
Henri VentafalleHenri Ventafalle prit la parole le premier au sein de la délégation mésolvardienne pour répondre à Bartholoméon de Pétipont :
« Le plaisir est pour nous. Votre pays est un modèle, et nous considérons que votre invitation est une marque de haute considération. Il en découle que venir sur cette île est certes une épreuve de temps, mais dont la récompense vaut bien l’effort. Les remerciements sont donc partagés, et nous sommes tout autant heureux que vous d’assister à cette rencontre et avons le plaisir de vous le faire savoir. Comme chacun sait, le Drovolski est le théâtre d’une industrie nucléaire très puissante, et votre volonté de partenariat correspond pleinement à notre ambition d’expansion. C’est pourquoi nous vous avons rejoints aujourd’hui pour négocier avec vous dans un esprit de bonne entente. Comme vous, nous avons mobilisé nos meilleurs éléments et sommes convaincus qu’une coopération entre nos nations ne peut qu’être profitable. Vous avez évoqué la notion de nation-sœur : je suis de tout cœur avec cette idée et convaincu de son bien-fondé. C’est pourquoi je prévois déjà qu’entre nous, nous unirons nos intérêts au service de nos aspirations communes. Mes respects à Messieurs Melchiolivier Grimace, Philippe Géminéron et Camille Printempérie. Il nous appartient aussi de nous présenter : je suis Henri Ventafalle, président-directeur général des laboratoires éponymes, acteur incontournable du nucléaire mondial. Je serai épaulé par ma plus proche collaboratrice, Mme Henrietta. Nous avons également demandé à l’un des fils Ackermann de se présenter, représentant de la famille qui domine l’extraction minière et la transformation chimique. Enfin, voici l’illustre Kasus Bonvasar, directeur des projets génétiques de BonSecours. Plusieurs représentants du gouvernement sont également présents : le ministre Janicki et le magistrat Peteremco, afin de convenir avec la magistrature de tout accord entre nous. »Henri écouta ensuite, avec un sourire à la russe, les paroles de M. Grimace :
« Merci pour votre enthousiasme. C’est un sentiment que je ne sais pas toujours exprimer, mais devant une telle présentation, je ne peux que valider votre position. Le Drovolski, mon industrie nucléaire et bien d’autres encore doivent travailler avec vous, ne serait-ce que pour le profit du genre humain. Trop de médisants discréditent le Drovolski et Carnavale au nom de leur impact mondial, mais tous ignorent que nous servons des intérêts supérieurs à leurs pauvres considérations d’esprit réduit. Alors je dis oui : Carnavale, CRAMOISIE© et le Drovolski doivent coopérer plus directement. L’union fait la force, et l’exemple de Carnavale que vous avez évoqué est une leçon d’histoire que nous devons retenir : nous devons nous unir pour préserver nos modèles, et nous devons nous unir pour avancer plus fort et plus vite. »Le magistrat Peteremco prit alors la parole, presque en coupant Henri :
« Toujours est-il qu’avant tout engagement, la magistrature veut savoir ce qu’elle gagne et ce qu’elle offre dans une telle coopération. Nos nations s’entendent mais restent souveraines : il n’est pas question que l’un d’entre nous devienne la proie facile de l’autre. »Le magistrat fixa les industriels mésolvardiens sans un mot. C’est alors que Salomon Ackermann, l’air un peu perplexe, exposa sa vision des choses :
« Nul besoin de vous alarmer, monsieur le magistrat. Ici, nous sommes en bonne compagnie, et je vous assure que vos industriels comme ceux de nos partenaires verront leurs intérêts préservés, et par extension les vôtres, ceux de la nation. En tant que fils cadet des Ackermann, je ne suis que le porte-parole de mon frère et de mon père, les véritables tenanciers des industries CMD-SCM. Cela étant, avec l’aval d’Henri et de Kasus, nous sommes prêts à vous offrir beaucoup, mais nous attendrons une rétribution à la hauteur de notre apport.
Le Drovolski est prêt à coopérer avec vous sur les points suivants :
- Henri a conçu deux réacteurs pour vos pays, qu’Henrietta pourra vous présenter le moment venu.
- Kasus est prêt à fournir de nouveaux candidats pour les essais cliniques et à partager ses avancées en matière de manipulation génétique et d’irradiation.
- Enfin, moi-même, j’ouvre à votre pays l’accès à la puissante industrie minière et chimique.»Le magistrat reprit la parole :
« En ce qui concerne les universités, je n’y vois strictement aucune opposition. Je conçois que des Carnavalais puissent donner des cours sur le clonage, et des Mesolvardiens sur les techniques de l’ingénierie nucléaire. Seule limite : il n’est pas question d’accorder plus de liberté à un professeur que ce que permet le Drovolski. Il ne saurait y avoir de défection. Nous refusons également que des étudiants mesolvardiens sortent du pays sans une justification exceptionnelle. »Henri reprit :
« En échange, notre laboratoire aimerait s’étendre dans votre pays et profiter de vos industries locales pour améliorer sa rentabilité interne. Il en va de même pour les technologies de clonage, bien qu’imparfaites, nous l’avons entendu, qui nous intéressent particulièrement, ainsi que vos avancées médicales. »Salomon enchaîna :
« Le Drovolski dispose d’une puissance primaire certaine et considérable, mais nous manquons de services et de biens de consommation. Cela entraîne une consommation interne très faible qui nuit à notre économie. De plus, certains pays limitent leurs importations depuis notre territoire, considérant que l’organisation de notre économie provoque un dumping insupportable. C’est pourquoi je me porte volontaire pour établir un accord commercial où le Drovolski fournirait à vos industries matières premières et éléments techniques, en échange de biens à forte valeur ajoutée. Nous sommes en retard sur tout. »Le magistrat l’interrompit et fit une synthèse :
« En substance, et parce que la concision est mère de raison, nous sommes prêts à fournir technologie nucléaire, matières premières et connaissances, en échange de vos savoirs, de vos technologies médicales et de vos biens de consommation. Mais nous devons convenir de modalités et d’engagements : l’avenir est prometteur, mais ne le gâchons pas par des déconvenues. À titre symbolique, j’aimerais proposer la fusion de nos deux académies afin d’annoncer au monde cette avancée. Pourquoi ne pas créer une "Université des sciences Carnavalaises et techniques Mesolvardiennes" ? Ce n’est qu’une idée parmi d’autres, mais nous connaissons votre enthousiasme fécond. Que nous proposez-vous ? »