11/05/2017
23:12:57
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[Menkelt - Altrecht] Rencontre entre Eurysiens de l'Ouest et de l'Est


À gauche, Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt ; À droite, Patrick Pearse, Ministre des affaires étrangères du Saint-Empire Menkelt,
Membre du Front Impérial de Menkelt et écrivain


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La délégation menkienne allait bientôt arriver à Erhenstadt. Cependant, à bord de l'avion ministériel, tout se mélanger dans l'esprit du Premier Ministre menkien. Perdu à l'intérieur de son psyché, Peter Kebener avait un regard vide en regardant par delà le hublot de l'appareil. Il y régnait derrière un temps déprimant. Le ciel était d'un gris monotone, la pluie bombardait l'avion et on y voyait au loin que des nuages grisonnant et rien d'autre qui aurait pu transcender le paysage. Le premier ministre ne faisait de toute façon pas attention à ce mauvais temps et ce dernier restait en plein dans ses pensées, tout s'emmêlait à l'intérieur de son âme. Il y avait d'abord les élections législatives qui allaient intervenir dans moins d'un an. Il y avait aussi toutes ces lois qui étaient en train de passer en ce moment. La mise au pas des oligarques Menkiens aussi. L'homme réfléchissait également sur la géopolitique mondiale, la situation carnavalaise par exemple. Kibener remarqua avec une certaine ironie que son gouvernement n'avait pas trop réagi, voir pas du tout, à la guerre entre l'OND et Carnavale. Non pas par peur de missiles balistiques, mais parce que tout simplement cela ne l'intéressait pas, du moins pour l'instant. Peter avait une vision opportuniste de cette affaire, il voulait voir comment la situation allait évoluer, il ne voulait pas encore impliquer son pays dans quoi que ce soit de risqué. D'après ce qu'il avait entendu, au dernière nouvelle, la famille Oberon était morte. Tant mieux, se disait t-il, ce n'était qu'une famille caricaturalement décadente, une belle bande d'ordure en somme, pas une grande perte pour la civilisation Eurysienne. Cependant, il n'y avait pas que cette affaire qui avait attiré le regard de la communauté internationale. Il y avait également l'Empire de Churaynn en afarée qui avait montré de ses griffes envers un pays Eurysien, le Garmflüßenstein. Cette dernière avait d'ailleurs rejoins récemment le BNE au même moment. Par conséquent, la diplomatie Menkienne avait vivement réagit face aux menaces de Churaynn envers ce nouvel allié. Synchronicité, quand tu nous tiens.

Complètement avachi sur son fauteuil, Peter Kibener était très fatigué, 3 ans qu'il était à la tête de son pays en tant que Premier Ministre. 3 ans qu'il se bat nuit et jours à batailler envers l'opposition à l'intérieur, 3 ans qu'il devait batailler avec des alliées plus que douteux pour s'affirmer à l'internationale.
Mais, le résultat était à la hauteur des efforts fournis, le pays n'avait jamais été aussi stable depuis les années 50 au moins, la croissance économique était au plus haut, l'ordre régnait, l'extrême-gauche avait été complètement maté et sa côte de popularité n'avait jamais été au plus haut. De plus, sa politique extérieure, quoi qu'on en dise, avait fourni de bons résultats. De nouveaux alliés avec le BNE, des partenaires économiques viable et même une certaine crédibilité à l'internationale. Mais même avec ses résultats, le stress était toujours présent en lui, comme un parasite qui ne quittait pas son hôte.

En attendant, dans le fauteuil d'en face, le ministre des Affaires étrangères Menkiens, lui, était d'une tout autre humeur. Le très vivant Patrick Pearse, les jambes croisées, dévorait un livre sur l'histoire du Haut-État d'Altrecht. Celui-ci était vivement concentré sur sa lecture. Sa paire de lunette ronde sur son nez aquilin, sa barbe rousse rayonnante, son costume 3 pièces. Ce dernier avait un air d'intellectuel du XIXe siècle, le rouquin était en train de tâter un peu de sa barbe de hipster, l'air vivement concentré sur sa lecture. Quand d'un coup, il releva la tête et accompagner d'un claquement de doigt, interpella son ami, l'air soudainement inquiet.

''Écoute, Peter, je dois t'avouer que je ne sais pas trop à quoi tu penses. Penses-tu sérieusement que c'est une bonne idée d'envoyer des catholiques Menkiens dans un pays où la religion d'État est l'orthodoxie ? Je dois t'avouer, tu n'as pas peur que ça tourne au vinaigre si j'ose dire ? Je sais que nous sommes un pays en voie de surpopulation, mais je n'aime pas cette idée d'expatrier des Menkiens à l'étranger et qu'ils deviennent complètement déraciner de leur terre d'origine comme on a fait avec cette accord migratoire avec Teyla.''

Peter Kibener se releva ses yeux. Et haussa a même un sourcil.

''Les Eurysiens migrent depuis des centaines d'années Patrick. Nos cousins Eurysiens en Aleucie ou en Afarée ne sont pas morts à ce que je sache non ? Écoute, malgré nos différences, le fait que ce sont des Germains, nous sommes des Celtes. Ce sont des orthodoxes, nous sommes des Catholiques bien sûr. Il y a beaucoup de différences entre nous, cependant il y a bien une chose qui nous rassemble, nous sommes des Eurysiens, nous sommes de race blanche et nous sommes malgré tout des Chrétiens quoi qu'on en dise. Je compte sur ces points communs pour que si des Menkiens venaient à s'installer en terre d'Altrecht, la cohabitation se passerait bien. Tu as lu le dossier et mon projet de toute façon ?

Son ministre hocha la tête d'approuvement à la dernière phrase. Néanmoins, l'ère toujours dubitatif, il questionna à nouveau son ami.

''Oui, mais es-tu sûr du nombre de Menkiens que tu comptes envoyés là-bas ? À plus de de 2000 km de chez nous ?''

Avec un sourire narquois, Peter répondit.

''Écoute, on verra'' Il lâche un rictus à la fin de sa réponse. ''Et puis, nous ne discuterons pas que d'immigration je te rappelle ! Il y a bien d'autres sujets importants que nous devons aborder !''

Patrick Pearse approuva cette fois-ci les paroles de Peter.

''Ce que tu dis là est très vrai et véritable cher ami.''

Sur cette réponse, l'avion ministériel commença à débarquer à l'aéroport international d'Ehrenstadt. Les deux hommes se préparèrent à sortir, entourés de gardes du corps. Peter, au moment où la porte de l'avion s'ouvrit, il fit une prière.

''O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre Sainte miséricorde. Seigneur, bénissez cette rencontre et faite en sorte qu'elle sert votre plan. Amen.''

C'est sur cette prière que Peter et Patrick se mirent à sortir de l'appareil, à la rencontre des représentants Altrechtois. Avec les flashs de dizaines de journalistes présents sur les lieux.
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Le temps pluvieux n'arrangeait rien à cette rencontre. Sur la piste de l'aéroport vide se posa l'avion Menkien. Tout à coup, le temps que les procédures d'atterrissage se terminent afin de pouvoir sortir de l'avion, quatre voitures de marque "AVE" (Automobilindustrie von Ehrenstadt) noires aux vitres teintées, à l'air moderne et de type 4x4 débarquèrent sur la piste face à la sortie de l'avion. Les drapeaux Menkien et Altrechtois flottaient au vent quand, tout à coup, comme si une prière venait d’être exaucée, la pluie s’arrêta, laissant, quelques minutes plus tard, apparaître le soleil et un magnifique arc-en-ciel.

Au moment où la rampe fut mise en place, une équipe impériale du palais descendit d’un des véhicules noirs et installa le tapis rouge, avec des rambardes dignes des grands hôtels, ornées de rubans rouges. Quatre agents de police altrechtoise vinrent à l’extérieur du tapis afin de surveiller les journalistes s’agglutinant autour des rambardes, caméras vidéo et appareils photo à la main.

Tout d’un coup, la Voix de l’Empereur sortit du véhicule de tête. Comme une star, il fut adulé par les journalistes essayant d’obtenir un mot de sa part. Il était accompagné de sa suppléante, madame Juna Ochsner, une femme ayant pour vocation de remplacer la Voix si quelque chose lui arrivait ou s’il ne pouvait être disponible. Elle venait d’être nommée à ce poste ; son objectif ici était d’apprendre les rudiments de la diplomatie altrechtoise. Elle ne devait prononcer que peu de mots, seulement des salutations.

Une fois la délégation menkienne descendue, la Voix et son équipe les saluèrent. Entre poignées de main et salutations orales, le ton était mis à la convivialité auprès des journalistes. Puis, après quelques instants passés avec eux, la "troupe" diplomatique s’installa dans les véhicules appropriés, formant une colonne jusqu’au palais impérial au cœur de la capitale. Une colonne renforcée par des véhicules de l’Inquisition venus escorter les diplomates.

La Voix : Nous vous saluons, très chers alliés et amis de Menkelt. Votre présence nous honore.

Arrivés à la cour du palais, des serviteurs étaient en ligne avec tout ce dont avait besoin la délégation. Le palais était peu gardé, les gardes impériaux n’étant pas aussi nombreux qu’à leur habitude, le gouvernement ayant jugé bon de ne pas effrayer des amis. Il n’était visible qu’une dizaine de gardes.

La Voix montra le palais à la délégation puis fit installer cette dernière dans une salle, assez grande et naturellement lumineuse. Il y faisait chaud, à la différence de l’extérieur. Une grande table était au centre de celle-ci, permettant de pouvoir discuter. Sur cette table étaient déjà installés du café, du thé, du lait et du sucre, accompagnés de petits gâteaux altrechtois secs et sucrés, traditionnellement trempés dans le café. Des bouteilles d’eau luxueuses étaient également mises sur la table pour rafraîchir les diplomates. Une fois la porte fermée et les diplomates installés, aucun garde ni serviteur n’était admis à entrer. La porte était scellée et hermétique ; aucun bruit ne pouvait s’en échapper. Alors les discussions purent commencer.

La Voix : Très bien, j’espère que cette petite visite a pu vous montrer dans les grandes lignes le palais et qu’elle fut agréable avec ce si beau temps. Je pense que si vous n’avez pas de question, nous pouvons commencer. Je vous écoute.

La Voix de l’Empereur, habituellement au ton sec et dur, avait un visage plutôt neutre. Ses yeux ne pouvaient exprimer un quelconque sentiment, car recouverts d’un linge blanc pour les couvrir.

Image
Image des gardes impériaux
Image de la Voix de l'Empereur
Image du palais impérial
Image du palais impérial

À gauche, Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt ; À droite, Patrick Pearse, Ministre des affaires étrangères du Saint-Empire Menkelt,
Membre du Front Impérial de Menkelt et écrivain


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Les deux représentants Menkiens furent ravis d'être aussi bien accueillis au palais impérial d'Ehrenstadt. Un certain a priori s'était en effet emparé d'eux quelques temps avant le voyage. Ils s'attendaient à un accueil plutôt austère, un accueil plus ''Slave et gris''. En fait, les deux Menkiens se méfiaient comme de la peste de beaucoup de pays d'Eurysie de l'Est, cette région était réputée instable, imprévisible et étrange. Mais l'Altrecht n'était visiblement pas comme les autres états d'Eurysie de l'Est, déjà, car c'est un état germanique, véritablement aristocrate et Eurysien pleinement. Ce qui change beaucoup, au plus grand plaisir des deux hommes. Peter Kibener se jeta sur les gâteaux Altrechtois, n'hésitant pas une seule seconde à les dévorer et en les mâchant comme s'il n'avait pas mangé depuis un mois. Son ministre des Affaires étrangères se servit uniquement d'une tasse de thé, sobrement et avec une élégance tout à fait menkienne. Pendant que son premier ministre était en train de se goinfrer des gâteaux en face de lui, Patrick, en voyant la scène à côté de lui, prit l'initiative de prendre la parole.

''Merci à vous, mon...'' Il s'arrêta un instant, il n'allait tout de même pas dire monsieur la voix, cela sonnait étrange dans sa tête. ''Votre excellence de nous accueillir dans ces conditions. Votre courtoisie nous honore et c'est un vrai plaisir que d'être présent au palais impérial. Nous espérons que Sa Majesté l'Empereur se porte bien.

Voyant que les politesses de son ministre étaient terminés, le premier ministre s'essuya les mains et décida alors sans plus tardé de mettre les pieds dans le plat. Ce dernier était vêtu tout en noir, comme s'il était à un enterrement. Il avait donc certes un style élégant, mais également très austère. Ses cheveux noirs de jais en plus de l'absence de bijoux visibles où tout autre accessoire sur lui approfondissaient cette sensation d'austérité provenant de lui. Mise à part son alliance en or, aucune autre couleur sur lui.
Ce style de vêtement était un héritage familial protestant, provenant de sa grand-mère, mais Peter, lui, il restait profondément Catholique.

''Je vous remercie également et tout autant votre excellence pour l'excellent accueil que vous nous réservez. Votre excellence, comme vous le savez sûrement, le Saint-Empire Menkelt cherche à faire émigrer une partie de notre population à l'étranger. En raison d'un futur problème de surpopulation sur notre petite île. Nous savons que vous avez dernièrement assoupli l'accueil des migrants compatibles avec votre civilisation. Ainsi, comme indiquez dans notre missive, nous vous proposons d'accueillir des ressortissants Menkiens chez vous, dans les limites de ce que votre pays peut accueillir évidemment. Les Menkiens sont généralement de bons Chrétiens, catholique certes alors que vous êtes orthodoxes, mais ils restent Chrétiens et adorent le même Dieu. Nous sommes un peuple de bonne race et travailleuse. Je pense que si accord il y a entre nos deux nations pour l'accueil de Menkiens chez vous. Ces migrants Menkiens n'auront aucun mal à s'intégrer à Altrecht.''

La surpopulation future de Menkelt était un problème qui allait être majeur à l'avenir. Dans tous les aspects, que ce soit économique, social et environnemental. Il fallait régler ce problème le plus tôt possible. Il fallait le régler maintenant. Il reprit alors calmement sa respiration.

''Au dernier recensement, il y a plus de 24 millions de personnes vivant dans le Saint-Empire Menkelt. Selon des analystes, pour qu'il n'y ait pas de problème lié à l'augmentation de notre population. Il faudrait stabiliser ce nombre vers 19-20 millions de personnes. Nous ne voulons évidemment pas que vous accueillez plus de 4 millions de Menkiens évidemment, ni même que vous nous preniez en pitié sur nos problèmes. Non, si nous vous parlons avec aise de ce problème, c'est que nous voulons jouer carte sur table avec vous. En tant qu'allié au sein du BNE, nous ne souhaitons pas truquer le jeu, nous sommes honnêtes à 100% avec vous sur ce sujet.
Mais avant tout nous souhaitons avoir votre avis, excellence, que pensez-vous d'une immigration menkienne vers le Haut-Etat d'Altrecht ?''


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La Voix écouta patiemment. S'exerçant à être aimable, il avait compris les bienfaits d'accueillir aimablement ses invités. Voyant que ces derniers se régalaient avec les biscuits, il sortit une coupole d'un tiroir se trouvant derrière lui, et en soulevant cette dernière il exposa aux yeux de ses invités de nouveaux mets. Ces derniers avaient l'air plus sucrés, avec une partie dure enrobée d'un glaçage recouvrant la moitié du gâteau. Un glaçage noir et blanc aux couleurs du drapeau altrechtois qui, avec la couleur du gâteau, pouvait être distingué.

Après la longue écoute de ses homologues, il réfléchit quelques secondes. Accueillir des Menkiens pourrait être une bonne idée pour pallier le manque d'employés dans nos industries, mais il faudrait qu'ils s'adaptent et qu'ils croient en l'Empereur Dieu. Une tâche bien difficile mais qui, par charité chrétienne, ne devait pas lui faire peur. Cependant, il ne faudrait pas en accueillir un trop grand nombre, au risque de ne pas pouvoir les loger ou de déséquilibrer une population unie dans la foi et la culture. Alors, après ses mûres réflexions, il dit :

La Voix de l'Empereur : Je vous remercie de la sincérité dont vous nous faites part, je ferai de même. L'Altrecht est une entité solide, indivisée pour le moment, mais l'accueil d'un trop grand nombre de vos ressortissants pourrait déstabiliser le pays. Cependant, Dieu nous juge tous égaux, alors nous prendrons de vos citoyens, mais dans les bonnes conditions. Ici en Altrecht, nos standards de vie se doivent d'être exemplaires et nous souhaitons préserver ce standard pour tous, y compris vos citoyens. Pour cela, il me faut faire quelques calculs.

La Voix prit une tablette incorporée dans la grande table, il fit des recherches dans son système global d'information d'État et calcula quelques minutes. Il reprit ensuite :

La Voix de l'Empereur : L'Altrecht a de disponible en totalité 322 000 places avec un logement garanti pour des familles ou personnes seules. Cependant, avec une marge d'imprévu à 10 %, nous estimons pouvoir accueillir 289 800 personnes au total dès à présent. Maintenant, comme vous me le ferez remarquer, ce n'est pas suffisant et nous le comprenons. Ce qui peut éventuellement être mis en place serait un programme de construction massive d'habitations, viable moralement et économiquement, pour accueillir une plus grande partie de votre population. Un programme cofinancé à la fois par l'Altrecht mais également par votre nation. Ceci afin de garantir le bien-être de vos citoyens arrivant. Des ingénieurs menkiens et altrechtois pourront collaborer ensemble afin de construire des habitats viables et également plus appréciés par vos citoyens, qui n'ont pas les mêmes coutumes que les nôtres. Avec un tel projet poussé sur trois ans, à partir de juin 2017 jusqu'en juin 2020, on pourrait, dans sa première année, construire près de 200 000 places de logement, puis 250 000 places, pour enfin terminer sur sa dernière année avec 290 000 places de logement pour votre population, soit un total sur trois ans de 740 000 places.

Après cette explication mathématique longue, la Voix prit un verre d'eau et but sans bruit, regardant ses invités. Voilà une solution viable : l'accueil de citoyens menkiens sur plusieurs années afin d'assimiler ceux précédemment arrivés et construire plus de logements pour combler ce fameux manque de main-d'œuvre qui touche tous les corps de métier en Altrecht, mais particulièrement l'industrie métallurgique, pourtant cœur de l'économie altrechtoise. Il réfléchissait déjà aux méthodes d'assimilation efficaces afin de conserver l'unité d'un petit pays comme l'Altrecht, à peine plus grand que le Saint-Empire de Menkelt. La solution serait un projet de mégapole de la capitale Ehrenstadt, autour du palais impérial. Voilà une idée qu'il développera en interne. Il laissa la parole à ses invités.

À gauche, Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt ; À droite, Patrick Pearse, Ministre des affaires étrangères du Saint-Empire Menkelt,
Membre du Front Impérial de Menkelt et écrivain


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''Mazel Tov !'' pensa avec humour Kibener. Plus d'un demi-million de Menkiens allaient pouvoir migrer au minimum dans les trois années qui viendront. Une excellente nouvelle, le problème démographique menkien n'allait bientôt plus être un aussi gros problème. Si un accord était signé entre les deux pays, ce serait une nouvelle victoire pour son gouvernement, même ses opposants reconnaitrait cela.
Ce dernier se jeta d'ailleurs sur les nouveaux mets proposés par les Altrechtois. Leurs sucreries étaient délicieuses, le glaçage rendait le gout exquit. Le jeune premier ministre se sentait bien. Il laissa Patrick Pearse répondre à sa place.

''Eh bien... Nous ne pouvions pas espérer mieux que ce que vous venez de nous dire !''

Le ministre des affaires étrangères Menkiens sorti alors de sa valise le traité d'immigration sans perdre de temps.

a écrit :
Traité d'immigration d'Ehrenstadt


Préambule :
Le Saint-Empire Menkelt, d'une part,
et
Le Haut-État d'Altrecht, de l'autre:
ci-après dénommés collectivement Saint-Empire Menkelt, Haut-État d'Altrecht ou les différents Parties,

Considérant l'importance de créer des liens entre nations d'Eurysie membre du Bloc Nationaliste Eurysien.

Désireux de créer des conditions propices au développement et à la diversification des échanges entre eux, ainsi qu'à la promotion de la coopération économique et de leur alliance ;

Convaincus que le présent Accord créera des conditions encourageant leurs relations dans les domaines de l'économie, du commerce et du bien commun;

Se fondant sur leurs droits et obligations respectives;

Ont décidé, dans l'intention de poursuivre les objectifs mentionnés ci-dessus, de conclure l'Accord suivant (ci-après dénommé "le présent Accord")

Article I :
Sous réserve des impératifs de la lutte contre la fraude documentaire, le trafic des stupéfiants, la criminalité transfrontalière, l’immigration irrégulière et le travail illégal et des autres impératifs d’ordre et de sécurité publique et afin de favoriser la circulation des personnes entre les deux pays, le Haut-État d'Altrecht s’engage, dans le respect de ses obligations internationales respectives, à faciliter la délivrance aux ressortissants du Saint-Empire Menkelt appartenant à l’une des catégories ci-dessous d’un titre de séjour de cinq à neuf mois en fonction de la qualité du dossier présenté, de la durée des activités ou du séjour prévus et de celle de la validité du passeport :
- Ouvriers, paysans, étudiants, pharmaciens, médecins, employés, ingénieurs, métallurgistes, mineurs, hommes d’affaires, commerçants, avocats, intellectuels, universitaires, scientifiques, artistes.

Article II :
a) Le Haut-État d'Altrecht s'engage à établir un quota relevé à 200 000 Menkiens annuellement admis dans le Haut-État d'Altrecht pendant les 3 premières années du présent Accord. Après ces 3 années, le Haut-État d'Altrecht peut changer à sa guise le nombre de ressortissant Menkiens à accueillir dans le dit quota.
b) Ce quota peut être réduit en cas de chômage trop élevé ou si le Haut-État d'Altrecht est menacé de quelconque trouble à l'ordre public et en informant au préalable le Saint-Empire Menkelt.
c) Les Menkiens admis dans le Haut-État d'Altrecht obtiennent le titre de séjour allant de cinq à neuf mois pour chercher un emploi.

Article III :
À la date d’entrée en vigueur du présent Accord, les ressortissants Menkiens désirant résider au sein du Haut-État d'Altrecht, après avoir trouvé un emploi stable via le titre de séjour de cinq à neuf mois peuvent être titulaires d’un titre de résidence dont la durée de validité est égale ou supérieure à 10 ans. À l’expiration de celui-ci, ce titre peut-être renouvelé de plein droit pour une durée permanente, selon les besoins du Haut-État d'Altrecht. Elle vaut autorisation de résider sur le territoire du Haut-État d'Altrecht et d’y exercer toute profession salariée, y compris commerciale.

Article IV :
Le conjoint des personnes titulaires d'un titre de résidence de résident mentionnés dans l'article III ainsi que leurs enfants n’ayant pas atteint l’âge de la majorité dans le Haut-État d'Altrecht, sont admis dans le cadre du regroupement familial sur le territoire du Haut-État d'Altrecht, sont autorisés à y résider dans les mêmes conditions que les dites personnes.

Article V :
Les membres de famille visés à l'article IV ci-dessus qui sont admis à rejoindre au titre du regroupement familial une personne mentionnée à l'article III du présent Accord ont droit à exercer une activité professionnelle salariée ou non salariée dans le cadre de la législation en vigueur et dans des conditions dignes et humaines.

Article VI :
Le titre de résidence ainsi que le regroupement familial ne peut être refusé que pour l'un des motifs suivants :
a) Le demandeur ne justifie pas de ressources stables et suffisantes pour subvenir aux besoins de sa famille. Sont pris en compte toutes les ressources du demandeur et de son conjoint indépendamment des prestations familiales.
b) Le demandeur ne dispose ou ne disposera pas à la date d'arrivée de sa famille dans le Haut-État d'Altrecht d'un logement considéré comme normal pour une famille comparable vivant dans le Haut-État d'Altrecht
c) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur est atteint d'une maladie inscrite au règlement sanitaire du Haut-État d'Altrecht.
c) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur séjourne irrégulièrement sur le territoire Altrechtois.
d) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur représente une menace pour la sécurité et l'ordre établi au sein du Haut-État d'Altrecht.
e) La limite du quota précisé dans l'article II alinéa a) et b) a été dépassé.

Article VII :
Le titre de résidence d'un ressortissant Menkien qui aura quitté le territoire Altrechtois pendant une période de plus de trois ans consécutifs est périmé. Il ne sera pas possible pour lui de re-avoir un certificat de résidence, sauf à la demande express du Haut-État d'Altrecht.

Article VIII :
a) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratifications respectives.
b) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité.

''Qu'en pensez-vous ? N'hésitez surtout pas à intervenir sur le quota, si vous souhaitez l'augmenter ou le baisser.'' ajouta respectueusement Peter Kibener qui était en train de finir un des mets Altrechtois.

La Voix écouta puis lut le traité. Tout semblait raisonnable, mais la liste des métiers présents risquait de déstabiliser l'Altrecht, notamment sur le plan politique. Alors, la Voix s'exprima pour corriger ceci :

C'est un magnifique traité, cependant, dans l'Article I concernant les catégories de métiers inscrites, nous ne pouvons pas accueillir : les étudiants hors regroupement familial, les pharmaciens et médecins déjà présents en grande quantité sur le territoire, les avocats, les intellectuels sauf validation préalable du gouvernement, les universitaires hors regroupement familial, ainsi que les artistes non validés par le gouvernement. Autrement, l'accord nous semble correct.

Si cela vous convient, je le signe et le soumettrai au parlement altrechtois afin qu'il soit ratifié.


Sortant ainsi de sa poche un stylo noir et doré marbré, orné de l'insigne du gouvernement et gravé de ses initiales.
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