07/02/2018
18:49:06
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[Récits] Histoires Intimes

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Histoires Intimes
Vous trouverez ici les histoires de la Vlastie.
--------Contrairement à l'Histoire trouvable au sein de l'Encyclopédie Vlastique, se concentrant sur la connaissance et le récit des évènements du passé, ici vous trouverez différentes histoires individuelles de personnages vlastiques actuels. Vous n'aurez pas uniquement accès à leur carrière ainsi qu'à leurs faits d'armes, mais bel et bien à un versant bien plus personnel de leur être.
--------Ici, vous ne trouverez pas la grande Histoire mais les récits intimes de chacun.
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Résidence_de_la_Fleur_Rouge

Résidence de la Fleur Rouge


--------Il trônait, au-dessus du luxueux complexe d'appartements, la lueur du début d’après-midi, se reflétant dans les appartements de l’un des hommes les plus importants du pays. Le Premier Secrétaire du Comité Central, le jeune Michaël Gorbata, se préparait à partir pour son rendez-vous, au même moment l’on débarrassait la bisque de langoustine qu’il avait fini peu auparavant, accompagnée d’un verre de grand cru.
--------Cette résidence, appartenant autrefois à l’ancien Secrétaire Général du Parti Communiste de Vlastie Grégoire Mélavol et construite sur ordre de celui-ci dans les années 1960, était faite à la base pour abriter trois à quatre des ministres du pays. Les personnes occupant ces postes aujourd’hui résident désormais dans des bâtiments plus récents, il fut donc tout à fait normal de voir l’homme à la tête du Politburo y vivre à leur place, ironiquement, c’est également avec d’autres jeunes membres bien placés au sein du Parti, bien que ceux-ci préfèrent leur maison secondaire individuelle respective, bien plus chaleureuses que les immeubles massifs de la capitale.
--------Il est également à noter la présence de nombreux employés de maison ainsi que de plusieurs grandes salles qui servirent à des fêtes et des banquets entre divers chefs d’État. Bien que la bâtisse date de cinq décennies, elle possède toujours un confort peu égalé, et a, à maintes reprises, été mise à niveau en termes de qualité de ses services, en plus d’être dûment entretenue.


--------Gorbata se vêtit de sa marque de fabrique : un costume d’une grande classe, toujours accompagné d’une somptueuse broche épinglée à côté de sa cravate (ou parfois sur celle-ci). Une petite exception à la règle cependant, il prit avec lui des lunettes de soleil ainsi que des gants de conduite en cuir.
--------Il descendit plusieurs étages par l’un des ascenseurs pour se rendre directement au sein du grand parking souterrain. Gorbata, fidèle à son image de jeune homme fringant, ardent et dynamique, avait pris une de ses voitures de sport préférées. Grand passionné d’automobiles sportives, il prit le volant de sa :
Zephyr Nymphe
Zephyr_Nymphe
--------Non loin de là se trouvaient ses gardes du corps attitrés. Ils savaient bien entendu où il devait se rendre, il aimait cependant bien les taquiner, eux et leur "simple" et "petite" :
Zatra 603
Zatra_603
--------Le jeune virtuose s’amusait à les semer dès qu’il le pouvait en grimpant dans ses petites sportives. Et pour cause : les hommes étaient déjà dans leur automobile, moteur tournant, prêts à le suivre au moment où il démarrerait.
--------Il leur fit un sourire joueur avant de faire rugir le puissant V8 et de sortir en trombe de son emplacement, bien qu’il laissait encore ses gorilles le suivre, après tout il aimait simplement s’amuser, pas mettre la vie des autres en danger. Ils prirent l’autoroute, en direction de la résidence privée de la famille Androlophe, la présence du jeune Premier Secrétaire étant requise par le Directeur du S.R.S. (Service de Renseignement et de Sécurité), souvent prononcé et écrit "Sérèse".


--------Traçant son chemin sur la gigantesque autoroute à douze voies, Michaël Gorbata vit approcher la zone à vitesse illimitée. Il se mit à la voie de dépassement la plus à gauche, à cette heure-ci la route était peu fréquentée. Il fit un petit "coucou" de la main aux gardes présent dans la voiture.
--------Il passa une vitesse avant de plaquer l’accélérateur au plancher avant de mettre le clignotant à gauche pour prévenir tout forcené qui viendrait prendre cette file, tout en voyant dans son rétroviseur l’avant du paquebot de ses gorilles se soulever de ses gorilles pour accélérer désespérément. Fonçant à plus de deux-cent-cinquante kilomètres-heure sur les portions illimitées de la voie rapide, le trajet fut court pour parvenir de la capitale où il résidait jusqu’à la résidence du directeur du Sérèse.


Résidence_Androlophe
Résidence Androlophe

--------Garé en face de l’entrée, non loin des grands dattiers lui faisant remonter des souvenirs de leurs fruits sucrés qu’il appréciait, Michaël Gorbata s’adressa chaleureusement à un homme d’apparence soixantenaire, vêtu d’un costume de Maître d’Hôtel, qu’il croisa au moment où il sortit de sa voiture :
-------Bonjour Nestor, comment allez-vous ?
--------L’homme répondit avec un sourire cordial :
-------Salutations mademoi- euh, je veux dire ahem, monsieur.
--------Visiblement gêné, le majordome de la demeure reprit :
-------Je me porte à merveille, qu’en est-il de vous ?
-------Parfaitement bien.
-------Puis-je vous demander la raison de votre venue ?
-------Je suis venu voir son excellence le directeur du Sérèse, il attend ma visite.
-------Souhaitez-vous que j’aille le prévenir de votre arrivée ?
--------D’un discret geste de la main, il accompagna ses mots :
-------Non, cela ne sera pas nécessaire, m’en vais à sa rencontre directement. Cependant, pourriez-vous m’indiquer où il se trouve ?
-------Tout à fait, il est en train de prendre son thé au sein du jardin de la Cour Intérieure.
-------Merci Nestor.
-------Cela est bien normal, monsieur.
--------Sans demander son reste, le jeune homme passa la porte d’un pas nonchalant, faisant bien attention à enlever ses lunettes de soleil pour laisser ses yeux s’habituer à la lumière plus douce de l’intérieur.
-------Monsieur !
--------Gorbata s’arrêta d’un seul coup avant de se retourner vers le majordome. Son appel, bien que n’étant pas fort, l’avait pour ainsi dire surpris.
-------C’est un plaisir que de vous revoir dans cette maison.
--------Le jeune homme hocha la tête avant de rétorquer :
-------Le plaisir est tout partagé, Nestor.
--------Il conclut sa phrase sur un sourire amical, qui fut partagé par l’employé de maison avant de traverser les grands couloirs, ornés de moulures soignées, pour aller jusqu’au jardin de la cour interne.


Cour_Interne
--------Une fois arrivé, Michaël Gorbata vit Georges Androlophe assis face à une table à l’ombre, il se faisait servir son verre par une des domestiques. Le patriarche le salua d’un ton cordial mais grave :
-------Monsieur le Premier Secrétaire, bienvenue, souhaiteriez-vous un verre de thé ?
--------Surpris de ce ton aussi sérieux, il répondit :
-------Monsieur le directeur, c’est avec plaisir que je me joins à vous.
--------Il se mêla au doyen, tandis que la domestique lui servit son verre. Après qu’elle soit rentrée, il reprit sur un ton plus détendu :
-------Une nouvelle dans la maison, père ?
-------En effet, elle est arrivée depuis peu, mais je suppose qu’elle comprendra nos dynamiques personnelles, fils.
-------Même au Parti, tout le monde les comprend.
--------Androlophe prit un des petits gâteaux secs disposés dans une assiette sur la table, puis une gorgée de thé. Après ce léger silence gustatif, Gorbata reprit la conversation :
-------Je vous avoue ma curiosité quant à la cause de ma venue… pourriez-vous me dire pour quelles raisons m’avez-vous fait venir ?
-------Tout d’abord, j’aimerais que tu arrêtes de jouer à ce petit jeu du chat et de la souris avec tes gardes du corps, si tous les membres du Politburo ont des agents du Sérèse pour les protéger, ce n’est pas pour rien et tu le sais.
--------Le jeune homme sourit légèrement, visiblement gêné…
-------Je n'ai rien dit concernant ta passion sur les circuits et les risques qu'elle induit, mais aies au moins la décence de respecter les efforts qui sont faits pour ta sécurité.
--------Le patriarche maqua un temps de pose, avant de reprendre.
-------De toutes façons, je ne t’ai pas fait venir pour te parler de tes excentricités automobiles… c’est à propos de tes projets "diplomatiques".
-------Si vous parlez du fait que j’ai remplacé plusieurs fois Myriam Leavitt, j’ai toujours eu son aval en amont de chacune des rencontres où j’ai représenté la Vlastie.
--------Le vieil homme frappa la table d’un violent coup de poing, faisant quelque peu sursauter son jeune interlocuteur. Il lui rétorqua :
-------Je ne te parle pas de cela, tu sais très bien de quoi il est question : tes envies de prises de contact avec la Lermandie au nom de notre nation !
--------Gorbata se terra dans un mutisme qui en dit long sur ses agissements.
-------Tu pensais réellement que je n’en saurais rien ? Je dirige le Sérèse, bon sang. J’ai des yeux et des oreilles aux quatre coins du pays ! Ne t’ai-je donc rien appris ? Dis-moi, à quoi tout cela rime-t-il ?
-------Ce n’est pas ce que vous imaginez, je ne suis pas un traître ou un agent double… En réalité, je voulais apaiser les tensions entre nos pays, m’assurer que nous pourrions éviter de dépenser davantage dans un armement alors que nous pouvons simplement calmer le jeu. Père, je sais que vous êtes un tenant de la ligne dure, c’est pourquoi, par respect envers vous, que je ne vais pas ouvrir notre pays aux oxydantaux, mais nous pourrions nous promouvoir via l’aide que j’envisage à faire transiter vers l’Empire du Nord. Nous montrerions la grandeur de la mère patrie !
--------Georges Androlophe ne répondit pas tout de suite, il prit une pause, semblant être plongé dans une intense réflexion. Après un long moment, il reprit toutefois :
-------Bon… Si c'est pour promouvoir notre modèle socialiste supérieur, je veux bien concevoir que tes plans soient bénéfiques, j’irai en toucher deux mots au Secrétaire Général pour préparer le transit du mieux possible.
--------Adrolophe soupira avant de rompre à nouveau le silence qui s’était installé :
-------Te joindras-tu à nous pour dîner ? Cela fait un moment que tu n'as pas pris ton repas ici, en notre compagnie.
-------Bien entendu, j’en serais ravi.
-------Dans ce cas là… Allons prendre un verre.


--------Les deux hommes se levèrent avant de rentrer. Ils passèrent le reste de l’après-midi à parler de divers sujets, autant personnels que politiques tout en buvant des alcools de grand nom importés des quatre coins de l’Aleucie.
--------Leur dîner fut tout aussi succulent, composé de mets tels que du homard à la teylaise ou bien encore des cailles de Nebrownia, le tout accompagné de succulents vins. Il va de soi que Michaël Gorbata passa la nuit sur place, au vu de la grande quantité d’alcool qu’il avait ingurgité.

--------Le lendemain matin, Michaël Gorbata se prépara pour repartir à la capitale. Il croisa ses gardes du corps, qui avaient également résidé au sein de la demeure Androlophe le temps de la nuit.
--------Alors qu’il se dirigeait vers son automobile, dans son habituelle flamboyance, il ne peut s’empêcher de remarquer que les hommes étaient entrain de l’attendre, moteur tournant. Il changea de direction avant de taper au carreau de leur véhicule :
-------Bonjour messieurs, excusez-moi de vous déranger mais que penseriez-vous si l’un d’entre vous venait s’asseoir à côté de moi pour le trajet ? Ce serait mieux du point de vue de ma sécurité.
--------Paraissant surpris, et peut-être même suspicieux que ce ne soit là une ruse pour faire subir un trajet mouvementé à l’un deux, ils choisirent à l’unanimité le plus jeune de leur équipe pour passer la route avec Gorbata. Pour eux, peut-être était-ce un innocent bizutage de faire subir un trajet houleux au petit nouveau.
--------À leur grande surprise, le jeune Premier Secrétaire fit preuve d’une conduite calme et posée durant la totalité du chemin retour jusqu’à Mosvara.
3262
--------Il était tard, très tard. Michaël Gorbata venait de rentrer de sa balade quotidienne avec son chien, un mastiff suttonien (de la région montagnarde de Sutton), le fougueux et l’intrépide…
Cújo
Ce pépère adooooore, les enfants… accompagnés de frites et de sauce au poivre
--------|HRP|--------L’inspiration réelle se situe au niveau des croisements entre les chow chow (chien chinois à la fourrure très volumineuse), ou bien des mastiffs tibétains (à ne pas confondre avec des Saint Bernard), qui seraient réalisés avec un chien de l’espèce des husky. Je ne pense pas avoir besoin de décrire ce qu’est un chien de la race des husky, au vu de la mode et de l’engouement qui les entourent depuis plusieurs années.

--------Comme les autres espèces de chien réservées aux membres du Parti, il s’agit d’une race ayant un pedigree rare et un ascendant noble. Souvent, au sein des anciennes formes de gouvernement, qu’il s’agisse de la monarchie, des démocraties ou des dictatures, les races de chiens de ce type étaient réservées aux élites et servaient autant de chiens de chasse (souvent la chasse à courre), de secouristes (notamment dans les montagnes) ou bien de gardes (comme aux abords des bases).
--------Ce sont surtout leur usage historique et leur rareté (de par leur pedigree) qui les différencient des chiens que peuvent acquérir la population, plus proches de "solides bâtards" que d’animaux de race.
--------À noter que cela s’applique également aux autres animaux de compagnie, tels que les chats, les oiseaux ou encore les poissons.

--------Alors que son "gros pépère" de chien se mettait dans son panier, Michaël enleva ses vêtement de sports pour prendre une douche et enfiler des vêtements plus élégants, bien que toujours confortables. Plus précisément, un pantalon simple avec un t-shirt.
--------Son téléphone sonna, affichant un nom bien connu, il glissa son doigt sur l’écran tactile afin de répondre à l’appel.

--------Peu après, il était au volant de sa voiture la plus rapide, la…
Zephyr Phénix
Oui, je sais, classe la bagnole
--------Alors qu’il roulait à vive allure au sein des rues de la capitale, la conversation raisonnait encore dans sa tête :
-------"Michaël, où est-ce que tu es ?
-------Chez moi, pourquoi cette question ?
-------Georges est tombé !
"
--------Il n’hésitait pas à griller des feux, couper des priorités, faire des queues de poisson... la situation n’était clairement pas à la prudence, il n’avait même pas laissé les gardes du corps détachés du Sérèse le suivre.
-------"Mère, que s’est-il passé ?
-------Je n’en sais rien, il était très pâle, il s’est senti fiévreux, il a eu un mal de ventre atroce... et il s’est effondré !
"
--------Il slalomait entre les voitures, faisant fi de toutes les règles. Mais, alors qu’il s’engouffra dans une rue, un bouchon se présenta face à lui.
--------Michaël écrasa les freins de toutes ses forces, faisant piler la voiture qui s’arrêta à tout juste quelques centimètres de celle devant lui. Passant outre son énervement, il enclencha la marche arrière pour trouver une autre issue. Au bout de quelques mètres, il s’arrêta quand arriva d’autres voitures derrière lui.
-------"Où est-ce que vous êtes ?
-------À l’hôpital de Mosvara.
"
--------De frustration, il tapa violemment sur le volant de son automobile.
-------"Qu’en a dit le médecin ?
-------Je n’en sais rien ! Ils ne m’ont pas laissée entrer, je ne sais pas quoi faire...
" on pouvait entendre la vieille femme pleurer
-------"Mère, ne vous en faites pas, j’arrive tout de suite."
--------Il respira un grand coup, avant de détourner le regard vers sa gauche, avant de voir une échappatoire : une ruelle !

--------Profitant de l’espace qu’il avait gagné par rapport à la voiture devant lui, Gorbata passa la seconde et écrasa l’accélérateur de toutes ses forces. Son véhicule partit en trombe, coupant la route à un autre.
--------Passant par ladite ruelle, il parvint à rejoindre un axe à la circulation dégagée.

--------Au bout de quelques minutes, il parvint à atteindre l’...
Il y est ENFIN ! Après tout ce cirque...
Hôpital Général de Mosvara
--------|HRP|--------Eh oui, il va falloir attendre pour la suite, suspens, suspens... 👀
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--------Garé à la hâte sur le parking de l’hôpital (même si le terme "foutu à l’arrache" serait plus adéquat), Michaël Gorbata sortit à toute vitesse de son automobile.
--------Courant dans l’un des couloirs principaux, il s’arrêta au bureau de l’accueil principal :
-------Où se trouve la chambre de Georges Androlophe.
--------La secrétaire, visiblement surprise, répondit d’un ton hésitant :
-------Pouvez-vous répéter ?
--------In souffla du nez, frustré :
-------Je cherche la chambre de monsieur Androlophe, il a été admis il y a peu de temps.
--------Légèrement ahurie, elle répondit.
-------Le chef du Sérèse ?
--------Il crispa légèrement sa mâchoire :
-------Précisément...
--------Elle tira sur son col, regardant légèrement sur sa droite, puis sur sa gauche, visiblement gênée et évitant le contact visuel direct avec le jeune homme :
-------Euh… il n’est pas là.
--------Elle mentait visiblement très mal. Chose logique, la procédure standard, pour les hôpitaux et autres centres de soin, était de nier la présence en leur sain de membres du Parti.
--------Ayant prévu le coup, Gorbata respira un grand coup avant de sortir son portefeuille, duquel retira une petite carte rouge, sur laquelle se trouvait son nom, une photographie et d’autres détails.
--------Il l’accompagna également de sa carte d’identité, avant de reprendre sur un ton moins pressé, plus posé :
-------Non seulement, je porte à votre attention le fait que je suis son fils, mais surtout...
--------Il tapota de son doigt son rang politique sur sa carte rouge de membre du Parti :
-------... je suis aussi le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti, je peux donc passer outre les ordres qui vous ont été donnés, et ce de par ma propre autorité.
--------Elle écarquilla les yeux, visiblement surprise.
--------La secrétaire pianota sur son ordinateur archaïque, à l’écran extrêmement épais et à la souris lourde, puis une succession de petits bruits courts, aigus et électroniques se fit entendre. Elle lui indiqua :
-------Monsieur Georges Androlophe a été admis au service néphrologie.
--------Il lui répondit, un peu crispé :
-------Merci... ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ?
--------Il repartit, une nouvelle fois à vive allure.

--------Arrivé au service qui lui avait été indiqué plus tôt, il put remarquer les gardes du corps du Sérèse se trouvant à l’entrée. Après s’être présenté à eux, ils le laissèrent passer. Il fallait dire que, contrairement à la secrétaire croisée à l’entrée, ils lui étaient connus.
--------Une fois la porte du service passée, il vit l’épouse du directeur du Sérèse : Tatienne Philippa Androlophe. Quasiment instinctivement, ils se jetèrent dans les bras de l’un et de l’autre, sans un mot.
--------Une fois l’accolade terminée, Michaël prit la parole :
-------Comment allez-vous ?
--------Elle répondit, l’air visiblement préoccupée :
-------Je ne sais pas... ils ne veulent pas me laisser entrer.
--------Elle pointa vaguement de la main une porte devant laquelle se trouvaient d’autres gardes du Sérèse, et par laquelle ne semblaient pouvoir transiter que les membres du personnel soignant.
--------Il la rassura :
-------Ne vous en faites pas, je m’en charge.
--------Il se dirigea vers la porte menant à la chambre. Visiblement peu commodes, les deux hommes le rembarrèrent, même quand il essaya de se mêler à des infirmiers.
--------Voyant que ni la négociation ni la juge ne furent efficaces, il passa à une méthode moins... "pacifique". Tout comme avec la secrétaire croisée précédemment, il sortit sa carte du membre du Parti, montrant là aussi son rang :
-------Je vous conseille vivement de me laisser entrer dans cette chambre... si vous ne tenez pas à finir par faire des patrouilles dans les montagnes de Sutton, surtout avec l’hiver qui arrive.
--------L’on pouvait clairement distinguer une goutte de sueur sur l’un des deux hommes, malgré leur air impassible déguisé derrière leurs lunettes de Soleil.
--------De manière nonchalante, ils se décalèrent, totalement silencieux, pour le laisser entrer. Il ne demanda pas son reste et pénétra dans la chambre.

--------En entrant, il put remarquer l’ambiance plus qu’anxiogène de la pièce. Que ce soit l’air, à l’odeur intégralement aseptisée, ou encore les machines telles que l’électrocardiogramme, dont les bruits réguliers rappelaient ceux d’un pendule d’une horloge ancienne : pesant, régulier, rassurant et inquiétant à la fois.
--------C’est là qu’il le vit : Georges Valérien Androlophe. L’un des hommes les plus puissants de la Vlastie. Le directeur de l’un des services de renseignement les plus puissants et craints de la planète. Mais avant tout, son mentor, comme un père pour lui. Allongé dans un lit d’hôpital, dans une posture exsangue.
--------Le vieil homme ainsi que le docteur remarquèrent la présence du Premier Secrétaire du Parti. Sur ordre d’Androlophe, le médecin quitta la pièce, saluant brièvement le jeune homme.
--------Michaël s’approcha doucement :
-------Père...
--------De loin, il leva sa main pour lui faire signe de se taire :
-------Je t’arrête tout de suite, je vais bien.
--------Dubitatif, le jeune homme s’approcha, les bras croisés. Il observa longuement les appareils ainsi que la perfusion, avant de fixer le patriarche d’un air interrogatif.
--------Il ne répondit pas à ses gestes, lui laissant pleinement la parole :
-------Vous me semblez bien mal en point pour quelqu’un avec une santé de fer.
--------Androlophe ne répondit pas. Son interlocuteur reprit donc :
-------Père, nous avons le droit de savoir ce qu’il se passe.
--------Après un long moment, le dignitaire répondit aux paroles de Gorbata, d’un ton hésitant :
-------Je suis... Je souffre d’une insuffisance rénale.
--------Le jeune homme ne répondit pas, l’air visiblement abasourdi, Georges reprit :
-------Il reste encore à voir si cela est opérable, si je suis trop vieux pour être opéré si c’est le cas, mais...
--------Michaël prit la main du vieil homme :
-------Ne t’en fais pas, mon fils, il me reste encore beaucoup de temps.
--------Georges se mit à sourire, avant de d’entamer la prochaine phrase sur un rire :
-------Qui sait, peut-être que je vivrai assez pour te voir amener chez nous un époux et un enfant !
--------Ils rirent tout les deux, Gorbata repris :
-------Avant toute chose, vous devez dire la vérité à mère.
--------L’aîné soupira, avant de rétorquer :
-------Tu as raison... fais-la rentrer.

--------Michaël se leva, franchissant la porte dans son habituelle nonchalance, avant de revenir peu après au bras de l’épouse d’Androlophe. Ils lui expliquèrent tout deux la situation, d’abord choquée et quelque peu remontée (à raison) contre son époux, elle se calma peu après.
--------|HRP|--------Oui, la suite a mis du temps à venir, my bad... 😅
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----------------21/07/2017 :
Résidence_de_la_Fleur_Rouge
Résidence de la Fleur Rouge
--------Le luxueux building était baigné dans une lumière de fin de matinée, très vive en ce jour d’été. Malgré l’excellente isolation sonore, il était possible d’entendre des bruits provenant de l’extérieur de ses murs. Et pour cause, il s’agissait là de l’anniversaire de la Révolution Patriotique, qui avait eu lieu le 21 juillet 1932
--------Il était possible de voir, par les fenêtres, avec une foule éparse dans certaines rues, des banderoles rouges et or défilant dans les rues, avec même des petits stands vendant diverses nourritures. La froide capitale aux immeubles massifs semblait être animée par un seul et même cœur chaleureux, battant à l’unisson et au rythme du mouvement de la masse défilant dans les larges avenues.
"chauds chauds les marrons chauds !"

--------En revanche, pour le Premier Secrétaire du Comité Central, une telle fête allait devoir attendre. Aujourd’hui était un grand jour pour la diplomatie vlastique. En effet, c’était ce jour-ci qui avait été sélectionné pour accueillir la première des entrevues prévues au sein de l’Accord-cadre d’objectifs futurs, au sein de la Vlastie qui plus est.
--------Fidèle à lui-même, Michaël Gorbata enfila son plus beau costume. Chemise blanche, gilet noir, pantalon et blazer noirs eux aussi, il resta assez sobre comparé à ce qui était dans ses habitudes. Cela dit, il se permit une petite excentricité : une cravate à motifs rouge et or, de circonstances, accompagnée d’un mouchoir de poche assorti, à côté duquel trônait le pin’s représentant les couleurs du drapeau national et remplaçant la broche qu’il arborait habituellement.

--------Alors qu’il venait de finir de se préparer, le jeune homme entendit un signal sonore très distinctif, celui de l’ascenseur privé donnant sur ses quartiers, non pas celui du personnel mais celui des invités. Plutôt étrange, il n’attendait pourtant personne aujourd’hui, et son escorte avait pour habitude de l’attendre à l’extérieur.
--------Quasi-instinctivement, il se rua derrière le comptoir, au mur duquel se trouvait divers alcools. Au même moment, il souleva une des jambes de son pantalon, laissant apparent un holster de cheville pour en extraire une petite arme de poing qu’il chargea avant de viser l’entrée de la pièce.
--------Une silhouette en sortit et, par un heureux hasard, il reconnut de qui il s’agissait :
-------Père ?

--------Georges Androlophe, directeur du S.R.S., émergea de la cage d’ascenseur, un sourcil plus haut que l’autre, marquant un air entre la dubitativité et l’interrogation. Gorbata baissa lentement son arme et eut un sourire maladroit, qui amusa légèrement le vieil homme :
-------Je vois que les entraînements que nous t’avons fait prendre furent utiles.
--------Après cette pointe d’humour, il reprit :
-------Quoiqu’il en soit, je ne suis pas venu pour parler de méthodes de combat à l’arme à feu.
-------Dans ce cas, pour quel raison me faites-vous l’honneur de votre présence ?
-------Eh bien...
--------Le patriarche prit la direction du salon avant de s’y installer. Alors que le jeune adonis s’approchait, il lui reprit sa phrase :
-------Vois-tu mon fils, j’ai remarqué que tu ne respectais pas assez souvent une certaine coutume de notre pays.
--------Gorbata semblait avoir l’air incrédule. Après un soupir, Androlophe pointa du doigt son propre cou, comme pour mimer celui du jeune qui ne cacha pas son exaspération.
-------Pitié, dites-moi que vous ne faites pas allusion aux...
--------Le vieil homme hocha la tête en se levant, pour lui faire face :
-------Eh si, j’en ai bien peur.
--------Un silence s’installa, soulignant un certain malaise concernant le sujet dont il était question. Un silence que le doyen n’hésita pas un seul instant à briser.
-------Il faut que portes ton Collier d’Âmes Soeurs, c’est primordial.
--------Pas de réponse, il reprit.
-------Certains des hauts gradés du Parti s’interrogent sur tes penchants. Déjà que tu es le plus jeune membre de l’organe politique le plus important du pays, ils s’inquiètent du fait que tu ne sembles pas respecter un certain traditionalisme.
--------Le jeune homme rétorqua d’un ton posé mais intransigeant :
-------Je dédie tout mon temps à mon rôle pour notre patrie, je n’ai pas envie de gérer un époux, voire même une vie de famille. Et ce ne sont pas des hommes et des femmes trompant allègrement leur partenaire avec des individus de la moitié de leur âge qui pourraient s’estimer légitime à dicter ma conduite concernant des mœurs auxquelles j’ai, semble-t-il, accordé un plus grand respect en quelque mois qu’eux en toute une vie de débauche !
--------Un temps de pause eut lieu. À la suite de celui-ci le patriarche répondit de façon diplomate, mais ne laissant pas planer le moindre doute sur la nécessité du geste demandé :
-------Nous sommes déjà assez isolés et dépendants des chantages que nous faisons planer sur certains d’entre eux pour subsister, il ne faut pas en plus que nous leur donnions davantage de prétexte pour les pousser à forger des alliances contre nous. Montrer un respect des traditions pourrait empêcher une cohésion entre nos plausibles rivaux, et quoi de mieux que de faire ceci au cours d’une visite diplomatique primordiale ?

--------Michaël Gorbata, visiblement excédé, ne répondit point, fermant ses paupières soupirant lourdement. Au bout de quelques secondes, il les rouvrit, arborant un air non pas abattu mais sur lequel pouvait se lire une certaine résilience témoignant du fait qu’il savait qu’il serait vain et futile de lutter contre une telle décision.
-------Bien, père.
--------Ledit père paraissait être réjoui, bien que la forte nuance de son enchantement était visible sur son visage. Gorbata prit la direction de sa chambre.

--------Une fois arrivé dans la pièce, le jeune candide plongea son regard dans l’un des tiroirs de la majestueuse commode en chêne massif. Après quelques instants, il finit par en extraire la fameuse bande de tissus tressé de couleur cyan.
--------Il hésita un long moment avant de l’appliquer sur sa gorge et de le nouer au niveau de sa nuque, derrière ses cheveux. Le contact du tissu avec sa peau était rugueux, presque raîche, plutôt aisé de deviner que c’était du fait main traditionnel familial. Il détestait cette sensation, qui semblait démanger comme un vieux pull, en plus de tenir chaud au cou à un moment où la chaleur de l’été battait son plein.
--------Il se regarda dans le miroir puis soupira.

--------Il rejoignit le patriarche dans l’ascenseur. Une fois que celui-ci les amena au parking souterrain de la résidence, Gorbata se dirigea vers une de ses voitures, mais il fut arrêté dans son geste par son protecteur :
-------Navré, mais tu ne prendras pas de voiture personnelle mais la limousine que j’ai faite affréter. Nous ne ferons pas d’escale, nous allons directement à l'aéroport pour accueillir nos hôtes.
--------Il ne broncha, et s’installa après que le chauffeur ait ouvert la porte.
--------Alors que le convoi quitta le bâtiment, le patriarche dit simplement, d’un air fier :
-------Je comprends qu’il puisse représenter une certaine charge pour toi de porter ce collier. Sache que je te suis reconnaissant pour l’effort que tu réalises.
--------Le jeune répondit par un simple "il n’y a pas de quoi. Après cela, ils ne prononcèrent pas un moment du trajet jusqu’à leur arrivée au point de rendez-vous.
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