Si tu veux vivre : marche dans mes pas !
Manuel de l'explorateur en herbes
Posté le : 06 août 2025 à 10:47:53
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Si tu veux vivre : marche dans mes pas !
Posté le : 06 août 2025 à 10:50:49
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Le quartier des oranges
34ème quartier de Carnavale


Le quartier des oranges est catégorisé par Commissariat Central comme un « bas-quartier » c’est-à-dire un quartier où le revenu médian est inférieure à 36 Chèque Carnavalais par jour ce qui est très peu. Le quartier des oranges a fait plusieurs fois parler de lui dans les Chiens Écrasés en raison de la criminalité qui le gangrène et la présence des sectes sataniques millénaristes présidées par le pape noir Gilbert Camélia. Célèbre pour ses bûchers de catholans, le quartier des oranges est fortement déconseillé pour les touristes et ses points d’entrée font l’objet d’une surveillance policière particulière en raison des émeutes qui s’y déclenchent régulièrement et menacent de déborder dans le reste de la ville...
Le quartier des oranges est numéroté 34ème quartier de Carnavale. C'est un quartier du nord de la ville, proche des quartiers inondés. S’y croisent la 101ème, la 23ème, la 209ème, la 11ème et la 76ème avenue. Les quatre premières sont impraticables en raison des ruines d’immeubles effondrés et des trous dans la chaussée mais la 76ème avenue est toujours utilisable et sert à l’acheminement des ressources depuis les autres quartiers. Les sectes sataniques contrôlent en partie les entrées et les sorties bien qu’il soit toujours possible d’emprunter les ruelles adjacentes, si on ne craint pas de croiser des lépreux ou des sans domiciles fixes.
L’architecture du quartier des oranges est typiquement carnavalaise de la fin du XIXème siècle. Les bâtiments sont construits les uns sur les autres afin de gagner de la place vers le haut et le quartier fonctionne sur plusieurs étages grâce à des passerelles tendues entre les immeubles. En plus de faciliter les déplacements, les passages suspendus du quartier des oranges permettent en partie à ses habitants d’éviter les mauvaises rencontres en leur offrant de nombreuses solutions de replis. Il n’est pas rare que ces passerelles soient gardées, chevrotine en main, par le gardien d’immeuble ou un voisin à la retraite que l’on remercie par quelques sous de protéger les habitations en éloignant les malandrins.
Le quartier des oranges n’a plus fait l’objet d’aucun plan d’urbanisme depuis le Chaos de Carnavale et a donc continué à grandir de manière peu harmonieuse, les bâtiments sont construits les uns sur les autres et les habitants ajoutent des excroissances à leurs domiciles sans aucune régulation. Il est très fréquent que des immeubles s’effondrent au quartier des oranges, emportés par leurs poids ou fragilisés dans leurs fondations par un déséquilibre en hauteur. Les bâtiments sont anciens et principalement bâtis dans un mélange de bois et d’acier. Leurs extensions plus tardives sont faites en matériaux de récupération à partir d’autres morceaux d’immeubles effondrés dans les quartiers noyés adjacents.
Faute de soutien de la noblesse, le bas-quartier des oranges est majoritairement autogéré par ses habitants. Les sectes sataniques y font régner un semblant d’ordre et pourvoient aux besoins les plus immédiats de la population en fournissant une éducation, des soins et en garantissant que les marchés sont bien approvisionnés en nourriture. Le syndicat des égoutiers a signé des accords avec Gilbert Camélia pour entretenir les tuyaux de gaz et fournir le quartier des oranges en énergie ce qui assure un semblant d’éclairage public et permet de se chauffer et de cuire des pâtes. Passé 22h en revanche le quartier s’éteint car il ne peut pas payer ses factures, cela fait office de couvre-feu, d’autant que c’est à cette heure-ci que les meutes de chiens aiment venir manger les restes de repas et les sans domiciles fixes qui ont eu le malheur de s’endormir ivres dans la rue.
La présence politique des satanistes sur le quartier des oranges est attestée depuis les années 1990 mais s’est accentuée avec l’élection du pape noir Gilbert Camélia en 2006 qui a raffermit l’emprise de la noire église sur le quartier. Plusieurs bâtiments religieux ont été construits dans le quartier des oranges et les habitants ont pris l’habitude de tracer des croix inversées à la craie sur leurs portes pour signifier leur adhésion à la doctrine luciférienne. Du fait de cette influence, le quartier des oranges est très permissif en termes de mœurs et on y retrouve de nombreux bordels assez malfamés. Les fêtes sont nombreuses et fréquentes et il est possible d’assister à des orgies en plein air. Chaque dimanche, une messe noire est donnée sur la place Crémieux, dont la fontaine est surmontée d’une statue de l’Antagoniste couronné.
Depuis la création de CRAMOISIE©, les sectes sataniques carnavalaises ont entamé un exode vers le jardin rouge et l’emprise de la noire église sur le quartier des oranges diminue. Si le retour des mafias est à redouter, les changements politiques survenus à Carnavale suite à l'Armageddon't de 2017 font espérer que l’ordre puisse de nouveau être assuré par Commissariat Central et non par des truands malhonnêtes.
Posté le : 06 août 2025 à 11:32:02
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Le quartier des bourdons
57ème quartier de Carnavale


Le quartier des bourdons est un quartier partiellement enterré lors de l’éruption d’un volcan de boues toxiques dont on avait oublié l’existence. L’air y est devenu très vite irrespirable mais comme Carnavale manque toujours de place pour s’étendre, la Principauté a décidé d'y installer sa maintenance en investissant les infrastructures désertées pour les transformer en lieux de travail. Le quartier des bourdons est un quartier où personne n’habite, sauf s’il n’a pas le choix. Il accueille chaque jour des milliers d’employés de la mairie mais ceux-ci n’y restent pas dormir. De ce fait, le quartier des bourdons est catégorisé comme un « quartier médian », ni pauvre ni riche, mais sous contrôle de la mairie qui en tient les principaux axes et protège les bureaux.
Le quartier des bourdons est numéroté 57ème quartier de Carnavale. C’est un quartier de l’ouest de la ville, situé à quelques kilomètres du périphérique qui sépare Carnavale des champs OGM. Il est relié au reste de Carnavale par la 11ème et la 901ème avenue qui sont toutes les deux praticables. Commissariat Central a trouvé un accord avec la mairie pour sécuriser les accès et protéger les ouvriers qui entretiennent les routes alors prudence à ne pas rouler trop vite : les radars aussi sont en état de fonctionner !
Les bureaux et centres de maintenance du quartier des bourdons ont été construits directement à l’intérieur des bâtiments ensevelis par les coulées de boue toxique, ce qui a créé de vaste espaces inoccupés après la rigidification de celle-ci. Les boues toxiques forment désormais les parois de vastes grottes dans lesquelles sont encastrées des immeubles effondrés, transformés en lieux de travail. De grands panneaux colorés rappellent aux employés de ne pas toucher ou lécher les parois des grottes et de porter des gants et un masque lorsqu’ils s’y déplacent.
Le quartier des bourdons est considéré comme un quartier « toxique » où il n’est pas recommandé de se rendre sans protection. Toutefois, la présence attestée de populations de marginaux y résidant en raison des loyers pas cher a fait reconsidérer à Grand Hôpital la dangerosité des boues toxiques. Après examen, il s’avère que les locaux ont développé une forme d’immunité naturelle grâce à un lent processus de mithridatisation. Les boues toxiques restent toutefois mortelles pour ceux qui s’y exposent sans préparation suffisante et l’espérance de vie des locaux n’est pas grande.
Le travail réalisé dans le quartier des bourdons est principalement dédié à la maintenance du complexe et labyrinthique système d’approvisionnement de la ville en eau, gaz et essence. Les employés du quartier des bourdons s’assurent que les zones urbaines qui ont payé les factures soient bien approvisionnées et font remonter aux équipes sur le terrain les éventuels dysfonctionnement. Le quartier des bourdons n’est pas le seul de Carnavale à être dévolu à la maintenance, mais il est le seul dont ce soit l’unique fonction. Les conditions de travail pénible font également qu’il s’agit d’emplois subalternes, les cadres et les ingénieurs préfèrent en général travailler dans des quartiers moins intoxiqués.
L’emprise de la municipalité carnavalaise sur le quartier des bourdons est réduite à son stricte minimum pour faire des économies budgétaires et en dehors des axes routiers et de la sécurisation des bureaux, le reste du quartier est laissé sans surveillance. Les Carnavalais qui résident en permanence dans le quartier des bourdons présentent des difformités physiques entrainées par le contact des boues toxiques. Ils sont assez mal vus du reste de la population qui les confond avec des lépreux et doivent se reproduire ensemble pour ne pas devenir fous. Grand Hôpital a estimé le taux de consanguinité moyen à 0,25 ce qui est finalement assez raisonnable.
En raison de sa haute concentration en tuyaux, le quartier des bourdons a été l'un des plus touchés lors de l'épandage d'engrais Dalyoha au moment de l'Armageddon't de 2017. Paradoxalement, la boue toxique s'est avérée être un excellent terreau pour les fleurs et les plantes qui pullulent désormais dans les grottes et à l'extérieur, au point que la mairie doit désherber les routes deux fois par semaines pour ne pas créer d'accidents. Si le travail n'est pas plus facile qu'avant en raison des piqures de guêpes, l'air est moins nauséabond et le nom du quartier est enfin mérité !
Posté le : 06 août 2025 à 15:14:31
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La statue sans visage
3ème perle de la couronne noire de l'Eurysie

Située au cœur du quartier des luminères, la statue sans visage représente un ange de cinq mètres de haut. Prise en entier, la statue fait plus de quinze mètres et presque autant d'envergure. Elle se trouve dans une salle derrière l'autel de la basilique enfouie de Saint Thomatthieu, la plus vieille construction religieuse connue de Carnavale. Initialement bâtie dans un renfoncement rocheux, Carnavale s'est construite tout autour jusqu'à la recouvrir presque entièrement. Seule partie émergée : sa coupole dépasse du sol au niveau de la rue et sert de rond-point à la 34ème et la 68ème avenue.
Architecturalement sobre, la basilique enfouie de Saint Thomatthieu est considérée comme l'une des perles de la couronne noire de l'Eurysie. Bien qu’il existe de nombreuses cathédrales plus imposantes qu’elle, elle conserve aux yeux des Carnavalais une grande importance symbolique. Plusieurs fois restaurée et reconstruites, des fouilles menées au début du XXème siècle ont mis à jour les restes d’une chapelle catholane datant de -300 avant Jésus Christ, ce qui est un peu contradictoire. L’Eglise considère la basilique Saint Thomatthieu comme un miracle mais des archéologues crient au fake. En attendant, le conseil municipal a toujours refusé d’autoriser de nouvelles fouilles, laissant les deux camps dans l’expectative.
Le visage de la statue a été démoli à coups de masses pendant le Chaos de Carnavale et avec la destruction d’une partie des archives du Museum Carnavalis, on ne sait plus quel ange elle représentait. Certains supposent qu’il s’agit de Saint-Michel, patron de la noblesse carnavalaise, mais d’autres pensent plutôt qu’il s’agit de l’ange déchu Lucifer. Déterminer la nature de l’ange a conduit à de nombreuses controverses entre les fidèles d’un millénarisme catholan et les sectes lucifériennes de la noire Église. Il s’agit d’un enjeu d’importance puisqu’en tant que plus ancienne construction religieuse de Carnavale, la basilique Saint Thomatthieu détermine le saint patron de la Principauté, or l’identité de celui-ci fait débat.
Lors de l’Armageddon’t de 2017, les fidèles millénaristes des deux camps se sont disputés l’entrée de la basilique Saint Thomatthieu, considérée comme le lieu le plus probable de l’apparition de Saint-Michel, ou de celle de Lucifer. L’apocalypse s’étant terminé en eau de boudin, les millénaristes lucifériens ont amicalement proposé aux millénaristes catholans de les massacrer pour leur éviter le pêché de suicide, ce que ces-derniers ont accepté. Fait notable : les équipes de nettoyage de la mairie ont témoigné qu’une des victimes avait trouvé la force de se hisser au sommet de l’ange pour dessiner avec son propre sang un sourire à la place du visage défoncé de la statue.
Posté le : 06 août 2025 à 16:04:50
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Le quartier des mirabelles
91ème quartier de Carnavale


Le quartier des mirabelles est un quartier résidentiel du sud de Carnavale, frontalier des quartiers privés de la féerie des Obéron qui ceinturent la ville sur ses hauteurs. Si le quartier des mirabelles fut autrefois une bouffée d’air frais en augmentant la surface constructible de Carnavale dans les collines, c’est aujourd’hui un « quartier médian » ni pauvre ni riche, majoritairement résidentiel et plutôt paisible. Les immeubles d’habitations sont hauts de plusieurs étages et construits en escalier, les toits des bâtiments les plus bas servent de balcons pour les immeubles supérieurs. Cette architecture innovante à son époque assurait à tous les résidents une fenêtre donnant sur l’extérieur et une placette devant chaque bâtiment, ce qui favorise la convivialité et les fêtes de voisinage.
Construit sur un terrain en pente, le quartier des mirabelles est par ailleurs caractérisé par son très grand nombre d’escaliers, dont certains sont réputés déboucher sur le vide, et d’autres posséder un espacement aléatoire de marches pour faire trébucher ceux qui les empruntent sans faire attention. Ces caractéristiques architecturales étonnantes sont à mettre sur le compte d’un mouvement de résistance à l'impôt des architectes dans les années 1930. Pour protester contre la suppression de plusieurs niches fiscales les concernant, les architectes de Carnavale se sont mis à bâtir la ville en chausses trappes pour provoquer des accidents aux collecteurs de taxes et à la maréchaussée. Le quartier des mirabelles est symptomatique de cette fronde des cadres qui cause encore aujourd’hui beaucoup de désagréments à ses habitants.
Particulièrement labyrinthique, le quartier des mirabelles est connu pour la difficulté à s’y repérer en raison d’un grand nombre d’impasses, de chemins circulaires et de trompe l’œil qui faussent les perspectives. Les points de repères sont souvent truqués et il est fréquent qu’en croyant se rendre quelque part, on se retrouve obligé à faire des détours imprévus, voire que l’on revienne finalement sur ses pas. Plusieurs escaliers d’Escher ont été signalés à la mairie après la mort par épuisement de personnes âgées, piégées dans leur boucle sans fin, mais faute de budget la municipalité s’est contenté d’en interdire l’accès avec des barrières. Pour les amateurs de paradoxes ou d’illusions d’optiques, il est malgré tout possible d’explorer le quartier des mirabelles, à condition de posséder un guide résident sur place pour éviter les accidents.
Le quartier des mirabelles est numéroté 91ème quartier de Carnavale et l’un des plus récents quartier de la ville, bâti à partir de rien au début du XXème siècle. Sa proximité avec la féerie des Obéron en fait un quartier relativement sûr, même si des traquenards sont parfois organisés contre les visiteurs imprudents qui se laissent piéger dans ses rues hypnotiques. En 1987, sur une initiative privée d’un Duc philanthrope, un grand toboggan a été installé en haut du quartier des mirabelles pour faciliter la descente vers les quartiers de bureaux plus en aval. Une rumeur veut toutefois qu’il s’agissait pour le Duc d’un moyen rapide de rejoindre son amante, une gueuse des bas-quartiers, en traversant le quartier des mirabelles à toute allure. Étant donné la longueur du dispositif, plusieurs paliers étaient prévus pour faire ses besoins et boire de l’eau, et une équipe d’employés avait pour mission de savonner six fois par jour le toboggan afin de faciliter les glissades.
Le quartier des mirabelles possède une petite ménagerie beaucoup moins grande que le célèbre zoo de Carnavale. Les animaux y furent dévorés en 2003, lors d’un épisode de boulimie sociale appelée grande dévoration et causé par l’expérimentation de nouvelles publicités pour de la nourriture en réalité augmentée. Les habitants du quartier se mobilisèrent néanmoins peu de temps après pour repeupler la ménagerie qui compte en 2017 cent-quarante-six chats domestiques, vingt-neuf chiens, douze renards, mille-huit-cent-trente-neufs rats, un cadavre de serpent d’eau et six pigeons.
Lors de l’Armageddon’t, le quartier des mirabelles fut relativement peu touché par les bombardements en raison de l’absence d’infrastructures stratégiques situées en dessous. Le quartier est en effet construit à flanc d’une colline dure à percer. On sait toutefois de source sûre que la vision hypnotique du quartier aperçu d’en haut donna mal à la tête à plusieurs pilotes de l’OND qui se crachèrent dans la mer après avoir vomi dans leurs casques. Le toboggan fut quant à lui utilisé pour envoyer les cadavres de la noblesse suicidée dans la féerie des Obéron vers les incinérateurs du centre-ville.
Posté le : 08 août 2025 à 17:40:59
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L'Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale
Aperçu de Bourg-Léon

A Bourg-Léon se trouve l’Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale. Fondée par les Princes de Vale au XIVème siècle, elle est l’unique université de médecine de Carnavale et accueille chaque année près de vingt-mille étudiants dont une part conséquente sont étrangers. Sous tutelle des Laboratoires Dalyoha, les brevets produits par l’Académie sont tous leur propriété exclusive et financent largement ses coûts de maintenance et de logistique. Considérée comme l’une des plus luxueuse mais surtout la plus avancée des universités de médecine, la formation dispensée par l’Académie Princière jouit de conditions d’enseignement uniques au monde. La proximité des serres OGM de la pharmacopée Dalyoha permet d’isoler les variables dans le génome des plantes et de mettre en place des protocoles expérimentaux d’une précision incomparable. L’excellence de l’enseignement et les outils à la disposition des enseignants et des étudiants explique sans aucun doute l’avancée technologique de la Principauté de Carnavale en matière de médecine, de recherche chimique et biologique.
L’Académie Princière de Médecine et de Biologie du Vale possède plusieurs bâtiments d’une grande richesse et diversité architecturale à Bourg-Léon. Sa bibliothèque, bâtie au XIXème siècle dans un style néoclassique, évoque les siècles les plus fastes de la Principauté. Les amphithéâtres et le campus universitaire se trouvent à l’ouest de l’île et forment un réseau d’immeubles art-déco dans le style carnavalais du début du XXème siècle. Les Laboratoires Dalyoha se trouvent quant à eux à l’intérieur de l’île dont ils exploitent le réseau de cavernes naturelles. Si les laboratoires universitaires se trouvent en surface (ce sont ceux réservés aux étudiants et aux enseignants) les vrais secrets se trouvent plus en profondeur, autant pour des raisons de confidentialité que de confinement des menaces bactériologiques.
De manière générale les conditions d’étude et de recherche sur le campus de l’Académie Princière sont excellentes : les infrastructures sportives, de divertissement et de relaxation offrent un service inégalable et entièrement pris en charge par Bourg-Léon. Les étudiants peuvent ainsi exercer leur esprit comme leur corps. De nombreuses bourses permettent de sélectionner les meilleurs élèves étrangers pour les faire venir à Carnavale où leurs études sont financées de bout en bout, et où une place de médecin leur est quasiment assurée pourvu qu’ils réussissent leurs examens. Les Laboratoires Dalyoha organisent une fuite des cerveaux massive et agressive à travers le monde entier, proposant aux étudiants internationaux une expérience unique au monde. Non seulement l’île de Bourg-Léon, isolée du continent, offre un cadre de vie stimulant et épargné par le racisme et la violence sociale de Carnavale, mais les plaisirs de la vie sur l’île y sont également inégalés.
Les étudiants peuvent ainsi profiter des meilleurs salles de shoot, de la drogue la plus pure et la plus excitante, le tout dans des conditions sécurisée. Un moyen de s’encanailler sans prendre de risques ! Par ailleurs, les étudiants peuvent profiter des services de plusieurs bordels, rejoindre des clubs orgiaques, se baigner dans la mer ou dans les piscines, participer à des programmes de recherche pour bénéficier d’implants et d’exosquelettes dernier cri. En somme, l’île de Bourg-Léon offre un cadre d’étude dépassant de très loin les standards du reste du monde. Étudier à l’Académie Princière ce n’est pas seulement ressortir diplômé de la meilleure université de médecine et donc s’assurer pour toujours un salaire faramineux, mais aussi vivre une expérience de jeunesse unique, où tous les plaisirs et les stimulation sont mis à disposition gratuitement, rendant en comparaison la vie post-campus bien fade. En donnant un aperçu de l’art de vivre carnavalais, la Principauté s’assure la loyauté de ses médecins et forme chaque année les ambassadeurs zélé conscients de leur valeur, prêts à répandre et défendre la vision transhumaniste de la Principauté à travers le monde.
L’Académie possède toutefois une place ambiguë dans le cœur des Carnavalais. Elle pourvoie Grand Hôpital en médecins qui font la fierté et la puissance de la Principauté, mais dans le même temps, l’Académie représente une zone d’ombre tant les enseignements et les méthodes qu’elle propose demeurent secrets. Le cursus de médecine à Grand Hôpital est en effet en arborescence et les choix faits par les étudiants répartis selon leurs notes détermine à quelle branche scientifique ils seront initiés. La grande majorité des scientifiques se contentent de cursus classique, certes d’excellence mais qui ne forment pas davantage que des médecins compétents. Certaines branches toutefois conduiront les plus doués dans les boyaux de l’île, laboratoires après laboratoires, là où la recherche carnavalaise atteint son paroxysme d’efficacité mais aussi de monstruosité. Le réservoir quasi illimité en cadavres que pourvoie la cité noire et le nombre de gens disparaissant sans que cela n'inquiète personne offre à l’Académie Princière un terreau d’expérimentations biomédicales inégalables dans de telles proportions et sur aussi longtemps.
Quelle nation peut prétendre former chaque année des centaines de professionnels expérimentant sur des corps en vie, SDF prélevés dans la cité noire mais également abominations de chair, clones difformes, des cellules souches OGM spécialement conçues pour isoler les variables utiles aux protocoles expérimentaux ? Combien d’âmes enfouies sous terres frappant contre les murs vitrés de leurs prisons, découvrent que leurs corps bâtis sur-mesure n’ont pas d’autres vocations que de devenir un jour les théâtres d’expérimentations d’une recherche en particulier ? Depuis des décennies l’art du clonage carnavalais produit à la chaîne ses cobayes à l’architecture génique parfaitement calibrée pour ne laisser aucune place au hasard ? Aucune place à l’erreur ?
L’Académie Princière et ses laboratoires sont une prison sous terre, l’un des lieux les plus mystérieux et abominable qui soit. La collaboration des chercheurs en psychologie du Sanatorium André Jules-Ponces a permis de mettre en place une batterie de tests visant à identifier progressivement, tout au long de leur cursus, les étudiants les plus amoraux et psychopathes pour en faire les médecins de Carnavale de demain. Aucune personne qui possède une morale ou un sens de l’empathie n’accède aux Laboratoires, leur entrée est conditionnée à l’adhésion pleine et entière au projet carnavalais transhumaniste, de dépassement de la chair et d’une science sans limite, toute puissante et triomphante. Littéralement prométhéenne.
Ainsi le secret des Laboratoires est-il préservé. Ainsi l’Académie forme et trie chaque année ses élèves, renvoyant les plus sensibles à leur destin médiocre, tout en ouvrant aux monstres les portes d’un enfer conçu sur-mesure pour eux.
Peu de choses ont changé pour l'Académie Princière et Bourg-Léon depuis l'Armageddon't. L'île a été peu impactée par les bombardements et conserve son charme et ses infrastructures intactes. La doctrine transhumaniste carnavalaise n'a guère évolué et Philippe Géminéon garde son poste de Directeur de Grand Hôpital ainsi que de Doyen de l'Académie. Toutes les équipes enseignantes sont restées en place et leur pédagogie n'a pas de raison de changer. Les griefs contre Carnavale portent avant tout sur son usage de l'armement balistique bactério-chimique mais les entrailles de Bourg-Léon restent en dehors des radars de la communauté internationale. Fermer les yeux sur les méthodes de Grand Hôpital permet de s'assurer que le flux continu de nouveaux médecins qui sort de son Académie ne tarira pas.
Posté le : 10 août 2025 à 11:10:36
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Le métro aérien de Carnavale
7ème perle de la couronne noire de l’Eurysie
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Le métro aérien de Carnavale est le plus ancien du monde. Il est, depuis plus d’un siècle et demi, le seul moyen de transport populaire capable de circuler rapidement d’un bout à l’autre de la ville, ce qui le rend fort plébiscité par les Carnavalais. Pour les nobles et les plus fortunés, le déplacement dans Carnavale se fait le plus souvent en hélicoptère grâce aux nombreuses pistes d’atterrissage construites sur les buildings de la cité noire mais pour le commun des mortels, les déplacements à l’intérieur de la ville peuvent être très long, voire interminable lorsqu’on ne possède pas de voiture. Une étude a estimé qu’il faudrait presque six mois pour traverser Carnavale à pied de bout en bout. Le métro aérien, lancé à plaine vitesse sur des rails électromagnétiques, palie aux difficultés inhérentes au déplacement à l’intérieure de la capitale.
Divisé en wagons de première, deuxième et troisième classe, il permettait à chacun de se déplacer à un prix à la hauteur du service désiré. Si la première classe a tout d’un hôtel de luxe, la troisième évoque davantage le camion à bestiaux. A sa création, le prix d’un billet en première correspondait à un mois de salaire d’un ouvrier carnavalais. Grâce aux investissements de la noblesse de Vale, le prix a progressivement décru pour ne plus correspondre qu’à trois jours de travail, avant de remonter en flèche après le chaos de Carnavale. Les wagons des premières classes ont été largement pillés par les émeutiers qui arrachaient l’or, l’ambre et l’ivoire du mobilier. Les wagons de première ont été en partie restaurés depuis mais ne circulent plus que dans les hauts-quartiers où ils servent à la circulation des cadres et hauts fonctionnaires de la Principauté.
La construction du métro aérien débute au début du XIXème siècle, la première ligne est ouverte au bout de trois années de travaux en 1836 ce qui en fait le plus ancien métro du monde. D’abord réservé à la noblesse, les Princes de Vale insistèrent très tôt pour faire du métro aérien sinon un service public, un moyen de transport accessible à tous et à toutes, notamment pour désengorger les rues, inondées de fiacres et de badauds. Si la situation n’a guère changé aujourd’hui, les fiacres ont été remplacés par des voitures, le métro aérien a permis d’éponger la démographie délirante des Carnavalais qui se concentrent à près de quarante millions dans la capitale. Pendant plus d’un siècle, jusqu’au chaos de Carnavale, les lignes du métro aérien se sont multipliées dans une grande majorité des quartiers de la ville. L’augmentation des métros en circulation allait proportionnellement avec celle du nombre d’usagers et le trafic a toujours fonctionné en flux tendu.
A l’origine construit sur des rails de fer, les dernières lignes sont montées sur rails électriques ce qui augmente fortement la vitesse de circulation des wagons, lancés à toute allure au milieu des buildings. Le métro de Carnavale est aérien car les sou sols de la ville sont d’une roche granitique particulièrement difficile à percer avec les technologies du XIXème siècle. La majeure partie des efforts récents portant sur les infrastructure souterraines de la ville sont plus récentes et datent soit des décennies précédent le chaos, soit de celles qui lui ont succédé grâce aux nombreux investissements des Obéron. Plus ancien que les réseaux de bunker ou d’usines, le métro aérien a été construit à la fois pour sa praticité mais aussi son élégance. Il serpente dans la ville, passe sous les arches, se glisse sous les ponts comme si la cité s’était construite, au fil des décennies, autour et pour s’adapter à lui.
Après le chaos et en raison des récurrents effondrements de buildings, beaucoup de lignes du métro sont hors services. Certaines ont été remises en état de fonctionner mais ne sont plus reliées aux autres en raison de la destruction de tel ou tel pan du circuit. Le métro est géré par des compagnies privées qui ont racheté des lignes, voire des morceaux de lignes quand celles-ci ne coutaient presque rien et font désormais fonctionner le service à leur frais tout en en tirant une source de revenu. Plusieurs initiatives de la noblesse et galas de charités ont été consacrés à la restauration du métro mais certains passages s’obstinent à s’effondrer et d’autres passent par des quartiers devenus aujourd’hui infréquentables, où il n’est pas possible de faire travailler des ouvriers sans risquer leur sécurité.
Iconique et superbe malgré son délabrement, de nombreuses légendes urbaines entourent le métro aérien de Carnavale. On parle de lignes cachées, descendant sous la terre, certaines utilisées par les Obéron pour déplacer leurs missiles à l’intérieur de la cité, d’autres reliant le continent à Bourg-Léon par des passages secrets creusés sous la mer. Dans certains quartiers, les wagons du métro ont été transformés en lieux d’habitation et dans d’autres, ils ont été transformé en services ou commerces itinérants, qui se déplacent à l’intérieur d’une zone donnée en profitant des rails pour circuler plus facilement. Une rumeur persistante veut que certains wagons soient parfois détournés aléatoirement de leur itinéraire officiel et pénètrent dans les jardins botaniques d’où ils ressortent vides de leurs passagers. Les « wagons-offrande » sont une histoire populaire assez connue à Carnavale et qui, dès les premiers travaux, a causé du tort à l’image de marque qu’essayait de donner les Princes de Vale à ce transport révolutionnaire.
Certaines bombes de l’OND ont touché des lignes fonctionnelles du métro aérien mais si les lignes étaient en état de marche, cela signifie que des travaux sont possibles. Lors de l’Armageddon’t, une partie importante de la fortune abandonnée par les noblesse suicidée a été nationalisée, faute d’héritiers encore en vie, et devrait être allouée à la rénovation du métro dans le budget municipal de juin 2017. Un nouvel âge d’or du métro aérien se profile-t-il à l’horizon ?
Posté le : 15 août 2025 à 16:49:57
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Le quartier des hélicons
43ème quartier de Carnavale


Le quartier des hélicons est numéroté 43ème quartier de Carnavale. Il s'agit d'un quartier plutôt atypique de Carnavale qui serpente à travers plusieurs autres en suivant un grand canal creusé au milieu. Le quartier des hélicons est une longue zone commerciale construite sur deux étages et située vingt-cinq mètres en dessous de la surface du sol. Elle est couverte d’une enfilade de dômes et de ponts qui permettent à la lumière du soleil d’y pénétrer sans laisser passer la pluie. Considéré comme un haut-quartier en raison des prix très élevés des loyers pour pouvoir y ouvrir une boutique, le quartier des hélicons est l’un des rares quartiers bourgeois qui ne soit pas construit en hauteur.
Il est possible de circuler en bateau à l’intérieur du quartier des hélicons, des gondoles, des pédalos et des petites vedettes de plaisance sont disponibles à la location. Les armateurs fournissent également des pinces télescopiques qui permettent d’acheter directement depuis son bateau, sans poser le pied à quai. L’eau du quartier des hélicons n’est ni propre ni potable et il est déconseillé de s’éclabousser ou pire d’y plonger. Plusieurs crocodiles ont également été repérés nageant dans le canal.
Le quartier des hélicons n’est pas résident et s’il arrive que des sans domiciles fixes y trouvent refuge, ceux-ci sont rapidement chassés par les commerçants qui veillent à la propreté et la sécurité des quais. Il arrive que ces-derniers dorment au-dessus de leurs boutiques mais comparé au reste de Carnavale la densité d’habitation est extrêmement faible dans le quartier des hélicons. On trouve toutefois des restaurants et des hôtels pour les badauds qui désirent prolonger quelques heures ou quelques jours leurs déambulations.
On estime qu’il faudrait environ une semaines pour parcourir l’ensemble du quartier des hélicons à pieds, considérant les nombreux méandres du canal et le besoin fréquent, imposé par l’architecture, de passer d’une rive à l’autre en traversant les passerelles au-dessus du canal. Il est fréquent de croiser des groupes de randonneurs ou de pèlerins remontant le quartier puisque celui-ci mène à la statue sans visage et la basilique Saint-Thomatthieu, également construite en dessous du niveau du sol.
Remonter le quartier des hélicons permet de découvrir les différentes types de roches du sol sous Carnavale, granitique au sud à proximité de la féerie des Obéron puis davantage schisteuse à mesure que l’on se rapproche de la mer. Une partie des décorations du quartiers sont sculptées à même la roche. Certains des ponts les plus anciens sont également des blocs de roches autour desquels le quartier a été creusé.
Les travaux du quartier des hélicons ont commencé aux alentours du début du XIXème siècle et se sont poursuivi pendant presque cent ans. Bien que des harmonisations architecturales aient eu lieu notamment pour coller davantage au style néoclassique carnavalais, il est possible de distinguer les pants du canal les plus anciens à proximité de la basilique Saint-Thomatthieu de ceux, plus récents, qui datent du début du XXème siècle.
Il est possible de rejoindre le quartier des hélicons depuis la féerie des Obérons en passant directement au travers du quartier de l’Élysée où se trouvent les quarante écluses qui relient le canal aux hauteurs de Carnavale. C’est grâce à cette proximité directe avec les hauts-quartiers que celui des hélicons a été préservé pendant le Chaos de Carnavale. Sorte de zone neutre au-dessus de laquelle les gangs et milices se disputaient la ville, la possibilité de circuler dans Carnavale via un quartier à demi enfoui profitait à tout le monde et le quartier reste dans l’imaginaire collectif comme un lieu de paix, propice aux flâneries.
Lors de l’Armageddon’t, le quartier est resté relativement préservé malgré une baisse du chiffre d’affaire déplorée par les commerçants en raison du décès d’une partie de leurs clients. Aucun combat n’a fort heureusement eu lieu autour du canal et les boutiques ont pu être rouvertes quelques jours plus tard.
Posté le : 17 août 2025 à 12:02:47
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Le Museum Carnavalis
2ème perle de la couronne noire de l’Eurysie

Le Museum Carnavalis était, après le Chaos de Carnavale, la seule institution scientifique totalement publique de la Principauté de Carnavale. Haut lieu de pédagogie et de vulgarisation, le Museum Carnavalis expose les spécimens de tous les règnes naturels, dont un grand nombre ont aujourd'hui disparu. Le Museum est également le seul au monde à exposer des espèces non-naturelles crées en laboratoires. Certaines ont un jour été vivantes, d’autres sont mortes-nées et certaines ne sont que purement théoriques.
Immense bâtiment construit sur plus de quinze étages au-dessus du sol et au moins trois connus en dessous, le Museum Carnavalis s’élève haut dans le ciel du quartier des étourneaux, où il est sert de point de repère aux habitants. Sa présence imposante se voulait un contre-pouvoir symbolique à l’hégémonie de Grand Hôpital et des Laboratoires Dalyoha, isolés sur l’île de Bourg-Léon. Commandé et construit par les Princes de Vale, le Museum Carnavalis a été placé au cœur de Carnavale pour servir de carrefour entre toutes les sciences. Plusieurs politiques publiques ont été mises en place afin d’encourager l’innovation scientifique en d’attirant les scientifiques carnavalais avec des plans de financement, des bourses au mérite et d’énormes bonus pour les brevets déposés. Le Museum Carnavalis ne parvint toutefois jamais à éclipser l’attrait de Bourg-Léon et resta malheureusement toujours en deçà des prouesses médicinales de Grand Hôpital. Celui-ci devint, avec le temps et la chute des Vale, le principal contributeur à sa collection permanente.
Chaque étage du Museum Carnavalis est consacré à un règne naturel. On retrouve par exemple : la géologie, le règne animal, les insectes, les champignons, la faune et la flore marine, les plantes terrestres, les formes de vie invisibles à l’œil nu, la physique et l’astrophysique, les cryptides, les anges, les espèces OGM crées par l’homme, les êtres humains, le parascientifique, les espèces disparues, les espèces à venir, les Afaréens et, au dernier étage, une terrasse-café très agréable. Chaque espace du musée est adjacent d’un lieu pédagogique dédié à la vulgarisation scientifique ainsi que de laboratoires qui permettent aux scientifiques rattachés au musée de travailler sur les spécimens qui y sont stockés et exposés.
Le Museum Carnavalais a également pour particularité de présenter, à chaque fois que cela est possible, des espèces vivantes. Deux étages sont ainsi consacrés aux espèces marines et proposent une déambulation au milieu de vastes aquariums. Pour accueillir les animaux les plus grands, il possède une extension au zoo de Carnavale, appelée Ménagerie du Museum. Il est possible de la visiter aux horaires réservés au grand public. Le Museum Carnavalais possédait également une extension à l’intérieur des Jardins Botaniques mais celle-ci n’est plus accessible pour des raisons évidentes. Une rumeur persistante veut que la folie des jardins soit née d’une initiative des Laboratoires Dalyoha pour saboter la concurrence du Museum.
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Parfois qualifié de « musée des horreurs » le Museum Carnavalis est en effet un bâtiment unique au monde, mêlant science sans conscience, religion et légendes urbaines. Les pseudosciences sont en effet correctement représentées au Museum qui fait feu de tout bois et donne sa chance aux hypothèses innovantes et prometteuses, même si certaines peuvent sembler farfelues à première vue. Nation scientifique par excellence, la Principauté de Carnavale se démarque de ses concurrences en finançant et prenant au sérieux des pistes de recherches délaissées ailleurs dans le monde. L’ouverture d’esprit des scientifiques carnavalais a conduit a beaucoup de temps perdu mais aussi occasionnellement permis des innovations originales, encore saluées par la communauté internationale de nos jours. Le nombre de brevets d’origine carnavalaise fait foi de la grande profusion intellectuelle des chercheurs de la Principauté.
Les étages consacrés à la recherche sur l'humain ont toujours fait polémiques, y compris à Carnavale, généralement dans les cercles religieux. Les quelques spécimens exposés donnent un aperçu glaçant des expériences réalisées par les Laboratoires Dalyoha et si ces-derniers ont toujours pris garde de ne pas trop en révéler, les échantillons sont suffisamment éloquents pour laisser travailler l'imagination. La Principauté de Carnavale est pourtant habituée aux chimères, greffes et mutilations morbides, mais le Museum Carnavalis n'expose pas que les expériences réussies et se veut pédagogique et transparent sur le coup que représente les progrès scientifique pour les patients. Le Museum ne dissimule rien des erreurs attribuables aux tâtonnements des chercheurs dont les résultats vont du grossier à l'effroyable. La collection de taxidermie humaine consacrée aux grands évènements de Carnavale permet de découvrir les corps empaillés de plusieurs grands personnages, dont celui d'Eugénie de Vale, dernière princesse de la Principauté, dont le visage atrocement défiguré a été reconstitué à partir de photographies prises de son vivant.
Une autre particularité spectaculaire du Museum est qu’il ne se contente pas de montrer le réel, mais aussi de montrer ses potentialités. Les chimères et créatures OGM crées en laboratoires sont exposées au même titre que les animaux naturels. Le Museum Carnavalis explore les potentialités du gigantisme, du nanisme, l’hybridation des espèces et de la biomécanique en intégrant des organes non-biologiques à des créatures vivantes. On retrouve au Museum un grand nombre d’expérience ratées (ou réussies) mêlant le savoir-faire de l’industrie et la perfection de la nature. Bien que Grand Hôpital privilégie aujourd’hui travailler à l’échelle de l’ADN pour produire des chimères, la science carnavalaise a, pendant plusieurs siècles, tenté d’intégrer des pièces mécaniques aux animaux et aux êtres humains. Il est d’ailleurs possible de suivre un parcours pédagogique explorant le cheminement de ces découvertes qui ont abouti aux exosquelettes modernes, très prisés par les Carnavalais.
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Le conservateur du Museum s’appelle Ursulbert Fragrance. C’est un homme âgé et très sage, spécialiste de microbiologie paléolithique hypothétique, à qui l’ont doit de nombreuses découvertes inédites. Lors du Chaos de Carnavale, plusieurs locaux et laboratoires du Museum Carnavalis ont été détruits et les scientifiques ont stocké leurs archives et leurs notes dans les bibliothèques souterraines du bâtiment principal. D’après les estimations, celles-ci feraient plus de douze hectares de rayonnages dont une grande partie ne sont pas classés. Faute de personnel, le Museum Carnavalis peine à seulement maintenir les archives en bon état ce qui fait que leur ouverture est très lente. Il n’est pas déraisonnable de penser qu’un grand nombre d’inventions et de découvertes scientifiques majeures pour l’humanité seraient stockées dans les archives du Museum, attendant d’être redécouvertes si l'on y met le budget.
Améthyste Castelage, après l’Armageddon’t, a créé un fond d’investissement public Science d’Hier et de Demain (SH&D) pour financer l’exploration des archives. Ce fond est ouvert à la participation internationale et Améthyste Castelage espère attirer des scientifiques du monde entier. Le modèle économique de SH&D fait le pari que les brevets qui seront déposés en explorant les archives devraient permettre un retour sur investissement rapide pour les actionnaires.
Le Museum Carnavalis n'a jamais fermé ses portes même si les explosions de plusieurs bombes sismiques ont pu faire craindre pour l'intégrité de certaines parties de l'exposition permanente. Le Museum a reçu un grand nombre de dons venus des familles nobles carnavalaises suicidées, étant donné la liquidation de leur fortune et de leur patrimoine. La séquence post-Armageddon't promet un avenir faste pour le Museum qui s'est procuré des pièces exceptionnelles, jusque-là conservées dans des collections privées. Il s'est par ailleurs enrichi de deux pilotes de l'OND empaillés pour la partie de l'étage taxidermie consacrée aux évènements historiques contemporains.

