24/09/2017
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Les jardins botaniques

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Les jardins botaniques ...

De manière générale, plus une fleur sent bon plus il est possible que son parfum ait évolué spécialement pour vous attirer vous.
Dans l'humidité des jardins botaniques, monsieur Blaise Dalyoha et madame Clothilde Choivrefeuille s'embrassent. Les fleurs fantastiques qui les entourent baignent la scène d'une odeur incomparable à toute autre, mélange d'aphoridisiaques, de drogues de synthèses et du parfum le plus délicieux jamais créé en laboratoire. Il évoque la douceur de l'enfance, la caresse de l'être aimé, le triomphe sur ses ennemis. Leur baiser est léger comme les papillons translucides qui, doucement, se posent sur leur peau pour y gouter le musque de leur sueur.

Blaise et Clothilde
Le monde est suspendu dans cet écrin de végétation. Blaise et Clothilde sont seuls, beaux, jeunes et amoureux. Avec délicatesse, la jeune fille effleure du bout des doigts les racines tronçonnées des bois de son mari.

Aïe.

Désolée, c'est sensible ?

Encore un peu. Mais c'est mieux que de me les prendre dans les branches tout le temps.

Ils rient ensemble, fébriles de leur bonheur et de leur chance. Carnavale se transforme autour d'eux mais les jardins botaniques demeurent, impénétrables et sûrs. C'est le premier joyau de la couronne noire de l'Eurysie, la première merveille de Carnavale, un temple de verdure, dédiée à l'alliance de l'homme et de la nature. Les deux choses les plus belles, les plus cruelles, les plus généreuses et les plus sauvages que le monde ait porté.

Le bruissement des feuilles interrompt leur baiser. Les jardiniers, d'ordinaires si silencieux lorsqu'ils se déplacent dans les jardins, ne sont pas seul aujourd'hui. Des hommes et des femmes en tenues militaires, blessés pour la plupart, les accompagnent. Ils ont les membres attachés par des cordes, le visage blême et apeuré.

De nouveaux amis ?

Les pilotes de l'OND Cernunnos. Ceux qui se sont écrasé dans les jardins ou ont cru qu'ils y trouveraient un abri en s'éjectant en parachute dans le ciel de la Principauté. Certains sont même entrés ici volontairement.

Depuis longtemps les jardins ne se sont nourris que de chair carnavalaise. Viande de grande qualité, élevée aux hormones, aux aliments OGM, à toutes les substances qu'autorise l'imagination. La viande carnavalaise est un produit d'esthète, que les jardins savent apprécier. Elle est élevée sur mesure pour leur plaire, depuis des décennies, savamment travaillées dans les tréfonds de Bourg-Léon.

Le temps est venu de diversifier le menu.

Prisonniers
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Un papillon étrange

Dans les jardins botaniques, une faune fantastique s’ébat et prospère, loin du fracas des hommes. Les Dalyoha ont semé les graines de ces animaux hors normes mais ils ont depuis longtemps pris leur indépendance des hommes, sous le regard attentif des jardiniers. Des papillons étranges, grands comme des petits chiens, butinent des fleurs non moins intrigantes. Leurs parfums évoquent des mondes inconnus, ou si bien enfouis dans la mémoire qu’ils ressurgissent sous une forme puissante et diffuse, comme un spectre s’échappe d’un placard.

Plongé dans l’air frais et humide du matin tôt, les jardins sont assourdissants de bruits de bourdonnements, de battements d’ailes et du clapotis discret des créatures aquatiques qui se meuvent dans le fond des fontaines. Blaise et Clothilde s’abandonnent à ce monde créé pour eux. Ils sont au milieu de tout, d’un espace plus vivant que n’importe quelle forêt primaire, plus foisonnant que n’importe quel récif corallien. Ce sont les Jardins Botaniques, le cœur de la vie sur terre, la graine originelle.

La jeune fille tremble légèrement. Contrairement au dieu cerf elle n’a pas grandi parmi les plantes, au cœur des serres de Bourg-Léon. Sa famille est une grande puissance financière, habituée de la technologie luxueuse, de la vitesse et de la lumière artificielle. Ce bain de nature ne lui est pas familier. Blaise tente de la rassurer en lui caressant les cheveux, sa proximité masculine, la chaleur de son corps tient éloignées d’elle les froides brumes matinales.


Deux amoureux

- Blaise ô Blaise j’ai peur…
- Peur de quoi ma reinette ?
- J’ai peur pour toi. J’ai peur que tu te sois laissé entraîner dans quelque chose qui te dépasse… tu ne peux pas affronter le monde entier à toi tout seul…
- Je ne suis pas seul, je t’ai toi. Et des centaines de jardiniers. Sans parler des miliciens.
- Une poignée d’hommes contre le monde… ô Blaise…
- C’est toujours une poignée d’hommes qui changent le monde.
- Blaise ô Blaise, tu ne sais pas dans quoi tu t’engages… ces pauvres gens d’Estham…
- Ne me parle pas d’Estham, Pervenche voulait son armée d’anges, je la lui ai donnée pour temporiser, Carnavale a poussé le monde dans ses retranchements, c’était nécessaire.
- Deux millions de morts, ce n’est jamais nécessaire, Blaise…
- Nous avons déchaîné la maladie et la mort sur eux et bientôt nous leur apporterons le médicament. Nous combattons quelque chose d’immense dans laquelle nous sommes englué depuis si longtemps… tu ne te rends pas compte de l’effort que cela nécessitera à l’humanité pour s’en extraire. Carnavale sera la trique qui fait sortir l’âne du marécage. Carnavale doit être la carotte qui s’agite devant son museau.
- Tu parles comme tes jardiniers… tu joues peut-être les grands visionnaires, monsieur le PDG des Laboratoires, mais au fond tu restes un petit garçon qui écoute ce qu’on lui dit et qui répète sa leçon.

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Conférence exceptionnelle du Docteur Balthazar Métaphore dans les Jardins Botaniques de Cap Pythéas en Messalie
Balthazar Métaphore

Aujourd’hui, deux conceptions de la nature s’opposent. L’une, communément admise, soutient hypocritement un idéal de non-ingérence dans les écosystèmes naturels. C'est la vision des écologistes frileux et des tenants du principe de précaution, en vigueur dans de nombreuses nations du monde. Cette conception tient en réalité à la fois sur une forme de déni et d’impuissance. Déni car nous refusons de voir que la nature est déjà transformée profondément par l’activité humaine, impuissance car les sociétés ne se donnent pas les moyens de modeler cette nature autrement qu’en la détruisant, les exemples ne manquent pas : parking, asphalte, béton. Nous sommes entourés de nature morte, les sociétés modernes sont, du point de vue de la faune et de la flore, des cimetières à ciel ouvert.

L’autre conception, celle que porte les Laboratoires Dalyoha, est plus ambitieuse. Révolutionnaire par certains aspects. Elle consiste en une franche ingérence dans les écosystèmes, une approche totale du fait naturel, non pas subie mais au contraire proactive. L’être humain est la seule espèce connue en mesure de transformer aussi radicalement les écosystèmes, la nature n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a cent ans, deux cents ans. Mille ans. Nous souffrons d’amnésie écologique, nous oublions à quel point nos actions ont et ont eu un impact sur notre environnement. Marcheriez vous au même endroit mille au paravent que vous ne reconaitriez rien des arbres, des plantes et des animaux qui y vivaient. Les Laboratoires Dalyoha proposent de sortir de ce déni écologique : l’être humain est transformateur, il doit assumer son rôle.

Cette conférence, à laquelle je vous remercie d’assister, a pour ambition de transformer votre vision de la nature, et celle des responsabilités de notre espèce vis-à-vis d’elle. La doxa veut que les écosystèmes soient des choses si fragiles et si complexe que toute intervention humaine serait irrémédiablement vouée à l’échec. Pourtant, il s’agit d’une conception antiscience par définition. Plus expériences, menées à Carnavale et en CRAMOISIE© mais aussi au Shuharri, ont prouvé qu’il était possible de contrôler un écosystème de façon à le faire évoluer dans une direction voulue, planifiée, et ce sans provoquer d’effondrement massif. La viabilité d’un écosystème repose sur plusieurs piliers en interaction qui, une fois identifiés, peuvent être progressivement remplacés par des plantes ou des animaux répondant aux mêmes fonctions, mais d’une façon plus optimale ou entrant davantage en synergie avec d’autres espèces que nous cherchons à favoriser. En jouant la prédation des espèces entre elles, nous pouvons reconfigurer la chaîne alimentaire d’un écosystème pour aboutir à des objectifs planifiés à l’avance. Le processus est plus ou moins rapide selon la dimension de l’écosystème à transformer.

Le point crucial de cette transformation est la technologie OGM qui nous offre un contrôle presque total sur les espèces. En modélisant à l’avance les synergies, nous offrons des avantages compétitifs aux espèces que nous désirons favoriser et, ainsi, nous procédons au remplacement des espèces moins optimales. Ce que nous entendons pas optimal est très important : il s’agit de favoriser la vie productive, favorable aux espèces animales et d’insectes que nous jugeons pertinentes à la cohabitation avec l’humanité.

Pour les bonnes âmes, cette perspective peut sembler une hérésie. « Comment ? Trier les espèces naturelles sur le critère de leur utilité ? » Eh bien oui, nous l’assumons et nous allons même plus loin : nous voulons créer des espèces qui répondent à nos besoins. Ne soyons pas hypocrites : l’humanité a toujours fait cela. De la domestication des chiens à l’élevage des chevaux et des vaches, nous avons toujours sélectionné les espèces les plus utiles à nos besoins immédiats. Un taureau n’a rien à voir avec un auroch des premiers siècles, nos vaches laitières sont optimisées, nos poules pondent bien plus qu’il y a des siècles. Nos vergers sont plus prolifiques, nos champs moins soumis à la peste et à la vermine. La nature est irrémédiablement maudite par l’humanité, il est trop tard pour revenir en arrière, alors accélérons !

Les Laboratoires Dalyoha sont à l’avant-garde de ce grand refaçonnage. Le désert rouge, inhospitalier par excellence, est une démonstration de force de la science carnavalaise. Nous travaillons pour le moment sous serre mais des jardins commencent à voir le jour dans le sable, grâce à la création de vergers OGM capable de s’enraciner dans des sols pourtant présumés hostiles. Les scorpions, les araignées des dunes, les serpents ont été exterminés par l’agent CRAMOISI et en phase d’être remplacés par une faune nouvelle, utile et non hostile à l’humanité. Bientôt il nous sera possible d’aller pieds nu dans le sable, et de profiter des joies d’une herbe grasse et des fruits juteux pendus aux branches des arbres. Nous éradiquerons la faim, rendrons leur souveraineté alimentaire aux peuples. Nous créons un monde d’abondance et donc un monde dépourvu de crime et de conflits. Vous n’ignorez pas que, dans le grand cour de l’humanité, c’est l’agriculture qui a permis le développement des civilisations, mais au prix de la peste et des frontières tandis que les chasseurs cueilleurs, toujours en mouvement, vivaient dans une précarité paisible. Il nous faut l’agriculture sans ses maux. Il nous faut la paix, sans la précarité. Les jardins Dalyoha sont l’avenir de l’humanité, ils fourniront les hommes en tous leurs besoins primaires, laissant le temps pour les arts et l’amour. Nous n’aurons plus à craindre ni la faim, ni la soif, ni la maladie, ni la faune hostile… nous serons tels les premiers êtres humains revenus à Eden.

Je vais maintenant vous projeter plusieurs exemples sortis des Laboratoires Dalyoha.

RougeoyantePlantus botanicus 1
Voici une rougeoyante, l'une des premières créations des Laboratoires. Nous l'élevons depuis maintenant presque un demi siècle sous serre, puis dans les Jardins Botanique. Sa particularité est de changer de couleur au contact du sang humain, une goutte suffit à identifier le groupe sanguin d'un individu ce qui permet littéralement de faire pousser des tests à grande échelle, qui remplacerons de couteux examens en laboratoires.

Chardon fébrilePlantus botanicus 2
Ceci est un chardon fébrile, de son nom vulgaire. Elle fonctionne de la même façon que la rougeoyante déjà présentée, en changeant de couleur selon les circonstances. Ce phénomène de chloroplastie est l'un des outils les plus utilisés à l'heure actuelle par les Laboratoires Dalyoha en raison de sa grande polyvalence. Ses épines sont d'une très grande finesse, piquez vous dessus et la plante réagira selon votre taux d'insuline. Très pratique pour les diabétiques, il est même possible d'en élever une chez soi, bien que leur diffusion dans les parcs publics devrait démocratiser rapidement la prévention contre cette maladie dévastatrice.

Foliacée dalyohusPlantus botanicus 3
Foliacée dalyohus, extrêmement résistante. Excellente pour les cordes et le tissu, bien plus que le chanvre ou toute autre fibre naturelle. Moins bien sûr que certains matériaux de synthèse mais infiniment plus simple à cultiver et beaucoup moins demandeur en eau que le coton ou la plupart des matières premières textiles. Les vêtements de demain seront cousus de Foliacée dalyohus.

Flatteuse éconduitePlantus botanicus 4
La flatteuse éconduite, une superbe création, très récente. Elle sécrète une substance proche du xanax, une simple respiration apaise l'anxiété, sans risque d'overdose ou de sur-médicamentation. Quelques flatteuses dans un jardin procurent un sentiment de bien être et de relaxation discret, parfait pour retrouver son calme après une journée stressante.

L’œillade fortunéennePlantus botanicus 5
Ceci est une œillade fortunéenne, une référence aux légendes entourant ce pays. Son utilité est surtout ludique, la rosée qui se dépose à l'intérieur se charge en sucs excitant qui, à petite dose, provoque un pic d'énergie chez celui qui la consomme, proche de la caféine. Plantez la à différentes étapes d'une marche ou d'un pèlerinage pour vous assurer que personne ne fatigue trop en route.

La fée de nuitPapillonus superbeaus
Une fée de nuit, un superpollinisateur qui travaille de nuit, même lorsque les fleurs se referment. Il est capable de s'introduire entre les pétales pour chercher le pollen là où les abeilles ne travaillent que de jour. Nous doublons ainsi le temps et la surface de pollinisation par rapport à un écosystème naturel. Par ailleurs la fée de nuit produit des cocons proche de la soie qui peuvent être utilisés pour produire une matière particulièrement douce à porter. Mon linge de nuit est tissé en soie de fée de nuit.

Menthe haloInsectus terrifianus
La menthe halo, nommée comme cela parce qu'elle brille la nuit, comme une luciole. La lumière est encore faible à ce stade mais nous espérons pouvoir bientôt la rendre suffisamment lumineuse pour remplacer l'éclairage public dans les jardins de façon naturelle. Cela devrait faire faire de considérables économies d'électricité, augmenter la sécurité la nuit et surtout, cela donne un côté enchanteur à vos soirées.

Vermisseau souriantAnimalus mignonus
Le vermisseau souriant, un petit rongeur qui devrait remplacer bientôt les autres nuisibles dangereux pour les cultures. Il ne se nourrit que de mauvaises herbes en dévorant leurs graines dans le sol. Ainsi il remue la terre et participe, comme les lombrics, à labourer les sols tout en les débarrassant des pousses parasites.

Le diable de FortunaChauve souricus
Le diable de Fortuna, que vous voyez sur l’œillade éponyme. Elle débarrasse un verger de tous les insectes indésirables et ne mange pas ceux utiles à la culture. Les moustiques seront bientôt de l'histoire ancienne, éradiquant par la même occasion certaines des pires épidémies du siècle comme le VIH ou le paludisme. Les moustiques sont ensuite remplacés par des insectes moins dangereux pour nous.

L'étoile du soirOiseau bellus 1
Ne sont-ils pas mignons ? Ce sont des étoiles du soir, ils débarrassent les plantes des pucerons et autres insectes parasites qu'ils dévorent à une vitesse folle. Une seule étoile du soir peut nettoyer une vingtaine de mètres carrés de culture sans utiliser aucun produit chimique.

Lucius FollusOiseau bellus 2
Un Lucius Follus, une espèce en voie de création, d'où la représentation d'artiste. Elle mange les fruits et les graines et les enveloppe dans des sucs digestifs à haute teneur en nutriments. Ensuite, grâce à ses excréments elle diffuse les graines dans un grand périmètre autour d'elle en favorisant leur croissance grâce à la substance contenue dans ses selles.

Reine blancheOiseau bellus
Magnifiques n'est-ce pas ? Ce sont deux reines blanches, des oiseaux d'apparats très aimables. On peut les caresser ils font des compagnons dociles. Toutefois ils réagissent de façon assez agressives en cas d'hostilité. Ils servent ainsi de gardiens pour vos parcs en empêchant les agressions. Ils s'en prennent aux voleurs et aux personnes qui haussent trop le ton. Imaginez un jardin où tout n'est que douceur, amabilité et politesse. Grâce aux reines blanches, ce rêve va devenir réalité.

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Pardonnez moi cela ne devrait pas se trouver dans mon powerpoint.

Servus botanicusServus botanicus
Le cerf fleuri, ses bois sont parcourus de micro fissures qui permettent à certaines plantes fragiles d'y pousser. Ainsi, elles parcourent de grandes distances en sécurité sur la tête des cerfs. Lorsque leurs bois tombent, elles se diffusent dans la terre où elles entament leur cycle de reproduction. C'est une réussite de synergie faune-flore très prometteuse !

ChimèreChimèrus magnificus
Je savais que celle-ci vous plairait : c'est une chimère entre le cerf et le cheval. Elle a été conçue pour repousser d'éventuels prédateurs locaux tout en étant particulièrement adaptative. Inutile à Carnavale mais elle protègera vos jardins des incursions d'ours, de loup, et de la plupart des grands prédateurs. Elle évolue en troupeaux d'une dizaine d'individu. Amicale avec l'homme, végétarienne, elle prendra en chasse les carnivores avec ses bois et les repousse ou les massacre.

J'espère que ce petit exposé aura su vous convaincre ! Beaucoup des espèces d'animaux présentés peuvent être vues au Museum Carnavalis mais certaines plantes sont d'ores et déjà exposés provisoirement dans les jardins de Cap Pythéas. C'est une exclusivité bien sûr, vous pourrez les trouver en sortant de la salle à droite. Bien sûr je reste à votre disposition si vous avez des questions. Merci de votre attention, Ave Carnavale !

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