trouverons pas d'accord si vous ne venez rien chercher. Ce que je peux vous proposer c'est la paix avec notre alliance en échange de l'arrêt des hostilités avec l'État Garmflüßensteinois. Du moins pour un temps, en échange lorsque votre vengeance contre la République de Karty sonnera, je veux que vous nous envoyiez une missive afin de collaborer sur la question de notre vengeance, sans cela notre rencontre n'aurait servi à rien, ni missile, ni accord, ni paix. En plus de Karty, le BNE pourrait intervenir. Je pense que ce serait regrettable pour tous et surtout pour vous. J'espère que le message a été on ne peut plus clair ?

La Voix dit cela d'un calme effroyable, il était stoïque, froid, glacial face à l'homme qui lui avait manqué de respect. Il était temps que les parures diplomatiques sautent pour que l'acier altrechtois sorte au grand jour. Oui, l'Altrecht a des ambitions, des vengeances à mener, des "Républiques" à faire chuter. Mais il ne pouvait le faire seul. Une guerre approchait et l'Altrecht ne sauterait pas tête baissée. Il écouta la réponse de son interlocuteur.
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Le Sadr : « Vous me parlez de pressions exercées par vos alliés sur Churaynn… voilà qui est nouveau. Nous ignorions ces manœuvres, et je serais curieux d’en apprendre davantage, si vous avez le courage de tout dire. Quant à Karty, ne vous y trompez pas : nous la frapperons le moment venu. Si vous hésitez à lui faire la peau, si vous craignez les conséquences, Churaynn, lui, n’aura aucun scrupule à se servir de vos missiles. Nous ne reculerons pas devant le chien de l’OND. Vos missiles, qui sont presque de dernière génération, nous serviront à éliminer la menace kartienne. Vous pouvez en être sûr. Et pour ce qui est de votre État garmflüßensteinois, que les choses soient claires : tant qu’il conservera sa colonie, il n’y aura jamais de paix entre lui et Churaynn. Vous voulez la paix ? Alors débarrassez-vous de cette colonie. Du moins, orientez votre allié, car je crains qu’elle ne soit bientôt libre par les armes… et Churaynn sera sûrement de cette danse. Ce que je veux, c’est boire le sang des Kartiens. Si vous voulez me rendre service, poussez-les à établir des bases militaires dans cette colonie ; tournez vos alliés du BNE vers Karty, Menkelt et l’État garmflüßensteinois, qui sont particulièrement proches de Karty. Je les y trouverai : les Kartiens penseront qu’ils seront juste là pour protéger leur allié, le Garmflüßenstein. Et c’est là que je frapperai. Tout cela, je les réduirai en poussière avec mes nouveaux jouets les missiles. Vous voulez votre vengeance ? Vous l’aurez. Moi… je veux la colonie. »
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La Voix écouta et son désir de vengeance envers Karty semblait être comblé par le Churaynn. Il ne pouvait évidemment pas développer plus les informations du Bloc à un ennemi de ce dernier, mais après ce monologue il dit :

Vous comprenez que nous ne pouvons rien divulguer concernant le BNE, ce serait de la trahison envers nos alliés et c'est inacceptable. Cependant j'entends, mais je ne peux pas accepter cela ainsi. L’État garmflüßensteinois reste un allié et selon notre charte, si une attaque est faite à son encontre, tous les membres de l'alliance viendront à son secours, dont l'Altrecht qui n'a qu'une seule parole. Alors trouvons ensemble une solution. Que faudrait-il pour que vous acceptiez de stopper les hostilités avec l’État garmflüßensteinois, sachant qu'il gardera un territoire sur place ? Quelle en serait la condition ? Il y en a forcément une qui vous vienne à l'esprit. L’État garmflüßensteinois n'acceptera jamais de céder un territoire aussi important en sachant le poids militaire qui le soutient derrière, donc la seule voie reste un compromis qui stopperait cette hostilité permanente et qui a déclenché les attaques de Karty sur votre territoire.

La Voix resta perplexe sur ce sujet, tiraillée entre l'envie de vengeance contre Karty avec le Churaynn et son engagement avec le Bloc Nationaliste Eurysien. Si un accord potable est trouvé, l'Altrecht soumettra ce dernier au conseil du BNE afin de voir sa faisabilité et son acceptation.
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Le Sadr :
Vous savez, la colonie du Garmflüßenstein sera bientôt libérée, par les armes ou par la diplomatie. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une alliance soit faite sur ce sujet. J’espère que vous en êtes conscient.

Comprenez que l’État du Garmflüßenstein pratique encore l’esclavage sur le continent afaréen. Des acteurs tels que Marcine montrent leur désir de décolonisation. Si Marcine décidait de libérer cette colonie, j’ai bien peur que le BNE ne puisse rien y faire. Car Marcine fait partie de l’Anterinie, une grande puissance. Vous mettre à dos cette confédération qui possède beaucoup d’alliés est, selon moi, une faute grave.

Nous avons aussi l’Azur, une puissance qui, militairement, possède l’une des meilleures forces balistiques du monde. L’Azur bénéficie également du soutien de nombreux pays, dont les premières puissances mondiales, ainsi que d’organisations (membre observateur de l’OND et de l’ONC). Donc, le BNE coulera s’il venait à attaquer l’Azur.

L’Antegrad est aussi une puissance à craindre : très autoritaire, vous ne tiendrez pas face à lui. Il possède un très grand allié, Sylva, qui pourrait raser tout le BNE s’il le souhaitait. On l’a notamment vu lors de l’attaque de l’Ouwanlinda sur Antegrad, où Sylva avait envoyé une force militaire considérablement importante.

Voyez-vous que, si seulement ces trois pays venaient à décider d’attaquer la colonie du Garmflüßenstein, le BNE ne pourrait strictement rien faire. Car, en face, la force opposée serait bien plus préparée et bien plus forte que tout le BNE, y compris sur le plan diplomatique. Le BNE est vu comme une organisation de droitards, comparé aux trois autres qui sont beaucoup plus impliqués dans la scène internationale. Pour une simple colonie, le BNE se ferait exterminer, Excellence. La seule et unique solution reste la fin de l’emprise de l’État du Garmflüßenstein sur sa colonie. Tant que cette colonie existera, le BNE ne tiendra qu’à un fil.

Permettez-moi de rajouter quelque chose : Churaynn pense qu’il est plus judicieux de posséder une colonie que de chercher une vengeance qui risque fortement de se retourner contre lui.
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La Voix écouta puis, se rendant compte que la conversation ne mènerait à rien, décida d'en finir sans brusquer son invité...

Très bien, je pense donc que nous avons fait le tour des sujets de discussion nous concernant ? Si oui, je pense donc vous laisser à vos occupations et finir ce cigare dans mon bureau.

Se levant pour aller rejoindre son bureau, il dit :

Ce fut une drôle de rencontre. Au plaisir de vous revoir en de meilleurs augures.
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Le Sadr :
La réunion n’est pas encore finie. Je suis venu négocier l’acquisition de missiles balistiques. Donc je pense pas avoir fait tout ce chemin pour rien. Ce serait vraiment dommage pour nos relations. Vous n’avez pas répondu à propos de tout ce que j’ai dit, vous semblez esquiver le sujet. Ça doit sûrement faire mal à entendre, mais votre organisation, le BNE, n’a aucune chance de survie face à Antegrad, Azur, Marcine, Churaynn, Faravan, Ouwanlinda et tous les autres pays afaréens. Vous serez rasés dès que vous essayerez de mettre un pied sur le sol de la colonie des esclavagistes. Tout ça pour un foutu pacte signé. Je suis pas là pour vous faire la leçon, mais sincèrement, je vous dis cette vérité qui sera sûrement dure à digérer.

Je vous cache pas que je serais curieux de savoir comment vous allez vous en tirer. Pour l’Azur et la plupart des autres, ça va. Mais déjà pour Faravan, je pense qu’il vous fera… bon, on va pas trop en parler. Sa force aérienne va débouler tellement rapidement qu’elle vous brisera en quelques heures. Vous aurez sûrement déjà capitulé. Et s’il appelle l’OND, Teyla, Tanska, Caratrad, Sylva ils vont débarquer avec plus de 500 avions de chasse et du matériel de dernière génération… Ils raseraient tous vos pays s’ils en avaient envie. J’avoue que j’aimerais bien voir Antegrad s’il y avait des négociations contre la colonie du nazie…

C’est par ces mots, excellence, que je déclare sincèrement de ne pas vous ingérer au Garmflüßenstein. Car faire ça signerait votre fin. Loin de là l’idée de vous menacer, juste vous dire les faits. Antegrad, c’est la porte d’ouverture à l’OND. L’Azur a la diplomatie mondiale, notamment auprès de la première puissance mondiale par l’ONC et du top 10 mondial, militaire et économique. L’Anterinie, c’est la porte de l’influence qui sera fermée. Plus aucun moyen de faire des transferts d’armes ou d’en recevoir.

Mais passons, sur les missiles balistiques, nous sommes toujours prêts à en avoir. Dites-nous en plus dessus. Comme je vous l’ai dit, c’est pour ça que nous sommes là, non ?
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La Voix, perdant patience, repensa : Tous les messagers sont tenus responsables de ce qu'ils disent en Altrecht. C’est chose connue. Il écouta et rétorqua.

Vous avez fait tout ce chemin pour rien, je le garantis. Nul missile ne vous sera donné, nulle arme vendue, nulle négociation avec l’État du Garmflüßenstein ne sera soutenue par l'Altrecht. Sachez une chose : vous semblez l’ignorer. Des bases militaires menkeltiennes, rimauriennes et garmflüßensteiniennes sont actuellement actives sur le territoire extra-continental de l’État du Garmflüßenstein. L'Altrecht renforcera également sa présence sur ce territoire pour soutenir son allié. Ainsi, une attaque sur son territoire national aura pour effet le déclenchement rapide d'une riposte sans demi-mesure, à l’instar des Kartiens. Rappelez-vous également que l'OND est très proche de Menkelt et qu'il ne risquerait pas de froisser ses relations avec cette nation attaquée dans le cas que je viens de citer. Teyla possède même une base dans le Saint-Empire de Menkelt, preuve du rapprochement des relations entre nos deux alliances. Ainsi, nous garantissons que l'OND et Faravan n'interviendront pas. De plus, nous serons légitimes à une riposte, voire soutenus, en cas d'agression par ces mêmes nations. Alors oui, l'Azur est une menace, Marcine aussi, mais ne croyez pas que nous sommes sans défense : nous sommes dans une situation avantageuse, alors nulle crainte ne nous guette.

Je vous conseille donc une posture passive, voire défensive, plutôt qu'agressive comme actuellement, cela pourrait vous porter préjudice comme aujourd'hui. Ainsi s'achève notre rencontre, qui commence à avoir un goût désagréable.


La Voix se retourna pour continuer sa route vers l'intérieur du palais.
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