

Le soleil se levait sur Vrarany et le Président de la République regardait la ville s'éveiller sous ses yeux. Il était bientôt 9h30 et Vasiliy en était déjà à son cinquième café. Il était debout depuis 6 h du matin. Il avait été réveillé par un appel de sa Première Ministre lui demandant de lui donner son avis sur l'une des propositions qu'elle voulait faire pour la loi budgétaire. Le Président de la République s'était donc levé et avait examiné pendant plus d'une heure la dite proposition. Cette dernière permettrait d'augmenter l'impôt sur le revenu, le montant de cette taxe monterai de 3 à 5 % des revenus. Il avait envoyé un message à Yuliya pour la rassurer : la proposition était on ne peut plus correcte et acceptable. La Première Ministre était très stressée à l'idée de présenter sa deuxième loi budgétaire qui se devait d'être une loi de rigueur et qui, par définition, ne pourrait pas plaire à tout le monde. C'est pour cette raison qu'il lui avait envoyé ce message, dans l'espoir de rassurer une femme en qui il avait une entière confiance et qui pourtant en manquait tant.
Il attendait maintenant l'appel de son mari. Ce dernier était parti il y a de cela trois jours à la montagne avec leurs deux enfants. Vasiliy devait les rejoindre pour passer avec eux ses trois semaines de vacances annuelles. Il passerait deux semaines à la montagne à quatre puis il partirait avec son mari pendant une semaine à Munik, au Sud du Karty, laissant les enfants chez ses parents. La sonnerie de son téléphone personnel le sortit de ses pensées. Le nom de son mari s'affichait sur l'écran de l'appareil. Il décrocha :
"Allô ?
- Oui Vasiliy, c'est moi. Comment ça va ?
- Bien, il fait beau ici, l'air est doux. Et vous, vos vacances sans moi se passent bien, dit-il le sourire aux lèvres.
- Il fait très beau, les enfants sont très contents d'être là. Mais tu leur manques beaucoup, tout comme à moi, et on a hâte de te voir. Tu arrives quand déjà ?
- Dans deux jours, j'arrive dans deux jours. Mais avant, je dois régler quelques petites choses, mais d'une très grande importance.
- Qu'est-ce qui est prévu pour aujourd'hui ?
- Je dois rencontrer les membres de la délégation mährenienne et discuter avec eux d'une possible alliance entre nos deux pays. Et après, il faudra que l'on travaille sur le budget. La routine quoi ! Et vous, qu'allez-vous faire de votre journée ?
- On part skier, skier, skier et skier. Les enfants rentrent tous les jours fatigués et dorment magnifiquement bien, moi par contre..."
Une sonnerie retentit dans la pièce. L'écran de son téléphone professionnel s'était allumé et le portable vibrait rageusement sur le bois massif de son bureau.
"Je suis désolé, mais je vais devoir raccrocher, le devoir m'appelle ! Tu dirais bonjour aux enfants de ma part et je suis impatient d'être avec vous. Je t'aime !
- Moi aussi !"
Le Président raccrocha et se jeta sur son autre téléphone pour décrocher.
"Bonjour Monsieur le Président."
Vasiliy reconnut la voix de Dimitri, l'homme qui assurait sa sécurité chaque jour, le chef de la garde présidentielle. Il avait été missionné pour attendre les diplomates mähriens à l'aéroport et pour les conduire jusqu'au palais. Il répondit :
"Bonjour Dimitri, ils sont arrivés à l'aéroport ?
- Oui Monsieur le Président, et il arrive au palais dans vingt minutes.
- Très bien. N'oubliez pas de les traiter avec déférence. Ce sont nos invités et c'est un honneur pour nous de les accueillir.
- Bien Monsieur le Président.
- Merci beaucoup Dimitri."
Il raccrocha et mit sa veste. Il s'assit à son bureau et relu une dernière fois son dossier pour être prêt. Cette rencontre était très importante et elle ne pouvait souffrir aucun accro. Il regarda sa montre. "Vingt minutes, ça me semble faisable, pensa-t-il."
