09/10/2017
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【☎️】[Chandekolza - Jashuria - CSN] Une rencontre au bout du fils ?

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【📞】Commissariat des Affaires Étrangères de la Confédération Socialiste du Nazum.
Une aide humanitaire ? Ou des bases balistiques ?
Rencontre Téléphonique Internationale : Chandekolza - Jashuria - C.S.N
22/05/2017 à 13:30


Alors que l'après-midi vient à peine de débuter, un appel fut émis du Comité Central du Nazum de la Confédération Socialiste du Nazum, de l'autre côté du fils se trouve le/les représentants du Royaume Démocratique du Chandekolza, ainsi que le/les représentants de la Troisième République du Jashuria, un appel qui cherche à éclaircir la situation en Chandekolza, permettre potentiellement des futurs traités entre les nations, mais quel sera les premiers échanges ? Sera-t-il des preuves de désaccord ? Des rapports et avis émis sur l'incident naval en Mer Blême ? Des menaces militaires ? De simple insulte ? Ou alors des signes de maturité conjointe et de maintien de la paix ? Des annonces d'objectif humanitaire ? Des accords de coopération ? Des objectifs conjoignent ? Des autorisations ? Des limites ? De la bonne foi ? Cela, seul l'avenir nous le dira.

Le Début de l'appel commence par une prise de parole des Représentants Morznik, au Comité Central du Nazum, la conversation fut serrée, en effet la tension est palpable. Car nul ne sait où finira cette conversation.


  • 💬 « Bonjour à tous et à toutes, merci d'être présents aujourd'hui pour cet appel concernant cette crise. Écoutez, en tant que Président du Morzanov, je vais être honnête avec vous, cette base n'a rien de dangereux. Nous souhaitons réellement, avec la CSN, soutenir les habitants du Chandekolza qui souffrent.
  • Cette région traverse une période difficile et nous pensons pouvoir apporter une aide concrète. De plus, cette base représente pour nous une opportunité économique importante, pouvoir établir des routes commerciales maritimes, développer nos échanges avec d'autres nations, diversifier notre économie qui dépend trop du continent actuellement.
    C'est un partenariat gagnant-gagnant qu'on propose. Nous aidons le Chandekolza, et en retour, nous développons nos capacités commerciales. Nous sommes ouverts au dialogue et espérons qu'on peut trouver une solution qui convient à tout le monde. Merci pour votre écoute. »



Après l’intervention des délégués morzeniques ( XD ), une voix sourde et forte se fit entendre au micro, il s’agissait du President Ouanais


  • 💬 « En tant que président de la République Démocratique Populaire d’Ouaine, c’est un honneur pour moi de commencer cette réunion.
  • Il est clair qu’il n’est pas dans mes habitudes de prendre la parole dans ce genre de réunions à la place de mes ministres. C’est vous dire toute l’importance qu'à cette réunion pour notre pays.
    Sachez que nous sommes tous, je parle ici pour l’ensemble du CSN, heureux que vous ayez répondu présent pour cet événement… Nos relations n’ont pas et ne sont pas des plus amicales,
    dit-il en se tournant virtuellement vers le Jashurien, mais nous espérons tous que cette entrevue nous permettra de dépasser ce fossé pour nous unir contre l’adversité.
    Car cette réunion n’a pas un but symbolique, nous sommes là, je n’ai pas peur de le dire, pour éviter une guerre.
    Je vais laisser la parole au Presidium pour passer aux choses sérieuses s’il le veut bien. »



Après la prise de parole des représentants Morznik et Ouanais, le Présidium de la Barvynie qui a fait l'effort de libérer son emploi du temps pour participer à la rencontre en personne, il prendra ainsi la parole, il ne saluera pas la personne, car les représentants morznik, aura pris le temps de le faire au nom du Comité, le Présidium Barvynien, dira donc d'une voix agréable et clair.


  • 💬 « En tant que Présidium de la République Socialiste de Barvynie, je suis heureux que nous soyons tous ensemble réunis pour discuter de toutes ses situations complexes, je souhaite être clairs sur les intentions personnelles de la Barvynie à l'égard du Chandekolza, nous ne voulons qu'aider les peuples du Chandekolza, nous n'avons que faire des intérêts militaires et politique, les Barvynien veulent seulement installer des nœuds logistiques sur l'île de Nóchë'tiêt, et dans des zones stratégiques en Chandekolza pour acheminer des individus, qui seront charger d'être au service des plus faibles, et de potentiellement les accueillir sur l'île pour leur apporter assistance, connaissances, et savoir faire pour qu'il puisse revenir en Chandekolza et intégrer un métier qui permettra au pays de se redresser, aussi de réaliser des études en Chandekolza pour savoir quel son les zones les plus touchés, mais nous apporterons selon les besoins, si le matériel manque, des ressources non alimentaires telles que des produits scolaires, médicale, des outils agricoles et de construction, des ressources, mais aussi des biens alimentaires si nécessaire. Pour moi, cette première vague de nourriture n'est qu'une aide mineure et insuffisante, nous le fessons, histoire de nous laisser du temps, pour nous permettre de structurer correctement la logistique humanitaire que l'on apportera au pays. N'ayez craine, ce n'est pas parce que nous sommes Communistes que nous allons politiser notre aide humanitaire. Nous le faisons par compassion des autres peuples. Et pas par but politique ou militaire. »

C'est ainsi que la Prise de Parole du Comité Central pris fin, pour laisser place à la prise de parole du Chandekolza ou du Jashuria, mais qui répondraient en premier, et surtout, sur quel ton ?



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Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


La Quatrième Ambassadrice de la Troisième République du Jashuria adorait les rencontres avec les représentants des nations communistes. Elle gardait un excellent souvenir du Président du Zhonghai, qui n’avait probablement toujours pas compris pourquoi il était reparti à pied vers l’aéroport en pleine mousson sans rien obtenir du Jashuria. Cette fois-ci, ils venaient à trois pour essayer de convaincre la Quatrième Ambassadrice du bien-fondé de leurs actions. Comme quoi … le mot était passé. Le fait qu’il il n’y ait non pas un porte-parole mais carrément les trois présidents de ce tigre de papier qu’était la Confédération Socialiste du Nazum montrait bien que chacun de ces pays tentait de montrer qu’il était le véritable gouverneur de tout ce petit monde. Parvati Mathai, bien au chaud dans son bureau du Hall des Ambassades d’Agartha, consommait avec une rare délectation un bon thé chaud stranéen tandis que les divers présidents défilaient pour expliquer au représentant du Chandekolza et à la République des Deux Océans que tout allait bien Madame la Marquise.

C’était d’un ridicule consommé.

Le Président du Morzanov arguait à nouveau qu’il s’agissait de soutenir les pauvres habitants du Chandekolza qui souffraient. C’était encore le plus consensuel. On sentait qu’il avait été longuement briefé par un cabinet de conseil pour éviter de dire quoi que ce soit d’un peu abrupte ou irritant. Cela eut le don de profondément ennuyer la Quatrième Ambassadrice. Le Président du Morzanov semblait être sur le même disque que la dernière fois.

Puis, ce fut au Président de la République Démocratique d’Ouaine … Et Parvati ne put que réprimer un fou rire quand il déclara qu’il avait l’honneur de commencer la réunion … ignorant totalement son prédécesseur d’une simple phrase. Elle faillit s’étouffer de rire devant le comique de la situation, mais elle se devait de maintenir un masque impassible. Mais il fallait avoir que c’était assez drôle. Le Président de l’Ouaine ignora superbement le Président du Morzanov et rappela à tout le monde à quel point lui, était important, puisque d’ordinaire, ses ministres faisaient ce travail à sa place … Peut-être aurait-il du laisser cette affaire à des professionnels plutôt que de tacler son équipier par inadvertance. L’homme rappela qu’il était avant tout ici pour éviter une guerre. Parvati Mathai haussa un sourcil. La Confédération Socialiste du Nazum éviterait une guerre si elle s’en tenait à son pré-carré dans le nord et évitait de se mêler de problèmes qui ne la regardait pas.

Puis ce fut au tout du Présidium de la Barvynie qui ajouta au comique de la situation en réitérant sa volonté sincère d’aider les Chandekolzans, sans politiser l’aide humanitaire. Bah voyons ! Parvati avait beau être jeune, elle connaissait suffisamment les communistes pour savoir qu’une telle aide n’était jamais désintéressée et que tôt ou tard, les commissaires politiques se saisiraient de l’occasion pour jouer au proxy avec le Chandekolza. L’histoire du Nazum était suffisamment traversée de tragédies dans ce genre pour que personne ne soit naïf quant à la manœuvre.

La Quatrième Ambassadrice prit le temps de finir son thé et maintint un silence religieux. Elle n’avait aucune envie de se presser dans sa réponse. A Agartha, on pouvait profiter d’encore un peu de la fraicheur de l’hiver tandis que les jardins fleurissaient tranquillement. Satisfaite de son breuvage et n’écoutant que d’une oreille distraite les élucubrations des divers présidents interchangeables de la CSN, elle reposa sa tasse et débuta :

« Monsieur le Président d’Ouaine … Comment vont vos grille-pains ? J’ai ouï dire que ceux-ci avaient quelques petits problèmes ces temps-ci. »

Elle retourna ensuite vers le Président du Morzanov avec un grand sourire.

« Monsieur le Président du Morzanov, comment va le Maréchal Veltsarov ? J’ai entendu dire qu’il se mettait désormais à terroriser des marins d’Artyom dans les mers du Nord et la ville de Vishtek en Yachosie. J’ai entendu dire que même la Barvynie prêtait ses pistes de lancement pour pouvoir se lancer sur des exactions contre des civils. « Le Morzanov reste attaché à la paix. Eux ont choisi la terreur » … Ce sont vos mots n’est-ce pas ? Je vous comprends … Après tout, qu’y’a-t-il de plus terrifiant que des marins désarmés dans les eaux septentrionales ? Je suis certaine qu’ils sont sensibles à vos paroles. Oh pardon ! J’oubliais … Vos avions ont passé deux fois le mur du son au-dessus de leur navire, si bien qu’ils sont désormais sourds. »
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Le Chandekolza en résumé.

- Comment ça "pas de réseau" ?! hurla Sái Tân Bình depuis son bureau de la Cité d'Azur. Nous sommes à Saïpalbon tout de même ! La capitale, et dans le palais du Công ! Comment est-il possible que ce foutu téléphone ne capte aucun réseau ?
- Excellence,
commença l'un des secrétaires, l'opérateur ne peut passer que la semaine prochaine pour réparer les... petits défauts qu'ont nos câbles, j'ai pourtant essayé de les faire venir plus tôt mais ils parlaient d'"autres clients plus urgents"...
- Comment ça plus urgents ? Qui peut avoir un traitement supérieur à celui du gouvernement de ce pays ?!
- Je ne suis pas certain Excellence, mais je crois qu'il s'agit de militaires étrangers qui avaient fait la demande pour l'une des base jib-outh...

"crrrr... ésident de la République Démocratique Populaire d’Ouaine, c’est un ho-crrr pour moi de commencer cette réunion-crrrr" grésilla enfin le combiné. La suite fut de légèrement meilleure qualité, bien que l'horrible accent des nord-nazumis en prononçant le nom chandekolzan de "Nóchếtiệt" n'aide pas à la compréhension.
- Taisez-vous ! hurla de nouveau Sái Tân Bình à son personnel. Heureusement pour lui, le réseau fut coupé un court instant et ses quatre interlocuteurs n'entendirent pas ce cri, au mieux un simple "bzzzzt" ou "crrrr" de friture sur la ligne.
Une fois qu'il n'entendit plus rien, et qu'il s'était assuré que ce n'était pas une nouvelle coupure de la ligne téléphonique, le conseiller chandekolzan parla à son tour.


Bonjour à tous, je suis très crrrrr de pouvoir converser avec deux des leaders de la Confédération bzzzzt-ialiste du Nazum, ainsi qu'avec une représentante directe de la Tr-crrr-épublique du Jashuria. Mon pays veut également la paix, il serait délétère pour la population bzzzzt-kolzane de faire les frais d'une guerre au Jib-Outhi-crrr.

【📞】Commissariat des Affaires Étrangères de la Confédération Socialiste du Nazum.
Une aide humanitaire ? Ou des bases balistiques ?
Rencontre Téléphonique Internationale : Chandekolza - Jashuria - C.S.N
22/05/2017 à 13:50

Un téléphone ? Ou un débat Politique ?
Le Présidium de la République Socialiste de Barvynie, sera surpris des paroles employées par la représentante, Jashuria, ce dernier va reprendre ses esprits et dira d'un ton plus autoritaire, et légèrement mécontent.

  • 💬 « Et bien, ce n'est pas ce qu'on attendait d'une réponse mature et officiel d'un représentant de la République du Jashuria, nous souhaitions discuter de la proposition d'une démilitarisation de la Base du Morzanov "Severmosk", mais au vu de vos manières et de votre comportement, nous hésitons désormais à n'autoriser l'accès à tout le monde sauf à vous. Cependant, nous ne sommons pas rancunier et nous ne vous restreindrons pas l'accès, nous sommes avant tout là pour assurer la paix et la bonne réception de l'aide apporté en Chandekolza, tout en nous assurant qu'elle ne soit pas détruite aussitôt par d'autres entités belligérants, ou des pirates. Nous souhaitons être claires, nos agissements en Severmosk n'avaient pour but que d'évalué la situation locale, nous souhaitions connaitre précisément les tensions en cours et nous avons eu notre opinion, c'est pourquoi nous annonçons une démilitarisation de la base militaire, nous garderons sur place quelques troupes et du matériel militaires pour éviter des pillages de pirates, et nous garderons notre base navale. Nous espérons que vous saurez vous montrer plus coopératif lors de votre seconde réponse. Laissez donc votre arrogance de côté. »
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


De ce trouple incestueux, le Présidium de la République Socialiste de Barvynie était celui qui visiblement, savait porter ses couilles. En tout cas, il essayait, pendant que ses deux comparses présentaient tous les signes d’un AVC depuis plusieurs minutes sans décrocher un mot. Pendant ce temps, le bureau du Công essayait de se connecter à la conversation. C’était complètement ubuesque … Tout ceci était une vaste farce. Parvati Mathai perdait son temps, et elle le savait bien. Mais il était toujours amusant de mettre des uppercuts au foie de trois hommes qui visiblement, étaient dans l’incapacité de mener une discussion diplomatique sans que les deux-tiers d’entre eux ne soient KO au premier round.

Le Présidium de la Barvynie ne comprenait visiblement pas qu’en acceptant que le Jashuria soit présent à cette rencontre, il consolidait la Troisième République du Jashuria comme garante de la coopération internationale visant à améliorer les conditions de vie au Chandekolza.

« Monsieur le Présidium de Barvynie, vous avez visiblement mal compris mes questions. Celles-ci s’adressaient aux représentants de l’Ouaine et du Morzanov. Il me semble, de mémoire, que la base de Severomorsk appartient au Morzanov et au Morzanov seul. Que vous soyez présent à cette réunion ainsi que le représentant de l’Ouaine me fait l’effet de deux invités venant s’incruster dans une fête à laquelle ils ne sont pas conviés. Quel genre de pays créé une base militaire chez son voisin, puis invite tous ses petits copains sans en référer au pays d’accueil. Imaginez un seul instant qu’une base jashurienne voie le jour sur votre territoire et que deux semaines plus tard, toute la flotte de l’Organisation des Nations Commerçantes navigue au large de votre pays alors que vous ne l’avez jamais invitée. Avouez que vous auriez des raisons de vous en inquiéter, non ? »

Parvati Mathai soupira, puis reprit posément après avoir bu une gorgée de thé.

« La Troisième République du Jashuria n’a aucunement l’intention de coopérer avec la CSN, au vu de ses récents agissements envers les civils de Yachosie. Il n’est pas dans les valeurs de notre république de nous en prendre à des civils innocents. Si la CSN veut s’acheter une conscience, elle devrait s’occuper de ce qui se passe à ses propres frontières. Tout le monde, même vous, doit balayer devant sa porte. »
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30

Un téléphone ? Ou un débat Politique ?


Madame la Ministre Mathai,

Écoutez, je vais être franc avec vous parce que votre intervention mérite une mise au point sérieuse. D'abord, cette histoire d'invités qui s'incrustent à une fête... franchement, c'est assez décevant comme niveau d'analyse diplomatique. Severomorsk n'est pas "ma" base ou celle du Morzanov exclusivement. C'est une installation de la Confédération Socialiste du Nazum. Quand mes collègues de l'Ouaine et de Barvynie sont présents ici, ce n'est pas parce que je les ai invités pour faire plaisir, c'est parce qu'ils ont parfaitement leur place dans cette discussion.

Nous ne fonctionnons pas comme une bande de copains qui se retrouvent pour boire une bière. La CSN, c'est une confédération avec des institutions, des procédures, des engagements mutuels. Quand nous prenons des décisions sur Severomorsk, nous les prenons ensemble, en tant que confédération unie. C'est aussi simple que cela. Votre comparaison avec l'Organisation des Nations Commerçantes tombe complètement à côté. Nous ne sommes pas une coalition opportuniste qui se forme selon l'humeur du moment. Nous avons bâti quelque chose de structuré, de durable.

Maintenant, concernant le Yashosie, et permettez-moi de noter au passage que vous semblez avoir des difficultés avec l'orthographe de ce pays, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour venir en aide aux populations civiles pendant cette tragique guerre civile. Nos efforts humanitaires ont été constants, documentés, et nous n'avons jamais pris pour cible des innocents.

Franchement, quand vous nous accusez de nous en prendre aux civils alors que vous n'arrivez même pas à écrire correctement le nom du pays dont vous parlez, cela en dit long sur le sérieux de votre dossier. Comment voulez-vous qu'on prenne vos critiques au sérieux dans ces conditions ? L'unité de la CSN n'est pas négociable, Madame Mathai. C'est sur cette base solide que nous menons toutes nos discussions, y compris celle-ci. Si vous voulez critiquer nos méthodes, grand bien vous fasse, mais au moins faites-le avec les faits en main.
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Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


C’était désormais clair aux yeux de la Quatrième Ambassadrice du Jashuria : ces trois présidents étaient fous … ou ils étaient en train de faire des AVC parfaitement coordonnés. Parvati Mathai était parfaitement à son aise, à manœuvrer les trois présidents comme des enfants pendant qu’ils s’engluaient dans sa toile. La Quatrième les avait amenés sur son territoire et ils ne parvenaient pas à s’échapper. Lorsque le représentant du Morzanov parla, elle faillit recracher son thé tellement elle avait envie de rire. Devait-elle appeler un médecin pour ces gens ?

« Monsieur, clarifions tout d’abord un point. Je ne suis pas une ministre de la Troisième République du Jashuria, mais la Quatrième Ambassadrice en charge des relations avec les pays du Nazum. Savoir à qui l’on s’adresse est la moindre des corrections lors de rencontres diplomatiques, mais vous devriez le savoir … Les ministres de la Troisième République du Jashuria n’interviennent que lorsque la situation l’exige et vous devriez vous estimer heureux de vous trouver face à moi et non face à monsieur le Premier Ministre Sisrati. Monsieur le Premier Ministre est beaucoup moins conciliant quand on lui fait perdre son temps. »

La Troisième République du Jashuria fonctionnait sur un principe simple : les ministres déléguaient au Hall des Ambassadeurs le soin de porter l’intégralité de la politique internationale et diplomatique du pays, afin de pouvoir se concentrer sur les affaires internes. Cela avait permis au personnel diplomatique du Jashuria de bénéficier d’une certaine indépendance vis-à-vis des changements politiques et de développer une culture diplomatique particulièrement vive et pérenne, dans un contexte où le personnel politique était généralement sujet aux revirements de l’opinion publique.

Lasse, l’ambassadrice pianota sur sa tablette et fit afficher à l’écran la demande de base militaire faite au nom du Morzanov. Il y était clairement écrit qu’il s’agissait d’une base morznik et non d’une base de la CSN.

« J’ai ici la demande de base militaire faite au nom du Morzanov. Etrangement, il n’apparaît à aucun moment la mention de la CSN. Par conséquent, monsieur le président, de qui vous moquez-vous ? Pensez-vous que nous ne verrions pas votre petit jeu ? Un jour, c’est une base morznik, un jour c’est un dispensaire humanitaire, le lendemain une plateforme logistique et commerciale, puis le surlendemain une base de la CSN, … Votre base, je vous le rappelle, devait servir à entrainer vos soldats et servir de hub logistique pour le Morzanov. Maintenant, vous m’annoncez qu’il s’agit d’une base de la CSN et qu’elle doit servir à de l’aide humanitaire principalement. Vous m’annonceriez un parc à thème que ça ne m’étonnerait même plus ! Ce que je vois dans toute cette histoire, c’est que vous n’avez pas la moindre idée de comment justifier votre présence sur cette île et que vous vous retrouvez mis dos au mur par vos actions inconsidérées et votre incapacité à comprendre la situation géopolitique dans le Médian et dans la Jashurie. »

Parvati Mathai acheva sa réponse en portant un dernier coup au président morznik.

« Monsieur le président, nous sommes ici dans une visio-conférence. Pourquoi parlez-vous d’écrit et d’orthographe ? Nous sommes dans une conversation orale depuis maintenant vingt minutes et vous me parlez d’une faute d’orthographe concernant la Yashosie ? Excusez-moi, mais avez-vous compris où nous étions ? Êtes-vous confus ? Devons-nous faire appeler un docteur, parce que votre état de confusion est suffisamment inquiétant pour justifier de l’intervention d’un professionnel de santé ? »

Elle se tourna alors vers le représentant de la Barvynie, afin de retourner contre la CSN le principal argument du Morzanov.

« Votre confrère du Morzanov vient d’expliquer, malgré sa confusion évidente, que l’unité de la CSN n’était pas négociable. Il assène, avec toute la conviction dont il est capable, que la CSN dispose d’institutions, de procédures et d’engagements communs. J’en viens donc à la conclusion que vous êtes au courant des exactions du Maréchal Veltsarov en Yashosie puisque vos décisions sont prises en tant que « confédération unie ». Comment la Barvynie vit-elle le fait d’être associée à ce que d’aucuns qualifieraient de criminel de guerre ?
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30

Un téléphone ? Ou un débat Politique ?



Madame l'Ambassadrice,



Je vous présente mes excuses pour cette confusion de titre. Vous avez raison, savoir à qui l'on s'adresse est effectivement la base de toute diplomatie correcte. Concernant la nature de la base de Severomorsk, laissez-moi vous expliquer quelque chose de très simple. Quand un membre de la CSN établit une infrastructure sur son territoire ou ailleurs, cette infrastructure sert naturellement les intérêts de la Confédération dans son ensemble. Le fait que la demande initiale ait été formulée au nom du Morzanov ne change rien à la réalité : nous agissons dans le cadre confédéral.

Vous nous reprochez de changer notre discours, mais c'est vous qui ne comprenez pas comment fonctionne une confédération. Une base peut effectivement servir à l'entraînement, à la logistique ET à l'aide humanitaire. Ce n'est pas de l'incohérence, c'est ce qu'on appelle une installation multirôle. Mais peut-être que ce concept est difficile à saisir quand on préfère voir de la duplicité partout.

Maintenant, parlons franchement. Vous nous accusez d'actions inconsidérées et d'incompréhension de la situation géopolitique, alors que c'est précisément votre attitude qui démontre une méconnaissance profonde de nos intentions et de notre organisation. Vous nous tendez des pièges rhétoriques en espérant nous voir trébucher, mais franchement, c'est assez stupide et j'en ris. Sur le Yashosie, puisque vous semblez tenir absolument à aborder ce sujet : nous avons fourni une aide humanitaire substantielle aux populations civiles pendant cette guerre civile. Contrairement aux insinuations que vous tentez de répandre, nous n'avons jamais ciblé de civils, de plus vous n'avez aucune source. Le Maréchal Veltsarov a agi dans un contexte extrêmement complexe, et qualifier quelqu'un de criminel de guerre depuis le confort de votre bureau est assez facile.

L'unité de la CSN reste effectivement non négociable, Madame l'Ambassadrice. Et si vous pensez nous diviser en jouant sur les mots et en essayant de monter nos membres les uns contre les autres, vous perdez votre temps. Nous assumons collectivement nos décisions, nos actions et nos responsabilités. Maintenant, si vous souhaitez continuer à jouer aux échecs avec nous, libre à vous. Mais nous sommes venus ici en appel pour discuter de coopération concernant le Chandekolza, pas pour subir un interrogatoire sur nos affaires internes dont vous connaissez même pas.
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


« Ca se prononce LA Yashosie … » ajouta Parvati Mathai d’un air malicieux en enfonçant le clou dans le cercueil du président du Morzanov.

L’homme, qui se prévalait de connaître ses dossiers et de faire la leçon à la Quatrième Ambassadrice, venait de commettre une petite bourde qu’elle s’empressa de noter pour le déstabiliser aisément et prendre la parole.

« J’apprécie vos efforts à nier ce qui est parfaitement documenté … mais voyez plutôt ceci. »

Parvati Mathai afficha sur l’écran de la visio-conférence des vidéos et des documents officiels issus de la pêche aux informations menées par la Sérénité. Il n’y avait pas besoin d’aller chercher très loin : l’essentiel des exactions du Morzanov et de l’Ouaine étaient connues de tous. Parvati afficha les vidéos prises par les marins d’Artyon des avions du Maréchal Veltsarov passer en rase-motte sur le transporteur civil traversant la Mer Blanche avant d’entendre une détonation caractéristique du franchissement du mur du son par les avions militaires de la CSN.

Elle afficha ensuite les vidéos prises par les habitants de la ville de Vishtek, où l’on voyait clairement des avions morzniks filer à toute allure au-dessus des quartiers civils de la cité avant de franchir le mur du son. On pouvait voir les vitres explosées et les gens hurler de peur tandis que les avions passaient à toute allure au-dessus des habitations. Fort heureusement, les habitants de Vishtek avaient réussi à prendre sur le vif des vidéos avec leurs téléphones portables, vidéos qui s’étaient retrouvées sur le Net et immédiatement captées par la Sérénité, qui avait identifié les avions malgré l’obscurité, en comparant les bandes sonores. Seuls les Morzniks utilisaient de tels réacteurs.

« Il va falloir expliquer aux différentes ambassades en quoi le fait d’éclater les tympans de civils innocents et terroriser des populations civiles fait partie de la mission du Maréchal Veltsarov. J’espère de tout cœur que vous expliquerez aux ambassadeurs à quel point il était nécessaire de rendre sourd des innocents au nom de votre idéologie. Nul doute que si nous commençons à fouiller un peu, nous trouverons du croustillant sur l’ensemble de vos œuvres dans le Septentrion. »

Elle finit par afficher à l’écran la fameuse enquête clandestine sur les camps de rééducation du Morzanov. L’affaire avait fait peu de bruit, étant donné que le sujet était encore connu que de peu de monde, mais un rapport avait été publié par les autorités du Khardaz, qui jetait le trouble sur les actions « humanitaires » du Morzanov. Ce rapport faisait état de la présence de centres de rééducation créés à la suite de la promulgation de la loi relative à la préservation de l’ordre social forcée au vote par nul autre que le Président Piotr Varnenko. Parvati Mathai afficha sur l’écran les articles de la fameuse loi, à côté des témoignages des dissidents du Morzanov, qui faisaient état de l’existence de camp de rééducation pour les minorités sexuelles. Personne n’était ressorti de ces camps, mais tout le monde savait qu’ils existaient … Les témoignages de personnes disparues ou emmenées durant la nuit étaient trop caractéristiques du procédé de purification sociale pour être ignorés.

Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que les Centres de Rééducation Patriotique étaient le doux nom donné aux centres pratiquant des thérapies de conversion pour « extirper l’homosexualité du corps des Morzniks ». Mais si les images de ces centres manquaient car ils étaient bien cachés, la loi morznik, elle, était claire : « Il est strictement interdit toute manifestation, organisation, promotion ou expression publique en faveur de l’orientation sexuelle homosexuelle, des identités transgenres, ou tout acte remettant en cause l’ordre naturel des sexes et de cette loi. Toute tentative de changement de sexe légal ou administratif est interdite et sera considérée comme nulle. Toute personne se livrant à des actes ou comportements contraires aux dispositions des articles précédent donc 1 et 2 sera immédiatement sanctionnée par un placement obligatoire dans un Centre de Rééducation Patriotique (CRP).» Le Morzanov prenait explicitement part à une opération de purification du corps social des minorités sexuelles.

« Monsieur, vous avez dit à l’instant que vous assumiez collectivement vos décisions, vos actions et vos responsabilités en tant que confédération unie. J’imagine donc que l’ensemble de la CSN cautionne le fait d’opprimer les minorités sexuelles. Pourtant, il me semble que la Barvynie elle-même vient de lancer un grand appel international pour la défense des minorités sexuelles. Etes-vous capables de m’expliquer comment, en tant que confédération unie, vous pouvez à la fois purger les minorités sexuelles et vouloir les défendre ? Est-ce là votre conception de l’humanisme ? Est-ce ainsi que fonctionne la CSN, comme une hydre capable de faire tout et son contraire tout en justifiant l’injustifiable ? J’ai hâte d’entendre votre défense sur le sujet. »
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Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30

Un téléphone ? Ou un débat Politique ?



Madame l'Ambassadrice,



J'en ris tellement c'est n'importe quoi. Où est-ce que vous sortez vos informations ? Sur internet ? Quelle blague ! Vous me montrez des vidéos floues prises par des téléphones portables et vous prétendez détenir la vérité ? Écoutez-moi bien. Premièrement, nous n'avons aucun camp pour les minorités sexuelles. C'est de la pure invention, de la propagande tsariste que vous reprenez sans aucun esprit critique. Ces accusations sont ridicules et ne reposent sur absolument rien de concret.

Deuxièmement, nous n'avons jamais donné l'ordre à nos avions de voler au ras de la ville de Vishtek ou au-dessus d'un bateau. Jamais. Si des incidents ont eu lieu, ils n'ont certainement pas été ordonnés par nos autorités. Mais vous préférez croire à la version qui arrange votre petite démonstration plutôt que d'examiner les faits objectivement. Ce qui me frappe dans tout ça, c'est à quel point vous êtes visiblement infectée par la propagande tsariste. Le Khardaz déteste le Morzanov, tout le monde le sait, et vous gobez leurs rapports comme s'il s'agissait de paroles d'évangile. Vous savez ce que vous êtes en train de faire, Madame l'Ambassadrice ? Vous discréditez votre propre pays. En relayant des accusations aussi grotesques, aussi manifestement mensongères, vous portez atteinte à la crédibilité diplomatique du Jashuria. Le Jashuria est devenu le porte-parole officieux du Khardaz ?

Franchement, est-ce vraiment l'image que vous voulez donner de votre république ? Celle d'un pays qui s'abaisse à colporter des rumeurs infondées et à faire le travail de propagande pour nos ennemis ? C'est pathétique, et vous le savez très bien.

Ca fait maintenant plusieurs fois qu'on le répète : nous sommes ici pour discuter de la base militaire de Severomorsk et de la coopération avec le Chandekolza. Pas pour subir vos accusations sans preuves solides, pas pour répondre à un interrogatoire digne d'un tribunal populaire. Nous, on est là pour parler sérieusement. Si vous en êtes capable, revenons au sujet qui nous occupe à la place de vous décrédibilisé ainsi que votre pays. C’est la dernière fois que nous le répétons, nous essayons de promouvoir le dialogue et la paix, et vous faites exactement le contraire.


【📞】Commissariat des Affaires Étrangères de la Confédération Socialiste du Nazum.
Une catastrophe diplomatique
Rencontre Téléphonique Internationale : Chandekolza - Jashuria - C.S.N
22/05/2017 à 14:11

Un téléphone ? Ou un débat Politique ?

Le Présidium qui écoute attentivement les échanges inefficaces entre le Président Morznik et la représentante Jasuhrienne, cette conversation qui tourner principalement autour des controverses de la Confédération va agacer le Présidium Barvynien, après quelques minutes à les écouter parler, il se permet d'intervenir entre deux monologues, et dira donc d'une voix lasser de ce conflit sans intérêt.

  • 💬 « Bon, cette discussion tourne en rond, et j'en n'ai assez de tourner autour du pot, dit ce que vous voulez ! Vu que vous ne voulez rien de nous, alors je vous écoute, après toutes ses chamailleries immatures ont assez durée… Alors que voulez-vous ? Vu que le représentant du Chandekolza ne parvient pas à se joindre à notre Réunion, vos propositions peuvent ne pas être limitées qu'au Chandekolza, voyez-vous des alternatives de coopération entre la C.S.N et le Jashuria ? Souhaitez-vous une coopération scientifique ? Des traités militaires ? Ou des Contrats Commerciaux ou Économique ? Bougre d'anneaux, si nous perdons tous les deux notre temps dans cet échange d'insulte diplomatique et de provocation ! Où est la paix dans tout ça ! Où est la prospérité, je me le demande ! Recentrons-nous plutôt sur des discussions concrètes ! Je suis certain que la Diplomatie Jashurienne et Morznik serait capable de mettre nos différends de côté et coopérons ! Nous pouvons nous entre aider ! Il suffit de le vouloir ! »
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


« Nous sortons ces informations sur les minorités sexuelles de vos propres textes de loi monsieur le président. Il ne s’agit que de vos lois et uniquement de vos lois. Celles que vous devriez connaître puisqu’il s’agit de votre pays » ajouta Parvati Mathai, bien décidée à ne mettre le président du Morzanov face à ses propres contradictions. Je ne fais que citer vos lois, celle qui punissent les minorités sexuelles et en font des criminelles sur votre propre sol. Mais peut être allez vous me dire que vos propres textes de lois sont des affabulations de notre part. Mais si pour vous, le rappel de vos propres textes n’est pas une preuve, je suppose que nous n’avons plus rien à nous dire car vous êtes dans une réalité alternative. »

Maintenant qu’elle en avait fini avec cet imbécile du Morzanov qui n’arrivait plus à se justifier. A quoi bon discuter avec quelqu’un qui malgré toutes les preuves de sa duplicité, continuait à s’enfermer dans le mensonge et la calomnie. Les agents de la Sérénité avaient parfaitement raison selon les notes d’informations produites : le Morzanov ressemblait finalement assez à Moussa Diango, l’ancien président du Diambée, qui massacrait sa population à tour de bras tout en niant un génocide devant la communauté internationale, tout en criant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait de pures affabulations, malgré les nombreuses preuves filmées et les témoignages directs de survivants des massacres. Il n’y avait rien à tirer de ces politiciens-là, tant ils étaient imperméables à la raison. Parvati avait vu son lot de politiciens complètement lunaires, mais lui était probablement dans son top 3. Sumalee Saeloo avait son Moussa Diango, Lalana Preecha avait le Ministre Silva … Elle, elle avait le président du Morzanov et l’ancien président du Zhonghai. Lunaire … complètement lunaire.

Parvati se détourna du Morzanov, le laissant à sa logorrhée pathétique pour rebasculer son attention vers le représentant de la Barvynie. La Barvynie tentait de calmer le jeu, mais était visiblement bien embêtée par les justifications et les coups de menton dérisoires de son homologue du Morzanov … L’Ouainais, lui, semblait prit d’une étrange catatonie, que Parvati attribua à un AVC, ou à une mauvaise connexion, c’est selon. Le président de la Barvynie voyait bien qu’en la présence du Morzanov, il se trouvait avec un allié trainant de nombreuses casseroles aux fesses. Comment rester l’allié d’un pays qui massacrait ses minorités sexuelles et commettait des crimes de guerre quand la Barvynie tentait tous les jours de montrer qu’elle était protectrice des minorités sexuelles et en faveur de la paix ?

Il y avait là une faille particulièrement intéressante à exploiter, et Parvati Mathai était du genre à exploiter toutes les failles quand elle en avait l’opportunité. Nul doute que la Sérénité serait très intéressée par le compte-rendu de ces discussions, car elles révélaient les rapports de force et les tensions entre les trois membres de la CSN présents dans cette réunion. La Barvynie était gênée aux entournures, tandis que le Morzanov restait enfermé dans ses justifications pitoyables. L’Ouaine … elle … faisait son petit AVC tranquillement dans son coin. Il était clair, aux yeux de Parvati, que le maillon faible de toute cette organisation était …

"Présidium, vous ne nous avez visiblement pas compris tout à l’heure alors je vais répéter mot pour mot ce que j’ai déclaré il y a quelques minutes. La Troisième République du Jashuria n’a aucunement l’intention de coopérer avec la CSN, au vu de ses récents agissements envers les civils de Yashosie. Notre histoire nous en a appris suffisamment sur la nature de vos régimes pour que nous n'ayons aucunement l'envie d'être "vos amis" ou de "mettre de côté nos différends". Nous ne coopérerons ni avec le Morzanov, ni avec l’Ouaine sur aucun sujet. Nous vous recommandons de rester dans le nord du Nazum et de surtout de ne pas mettre les pieds au sud du détroit de la Mer Blanche. La Troisième République du Jashuria verra toute tentative d’implantation de la CSN plus au sud du Nazum comme une tentative délibérée de nuire à la stabilité du continent et aux intérêts des populations qui y vivent et prendra toutes les mesures nécessaires pour vous en chasser. Me suis-je bien faite comprendre ?"

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Jusque là, le président ne s'était guère impliqué dans la discussion. Il faut dire que les petites guerre d'égos auxquelles se livraient ses "alliés" avec beaucoup de guillemets et ces parvenus de Jashuriens n'étaient pas d'un grand intérêt. Depuis qu'on avait fini de parler des grilles-pains, il s'était lancé dans une partie endiablée de mots croisés tout en coupant le son régulièrement pour étouffer ses baillements. Mais les choses semblaient enfin s'animer, alors il repoussa son carnet de jeu et ralluma le haut-parleur:

Camarade présidium, je me dois d'être malheureusement d'accord avec notre "honorable" confrère jashurien, tu dis que nous n'avons qu'à vouloir pour coopérer, et bien c'est simple, on ne le veut pas, point. Ces impérialistes ne veulent pas sacrifier leurs ambitions et nous ne voulons pas sacrifier les nôtres, c'est clair. Il n'a jamais, et ne sera jamais question de coopération entre nous. Lui pense à raison défendre les droits humains en ne collaborant pas avec un régime qui massacre ses minorités, et nous pensons les défendre en empêchant une nation d'en envahir une autre.
Mais là je m'adresse à vous, madame la geachurienne. Plus sérieusement, vous dites que toute implantation de notre part au sud du Nazum sera considérée comme une attaque à la stabilité du continent, nous sommes entre nous, vous pouvez bien dire que nous parlons de votre stabilité à vous. Est-ce à dire que vous attaqueriez un pays qui demanderait notre aide, je ne pense pas, vous n'êtes pas si bête... mais chacun ses plates-bandes, vous considérez le Chandekolza comme votre jardin ou vous pouvez faire joujou avec vos beaux soldats et faire de jolis cartes et des tableaux avec plein de chiffres, mais ca reste un pays indépendant du votre. Que vous prétendiez faire ce que vous voulez là-bas, soit, mais ne commencez pas à nous faire la leçon. Nous n'avons jamais envahi de nation et nous ne le ferons jamais, alors que vous, vos intention sont bien plus troubles. Autant dire, vos menaces sont ridicules et vos accusations infondées


Dekhalov coupa alors le son et reprit son mot croisé
Rencontre téléphonique entre la CSN, le Chandekolza et la Troisième République du Jashuria – 22/05/2017 à 13h30


« Il est vrai que la distribution de nourriture, l’aide à l’éducation, l’aide au développement agricole et le démantèlement de réseaux de trafic d’armement en direction de la Ramchourie voisine sont des actions bien suspectes, monsieur le président. Les actions de la Troisième République du Jashuria au Chandekolza sont approuvées par les institutions du Chandekolza et nous travaillons sur le terrain depuis maintenant plusieurs années, face à des pays qui n’ont eu de cesse que de vouloir transformer le pays en base arrière de leurs ambitions militaires, le tout, en arrosant le pays de harengs bon marché et de patates, sans se poser la moindre question de comment améliorer la situation. Vous n’avez raison que sur un point : nous ne souhaitons pas collaborer avec vous et n’avons aucune leçon à recevoir de vous. Pour le reste, je me demande si vous ne devriez pas revenir à vos mots croisés, dont le contenu est plus à votre portée. »

Parvati Mathai avait fini son thé, ce qui la chagrinait grandement. Cette conversation avait au moins permis de clarifier les choses : le Jashuria voyait la présence de la CSN au-delà du détroit de la Mer Blanche comme une présence hostile à ses intérêts et à la sécurité des Etats du sud et du Médian. Si la CSN persistait dans sa volonté de déployer ses bases plus au sud, elle se retrouverait immédiatement face à l’hostilité des nations de la région. Il ne fallait pas être devin pour savoir que les menaces du Jashuria étaient à prendre au sérieux : le pays ne plaisantait jamais quand il s’agissait de communisme.

Le Jashuria avait une histoire particulièrement intense et tragique avec les régimes communistes. Le Ruban Ecarlate, émanation délétère des idéologies marxistes, avait traumatisé la population du Jashuria au début du siècle dernier et massacré la population au nom de sa cause. Les forêts jashuriennes étaient désormais pleines des corps des pauvres malheureux que le régime génocidaire avait « rééduqué » durant ses cinq années noires. Les Jashuriens entretenaient donc une haine terrible à l’égard des régimes communistes, notamment ceux s’inspirant de l’Eurycommunisme qui avait inspiré les bourreaux tels que Kol Mot et Kanh Diam Leu. Il était hors de question de collaborer avec des régimes qui n’hésitaient pas à massacrer leur population si celle-ci se mettait à envisager de ne pas suivre la doxa marxiste.

« Bien … nous en avons terminé. Messieurs, je me dois de vous laisser car je dois assurer un autre rendez-vous dans quelques minutes. Cette discussion aura eu le mérite de clarifier les choses. Je vous souhaite un très bel après-midi. »

Parvati Mathai inclina respectueusement la tête avant de couper la communication avec les représentants de la CSN.
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