Posté le : 07 sep. 2025 à 18:49:35
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Le Premier ministre illiréen hocha la tête cependant que son homologue méridional lui retendait la perche du contrôle de la conversation. Il était confiant, d'autant plus que le Vayien se montrât tout aussi concilliable et diplomate qu'à l'accoutumée ; et c'était bien la chose qui rassure le plus que de voir un processus connu et prévisible s'effectuer sans accrocs, à l'instant même où un sinistre plongerait Veychter dans une situation peu confortable. Pas tout à fait inextricable — il était déjà sortis la tête haute, ou presque, d'un conflit ouvert avec l'Organisation des Nations Démocratiques — ce n'est pas cet ancien satellite sudiste qui allait faire flancher la grande Illirée par son action délibérée. En revanche, il n'était pas opposé à ce que les choses ne se passent bien, cela faciliterait les choses à défaut de prolonger un froid diplomatique qui n'avait plus lieu d'être entre des peuples frères. Et voilà que Gilendes lui rendait la parole, il devait maintenant le convaincre qu'une plus large association entre leur pays leur serait mutuellement bénéfique.
— "Bien, bien. Dans ce cas, Monsieur Gilendes, attaquons-nous directement au cœur de ce qui pourrait constituer la base d'une union de nos peuples autour de leur culture et de leurs intérêts commun. Comme vous le dîtes, je suis aussi convaincu que le moyen pour votre nation de trouver sa place dans la vaste Eurysie est de commencer par nouer un pacte d'amitié avec des alliés historiques en lesquels elle sait avoir confiance. Il n'est évidemment pas question de placer une partie de l'avenir du peuple vayien entre les mains de puissances étrangères sur la seule conviction de leurs volontés pacifiques, non. Trouver plutôt une nation dont les intérêts populaires sont si étroitement liés avec les vôtres que celle-ci n'aura d'autre choix que de respecter ses engagement, sous peine de condamner son propre peuple à la déchéance de la traîtrise. Pareille nation au destin intrinsèquement lié à la vôtre, je pense en connaître une ; à la vérité, nous ne serions pas là autrement. Excellence, je suis persuadé que l'avenir des nations de la vieille Illirë est lié l'un à l'autre, c'est pour cela que je vais vous proposer aujourd'hui d'investir dans cet avenir en commun."
Le Premier ministre fit une pause, ménageant son effet avant de vraiment mettre ses propositions sur la table. Il reprit rapidement sa tirade, commençant son mouvement avec une lenteur nouvelle, il semblait soignement décortiquer les mots tandis qu'il parlait.
— "Ce que le Conseil des Ministres d'Illirée me charge de vous transmettre aujourd'hui a fait l'objet de longue études préliminaires, et a été manié de façon d'obtenir à coup sûr une majorité votante à notre Parlement. Cela dit, nous sommes toujours ouverts à toute demande de modification des termes que vous estimerez nécessaire ; il serait d'un impérialisme dégoutant que de vous imposer les maux de notre législation propre. Le dialogue entre les nations doit se faire par la pleine considération des intérêts souverains des peuples, ce n'est pas à quelque élite politique de légiférer pour les autres.
La première chose sur laquelle nous aimerions parvenir à un accord est sans aucun doute un pacte de coopération mutuel — de cette manière nos nations pouraient s'échanger services et technologies en faisant fit de la mince frontière que les sépart. Concrètement, nous souhaitons que la recherche scientifique et académique de nos pays puisse être pleinement publique et partagée à notre voisin, il ne peut guère y avoir de nationalisme dans le progrès.
La deuxième serait un plus complexe accord de frontière, permettant à nos citoyens de librement circuler d'une nation à l'autre. En revanche, le Conseil des Ministre exprime sa volonté à ce que cette ouverture des frontière ne se limite qu'aux individuels ; le but n'étant pas d'envahir son voisin de denrées diverses dans le seul but de saper son économie. Et je pense que c'est pour le mieux, nos pays ont aujourd'hui des réalités et systèmes économiques trop différents pour envisager un pacte de libre échange, je suis certain que vous agréez.
Et finalement nous venons maintenant à la troisième proposition phare, qui est, je dois bien l'avouer, plus controversée. Il s'agit d'un pacte de défence mutuelle doublé de la plus profonde coopération de nos services de renseignement. Bref, nous laissons à la discrétion du peuple souverain de Vayie de déterminer s'il veut de cet ultime proposition. Mais je suis impatient d'avoir votre avis sur ce que je vous ai proposé — et peut être avez vous maintenant des idées de choses supplémentaires sur lesquelles nous pourrions légiférer. Excellence, c'est à vous."