26/05/2017
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Bienvenue à Kalsteinstadt ! [Bergrun – Bachmeyer]

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Bienvenue à Kalsteinstadt !

Kalsteinstadt, pas mal non ?
La capitale bergrosish, à flanc de montagne.

Le Klosterbund Von Bergrun faisait jusqu'à présent preuve d'une certaine fermeture diplomatique pour se focaliser sur les affaires confédérées. L'essentiel de ses échanges était avec des comembres de la Confédération ou avec des nations étrangères souhaitant aborder la question ratskeno-krésetchnienne, mais pas directement pour lier des ententes avec Bergrun. Petite nation assez effacée par la Krésetchnie, Bergrun n'y voyait aucun problème et continuait son petit train de vie, alternant entre son activité économique basée sur un tourisme innocent et la menace ratskenoise qui avait façonné la personnalité politique de bien des membres de la Krésetchnie. La restitution des territoires occupés de la Krésetchnie par Ratsken devrait normalement apaiser ces inquiétudes, du moment que Ratsken tenait ses engagements. Bien que la chose était loin d'être aboutie et que la méfiance naturelle envers les Ratskenois (qui leur valait ledit sobriquet, de rat-skenois quand leur pays s'écrivait Rasken) laissait craindre que cela prendrait bien plus de temps que nécessaire, les bergrosish avait décidé d'emboiter le pas de cette nouvelle dynamique régionale apaisée en augmentant leurs échanges avec le voisinage. Et dans le cas du Bachmeyer, il s'agissait d'un sujet stratégiquement très important pour les bergrosish et la Krésetchnie dans son ensemble.

L'attention fut de mise pour la réception de la délégation tout droit venue du Bachmeyer. L'aérodrome était ouvert à la réception de leur aéronef, avec une piste réservée et le tout minutieusement coordonné par les services de sécurité. Considérant les missiles balistiques qui avaient frappé le pas si éloigné voisin, l'Altrecht, on prenait des précautions.
Ce genre de rencontre se faisait normalement au Monastère du Lac mais, considérant qu'il s'agissait d'aborder un point assez important dans un accord stratégique, on prit le temps de la transférer à la capitale pour y impliquer l'Archimoine Ludwig, en plus de Frieda qui avait la charge des relations extérieures.

Frieda Potthast Ludwig Hauschka
Frieda Potthast, moniale en charge des affaires étrangères, au côté de Ludwig Hauschka, Archimoine de Bergrun.

Dans un bâtiment de pierre taillée assez sobre, se fit la rencontre. Comme le voulaient les traditions monastiques de Bergrun qui lui étaient bien propres, une table bien garnie était à disposition pour assurer le plein d'énergie le long des discussions : charcuteries, fromages et bouteilles de bière ou Pflanzenlikor (la célèbre liqueur bergrosish tout aussi forte que parfumée). Frieda commença la discussion d'une voie forte et enjouée. Malgré son âge, elle dégageait une force gigantesque doublée d'une assurance façonnée par l'expérience, derrière un verni de gentille et agréable petite mamie :

"Mes fils, nous sommes très heureux que vous ayez répondu à notre invitation, occasion d'aborder un sujet très important pour nous et bénéfique pour vous. Je vous en prie, cette maison est la maison de tous les Hommes, mettez-vous à l'aise et servez vous !" Dit-elle en engloutissant une tranche de sauciflard alors que Ludwig se servait en bon fromage de lait de vache cru avec une petite touche de confiture de figue. "Tel qu'indiqué dans notre invitation, nous souhaitons aborder la question d'un axe fluvial, routier et ferroviaire entre le Bachmeyer et Bergrun de manière à assurer un pont entre la Krésetchnie et la mer. Il s'agit d'un élément d'une importance stratégique vitale pour nous et nous avons besoin de partenaires de confiance en ces temps troublés.
Le premier point à aborder serait légale. De manière à assurer la bonne circulation des marchandises, il faudrait deux points :
– Légaliser pleinement les droits de passage des entreprises logistiques krésetchnienne en Bachmeyer, incluant les transports poids lourds, trains et péniches fluviales qui rejoindraient les ports maritimes.
– Abaisser les taxes et douanes pour ces entreprises logistiques.
Cette libre circulation exacerbée serait très avantageuse pour le Bachmeyer en favorisant la circulation de biens de votre pays vers la Krésetchnie et réciproquement, ce qui encouragerait l'activité économique. Il faudrait bien évidemment faire approuver la jonction entre nos réseaux ferroviaire et routiers auprès de votre Parlement, et faire valider l'ensemble des normes sur la question pour avoir des dispositifs compatibles. Si nous avons votre engagement sur ces points, nous pourrons aborder l'aspect plus pratique de ces flux logistiques."
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Image du Chancelier Werner Max
Image du Ministre des Affaires Étrangères Gerald Stressman

Pendant que Frieda parla et que l'archimoine se servait, le Chancelier Werner Max et le Ministre des Affaires Étrangères Gerald Stressman s’attaquèrent au fromage et à la charcuterie, respectivement. Une fois que Frieda ait terminé de parler, Gerald prit la parole. “Pour ce qui est des droits de libre passage aux entreprises krésetchniennes, je pense qu’on pourrait facilement le faire marcher, à condition que ça s’applique mutuellement pour les deux pays.” Werner prit alors la parole. “Pour ce qui est de la réduction des taxes et des douanes, il faudrait que les bénéfices du commerce augmentés ne soient pas moindres pour le Bachmeyer. Si ce n'est pas le cas, les monarchistes de notre pays, qui font partie de la coalition gouvernementale, n'accepteraient jamais une telle clause dans l’accord, et ils feraient tomber le gouvernement. Et si vous doutez de la possibilité de notre gouvernement à tomber, je vous dit oublie, car le gouvernement est tombé 3 fois depuis décembre 2014 à cause d’eux.” Gerald reprit alors la parole. “En effet, si nous baissons les droits de douane et les taxes sans savoir si elle va beaucoup bénéficier le pays, les monarchistes verront cette action comme de la faiblesse face à des étrangers, quelque chose d’inadmissible pour eux. Par contre, s’il y a des bénéfices non négligeables grâce à l’augmentation du volume du commerce, ils verront cette action comme une tentative pour encourager le commerce, quelque chose qu’ils ont jamais refusé de soutenir.” Gerald avala alors une tranche de charcuterie. “Que pensez-vous de tout cela ?”
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S'essuyant les mains avant de prendre un « petit » verre de liqueur, Frieda acquiesça :

« Évidemment, la réciprocité est de mise dans ce genre d'accord et il n'est pas question d'entraver les flux du Bachmeyer en direction de la Krésetchnie si nous facilitons l'inverse. Pour ce qui est de l'impact sur la balance commerciale, il devrait être semblable pour l'un et l'autre des partis. » Elle siffla d'un coup son verre et après une grimace d'appréciation bien caractéristique, poursuivit. « Les monarchistes de Bachmeyer ne devraient pas être déçu par cette décision. Leur attention portée aux intérêts nationaux et à la souveraineté est légitime et sera répondue. » Et elle se resservit un second verre. Ludwig prit le relais :

« Vous dites que les monarchistes ont déjà fait changer trois fois le gouvernement depuis 2014 ? C'est une performance inquiétante mon fils, je me dois d'être honnête avec vous comme le bon Dieu l'attend de moi. L'établissement de liens de confiance entre nos gouvernements reposera sur une stabilité de nos organismes et sur la durabilité de nos décisions. Si nous convenons d'un accord et que demain, les monarchistes estiment qu'il n'est pas suffisamment intéressant, que se passera-t-il ? Vont ils pousser pour le faire annuler unilatéralement ? Il nous faudrait des garanties sur une telle entente, un engagement que les décisions que nous présenterons aujourd'hui seront appliquées dans les années qui viennent et que seules une concertation bilatérale entre la Krésetchnie et Bachmeyer pourrait altérer ces engagements à terme. »

« Et ce serait, comme pour les allégements douaniers, une mesure réciproque. » enchaîna Frieda. « La Krésetchnie garantirait parallèlement que malgré le contexte d'instabilité auquel nous sommes exposés avec notre voisin ratskenois, nous maintiendrons ces accords visant à favoriser le libre échange entre nos nations. Les monarchistes pourraient voir comme une victoire un tel engagement de la Krésetchnie dans la pérennité d'un tel accord, ce qui les contenteraient dans votre gouvernement. »
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Après avoir avalé un morceau de sauciflard, Gerald reprit la parole. “Je suis heureux de voir que nous sommes bien d’accord pour la réciprocité en ce qui concerne la réduction des tarifs douaniers. Je suis également surpris d’une bonne façon que vous vous engagiez à maintenir l’accord malgré les difficultés rencontrées avec vos voisins.”

Werner prit alors la parole. “Pour ce qui concerne vos inquiétudes sur un gouvernement futur qui défait l’accord, je ne pense pas qu’il faudra être inquiet, car du moment que le traité est écrit d’une manière équitable, les monarchistes ne seront pas contre. À part pour eux, seuls les communistes seraient contre ce traité, mais ils ne rejoindront jamais le gouvernement que ce soit par les élections ou par la révolution. Donc si nous ne bâclons pas notre travail aujourd'hui, aucun mal ne viendra à l’accord. Je pense qu’on peut passer à la prochaine question, la question plus pratique, maintenant que nous sommes d’accord pour la réciprocité sur les réductions de tarifs douaniers.”
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« Voilà qui est rassurant. » se réjouit Ludwig « Si nous avons la certitude que cette entente sera durable, alors nous n'aurons pas d'hésitation à nous y engager pleinement. Je vais laisser sœur Frieda vous présenter notre proposition concernant l'application. »

Frieda déplia une carte sur un coin de la table qui n'était pas encombré par le terroir.

« Bergrun se trouve comme vous le voyez au nord de la Krésetchnie, juste au sud de Bachmeyer. L'Avène est située à la frontière, sur les montagnes. L'objectif serait de faire deux tunnels parallèles d'une cinquantaine de kilomètres passant à traverses la partie la plus haute des montagnes bordant nos frontières pour rejoindre les pays. Le tunnel routier est le plus important et sera dans la continuité d'un réseau serpentant la première partie du chemin à flanc de montagne pour alléger l'ampleur des travaux. Ces nouvelles routes permettront un passage intensif de camions entre nos pays, là où les axes actuels sont peu pratiques et tendent à considérablement augmenter les délais des trajets en plus d'être accidentogènes.
Cinquante kilomètres, pour un tunnel, c'est très long, un record même. Cela demanderait un grand investissement qui, idéalement, serait partagé entre nos deux pays. Mais au-delà des moyens considérables, c'est aussi une expertise de taille qu'il faudra pour mener à terme un tel projet tout en respectant des normes très strictes. Bergrun n'a honnêtement aucune entreprise ayant l'expertise pour un tel projet, et nos prospections révèlent que le Bachmeyer est dans une situation semblable. Heureusement, l'Hotsaline, membre de la Krésetchnie, dispose d'un appareil industriel adapté pour mener une telle mission. L'idée serait alors de cofinancer entre la Krésetchnie et Bachmeyer ce projet, réalisé après appel d'offre par des entreprises compétentes hotsaliennes. »

« Les hotsaliens sont des partenaires fiables, en effet, avec des équipes professionnelles à même de mener un tel projet. Nous aurons ainsi un très solide tunnel apte à être emprunté quotidiennement par de nombreux usagers. » Enchaina Ludwig, avant que Frieda ne reprenne la parole :

« Il nous reste juste à savoir si vous avez une préférence sur le point de passage du tunnel. Du côté de la Krésetchnie, il y a un grand axe de circulation qui traverse toute la confédération parallèlement au fleuve, donc n'importe quel emplacement nous conviendrait. Mais pour le Bachmeyer, est-ce qu'il y a une préférence particulière sur le point d'arrivée ? »
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Werner prit la parole. “Je pense qu’il serait bien de faire en sorte que la sortie du tunnel ne soit pas trop loin de la ville de Eberthal, car ce serait pratique pour nous d’ensuite lier le tunnel à cette ville, car elle est à la fois proche de la frontière, et importante en taille.”

Il pointa alors sur la ville sur la carte, proche de la frontière Krésetchnienne.

Il continua alors de parler. “Et ensuite, depuis cette ville, les marchandises et les personnes pourront circuler où ils voudront dans le pays. Avec les équipes hotsaliennes et la destination du tunnel côté bachmeyerois de réglé, je pense qu’on peut maintenant aborder la question financière de la route.”
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Ludwig et Frieda consultèrent la carte et l'emplacement pointé par leur homologue, l'air apparemment satisfait. Frieda continua :

« Excellent choix, très judicieux. Ce sera un nœud logistique très approprié qui permettra une mise en circulation efficace des marchandises. Je n'ai rien de particulier à ajouter. » Elle prit une autre gorgée de liqueur. « Concernant les financements, l’établissement des routes et la création des deux tunnels serait un projet estimé à un total de onze milliards de Bachmark. Parmi ces onze milliards, cinq seraient pour le tunnel routier et le reste pour le tunnel ferroviaire. Selon nos estimations, la fréquentation supposée et pour un prix de péage à cinq Bachmark, le tunnel routier serait amorti après vingt ans d'exploitations et un peu moins pour le tunnel ferroviaire. S'ajoute à cela la hausse de l'activité économique via les échanges qui se répercutera sur la croissance de nos pays. Ce sont là des investissements qui se rentabiliseront avec le temps. Nous parlons qui plus est d'un cofinancement, faisant que la Krésetchnie et Bachmeyer auront chacun cinq milliards et demi à financer, sur un chantier d'un an et demi estimé.

C'est d'ailleurs l'occasion d'aborder la question de ces péages. Une gestion partagée serait intéressante, mais laborieuse d'un point de vue administratif et judiciaire, en plus de créer des redondances avec une multiplication de certains services pour chaque organisme chargés de la collecte. C'est pourquoi nous pouvons proposer une prise en charge de ces péages par la Krésetchnie, qui s'occupera de l'ensemble des responsabilités (recrutement, gestion humaine et opérationnelle, entretien des dispositifs). Pour que le Bachmeyer ne soit pas privé de ses prérogatives sur la question sans contrepartie, nous pouvons vous proposer une offre très intéressante : la location des droits d'exploitation des péages. Je vous explique en détail.

Normalement, il faudrait une entreprise krésetchnienne du côté de la Confédération et Bachmeyeroise réciproquement. Cela impose une gestion redondante et peu optimisée, raison pour laquelle nous proposons plutôt que l'entreprise krésetchnienne opère des deux côtés et paye en contrepartie ladite location des droits d'exploitation du tunnel. Ainsi, Bachmeyer n'a aucun investissement à assumer sur ce plan là et reçoit malgré tout un financement. C'est une proposition qui devrait intéresser les monarchistes de votre gouvernement.
Et évidemment, puisque nous pensons à tout, les dispositifs côté Bachmeyer, s'ils seront gérés par la Krésetchnie selon cette proposition, recruteront des bachmeyerois sur les infrastructures de votre côté de la frontière. »

« En toute honnêteté, Bergrun ne ferait pas une telle proposition à n'importe quels pays. » Enchaîna Ludwig « Assumer ces responsabilités ainsi que les intérêts du Bachmeyer quitte à mettre en jeu notre crédibilité en cas de raté, ne peut se faire que parce que la Krésetchnie sait qu'une telle ambition sera rentable et durable. Vous vous doutez bien que nous n'accepterions pas de dépendre d'un pays auprès de qui nous n'avons pas confiance pour une entreprise aussi stratégique, vitale même, pour nous. Nous espérons que nous saurons inspirer une confiance comparable au Bachmeyer et que nous répondrons à vos attentes. »
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