24/09/2017
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La Grande Statue du Polémarque et son mythe

Statue du Polémarque


Quiconque a déjà parcouru la terre ferme de l'île Mère de Régallia, là où a vu le jour la Cité de Fortuna perchée sur sa Lagune, n'a pas pu passer à côté de l'imposant gardien qui veille sur celle ci depuis l'intérieur des terres, s'élevant fièrement et contemplant l'horizon depuis les monts rocheux en offrant un regard protecteur aux fils de Dame Fortune et quiconque en quête de son voile de bienveillance.

Le Polémarque veillant sur l'horizon.

Tel est le nom de l'oeuvre à l'origine, mais les gens tendent à simplifier en ne gardant que l'appellation du "Polémarque" à la bouche, toujours le mentionnant avec une certaine déférence, voir même de l'admiration avec une touche de fascination. Chose peu étonnante en réalité quand l'on connait la teneur de ce qui est associé à ce nom. De fait, c'est tout un mythe, une légende, une saga qu'incarne la simple évocation dudit Polémarque, figure mystique et nébuleuse du Roman National Fortunéen dirons certains, de son Histoire avec un grand H affirmeront d'autres, un éternel débat entre deux visions qui a encore lieu à ce jour.

La version hautement romancée veut que le Polémarque fut le Strategos d'une grande cité antique du monde grec, situé non loin de l'ancienne Novir dans l'actuelle Cérulie, la Cité dont le nom s'est perdu dans l'oubli vit ses armées se faire terrasser sur les champs d'honneurs, ses hoplites jeunes fougueux comme grisonnants vétérans fauchés comme du blé à égale mesure et laissant les murs pourtant haut et puissant bien dégarnis. Lorsque les armes de sièges s'élevèrent et que le tonnerre de Zeus tomba sur la plaine, sonnant le début de la fin, le Polémarque su que le vent avait tourné. Pour la survie de la Cité, et la liberté de ses citoyens il n'y avait qu'une seule option alors que celle la ville serait certainement perdue d'ici le coucher du Soleil, la fuite, aussi vite que Poséidon daignait l'accorder sur son domaine. Ainsi d'un commun accord ses dernières troupes d'élites acceptèrent d'accomplir l'ultime sacrifice, afin d'offrir le temps précieux nécessaire afin de d'offrir la salvation au peuple.

Lorsque les rames des trirèmes commencèrent à battre frénétiquement les eaux salés de la Leucytalée, d'imposantes volutes de fumée s'élevaient déjà des faubourgs et une masse mauvaise se pressait vers l'Acropole où les bannières flottaient encore avec défiance. Ils disparurent avec l'horizon, de même que la vision de la cité désormais en flamme, seule les colonnes noires de fumée assombrissant les cieux et s'éclipsant à vue d'oeil alors que l'astre solaire déclinait. Le Polémarque mena la flotte d'une main de faire à travers mille et une péripétie, traversant le monde des hellènes de part en part, rencontrant des mythes fantasques comme des légendes bien humaines, traversant in fine au terme d'un long voyage les Colonnes d'Héraclès, le Détroit de Leucytalée, filant toujours vers les confins du monde en quête d'une terre promise, suivant au loin la bonne étoile de la Fatum, Dame Fortune personnifiée rayonnant de mille feu, proclamée à travers une prophétie d'un oracle.

Mais le bord du monde ne se montra jamais, ce fut finalement une terre, vierge et immaculée, où des vergers sauvages et de la terre fertile se tenaient exempt de toute main humaine. La terre promise, la nouvelle patrie du Polémarque où une lagune foisonnante de merveilles océaniques siégeait, cerclée par une bande terre protégée par de puissantes montagnes. La prophétie de l'Oracle, la récompense des tribulations. Là où s'éleva la nouvelle Cité, la nouvelle Patrie, la future Cité qui sombre, Fortuna la fille favorite de la Fatum.

Cette Histoire est extrêmement populaire au sein des Fortunéens de métropole et surtout ceux à ascendance helléniques ainsi que les conservateurs, notamment la faction des Héritiers, qui régulièrement cite ce mythe, ayant ramené ce dernier dans le débat public comme un simili de culte politique, la preuve de la vertu de l'ascendance, les Exilés s'étant relevés de la quasi annihilation. La force de la volonté, la détermination, la persévérance. Autant de qualités, de symboles, qui servent un discours très orienté, frayant avec le nationalisme. Le mythe fondateur fait fondation cimentée de la concorde et de la fierté.

Et pourtant...

Le schisme demeure entre ceux qui vénèrent et ceux qui doute, et ces derniers le font à raison, après tout ils ont étudié l'histoire, les écrits, les héritages. Ils savent ce qu'il en est réellement. En tout état de cause le Mythe est ce qu'il est, un Mythe. La réalité est bien différente des fantasmes des nationalistes et des rêveurs romantiques qui s'imaginent une destinée manifeste, si certes le Fatum a joué un rôle considérable assurément dans la fondation de la Cité, l'ascendance des Fortunéens est bien loin de cette vision de survivants qui envers et contre tout ont subsisté malgré la disparition de leur cité. Quoique... C'est pourtant le cas partiellement, des survivants. Oui. D'une Cité ? Non.

Car en réalité les premiers Fortunéens s'ils étaient des grecs n'étaient nullement natif d'une seule cité, mais de multiples horizons, villes, villages, temples isolés et ainsi de suite. Car ils venaient de tous les horizons, rassemblés sous les voiles sombres et l'idéal de la liberté sur la base de la Piraterie. Le Polémarque n'était ni plus ni moins qu'un vulgaire capitaine Pirate improvisé amiral d'une flotte de forbans et de coupes jarrets, hoplites désoeuvrés s'étant tournés vers le brigandage, enfants des rues cherchant une échappatoire à la misère, marins désabusés désirant richesses faciles et ainsi de suite. Aucune gloire, pas même de la fierté, seulement une vision particulière de la liberté.

Et tout ces gens, tout ces pirates. Oh leur fuite était elle bien réelle, c'était là l'une des seules vérités du mythe, mais ils ne fuyaient pas une cité en flamme, mais bien la fureur du Monde Grec, après avoir fait le vol de trop, le meurtre de trop. Il y avait peu de choses qui pouvaient permettre d'unir autour d'une même cause des villes qui si elles appartenaient culturellement au même monde, se méfiaient les unes des autres et se faisaient régulièrement la guerre, l'assassinat fourbe et vil d'un explorateur reconnu et adoré de tous en était un. Lorsque les flottes combinées de multiples ligues commencèrent à les envoyer par le fond un par un, les pirates par instinct de survie commencèrent à courir, à l'ouest, toujours plus loin, toujours plus vite, priant Poséidon et Dame Fortune qu'ils leur accorde la miséricorde.

Et ils faillirent bien tous y passer, si ce n'était pas pour le destin qui se manifesta à l'orée des détroits, sous les colonnes d'Hercules. Ils étaient sur le point d'être rattrapés par l'ire du monde grec. Et si ce n'était pas pour cette tempête aussi soudaine que violente, qui coupa net l'élan des poursuivants, la flotte du "Polémarque" n'aurait plus été en ce jour. Au contraire, ils furent perdu, ballotés par les vagues déchaînés et les bourrasques capricieuses jusqu'à ce que les coques elles mêmes se brisent sur des récifs lointains et que les corps et les âmes soient recrachés par la mer sur une plage embrumée où des silhouettes obscures et hirsutes se tenaient.

Car les Fortunéens ne sont pas seulement d'ascendance grecque. L'île Mère avait dans le temps ses propres habitants et ces derniers dans leur bonté, sauvèrent de la noyade, de la famine et de divers autres dangers les pirates échoués, n'étant guère au fait de ce qui les avaient amenés ici, la barrière de la langue faisant l'effet. Pour autant, le traumatisme de l'ire des Hellènes avait été un remède radicale à la vilénie de ces gens. La peur les avait changé. Et c'est du destin, de l'union improbable de ces étranges amenés par la mère et des locaux qui commencèrent à vivre ensemble, jusqu'à se mélanger et devenir indiscernable les uns des autres, créant de facto un nouveau peuple. Les premiers Fortunéens.

Rien à voir avec l'histoire fantasmée de la gloire et de la fierté. D'ailleurs, les Historiens on des sources très crédibles, pour démentir cela, des fouilles archéologiques et d'anciens textes gravés à même les tablettes ou inscrits sur de très vieux parchemins préservés avec soin au fil des âges corroborent la chose de manière indéniable. Mais quand est-il de la Statue alors ? Car celle ci est bien réelle, tout de marbre construite, s'élevant au dessus de la Lagune depuis des siècles.

Et bien celle ci est bien moins vieille que l'on pourrait le croire, en réalité si le mythe soutient qu'elle a été élevée dans les années qui suivirent l'arrivée des "exilés", bien avant la naissance du Christ, il n'en est rien. C'est une oeuvre qui remonte au XViem siècle et qui est née d'un financement massif de plusieurs familles Patriciennes auprès de tailleurs de pierres afin de commémorer la victoire finale sur la Sublime République de Léndra, l'éternelle rivale de la Sérénissime Fortuna, à la fin de la troisième guerre du Ponent qui vit la chute définitive de la cité leucytaléenne. La figure du Polémarque était employée à l'époque comme un simili de héraut de Dame Fortune, un symbole de la Fatum et de la destinée du guerrier, lui bâtir une grade statue faisant office de Colosse et surplombant la lagune était une manière de rendre hommage au Saint Patron de Fortuna, la Dame elle même. Et, afin de commémorer la victoire, celle ci fut taillée à partir de pierres extraites de la ville démantelée de Léandra fin d'inscrire à jamais dans l'histoire l'humiliation de la Cité. Une façon mesquine de moquer les vaincus. Toujours est-il que la Statue, achevée à l'aube du XVIem est bien vite devenue un lieu de culte et de pèlerinage pour les soldats et surtout les officiers et amiraux avant de partir à la guerre ou en expédition, déposant des offrandes à l'attention de Dame Fortune en demandant la clémence de la fatum et que les grands dessein de la Dame leur soient favorables.

C'est aussi sans doute l'une des sources de cette... Mauvaise interprétation du côté religieux des lieux qui a été à postériori été récupéré et réinterprété dans le narratif des conservateurs et nationalistes Fortunéens à partir du XXe siècle et qui tiens encore à ce jour, causant des débats de sourd entre historien et adeptes du roman national sur ce sujet.
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Les Cryptes Princières de Lorenzo VII di Mancini (Rivoli)


Cryptes princières de Rivoli


Centre culturel de la métropole républicaine et plus généralement du "monde fortunéen" dans son ensemble, ou tout du moins au minima dans l'hémisphère sud, Rivoli s'est toujours imposée comme une Précieuse aux goûts avant-gardistes, tantôt raffinés et à la mode, parfois étonnant et incompréhensif, cela dépendait des ères et plus généralement des grands esprits qui allaient et venaient dans la cité avec les bénédictions des mécènes. Or il n'y a jamais eut de plus grand Mécène, de Rivoli jusqu'à Fortuna que la dynastie princière de la cité que sont les Mancini, ces derniers étant de fait la plus grande fortune de la région à bien des égards, ce même à ce jour encore, et dans cette optique de faire rayonner leur principauté, n'ont jamais hésité un seul instant à dépenser des sommes qui feraient pâlir jusqu'à un Scaela afin de faire avancer la cause des arts, qu'ils soient visuels, auditifs ou quelconque autre. Rivoli est une ville de lettres, de mode, de chants, de culture...

Toutefois, la cité qui brille et rayonne à la surface de la terre a aussi une autre face cachée que peu de gens connaissent. Entre autre, il s'agit d'un immense réseau de galeries souterraines qui courent sous l'ensemble de la cité et peut être même au delà, gagnant par certains segment jusqu'à la campagne environnante d'Ascania, Ces dernières voient orbiter autour d'elles toute une fascination populaire de par son esthétique en somme toute particulière et par les exagérations ainsi que les excès de l'imagination débordante des gens qui voient dans le côté mystique des lieux un site prompt à ce que se déroule divers complots et autres manigances. Mais de quoi parlons nous là exactement ? Et bien des "Cryptes Princières" pardi ! Ou plus exactement, du réseau de catacombes qui abrite les Cryptes Princières dites de Lorenzo VII di Mancini qui en est le principal architecte, principal mais pas l'unique puisqu'il a surtout achevé et étendu quelque chose de déjà existant et développé par ses prédécesseurs au cours des siècles. En tant que tel d'ailleurs, les cryptes en elles mêmes qui abritent les caveaux où reposent les membres décédés des Mancini ne sont finalement qu'une infime partie du réseau desdites galeries et se trouvent d'ailleurs quelque part entre le Palais Princier siégeant sur les hauteurs de la cité, et la Cathédrale Santa Leonora di Rivenze située plus en contrebas du site du pouvoir local.

Vraisemblablement, il apparaît possible d'y accéder via des entrées situés dans les soubassements respectifs des deux édifices, à ceci près que les entrées concernées sont semblent-il très bien dissimulés, à un tel point que l'on pourrait presque parler de passages secrets dont les technicités sont connues d'une poignée d'individus uniquement qui peuvent ainsi se repérer et y accéder avec aisance. Le caractère hautement privé des lieux, qui sert notamment de point de recueil pour la Dynastie princière justifiant assurément cela d'une part, pour autant les légendes locales tendent à supposer que le caractère dissimulé de ces cryptes auraient deux autres intérêts majeurs, l'un étant de préserver les lieux des pillages des tombes qui étaient monnaie courante il y a des siècles de cela, notamment pendant les guerres et périodes de crise, afin que les morts puissent reposer en paix encore et toujours mais aussi que les trésors familiaux dont certains sont vraisemblablement stockés là bas ne tombent pas entre des mains étrangères à la famille. L'autre raison étant que au delà des deux accès connus allant respectivement à la Cathédrale et au Palais Princier, il existerais encore d'autres passages annexes qui mèneraient à de multiples endroits au sein du réseau étendu de galerie courant sous Rivoli, l'existence de ceux ci n'a jamais été étayée ni prouvée mais si l'on en croit les rumeurs et surtout les légendes il s'agirait là de passages secrets initialement conçu afin de permettre aux Princes et leurs proches de fuir en cas d'invasion de leur demeure. Du moins en principe, d'autres rumeurs moins glorieuses soutiennent que ces derniers ont été réaménagés afin que la dynastie puisse faire entrer en toute discrétions amants et autres amourettes, voir dans certains cas de légende noir des pléthores d'invités afin de mener des orgies occultes lors des nuits de sabbat. Une autre version desdites rumeurs encore parlerait même d'un réseau de contrebande d'oeuvre d'arts à même le Palais... C'est dire à quel point le côté mystérieux de la chose stimule l'imagination des gens qui s'imaginent alors mille et une chose comme dans un Roman, et à ce titre cela en a même donné un il y a quelques décennies, l'ouvrage étant nommé sobrement "Les Mystères de Rivoli".

Pour ce qui est du reste et à en revenir au reste du réseau de galerie, ce dernier remonte dans l'ensemble au moyen-âge et a été "conçu" sans être réellement prévu à l'origine. De fait, à la stricte base il s'agit d'initiatives individuelles des habitants qui étendirent leurs demeures sous terre via l'ajout de caves et notamment de celliers à vin ou autres entrepôts que ce soit dans le cadre du privé et des demeures ou de certaines enseignes commerciales publiques. Dans le même temps, les différentes églises et autres lieux de culte qui avaient aussi à leur charge les cimetières de la cité ont, par manque de place, étendus ces derniers sous terres, créant peu à peu de véritables catacombes tandis que dans le même temps la municipalité elle aussi s'affairait à développer un système d'égout. Finalement, l'ensemble du réseau de galerie que l'on associe communément aux cryptes qui en sont la partie la plus célèbre et connue, n'est rien de plus que la combinaison d'une multitude d'initiatives séparées aux objectifs bien différents qui à force de s'étendre se sont reliés les uns aux autres tant et si bien que même avec des cartes, l'on peine encore à ce jour à se diriger dans certains pans des lieux tant ils se veulent labyrinthique, voyant des dépôts de vin se confondre avec des caveaux eux même n'étant guère distinguables de citernes souterraine destinées à l'évacuation des eaux usées.

Un authentique imbroglio architectural d'urbanisme qui fait d'ailleurs que les lieux sont pour la plupart interdits d'accès de peur que les néophytes n'y ayant jamais mis les pieds ne se perdent là dedans et qu'on ne les revoit jamais, ce qui est arrivé plus d'une fois, alimentant d'autant plus les rumeurs et on-dit sur ce qui se dissimulerait là dedans à la faveur de l'obscurité, sectes sanglantes, cultes à des divinités monstrueuses ou autres rassemblement de sociétés secrètes. Autant de choses dont l'existence n'a jamais été prouvé alors qu'il est bien plus probable que des accidents tragiques soient à la source des quelques disparitions signalés de temps à autres, de par notamment certaines parties assez vieille du réseau mal entretenus se pouvant se révéler assez dangereuse à arpenter. Pour autant et assez curieusement, cela n'empêche pas les lieux d'avoir une activité assez dense, bien au contraire il est très régulier de voir des rassemblements assez important et notamment aux heures nocturnes, certains des espaces les plus massifs et accessibles des galeries étant devenue bien malgré elle des points de chute très appréciée pour une jeunesse survitaminé souhaitant faire la fête jusqu'au petit matin. Par conséquent il n'est pas rare et même plutôt commun de voir advenir de vastes "Rave party", ou autre soirées dansantes qui sont en tant que tel encore plus commune de par le fait que plusieurs boîtes de nuits Rivolienne disposent d'arrières salles creusés sous terres et en lien direct avec le reste des "cryptes".

Au delà de ça, il y a aussi tous les aventuriers, professionnels et amateurs, archéologues, anthropologues et même des adeptes de la pratique montante qu'est l'Urbex qui arpentent principalement le jour les lieux, caméras à la main afin de retranscrire dans des similis de reportage ce qu'ils voient et découvrent, à savoir un tout autre univers que les rues ensoleillées de la surface. Et de temps à autres, il arrive même que des sections oubliées soient complètement redécouvertes au détour d'une excursion tant les lieux sont labyrinthiques... Tout comme des silhouettes suspectes peuvent être aperçu disparaitre au détour d'un passage qui se révèle être sans issu, alimentant plus encore la réputation des lieux que des fantômes et des monstres résideraient aussi dans les coins les plus profonds du réseau...
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Le Grand Opéra de La Spalla (Rivoli)


L'intérieur de la Spalla

Rivoli a toujours eut un attrait particulier pour les arts et lettres de tout type, s'imposant bien assez vite au sein de l'histoire comme l'un des grands centre culturels du continent Eurysien dès le Moyen-âge qui voit un renouveau très tôt de la culture après des décennies d'âges sombres ayant suivit la dislocation de l'Empire Rhêmien ayant frappé une bonne part des territoires du défunt géant. Par un mélange de chance et de circonstances favorables, la Cité, nommée durant l'antiquité Rhêmienne Rivolianum a mieux vécu l'effondrement de la hiérarchie du pouvoir et de l'administration impériale autant de par un éloignement net géographique de la Capitale Occidentale de Sanctum qui lui a épargné la plupart des troubles que de par une certaine richesse préservée grâce à l'habileté des bureaucrates locaux qui se sont bien assez vite après coup présentés comme une aristocratie naissante amenée à reprendre la continuité du pouvoir localement. Ce faisant, le coeur même de la cité et notamment ses sites de pouvoirs mais aussi de culture ont été largement préservés et ont fondé le socle d'une identité claire et distincte en opposition à l'évolution des régions voisines qui ont dans le même temps sombré peu à peu dans l'anarchie et le barbarisme. Celle ci a été avec le temps cultivé et développé par les nouvelles élites marchandes ascendantes de la Cité qui s'est peu à peu taillée un vaste territoire jusqu'à contrôler l'ensemble de la péninsule composant son arrière-pays. A travers des landes fertiles, et notamment les vignobles des vallons environnant bénie des eaux du fleuve Mélonia, ainsi qu'un commerce prospère, les excédants de richesses de nombreux individus ou dynasties étaient-elles que ces dernières, rivalisant de prestige et de faste, se livrèrent à de féroces compétitions de mécénat ce qui rejailli nettement sur la Cité.

Le Grand Opéra de la Spalla qui est de très loin le théâtre contemporain le plus renommé de toute la Sérénissime République est un enfant direct de ces compétitions là, bien qu'il commencé humblement. Ce dernier a ainsi été élevé sur la nécessité d'offrir un nouveau théâtre à la cité après qu'un séisme au cours du moyen-âge ait causé l'affaissement et le saccage de l'amphithéâtre Rhêmien jusqu'à ce que ce dernier soit méconnaissable au même titre qu'une bonne partie de Rivoli, qu'à cela ne tienne, celle ci a été rebâti dans les grandes largeurs plus belles et magnifique notamment avec ses teintes ocres si particulière qui compose son architecture traditionnelle. Bien que humble et assez petit comparé à ce qu'il est aujourd'hui, la Spalla de l'ère médiévale était tout de même assez fréquenté, que ce soit par la plèbe ou les familles de la bonne société qui venaient assister à des déclamations de poèmes et autres contes crée de toutes pièces par l'imaginaire des bardes et autres troubadours, bien que en soit c'étaient les compagnies de saltimbanques et autres "cirques" itinérants qui avaient de très loin le plus de popularité sur la scène ouverte dudit théâtre.

Les choses changent toutefois radicalement à l'aube de l'époque moderne alors que la renaissance est en pleine effervescence dans l'Eurysie du Sud et que le goût pour l'Antique redevient à la mode alors que les philosophes, penseurs, poètes et autres grands esprits imprègnent les âmes et inspirent des individus en quête de renouveau. L'architecture notamment, qui est une des disciplines faisant partie des grands gagnants de cet intérêt renouvelé, métamorphose la grande majorité de Rivoli de part en part alors que la démographie de l'époque à nouveau en hausse pousse l'urbain à s'étendre même par delà les vieux remparts. L'Ocre et l'albâtre deviennent la nouvelle alliance colorée dominant cette fois ci de manière écrasante l'ensemble de l'urbanisme alors que l'on élève des monuments et que l'on recompose des façades entières, la Spalla est notamment un des bénéficiaires de cette engouement pour les mutations architecturales et devient ainsi une expérimentation à grand échelles des nouvelles techniques et inspirations artistiques des architectes qui au termes de leurs procédés ont doublé la taille des lieux qui d'ailleurs ne sont plus une simple scène à ciel ouvert mais presque un authentique Colisée avec des gradins rappelant les amphithéâtres d'autrefois alliant le bois et le marbre afin d'offrir un confort certains aux spectateurs tandis que des toitures maintenus par des colonnades finement taillés préservent les têtes de tous et chacun des affres de la pluie et des insolations. La scène, plus imposante que jamais voit défiler les troupes de théâtre, la Comédia del Arte battant tout les records d'audience de l'époque en accaparant les émotions de la cité dont les rires et émerveillements en font la renommée.

Ce n'est toutefois qu'au cours du XVIIIe siècle que la Spalla atteint véritablement son apogée architecturale et sa forme tel que on la connait de nos jours, là encore suite aux nécessité de reconstruire après une tragédie qui s'inscrivit cette fois ci sous la forme d'un incendie qui ravagea la plupart des structures et provoqua l'effondrement du reste en ayant rogné une partie des supports en bois qui composaient l'ensemble. Une véritable tragédie qui a provoqué à l'époque un immense émoi tant et si bien que plusieurs grandes dynasties de la Sérénissime République ainsi que des fortunes notables de Rivoli ont activement participé au financement de la construction d'un nouvel édifice en lieu et place de l'ancien afin de succéder à ce dernier. L'on commissionna entre autre les meilleurs architectes de l'époque qui s'empressèrent de se mettre à l'ouvrage et qui au delà de reconstruire une structure selon les standards de l'époque, passant notamment d'un cadre ouvert et en amphithéâtre simple aux grandes salles en intérieur avec balcons et loges surélevées qui sont aujourd'hui la norme, composèrent ainsi une nouvelle scène de tel manière à accueillir efficacement l'ensemble des performances diverses et variés qui rythmaient la vie artistique et culturelle de l'ère. De ce fait, la Spalla n'était plus un simple théâtre, mais un authentique théâtre d'opéra capable d'accueillir au delà des classiques représentations de comédie et de dramaturgie, une gamme d'oeuvres allant des Grands Opéras en vogue aux ballets et concerts plus de niche en passant par toutes sortes de représentations dansantes, chantées ou même poétique, pour ne citer que cela.

D'innombrables cantateurs et cantatrices sont nés sous les projecteurs de la Spalla qui continue à ce jour de conserver une réputation d'excellence et d'être l'un des phares majeurs de Rivoli et même du monde, attirant des artistes de tous les horizons qui rêvent tous de se produire sur la scène de l'Opéra RIvolien devant des foules immenses qui raffolent des évènements qui se tiennent là bas. Les séances les plus appréciés faisant bien évidemment salle pleine alors que l'enceinte des lieux peut accueillir au grand maximum en physique près de 2000 et quelques spectateurs en comptant les nombreuses loges disposés au sein des étages supérieurs et donnant avec vue imprenable sur la scène en contrebas. Les lieux possèdent d'ailleurs une collection de peintures et autres oeuvres représentant les grands noms de la musique, du théâtre et l'opéra qui ont parcouru ses couloirs, siégeant sur les murs décorés afin de former une remarquable galerie mettant à l'honneur la richesse de l'histoire des lieux tout en conservant systématiquement des emplacements vides dédiés à accueillir inévitablement de nouveaux visages qui auront indéniablement marqué les esprits. Au delà de ça, il convient aussi de noter que les lieux font partie d'une catégorie assez restreinte qui sont financés et maintenus via un double processus incluant des subventions de l'état, mais aussi des dons de particuliers dont la plupart proviennent bien évidemment des Princes Mancini qui contrôlent plus ou moins encore Rivoli de nos jours d'une certaine manière, mais se voient supplées par d'autres grands noms qui vont et viennent, alternant au gré des périodes, Altarini, Ludo, Crysionos et ainsi de suite. Ce faisant, les lieux n'ont jamais réellement manqués de fonds et peuvent se permettre de dévouer pleinement à leur vocation première qu'est l'Art, et ce avec la bénédiction des Mécènes qui perpétuent les vieilles traditions compétitrices afin de rivaliser en prestige, car il n'y pas plus glorieux et respectable à Fortuna que de financer le Grand Opéra de la Spalla de Rivoli.
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