Généralités :
Nom officiel : République Hadouniste de Yuthipista
Nom courant : Yuthipista
Gentilé : Yuthipists
Inspirations culturelles : Inde, Pakistan, Bangladesh
Situation géographique :
Langue(s) officielle(s) : Arabe, Hindi
Autre(s) langue(s) reconnue(s) : 19 autres dialectes
Drapeau :

Capitale de la province : Ora
Aperçu de la province de Yuthipista :
Présentation de la province :
Bien avant que les bannières dorées de l’Empire de Churaynn ne flottent sur les ports de la côte, Yuthipista était une sorte d’assemblage de royaumes marchands et de confédérations tribales, regroupés le long du grand fleuve Bhansarinys, connu pour être celui qui permit la richesse de l’actuel Yuthipista. Elle avait des côtes tropicales, bordées de jungle dense et de terres fertiles pour l’agriculture. À cette époque lointaine, que les anciens manuscrits locaux appellent l’Odeur des épices et conquêtes, le pays s’organisait autour de comptoirs portuaires et de cités-États, chacune gouvernée par une caste de marchands-rois appelés les Bhansarinys. Les routes commerciales terrestres reliaient Yuthipista au Nord du Nazum, et les routes maritimes n’étaient pas très éloignées de l’Eurysie ainsi que de l’Afarée.
Les cargaisons étaient chargées d’épices rares, notamment le safran, le poivre de Bhanban et la racine hallucinogène Gandina, mais aussi et surtout d’une mystérieuse substance précieuse et lumineuse appelée l’or de la mer. Cette pierre jaune translucide, extraite des fonds marins et polie à la main, servait de monnaie, d’objet rituel et même d’amulette de mariage. C’est cette pierre qui faisait la richesse des Bhansarinys, mais aussi leur plus grande preuve que l’humain est avare. Car cette pierre fut à l’origine de conflits entre cités-États, qui se pillèrent pour avoir une plus grande portion du fleuve Bhansarinys.
Des factions furent créées, des guerres éclatèrent, car les Eurysiens et les Arabes l’achetaient très cher. La société yuthipiste était constituée de grands marchands mais surtout de fervents religieux. Les temples dédiés à Hadoun se dressaient sur les collines, couronnés de cloches en cuivre et de tissus sacrés. Les prêtres de cette religion guidaient les chefs de guerre, non pas en imposant Hadoun, mais en énonçant des énigmes poétiques qu’on interprétait au fil des saisons.
Les prêtres, à chaque fin de saison, faisaient réunir les grands chefs de guerre qui s’étaient combattus. Tous se retrouvaient dans les temples pour prier Hadoun toute la journée. Ce jour-là, on allait de cité en cité pour observer les commerces, les avancées scientifiques, et ce que Hadoun « transmettait » à chaque cité-État. Car pour eux, la guerre faisait partie des grands jeux préférés d’Hadoun. Il fallait donc la faire, pour Hadoun et pour les cités-États. Cela permettait encore plus de diversité et encore plus de richesses dans toutes les cités (Livre d’Arco Pol, voyageur qui à l’époque se trouvait à Bhansarinys).
Mais cette prospérité attira la convoitise des plus grands empires de l’époque surtout celle du Cimetière du Grand et Unique Empire Islamique, qui dominait alors la majeure partie du nord-est des terres afaréennes.
Quelques décennies avant la grande conquête impériale de Maqdur, les premiers navigateurs churayns, menés selon les chroniques par le capitaine Al-Rumaydh et ses fils, longèrent les rives de l’ouest du Nazum à la recherche de nouvelles matières premières. Après la chute du Grand Empire Islamique et la naissance de l’Empire Islamique de Churaynn, celui-ci perdit la grande puissance de son économie. Autrefois grande puissance militaire aussi, la fin de cet empire fut actée.
L’Empire de Churaynn, alors en reconstruction, entendit parler grâce aux récits du voyageur Arco Pol de cette « Terre des Épices » où le sable collait aux pieds comme du sucre mouillé. Ce fut une révélation pour les commerçants de Churaynn : la richesse n’était plus seulement dans la guerre, mais dans le troc et l’infiltration des circuits économiques.
Les Bhansarinys virent dans ces étrangers des partenaires utiles et signèrent des pactes de commerce, qui se transformèrent lentement en pactes d’allégeance. Plusieurs seigneurs locaux demandèrent aux navigateurs churayns, enrichis par le commerce, de les soutenir contre leurs rivaux, offrant en échange des ports, des entrepôts, des cargaisons d’or de la mer.
Le piège impérial se referma doucement sur une population bientôt assiégée par un empire scientifiquement, stratégiquement et militairement mieux développé. En moins de vingt ans, Yuthipista tomba sous tutelle économique, puis administrative. Une génération plus tard, les Bhansarinys n’étaient plus que des fonctionnaires. Le Béodal, qui abritait jadis les conseils des grands chefs de guerre, devint le siège des gouverneurs envoyés depuis Walemir.
L’intégration officielle de Yuthipista dans l’Empire de Churaynn débuta sous le règne de l’Empereur Marwan Ier, dit le Stratège Fou. À cette époque, l’Empire sortait triomphant de ses conquêtes à Maqdur et consolidait son pouvoir sur tout le nord de l’Afarée. Il était devenu un grand empire colonial, avec déjà deux provinces au Nazum.
Yuthipista, riche, fut annexée sans bataille majeure : les accords signés par les Bhansarinys locaux, en échange de leur maintien symbolique au pouvoir, suffirent à placer les grandes cités-portuaires sous le joug de grands marchands qui rachetèrent complètement certaines cités-États. Celles-ci appartenaient aux marchands et devaient vendre leurs ressources pour rembourser une sorte de « dette » exorbitante, presque impossible à régler. En échange, ils pouvaient se gérer. Mais il était interdit de se déplacer sans autorisation des maîtres des lieux. Chaque habitant des cités-États avait un prix. Oui, pour faire court, c’était de l’esclavage.
Dans un premier temps, l’Empire investit massivement : routes impériales, ports militaires, casernes et garnisons. Mais très vite, le projet bascula. L’objectif n’était pas le développement de Yuthipista, mais sa soumission pure et complète. Les plantations d’épices furent réquisitionnées, l’« or de la mer » monopolisé, et les anciennes grandes familles marchandes furent soit exilées, soit réduites au silence.
Le hadounisme, toléré mais tourné en ridicule, fut remplacé dans les cérémonies officielles hebdomadaires. Les structures sociales traditionnelles s’effondrèrent. La langue administrative devint l’arabe impérial, reléguant le hindi local au rang de langue domestique. Le savoir ancestral fut étouffé. L’accès à l’éducation ou aux soins resta presque inexistant. Malade ? Meurs. Enceinte ? Accouche seule. Bref, aucun médecin. Le système impérial classa Yuthipista comme province à valeur extractive, condamnant ses habitants à un statut d’esclaves.
Ils faisaient certes partie de l’Empire, mais n’étaient pas considérés comme des citoyens… seulement comme de la main-d’œuvre. La misère s’installa lentement dans toute la région.
Pendant les deux siècles qui suivirent, la population de Yuthipista fut gérée uniquement par des décisions venues du sommet impérial. Aucun ministre, aucun général, aucun intellectuel reconnu ne venait de cette province. On croyait à l’époque, malheureusement, que c’était un endroit de « sauvages », avec quelques zoo humains en Eurysie ou dans le nord de l’Afarée. Cette province était, pour faire simple… une zone de travail intensif.
Des révoltes éclatèrent à plusieurs reprises en 921, 1003, et 1116 notamment souvent menées par des descendants d’anciens marchands ou des religieux hadounites. Toutes furent violemment réprimées. La première fois, on coupait la main droite. La deuxième, le pied gauche. La troisième, l’œil droit. Et ainsi de suite… C’était la règle appliquée au « grand malin » (selon le livre de Beniz Bancounti, marchand ayant une cité-État).
Mais on comprit que quelque chose clochait. Comment des humains pouvaient-ils autant travailler ? Enquêtes après enquêtes, on vit très vite comment étaient traités les Yuthipists. Comme ils ne se cachaient même pas, cela passa dans les grands titres. Pour éviter qu’un autre grand Empire n’en profite pour se présenter comme « sauveur », on fit cesser cette traite. Du moins, on arrêta de tuer, piller, etc.
On décida de rendre à la province son statut de cités-États. Ils devaient désormais se débrouiller seuls, dans un territoire pillé. Certains, qui n’avaient jamais mis les pieds à Yuthipista, furent choqués par la dévastation. Car oui, l’Empire était parti… du moins, il avait laissé la province seule, sans surveillance, après l’avoir exploitée.
À Sudéiss, on demandait l’indépendance, alors on décida de faire la même chose ici. La voix portait sûrement moins, mais elle faisait tout de même du bruit. On leur donna alors le statut de « Churaynn ». Ils étaient enfin devenus Churaynn. Pour montrer sa générosité, l’Empire installa quelques institutions. L’Empire semblait avoir changé. Il était certes moins agressif, mais restait tout de même un Empire, qui continuait, avec l’aide de son élite, à conserver le monopole sur les richesses de Yuthipista.
Bien sûr, on ne pouvait pas toujours le voir, mais c’était là.
C’est dans ce contexte de dépossession que Shajit Ahinas fut nommée déléguée. Soutenue par une population exténuée mais confiante, elle lança un programme de réforme basé sur trois piliers :
la dignité, perdue en signant avec Churaynn jusqu’alors ;
l’emploi, qui restait presque introuvable ;
la mémoire, pour ne pas oublier les horreurs du passé, ne jamais pardonner ni oublier.
Elle fit restaurer des temples hadounites, ouvrit des écoles en hindi, et négocia directement avec Walemir des investissements massifs. Le Parlement nouvellement instauré lui offrit une place importante dans le grand plan d’investissement impérial.
Yuthipista est encore pauvre, oui. Mais dans les yeux des Yuthipists, l’Empire ne voit plus un fardeau… mais un investissement à long terme. Et cela n’a pas changé depuis que l’Empire a acquis Yuthipista.
Mentalité de la population :
Yuthipista est l'une des régions les plus pauvres et négligées de l'Empire. Ici, 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, dans des conditions précaires, souvent dans des bidonvilles insalubres. Les maladies sont courantes et très contagieuses, et les habitants de cette région sont largement ignorés par l'Empire.
Cependant, malgré cette exploitation, Yuthipista joue un rôle crucial dans l'économie impériale grâce à ses richesses naturelles : or, diamants et épices rares.
La population attend désespérément des changements, désireuse d'une amélioration de sa situation et d'une reconnaissance de ses souffrances. Le manque d'eau et la malnutrition sont des problèmes constants. De nombreuses personnes fuient la région, mais meurent souvent en chemin en raison des conditions hostiles.
Une femme s'est levée comme une leader charismatique pour incarner l'espoir et la résistance des Yuthipists. Elle est perçue par ses partisans comme une "guide" et une voix pour les opprimés. Leur guide, c’est Shajit Ahinas, qui, en bientôt deux ans, a fait baisser le taux de pauvreté. Certes, cela reste une province encore pauvre, mais elle s'améliore petit à petit.
Avec les futurs investissements démarrés par l’Empire, Yuthipista pourra accueillir des entreprises venues de partout, pour faire travailler un maximum de Yuthipists. Et permettre à chacun de vivre dignement.