25/09/2017
03:27:33
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

[Latrua-Mährenie] Une rencontre pleine de promesses...

3177
en-tête
18/03/2017, Palais Présidentiel de VraranyPalais présidentiel

Le soleil se levait sur Vrarany et le Président de la République regardait la ville s'éveiller sous ses yeux. Il était bientôt 9h30 et Vasiliy en était déjà à son cinquième café. Il était debout depuis 6 h du matin. Il avait été réveillé par un appel de sa Première Ministre lui demandant de lui donner son avis sur l'une des propositions qu'elle voulait faire pour la loi budgétaire. Le Président de la République s'était donc levé et avait examiné pendant plus d'une heure la dite proposition. Cette dernière permettrait d'augmenter l'impôt sur le revenu, le montant de cette taxe monterai de 3 à 5 % des revenus. Il avait envoyé un message à Yuliya pour la rassurer : la proposition était on ne peut plus correcte et acceptable. La Première Ministre était très stressée à l'idée de présenter sa deuxième loi budgétaire qui se devait d'être une loi de rigueur et qui, par définition, ne pourrait pas plaire à tout le monde. C'est pour cette raison qu'il lui avait envoyé ce message, dans l'espoir de rassurer une femme en qui il avait une entière confiance et qui pourtant en manquait tant.

Il attendait maintenant l'appel de son mari. Ce dernier était parti il y a de cela trois jours à la montagne avec leurs deux enfants. Vasiliy devait les rejoindre pour passer avec eux ses trois semaines de vacances annuelles. Il passerait deux semaines à la montagne à quatre puis il partirait avec son mari pendant une semaine à Munik, au Sud du Karty, laissant les enfants chez ses parents. La sonnerie de son téléphone personnel le sortit de ses pensées. Le nom de son mari s'affichait sur l'écran de l'appareil. Il décrocha :

"Allô ?

- Oui Vasiliy, c'est moi. Comment ça va ?

- Bien, il fait beau ici, l'air est doux. Et vous, vos vacances sans moi se passent bien, dit-il le sourire aux lèvres.

- Il fait très beau, les enfants sont très contents d'être là. Mais tu leur manques beaucoup, tout comme à moi, et on a hâte de te voir. Tu arrives quand déjà ?

- Dans deux jours, j'arrive dans deux jours. Mais avant, je dois régler quelques petites choses, mais d'une très grande importance.

- Qu'est-ce qui est prévu pour aujourd'hui ?

- Je dois rencontrer les membres de la délégation mährenienne et discuter avec eux d'une possible alliance entre nos deux pays. Et après, il faudra que l'on travaille sur le budget. La routine quoi ! Et vous, qu'allez-vous faire de votre journée ?

- On part skier, skier, skier et skier. Les enfants rentrent tous les jours fatigués et dorment magnifiquement bien, moi par contre..."


Une sonnerie retentit dans la pièce. L'écran de son téléphone professionnel s'était allumé et le portable vibrait rageusement sur le bois massif de son bureau.

"Je suis désolé, mais je vais devoir raccrocher, le devoir m'appelle ! Tu dirais bonjour aux enfants de ma part et je suis impatient d'être avec vous. Je t'aime !

- Moi aussi !"


Le Président raccrocha et se jeta sur son autre téléphone pour décrocher.

"Bonjour Monsieur le Président."

Vasiliy reconnut la voix de Dimitri, l'homme qui assurait sa sécurité chaque jour, le chef de la garde présidentielle. Il avait été missionné pour attendre les diplomates mähriens à l'aéroport et pour les conduire jusqu'au palais. Il répondit :

"Bonjour Dimitri, ils sont arrivés à l'aéroport ?

- Oui Monsieur le Président, et il arrive au palais dans vingt minutes.

- Très bien. N'oubliez pas de les traiter avec déférence. Ce sont nos invités et c'est un honneur pour nous de les accueillir.

- Bien Monsieur le Président.

- Merci beaucoup Dimitri."


Il raccrocha et mit sa veste. Il s'assit à son bureau et relu une dernière fois son dossier pour être prêt. Cette rencontre était très importante et elle ne pouvait souffrir aucun accro. Il regarda sa montre. "Vingt minutes, ça me semble faisable, pensa-t-il."


PR
2845
https://bilder.deutschlandfunk.de/4f/99/65/6f/4f99656f-de80-41ca-8469-2c3fd906dedc/christian-lindner-128-1920x1080.jpg

Lorsqu'il avait quitté Sankt Josef pour traverser un peu plus de plus 1 500 kilomètres d'Eurysie en destination du nord, Viktor Baumgartner l'avait fait avec une bonne humeur des plus palpables. Enfin, pensait-il. Enfin un pays désirait rencontrer la Mährenie. Enfin on venait solliciter la jeune république, plutôt que de recevoir ses sollicitations. Et cette évolution se faisait sous son mandat ! Voilà bien une victoire dont le gouvernement de la Liste Nationale avait intérêt de ses saisir. La situation n'était pas au beau fixe, au sein de la coalition gouvernementale. Malheureusement le centre et les droits n'arrivaient pas encore à établir un programme commun digne de ce nom. Les oppositions au sein de la population et de l'administration rendait les réformes promises pas le chancelier impossible à réaliser dans de bonnes conditions.

Pauvre Klaus Richter. Vraiment, le Parti Populaire était le dindon de la farce, et pouvait essuyer toutes les critiques pendant que ses "partenaires" de coalition restaient bien gentiment à l'abri, caché derrières leurs portefeuilles. Viktor, lui, était membre de l'Union Nationale. La droite dure, en somme. Et il avait noté non sans amusement que le gouvernement qu'il venait en Latrua pour rencontrer était lui aussi l'émanation d'un parti portant ce nom. Un heureux hasard, qui semblait témoignait du bon, voir du meilleur.

Son avion se posa sur la piste et il s’en extirpa avec son petit parterre d’assistants divers et variés. C’était une première, pour lui. Son premier voyage à l’étranger en qualité de commissaire. Un sentiment étrange l’envahi. Un mélange curieux de fierté et, peut-être, d’inquiétude. Qu’est-ce qu’on penserait de lui, à la maison ? Le gouvernement était trop divisé pour lui avoir donné des objectifs clairs. Au final Ewald Reiner, Commissaire à l'Intérieur et à la Souveraineté et chef de l’Union Nationale (mährenienne) lui avait simplement posé une main sur l’épaule avant de l’inviter à « faire au mieux ». Il fallait qu’il rapporte quelque chose de concret. Un petit accord, une entente cordiale, un élément qui permettrait à la coalition de briller sur le seul terrain où elle avait les mains vraiment libres pour agir : la diplomatie internationale. Il fallait, surtout, faire oublier les effroyables vengeances contre les députés de la gauche parlementaire. Faire oublier que l’opposition saignait, et que le gouvernement n’avait aucune solution à proposer.

Il salua le type qu'on lui avait envoyé en guise de comité d'accueil. Un certain dimitri, puis l'accompagna jusqu'aux voitures qui allaient les amener au palais. Là il prit un instant pour admirer l'architecture des lieux avant de se mettre en route. Tout ici était très élégant. La capitale Mähreninen était compacte, les bâtiments se grimpaient dessus et la Chancellerie était un bâtiment hyper moderne construit sur les fondations d’un ancien immeuble. Il n’y avait pas de grands jardins, et l’architecture n’avait rien à voir avec le charme néoclassique du Palais Présidentielle de Vrarany.

Arrivé en face du président, le commissaire confédéral aux Affaires Étrangères et à la Conciliation de Mährenie s’arrêta pour lui serrer la main.

« Merci de me recevoir, excellence. Je suis sûr que nos deux pays ont énormément de choses à se dire ! »
3434
"Je partage cette certitude Monsieur le Commissaire confédéral, répondit Vasiliy, si vous voulez bien me suivre."

Il entraîna alors le Ministre sur le tapis rouge qui recouvrait une partie de la cour du Palais présidentiel. Ils s'engagèrent sur le tissu couleur sang, marchèrent quelques mètres avant de s'arrêter devant la musique de la garde du Palais et le choeur de l'armée de la République du Latrua. Les corps d'armées entonnèrent alors l'hymne mährenien.

Palais


La dernière note de l'hymne jouée, le Président de la République accompagna jusqu'au perron de la résidence. Arrivés en haut des quelques marches, les deux hommes se serrèrent de nouveau la main, un geste immortalisé par tous les photographes présents. Vasiliy accompagna ensuite son invité jusqu'au salon des portraits, pièces où est rassemblé l'ensemble des portraits des anciens présidents du Latrua. Il conduisit ensuite le Commisaire confédéral dans son bureau. Les portes refermées, tous deux s'assirent sur d'épais fauteuils. Le Président de la République dit alors :

"Je voulais vous proposer, avant que nous ne commencions nos discussions, un rafraîchissement. Nous pouvons vous servir de l'eau, du thé, du café ou, si vous désirez une boisson plus forte, un verre de vodka latruante.

Vasiliy attendit la réponse de son hôte puis reprit :

"Monsieur le Commissaire confédéral, je voulais tout d'abord vous remercier d'avoir répondu à mon invitation et de vous être déplacé jusqu'ici. C'est un honneur pour moi de vous recevoir au Palais présidentiel. Tout au long de cette entrevue, je vais tacher de faire honneur à un trait de la diplomatie latruante. Ce trait, cette qualité, a été relevé et salué de nombreuses par nos interlocuteurs, et il fait la fierté de mon pays et de mon peuple. Je vais donc essayer de me montrer le plus franc et le plus vrai durant ces discussions.

Monsieur le Commissaire confédéral, Cher Viktor, je vous ai invité à Vrarany pour vous proposer d'établir différents types de partenariats entre nos deux pays. Ces partenariats engloberaient quatre domaines stratégiques pour nos deux pays : l'aéronautique et le transport civil, l'économie, la culture et la défense.

Les partenariats dans les domaines de l'aéronautique et du transport civil, passeraient par l'autorisation de survol de nos espaces aériens par nos compagnies aériennes civiles respectives, la création de visas spéciaux pour les ressortissants de nos deux pays et le lancement d'un programme commun de développement de l'industrie aéronautique.

Les partenariats économiques consisteraient, quant à eux, à l'assouplissement des droits de douane entre nos deux nations, les faisant passer à 3 % pour la majorité des produits importés et exportés. Nous vous proposons aussi de signer un protocole d'achat : de matériel agricole pour vous, et des produits mähreniens, dont nous vous laissons choisir le type, par le Latrua.

Pour ce qui est des partenariats culturels, nous aimerions lancer plusieurs programmes d'échange. Un premier programme, permettant des échanges lycéens et universitaires entre nos deux pays, et un second, permettant l'échange d'artistes, chanteurs, musiciens, danseurs et autres performeurs, grâce à des concerts, festivals et tournées dans nos nations.

Enfin, le volet le plus important des partenariats proposés, le volet militaire. Nous vous proposons de signer un accord d'assistance mutuelle, unissant et protégeant nos deux pays de toute agression étrangère. La signature d'un tel accord serait une première pour la République du Latrua, mais serait un pas immense dans l'avancée de nos relations bilatérales. Cet accord s'accompagnerait de la préparation d'exercices militaires communs ainsi que de l'ouverture d'une base militaire dans nos deux pays aux forces armées de l'autre."


Il avait terminé d'exposer tous les liens qui pouvaient unir son pays à la Mährenie, il termina donc :

"Je pense, Monsieur le Commissaire confédéral, avoir fini de vous exposer les raisons qui m'ont poussé à vous inviter aujourd'hui. Quel est votre avis sur ces propositions ?"
4796
L'hymne Mährenien. Viktor Baumgartner ne l'aimait pas particulièrement. Oh, c'était une belle chanson, assurément. Et en oubliant les paroles on pouvait presque oublier la nature profondément problématique de ses paroles. Mais cette nature, comme tout le reste, était directement lié au pêché originel de cet hymne, de l’État Mährenien. C'était une construction des socialistes. Le commissaire ne laissa rien paraître. Cet hymne serait remplacé par le gouvernement. Ce n'était qu'une question de temps. En attendant, lorsqu'un étranger voulait rendre hommage aux représentants de la Mährenie, il n'avait pas vraiment d'autres options que de l'utiliser. C'était dommage, mais c'était ainsi.

De toute façon l'existence même d'une nation Mährenienne pouvait prêter à débat. Quatre millions d'âme arrachées à la Kaulthie. Voilà au moins un cheval de bataille que les nationalistes rattachistes avaient abandonnés, maintenant que l'ancien empire était intégralement acquis au communalisme. Viktor, lui, n'était pas de ceux-là. L'indépendance lui allait très bien.

Il s'installa dans l'un des fauteuils du bureau et sourit.

« Un café, ça sera très bien. Merci, monsieur le Président. »

Puis il rit et acquiesça. La franchise, donc. Bien. Lui-même n'était de toute façon pas très favorable aux circonvolutions accompagnant théoriquement les métiers de la diplomatie.

« Tout l'honneur est pour nous. Comme vous le savez sans doute, le gouvernement que je représente est au pouvoir depuis à peine plus d'un an, et nous n'avons pas encore eu l'occasion de nous intéresser à tous les sujets de l'actualité diplomatique nécessitant notre attention. Entre les ultra-nationalistes Kreseschiens et les socialistes aux dents longues de Kaulthie, les affaires que nous devons gérer sont rarement constructives... »

Puis.

« La Mährenie a soif de partenariats. Nous devons désenclaver notre gouvernement et trouver des partenaires qui ne soient pas liés de près ou de loin aux grands cercles de pouvoir internationaux. Notre pays est trop petit pour s'exposer aux courants de la géopolitique mondiale, si vous voyez ce que je veux dire.

Pour ce qui est des autorisations de survol et de la création de visas, ça ne devrait pas poser le moindre problème. Concernant l'industrie aéronautique non plus, notez bien. Nous menons actuellement une politique assez ambitieuse visant justement à libérer les énergies entrepreneuriales en Mährenie, et ce genre de débouchés et de coopération aurait un effet très positif pour nos groupes nationaux. Qu'est-ce que vous envisagez, précisément ? Des joint-ventures entre nos industries ? Des programmes de recherche communs ?
»

Il se redressa.

« Mon gouvernement est pour le libre-échange. Je doute que les éventuels abattements douaniers et fiscaux trouvent une résistance trop farouche à la Convention Nationale. Concernant le protocole d'achat, la Mährenie compte trois grands secteurs économiques. L'usinage de pièces de machinerie industrielle et militaire, la production de softwares et de hardware, nous avons notamment une production locale de micro-composants électroniques, et la pétrochimie. Plastique, pharmaceutique, toutes ces choses là. Je ne suis pas économiste mais je suis sûr que nos experts pourront trouver des points d'accord et peaufiner les détails pour voir ce qui trouverait une place dans votre marché intérieur en cas d'achat. »

Il fit un geste de main, comme pour chasser une mouche.

« Quant aux échanges culturels, c'est une excellente initiative. Il est primordial que nos peuples apprennent à se connaître. Un programme d'échange pour la jeunesse et les universitaires serait très bénéfique. L'idée d'échanges artistiques est également séduisante. Promouvoir nos cultures nationales respectives à l'étranger ne peut être qu'une bonne chose pour renforcer nos identités face aux grands blocs culturels qui cherchent à tout uniformiser. »

Il marqua une pause, son regard se faisant plus intense. C'était le moment d'aborder le point crucial.

« J'en viens maintenant au dernier volet, et vous avez raison, c'est de loin le plus important. Monsieur le Président, votre proposition d'assistance mutuelle est plus que bienvenue. C'est précisément le genre de relation franche et solide que la Mährenie cherche à bâtir, d'autant plus considérant les problèmes de voisinage que je mentionnais précédemment. Le monde est dangereux, c'est ainsi ! Et les nations de notre taille doivent pouvoir compter les unes sur les autres, sans avoir à s'inféoder aux "grandes" puissances. L'idée d'exercices communs et d'une ouverture de nos bases respectives est une preuve de confiance immense, et nous sommes prêts à vous accorder la même. C'est un pas historique que vous proposez, et l'Union Nationale, mon parti, y sera plus que favorable. Ce sera le socle sur lequel nous pourrons bâtir une amitié durable. »

Viktor Baumgartner se cala au fond de son fauteuil, un large sourire aux lèvres.

« En résumé, Monsieur le Président, la Mährenie est prête à s'engager avec vous sur l'ensemble des points que vous avez évoqués. Bien sûr, nos équipes techniques devront finaliser les détails, mais sur le plan politique, vous avez mon accord de principe le plus total. Je suis convaincu que cette rencontre est le début d'un partenariat fructueux pour nos deux nations. Pour autant j'aimerai tout de même vous poser une question. Y a-t-il, en Latrua, des enjeux particuliers justifiant que vous recherchiez une telle coopération ? Ma chancellerie n'est pas au courant du moindre trouble ou de la moindre menace pesant sur votre pays.

Oh il s'agit simplement pour nous de savoir si nous devons nous préparer à coopérer "au cas où", ou si nos futurs partenaires ont déjà besoin d'un peu d'aide, voilà tout.
»
3495
Le Président de la République but une gorgée de café. Il ferma ses yeux et prit une longue inspiration. Après quelques secondes, il rouvrit ses paupières et posa sur la pièce un regard bleu, perçant. C'est ce même regard qu'il avait posé sur son mari quand il lui avait dit "je t'aime" pour la première fois. Ce regard qu'il avait utilisé lors des deux derniers débats présidentiels. Ce regard qu'il avait posé sur ces enfants lors de leur naissance. Ce regard était celui de la sincérité, celui de la vérité. Il dit :

"Je vous remercie Monsieur le Commissaire confédéral, pour votre intervention et pour l'accord de principe que vous me donnez. C'est un honneur pour moi, pour mon gouvernement, pour mon pays et son peuple, de nous lancer avec vous, votre gouvernement, votre pays et son peuple, dans une relation bilatérale de confiance basée sur l'entraide et, bien évidemment, la franchise."

Il esquissa un sourire et pensa "En parlant d'être franc, il serait peut-être temps de l'être totalement." Il continua :

"Et c'est dans cet esprit de franchise que je me dois de répondre à votre question. Cependant, je le ferais de manière complète.

Il y a maintenant 56 ans, mon pays est devenu une démocratie, et l'Empire, oppresseur moribond, a laissé la place à une jeune, fringante et fougueuse république. Cette République s'est construite au fil des années, des décennies. Elle s'est dotée d'un Parlement, composé de deux chambres, de ministères, d'organismes de défense de l'environnement, de syndicats, d'associations. La vie au Latrua a, à partir de ce moment-là, changé, elle s'est améliorée. Mais, en coulisse, au sommet de l’État, des hommes et quelques femmes se sont enrichis illégalement, ont détourné d'importantes sommes d'argent public et ont ainsi appauvris la population qu'ils avaient jurés de protéger. Ces personnes, ces criminels, sont aujourd'hui soit morts soit en prison. Malheureusement, leurs agissements ont marqué la République du Latrua et leurs conséquences la marquent encore économiquement. Ainsi, la situation budgétaire de mon pays est... Comment dire... Difficile. Les contrats que nous signerons ensemble permettront de réduire à la fois le déficit budgétaire de ma nation, mais aussi son déficit commercial.

Je tiens aussi à ce que nos deux pays se rapprochent culturellement, car, comme dans de nombreux pays autour du monde, le Latrua voit grossir, à chaque nouvelle élection, la menace des extrêmes. Qu'ils soient de gauche ou de droits, ces partis prônent des valeurs isolationnistes, prêchent la discorde et veulent détruire 50 ans d'avancées sociales. Ainsi, un parti d'extrême droite s'est dit opposé à l'avortement et au mariage homosexuel, deux droits pourtant défendus par nos lois. Si ce parti politique arrive un jour au pouvoir et qu'il rend illégale la loi permettant aux hommes et aux femmes homosexuels de se marier, je devrais fuir mon pays, ma patrie, avec mon mari, que j'aime depuis plus de 20 ans et avec qui je suis marié depuis 19 ans, et avec les deux enfants que nous avons élevés ensemble. Et j'ai la conviction que le seul moyen de combattre efficacement ces partis et les préjugés, les mensonges qu'ils véhiculent, est de faire se rencontrer le peuple latruant avec d'autres peuples, la culture latruante avec d'autres cultures, et ainsi de briser les barrières qui peuvent exister.

Enfin, il y a deux ans, suite à ma réélection, j'ai prêté serment sur la Constitution de la République du Latrua et j'ai juré de défendre mon peuple et de le protéger de toutes les attaques venant de l'extérieur. C'est dans le but de respecter ce serment que je vous ai proposé aujourd'hui le principe d'une alliance militaire complète entre nos deux pays. La Mährenie deviendrait ainsi le premier pays à avoir de tels rapports avec le Latrua, la Mährenie deviendrait ainsi le premier allié clair du Latrua."


Une mouche se pose au sol.

"Je pense que de tels partenariats renforceraient nos deux gouvernements et leur donneraient encore plus de légitimité. Cela ne peut donc être que bénéfique pour nous deux."

Il souleva légèrement le pied, voulant écraser l'insecte. Une lueur passa dans ce regard. Il reposa le pied et la mouche s'envola.

PR
Haut de page