09/02/2018
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[RP] 2011-2012 - Le signe d'un renouveau économique

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Antoine Carbasier une prise de conscience de la situation.

- C'est l'hécatombe, s'exclama Antoine Carbasier alors qu'il regardait les derniers chiffres venant d'un rapport parlementaire.

Les nouvelles étaient catastrophiques pour l'économie du Royaume de Teyla et son indépendance économique. La part de l'industrie dans le produit intérieur brut était tombée à neuf pourcents, un drame. Un drame pour l'économie du Royaume de Teyla. La chute de la part de l'industrie dans la production de richesse teylaise fut un long phénomène qui prenait racine dans les années mille neuf cent quatre-vingt et l'élection de Pierre Lacombe. "L'homme de fer" était un tabou au sein du parti. C'était l'homme qui avait changé le Royaume de Teyla, l'avait modernisé, mais il avait commencé aussi à changer, non dans le bon sens, l'économie teylaise. La part de l'industrie s'affaissait chaque année et l'affaissement ne s'arrêta pas comme si le Royaume de Teyla était condamné.

En deux mille dix, Antoine Carbasier était un simple député d'opposition, mais une étoile montante au sein du parti Les Royalistes (la droite). Les formules choc de cet homme inquiétaient de plus en plus le Gouvernement de Sa Majesté qui incarnait à lui seul l'opposition. Il inquiétait aussi Gary Hubert, le très célèbre président du parti depuis une vingtaine d'années. Les magouilles, la corruption et le chantage lui a permis de tenir le rôle qu'il aimait tant. Décider du roi qui sera consacré à la primaire.

Antoine Carbasier se tenait face à la bibliothèque de son bureau, l'air préoccupé. Ses étagères, remplies d'ouvrages historiques et économiques, formaient un paysage réconfortant et calme face à ses pensées tourmentées. Le rapport parlementaire qu'il venait de lire avait révélé une réalité qu'il ne pouvait ignorer. C'était plus qu'une simple baisse des chiffres, c'était là un vrai signal d'alarme pour le Royaume de Teyla et l'espérait-il pour ses hommes et femmes politiques. Les mots qu'il avait lus résonnaient encore fatalement en lui : "Un déclin industriel préoccupant remettant en cause la souveraineté et l'indépendance du Royaume de Teyla sur tous les secteurs clés, y compris le secteur de la défense" ; "Le changement de la nature de la croissance du Royaume de Teyla a plusieurs répercussions alarmantes. Le besoin de formations des anciens ouvriers pour les rediriger vers des emplois de service devient de plus en plus flagrant et la politique du Gouvernement de Sa Majesté ne semble pas prendre en compte la nouvelle réalité. La politique libérale menée jusqu'ici n'a eu pour conséquence aucune amélioration du pouvoir d'achat, des recettes de l'État mais a bien eu pour effet un accroissement des inégalités de patrimoine et de fortune. La création d'emplois, bien que réelle, est au plus bas depuis six décennies".

La situation ne faisait pas rire l'homme qui se tenait devant plus de trois cents ouvrages nationaux et internationaux. D'un coin de l'œil, il jeta son regard sur un livre qui s'intitula "Catherine III, une Reine moderne." posé sur l'étagère, n'était qu'un objet parmi d'autres, un symbole de son admiration pour la monarchie, mais il ne pouvait imaginer que son destin s'y trouverait bientôt intimement lié en tant que Premier ministre de Sa Majesté. En l'espace de quelques mois et d'une incroyable habileté, il allait devenir le Premier ministre le plus apprécié par Catherine III alors qu'il ne resterait qu'une année au pouvoir. Mais il ne pouvait savoir que cette Reine, tant dépeinte en femme qui s'immisçait dans les affaires de l'État, en femme qui unissait le Royaume de Teyla, était aussi celle qui allait reconnaître en lui un Homme d'État au service des teylais et des teylaises.

Il ne le savait pas encore et il était loin d'imaginer, un an avant son élection en tant que candidat pour être "tête de liste" puis sa nomination en tant que Premier ministre, qu'il allait mettre à mal Gary Hubert en interne en allant battre le favori de Gary Hubert pendant la campagne. Antoine Carbasier comprit ce soir-là, devant l'immensité des livres qui s'offraient à lui, que le peuple teylais allait être préoccupé par l'économie si ce n'était pas déjà le cas. Alors Antoine Carbasier passa les prochaines semaines, les prochains mois à s'entretenir avec les milieux économiques, à bâtir un programme pour conquérir les classes moyennes et populaires sur l'économie en délaissant, il est vrai, le volet sociétal et migratoire.

Une stratégie qui va s'avérer payante, mais pas totalement. Il allait obtenir seulement une majorité simple et non absolue, il allait devoir composer, durant son mandat, avec la gauche, qui avait "gauchisé" son programme. Plus terrible encore, il allait devoir composer avec la volonté de vengeance de Gary Hubert, qui était lui sur la fin de sa carrière politique sans qu'il ne le sache. Le sort de ce qu'allait être le dernier gouvernement de droite du Royaume de Teyla, à l'heure où j'écris ces lignes, reposait sur des équilibres bien fragiles.

C'est dans une ambiance morose qu'Antoine Carbasier remit ses yeux sur le rapport parlementaire. Il était en colère en lisant que depuis les années mille neuf cent quatre-vingt-cinq le pays a perdu environ sept cent mille emplois dans l'industrie. Une perte d'emploi massive qui avait des répercussions sociales et sociétales très importantes, le rapport, montrait l'évidence. Antoine Carbasier relut ce chiffre, la mâchoire serrée. Sept cent mille emplois industriels perdus depuis mille neuf cent quatre-vingt-cinq, c'était une blessure profonde dans l'économie teylaise, son tissu social et les relations entre le politique et les territoires désindustrialisés. Le rapport ne mâchait pas ses mots, décrivant des territoires et des régions complètement ravagés économiquement parce que la désindustrialisation était passée par là. Le Royaume de Teyla était en état de mort, une lente mort dont la souveraineté reposait uniquement sur les services.

"L'impact sur le pouvoir d'achat est dévastateur et est le facteur principal de la stagnation économique et du Produit Intérieur Brut teylais." lit-il en serrant les dents. La consommation des ménages avait stagné depuis deux mille cinq après un boom de la consommation dans les années deux mille et la fin des années quatre-vingt-dix. L'homme continua pendant plus d'une heure à lire le rapport et à lancer des jurons dans l'atmosphère, heureusement qu'il était seul devant sa bibliothèque. Les jurons qu'il lançait dans cette atmosphère tapie dans une lumière tamisée grâce à une lampe de bureau, semblaient être un exutoire face à une colère montante en lui depuis quelques années face à une situation économique se détériorant.

Alors qu'il était trois heures en pleine nuit, il prit son téléphone et appela son assistant :

- Ludovic ? Comment vas-tu ? J'espère que je ne te réveille pas trop tard. Si tu dormais...

Antoine Carbasier avait un ton de voix de compassion avec son assistant parlementaire Ludovic. Ce dernier fut toujours poli et il travaillait bien en tant qu'assistant. Antoine Carbasier n'avait pas à se plaindre et il aurait voulu ne pas réveiller son assistant. Mais l'impatience qui rongeait Antoine Carbasier depuis le commencement de la lecture du rapport avait fini par l'emporter. Il avait le regret de faire "mal" à un homme qu'il appréciait.

- Monsieur... Un grésillement envahit le combiné téléphonique pendant plusieurs secondes puis la voix de Ludovic se fit entendre. Monsieur, il est trois heures... Quelque chose de grave est arrivé ?

Ludovic tenta de cacher son inquiétude, mais ce fut chose perdue. Antoine Carbasier sentit bien l'inquiétude apparaître chez son assistant et il le comprenait. Ce n'est pas tous les jours qu'un député appelle à trois heures du matin en pleine nuit. On aurait pu croire que le Royaume de Teyla était entré en guerre contre la Loduarie Communiste alors que les tensions entre les deux nations commençaient à se faire de plus en plus visibles.

- Non, rien d'aussi grave que ce à quoi votre esprit pense, Ludovic. Nous sommes en paix ne vous en faites pas. Antoine marqua une pause qui installa immédiatement un silence dans la conversation. Je vous appelle car j'ai passé ma soirée et ma nuit à décortiquer un rapport parlementaire. Celui sur la situation économique du Royaume de Teyla. Le rapporteur venant de la majorité de Florence (Premier ministre) est vraiment sans langue de bois concernant la situation économique mais aussi concernant la politique gouvernementale. C'est une bombe qui a déjà commencé à exploser. Les dépêches depuis environ deux heures ne cessent de tomber les unes après les autres. On n'a plus d'industrie en quantité suffisante pour que le Royaume de Teyla soit souverain, les pertes d'emplois sont énormes et le gouvernement ne voulant pas réformer la formation, nous nous retrouvons avec un taux de chômage qui tourne autour de huit pour cent.

Demain, à la première heure, je veux que tu me trouves un créneau pour une matinale radio. Il faut que je parle aux Teylais. Trouve-moi la première radio matinale qui acceptera de changer son programme pour m'accueillir. On doit dézinguer le gouvernement mais violemment parce que ce qu'ils ont fait est impardonnable. Plus encore, il faut monter un projet de reconstruction de l'économie teylaise au sein du Parlement avec les députés de la majorité des frondeurs. On peut anticiper ce type de comportement au regard de ce que contient le rapport.


- Eh bien. Je ne suis pas sûr de vous trouver une matinale. Il est trop tard pour s'y prendre monsieur. Mais je vais essayer...

- Faites miroiter une déclaration de candidature à la primaire du parti pour la prochaine élection générale. Ils accepteront de me recevoir j'imagine.

- Vous êtes sûr ?

- Oui.
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