Teyla, Karty, Antérinie, Slaviensk
Le premier objectif, et non des moindres, était de permettre au Royaume de Teyla d'obtenir l'influence diplomatique et les moyens économiques puis militaires de résister à une invasion de la Loduarie Communiste au Royaume de Teyla. Cela aurait pu paraître comme une mission évidente, mais pourtant les classes dirigeantes du Royaume de Teyla observaient différentes menaces et objectifs. Il a fallu toute la volonté d'Antoine Carbasier, sa perspicacité politique et une réelle volonté de consensus de la part des différentes factions et forces politiques teylaises pour qu'il parvienne à fédérer des visions parfois antagonistes autour de l'objectif commun de survie et de prospérité face à la Loduarie communiste. C'est ce consensus, bâti dans l'ombre des querelles internes des Royalistes qui écourtèrent son mandat, qui a permis de donner une direction unifiée à la politique diplomatique du Royaume.
Les élites les plus corrompues du parti voulaient assurer au Royaume de Teyla, mais surtout à eux, les capacités et moyens de rester au pouvoir, plutôt de s'y raccrocher, se dit Thomas, alors qu'il mit les couverts sur la table de réception et de dîner. Sous la direction générale de Gary Hubert, elles mirent des bâtons dans les roues du Gouvernement de Sa Majesté dirigé par Antoine Carbasier et une guerre interne se déclencha. Une guerre qui se termina sur la défaite très lourde aux élections de deux mille douze, au regard des coups de poignards fait publiquement à répétition mais qui passa aussi par un début de relation avec la nation des Communes Unies du Grand-Kah. Les élites les plus droitières et non corrompues voulaient renouer des relations avec les anciennes colonies du Royaume de Teyla et monter un réseau alternatif d'alliance. Plus encore, elles rejetaient et rejettent toujours en bloc l'Organisation des Nations Démocratiques. C'est l'un des rares courants politiques, qu'on retrouve souvent au Parti Royaliste, à rejeter encore l'Organisation des Nations Démocratiques. Les élites militaires, dont l'évolution était un vote pour le centre ou la gauche, avaient pour objectif d'assurer un cadre sécuritaire au Royaume de Teyla, mais surtout de permettre au Royaume de Teyla de retrouver une indépendance militaire lui permettant d'assurer pleinement sa sécurité. Un objectif partagé par l'ensemble du gouvernement minoritaire d'Antoine Carbasier et les députés du Mouvement Royaliste et d'Union (Gauche/Centre-gauche).
Les élites économiques, très majoritairement de droite au Royaume de Teyla, voyaient toute organisation et alliance comme une opportunité pour l'activité économique. En outre, elles estiment que l'organisation des nations en Organisations, en alliances allait forcément rapprocher les nations sur le domaine de l'économie. Les échanges économiques allaient être impactés, dans le bon sens, lorsque l'Organisation des Nations Démocratiques allait être actée officiellement. Et cela ne manqua pas, l'analyse était la bonne de la part de ces élites économiques. Alors, dans une fenêtre géopolitique jugée raisonnable, ces élites réclamaient toutes les alliances possibles et inimaginables auprès d'Antoine Carbasier puis de son successeur Angel Rojas. Pour elles, chaque nouveau partenariat, même avec des nations lointaines ou aux systèmes politiques légèrement différents, était une source d'opportunités à exploiter.
Pour le Gouvernement de Sa Majesté de l'époque, les objectifs étaient plus ordonnés, moins dispersés. Outre l'assurance de la survie du Royaume de Teyla face à la Loduarie Communiste, la volonté du Gouvernement de Sa Majesté était de renforcer la position du Royaume de Teyla au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques afin d'y avoir une influence importante. L'Organisation des Nations Démocratiques allait devenir un acteur incontournable des relations internationales, estimait Antoine Carbasier et tout son cabinet. Il fallait être en mesure d'influencer autant que possible les États membres lorsque les situations l'exigeront à l'avenir, afin de voir les intérêts particuliers du Royaume de Teyla défendus. Un objectif qui était renforcé aux yeux de la nouvelle majorité après les élections de deux mille douze et l'installation d'une nouvelle administration à la tête de l'État. Les turbulences politiques devaient rapidement s'effacer afin que le Royaume de Teyla retrouve une marche qui va vers l'avant et non vers l'arrière.
Cette rencontre diplomatique, dont Thomas était l'un des humbles mais essentiels rouages, était d'une importance capitale, comparable à celle du Sommet de Manticore qui avait engendré l'Organisation des Nations Démocratiques. Il se souvenait encore de l'effervescence de cette fin d'année deux mille onze, d'un espoir qui naissait de l'entente entre le Mouvement Royaliste et d'Union et Les Royalistes. Chacune des personnes qu'il avait eu l'honneur de servir ce jour-là avait finalement souri. Il ne pensait pas que dans quatre mois ça allait être la fin du Gouvernement Carbasier qui avait réussi un coup de maître, dont à l'époque, on n'avait pas du tout mesuré l'ampleur.
Sous ce souvenir qui envahissait son esprit, le regard de Thomas se posa sur un vase de fleurs exotiques, une touche de couleur audacieuse au milieu du classicisme. Le Gouvernement de Sa Majesté eut la bonne idée, selon lui, de choisir un endroit qui rappelait l'histoire du Royaume de Teyla et enlevait toute touche de modernisme. Les gouvernements et les représentants qu'allaient recevoir le Royaume de Teyla étaient tous conservateurs. Il fallait leur offrir un cadre qui résonnait avec leurs propres valeurs, une discrète démonstration de respect et de compréhension culturelle. Il retira délicatement une feuille fanée qui avait échappé à la vigilance de la fleuriste. Chaque détail comptait. Cette salle, avec ses hauts plafonds ornés de fresques, ses murs tendus de soies brodées des armoiries royales, était une déclaration en soi. Il n'y avait pas de projecteurs modernistes, plus exactement il y en avait le moins possible.
Il se pencha ensuite sur la table principale, une véritable œuvre d'art en acajou massif qui pouvait accueillir toute sorte d'invité. D'un mouvement fluide et exercé, Thomas mesura l'espace entre chaque assiette en porcelaine, entre les couverts. Toutes ces règles qu'appliquait Thomas étaient énoncées dans un traité cadre interne au Royaume de Teyla. On y fixait le type d'assiettes qu'on utilisait en fonction du rang de la personne qu'on recevait, du type de plat qu'on servait. Il passa ensuite aux verres. Pas moins de cinq par place : le verre à eau, le verre à vin blanc, le verre à vin rouge, la coupe à champagne et le petit verre à digestif, chacun ayant un détail pour les différencier.
Il releva la tête et plongea son regard sur l'ensemble de la pièce. Il trouva cette pièce d'une finesse, d'une beauté sans égale. Le Royaume de Teyla allait pouvoir profiter d'un prestige important ce soir, rien qu'avec la décoration.
Plus tard dans la soirée.
Alors que les chefs d'États, de gouvernements et représentants rigolaient à une boutade, il était temps de passer aux sujets de la réception. Pour le Royaume de Teyla sont présents :
- Angel Rojas, Premier ministre de Sa Majesté.
- Pierre Lore, Ministre des Affaires Etrangères.