Quel symbtome plus juste du décrépissement de l'organisation que l'absence même de siège officiel ? Celui-ci avait dûment demeuré à Lyonnars, occupant les anciens bâtiments de l'UNCS dans une tradition d'internationalisation brutale des idéaux loduariens. Mais nul ne savait maintenant si une Lyonnars existait encore quelque part dans le monde, prête à se faire le centre d'une lutte loin d'être gagnée ; mais valant toutefois le risque de se battre pour elle. L'une des rares nations hors Loduarie, sinon la seule, à n'avoir jamais accueilli le siège d'un organe de l'UICS était l'Illirée, encore appelée Valinor à l'époque de l'installation de l'organe de coopération de l'Union sur son sol. Forte de cette ridicule — mais pourtant unique — légitimité politique au sein de l'Internationale, l'Illirée avait pris sur elle d'assumer une quelconque forte de continuité de feu l'administration centrale loduarienne. Les locaux de l'OCDU avaient étés temporairement agrandis à Utvir afin d'accueillir un semblant de personnel diplomatique et administratif. Et c'est bien dans une salle sobre du bâtiment B de l'UICS à Utvir que Galen Hivaleg, premier secrétaire de l'Illirée pour l'Union, attendait tranquillement les représentants altrechtois. Il avait eu beau compulsé leur dossier, il n'avait pas grande idée de leur revendication et de la place qu'ils pourraient prendre dans l'Organisation. Mais il manquait indégnablement de sang neuf à cette internationale en souffrance, juste de quoi refaire partir son cœur sans compromettre son identité profonde. La porte s'ouvrit.
— "Bien le bonjour, camarades ! Je suis Galen Hivaleg, représentant de l'Illirée à l'UICS ; et aujourd'hui je vais vous poser quelque questions afin de finaliser votre adhésion. Je tiens avant toute chose à vous adresser les condoléances de l'Union pour les tragiques événements récents qui empilent les morts en votre pays. Maintenant, avez-vous pris connaissance de notre traité de fondation — que vous devrez ratifier — avant de postuler ? Pouvez-vous me décrire l'idéologie populaire qui vous porte maintenant vers nous ? Et, finalement, que pensez-vous que l'UICS peut apporter à votre nation dans son épanouissement socialiste ?"