Posté le : 03 oct. 2025 à 19:25:01
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--------Garé à la hâte sur le parking de l’hôpital (même si le terme "foutu à l’arrache" serait plus adéquat), Michaël Gorbata sortit à toute vitesse de son automobile.
--------Courant dans l’un des couloirs principaux, il s’arrêta au bureau de l’accueil principal :
---–----Où se trouve la chambre de Georges Androlophe.
--------La secrétaire, visiblement surprise, répondit d’un ton hésitant :
---–----Pouvez-vous répéter ?
--------In souffla du nez, frustré :
---–----Je cherche la chambre de monsieur Androlophe, il a été admis il y a peu de temps.
--------Légèrement ahurie, elle répondit.
---–----Le chef du Sérèse ?
--------Il crispa légèrement sa mâchoire :
---–----Précisément...
--------Elle tira sur son col, regardant légèrement sur sa droite, puis sur sa gauche, visiblement gênée et évitant le contact visuel direct avec le jeune homme :
---–----Euh… il n’est pas là.
--------Elle mentait visiblement très mal. Chose logique, la procédure standard, pour les hôpitaux et autres centres de soin, était de nier la présence en leur sain de membres du Parti.
--------Ayant prévu le coup, Gorbata respira un grand coup avant de sortir son portefeuille, duquel retira une petite carte rouge, sur laquelle se trouvait son nom, une photographie et d’autres détails.
--------Il l’accompagna également de sa carte d’identité, avant de reprendre sur un ton moins pressé, plus posé :
---–----Non seulement, je porte à votre attention le fait que je suis son fils, mais surtout...
--------Il tapota de son doigt son rang politique sur sa carte rouge de membre du Parti :
---–----... je suis aussi le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti, je peux donc passer outre les ordres qui vous ont été donnés, et ce de par ma propre autorité.
--------Elle écarquilla les yeux, visiblement surprise.
--------La secrétaire pianota sur son ordinateur archaïque, à l’écran extrêmement épais et à la souris lourde, puis une succession de petits bruits courts, aigus et électroniques se fit entendre. Elle lui indiqua :
---–----Monsieur Georges Androlophe a été admis au service néphrologie.
--------Il lui répondit, un peu crispé :
---–----Merci... ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ?
--------Il repartit, une nouvelle fois à vive allure.
--------Arrivé au service qui lui avait été indiqué plus tôt, il put remarquer les gardes du corps du Sérèse se trouvant à l’entrée. Après s’être présenté à eux, ils le laissèrent passer. Il fallait dire que, contrairement à la secrétaire croisée à l’entrée, ils lui étaient connus.
--------Une fois la porte du service passée, il vit l’épouse du directeur du Sérèse : Tatienne Philippa Androlophe. Quasiment instinctivement, ils se jetèrent dans les bras de l’un et de l’autre, sans un mot.
--------Une fois l’accolade terminée, Michaël prit la parole :
---–----Comment allez-vous ?
--------Elle répondit, l’air visiblement préoccupée :
---–----Je ne sais pas... ils ne veulent pas me laisser entrer.
--------Elle pointa vaguement de la main une porte devant laquelle se trouvaient d’autres gardes du Sérèse, et par laquelle ne semblaient pouvoir transiter que les membres du personnel soignant.
--------Il la rassura :
---–----Ne vous en faites pas, je m’en charge.
--------Il se dirigea vers la porte menant à la chambre. Visiblement peu commodes, les deux hommes le rembarrèrent, même quand il essaya de se mêler à des infirmiers.
--------Voyant que ni la négociation ni la juge ne furent efficaces, il passa à une méthode moins... "pacifique". Tout comme avec la secrétaire croisée précédemment, il sortit sa carte du membre du Parti, montrant là aussi son rang :
---–----Je vous conseille vivement de me laisser entrer dans cette chambre... si vous ne tenez pas à finir par faire des patrouilles dans les montagnes de Sutton, surtout avec l’hiver qui arrive.
--------L’on pouvait clairement distinguer une goutte de sueur sur l’un des deux hommes, malgré leur air impassible déguisé derrière leurs lunettes de Soleil.
--------De manière nonchalante, ils se décalèrent, totalement silencieux, pour le laisser entrer. Il ne demanda pas son reste et pénétra dans la chambre.
--------En entrant, il put remarquer l’ambiance plus qu’anxiogène de la pièce. Que ce soit l’air, à l’odeur intégralement aseptisée, ou encore les machines telles que l’électrocardiogramme, dont les bruits réguliers rappelaient ceux d’un pendule d’une horloge ancienne : pesant, régulier, rassurant et inquiétant à la fois.
--------C’est là qu’il le vit : Georges Valérien Androlophe. L’un des hommes les plus puissants de la Vlastie. Le directeur de l’un des services de renseignement les plus puissants et craints de la planète. Mais avant tout, son mentor, comme un père pour lui. Allongé dans un lit d’hôpital, dans une posture exsangue.
--------Le vieil homme ainsi que le docteur remarquèrent la présence du Premier Secrétaire du Parti. Sur ordre d’Androlophe, le médecin quitta la pièce, saluant brièvement le jeune homme.
--------Michaël s’approcha doucement :
---–----Père...
--------De loin, il leva sa main pour lui faire signe de se taire :
---–----Je t’arrête tout de suite, je vais bien.
--------Dubitatif, le jeune homme s’approcha, les bras croisés. Il observa longuement les appareils ainsi que la perfusion, avant de fixer le patriarche d’un air interrogatif.
--------Il ne répondit pas à ses gestes, lui laissant pleinement la parole :
---–----Vous me semblez bien mal en point pour quelqu’un avec une santé de fer.
--------Androlophe ne répondit pas. Son interlocuteur reprit donc :
---–----Père, nous avons le droit de savoir ce qu’il se passe.
--------Après un long moment, le dignitaire répondit aux paroles de Gorbata, d’un ton hésitant :
---–----Je suis... Je souffre d’une insuffisance rénale.
--------Le jeune homme ne répondit pas, l’air visiblement abasourdi, Georges reprit :
---–----Il reste encore à voir si cela est opérable, si je suis trop vieux pour être opéré si c’est le cas, mais...
--------Michaël prit la main du vieil homme :
---–----Ne t’en fais pas, mon fils, il me reste encore beaucoup de temps.
--------Georges se mit à sourire, avant de d’entamer la prochaine phrase sur un rire :
---–----Qui sait, peut-être que je vivrai assez pour te voir amener chez nous un époux et un enfant !
--------Ils rirent tout les deux, Gorbata repris :
---–----Avant toute chose, vous devez dire la vérité à mère.
--------L’aîné soupira, avant de rétorquer :
---–----Tu as raison... fais-la rentrer.
--------Michaël se leva, franchissant la porte dans son habituelle nonchalance, avant de revenir peu après au bras de l’épouse d’Androlophe. Ils lui expliquèrent tout deux la situation, d’abord choquée et quelque peu remontée (à raison) contre son époux, elle se calma peu après.
--------|HRP|--------Oui, la suite a mis du temps à venir, my bad... 😅