Si tu veux vivre : marche dans mes pas !
Manuel de l'explorateur en herbes
Posté le : 06 août 2025 à 10:47:53
Modifié le : 30 août 2025 à 10:19:26
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Si tu veux vivre : marche dans mes pas !
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Le quartier des oranges
34ème quartier de Carnavale


Le quartier des oranges est catégorisé par Commissariat Central comme un « bas-quartier » c’est-à-dire un quartier où le revenu médian est inférieure à 36 Chèque Carnavalais par jour ce qui est très peu. Le quartier des oranges a fait plusieurs fois parler de lui dans les Chiens Écrasés en raison de la criminalité qui le gangrène et la présence des sectes sataniques millénaristes présidées par le pape noir Gilbert Camélia. Célèbre pour ses bûchers de catholans, le quartier des oranges est fortement déconseillé pour les touristes et ses points d’entrée font l’objet d’une surveillance policière particulière en raison des émeutes qui s’y déclenchent régulièrement et menacent de déborder dans le reste de la ville...
Le quartier des oranges est numéroté 34ème quartier de Carnavale. C'est un quartier du nord de la ville, proche des quartiers inondés. S’y croisent la 101ème, la 23ème, la 209ème, la 11ème et la 76ème avenue. Les quatre premières sont impraticables en raison des ruines d’immeubles effondrés et des trous dans la chaussée mais la 76ème avenue est toujours utilisable et sert à l’acheminement des ressources depuis les autres quartiers. Les sectes sataniques contrôlent en partie les entrées et les sorties bien qu’il soit toujours possible d’emprunter les ruelles adjacentes, si on ne craint pas de croiser des lépreux ou des sans domiciles fixes.
L’architecture du quartier des oranges est typiquement carnavalaise de la fin du XIXème siècle. Les bâtiments sont construits les uns sur les autres afin de gagner de la place vers le haut et le quartier fonctionne sur plusieurs étages grâce à des passerelles tendues entre les immeubles. En plus de faciliter les déplacements, les passages suspendus du quartier des oranges permettent en partie à ses habitants d’éviter les mauvaises rencontres en leur offrant de nombreuses solutions de replis. Il n’est pas rare que ces passerelles soient gardées, chevrotine en main, par le gardien d’immeuble ou un voisin à la retraite que l’on remercie par quelques sous de protéger les habitations en éloignant les malandrins.
Le quartier des oranges n’a plus fait l’objet d’aucun plan d’urbanisme depuis le Chaos de Carnavale et a donc continué à grandir de manière peu harmonieuse, les bâtiments sont construits les uns sur les autres et les habitants ajoutent des excroissances à leurs domiciles sans aucune régulation. Il est très fréquent que des immeubles s’effondrent au quartier des oranges, emportés par leurs poids ou fragilisés dans leurs fondations par un déséquilibre en hauteur. Les bâtiments sont anciens et principalement bâtis dans un mélange de bois et d’acier. Leurs extensions plus tardives sont faites en matériaux de récupération à partir d’autres morceaux d’immeubles effondrés dans les quartiers noyés adjacents.
Faute de soutien de la noblesse, le bas-quartier des oranges est majoritairement autogéré par ses habitants. Les sectes sataniques y font régner un semblant d’ordre et pourvoient aux besoins les plus immédiats de la population en fournissant une éducation, des soins et en garantissant que les marchés sont bien approvisionnés en nourriture. Le syndicat des égoutiers a signé des accords avec Gilbert Camélia pour entretenir les tuyaux de gaz et fournir le quartier des oranges en énergie ce qui assure un semblant d’éclairage public et permet de se chauffer et de cuire des pâtes. Passé 22h en revanche le quartier s’éteint car il ne peut pas payer ses factures, cela fait office de couvre-feu, d’autant que c’est à cette heure-ci que les meutes de chiens aiment venir manger les restes de repas et les sans domiciles fixes qui ont eu le malheur de s’endormir ivres dans la rue.
La présence politique des satanistes sur le quartier des oranges est attestée depuis les années 1990 mais s’est accentuée avec l’élection du pape noir Gilbert Camélia en 2006 qui a raffermit l’emprise de la noire église sur le quartier. Plusieurs bâtiments religieux ont été construits dans le quartier des oranges et les habitants ont pris l’habitude de tracer des croix inversées à la craie sur leurs portes pour signifier leur adhésion à la doctrine luciférienne. Du fait de cette influence, le quartier des oranges est très permissif en termes de mœurs et on y retrouve de nombreux bordels assez malfamés. Les fêtes sont nombreuses et fréquentes et il est possible d’assister à des orgies en plein air. Chaque dimanche, une messe noire est donnée sur la place Crémieux, dont la fontaine est surmontée d’une statue de l’Antagoniste couronné.
Depuis la création de CRAMOISIE©, les sectes sataniques carnavalaises ont entamé un exode vers le jardin rouge et l’emprise de la noire église sur le quartier des oranges diminue. Si le retour des mafias est à redouter, les changements politiques survenus à Carnavale suite à l'Armageddon't de 2017 font espérer que l’ordre puisse de nouveau être assuré par Commissariat Central et non par des truands malhonnêtes.
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Le quartier des bourdons
57ème quartier de Carnavale


Le quartier des bourdons est un quartier partiellement enterré lors de l’éruption d’un volcan de boues toxiques dont on avait oublié l’existence. L’air y est devenu très vite irrespirable mais comme Carnavale manque toujours de place pour s’étendre, la Principauté a décidé d'y installer sa maintenance en investissant les infrastructures désertées pour les transformer en lieux de travail. Le quartier des bourdons est un quartier où personne n’habite, sauf s’il n’a pas le choix. Il accueille chaque jour des milliers d’employés de la mairie mais ceux-ci n’y restent pas dormir. De ce fait, le quartier des bourdons est catégorisé comme un « quartier médian », ni pauvre ni riche, mais sous contrôle de la mairie qui en tient les principaux axes et protège les bureaux.
Le quartier des bourdons est numéroté 57ème quartier de Carnavale. C’est un quartier de l’ouest de la ville, situé à quelques kilomètres du périphérique qui sépare Carnavale des champs OGM. Il est relié au reste de Carnavale par la 11ème et la 901ème avenue qui sont toutes les deux praticables. Commissariat Central a trouvé un accord avec la mairie pour sécuriser les accès et protéger les ouvriers qui entretiennent les routes alors prudence à ne pas rouler trop vite : les radars aussi sont en état de fonctionner !
Les bureaux et centres de maintenance du quartier des bourdons ont été construits directement à l’intérieur des bâtiments ensevelis par les coulées de boue toxique, ce qui a créé de vaste espaces inoccupés après la rigidification de celle-ci. Les boues toxiques forment désormais les parois de vastes grottes dans lesquelles sont encastrées des immeubles effondrés, transformés en lieux de travail. De grands panneaux colorés rappellent aux employés de ne pas toucher ou lécher les parois des grottes et de porter des gants et un masque lorsqu’ils s’y déplacent.
Le quartier des bourdons est considéré comme un quartier « toxique » où il n’est pas recommandé de se rendre sans protection. Toutefois, la présence attestée de populations de marginaux y résidant en raison des loyers pas cher a fait reconsidérer à Grand Hôpital la dangerosité des boues toxiques. Après examen, il s’avère que les locaux ont développé une forme d’immunité naturelle grâce à un lent processus de mithridatisation. Les boues toxiques restent toutefois mortelles pour ceux qui s’y exposent sans préparation suffisante et l’espérance de vie des locaux n’est pas grande.
Le travail réalisé dans le quartier des bourdons est principalement dédié à la maintenance du complexe et labyrinthique système d’approvisionnement de la ville en eau, gaz et essence. Les employés du quartier des bourdons s’assurent que les zones urbaines qui ont payé les factures soient bien approvisionnées et font remonter aux équipes sur le terrain les éventuels dysfonctionnement. Le quartier des bourdons n’est pas le seul de Carnavale à être dévolu à la maintenance, mais il est le seul dont ce soit l’unique fonction. Les conditions de travail pénible font également qu’il s’agit d’emplois subalternes, les cadres et les ingénieurs préfèrent en général travailler dans des quartiers moins intoxiqués.
L’emprise de la municipalité carnavalaise sur le quartier des bourdons est réduite à son stricte minimum pour faire des économies budgétaires et en dehors des axes routiers et de la sécurisation des bureaux, le reste du quartier est laissé sans surveillance. Les Carnavalais qui résident en permanence dans le quartier des bourdons présentent des difformités physiques entrainées par le contact des boues toxiques. Ils sont assez mal vus du reste de la population qui les confond avec des lépreux et doivent se reproduire ensemble pour ne pas devenir fous. Grand Hôpital a estimé le taux de consanguinité moyen à 0,25 ce qui est finalement assez raisonnable.
En raison de sa haute concentration en tuyaux, le quartier des bourdons a été l'un des plus touchés lors de l'épandage d'engrais Dalyoha au moment de l'Armageddon't de 2017. Paradoxalement, la boue toxique s'est avérée être un excellent terreau pour les fleurs et les plantes qui pullulent désormais dans les grottes et à l'extérieur, au point que la mairie doit désherber les routes deux fois par semaines pour ne pas créer d'accidents. Si le travail n'est pas plus facile qu'avant en raison des piqures de guêpes, l'air est moins nauséabond et le nom du quartier est enfin mérité !
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La statue sans visage
3ème perle de la couronne noire de l'Eurysie

Située au cœur du quartier des luminères, la statue sans visage représente un ange de cinq mètres de haut. Prise en entier, la statue fait plus de quinze mètres et presque autant d'envergure. Elle se trouve dans une salle derrière l'autel de la basilique enfouie de Saint Thomatthieu, la plus vieille construction religieuse connue de Carnavale. Initialement bâtie dans un renfoncement rocheux, Carnavale s'est construite tout autour jusqu'à la recouvrir presque entièrement. Seule partie émergée : sa coupole dépasse du sol au niveau de la rue et sert de rond-point à la 34ème et la 68ème avenue.
Architecturalement sobre, la basilique enfouie de Saint Thomatthieu est considérée comme l'une des perles de la couronne noire de l'Eurysie. Bien qu’il existe de nombreuses cathédrales plus imposantes qu’elle, elle conserve aux yeux des Carnavalais une grande importance symbolique. Plusieurs fois restaurée et reconstruites, des fouilles menées au début du XXème siècle ont mis à jour les restes d’une chapelle catholane datant de -300 avant Jésus Christ, ce qui est un peu contradictoire. L’Eglise considère la basilique Saint Thomatthieu comme un miracle mais des archéologues crient au fake. En attendant, le conseil municipal a toujours refusé d’autoriser de nouvelles fouilles, laissant les deux camps dans l’expectative.
Le visage de la statue a été démoli à coups de masses pendant le Chaos de Carnavale et avec la destruction d’une partie des archives du Museum Carnavalis, on ne sait plus quel ange elle représentait. Certains supposent qu’il s’agit de Saint-Michel, patron de la noblesse carnavalaise, mais d’autres pensent plutôt qu’il s’agit de l’ange déchu Lucifer. Déterminer la nature de l’ange a conduit à de nombreuses controverses entre les fidèles d’un millénarisme catholan et les sectes lucifériennes de la noire Église. Il s’agit d’un enjeu d’importance puisqu’en tant que plus ancienne construction religieuse de Carnavale, la basilique Saint Thomatthieu détermine le saint patron de la Principauté, or l’identité de celui-ci fait débat.
Lors de l’Armageddon’t de 2017, les fidèles millénaristes des deux camps se sont disputés l’entrée de la basilique Saint Thomatthieu, considérée comme le lieu le plus probable de l’apparition de Saint-Michel, ou de celle de Lucifer. L’apocalypse s’étant terminé en eau de boudin, les millénaristes lucifériens ont amicalement proposé aux millénaristes catholans de les massacrer pour leur éviter le pêché de suicide, ce que ces-derniers ont accepté. Fait notable : les équipes de nettoyage de la mairie ont témoigné qu’une des victimes avait trouvé la force de se hisser au sommet de l’ange pour dessiner avec son propre sang un sourire à la place du visage défoncé de la statue.
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Le quartier des mirabelles
91ème quartier de Carnavale


Le quartier des mirabelles est un quartier résidentiel du sud de Carnavale, frontalier des quartiers privés de la féerie des Obéron qui ceinturent la ville sur ses hauteurs. Si le quartier des mirabelles fut autrefois une bouffée d’air frais en augmentant la surface constructible de Carnavale dans les collines, c’est aujourd’hui un « quartier médian » ni pauvre ni riche, majoritairement résidentiel et plutôt paisible. Les immeubles d’habitations sont hauts de plusieurs étages et construits en escalier, les toits des bâtiments les plus bas servent de balcons pour les immeubles supérieurs. Cette architecture innovante à son époque assurait à tous les résidents une fenêtre donnant sur l’extérieur et une placette devant chaque bâtiment, ce qui favorise la convivialité et les fêtes de voisinage.
Construit sur un terrain en pente, le quartier des mirabelles est par ailleurs caractérisé par son très grand nombre d’escaliers, dont certains sont réputés déboucher sur le vide, et d’autres posséder un espacement aléatoire de marches pour faire trébucher ceux qui les empruntent sans faire attention. Ces caractéristiques architecturales étonnantes sont à mettre sur le compte d’un mouvement de résistance à l'impôt des architectes dans les années 1930. Pour protester contre la suppression de plusieurs niches fiscales les concernant, les architectes de Carnavale se sont mis à bâtir la ville en chausses trappes pour provoquer des accidents aux collecteurs de taxes et à la maréchaussée. Le quartier des mirabelles est symptomatique de cette fronde des cadres qui cause encore aujourd’hui beaucoup de désagréments à ses habitants.
Particulièrement labyrinthique, le quartier des mirabelles est connu pour la difficulté à s’y repérer en raison d’un grand nombre d’impasses, de chemins circulaires et de trompe l’œil qui faussent les perspectives. Les points de repères sont souvent truqués et il est fréquent qu’en croyant se rendre quelque part, on se retrouve obligé à faire des détours imprévus, voire que l’on revienne finalement sur ses pas. Plusieurs escaliers d’Escher ont été signalés à la mairie après la mort par épuisement de personnes âgées, piégées dans leur boucle sans fin, mais faute de budget la municipalité s’est contenté d’en interdire l’accès avec des barrières. Pour les amateurs de paradoxes ou d’illusions d’optiques, il est malgré tout possible d’explorer le quartier des mirabelles, à condition de posséder un guide résident sur place pour éviter les accidents.
Le quartier des mirabelles est numéroté 91ème quartier de Carnavale et l’un des plus récents quartier de la ville, bâti à partir de rien au début du XXème siècle. Sa proximité avec la féerie des Obéron en fait un quartier relativement sûr, même si des traquenards sont parfois organisés contre les visiteurs imprudents qui se laissent piéger dans ses rues hypnotiques. En 1987, sur une initiative privée d’un Duc philanthrope, un grand toboggan a été installé en haut du quartier des mirabelles pour faciliter la descente vers les quartiers de bureaux plus en aval. Une rumeur veut toutefois qu’il s’agissait pour le Duc d’un moyen rapide de rejoindre son amante, une gueuse des bas-quartiers, en traversant le quartier des mirabelles à toute allure. Étant donné la longueur du dispositif, plusieurs paliers étaient prévus pour faire ses besoins et boire de l’eau, et une équipe d’employés avait pour mission de savonner six fois par jour le toboggan afin de faciliter les glissades.
Le quartier des mirabelles possède une petite ménagerie beaucoup moins grande que le célèbre zoo de Carnavale. Les animaux y furent dévorés en 2003, lors d’un épisode de boulimie sociale appelée grande dévoration et causé par l’expérimentation de nouvelles publicités pour de la nourriture en réalité augmentée. Les habitants du quartier se mobilisèrent néanmoins peu de temps après pour repeupler la ménagerie qui compte en 2017 cent-quarante-six chats domestiques, vingt-neuf chiens, douze renards, mille-huit-cent-trente-neufs rats, un cadavre de serpent d’eau et six pigeons.
Lors de l’Armageddon’t, le quartier des mirabelles fut relativement peu touché par les bombardements en raison de l’absence d’infrastructures stratégiques situées en dessous. Le quartier est en effet construit à flanc d’une colline dure à percer. On sait toutefois de source sûre que la vision hypnotique du quartier aperçu d’en haut donna mal à la tête à plusieurs pilotes de l’OND qui se crachèrent dans la mer après avoir vomi dans leurs casques. Le toboggan fut quant à lui utilisé pour envoyer les cadavres de la noblesse suicidée dans la féerie des Obéron vers les incinérateurs du centre-ville.
Posté le : 08 août 2025 à 17:40:59
Modifié le : 01 sep. 2025 à 17:18:17
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L'Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale
Aperçu de Bourg-Léon

A Bourg-Léon se trouve l’Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale. Fondée par les Princes de Vale au XIVème siècle, elle est l’unique université de médecine de Carnavale et accueille chaque année près de vingt-mille étudiants dont une part conséquente sont étrangers. Sous tutelle des Laboratoires Dalyoha, les brevets produits par l’Académie sont tous leur propriété exclusive et financent largement ses coûts de maintenance et de logistique. Considérée comme l’une des plus luxueuse mais surtout la plus avancée des universités de médecine, la formation dispensée par l’Académie Princière jouit de conditions d’enseignement uniques au monde. La proximité des serres OGM de la pharmacopée Dalyoha permet d’isoler les variables dans le génome des plantes et de mettre en place des protocoles expérimentaux d’une précision incomparable. L’excellence de l’enseignement et les outils à la disposition des enseignants et des étudiants explique sans aucun doute l’avancée technologique de la Principauté de Carnavale en matière de médecine, de recherche chimique et biologique.
L’Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale possède plusieurs bâtiments d’une grande richesse et diversité architecturale à Bourg-Léon. Sa bibliothèque, bâtie au XIXème siècle dans un style néoclassique, évoque les siècles les plus fastes de la Principauté. Les amphithéâtres et le campus universitaire se trouvent à l’ouest de l’île et forment un réseau d’immeubles art-déco dans le style carnavalais du début du XXème siècle. Les Laboratoires Dalyoha se trouvent quant à eux à l’intérieur de l’île dont ils exploitent le réseau de cavernes naturelles. Si les laboratoires universitaires se trouvent en surface (ce sont ceux réservés aux étudiants et aux enseignants) les vrais secrets se trouvent plus en profondeur, autant pour des raisons de confidentialité que de confinement des menaces bactériologiques.
De manière générale les conditions d’étude et de recherche sur le campus de l’Académie Princière sont excellentes : les infrastructures sportives, de divertissement et de relaxation offrent un service inégalable et entièrement pris en charge par Bourg-Léon. Les étudiants peuvent ainsi exercer leur esprit comme leur corps. De nombreuses bourses permettent de sélectionner les meilleurs élèves étrangers pour les faire venir à Carnavale où leurs études sont financées de bout en bout, et où une place de médecin leur est quasiment assurée pourvu qu’ils réussissent leurs examens. Les Laboratoires Dalyoha organisent une fuite des cerveaux massive et agressive à travers le monde entier, proposant aux étudiants internationaux une expérience unique au monde. Non seulement l’île de Bourg-Léon, isolée du continent, offre un cadre de vie stimulant et épargné par le racisme et la violence sociale de Carnavale, mais les plaisirs de la vie sur l’île y sont également inégalés.
Les étudiants peuvent ainsi profiter des meilleurs salles de shoot, de la drogue la plus pure et la plus excitante, le tout dans des conditions sécurisée. Un moyen de s’encanailler sans prendre de risques ! Par ailleurs, les étudiants peuvent profiter des services de plusieurs bordels, rejoindre des clubs orgiaques, se baigner dans la mer ou dans les piscines, participer à des programmes de recherche pour bénéficier d’implants et d’exosquelettes dernier cri. En somme, l’île de Bourg-Léon offre un cadre d’étude dépassant de très loin les standards du reste du monde. Étudier à l’Académie Princière ce n’est pas seulement ressortir diplômé de la meilleure université de médecine et donc s’assurer pour toujours un salaire faramineux, mais aussi vivre une expérience de jeunesse unique, où tous les plaisirs et les stimulation sont mis à disposition gratuitement, rendant en comparaison la vie post-campus bien fade. En donnant un aperçu de l’art de vivre carnavalais, la Principauté s’assure la loyauté de ses médecins et forme chaque année les ambassadeurs zélé conscients de leur valeur, prêts à répandre et défendre la vision transhumaniste de la Principauté à travers le monde.
L’Académie possède toutefois une place ambiguë dans le cœur des Carnavalais. Elle pourvoie Grand Hôpital en médecins qui font la fierté et la puissance de la Principauté, mais dans le même temps, l’Académie représente une zone d’ombre tant les enseignements et les méthodes qu’elle propose demeurent secrets. Le cursus de médecine à Grand Hôpital est en effet en arborescence et les choix faits par les étudiants répartis selon leurs notes détermine à quelle branche scientifique ils seront initiés. La grande majorité des scientifiques se contentent de cursus classique, certes d’excellence mais qui ne forment pas davantage que des médecins compétents. Certaines branches toutefois conduiront les plus doués dans les boyaux de l’île, laboratoires après laboratoires, là où la recherche carnavalaise atteint son paroxysme d’efficacité mais aussi de monstruosité. Le réservoir quasi illimité en cadavres que pourvoie la cité noire et le nombre de gens disparaissant sans que cela n'inquiète personne offre à l’Académie Princière un terreau d’expérimentations biomédicales inégalables dans de telles proportions et sur aussi longtemps.
Quelle nation peut prétendre former chaque année des centaines de professionnels expérimentant sur des corps en vie, SDF prélevés dans la cité noire mais également abominations de chair, clones difformes, des cellules souches OGM spécialement conçues pour isoler les variables utiles aux protocoles expérimentaux ? Combien d’âmes enfouies sous terres frappant contre les murs vitrés de leurs prisons, découvrent que leurs corps bâtis sur-mesure n’ont pas d’autres vocations que de devenir un jour les théâtres d’expérimentations d’une recherche en particulier ? Depuis des décennies l’art du clonage carnavalais produit à la chaîne ses cobayes à l’architecture génique parfaitement calibrée pour ne laisser aucune place au hasard ? Aucune place à l’erreur ?
L’Académie Princière et ses laboratoires sont une prison sous terre, l’un des lieux les plus mystérieux et abominable qui soit. La collaboration des chercheurs en psychologie du Sanatorium André Jules-Ponces a permis de mettre en place une batterie de tests visant à identifier progressivement, tout au long de leur cursus, les étudiants les plus amoraux et psychopathes pour en faire les médecins de Carnavale de demain. Aucune personne qui possède une morale ou un sens de l’empathie n’accède aux Laboratoires, leur entrée est conditionnée à l’adhésion pleine et entière au projet carnavalais transhumaniste, de dépassement de la chair et d’une science sans limite, toute puissante et triomphante. Littéralement prométhéenne.
Ainsi le secret des Laboratoires est-il préservé. Ainsi l’Académie forme et trie chaque année ses élèves, renvoyant les plus sensibles à leur destin médiocre, tout en ouvrant aux monstres les portes d’un enfer conçu sur-mesure pour eux.
Peu de choses ont changé pour l'Académie Princière et Bourg-Léon depuis l'Armageddon't. L'île a été peu impactée par les bombardements et conserve son charme et ses infrastructures intactes. La doctrine transhumaniste carnavalaise n'a guère évolué et Philippe Géminéon garde son poste de Directeur de Grand Hôpital ainsi que de Doyen de l'Académie. Toutes les équipes enseignantes sont restées en place et leur pédagogie n'a pas de raison de changer. Les griefs contre Carnavale portent avant tout sur son usage de l'armement balistique bactério-chimique mais les entrailles de Bourg-Léon restent en dehors des radars de la communauté internationale. Fermer les yeux sur les méthodes de Grand Hôpital permet de s'assurer que le flux continu de nouveaux médecins qui sort de son Académie ne tarira pas.
Posté le : 10 août 2025 à 11:10:36
Modifié le : 01 sep. 2025 à 17:18:36
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Le métro aérien de Carnavale
7ème perle de la couronne noire de l’Eurysie
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Le métro aérien de Carnavale est le plus ancien du monde. Il est, depuis plus d’un siècle et demi, le seul moyen de transport populaire capable de circuler rapidement d’un bout à l’autre de la ville, ce qui le rend fort plébiscité par les Carnavalais. Pour les nobles et les plus fortunés, le déplacement dans Carnavale se fait le plus souvent en hélicoptère grâce aux nombreuses pistes d’atterrissage construites sur les buildings de la cité noire mais pour le commun des mortels, les déplacements à l’intérieur de la ville peuvent être très long, voire interminable lorsqu’on ne possède pas de voiture. Une étude a estimé qu’il faudrait presque six mois pour traverser Carnavale à pied de bout en bout. Le métro aérien, lancé à plaine vitesse sur des rails électromagnétiques, palie aux difficultés inhérentes au déplacement à l’intérieure de la capitale.
Divisé en wagons de première, deuxième et troisième classe, il permettait à chacun de se déplacer à un prix à la hauteur du service désiré. Si la première classe a tout d’un hôtel de luxe, la troisième évoque davantage le camion à bestiaux. A sa création, le prix d’un billet en première correspondait à un mois de salaire d’un ouvrier carnavalais. Grâce aux investissements de la noblesse de Vale, le prix a progressivement décru pour ne plus correspondre qu’à trois jours de travail, avant de remonter en flèche après le chaos de Carnavale. Les wagons des premières classes ont été largement pillés par les émeutiers qui arrachaient l’or, l’ambre et l’ivoire du mobilier. Les wagons de première ont été en partie restaurés depuis mais ne circulent plus que dans les hauts-quartiers où ils servent à la circulation des cadres et hauts fonctionnaires de la Principauté.
La construction du métro aérien débute au début du XIXème siècle, la première ligne est ouverte au bout de trois années de travaux en 1836 ce qui en fait le plus ancien métro du monde. D’abord réservé à la noblesse, les Princes de Vale insistèrent très tôt pour faire du métro aérien sinon un service public, un moyen de transport accessible à tous et à toutes, notamment pour désengorger les rues, inondées de fiacres et de badauds. Si la situation n’a guère changé aujourd’hui, les fiacres ont été remplacés par des voitures, le métro aérien a permis d’éponger la démographie délirante des Carnavalais qui se concentrent à près de quarante millions dans la capitale. Pendant plus d’un siècle, jusqu’au chaos de Carnavale, les lignes du métro aérien se sont multipliées dans une grande majorité des quartiers de la ville. L’augmentation des métros en circulation allait proportionnellement avec celle du nombre d’usagers et le trafic a toujours fonctionné en flux tendu.
A l’origine construit sur des rails de fer, les dernières lignes sont montées sur rails électriques ce qui augmente fortement la vitesse de circulation des wagons, lancés à toute allure au milieu des buildings. Le métro de Carnavale est aérien car les sou sols de la ville sont d’une roche granitique particulièrement difficile à percer avec les technologies du XIXème siècle. La majeure partie des efforts récents portant sur les infrastructure souterraines de la ville sont plus récentes et datent soit des décennies précédent le chaos, soit de celles qui lui ont succédé grâce aux nombreux investissements des Obéron. Plus ancien que les réseaux de bunker ou d’usines, le métro aérien a été construit à la fois pour sa praticité mais aussi son élégance. Il serpente dans la ville, passe sous les arches, se glisse sous les ponts comme si la cité s’était construite, au fil des décennies, autour et pour s’adapter à lui.
Après le chaos et en raison des récurrents effondrements de buildings, beaucoup de lignes du métro sont hors services. Certaines ont été remises en état de fonctionner mais ne sont plus reliées aux autres en raison de la destruction de tel ou tel pan du circuit. Le métro est géré par des compagnies privées qui ont racheté des lignes, voire des morceaux de lignes quand celles-ci ne coutaient presque rien et font désormais fonctionner le service à leur frais tout en en tirant une source de revenu. Plusieurs initiatives de la noblesse et galas de charités ont été consacrés à la restauration du métro mais certains passages s’obstinent à s’effondrer et d’autres passent par des quartiers devenus aujourd’hui infréquentables, où il n’est pas possible de faire travailler des ouvriers sans risquer leur sécurité.
Iconique et superbe malgré son délabrement, de nombreuses légendes urbaines entourent le métro aérien de Carnavale. On parle de lignes cachées, descendant sous la terre, certaines utilisées par les Obéron pour déplacer leurs missiles à l’intérieur de la cité, d’autres reliant le continent à Bourg-Léon par des passages secrets creusés sous la mer. Dans certains quartiers, les wagons du métro ont été transformés en lieux d’habitation et dans d’autres, ils ont été transformé en services ou commerces itinérants, qui se déplacent à l’intérieur d’une zone donnée en profitant des rails pour circuler plus facilement. Une rumeur persistante veut que certains wagons soient parfois détournés aléatoirement de leur itinéraire officiel et pénètrent dans les jardins botaniques d’où ils ressortent vides de leurs passagers. Les « wagons-offrande » sont une histoire populaire assez connue à Carnavale et qui, dès les premiers travaux, a causé du tort à l’image de marque qu’essayait de donner les Princes de Vale à ce transport révolutionnaire.
Certaines bombes de l’OND ont touché des lignes fonctionnelles du métro aérien mais si les lignes étaient en état de marche, cela signifie que des travaux sont possibles. Lors de l’Armageddon’t, une partie importante de la fortune abandonnée par les noblesse suicidée a été nationalisée, faute d’héritiers encore en vie, et devrait être allouée à la rénovation du métro dans le budget municipal de juin 2017. Un nouvel âge d’or du métro aérien se profile-t-il à l’horizon ?
Depuis quelques temps, le métro aérien est devenu un espace de vie sociale, notamment grâce aux distributions de nourriture qui s'y font. Les plus pauvres et marginalisés y trouvent de quoi se nourrir mais également nouer du lien social en discutant avec leurs voisins dans les interminables queues qui serpentent devant les stands de distribution alimentaire. Alors que dans le même temps, le métro aérien est progressivement rénové, ce-dernier est en passe de devenir un symbole des services publics renaissants à Carnavale.
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Le quartier des hélicons
43ème quartier de Carnavale


Le quartier des hélicons est numéroté 43ème quartier de Carnavale. Il s'agit d'un quartier plutôt atypique de Carnavale qui serpente à travers plusieurs autres en suivant un grand canal creusé au milieu. Le quartier des hélicons est une longue zone commerciale construite sur deux étages et située vingt-cinq mètres en dessous de la surface du sol. Elle est couverte d’une enfilade de dômes et de ponts qui permettent à la lumière du soleil d’y pénétrer sans laisser passer la pluie. Considéré comme un haut-quartier en raison des prix très élevés des loyers pour pouvoir y ouvrir une boutique, le quartier des hélicons est l’un des rares quartiers bourgeois qui ne soit pas construit en hauteur.
Il est possible de circuler en bateau à l’intérieur du quartier des hélicons, des gondoles, des pédalos et des petites vedettes de plaisance sont disponibles à la location. Les armateurs fournissent également des pinces télescopiques qui permettent d’acheter directement depuis son bateau, sans poser le pied à quai. L’eau du quartier des hélicons n’est ni propre ni potable et il est déconseillé de s’éclabousser ou pire d’y plonger. Plusieurs crocodiles ont également été repérés nageant dans le canal.
Le quartier des hélicons n’est pas résident et s’il arrive que des sans domiciles fixes y trouvent refuge, ceux-ci sont rapidement chassés par les commerçants qui veillent à la propreté et la sécurité des quais. Il arrive que ces-derniers dorment au-dessus de leurs boutiques mais comparé au reste de Carnavale la densité d’habitation est extrêmement faible dans le quartier des hélicons. On trouve toutefois des restaurants et des hôtels pour les badauds qui désirent prolonger quelques heures ou quelques jours leurs déambulations.
On estime qu’il faudrait environ une semaines pour parcourir l’ensemble du quartier des hélicons à pieds, considérant les nombreux méandres du canal et le besoin fréquent, imposé par l’architecture, de passer d’une rive à l’autre en traversant les passerelles au-dessus du canal. Il est fréquent de croiser des groupes de randonneurs ou de pèlerins remontant le quartier puisque celui-ci mène à la statue sans visage et la basilique Saint-Thomatthieu, également construite en dessous du niveau du sol.
Remonter le quartier des hélicons permet de découvrir les différentes types de roches du sol sous Carnavale, granitique au sud à proximité de la féerie des Obéron puis davantage schisteuse à mesure que l’on se rapproche de la mer. Une partie des décorations du quartiers sont sculptées à même la roche. Certains des ponts les plus anciens sont également des blocs de roches autour desquels le quartier a été creusé.
Les travaux du quartier des hélicons ont commencé aux alentours du début du XIXème siècle et se sont poursuivi pendant presque cent ans. Bien que des harmonisations architecturales aient eu lieu notamment pour coller davantage au style néoclassique carnavalais, il est possible de distinguer les pants du canal les plus anciens à proximité de la basilique Saint-Thomatthieu de ceux, plus récents, qui datent du début du XXème siècle.
Il est possible de rejoindre le quartier des hélicons depuis la féerie des Obérons en passant directement au travers du quartier de l’Élysée où se trouvent les quarante écluses qui relient le canal aux hauteurs de Carnavale. C’est grâce à cette proximité directe avec les hauts-quartiers que celui des hélicons a été préservé pendant le Chaos de Carnavale. Sorte de zone neutre au-dessus de laquelle les gangs et milices se disputaient la ville, la possibilité de circuler dans Carnavale via un quartier à demi enfoui profitait à tout le monde et le quartier reste dans l’imaginaire collectif comme un lieu de paix, propice aux flâneries.
Lors de l’Armageddon’t, le quartier est resté relativement préservé malgré une baisse du chiffre d’affaire déplorée par les commerçants en raison du décès d’une partie de leurs clients. Aucun combat n’a fort heureusement eu lieu autour du canal et les boutiques ont pu être rouvertes quelques jours plus tard.
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Le Museum Carnavalis
2ème perle de la couronne noire de l’Eurysie

Le Museum Carnavalis était, après le Chaos de Carnavale, la seule institution scientifique totalement publique de la Principauté de Carnavale. Haut lieu de pédagogie et de vulgarisation, le Museum Carnavalis expose les spécimens de tous les règnes naturels, dont un grand nombre ont aujourd'hui disparu. Le Museum est également le seul au monde à exposer des espèces non-naturelles crées en laboratoires. Certaines ont un jour été vivantes, d’autres sont mortes-nées et certaines ne sont que purement théoriques.
Immense bâtiment construit sur plus de quinze étages au-dessus du sol et au moins trois connus en dessous, le Museum Carnavalis s’élève haut dans le ciel du quartier des étourneaux, où il est sert de point de repère aux habitants. Sa présence imposante se voulait un contre-pouvoir symbolique à l’hégémonie de Grand Hôpital et des Laboratoires Dalyoha, isolés sur l’île de Bourg-Léon. Commandé et construit par les Princes de Vale, le Museum Carnavalis a été placé au cœur de Carnavale pour servir de carrefour entre toutes les sciences. Plusieurs politiques publiques ont été mises en place afin d’encourager l’innovation scientifique en d’attirant les scientifiques carnavalais avec des plans de financement, des bourses au mérite et d’énormes bonus pour les brevets déposés. Le Museum Carnavalis ne parvint toutefois jamais à éclipser l’attrait de Bourg-Léon et resta malheureusement toujours en deçà des prouesses médicinales de Grand Hôpital. Celui-ci devint, avec le temps et la chute des Vale, le principal contributeur à sa collection permanente.
Chaque étage du Museum Carnavalis est consacré à un règne naturel. On retrouve par exemple : la géologie, le règne animal, les insectes, les champignons, la faune et la flore marine, les plantes terrestres, les formes de vie invisibles à l’œil nu, la physique et l’astrophysique, les cryptides, les anges, les espèces OGM crées par l’homme, les êtres humains, le parascientifique, les espèces disparues, les espèces à venir, les Afaréens et, au dernier étage, une terrasse-café très agréable. Chaque espace du musée est adjacent d’un lieu pédagogique dédié à la vulgarisation scientifique ainsi que de laboratoires qui permettent aux scientifiques rattachés au musée de travailler sur les spécimens qui y sont stockés et exposés.
Le Museum Carnavalais a également pour particularité de présenter, à chaque fois que cela est possible, des espèces vivantes. Deux étages sont ainsi consacrés aux espèces marines et proposent une déambulation au milieu de vastes aquariums. Pour accueillir les animaux les plus grands, il possède une extension au zoo de Carnavale, appelée Ménagerie du Museum. Il est possible de la visiter aux horaires réservés au grand public. Le Museum Carnavalais possédait également une extension à l’intérieur des Jardins Botaniques mais celle-ci n’est plus accessible pour des raisons évidentes. Une rumeur persistante veut que la folie des jardins soit née d’une initiative des Laboratoires Dalyoha pour saboter la concurrence du Museum.
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Parfois qualifié de « musée des horreurs » le Museum Carnavalis est en effet un bâtiment unique au monde, mêlant science sans conscience, religion et légendes urbaines. Les pseudosciences sont en effet correctement représentées au Museum qui fait feu de tout bois et donne sa chance aux hypothèses innovantes et prometteuses, même si certaines peuvent sembler farfelues à première vue. Nation scientifique par excellence, la Principauté de Carnavale se démarque de ses concurrences en finançant et prenant au sérieux des pistes de recherches délaissées ailleurs dans le monde. L’ouverture d’esprit des scientifiques carnavalais a conduit a beaucoup de temps perdu mais aussi occasionnellement permis des innovations originales, encore saluées par la communauté internationale de nos jours. Le nombre de brevets d’origine carnavalaise fait foi de la grande profusion intellectuelle des chercheurs de la Principauté.
Les étages consacrés à la recherche sur l'humain ont toujours fait polémiques, y compris à Carnavale, généralement dans les cercles religieux. Les quelques spécimens exposés donnent un aperçu glaçant des expériences réalisées par les Laboratoires Dalyoha et si ces-derniers ont toujours pris garde de ne pas trop en révéler, les échantillons sont suffisamment éloquents pour laisser travailler l'imagination. La Principauté de Carnavale est pourtant habituée aux chimères, greffes et mutilations morbides, mais le Museum Carnavalis n'expose pas que les expériences réussies et se veut pédagogique et transparent sur le coup que représente les progrès scientifique pour les patients. Le Museum ne dissimule rien des erreurs attribuables aux tâtonnements des chercheurs dont les résultats vont du grossier à l'effroyable. La collection de taxidermie humaine consacrée aux grands évènements de Carnavale permet de découvrir les corps empaillés de plusieurs grands personnages, dont celui d'Eugénie de Vale, dernière princesse de la Principauté, dont le visage atrocement défiguré a été reconstitué à partir de photographies prises de son vivant.
Une autre particularité spectaculaire du Museum est qu’il ne se contente pas de montrer le réel, mais aussi de montrer ses potentialités. Les chimères et créatures OGM crées en laboratoires sont exposées au même titre que les animaux naturels. Le Museum Carnavalis explore les potentialités du gigantisme, du nanisme, l’hybridation des espèces et de la biomécanique en intégrant des organes non-biologiques à des créatures vivantes. On retrouve au Museum un grand nombre d’expérience ratées (ou réussies) mêlant le savoir-faire de l’industrie et la perfection de la nature. Bien que Grand Hôpital privilégie aujourd’hui travailler à l’échelle de l’ADN pour produire des chimères, la science carnavalaise a, pendant plusieurs siècles, tenté d’intégrer des pièces mécaniques aux animaux et aux êtres humains. Il est d’ailleurs possible de suivre un parcours pédagogique explorant le cheminement de ces découvertes qui ont abouti aux exosquelettes modernes, très prisés par les Carnavalais.
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Le conservateur du Museum s’appelle Ursulbert Fragrance. C’est un homme âgé et très sage, spécialiste de microbiologie paléolithique hypothétique, à qui l’ont doit de nombreuses découvertes inédites. Lors du Chaos de Carnavale, plusieurs locaux et laboratoires du Museum Carnavalis ont été détruits et les scientifiques ont stocké leurs archives et leurs notes dans les bibliothèques souterraines du bâtiment principal. D’après les estimations, celles-ci feraient plus de douze hectares de rayonnages dont une grande partie ne sont pas classés. Faute de personnel, le Museum Carnavalis peine à seulement maintenir les archives en bon état ce qui fait que leur ouverture est très lente. Il n’est pas déraisonnable de penser qu’un grand nombre d’inventions et de découvertes scientifiques majeures pour l’humanité seraient stockées dans les archives du Museum, attendant d’être redécouvertes si l'on y met le budget.
Améthyste Castelage, après l’Armageddon’t, a créé un fond d’investissement public Science d’Hier et de Demain (SH&D) pour financer l’exploration des archives. Ce fond est ouvert à la participation internationale et Améthyste Castelage espère attirer des scientifiques du monde entier. Le modèle économique de SH&D fait le pari que les brevets qui seront déposés en explorant les archives devraient permettre un retour sur investissement rapide pour les actionnaires.
Le Museum Carnavalis n'a jamais fermé ses portes même si les explosions de plusieurs bombes sismiques ont pu faire craindre pour l'intégrité de certaines parties de l'exposition permanente. Le Museum a reçu un grand nombre de dons venus des familles nobles carnavalaises suicidées, étant donné la liquidation de leur fortune et de leur patrimoine. La séquence post-Armageddon't promet un avenir faste pour le Museum qui s'est procuré des pièces exceptionnelles, jusque-là conservées dans des collections privées. Il s'est par ailleurs enrichi de deux pilotes de l'OND empaillés pour la partie de l'étage taxidermie consacrée aux évènements historiques contemporains.

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Le quartier de l’Élysée
14ème quartier de Carnavale


Le quartier de l’Élysée est numéroté 14ème quartier de Carnavale et s'il n'est pas le plus ancien, il est l'un des rares dont l'architecture historique ait été préservé, Carnavale ayant tendance à raser fréquemment ses quartiers les plus vieillissant pour reconstruire par dessus des bâtiments à la pointe de la technologie. Si cette attitude a permis à Carnavale de multiplier les éphémères prouesses architecturales, la Principauté a malgré tout su estimer la valeur de son patrimoine urbain et a décidé de conserver certains quartiers intacts et d'en finançant l'entretien. L’Élysée est de ceux-là, quartier historique dont la grandeur n'a d'égale que sa décadence.
Le quartier de l’Élysée fut, pendant près de deux siècles, le quartier le plus riche de la Principauté de Carnavale. Détrôné par la féerie des Obéron construite sur les collines qui le surplombe, il demeure un quartier historique, cher et prisé. Son architecture de style néo-grandiose est la représentation la plus fidèle du raffinement ostentatoire du patrimoine carnavalais. Taillées à même les pierres des façades, de grandes statues ornent les immeubles. Parfois construites de plein pied, il s’agit le plus souvent de visages représentant des personnalités célèbres de l’histoire de la Principauté ou des mécènes ayant financé la construction du quartier. Certaines, bouche ou narines ouvertes, font office de gargouilles et servent à l’écoulement de l’eau de pluie. Une fonction traditionnelle des statues à Carnavale, devenue vitale maintenant que les pluies y sont toxiques et acides pour éviter l’empoisonnement des résidents, la pénétration du poison dans les canalisation et l’érosion trop rapide des sculptures.
Contrairement à certains quartiers plus récents, les immeubles du quartier de l’Élysée ne s’élèvent pas aussi haut que les buildings modernes. D’une part, construit en pente, le quartier surplombe déjà naturellement Carnavale et n’a donc pas besoin de se hisser des dizaines de mètres au-dessus du sol pour éviter les vapeurs suffocantes et la pollution qui gangrène une bonne partie de la ville. D’autre part, l’invention tardive des ascenseurs ne permettait pas, à l’époque de la construction du quartier, d’atteindre rapidement les étages les plus hauts. La noblesse et la grande bourgeoisie préféraient donc plus naturellement les premiers et deuxièmes étages, moins épuisant à monter, le rez-de-chaussée étant réservé aux commerces et les étages supérieurs aux domestiques.
Aujourd’hui, cette hiérarchie s’est inversée : vivre haut est signe de fortune et de puissance à Carnavale et les quartiers ne respectant pas cette règle ont été transformés à plusieurs reprises pour correspondre aux exigences symboliques des résidents. Le quartier de l’Élysée fait donc figure d’anomalie dans le paysage de Carnavale et si les nouveaux riches préfèrent souvent le luxe des gratte-ciels, les plus vieilles familles nobles, elles, savent que posséder un pied-à-terre dans le quartier de l’Élysée est un signe discret mais bien compris d’une ascendance ancienne et respectable. Le Manoir Castelage se trouve à ce titre en périphérie de l’Élysée, un positionnement qui, bien que la puissance des Castelage n’ait plus fait de doutes depuis plusieurs siècles, visait à compenser les origines roturières de cette grande famille bourgeoise s’étant élevée si haut dans la hiérarchie sociale de la Principauté.
Plusieurs artistes célèbres ont habité et vanté l’élégance et l’art de vivre du quartier de l’Élysée. Il était perçu à la fin du XIXème siècle et au début du XXème comme un havre de paix et de liberté pour l’expression, la pensée et la création. S’y rencontraient les penseurs, artistes et mécènes dans les cafés et les bars et plusieurs œuvres connues internationalement y ont été créées comme l’hêtre et le néon ou, plus ancienne, le bâton ivre. Aujourd’hui, le quartier de l’Élysée s’est fortement embourgeoisé et les loyers ne sont plus accessibles aux bourses maigres, les artistes et philosophes de Carnavale ont depuis longtemps émigré vers d’autres quartiers de la cité noire comme le quartier du bruxisme ou le quartier des endives. Subsistent toutefois des traces de ce passé artistique, à la fois dans les façades sculptés ou les plaques commémoratives que l’on peut apercevoir ici et là, mais surtout dans les enseignes célèbres pour avoir accueilli des personnalités importantes de leur temps. On peut par exemple citer les Deux Magrets où se retrouvaient Jeanne-Paulette Sotte et Simon de Bavoir pour travailler ; ou le café de Flûte, qui accueillit de nombreux artistes comme Albertin Cumin, Borignace Vion ou Raymondrian Quenelle. Les deux établissements sont aujourd’hui devenus essentiellement touristiques et n’abritent plus personne à part des boissons trop chères.
Construit sur une pente douce, à début de flanc de colline, le quartier est aujourd’hui parcouru de nombreuses tyroliennes et télésièges permettant de s’y déplacer sans risque de s’esquinter les rotules. Les voitures circulent lentement dans les larges avenues où l’on se déplace majoritairement à pied. Le quartier n’est en effet pas très vaste, contrairement à d’autres zones de Carnavale, il est possible d’en faire le tour en une grosse journée de marche. Ses principaux axes commerçants ont dès le départ été pensés pour accueillir une circulation piétonne, propice à flâner, aux rêveries romantiques et surtout aux emplettes. Comme souvent à Carnavale, les rues du quartier de l’Élysée sont pavées de bonnes intentions, ce qui facilite les prises pour les semelles et évite aux badauds de déraper sur le sol pentu. Ils limitent également naturellement la vitesse de circulation et donc le bruit, ainsi que les dégagements d’odeurs.
La célébrité du quartier de l’Élysée, outre son passé artistique, lui vient de ses quarante écluses, merveille architecturale et prouesse technique carnavalaise, prévues pour remonter l’eau douce vers les hauteurs des collines grâce à un système de pompes compartimentées. Les écluses qui se succèdent en escalier permettent ainsi au canal de gravir plus de quatre-vingt-dix-sept mètres de dénivelé et aux navires de remonter depuis la mer jusqu’au sommet de l’Élysée et maintenant de la féerie des Obéron. Le concepteur des quarante écluses, Pipaul Richet, est un homme d’affaire à succès né au début du XVIIème siècle et convaincu de l’importance stratégique et commercial, pour la ville de Carnavale, de disposer d’un accès fluvial lui permettant de traverser les collines du sud. A l’époque déjà leur sommet était parsemé de petits manoirs et de domaines nobiliaires qui manquaient d’eau pour leurs fontaines et leurs lacs d’agrément. Mettant ses compétences entrepreneuriales et son ambition au service des Princes de Vale, Pipaul Richet obtient une partie des fonds nécessaires au chantier, et finance le reste des écluses sur ses propres deniers. Aujourd’hui encore, la première des quarante écluses, qui sont toutes nommées d’après une personnalité carnavalaise de l’époque, est décorée d’une statue de Pipaul Richet, portant la couronne de laurier. On peut lire sur le socle : Ici l’homme triompha de la gravité et imposa sa volonté aux eaux furieuses.
Depuis l’Armageddon’t, le quartier de l’Élysée s'est vidé d'une part importante de ses résidents. Majoritairement habité par la vieille noblesse, celle-ci s'est massivement suicidée et leurs gens, désormais au chômage, ont quitté le quartier. Autrefois joyau architectural et culturel de la Principauté, le quartier de l’Élysée a maintenant des apparences de ville fantôme. Les quarante écluses sont envahies par la mousse et l'eau stagnante y attire les moustiques et les chiens errants. L'éclairage public qui projetait des ombres fantastiques sur les façades sculptées n'est plus qu'intermittent pour économiser l'énergie et l’Élysée est, en quelques semaines, devenu un coupe gorge.
Les bandes de pilleurs avides de récupérer les biens laissés derrière elle par la noblesse arpentent les rues une fois la nuit tombée, provoquant la fuite des habitants non suicidés de la Principauté. Des scènes macabres de suicides collectifs sont encore visibles depuis les fenêtres laissées ouvertes et les services d'hygiène de la mairie n'ont pas encore terminé de descendre tous les corps qui pendent aux lampadaires désormais éteints. Symbole des bouleversements que traverse actuellement Carnavale, les photographies inquiétantes d'un quartier plongé dans l'obscurité ont fait le tour du monde pour illustrer la décadence d'une noblesse obsédée et rendue folle par le salut de son âme.
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Le zoo humain de Bourg-Léon
Aperçu de Bourg-Léon

Carnavale est la seule ville au monde où il est possible d’observer toutes les espèces animales de la terre, passées et futures, grâce à l’archéobiologie et la biologie d’anticipation des Laboratoires Dalyoha. Mais le règne animal ne serait pas complet sans l’espèce dominante de la Terre : les êtres humains. Le père de Blaise Dalyoha, Ambroise Dalyoha, avait fait installer un zoo humain sur l’île de Bourg-Léon dans l’intention de rendre hommage à ses semblables, animaux fascinants s’il en est, en exposant l’espèce humaine dans toutes ses variétés de formes, de cultures et de races.
En plus de ses nombreuses activités, Ambroise Dalyoha s’était donc lancé dans la quête folle de réunir en un seul lieu deux individus (mâle et femelle) de chaque nationalité du monde. Cette vision qui tend à réduire la diversité humaine à celle des nations avait le mérite d’offrir un objectif chiffré pour le zoo humain, en plus de proposer une reconstitution archétypale de l’habitat culturel de ses pensionnaires.
Il commença par faire passer une annonce internationale appelant les volontaires à se manifester. En échange d’une confortable pension, d’un accès gratuit aux services luxueux de Bourg-Léon et d’une retraite à 55 ans, les volontaires au zoo s’engageaient à résider de manière permanente sur place, de renoncer à leur intimité et de procréer sur demande afin de perpétuer l’espèce.
Etant donné la bizarrerie et les contraintes de l’appel d’offre, peu de volontaires se présentèrent et encore moins nombreux furent ceux à aller jusqu’au bout du contrat. A ce jour, le zoo de Carnavale ne compte officiellement que vingt-deux Carnavalais, deux Champalis, deux Mesolvardiens et deux Garmflüßensteinois. Comme cela était loin de satisfaire Ambroise Dalyoha, ce-dernier changea son fusil d’épaule et décida de procéder au kidnapping des spécimens qui manquaient encore à son zoo.
Au cours des années qui suivirent, Ambroise Dalyoha employa une partie de son immense fortune et de son influence pour faire disparaitre des touristes isolés venus visiter la cité noire, ou se faire soigner à Bourg-Léon. En prétextant des échecs médicaux ayant entrainé la mort et en jouant sur certaines complexité administratives pour justifier de ne pas rendre les corps aux familles, Ambroise Dalyoha soustraya aux yeux du monde plus d’une soixantaine de ressortissants étrangers, sélectionnés pour leur nationalité.
Si un certain nombre sont morts dans le zoo humain depuis, leur descendance, elle, y réside toujours, enfermée dans des espaces fait sur mesure pour reproduire le cadre et le mode de vie traditionnel des sociétés desquelles étaient originaires leurs parents. On compte ainsi :
- Deux Champalis (volontaires)
- Deux Mesolvardiens (volontaires, très résistants aux antibiotiques)
- Deux Garmflüßensteinois (volontaires mais vieillissants)
- Trois Fortunéens
- Un Estalien (espèce en voie de disparition, lui trouver un congénère devient urgent)
- Quatre Achosiens
- Deux Teylais (espèce menacée, spécimen femelle désormais ménopausée)
- Un Lermandien (espèce non menacée, facile à capturer en raison de sa faible intelligence)
- Deux Nevediens
- Trois Tanskien (mais espèce menacée en raison d'impuissance sexuelle masculine)
- Un Gallésant (espèce en phase de réinsertion dans son habitat naturel)
- Deux Kartiens
- Cinq Menkiens (il s’en échoue de temps en temps sur les plages)
- Douze Azuréens (étonnement nombreux en ville ces derniers temps)
- Deux Faravanien (espèce menacée, passe son temps à mesurer les barreaux de sa cage au lieu de copuler)
- Deux Saint-Marquois (n’ont pas beaucoup protesté leur de leur enlèvement, très faciles à vivre)
- Trois Poëtoscovien (facile à attirer avec de la poésie)
- Cinq Shuh (faciles à capturer, trainent autour de la ville)
- Une famille de quatre Rimauriens (valeurs traditionnelles = haute fécondité, même en cage)
- Deux Velsiens (se sont avéré être des adeptes BDSM et adorer la vie en cage)
- Un Nordiste (malade)
- Quatre Sylvois (dont deux pilotes capturés)
- Trois Churayn (doivent être rasés régulièrement pour éviter les parasites)
- Deux Morachán
- Une famille de Cinq Themiasmien (étonnements tous résistants à la pollution carnavalaise, font faire des économies en médicaments)
- Deux Artyomiens
- Un Caratradais (confondu de prime abord avec un Menkien jusqu'à réaliser qu'ils ne parlaient pas la même langue)
- Deux Slaves de Slaviensk (à ne pas confondre avec les slaves de partout ailleurs)
- Cinq Makotans (malgré plusieurs essais, aucune reproduction possible, les femmes sont systématiquement lesbiennes)
- Vingt-deux Carnavalais (majoritairement des malades mentaux ; pratiquent des danses traditionnelles comme la valse et le menuet)
Pour des raisons évidentes de discrétion et pour ne pas choquer la morale bourgeoises des nations d’où proviennent les spécimens du zoo, celui-ci n’est pas ouvert au public et est réservé au seul agrément des proches du clan Dalyoha, ou aux chercheurs et étudiants en médecine bénéficiant de l’accréditation suffisante pour profiter de la richesse du patrimoine génétique étranger à disposition. Grand Hôpital procède régulièrement à des check-up médicaux qui sont autant d’opportunités de procéder à un suivi comparé de populations étrangères, placées dans un environnement contrôlé. Cependant, la volonté testamentaire d’Ambroise Dalyoha, respectée par son fils Blaise, soit que les spécimens du zoo humain soient bien traités, aussi Grand Hôpital ne procède à aucune expérience dangereuse et se contente d’interventions bégnines.
Les prisonniers du zoo sont relativement bien traités, si on met de côté leur privation de liberté, et évoluent dans des lieux agréables où leurs besoins sont entièrement comblés par les équipes de soigneurs de Bourg-Léon. Les spécimens nés à l’intérieur du zoo ignorent pour certain complètement l’existence du monde extérieur, ce qui plaide en faveur de ne pas les relâcher étant donné leur incapacité à se nourrir dans la nature, n’ayant jamais appris à chasser, à exercer un emploi lucratif ou à investir en bourse. Les environnement culturels sont régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’évolution historique des sociétés. Les reconstitutions ont toutefois parfois été qualifiées de caricaturales, ainsi les spécimens tanskiens évoluent dans un gigantesque open space dédié à la gestion d'une paperasse infinie, tandis que les spécimens azuréens vivent dans une tente au milieu d’une vaste étendue de sable battue par les vents… Les Achosiens peuvent pour leur part se désaltérer dans des petits lacs de bières et dormir dans des maisons en caca, typiques de leur pays.
Depuis l’Armageddon’t, la question se pose de rendre les résidents du zoo humain à leurs nations d’origine afin d’engager une normalisation diplomatique. Mais étant donné que la plupart des nations dont sont issus ces ressortissants ignorent que le zoo humain les a enlevé, des voix s’élèvent pour garder tout cela sous le tapis ou, en cas d’urgence, liquider les preuves et nettoyer le zoo de ses résidents. Une extrémité à laquelle se refuse Philippe Géminéon, faute d’ordres explicites de Blaise Dalyoha pour qui le zoo est l’un des derniers souvenirs de son cher papa…
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Le quartier des brumes
55ème quartier de Carnavale


Le quartier des brumes est l’un des quatre quartiers périphériques de Carnavale, dits « la pelure de l’orange ». Il s’étale sur une longue et large bande au sud-ouest de la capitale, autour des quartiers intérieurs. Le quartier des brumes est numéroté 55ème quartier de Carnavale et est l’un des rares quartiers exclusivement industriel de la ville. Il tire son nom des fumées de cheminées qui, depuis la révolution industrielle jusqu'à nos jours, s’échappent en continu des usines en épais panages bruns. Avant l’invention des GPS, ces fumées permettaient aux Carnavalais de se repérer dans la ville puisqu’elles s'élevaient de toujours au dessus du sud-ouest.
Le quartier des brumes est un quartier construit sur mesure pour les usines de la Principauté et un tour de force architectural pour Carnavale. Dans l’Eurysie du début du XVIIIème et du XIXème siècle, il répondait au besoin de conjuguer une industrie naissante avec la préservation de la qualité de l’air dans les quartiers cossus. Échaudée par la pollution qui, déjà à l’époque était un problème dans l’est de la ville aux abords du port, et motivée par la volonté d’éloigner les classes laborieuses du centre-ville, la noblesse et les Princes de Vale mirent au point un ambitieux plan d’urbanisme consistant à éloigner les usines du cœur historique de la ville. Tout en modernisant les quartiers intérieurs, ils élevèrent le quartier des brumes, totalement consacré à l'industrie, afin de répondre à des objectifs d’optimisation de la production et de contrôle social des ouvriers.
A l’origine, le quartier des brumes possédait pourtant une localisation peu stratégique pour la ville : loin de la mer et enclavé à l’ouest des collines du sud, son sol est naturellement vallonné, peu propice à l’agriculture et fut pendant longtemps réservé aux pâtures. Ce n’est qu’à l’aube du XIXème siècle que les Princes de Vale, soucieux d’intégrer Carnavale dans la dynamique naissante de la révolution industrielle qui s’emparait de l’Eurysie de l’ouest, prirent la décision de repenser l’organisation de la cité noire afin de l’adapter aux enjeux du siècle. Ils imposèrent à toutes les nouvelles manufactures et usines de se construire dans le futur quartier des brumes.
En une dizaine d’année, celui-ci s’était fortement urbanisé et concentrait en un seul et grand espace la majeure partie de l’activité manufacturière de Carnavale. La concentration des usines eu pour effet non seulement de simplifier les flux de marchandises avec la construction rapide de plusieurs voies ferrées entourant Carnavale et reliant le quartier des brumes à la mer, mais aussi de plusieurs places de grèves, où les travailleurs se pressaient pour être recrutés chaque matin, ce qui posa les bases d’un futur marché de l’emploi.
La concentration des infrastructures permit non seulement l’optimisation des flux de marchandises, mais permit également l’émergence d’une forte dynamique d’innovation grâce au ruissellement des savoir-faire. La proximité des usines facilitait l’espionnage industriel et la concurrence entre les industries de pointe. La Principauté de Carnavale fit, au XIXème siècle, sa fortune grâce au quartier des brumes. La noblesse et la grande bourgeoisie s’enrichirent rapidement tout en entérinant l’hypercentralisation du pays autour de sa capitale. La campagne se réduit progressivement à un lieu de villégiature pour l’élite et les petites villes de la Principauté subirent de nombreuses phases d’exodes de leurs populations cherchant du travail dans la cité noire.
Avec le temps, le quartier des brumes devint du même coup un grand lieu de syndicalisation en raison des masses prolétaires qui s’y accumulaient ou vivaient à proximité. Si les Princes de Vale et l’aristocratie tirèrent profit dans un premier temps de la modernisation économique, le progrès rapide des idées socialistes au sein de la classe ouvrière fut très vite pris au sérieux par la noblesse et à la bourgeoisie. Les mouvements sociaux ne tardèrent pas à se multiplier, réclamant davantage de droits et de meilleurs salaires, une réduction du temps de travail et une sécurité sociale.
Pour répondre et contrecarrer ces revendications, plusieurs initiatives furent prises. Le quartier des brumes devint de plus en plus surveillé par la police et des tentatives pour désolidariser les travailleurs furent tentées mais sans succès. Seule la famille Dalyoha, qu’on pensait pourtant en déclin car isolée sur l’île de Bourg-Léon, tira profit de la situation en s’associant aux Princes de Vale pour favoriser le développement de sa science médicale de pointe, que les Dalyoha voulaient accessible aux indigents. En posant les bases d’une médecine du travail au XIXème siècle et des politiques hygiénistes qui suivirent, les Dalyoha renforcèrent leur influence sur Carnavale tout en réduisant les profits extravagants de leurs concurrents spécialisés dans l’industrie.
Pendant toute la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’au Chaos, le quartier des brumes devint un haut lieu de la vie politique de gauche à Carnavale, au point d’être pressenti par certains analystes de l’époque comme le bastion d’une potentielle révolution communiste. De nombreux intellectuels socialistes s’y rendirent et la Principauté connu des grèves majeures et des mouvements sociaux puissants qui obligèrent les Princes de Vale à adoucir les lois sur le travail. Ces concessions faites aux ouvriers eurent l’effet paradoxal de radicaliser la noblesse qui, enrichie par l’industrie, se sentit soudain aux abois, menacée par les tentatives de centralisation du pouvoir par les Princes de Vale et par l’influence de plus en plus forte des idées socialistes au sein de la population carnavalaise. Avec le recul, les historiens y voient les prémisses au Chaos de Carnavale, qui survint quelques décennies plus tard, comme la réponse des élites pour faire tomber le pouvoir princier tout en écrasant définitivement la classe ouvrière organisée.
Pendant le Chaos, le clan Obéron s’empara très vite du quartier des brumes et en profita pour évincer plusieurs de ses concurrents directs. Le clan s’accapara leurs usines et leur matériel, ainsi que de nombreux brevets et secrets industriels. Il accorda également asile et protection aux cadres et ingénieurs, centralisant autour de lui la majeure partie du savoir-faire carnavalais en matière de production. Si ce pillage se fit dans la violence, il permit au clan Obéron d’imposer définitivement son hégémonie sur le secteur secondaire de la cité noire. Une fois le Chaos terminé, sous la coupe du clan Obéron le quartier des brumes se transforma rapidement, porté par une dynamique économique puissante et brutale. Zone de non-droit du travail, le quartier des brumes fut l’un des premiers quartiers de Carnavale à reprendre pleinement ses activités et à proposer massivement des offres d’emplois. Grâce aux promesses de rentabilité, les entreprises et l’industrie se relancèrent et prospérèrent, mais toujours sous l’œil attentif des Obéron. Ainsi, la puissante famille n’eut jamais à subit de réelle concurrence, elle profitait de la dérégulation quasi-totale des lois sur la protection du travail et l’amoralité de la Recherche & Développement à Carnavale pour innover vite et bien.
Le quartier des brumes devint à la fin du XXème siècle un quartier moderne et très dynamique. Il embauchait une grande partie de la classe ouvrière carnavalaise au profit des Industries Obéron et de leurs sous-traitants. Il accueillait surtout les cols bleus, travailleurs spécialisés, les cols blancs préférant le confort des bureaux luxueux dans le centre-ville. La position hégémonique des Obéron a permis une efficacité réelle de la production en planifiant la création et l’implantation d’entreprises dans le quartier des brumes pour reconstituer toute la chaîne de production nécessaire à l’industrie lourde, puis de pointe.
Le quartier des brumes occupe une place centrale dans l’imaginaire collectif carnavalais. C'est un lieu démesuré, aux proportions inhumaines, ou des foules entières pénétraient le matin et ressortaient le soir, en transports ou à pieds. Les proportions du quartier sont vertigineuses, totalement inadaptées à la vie quotidienne, seuls comptent les kilotonnes de matières premières qui transitent d’une usine à une autre à l'intérieur d'une tuyauterie labyrinthique. Dans le quartier des brumes, le bruit est assourdissant en permanence et il existe un risque de perdre l’audition si l’on y reste trop longtemps sans protections pour les oreilles. Le quartier est partout défiguré par une pollution phénoménale, il est d’ailleurs connu qu’à Carnavale il est possible de savoir quand le vent souffle du sud-ouest puisqu’il rabat les vapeurs toxiques des industries sur le centre-ville. Dans ces cas-là, les services d’hygiène et la radio météo préviennent les habitants qu’il vaut mieux porter des masques. Sans aucune considération pour les conditions de travail de ses employés, les Obéron sculptèrent un quartier à leur image, entièrement dédié à la rentabilité des Industries, où les machines et les infrastructures côtoient les dépôts de déchets et les corps brutalisés des ouvriers jusqu’à l’épuisement.
Pendant l’Armageddon’t, le quartier des brumes a été profondément ravagé par les bombardements aériens. Une grande partie de la fabuleuse machinerie Obéron a été démolie et la chaîne de production, si parfaite autrefois, s’est enrayée. Bien que cette catastrophe industrielle ait ralentit considérablement la capacité de production carnavalaise, elle n'y mit pas fin pour autant. Le gros des usines dédiées aux technologies de pointe reste situé sous la terre et continua de fonctionner malgré les destructions à la surface. En revanche, une part importante de l’industrie lourde fut contrainte de réduire son rythme par manque d'approvisionnement en pièces et en matière premières, le temps de reconstruire le quartier.
Si les Obéron possédaient la terre, toutes les usines n’appartenaient heureusement pas au clan et dès la fin des combats une bourgeoisie industrieuse reprit possession de ses biens pour reconstruire et relancer au plus tôt la production. Bien que profondément marqué par les destructions, le quartier reprend progressivement vie, son architecture inhumaine désormais défigurée par les ruines, en plus des amas de pollution et de déchets toxiques.
Posté le : 01 sep. 2025 à 16:29:15
Modifié le : 01 sep. 2025 à 17:06:45
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Pour une classification efficace, se référer à la légende suivante :
1 – zone sûre
2 – zone relativement sûre (prendre ses précautions)
3 – zone risquée
4 – zone mortelle
5 – zone inaccessible
6 – zone ravagées (classification ajoutée en 2017)
A ces numéros s’ajoutent une seconde classification :
H – le danger est principalement humain
A – le danger est principalement animal
V – le danger est principalement végétal
I – le danger est de nature inconnue
1 – hauts quartiers
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Exemples de hauts-quartiers : quartier des hélicons ; quartier des samovars
2H/A – quartiers médians
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Exemples de quartiers médians : quartier des mirabelles ;
3H/A – bas-quartiers
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Outre les risques d’agression, les infrastructures qui datent pour certaines du siècle dernier sont naturellement dangereuses à cause des risques de chute ou de recevoir des objets sur la tête. L’éclairage public est aléatoire, selon si la zone où vous vous trouvez l’entretient et paye les factures. L’obscurité est profonde, les chausse-trappes nombreuses. Faites toujours attention où vous mettez les pieds pour ne pas tomber dans un trou ou par-dessus une rambarde. Des trompe-l’œil essaieront sans doute de vous leurrer, ne poussez pas la première porte venue, même (surtout) si vous y voyez de la lumière ou entendez des rires. Les odeurs de nourriture sont parfois trompeuses, ne faites pas confiance à vos sens, à partir de minuit sortent parfois les lépreux.
Exemple de bas-quartiers : quartier des bourdons ; quartier des oranges
4H/A/V – 1er cercle des égouts de Carnavale

Outre les menaces humaines et animales, le risque de contracter une maladie est particulièrement élevé dans les égouts. Les morsures de rat et le fait que Carnavale y déverse ses ordures mais aussi des produits chimiques abaisse fortement l’espérance de vie des résidents. Le port du masque et d’une combinaison imperméable est fortement recommandé. La consommation de repas douteux, les moisissures toxiques, le manque d’entretien et d’hygiène font des égouts de Carnavale un lieu pathogène. Les Laboratoires Dalyoha y font d’ailleurs régulièrement des descentes pour prélever des cobayes et des sujets d’expérience. Les anticorps des habitants des égouts sont la base d’une partie des vaccins et découvertes médicales exceptionnelles de Grand Hôpital.
Dernière menace et non des moindres : la noyade. Les égouts sont remplis de canaux censés charrier les ordures ou amener l’eau propre à la ville mais une grande partie sont désormais dysfonctionnels. L’ouverture de certaines vannes de réservoirs produit des déplacements massifs de liquides dans les tunnels ce qui peut emporter ceux qui y résident. Aucun couloir n’est complètement sûr étant donné que personne ne connait avec exactitude le plan des égouts qui ont été plusieurs fois réaménagés. On ne sait donc jamais complètement d’où viennent et où mènent les arrivées d’eau.
Certaines zones des égouts restent heureusement sous contrôle du syndicat des égoutiers qui repousse les menace, entretient les canalisations et maintient les lumières allumées. C’est un travail très dangereux malgré les nombreux accords signés entre le syndicats et les habitants des égouts. Le syndicat répare la ville d’en dessous et est, à Carnavale, la seule autorité autorisée à faire régner la loi dans le premier cercle des égouts. Il coopèrent néanmoins régulièrement avec les milices et Commissariat Central.
4H – 2ème cercle des égouts de Carnavale

1H/I – cercles inférieurs des égouts

Les 5ème et 6ème cercles des égouts sont différents : la menace y est davantage chimique en raison de la haute teneur en particules toxiques. Des menaces plus étranges ont été rapportées aux alentours du 6ème cercle mais une omerta règne autour de ces cercles. Descendre aussi profond ne peut de toute façon pas se faire par hasard, ne vous aventurez- qu'à vos risques et périls.
5A/V/I – les quartiers inondés
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Peut-être à cause des vapeurs toxiques qui émanent de l’eau, d’étranges témoignages sont colportés par les courageux qui acceptent de s’aventurer dans les quartiers inondés. Certains assurent avoir entendu des chants mélodieux remonter de dessous les eaux quand d’autres décrivent des animaux marins aux proportions dantesques fendre la surface silencieusement. Des oiseaux étranges qui se nourrissent de lynx, des êtres humains défigurés qui vivent en colonies dans les ruines et des trésors qui ne brillent sous l’eau qu’à la nuit tombée… Souvent qualifiées d’hallucinations enfiévrées attribuées à des bulles de gaz toxiques qui se forment dans la tourbe sous l’eau et remontent fréquemment exploser à la surface, ces quartiers accumulent néanmoins une réputation sulfureuse. De nombreux bâtiments autrefois luxueux sont aujourd’hui complètement engloutis sous l’eau et certains désespérés montent des expéditions d’orpailleurs pour aller gratter les dorures des anciens salons cossus. De rumeurs de coffres abandonnés intacts sur place ou d’œuvres d’art très chères sont supposées se trouver encore dans les quartiers inondés, attendant qu’un courageux aventurier mette la main dessus.
Pour renforcer les légendes, même émergés, des zones entières des quartiers inondés sont inaccessibles à moins de s’y rendre en bateau. Or la navigation est dangereuse à cause des bâtiments effondrés et des courants traitres. Certains passages demandent par exemple de plonger sous l’eau ou de passer à l’intérieur d’immeubles immergés pour atteindre des espaces situés de l’autre côtés. Ces conditions de déplacement couplées à la toxicité des eaux et la menace que représente la faune font de l’exploration des quartiers inondés une entreprise couteuse et aux résultats hasardeux.
5A/V/I – les Jardins Botaniques

Ceux qui y sont entrés ne tardent pas à mourir emportés par des maladies inconnues. La moindre plaie s’infecte, manger ou boire vous inocule des parasites, respirer sans masque fera se développer des champignons dans vos poumons. Le sang des aventuriers est contaminé, impropre et noire. Il ne coagule plus et s’écoule jusqu’à provoquer une hémorragie. Insectes, serpents et grenouilles véhiculent des poisons sans antidotes. Les tribus de singes dévorent les imprudents. Déjà immense lorsqu’il était visitable, le jardin est désormais grand comme une forêt et profond comme un gouffre. Les infrastructures abandonnées dessinent des éléments de décor trompeurs. Ne comptez pas sur votre environnement pour vous repérer. Autrefois entourés de manoirs cossus, ceux-ci ont été à leur tour envahis par les jardins qui poussent sur et dans leurs ruines. Certains sont tant engloutis par la mousse verte qu’on les confond avec des collines. Attention à ne pas passer à travers une fenêtre en pensant poser le pied sur de la terre ferme. Les statues de marbre et de pierre blanche dessinent des scènes absurdes et cauchemardesques. Carnavale a depuis longtemps perdu la trace de celui ou ceux qui les ont fabriquées. Certains avancent l’hypothèse qu’il y aurait des interventions humaines dans les Jardins, destinées à perdre les voyageurs et à contre-attaquer en cas d’agression. On se sent parfois observé dans les Jardins et il peut arriver de croire apercevoir une silhouette s’enfuir dans ses fourrées, ou quelque forme humaine vous observer dans l’obscurité du sous-bois. Ne tentez pas d’aller à leur rencontre, il s’agit au mieux d’illusions d’optiques, reconstruites par votre cerveau, au pire de pièges terribles ou l’on ne s’aventure qu’une seule fois. Les Jardins sont une créature vivant et foisonnante, perpétuellement en évolution. Il n’y a aucun trésor à ramener des Jardins Botaniques, aucune promesse de richesse ou de haut fait, rien que la mort et la folie.
Une grande grille de fer entoure les Jardins Botaniques. Elle sert à empêcher la plupart des animaux d'en sortir mais aussi de mesurer la progression de l'adversaire à sa vitesse de croissance.
6A/H – les quartiers ravagés
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D’autres quartiers sont quant à eux classifiés comme ravagés en raison des bombardements subis lors des opérations aérienne de l’OND sur la Principauté. Les ruines industrielles et l’effondrement de certaines portions de sol a créé des zones difficilement praticables et hors de contrôle. Les combats y règnent entre mafias, sectes et policiers pour s’emparer de ces morceaux de ces territoires neufs et y sécuriser des avant-postes.
Exemples de quartiers ravagés : le quartier de l’Elysée ; le quartier des brumes (partiellement)
