Posté le : 09 août 2025 à 11:09:01
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Jamal al-Dîn al-Afaghani Pasha était assis en tailleurs face aux hôtes du Diwan. A sa droite se trouvait Muhammad Badie, le secrétaire personnel du Calife, celui qui était les oreilles et les yeux du guide spirituel et politique de l'Azur, dissimulé dans l'ombre de ses jardins privés. A sa gauche se trouvait Houria Ben-el-Teldja, sa ministre, l'une de ses proches : une femme combative, animée par le même courant islamo-progressiste qu'Afaghani, et qui avait fait au ministère des Affaires étrangères la preuve de sa fermeté. L'attelage représentait l'exécutif azuréen, traversé par des courants contraires : un fort vent réformiste, démocrate, plus libéral et tolérant, soufflait avec l'arrivée récente d'Afaghani à la Porte ; mais les masses conservatrices, intransigeantes et traditionnelles demeuraient profondément ancrées, représentées par Badie, qui derrière ses fines lunettes composait un masque impassible. L'Azur n'est pas d'une seule pièce. C'est une société en mutation, orientée tantôt à gauche, tantôt à droite, par les évolutions de l'économie, des discours et de l'atmosphère.
Afaghani Pasha était un diplomate chevronné ; il avait eu l'expérience de gérer des cas difficiles. Cependant, son talent était surtout dans la proposition d'idées générales et de projets collectifs ; c'était un homme affable et enthousiaste, dont l'optimisme était chevronné au coeur. Il avait des raisons de croire à de plus beaux lendemains : il portait toujours comme un abîme dans le coeur la perte de sa fille chérie, victime dans la fleur de l'âge, joie perdue, étoile. L'énormité de son chagrin lui avait fait entrevoir la douceur amère de l'existence et la seule chose importante à faire : améliorer le monde des femmes.
Engagé pour la paix, il en aurait convoité le prix Nobel s'il avait existé. Haut fonctionnaire, familier des arcanes les plus hautes du pouvoir, il n'en demeurait pas moins un politicien et un stratège, usant de charmes et de mensonges pour avancer ses pions. Il ne cilla à aucune des affirmations du Sadr, et n'aurait pas permis que quiconque dans sa suite le fasse. Son précédent adversaire, le charismatique orateur conservateur Tashdemir, avait été envoyé au tapis : c'était Afaghani qui avait remporté le Congrès de la Nahda, et qui s'était fait nommer Grand Vizir par Son Altesse Sémillante. Son sourire et sa barbe joviale étaient le portrait d'une force tranquille, aussi optimiste qu'opiniâtre.
Il était entouré de Houria et de Muhammad. Deux éminences des chancelleries du Diwan. Deux faces d'une même pièce, qui avaient négocié des accords de coopération avec le Grand Kah et l'Alguarena. Il ne leur laissa cependant pas le loisir d'intervenir ; Afaghani voulait gérer le Churaynn lui-même. Il reposa le tube de bois ouvragé du narguilé en reprenant la parole.
Votre Altesse a des propos aussi tranchants qu'un sabre.
Je me réjouis d'aborder avec vous les questions sensibles. Je n'ai l'intention que de m'assurer que vous repartiez de notre capitale avec un coeur net et rasséréné sur ce qui nous lie, et ce qui nous sépare.
Vous avez mentionné l'essentiel à mes yeux : l'Afarée, et les Etats qui la composent. Endormi, l'Althaj ? Lèche-bottes, le Faravan ? Isolé, l'Antegrad ? Orgueilleux, le Banairah ? Mendiante, reculante, notre Afarée ?
Votre Altesse représente bien là un peuple fort et qui n'a pas froid aux yeux. Permettez-moi de ne pas partager votre rhétorique, ni me faire l'avocat de nos amis et de nos frères, qui sauront sans aucun mal défendre leur réputation par eux-mêmes. Et d'identifier là notre profonde différence d'approche. En tant que Grand Vizir, je ne saurai tolérer qu'aucun diplomate azuréen use jamais des mêmes termes que vous à l'égard de nos frères ; ils ne seyent pas au rang de l'Azur.
Nous ne voulons prononcer à l'égard de nos frères que des paroles empreintes de bienveillance. J'irais à l'essentiel : ce que vous dites, j'en ai conscience. Je suis bien informé des difficultés de notre continent, des mésaventures de nos voisins, des égarements de nos frères. Je ne saurai cependant parler comme vous, ni en public, ni en privé, car vous connaissez le tempérament de mon ascendance persane : n'avoir qu'une parole. Et défendre son unicité plus chèrement que notre vie.
Je n'aurais donc ni le feu d'un Arabe ni la glace d'un Turc tant que je veillerai à la conduite de ce pays. Je choisirai mes mots avec soin et j'honorerai les traités que je signe. La signature du Diwan est plus précieuse que l'or, plus chère que la diamant. Je crois à la positivité du droit et de l'écrit. Je me méfie des paroles en l'air. C'est pourquoi je vais bientôt vous proposer de passer par écrit nos points d'accord.
Althaj, Banairah, Faravan et les autres sont une seule et même question : celle de la renaissance d'un collectif d'Etats afaréens. Vous le mentionnez également à travers votre idée d'Emirat. J'y viendrai à la fin de mon propos.
C'est pour sceller dans le marbre notre partenariat maritime, que vous venez d'évoquer, que je vous propose de signer un accord de coopération maritime. C'est de sceller notre accord qui le rendra solide et stable. Pourquoi la mer ? Pour le passage à Sudéiss, bien sûr, mais aussi pour la défense de nos droits respectifs. L'Azur ne peut défendre que les valeurs qu'ils consacre ; il ne se fera jamais mercenaire. Il ne prendra jamais aucune part aux combats qui ne sont pas les siens. Protéger votre souveraineté maritime deviendra notre affaire si nous parvenons à reconnaître mutuellement notre accord sur le sujet. La zone maritime souveraine est à nos yeux une part constitutive du territoire des Etats, nous en revendiquons la propriété et sommes prêts à reconnaître les mêmes droits à tous les peuples.
Proposition d'accord maritime Churaynn-AzurPréambule
Le Califat constitutionnel d’Azur et l'Empire Islamique de Churaynn constatent le besoin d’établir par le présent accord leur coopération maritime afin de sauvegarder leur intérêts mutuels et d’assurer la sécurité juridique des navires en mer. Le présent accord vise à consacrer la notion de « zone maritime souveraine » et à encadrer la coopération entre les deux Etats pour conforter la croissance et les retombées positives découlant d'un usage réglementé de l'espace maritime. Cet accord a vocation à s'inscrire de manière cohérente avec les autres dispositifs internationaux touchant aux questions maritimes.
Article 1 : de la reconnaissance de la zone maritime souveraine
Article 1.1 : du principe de la zone maritime souveraine
Les Etats partie au présent accord reconnaissent mutuellement leurs droits souverains réciproques sur leur zone maritime souveraine, définie comme le segment de territoire maritime situé entre le prolongement de leurs frontières terrestres et la ligne parallèle à la façade maritime établie à trois cents kilomètres (300 km) du continent. Cette zone est définie par les cartes maritimes fournies en annexe au présent traité.
Article 1.2 : du droit applicable
Les deux parties du présent accord considèrent que la zone maritime souveraine fait partie intégrante du territoire et que le droit qui s’y applique est le droit national du pays souverain. Les seules restrictions aux activités conformes à ce droit dans cette zone ne peuvent être admises que par le présent accord.
Article 1.3 : de la haute mer
Les territoires maritimes échappant à la définition de l'article 1.1 appartiennent à la "haute mer" ; ils ne sauraient être accaparés par aucun Etat. Seules les dispositions relatives à la liberté de navigation sont susceptibles de s'y appliquer.
Article 2 : de la liberté de navigation
Article 2.1 : du principe de libre circulation
Les navires civils portant pavillon de l’un des Etats parties à l’accord ont la totale liberté de circuler dans les eaux considérées comme souveraines de l’autre partie. Cette liberté de circulation ne peut être restreinte que pour des raisons exceptionnelles motivées par une décision de justice.
Article 2.2 : du principe de libre ancrage
Les navires civils portant pavillon de l’un des Etats parties à l’accord ont la totale liberté de circuler dans les ports de l’autre partie et de s’y amarrer sans considération de durée, dans le respect de la règlementation maritime locale. Cette liberté d’ancrage ne peut être restreinte que pour des raisons exceptionnelles liées à une décision des autorités sanitaires afin de mettre en place une quarantaine contre les épidémies.
Article 2.3 : de la lutte contre la contrebande
Dans le cadre de la lutte contre la contrebande, les dispositions de l’article précédent peuvent être suspendues pour un contrôle par la garde maritime motivé par une décision de justice. Cette décision de justice doit être communiquée au préalable aux autorités judiciaires de l’autre partie, au cas où le navire arraisonné serait enregistré dans ce pays.
Article 2.4 : de la circulation des navires de guerre
La circulation des navires de guerre est autorisée en mer sauf dans la zone maritime souveraine de chaque partie, sauf autorisation préalable. Avant de pénétrer dans la zone souveraine de l’autre Etat, un navire de guerre doit s’assurer que cet accès ne lui est pas défendu.
Article 2.5 : du canal de Sudéiss
Le Churaynn garantit à l'Azur le libre passage de ses navires civils et militaires à travers le canal de Sudéiss, dans les deux sens de la navigation. L'Azur s'engage à informer si nécessaire le Churaynn des éventuels transits qu'il effectue.
Article 3 : de la pêche
Article 3.1 : des licences de pêche
L’Azur et le Churaynn conviennent d’autoriser les navires de pêche de l’autre partie à circuler dans les eaux qu’ils considèrent relever de leur souveraineté. Seuls sont autorisés à se livrer à la pêche halieutique les navires disposant d’une licence octroyée par le ministère de la mer de l’Etat souverain.
Article 3.2 : de la définition des licences de pêche
Une licence de pêche est octroyée individuellement pour chaque navire et précise le tonnage maximum prélevable dans les eaux souveraines du pays émetteur, pour chaque espèce de poisson. Ce tonnage maximum doit être défini en lien avec le ou les autres pays selon les dispositions des articles suivants.
Article 3.3 : de la gestion des ressources halieutiques
Afin d’éviter la surexploitation de la ressource halieutique préjudiciable à l’ensemble des Etats ouverts sur la mer, les Etats parties au présent accord s’engagent à coopérer pour se transmettre l’ensemble des données océanographiques afin de suivre l’évolution des bancs de poisson, la qualité chimique des eaux, et l’état général de la faune et de la flore sous-marine.
Article 4 : de la conservation des écosystèmes marins
Article 4.1 : de la coopération entre instituts d’océanographies
Les autorités scientifiques dédiées au suivi des écosystèmes marins des deux pays s’engagent à collaborer et à transmettre leurs découvertes et données sans conditions.
Article 4.2 : de l’exploitation des ressources géologiques sous-marines
Etant constaté que les forages pétroliers, gaziers, et les autres activités d’extraction des ressources géologiques sous-marines engendrent des dégâts irréversibles sur la biodiversité et préjudiciables aux populations humaines riveraines, les parties signataires s'engagent à informer les Etats frontaliers des projets d'extraction sous-marine qu'elles envisagent au cas où sont avérés des risques.
Article 4.3 : des aires marines protégées
Les parties s'engagent à ne pas mener d'activités dans les aires de conservation marine. Ces régions sont à définir de manière consensuelle entre les parties. (Joindre une carte des aires de conservation marine le cas échéant).
Article 5 : de l’application de l’accord
Le présent accord entre en fonction à partir de la signature par les deux parties. Il pourra être révisé par concertation commune. La non-application d’un des articles de l’accord par l’une des parties rend l’ensemble de l’accord caduc. Il appartient seulement aux autorités judiciaires de caractériser un non-respect d’une des clauses de l’accord. L’Azur et le Churaynn formulent ensemble le souhait que le présent accord soit respecté ou révisé s’il y a lieu de le faire, dans un esprit de coopération bienveillante et de considération pour les intérêts mutuels de l’autre partie.
La diplomatie, c'est chercher à se comprendre. Je vais venir très bientôt aux points qui sont importants pour vous, mais je vous prie de me laisser exprimer les miens. Et ceux-ci divergent en partie des vôtres. Vous avez parlé de la distance qui nous sépare et je m'en rends bien compte : notre approche de certaines questions diverge. Je voudrais mentionner le cas de Stérus. Bien sûr, le Churaynn a le droit souverain de choisir ses partenaires comme il l'entend, et l'Azur est d'ailleurs rassuré de voir votre pays capable de s'entendre avec des nations lointaines. Néanmoins, je souhaite vous informer de notre point de vue soucieux. Stérus est un Etat aleucien qui est en prise avec certains de nos partenaires, Westalia et le Wanmiri, desquels nous ne nous désintéressons pas. La question de la liberté et de l'intégrité des convois commerciaux est très importante pour notre économie et nos marchands. La piraterie dont s'est visiblement rendue complice l'Etat de Stérus nous inquiète. Nous nous préoccuperons donc de l'évolution de la situation. Contrairement à vous, si je le comprend bien. Vous comprenez alors pourquoi la possibilité de voir Stérus s'implanter en Afarée suscite notre vigilance. Vos paroles sont rassurantes : je sens avec clarté que le Churaynn garde la parfaite maîtrise de la situation, et je suis heureux de pouvoir m'en remettre à vous.
Au sujet de l'entité cramoisiste, je constate que le sang churaynn ne ment pas. Faire la guerre à cette entité vous apparaît inévitable. Je crains que vous n'ayez raison. Cependant la guerre ne se décrète pas et la victoire n'est pas une chose facile à saisir. Victime de bombardements, vous en savez quelque chose. L'Azur ne fera donc pas preuve de témérité, alors que nous savons que les autorités criminelles de cette entité et de sa maison-mère sont actuellement en prises avec une coalition d'Etats. Le conflit est cruel, sanglant et destructeur.
La guerre à Cramoisie ne peut qu'être totale : l'Azur n'a aucunement l'intention de convenir un quelconque jour prochain d'un armistice, d'un traité de paix, et de l'établissement pérenne d'une Cramoisie partielle, totale, réduite, diminuée, amendée : cette abomination, créée dans le sang, doit être entièrement extirpée de notre continent. Le territoire qu'elle occupe doit être entièrement restitué à ses propriétaires : et je parle là bien de restitution, non d'une quelconque annexion. L'Azur fait preuve de patience et de discernement sur ce sujet épineux. Nous voyons en effet proliférer les opportunistes. Le Coran nous arme sur ce point : « En vérité, Dieu voit parfaitement ce en quoi vous oeuvrez » (Coran XLIX, 18) : nous savons qu'il n'y a nul avenir pour leurs entreprises pernicieuses. Et nous nous en assurerons dûment. Nous laisserons donc d'abord les opportunistes se révéler à la lumière du jour, puis nous fondrons sur eux. Soyons réalistes : en cas de guerre, il n'y aura de libération du territoire que par le nettoyage jusqu'à la dernière goutte de sang de ce pays. Qui dispose des armes suffisantes pour mener ce projet à bien aujourd'hui ?
Que Votre Altesse se rassure donc autant sur nos intentions. L'Azur ne ment jamais. Il n'exclut pas la guerre, mais ne s'y jettera pas inconsidérément. Ni le Churaynn d'ailleurs : nous n'avons pas vu que Votre Altesse et son armée soient prêts à la confrontation directe avec Cramoisie et surtout avec les opportunistes qui rôdent autour d'elle.
Je suis navré de la teneur aigre de mes propos, mais je me dois à votre exigence de pure vérité. La vérité pure est que la situation contre laquelle se dresse votre juste colère n'est pas le fait de la lâcheté, du découragement ou de l'indifférence des Afaréens. Ces tares existent, mais elles sont minimes. La vérité est que notre continent et nos Etats sont encagés dans des rapports de force mondiaux aussi implacables que parfois invisibles. Et que bien fou est celui qui brûlerait ses ailes dans des affrontements héroïques mais perdus d'avance : ils ne seront d'aucun secours à personne.
Bien sage est celui qui poursuit dans la fraîcheur de l'ombre le travail patient et pour demain profitable, et là se trouvent la force et le courage.
Je suis d'accord avec vous : nous devons prendre les choses dans l'ordre. Nous devons agir. Nous devons changer les choses. Je m'étonne de votre soudaine pusillanimité à l'égard du Pacte afaréen de sécurité. Comme vous avez pu le constater, il ne s'agit pas d'une alliance mécanique et systématique comme le sont bien des organisations dans le monde. C'est d'abord un cercle de discussion, et une convention d'entente inclusive pour que les Afaréens puissent se parler. Votre colère vient, je le crois, de l'apparente indolence des Afaréens : mais quelle falaise avons-nous encore à remonter ! Comment espérer la renaissance de notre continent sans que ses membres ne se parlent ? qu'ils se promettent paix, assistance, solidarité ? qu'ils oeuvrent ensemble au travail qui nous attend ? C'est là le seul objectif du Pacte, et le Pacte est le seul à avancer dans cette voie. Ouvert à tous les Afaréens ; structurant des principes réellement tangibles pour la décolonisation ; avançant à visage découvert, honnête et droit avec le reste du monde, il est en fait, je le crois, notre seule voie de salut.
Je dois vous dire, Altesse, que je ne crois décidément plus à aucune solution pour l'Afarée qui ne soit celle des Afaréens eux-mêmes. Aucune autre ne saurait s'imposer ; ni celle d'opportunistes extérieurs et malins, ni celle de personnalités fortes mais solitaires. Car à la fin ce sera la force du commerce, des traités et des canons qui déterminera ce qu'est l'Afarée.
Je vous invite donc, Altesse, à bien vouloir m'expliquer davantage le scepticisme que vous entretenez à l'égard du Pacte, de sorte que je puisse y répondre avec toute mon énergie. Je vous invite, chers hôtes de Churaynn, à méditer ensemble pourtant tout le potentiel de coopération qui repose dans les divergences que j'ai brossée.
Je vous ai dit en introduction que le Diwan a envers le Churaynn tout le respect dû à son rang. Nous respectons votre souveraineté et n'avons aucunement l'ambition de vous faire dévier de la voie que vous avez choisie. La réciproque est vraie : l'Azur persévèrera dans son chemin de travail et de patience, de diplomatie et de clarifications, pour obtenir sécurité et prospérité. De là notre besoin de convenir à un Mémorandum, à un accord stratégique plus global entre nous. L'approche militariste des questions afaréennes par le Churaynn doit être compatible avec les efforts des Afaréens pour répondre aux problèmes de notre continent. L'approche diplomate de l'Azur doit être compatible avec les exigences nobles et souveraines de l'Afarée. Créons ensemble cette compatibilité en convenant des points essentiels.
Ces points essentiels existent déjà : ils sont ceux de la charte du Pacte.