24/09/2017
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đŸ€ Diplomatie & relations internationales

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4473
✉ [CONTACT] MinistĂšre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale (MAECI)
Posté le : 29 Mars. 2017 à 16:32:42
Référence : 4718-FED-DIPL

ê§đ“Šˆ CONTACT DU MAECI đ“Š‰ê§‚
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◈ PrĂ©sentation institutionnelle du MinistĂšre ◈
Le MinistĂšre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale (MAECI) est l’organe central de la politique extĂ©rieure de la FĂ©dĂ©ration. Il est responsable de l’élaboration, de la coordination et de la mise en Ɠuvre des relations internationales de la FĂ©dĂ©ration, tant sur le continent d’Aleuci que sur les autres continents partenaires.

Créé officiellement en 1791, trois ans aprĂšs la fondation de la FĂ©dĂ©ration, il fut initialement un simple Bureau des Relations extĂ©rieures avant d’ĂȘtre Ă©levĂ© au rang de ministĂšre lors de la RĂ©forme institutionnelle de 1853. Le MAECI est aujourd’hui l’un des ministĂšres les plus stratĂ©giques de l’ExĂ©cutif fĂ©dĂ©ral, dotĂ© d’un budget de 62,3 milliards de FĂ©dalecs (FDL) pour l’exercice 2017.

🌐 Missions principales du MAECI
Représentation diplomatique de la Fédération

Maintien des relations bilatĂ©rales avec les États souverains.

Présence dans plus de X organisations internationales.

Gestion des ambassades, consulats et missions permanentes

X ambassades, X consulats généraux, X missions spéciales.

Négociation et ratification des accords internationaux

Traités de commerce, environnement, coopération militaire, éducation, etc.

Protection des citoyens fĂ©dĂ©raux Ă  l’étranger

Service des Urgences extérieures 24h/24.

Assistance consulaire d’urgence, rapatriements, mĂ©diation judiciaire.

Promotion de la culture et de l’influence fĂ©dĂ©rale

Réseau des Maisons de la Fédération (culture, langue, innovation).

Programmes de bourses et partenariats universitaires.

Dialogue multilatéral et veille géostratégique

Participation active aux résolutions sur la paix, le climat, les migrations.

đŸ•Šïž Positionnement diplomatique en 2017
La FĂ©dĂ©ration, puissance rĂ©gionale et diplomatique majeure du centre d’Aleuci, dĂ©fend une diplomatie multilatĂ©rale, pacifique, pragmatique et indĂ©pendante.

Elle se veut facilitatrice de dialogue entre blocs rivaux, intermĂ©diaire neutre dans les crises rĂ©gionales, et actrice proactive de la coopĂ©ration Sud-Nord. Elle s’appuie sur trois piliers :

La stabilité continentale

Le développement équilibré des relations commerciales

La défense des minorités et des valeurs démocratiques

◈ Organigramme et personnalitĂ©s officielles ◈
✩ Membres actuels du Cabinet diplomatique (au 03/03/2017)
Présidente du Conseil Fédéral : Mme Amaria Travesk

Ministre des Affaires étrangÚres et de la Coopération intercontinentale : M. Lior Aven-Strael

Vice-ministre déléguée aux Relations continentales (Aleuci) : Mme Karima Novan

Secrétaire général du MAECI : M. Julian Eckfort

Ambassadrice permanente auprùs de l’Organisation des Nations Aleuciennes (ONA) : Mme Lilia Gharoun

◈ CoordonnĂ©es de contact officielles ◈
📧 Communication Ă©lectronique
Tout Ă©change formel avec le MinistĂšre doit ĂȘtre envoyĂ© Ă  l’adresse suivante :
âžș maeci-federation@fed.gov.fed

Les messages sont filtrés par la Cellule de ContrÎle Diplomatique (CCD). Toute correspondance confidentielle doit porter un identifiant de cryptage certifié (niveau S2 minimum).

📬 Courrier officiel
Le courrier papier doit ĂȘtre envoyĂ© Ă  l’adresse suivante :
âžș MinistĂšre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale
Quartier Diplomatique Nord – Bloc 2A
Avenue des DĂ©lĂ©guĂ©s – 11300 Lurok (District fĂ©dĂ©ral)
FÉDÉRATION UNIE D’ALEUCI
[Tampon de sécurité : Envois inspectés selon le Protocole LEX/17/AL]

☎ TĂ©lĂ©communication et prĂ©sence numĂ©rique
En raison des risques cybernétiques accrus en 2017, le MAECI :

N’émet plus d’instructions diplomatiques par tĂ©lĂ©phone.

N’utilise pas les rĂ©seaux sociaux pour la communication officielle.

Utilise une plateforme cryptée interne nommée "Diplonet-F" pour les échanges entre ambassades.

◈ RĂ©seau diplomatique extĂ©rieur ◈
La FĂ©dĂ©ration maintient des postes dans toutes les grandes capitales d’Aleuci, notamment :

X

X

X

X

Le réseau extérieur comprend aussi :

X

X

X

◈ Services spĂ©cifiques aux citoyens fĂ©dĂ©raux ◈
Portail "FĂ©dĂ©ralExpat" : Enregistrement des citoyens Ă  l’étranger

Assistance LĂ©gale d’Urgence : Ligne prioritaire pour cas d’arrestation arbitraire

RĂ©seau d’abris sĂ©curisĂ©s : Dans X pays en cas de crise gĂ©opolitique

◈ Projets diplomatiques prioritaires (2017–2020) ◈
Rapprochement progressif avec les Etats d'Aleucis

Accord-cadre sur la surveillance conjointe des frontiĂšres

CoopĂ©ration renforcĂ©e avec les petits États continentaux

Partenariat technologique

CrĂ©ation d’un Fonds de dĂ©veloppement numĂ©rique

Objectif : engagement climatique intercontinental

◈ Mentions officielles et sceaux de lĂ©gitimitĂ© ◈
Le MAECI est une institution ratifiée par la Constitution fédérale (Art. 22.3 à 22.7) et bénéficie de :

Sceau diplomatique doré à triple anneau

Certificat de neutralitĂ© armĂ©e (statut reconnu par l’ONA)

Accréditation auprÚs du Tribunal de Justice Continentale

✾ Derniùre mise à jour :
Service de documentation diplomatique (SDD-MAECI)
Document certifié n° DIPL-ALE/4718/VII.17
1090
drapeau

Ministre Fédéral des Affaires EtrangÚres,
Lior Aven-Strael,
Lurok, FĂ©dĂ©ration des Colonies Protestantes d’Aleucie, Aleucie.

De la part du Ministre des Affaires EtrangĂšres de la RepĂșblica de Luchafego,
El Ministro Carlos Lamento,
Furiaroja, Luchafego, Aleucie.


Lo saludo,
C'est d'un étonnement des plus avoués que je vous réponds, monsieur. A l'habitude, je vous aurais nommé Camarade, cependant vous n'en valez tout simplement pas la peine. Connaissez-vous la réalité du Luchafego ? Vous devriez allégrement vous renseigner un minimum avant de contacter un pays, monsieur. Je vais donc faire votre travail à votre place, bon camarade que je suis. Le Luchafego est un pays communiste, fermé diplomatiquement et possédant trÚs peu de contacts. Mais voilà que vous nous contactez comme un marchand de tapis ! Je suis au regret de vous annoncer que nous n'avons ni besoin de votre ambassade, ni de vos diplomates, ni de vos ressources et encore moins de vos paillassons. Aussi vous semblez omettre un point, notre idéologie encore une fois. Nous ne sommes point touchés de vos viles croyances, monsieur. Nos deux pays ne partagent aucun point commun, seulement le titre d'Etat, bien que je doute sincÚrement que ce titre vous sied.
Enculés de votre religion, con el mayor de les respectos.

El Ministro Carlos Lamento
2338
MinistÚre des Affaires étrangÚres - Union et Empire des Cités d'Akaltie

De : Cabinet de Madame la ministre des Affaires étrangÚres d'Akaltie
Quartier des Ambassades, Kintan
Union des Cités d'Akaltie - Empire des Cités d'Akaltie

À : M. Lior Aven-Strael, Ministre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale de la FĂ©dĂ©ration Unie dite "d’Aleuci"
Lurok
Colonies Protestantes d'Aleucie


À l'attention de Son Excellence M. Lior Aven-Strael, Ministre fĂ©dĂ©ral des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale de la FĂ©dĂ©ration Unie dite "d’Aleuci",

Nous souhaitons avant toute réponse claire à la missive peu claire que nous avons reçue éclaircir quelques points.

Puisque le gouvernement des Colonies Protestantes d'Aleucie, qui se fait Ă©galement appeler gouvernement de la "FĂ©dĂ©ration Unie d'Aleuci" sans que l'on sache oĂč a bien pu disparaĂźtre le E, souhaite s'engager sur, je cite :

Le dialogue pour la résolution pacifique des différends ;

La valorisation des cultures, des peuples et de la diversité.

Nous vous serons grĂšs de changer le nom de votre pays. Le mot "colonie" est vĂ©ritablement insultant, et sous-entend un irrespect envers les nations premiĂšres qui peuplent ou peuplaient du moins le territoire sur lequel vos ancĂȘtres eurysiens ont dĂ©cidĂ© d'Ă©tablir un État sans le consentement de qui que ce soit d'autre qu'eux-mĂȘmes. Il convient donc, puisque vous souhaitez maintenir la paix, de changer ce nom.

Ensuite, étant donné les grands risques d'épidémies de ChatGPT rapportés dans votre pays par plusieurs agences sanitaires nationales, nous ne souhaitons en aucun cas que des akaltiens ne viennent sur place, ni que des "protestants d'Aleucie" ne viennent poser ne serait-ce qu'un seul orteil au-delà de la frontiÚre akaltienne. Notre pays a de l'expérience en matiÚre d'épidémies continentales, et c'est justement pour cette raison qu'il fait tout pour traiter le problÚme à sa source et éviter une nouvelle expansion de ce virus meurtrier qui a déjà fait tomber plus d'une nation. Un échange traditionnel d'ambassades, comme nous ne l'avons jusqu'ici jamais refusé, est malheureusement irréalisable.

Nous n'en restons cependant pas moins ouverts Ă  une diplomatie plus dĂ©veloppĂ©es, si d'aventure votre ministĂšre dĂ©cide un jour de faire rĂ©diger ses missives par des ĂȘtres humains plutĂŽt que par des machines automatiques et bourrĂ©es de dĂ©fauts. Nos alliĂ©s nous ont dĂ©jĂ  rapportĂ© avoir reçu des missives semblables en tous points, et ce genre de "diplomatie du copiĂ©-collĂ©" ne nous plaĂźt pas le moins du monde.


Bien cordialement,
Mme Juntan Necahual, Ministre des Affaires étrangÚres de l'Union et de l'Empire des Cités d'Akaltie
Juntan Necahual----------Juntan Necahual
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Le Royaume Résurgent de Dieu sur Terre vous parle

Une image d'un homme trĂšs secret Ă  la tĂȘte des affaires Ă©trangĂšres de la Listonie PĂ©nitente

MORT A TOUS LES PARPAILLOTS !
2023
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DE : CARIOU SolennEN QUALITÉ DE : Ministre des Affaires ÉtrangĂšres et de l'Influence de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Neved
POUR : Monsieur Lior Aven StraelEN QUALITÉ DE : Ministre fĂ©dĂ©ral des Affaires ÉtrangĂšres et de la CoopĂ©ration intercontinentale de la FĂ©dĂ©ration Unie d’Aleuci
Le 31/03/2017
OBJET : RĂ©ponse Ă  l’ouverture diplomatique de la FĂ©dĂ©ration Unie d’Aleuci

Monsieur le Ministre.

J’ai l’honneur d’accuser rĂ©ception de votre missive en date du 12 mars 2017 et de vous transmettre en retour les salutations distinguĂ©es de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Neved.

Nous saluons avec estime la dĂ©marche de la FĂ©dĂ©ration Unie d’Aleuci visant Ă  Ă©tablir des relations bilatĂ©rales sur la base de principes que nous partageons pleinement tels que la souverainetĂ©, la coopĂ©ration Ă©quilibrĂ©e, le dialogue et la reconnaissance de la diversitĂ© des peuples.

La RĂ©publique DĂ©mocratique du Neved donne une suite favorable Ă  votre proposition d’ouverture d’un canal diplomatique officiel avec le MAECI. Nos services compĂ©tents sont dĂšs Ă  prĂ©sent en mesure d’établir ce lien conformĂ©ment Ă  nos protocoles. Il est Ă  noter que notre diplomatie repose sur un corps d’ambassadeurs tournants. Aucun diplomate n’est affectĂ© de maniĂšre permanente Ă  une mission unique. Ce fonctionnement garantit une reprĂ©sentation adaptable et souple.

Nous prenons aussi bonne note de votre proposition d’échange d’ambassades. Toutefois, compte tenu de la situation actuelle sur votre territoire, et notamment de l’épidĂ©mie de "Chat-GPT" ainsi que de l'Ă©pidĂ©mie de potentiel "plagiat" qui semble affecter plusieurs de vos rĂ©gions, nous considĂ©rons plus prudent de diffĂ©rer cette Ă©tape.

Par ailleurs, nous exprimons un intĂ©rĂȘt sincĂšre pour les diffĂ©rentes formes de coopĂ©ration proposĂ©es, notamment dans les domaines culturels, scientifiques et Ă©ducatifs. L’initiative FĂ©dĂ©ration Horizons retient toute notre attention et pourra faire l’objet d’échanges approfondis entre nos Ă©quipes respectives.

Enfin, nous proposons d’ouvrir un dialogue exploratoire portant sur la mer du Ponant. Ce bassin partagĂ© mĂ©rite selon nous une coordination accrue sur les enjeux de sĂ©curitĂ© maritime, de prĂ©servation des Ă©cosystĂšmes et de dĂ©veloppement durable.

Dans cette attente, je vous prie d’agrĂ©er, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considĂ©ration.

Tampon

footer
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Symbole de l'Ambassade

__________________________________________________________


Message de la TroisiÚme Ambassadrice de la République du Jashuria

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A l'attention de monsieur Lior Aven-Strael, en sa qualitĂ© de Ministre FĂ©dĂ©ral des Affaires EtrangĂšres de la FĂ©dĂ©ration des Colonies Protestantes d’Aleucie

Votre Excellence,

Permettez-moi de vous adresser nos plus sincĂšres salutations de la part de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria. La RĂ©publique des Deux OcĂ©ans a suivi la sortie de l’isolationnisme de votre rĂ©publique avec la plus grande attention et nous sommes ravis de voir que votre pays a choisi de s’intĂ©grer au concert des nations. Nous espĂ©rons que cette dĂ©cision vous sera des plus profitables et nous vous adressons nos plus sincĂšres vƓux de prospĂ©ritĂ©.

Nous prenons attache avec vos services diplomatiques car dans le cadre de notre politique diplomatique internationale, le Hall des Ambassadeurs de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria est chargĂ© de mettre en Ɠuvre une politique d’ouverture d’ambassades avec les pays d’Aleucie. Cette politique vise Ă  crĂ©er des liens Ă©troits avec les diffĂ©rentes nations du continent, afin de crĂ©er les cadres d’une coopĂ©ration internationale sur les sujets qui nous rassemblent. A ce titre, il aurait Ă©tĂ© indĂ©licat de ne pas solliciter une ambassade et le dĂ©but des relations diplomatiques avec les Colonies Protestantes d’Aleucie. La TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria, acteur indĂ©pendant sur la scĂšne internationale, cherche avant tout Ă  tisser des liens de coopĂ©ration Ă©troits avec les nations du monde afin de crĂ©er une Ăšre de prospĂ©ritĂ© commune. Notre politique commerciale, culturelle et diplomatique, nous permettent de tirer le meilleur des coopĂ©rations dans lesquelles nous nous inscrivons et notre position au sein du Nazum nous a permis de crĂ©er les conditions d'une Ăšre de stabilitĂ© inĂ©dite au sein du Nazum mĂ©ridional.

C’est pourquoi, votre Excellence, nous souhaitons vous offrir le droit de positionner une ambassade au sein du Hall des Ambassadeurs d’Agartha et vous proposons d’établir une ambassade jashurienne en votre capitale. Nous sommes persuadĂ©s que l’ouverture d’ambassades conjointes peut ĂȘtre le prĂ©lude Ă  un rapprochement entre nos deux pays. Si vous acceptez cet Ă©change d'ambassades, nous procĂšderons Ă  la constitution d'un cortĂšge diplomatique.

Dans le mĂȘme temps, nous vous proposons d’accueillir sur votre sol l’une de nos plus prestigieuses institutions : une Maison du Jashuria. Ces instituts culturels, financĂ©s par notre Etat, sont des lieux de diffusion de la culture jashurienne Ă  l’étranger. Une Maison du Jashuria sur votre sol permettra de nouer des contacts plus approfondis avec votre population, notamment par le biais d’évĂšnements culturels et des cours d’apprentissage de notre langue.

Dans l’attente de votre rĂ©ponse sur les canaux diplomatiques, je reste Ă  votre entiĂšre disposition.

Veuillez agréer, votre Excellence, l'expression de mes salutations distinguées.

Cordialement

Dame Pharah Wattana , TroisiĂšme Ambassadrice du Jashuria, en charge du secteur aleucien
49855
image


À l’attention du Ministùre des Affaires Étrangùres de la Colonies Protestantes d’Aleucie,

Salutations

C’est avec le plus grand honneur que nous nous adressons Ă  vous, Monsieur le Ministre, en vue d’exprimer notre dĂ©sir de crĂ©er une ambassade officielle dans votre pays.
Nous pensons qu’une reprĂ©sentation diplomatique stable sera de nature Ă  favoriser l’entente entre nos deux peuples sur le plan politique, Ă©conomique, culturel et autre. Nous restons bien entendu Ă  votre disposition pour tout renseignement complĂ©mentaire.

je vous adresse mes salutations respectueuses.



Rodion Kerzhakov
Ministre des affaires étrangÚres


imageimage<br>imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premiĂšres annĂ©es du conflit sont marquĂ©es par une guerre de positions. D'un cĂŽtĂ©, l'armĂ©e gouvernementale, affaiblie par les dĂ©fections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrĂŽlent une bonne partie de l'est rural mais peinent Ă  Ă©tendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, oĂč les civils paient le prix fort. J'ai rencontrĂ© de nombreux tĂ©moins de cette Ă©poque, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front. Leurs rĂ©cits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au dĂ©but, on se battait encore avec un certain code d'honneur", tĂ©moigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontrĂ© dans un cafĂ© de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thĂ© ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et Ă  mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exĂ©cutions sommaires, les reprĂ©sailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocitĂ©s."<br>Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencĂ© Ă  utiliser des mĂ©thodes terroristes trĂšs tĂŽt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrĂ©es, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systĂ©matique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature mĂȘme du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un dĂ©chirement au sein d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, entre voisins, parfois mĂȘme entre membres d'une mĂȘme famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'Ă©volution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'ĂȘtre purement idĂ©ologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrĂŽlĂ©s par chaque camp, des rĂ©seaux mafieux se dĂ©veloppent. Trafics d'armes, marchĂ© noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance Ă  s'Ă©terniser. La quasi totalitĂ© se dĂ©veloppe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-lĂ , les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette annĂ©e-lĂ , les forces tsaristes commencent Ă  recevoir un soutien extĂ©rieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaĂźt rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et mĂȘme des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment acceptĂ© l'Ă©mancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de dĂ©stabiliser un rĂ©gime qu'il considĂšre comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intĂ©rĂȘts plus prosaĂŻques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pĂ©trole, gaz. Un rĂ©gime tsariste, plus libĂ©ral Ă©conomiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements Ă©trangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiquĂ©s, d'une logistique efficace. L'Ă©quilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrĂŽlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les dĂ©sertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'Ă©vĂ©nement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquĂ©e par un peu prĂšs commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalitĂ© des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la mĂ©thode utilisĂ©e. Pour la premiĂšre fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans diffĂ©rents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquĂȘte militaire sur cet Ă©vĂ©nement. La lecture Ă©tait glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils Ă  se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spĂ©cialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sĂ»r, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont dĂ©veloppĂ©, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprĂȘme pour la patrie et le tsar" devient un idĂ©al vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorĂ©es. C'est juste inhumain. Mais au-delĂ  de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 rĂ©vĂšle surtout Ă  quel point ce conflit s'est radicalisĂ©. On est loin des idĂ©aux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, oĂč tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t Ă©tĂ© recensĂ©.<br><br>Les consĂ©quences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les consĂ©quence sont avant tout militaires. Les armes et matĂ©riels emportĂ©s, 27 chars d’assaut, 36 chars lĂ©gers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes lĂ©gĂšres, bien qu’une demi-douzaine d’hĂ©licoptĂšres de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive gĂ©nĂ©rale.<br>Mais les consĂ©quences psychologiques sont peut-ĂȘtre encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliĂ©es et en colĂšre, durcissent Ă  leur tour leurs mĂ©thodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"AprĂšs 1996, on n'Ă©tait plus dans la mĂȘme guerre", tĂ©moigne le gĂ©nĂ©ral NikolaĂŻ Smirnov, ancien chef d'Ă©tat-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montrĂ© qu'il Ă©tait capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les rĂšgles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux cĂŽtĂ©s notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliquĂ© pour Ă©vite que des personnes soient choquĂ©. Chaque atrocitĂ© justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchĂšre. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu Ă  l'Ɠuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particuliĂšrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extĂ©rieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnĂ©e par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirĂ©s par les forces tsaristes mais en rĂ©alitĂ© fournis et probablement guidĂ©s par des "conseillers" Ă©trangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasĂ©s, l'aĂ©roport et la gare principale dĂ©truits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyĂ© : les tsaristes et leurs soutiens Ă©trangers sont dĂ©sormais capables de frapper au cƓur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visitĂ© ces quartiers bombardĂ©s l'annĂ©e derniĂšre. Dix ans aprĂšs, les traces sont encore visibles. Des immeubles Ă©ventrĂ©s qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues oĂč se dressaient autrefois des Ă©coles ou des hĂŽpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombĂ©es", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employĂ©e dans une bibliothĂšque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisiĂšme Ă©tage. Le missile est passĂ© Ă  deux mĂštres de la fenĂȘtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a dĂ©truit notre appartement, mais on a eu de la chance : on Ă©tait vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dĂšs qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mĂšre. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans la guerre, Ă©levĂ©e dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le plus gros dĂ©gĂąt collatĂ©ral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considĂšrent la guerre comme normale, inĂ©vitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisĂ©e ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front.<br><br>Le rĂŽle trouble des puissances Ă©trangĂšres<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extĂ©rieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcĂ©ment dans le sens souhaitĂ© par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'Ă©quilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'Ă©terniser n'existe que grĂące aux soutiens Ă©trangers.<br>Du cĂŽtĂ© tsariste, l'aide du Slaviensk est dĂ©sormais reconnue, mĂȘme si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dĂ©rangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intĂ©rĂȘts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformĂ©e en guerre par procuration entre grandes puissances, oĂč les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un Ă©chiquier gĂ©opolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur AlexeĂŻ Malkovik, politologue Ă  l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose Ă  voir avec les idĂ©aux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances rĂ©gionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un rĂ©gime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sĂ»r. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir mĂȘme de la nation yashosienne.<br><br>2017 : oĂč en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figĂ© dans un Ă©quilibre instable. Les forces tsaristes contrĂŽlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris Ă  vivre avec la guerre. Dans certaines rĂ©gions, des cessez-le-feu tacites permettent mĂȘme un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs lĂ©gumes sur les marchĂ©s gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui prĂ©fĂšre taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux cĂŽtĂ©s. Mon frĂšre vit en territoire tsariste, ma sƓur ici. On se voit pour les fĂȘtes, on Ă©vite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majoritĂ© de Yashosiens des deux camps se disent favorables Ă  des nĂ©gociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la nĂ©gociation. Du cĂŽtĂ© tsariste, on rĂ©clame toujours la "restauration complĂšte de l'ordre lĂ©gitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sĂ©cessionnistes" et le "retour Ă  l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les gĂ©nĂ©raux, pas les politiques, pas les puissances Ă©trangĂšres qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandĂ© Ă  choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passĂ© une semaine dans un camp de rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la frontiĂšre. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En rĂ©alitĂ©, on est plutĂŽt autour de 15 000, dans des conditions Ă©pouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village Ă©tait pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impĂŽts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dĂ©nonçait personne. Un matin, ils ont commencĂ© Ă  se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, ĂągĂ©s aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aĂźnĂ© refuse d'aller Ă  l'Ă©cole, dit que "ça sert Ă  rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se rĂ©veille en hurlant dĂšs qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amĂšrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingĂ©nieurs, mĂ©decins, artistes, enseignants... et qui traĂźnent leur trauma de camp de rĂ©fugiĂ©s en camp de rĂ©fugiĂ©s.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquĂȘte, une question demeure : qui porte la responsabilitĂ© de cette tragĂ©die ? Qui a dĂ©clenchĂ© cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont tĂȘtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement lĂ©gitimement Ă©lu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisĂ© le pays, plongĂ© la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", rĂ©sume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 Ă©tait lĂ©gitime, issu d'une rĂ©volution populaire contre l'occupation Ă©trangĂšre. Il avait rĂ©alisĂ© des rĂ©formes importantes, modernisĂ© le pays, amĂ©liorĂ© la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique. Leur seule lĂ©gitimitĂ©, c'Ă©tait la force des armes." Bien sĂ»r, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilĂšges avec l'arrivĂ©e du socialisme. Bien sĂ»r, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de lĂ  Ă  prendre les armes, Ă  diviser le pays, Ă  condamner des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă  la guerre... Et puis, il y a la mĂ©thode. Cette utilisation systĂ©matique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformĂ© un conflit politique en boucherie gĂ©nĂ©ralisĂ©e.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allĂ©s beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le vrai visage de ce mouvement tsariste. DerriĂšre les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considĂšre que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans aprĂšs le dĂ©but de cette tragĂ©die, que peut-on espĂ©rer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut ĂȘtre que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter dĂ©finitivement. L'Ă©quilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens Ă©trangers, condamne le pays Ă  un conflit permanent.<br>Il faut nĂ©gocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.<br>Une incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premiĂšres annĂ©es du conflit sont marquĂ©es par une guerre de positions. D'un cĂŽtĂ©, l'armĂ©e gouvernementale, affaiblie par les dĂ©fections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrĂŽlent une bonne partie de l'est rural mais peinent Ă  Ă©tendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, oĂč les civils paient le prix fort. J'ai rencontrĂ© de nombreux tĂ©moins de cette Ă©poque, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front. Leurs rĂ©cits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au dĂ©but, on se battait encore avec un certain code d'honneur", tĂ©moigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontrĂ© dans un cafĂ© de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thĂ© ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et Ă  mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exĂ©cutions sommaires, les reprĂ©sailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocitĂ©s."<br>Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencĂ© Ă  utiliser des mĂ©thodes terroristes trĂšs tĂŽt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrĂ©es, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systĂ©matique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature mĂȘme du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un dĂ©chirement au sein d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, entre voisins, parfois mĂȘme entre membres d'une mĂȘme famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'Ă©volution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'ĂȘtre purement idĂ©ologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrĂŽlĂ©s par chaque camp, des rĂ©seaux mafieux se dĂ©veloppent. Trafics d'armes, marchĂ© noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance Ă  s'Ă©terniser. La quasi totalitĂ© se dĂ©veloppe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-lĂ , les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette annĂ©e-lĂ , les forces tsaristes commencent Ă  recevoir un soutien extĂ©rieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaĂźt rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et mĂȘme des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment acceptĂ© l'Ă©mancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de dĂ©stabiliser un rĂ©gime qu'il considĂšre comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intĂ©rĂȘts plus prosaĂŻques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pĂ©trole, gaz. Un rĂ©gime tsariste, plus libĂ©ral Ă©conomiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements Ă©trangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiquĂ©s, d'une logistique efficace. L'Ă©quilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrĂŽlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les dĂ©sertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'Ă©vĂ©nement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquĂ©e par un peu prĂšs commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalitĂ© des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la mĂ©thode utilisĂ©e. Pour la premiĂšre fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans diffĂ©rents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquĂȘte militaire sur cet Ă©vĂ©nement. La lecture Ă©tait glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils Ă  se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spĂ©cialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sĂ»r, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont dĂ©veloppĂ©, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprĂȘme pour la patrie et le tsar" devient un idĂ©al vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorĂ©es. C'est juste inhumain. Mais au-delĂ  de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 rĂ©vĂšle surtout Ă  quel point ce conflit s'est radicalisĂ©. On est loin des idĂ©aux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, oĂč tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t Ă©tĂ© recensĂ©.<br><br>Les consĂ©quences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les consĂ©quence sont avant tout militaires. Les armes et matĂ©riels emportĂ©s, 27 chars d’assaut, 36 chars lĂ©gers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes lĂ©gĂšres, bien qu’une demi-douzaine d’hĂ©licoptĂšres de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive gĂ©nĂ©rale.<br>Mais les consĂ©quences psychologiques sont peut-ĂȘtre encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliĂ©es et en colĂšre, durcissent Ă  leur tour leurs mĂ©thodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"AprĂšs 1996, on n'Ă©tait plus dans la mĂȘme guerre", tĂ©moigne le gĂ©nĂ©ral NikolaĂŻ Smirnov, ancien chef d'Ă©tat-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montrĂ© qu'il Ă©tait capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les rĂšgles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux cĂŽtĂ©s notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliquĂ© pour Ă©vite que des personnes soient choquĂ©. Chaque atrocitĂ© justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchĂšre. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu Ă  l'Ɠuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particuliĂšrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extĂ©rieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnĂ©e par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirĂ©s par les forces tsaristes mais en rĂ©alitĂ© fournis et probablement guidĂ©s par des "conseillers" Ă©trangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasĂ©s, l'aĂ©roport et la gare principale dĂ©truits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyĂ© : les tsaristes et leurs soutiens Ă©trangers sont dĂ©sormais capables de frapper au cƓur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visitĂ© ces quartiers bombardĂ©s l'annĂ©e derniĂšre. Dix ans aprĂšs, les traces sont encore visibles. Des immeubles Ă©ventrĂ©s qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues oĂč se dressaient autrefois des Ă©coles ou des hĂŽpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombĂ©es", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employĂ©e dans une bibliothĂšque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisiĂšme Ă©tage. Le missile est passĂ© Ă  deux mĂštres de la fenĂȘtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a dĂ©truit notre appartement, mais on a eu de la chance : on Ă©tait vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dĂšs qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mĂšre. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans la guerre, Ă©levĂ©e dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le plus gros dĂ©gĂąt collatĂ©ral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considĂšrent la guerre comme normale, inĂ©vitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisĂ©e ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux cĂŽtĂ©s de la ligne de front.<br><br>Le rĂŽle trouble des puissances Ă©trangĂšres<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extĂ©rieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcĂ©ment dans le sens souhaitĂ© par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'Ă©quilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'Ă©terniser n'existe que grĂące aux soutiens Ă©trangers.<br>Du cĂŽtĂ© tsariste, l'aide du Slaviensk est dĂ©sormais reconnue, mĂȘme si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dĂ©rangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intĂ©rĂȘts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformĂ©e en guerre par procuration entre grandes puissances, oĂč les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un Ă©chiquier gĂ©opolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur AlexeĂŻ Malkovik, politologue Ă  l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose Ă  voir avec les idĂ©aux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances rĂ©gionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un rĂ©gime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sĂ»r. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir mĂȘme de la nation yashosienne.<br><br>2017 : oĂč en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figĂ© dans un Ă©quilibre instable. Les forces tsaristes contrĂŽlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris Ă  vivre avec la guerre. Dans certaines rĂ©gions, des cessez-le-feu tacites permettent mĂȘme un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs lĂ©gumes sur les marchĂ©s gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui prĂ©fĂšre taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux cĂŽtĂ©s. Mon frĂšre vit en territoire tsariste, ma sƓur ici. On se voit pour les fĂȘtes, on Ă©vite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majoritĂ© de Yashosiens des deux camps se disent favorables Ă  des nĂ©gociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la nĂ©gociation. Du cĂŽtĂ© tsariste, on rĂ©clame toujours la "restauration complĂšte de l'ordre lĂ©gitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du cĂŽtĂ© gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sĂ©cessionnistes" et le "retour Ă  l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les gĂ©nĂ©raux, pas les politiques, pas les puissances Ă©trangĂšres qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandĂ© Ă  choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passĂ© une semaine dans un camp de rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la frontiĂšre. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En rĂ©alitĂ©, on est plutĂŽt autour de 15 000, dans des conditions Ă©pouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village Ă©tait pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impĂŽts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dĂ©nonçait personne. Un matin, ils ont commencĂ© Ă  se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, ĂągĂ©s aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aĂźnĂ© refuse d'aller Ă  l'Ă©cole, dit que "ça sert Ă  rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se rĂ©veille en hurlant dĂšs qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amĂšrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingĂ©nieurs, mĂ©decins, artistes, enseignants... et qui traĂźnent leur trauma de camp de rĂ©fugiĂ©s en camp de rĂ©fugiĂ©s.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquĂȘte, une question demeure : qui porte la responsabilitĂ© de cette tragĂ©die ? Qui a dĂ©clenchĂ© cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont tĂȘtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement lĂ©gitimement Ă©lu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisĂ© le pays, plongĂ© la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", rĂ©sume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 Ă©tait lĂ©gitime, issu d'une rĂ©volution populaire contre l'occupation Ă©trangĂšre. Il avait rĂ©alisĂ© des rĂ©formes importantes, modernisĂ© le pays, amĂ©liorĂ© la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique. Leur seule lĂ©gitimitĂ©, c'Ă©tait la force des armes." Bien sĂ»r, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilĂšges avec l'arrivĂ©e du socialisme. Bien sĂ»r, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de lĂ  Ă  prendre les armes, Ă  diviser le pays, Ă  condamner des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă  la guerre... Et puis, il y a la mĂ©thode. Cette utilisation systĂ©matique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformĂ© un conflit politique en boucherie gĂ©nĂ©ralisĂ©e.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allĂ©s beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-ĂȘtre le vrai visage de ce mouvement tsariste. DerriĂšre les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considĂšre que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans aprĂšs le dĂ©but de cette tragĂ©die, que peut-on espĂ©rer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut ĂȘtre que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter dĂ©finitivement. L'Ă©quilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens Ă©trangers, condamne le pays Ă  un conflit permanent.<br>Il faut nĂ©gocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit dĂ©chirant un peuple depuis six dĂ©cennies. Une histoire de nation blessĂ©e, entre nostalgie monarchiste et idĂ©es rĂ©volutionnaires. Lorsque que l'on se promĂšne dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bĂątiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisĂ©e dans la violence qui le gangrĂšne depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils rĂ©signĂ©s tout perdus. Ce mĂ©lange de passion et mĂ©thode m’a conduit Ă  esquisser le tableau qu’on va dĂ©couvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'Ăąge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter Ă  1939. Cette annĂ©e-lĂ , aprĂšs des dĂ©cennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indĂ©pendance. Le mouvement rĂ©volutionnaire qui prend le pouvoir est menĂ© par des intellectuels socialistes."C'Ă©tait un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, Ă  la retraite que j'ai rencontrĂ©e dans son petit appartement. "Pour la premiĂšre fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaĂźtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente Ă  ce moment lĂ  vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabĂ©tisation progresse rapidement. Le dĂ©veloppement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et mĂ©tallurgique. Les conditions de vie s’amĂ©liorent. Les 40 heures et les congĂ©s payĂ©s sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la rĂ©forme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriĂ©taires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisĂ© et redistribuĂ© aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvĂ© avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les gĂ©nĂ©rations de sa famille qui avaient dĂ©veloppĂ© ces terres. Je comprends qu'il ait Ă©tĂ© amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant prĂšs de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indĂ©niablement du progrĂšs social et Ă©conomique les statistiques sont lĂ  pour en tĂ©moigner, il se fait aussi au dĂ©triment d'une certaine tradition, d'une certaine identitĂ© que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prĂ©mices : 1963, l'annĂ©e de tous les dangers<br><br>C'est l'annĂ©e oĂč tout bascule, mĂȘme si Ă  l'Ă©poque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents Ă©clatent sporadiquement. Des dĂ©pĂŽts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidĂ©s, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, on ne prend pas vraiment la chose au sĂ©rieux. "639 individus fichĂ©s", lit-on dans un rapport de police de l'Ă©poque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriĂ©taires expropriĂ©s et quelques nostalgiques. Surveillance recommandĂ©e mais pas d'inquiĂ©tude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rĂȘveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, crĂ©ent des rĂ©seaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repĂšres", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien Ă  l'universitĂ© et spĂ©cialiste de cette pĂ©riode. "Le socialisme avait apportĂ© le progrĂšs, c'est indĂ©niable, mais il avait aussi cassĂ© des liens sociaux, des traditions millĂ©naires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de dĂ©racinement que va germer la rĂ©bellion tsariste. Pas par idĂ©alisme politique la plupart des insurgĂ©s de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux thĂ©ories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernitĂ© imposĂ©e d'en haut.<br><br>FĂ©vrier 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 fĂ©vrier 1964 restera dans l'histoire comme le jour oĂč une rĂ©volte locale s'est transformĂ©e en guerre civile. Ce matin-lĂ , les 639 insurgĂ©s recensĂ©s par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvĂ© Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armĂ©e yashosienne, aujourd'hui ĂągĂ© de 82 ans. En 1964, il Ă©tait jeune lieutenant stationnĂ© dans l'est du pays. Son tĂ©moignage est saisissant.<br>"On a Ă©tĂ© complĂštement pris de court. La veille, tout Ă©tait normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitiĂ© de nos effectifs qui refuse d'obĂ©ir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des annĂ©es, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette dĂ©fection massive de l'armĂ©e, c'est le premier mystĂšre de cette guerre. Comment des soldats formĂ©s dans l'idĂ©al socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armĂ©e yashosienne de 1964 est encore largement constituĂ©e de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent prĂ©cisĂ©ment de ces rĂ©gions de l'est oĂč les transformations socialistes ont Ă©tĂ© les plus difficiles Ă  accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supĂ©rieurs, notamment le gĂ©nĂ©ral Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carriĂšre sous le rĂ©gime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhĂ©rĂ© Ă  ses idĂ©aux.<br>"C'Ă©tait de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-lĂ  attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donnĂ© l'opportunitĂ© de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delĂ  des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraĂźnement. Dans l'armĂ©e comme ailleurs, quand un groupe consĂ©quent bascule, il entraĂźne les indĂ©cis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illĂ©gitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgĂ©s franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, Ă  l'est du pays, ils proclament l'indĂ©pendance du "Tsarat de Khardaz". Une cĂ©rĂ©monie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien rĂ©gime tsariste : costumes d'Ă©poque, hymnes monarchistes, discours enflammĂ©s sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservĂ© dans les archives de Radio Yashosie. La voix du gĂ©nĂ©ral Volkov, devenu "rĂ©gent" autoproclamĂ©, rĂ©sonne encore Ă©trangement aujourd'hui : "FrĂšres yashosiens, l'heure de la libĂ©ration a sonnĂ©. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idĂ©ologie Ă©trangĂšre. Trop longtemps nos traditions ont Ă©tĂ© bafouĂ©es. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derriĂšre les mots, une rĂ©alitĂ© moins reluisante. Cette "libĂ©ration" se fait par la force des armes, contre la volontĂ© de la majoritĂ© de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon pĂšre travaillait dans une aciĂ©rie prĂšs de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la rĂ©volte est arrivĂ©e, tous les ouvriers se sont mobilisĂ©s pour dĂ©fendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'Ă©tais mĂȘme d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passĂ©s sous contrĂŽle tsariste, les premiĂšres mesures consistent Ă  "dĂ©nationaliser" une partie de l'industrie et Ă  rĂ©tablir certains privilĂšges fonciers. Pas forcĂ©ment ce que souhaite la majoritĂ© des Yashosiens, y compris ceux qui n'Ă©taient pas spĂ©cialement enthousiastes du rĂ©gime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlis
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COMMUNICATION DE L'UNION REPUBLICAINE D'ALEUCIE

Drapeau national de la République

Emetteur: URA
Destinataire: MAECI
Date: 28/06/2017

Nous accusons bonne réception de votre missive, certes tardivement pour des raisons indépendantes de notre volonté croyez le bien. Nous acceptons naturellement votre offre d'installer entre nos deux nations une représentation diplomatique permanente. Nous apprécions avec grand plaisir vos offres de rapprochement, et vous proposons de développer les possibilités immédiates, notamment dans la coordination de nos programmes d'échanges universitaires, cette thématique étant pour nous particuliÚrement importante.

Nous accepterons naturellement, lorsqu'ils se tiendront, de participer aux forums internationaux proposés par la fédération et nous tenons entiÚrement ouvert à tout échange ultérieur plus développé.

Veuillez agréer, votre excellence, l'expression de nos salutations les plus distinguées.
920
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MinistÚre Fédéral des affaires étrangÚres du Mantelhahn
Bundesministerium des AuswÀrtigen Amtes aus Mantelhahn
Ministerio Federal de Asuntos Exteriores de Mantelhahn
Federal Ministry of Foreign Affairs of Mantelhahn


19/06/2017
Mantelhahn
Nueva-KarsbrĂŒck,
MinistÚre Fédéral des affaires étrangÚres du Mantelhahn

A l’attention de son excellence Lior Aven-Strael
Ministre fédéral des Affaires étrangÚres
et de la CoopĂ©ration intercontinentale des Colonies Protestantes d’Aleucie et de son gouvernement :


Chers homologues, je suis Rafaela Montesinos Ministre chargées au affaires étrangÚres du Mantelhahn. Nous avons longuement étudiés votre missive. Nous vous adressons donc notre réponse qui est trÚs tardive nous en sommes désolés, car le pays traverse une crise interne mineure.
Nous acceptons pour le biens de nos deux nations l’échange d’ambassade et l’ouverture de canaux diplomatiques.

Avec les salutations les plus distinguées de Monsieur le président Alejo Carranza.

Cordialement la Ministre des affaires étrangÚres :
Rafaela Montesinos
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