25/09/2017
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[Garmflüßenstein x Visonza] Un Germain et un Latin rentrent dans un bar. . .

Visonza flag Garmflüßenstein flag

Un Germain et un Latin rentrent dans un bar. . .


La météo qui accueille la délégation Garmflüßensteinoise est la même que celle qui a accueilli la délégation Raskenoise soit grise, venteuse et glaciale : un temps somme toute banal pour ces hivers de hautes montagnes allant jusqu'à geler les canaux d'Udimo et d'Alezara voir le Visonzo lui-même en ses gués et ses endroits les moins profonds.

Sur la piste, emmitouflés dans des cabans de laine noire, attendent au bout d'un tapis rouge blanchissant sous la neige les officiels Visonzans menés par le Consul Abergotti en tant que tête de la République à l'international et le Chancelier da Caliara représentant le gouvernement du premier et le pouvoir exécutif. Seule manque à l'appel le Magistrat aux Affaires des Étrangers qui a préféré fuir ses responsabilités au motif, d'ailleurs véridique, que c'est au Consul de représenter la République et que, par conséquent, sa présence est dispensable ; préférant rattraper son retard accumulé pour répondre à ses homologues étrangers. À la vérité, elle essayait, désespérément, d'offrir un verre et plus si affinité à une camarade du Club Syndicaliste qu'elle avait depuis un certain temps dans le collimateur.

Quand enfin se pose l'appareil aux couleurs Orthographistes, que ce dernier se stabilise et s'immobilise et qu'enfin sa porte latérale s'ouvre laissant sortir l'Obergrammatikführerin Alice Weinel, le Consul Abergotti s'élance alors à grandes enjambées, cela dans le but de se réchauffer, en direction de son homologue de cheffe d'État, ce afin d'effectuer les salutations d'usages avec toute la chaleur humaine, mais retenue par le protocole, dont peut faire preuve les Latins en Eurysie Méridionale. Aussi rejoignent-ils, suivis du reste de la délégation Garmflüßensteinoise, les autres officiels Visonzans dans le but de rejoindre rapidement le convoi diplomatique.

Ce dernier quitta l'aéroport international d'Udimo à, très, grande vitesse et traversa la cité à la même allure. Il faut dire que les Visonzans, n'ayant pas de code de la route parmi leurs législations nationales, sont connus dans tout le vieux continent et par-delà pour leur conduite. . . rocambolesque. Et les rues gelées de la capitale fédérale n'aidaient pas à maintenir la stabilité des pneumatiques sur les pavés.

Finalement, le convoi diplomatique parvint, malgré tout, sans encombre grâce au “professionnalisme” des pilotes Visonzans et s'arrêta sur le parvis du Palazzo du Consul, résidence et lieu de travail du Chef de l'État aussi appelé Consulat, où des majordomes viennent à sa rencontre ouvrirent les portières et couvrirent par des parapluies les officiels Visonzans et Garmflüßensteinois afin que tout ce beau monde, qui se dépêche malgré tout d'entrer se mettre à l'abri au sein du vestibule du Palazzo, ne soit pas mouillé par la neige tombante. Une fois découvert de leur cape et manteau par les mêmes majordomes, le Consul Abergotti prend les devants des délégations afin de les guider, le tout en détaillant avec entrain et passion l'Histoire du lieu et de certaines pièces d'exceptions du mobilier à son homologue, jusqu'à un salon de réception de style rococo, dont le mobilier est d'époque et la couleur thème, ou phare, est le pourpre ; probablement la volonté du premier propriétaire du Palazzo d'accentuer, par sa richesse, ses origines Rhêmiennes. Puis quand chacun a, enfin, pris place dans les fauteuils et canapés autour d'une table basse circulaire, toujours d'époque, sur laquelle est posés thés et cafés — surtout des cafés d'ailleurs : boisson phare en Visonza et que les greffiers se soient eux aussi installés en retrait, le Consul prend véritablement la parole afin de commencer cette rencontre :

« — Merci, Excellence Obergrammatikführerin Weinel, d'avoir accepté de faire le déplacement. Toute la Patrie Visonzane t'es reconnaissante de ta volonté à maintenir le dialogue en cette région troublée de l'Eurysie et ses composantes pourtant chacune bien différentes. Par ailleurs, la République, son Consulat, sa Chancellerie, son Sénat et son Congrès te demandent formellement pardon, à toi et à ta Patrie, pour l'invasion injustifiée qu'Elle a due subir de notre part pendant la guerre de Brod Flor. Commença-t-il en baissant respectueusement la tête.

Nos excuses étant maintenant présentées, cette rencontre peut, nous l'espérons, commencer sous de bons augures. Ainsi, l'ordre du jour de notre côté, et que Tu avais accepté dans ta réponse à l'Ambassadeur Barbi, commençait par l'échange de nos visions et de nos projets de et pour l'Eurysie Médiane. Aussi, étant donné que Tu es notre invitée, la parole est tienne Obergrammatikführerin Weinel. »
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Alice Weinel quand elle ne prend pas ses calmants.
Alice Weinel quand elle ne prend pas ses calmants.

Alice Weinel, à qui son cabinet avait fait emporter une grande quantité de calmants et autres médicaments du même genre avec elle pour lui éviter de se retrouver dans la même situation que lors de la rencontre avec la chancellière kartienne. Elle avait trouvé ces précautions inutiles, mais son esprit changeait de plus en plus d'avis. Peut-être en aurait-elle bien besoin pour tenir la conversation face à des italophones pendant toute une entrevue...

Ce n'est pas aux visonzans de s'excuser, mais aux horribles monarchistes qui régnaient sur notre pays à cette époque. Sans leur gestion catastrophique des armées, qui a été prouvée à plusieurs reprises et pas seulement pendant la Lourde Guerre, le Garmflüßenstein aurait vécu un meilleur âge pendant la première moitié du vingtième siècle. En lieu et place de cela, nos grands-parents ont dû subir plus de trente ans d'incompétents au pouvoir, avant que la vraie démocratie ne soit installée par notre cher Paul Hinternburg.

Pour en venir aux accords de coopération que nous pourrions aborder en plus de ceux concernant l'horrible menace slave, les économistes de mon cabinet me faisaient remarquer la situation d'enclavement dans laquelle le Garmflüßenstein se trouve. Même si, à notre époque moderne, l'avion existe et s'est étendu au monde entier pour permettre le transport de passagers notamment, les marchandises sont bien plus lourdes et demandent à être convoyées par voies terrestres, fluviales et maritimes. Nous assurons pour l'instant l'essentiel de notre commerce avec le reste du monde grâce au fleuve Deklination, qui traverse Karty. Seulement, il est toujours bon de diversifier les voies de transport, aussi le Visonzo pourrait-il peut-être en devenir une seconde. Il faudrait pour cela doter nos frontières d'aménagements conséquents, mais cela rapporterait bien plus en retour d'après ce que m'ont expliqué mes économistes. De plus, cela éviterait à nos navires d'avoir à traverser un pays qui s'est trop slavisé.
Le Consul Ludovico sirotait sa tasse de café — noir et serré — d'un air serein et écoutait attentivement ce que l'Obergrammatikführerin avait à dire. À la vérité, il était confus. Quel était le rapport entre de futurs accords de coopération sur des sujets variés avec la vision respective des deux gouvernements de l'Eurysie Médiane que les deux délégations devaient se partager pour le début de ce sommet ? Il n'en laissait évidemment rien paraître car il avait à cœur d'agir de façon professionnelle mais intérieurement, il se sentait à ce moment-là très Illiréen.

Finissant sa tasse de thé puis la posant délicatement sur la table basse, Alessandra — le Chancelier fédéral * — intervint alors et ce de manière calme et posée, sauvant de justesse le Consul Ludovico :

« — Ta demande est tout à fait légitime même faisable, Excellence Obergrammatikführerin Weinel. Le Visonzo est, après tout, utilisé comme d'une voie navigable depuis que la civilisation a foulé ces vallées avec la colonisation Rhêmienne. Udimo, notre capitale fédérale, Elle-même est un port, certes fluvial, d'importance ; couplée à son aéroport International. D'ailleurs, il n'est interdit en rien à la marine marchande Garmflüßensteinoise d'emprunter le Visonzo ; le fleuve est libre. Il serait même plutôt intéressant d'évoquer le sujet, intéressant pour vous, d'une ou de plusieurs concessions portuaires sur les côtes Marestrettaine et Acquarosaine. Sinon, dans le but de limiter les frais, pour votre gouvernement, que dites-vous de la création, et son introduction à la bourse de Maritina, d'une compagnie maritime binationale qui battrait son propre pavillon en plus du pavillon Visonzan ? Cela permettra à l'État Garmflüßensteinois, Ton État, de profiter d'une manne financière nouvelle sans être inquiété d'une. . . mauvaise presse dirons-nous. N'est-ce pas ? Alessandra redressa son port-altier contre le dossier de son fauteuil. Le regard posé et serein, sa jambe gauche posée sur sa jambe droite sous sa jupe longue, ses doigts gantés croisés sur ses genoux, le tout sous un sourire poli et des yeux pourtant froids et calculateurs. Puis, sur un ton plus détendu, Cela dit, il n'y a pas que l'économie qui compte. Non ? Le commerce mais aussi et surtout la culture, dont fait partie la langue peuvent faire l'objet d'un accord. Ne penses-Tu pas, Excellence Obergrammatikführerin Weinel ? Par la suite, Ludovico, finissant sa deuxième tasse de café, reprend alors la parole.

— Sur un tout autre sujet, Excellence Obergrammatikführerin Weinel, comme Tu le sais sûrement, l'Eurysie Médiane, Notre région de l'Eurysie, va mal. Cette dernière est en effet rongée par ce cancer qu'est l'impérialisme que cela soit la vassalisation de la Kaulthie à l'Estalie, la Mährénie ayant du mal à échapper à l'impérialisme Kah-Tanais ou encore la “République Impériale” de Karty qui, voulant jouer dans la cour des grands, déstabilise encore un peu plus notre belle Leucytalée, Mare Nostrum, en tirant ses missiles en toutes les directions — et je ne parle même pas des communautés Italophones vivant sur le littoral Kartiens et étant victime de discriminations mais aussi, et cela est bien pire, de ségrégation !

Telle est la vision de la République vis-à-vis de l'Eurysie médiane. Leurs Excellences Sénateurs, le Sénat de la République, voient quant à eux la vallée du Visonzo comme une forteresse assiégée de toutes parts par ce cancer. Pourtant, ce dernier a un traitement : chaque état encore libre est comme un globule blanc de ce corps qu'est l'Eurysie ; et ne dit-on pas Concordia res parvae crescunt ? L'union fait la force et nous comptons bien, le Sénat compte bien, unir les États indépendants et libres de ce monde derrière Lui et sur un pied d'égalité avec Lui dans un mouvement d'États non-alignés sur les grands blocs idéologiques de ce monde. Qu'en penses-Tu ? Le Garmflüßenstein lui-même voit sa politique intérieure menacées par le cancer. Rejoindra-t-il la grande Union que Dame Libertas défend et porte en elle ? »
Alice Weinel :

Si le Visonzo est ouvert aux garmflüßensteinois, alors cela est parfait et nous évitera d'être dépendants des slaves de Karty pour la majorité de notre commerce extérieur. Peut-être l'agrandissement ou la percée de quelques tunnels routiers supplémentaires pourra également nous aider, car la traversée du massif montagneux qui nous sépare n'est pas la plus simple.
Une compagnie maritime visonzo-garmflüßensteinoise formée ainsi répond en effet à nos attentes. Cela sera très utile au commerce de mon pays, et je pense que nous accepterons également avec plaisir de prendre une concession portuaire dans votre vallée.

Et je connais la situation des latins de Karty, puisque celle des germaniques n'est aujourd'hui guère beaucoup plus enviable. De gouvernants du pays, ils ne sont devenus qu'une minorité parmi d'autres, à la merci des slaves qui ont obtenu le pouvoir et s'imposent malgré la volonté de tant d'autres. Cela est une situation insupportable, à laquelle nous devons tout faire pour remédier. Malheureusement, la puissance de l'État kartien est quelques peu dissuasive.

Cette grande Union semble très intéressante, et convenir aux grands principes garmflüßensteinois. Nous n'avons jamais pris parti pour un camp impérialiste depuis que nous nous sommes libérés de la monarchie, et cela n'est pas prêt d'arriver. Le Bloc Nationaliste Eurysien, seule organisation à laquelle nous prenons part, n'a rien à voir avec l'OND ou l'ONC, et c'est bien cela qui nous intéresse dans ses institutions.
Une telle Union de non-alignés semble donc tout à fait adaptée aux besoins de mon pays, qui se réjouira aussitôt qu'elle sera fondée. La citadelle visonzane ne sera plus assiégée, mais trouvera un allié au nord direct de sa vallée sur lequel compter pour empêcher les impérialistes de commettre leurs crimes.
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