02/11/2017
12:35:57
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale Organisations internationales Union Internationale du Communisme et du Socialisme [DIPLOMATIE]Organe dédié à l'Extérieur de l'Union - Contact, guide et rencontres.

Camarade ou pas camarade X | UICS - Altrecht

2592
Ah ! il était loin le temps de la glorieuse Conférence de Lyonnars, cette assemblée magique où, pendant plusieurs jours, les représentants de la gauche radicale internationale avaient élaboré les bases de ce qui deviendrait l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Mais cette organisation d'espoir, privée de la supervision bienveillante d'une Loduarie blessée et retournée en sommeil, privée du légendaire fondateur, le regretté camarade Lorenzo, avait versé dans l'oisiveté, la somnolence, pour ne finalement paraître comme l'ombre morbide — moribonde — de l'Union qui fut jadis. Ce travail d'érosion des consciences que le temps met à l'accoutumée des décennies, des siècles, à parachever, n'avait ici prit qu'un peu moins de quatre ans. Quatre misérables années où le socialisme modial avait su s'élever, avant de rechuter lourdement ; les ailes brisées.

Quel symbtome plus juste du décrépissement de l'organisation que l'absence même de siège officiel ? Celui-ci avait dûment demeuré à Lyonnars, occupant les anciens bâtiments de l'UNCS dans une tradition d'internationalisation brutale des idéaux loduariens. Mais nul ne savait maintenant si une Lyonnars existait encore quelque part dans le monde, prête à se faire le centre d'une lutte loin d'être gagnée ; mais valant toutefois le risque de se battre pour elle. L'une des rares nations hors Loduarie, sinon la seule, à n'avoir jamais accueilli le siège d'un organe de l'UICS était l'Illirée, encore appelée Valinor à l'époque de l'installation de l'organe de coopération de l'Union sur son sol. Forte de cette ridicule — mais pourtant unique — légitimité politique au sein de l'Internationale, l'Illirée avait pris sur elle d'assumer une quelconque forte de continuité de feu l'administration centrale loduarienne. Les locaux de l'OCDU avaient étés temporairement agrandis à Utvir afin d'accueillir un semblant de personnel diplomatique et administratif. Et c'est bien dans une salle sobre du bâtiment B de l'UICS à Utvir que Galen Hivaleg, premier secrétaire de l'Illirée pour l'Union, attendait tranquillement les représentants altrechtois. Il avait eu beau compulsé leur dossier, il n'avait pas grande idée de leur revendication et de la place qu'ils pourraient prendre dans l'Organisation. Mais il manquait indégnablement de sang neuf à cette internationale en souffrance, juste de quoi refaire partir son cœur sans compromettre son identité profonde. La porte s'ouvrit.

— "Bien le bonjour, camarades ! Je suis Galen Hivaleg, représentant de l'Illirée à l'UICS ; et aujourd'hui je vais vous poser quelque questions afin de finaliser votre adhésion. Je tiens avant toute chose à vous adresser les condoléances de l'Union pour les tragiques événements récents qui empilent les morts en votre pays. Maintenant, avez-vous pris connaissance de notre traité de fondation — que vous devrez ratifier — avant de postuler ? Pouvez-vous me décrire l'idéologie populaire qui vous porte maintenant vers nous ? Et, finalement, que pensez-vous que l'UICS peut apporter à votre nation dans son épanouissement socialiste ?"


2659
Les diplomates altrechtois rentraient alors dans le bureau du camarade Galen Hivaleg. Les diplomates étaient trois, ceci afin d’assurer la conformité des propos tenus et de surveiller le représentant. Une sorte de protection supplémentaire pour que rien ne soit laissé au hasard, que nul propos ne soit prononcé sans être retranscrit et qu’il y ait des témoins pour d’éventuelles complications au retour des diplomates en Altrecht. Ainsi les diplomates se présentèrent un par un. Franz, Arthur et enfin, celui qui allait prendre la parole : Tommy Kaulbach, représentant officiel des intérêts altrechtois sur la question de l’UICS. Le voyage fut long, mais les diplomates étaient ravis de pouvoir s’asseoir. Puis Tommy prit la parole.

Enchanté camarade Galen Hivaleg, je suis Tommy Kaulbach le représentant altrechtois. Je suis enclin à répondre à vos questions, il n’y a pas de problème nous sommes là pour ça et au nom de toute notre nation, nous vous remercions pour vos condoléances vis-à-vis des attaques hostalines. Le fascisme est une plaie que le monde doit refermer un jour.

D’abord, je tiens à vous rassurer, oui nous avons pris connaissance de cette charte et sommes prêts à la ratifier pour rejoindre l’UICS sans aucun souci. Maintenant passons au vif du sujet, notre idéologie populaire. Je nous décrirais comme ayant une idéologie proche du communalisme, directement inspiré par le Grand Kah. Nous sommes cependant différents sur certains points, notamment sur le pacifisme qui est désormais une loi du pays. Nous avons définitivement renoncé à la guerre dans un cadre offensif afin d’assurer que ce régime ne sombre pas vers un régime agressif. Concernant l’aspect commercial et diplomatique, nous pensons que toutes les nations sont éligibles au commerce et à la diplomatie, car c’est la base de toute société et que refuser cela, même à une nation au penchant autoritaire, serait néfaste non seulement pour eux, mais aussi pour notre peuple. Enfin, notre société est basée sur un pouvoir décentralisé de 39 communes qui forment une assemblée étant le cœur du pouvoir altrechtois. Les idées d’équité, d’aide à son prochain et d’union des peuples nous sont chères. Cependant nous estimons que la violence n’est pas la bonne solution dans la grande majorité des cas.

Pour résumer, les doctrines de notre idéologie sont le pacifisme, le commerce et la diplomatie avec tous. Un pouvoir détenu par une assemblée populaire forte. Un régime de communes. L’équité, le soutien dans toutes ses formes pour tous. Et enfin l’Union des peuples.

Quant à votre deuxième question, nous pensons que l’UICS peut apporter une vision neuve et des opportunités de collaboration avec nos camarades du monde entier. Nous pensons que sans entrer dans cette Union, nous ne serions jamais aussi efficaces qu’avec, notamment dans la collaboration internationale. Je pense ici à des accords économiques facilités, à de nouveaux réseaux de partenaires. Et tout simplement à l’ouverture de débats en Altrecht sur des visions évoquées par des membres de l’Union qui seraient intéressantes pour notre nation plus généralement.

J’espère avoir répondu à toutes vos questions ?
2778
Galen regarda posément les trois diplomates altrechtois tandis que ces derniers se présentaient, il porta une attention particulière au quasi détachement qu'il percevait chez eux à la mention de la tragédie qui avait ébranlé, et ébranlais encore, leur nation. Il ne doutait pas que leurs remerciements ne fussent tout à fait sincères, tout comme leur peine devait l'être également. Mais, bien qu'aux prises avec cette conjucture de violence, les trois représentants semblaient totalement focalisés sur l'adhésion de leur nation à l'UICS ; un professionalisme exemplaire qui laissait entrevoir à quel point ces derniers étaient convaincus — jusque dans leur chair — de la nécessité altrechtoise de se joindre à l'Union. Cette constatation passée, il ne pouvait que constater le sérieux de ses interlocuteurs dans leurs volontés et dans leur idéologie ; il se permit même un hochement de tête aprobateur lorsque l'autre lui confirma que le gouvernement révolutionnaire consentait bien à la Charte. Mais un dernier point le fit particulièrement sourire, il ne tarderait pas à revenir dessus après qu'il ait fait le bilan positif de leurs positions.

— "Vous me voyez tout à fait rassuré, et ravi, que vous soyez bien en connaissance de nos exigeances d'admission ; le Gouvernement Révolutionnaire fait indéniablement le bon choix en pressant cette démarche. Parce que, voilà, je dois bien dire que l'Altrecht a allumé une bonne partie de mes feux verts rien que de part vos réponses succinctes. Le Kah est un membre respecté de l'Union, et ses actions de part le monde à l'encontre de l'impérialisme bourgeois, ou même des nationalismes dégoûtants des forces réactionnaires, font sa force et sa renommée. Si son idéologie dominante est considérée comme peu orthodoxes dans le monde aseptisé de la finance, elle nous est ici presque normale ; une composante parmi les autres de notre grande Internationales des peuples libres.

Je pense également que vous avez tout à fait raison dans les motifs que vous invoquez comme ceux vous poussant à l'adhésion. L'Union est une formidable plate-forme de la fraternité entre les peuples, facilitant la plasticité des accords bénéfiques entre ceux-ci. Je me dois même de vous mettre en avant les différents programmes d'aide de l'Union, allant des aides économiques pures à un réseau international d'universistés rouges prêtes à accueillir des élèves des pays membres ; tout ceci est coordonné dans l'immeuble juste en face — le bâtiment A."
Un mince sourire se cresa sur les lèvres de l'Illiréen ; il avait, l'espace d'un instant, les yeux perdus dans le vide. "Votre pacifisme assumé est une chose bien noble. En effet, les nations ne devraient jamais faire la guerre que pour se défendre elles-mêmes, ou bien un peuple ou une alliée oppressée par un joug impérialiste omniprésent... Mais voilà, même avec de pareilles velléités de paix et de propérité, l'internationale réactionnaire trouve toujours le moyen de nous imposer ses guerres et ses morts... Je crois que votre pays en fait l'expérience au moment même où nous parlons. Bref, j'espère que cette bataille que nous mènerons pour la liberté des peuples sera la dernière de toute les guerres ; à mon sens, le but suprême de cette Union, c'est de créer les conditions de sa paisible inutilité."




45
Le diplomate sourit et acquiesça aux propos de Galen...
1257
Galen rendit son sourire au diplomate altrechtois ; c'était décidé, le dossier de la jeune fédération de commune était déjà bon, et ce bref entretient confirmait le préavis que le bureau politique lui avait remis quelque minutes avant qu'il n'accueille ses camarades. L'Internationale avait grand besoin de sang frais, et c'était bien un signe de la Providence que des nations populaires se réveillaient à ce même moment aux quatre coins du globe. La volonté du peuple souverain ne saurait être ignorée ou étouffée, et l'Union veillerait à ce que sa voix porte à travers les continents et les années sans nombres.

— "Camarades altrechtois, vous avez bien parlé. Il est maintenant évident que l'avenir des masses laborieuses du monde est intrinsèquement lié à celui des travailleurs de vos communes ; cette agression de votre sol par l'Hotsaline fasciste en est une preuve criante et terrifiante. Oui, c'est bien en effet l'indice que l'internationale réactionnaire a vu en votre libération une menace à son joug hégémonique sur les peuples opprimés. Mais je suis convaincu que si les prolétaires du monde s'allient maintenant pour opposer leur poids, infiniment supérieur, à la gangrène fasciste — alors nous aurons la paix. Je le dis encore : vous avez bien parlé, et votre peuple a bien agis. Vous êtes la preuve que, même enfermé dans la plus grande servitude, le prolétaire peut toujours être éveillé par quelque volonté que l'Histoire ne retient pas. Camarades, bienvenue à l'UICS."
289
Les camarades diplomates altrechtois se levèrent pour serrer la main de leurs homologues. Le poids de la responsabilité enfin soulagé de pouvoir se reposer, Tommy Kaulbach dit :

Nous sommes on ne peut plus ravis de cette nouvelle. La paix se fera entendre grâce à cette poignée de main historique pour notre nation !

Concluant ainsi la rencontre.
Haut de page