Le gaz ! L'agent Prométhée ! C'était le moment, c'était l'heure ! Le plus grand massacre de masse qu'ait connu l'humanité, l'éradication totale d'une civilisation millénaire au nom de Dieu ! Lucifer allait se pointer, c'était sûr, Jésus dans la foulée et alors on ressusciterait pour l'affrontement final. Tout le monde avait fourbi ses armes, satanistes et catholans, Carnavale était prête, l'heure du jugement dernier avait sonné !

Lucibylle était prête. Elle avait avorté autant qu'elle avait pu, avait juré dans les églises, chié sur la terre consacré, s'était rincé la chatte à l'eau bénite, avait défroqué des prêtres, elle s'était peinturluré les dents de sang menstruel, avait volé la coupelle d'un mendiant, tiré les couilles d'un lépreux jusqu'à les détacher. Il ne lui manquait que le meurtre à son palmarès, mais elle espérait que le lépreux n'avait pas survécu.
Lucibylle était prête. Depuis sa plus tendre enfance, depuis que ses parents l'avait baptisé Lucie et Sibylle en l'honneur de l'Antagoniste, elle attendait cet instant. Gilbert Camélia les avait prévenu, ils s'étaient préparés, avaient garni l'armée des ténèbres d'âmes noires. Carnavale était un bordel à ciel ouvert où la chimie et les plaisirs transformait l'âme la plus sainte en horrible pêcheur.
Si Jésus s'avisait de foutre un pied ici, sa tunique serait immédiatement éclaboussée des gruaux noirs du vice.
Lucibylle était prête. Elle entendait l'apocalypse remonter depuis les tuyaux. Depuis que l'OND volait dans le ciel de la Principauté elle savait que le jugement dernier arrivait.
Comme pour boire, elle plaça sa bouche à l'entrée du robinet.
- Abreuve moi de ta bénédiction, Dalyoha. Je suis prête à servir mon maître.