20/11/2017
07:30:51
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

[Karty-CSN] La valse de Volkingrad

3718
04/07/2017,
Kremlin de Volkingrad, palais de la République Impériale de Karty

AlinéaInitiative Kartienne, contacter la CSN, établir le dialogue, et enfin, donner les voies futures d'un potentiel accord de non-ingérence. Tout avait été entrepris dans ce but, neutraliser toute tension éventuelle entre les deux entités. Bien qu'opposées sur le plan politique, le plan fonctionnel et le plan diplomatique, les deux parties avaient convenu une entrevue à Volkingrad. S'annonçait donc une de ces grandes journées, une entrevue symbolisant la pleine réussite diplomatique Kartienne. Toutefois et contrairement à l'habitude, le peuple ne se réjouissait pas. Tandis que l'on fêtait presque l'arrivée de diverses nations du globe, un exemple s'illustrant à la cérémonie de la République, l'arrivée des nations de la CSN était plutôt mal vue. En apparence, et heureusement, ce mécontentement était voilé.

Des militaires sécurisaient l'ensemble des trajets, les habituels journalistes ne pouvaient se présenter, tout était fait pour diminuer cet événement au secret diplomatique, le reléguer à une importance amoindrie. Le gouvernement d'Orlovski ne délaissait aucunement son peuple, il était contraint d'endiguer ses opinions, le temps seul de l'entrevue, afin d'éviter tout débordement. Angèle avait bien conscience de cette méthode, elle l'avait désapprouvée même, pourquoi museler les Kartiens ? Si la CSN est haïe, ce serait le choix du peuple ! Mais les conseillers avaient été bien clairs, encore une fois, il fallait éviter les débordements... C'est pourquoi une idée était venue aux pensées de la Chancelière, une qui honorerait les citoyens et citoyennes de la République Impériale... L'accueil ne se faisait donc point à l'aéroport, directement devant le Kremlin, à quelques mètres du lieu même de la rencontre.

Quel chant fallait-il jouer ? Cela avait été là la plus grande question des services diplomatiques Kartiens, étonnamment. L'hymne national ? Assurément non, ce serait traditionnellement une marque d'amitié, ce qui ne se prête donc point à l'occasion. De surcroît, l'histoire plus qu'anti-communiste de cet hymne en Karty, katyusha, serait une insulte à condition de connaître un minimum la culture dans laquelle on débarque. L'hymne de la CSN alors ? Encore une fois non, ce serait une trop grande marque d'honneur, même si amoindrie. De plus, cela reviendrait à jouer des notes communistes en Karty, chose intolérable. Evidement, le choix d'une marche militaire était venu aux esprits. Nonobstant il avait été conclu que ce serait bien trop agressif, de quoi bien refroidir l'ambiance. Non, il fallait trouver quelque chose qui marquerait à tout jamais cette entrevue... Et c'était là l'idée d'Angèle Orlovski, un événement inoubliable.


Une chanson du folklore populaire, l'idée de la Chancelière. Une que l'on retrouve dans les bars de la capitale, à la Place Etoile, une simple musique de jazz. Cette idée marquait trois points distincts, en commençant par l'affirmation populaire Kartienne. En deuxième lieu, cela montrait bien que oui, Karty respectait les normes diplomatiques d'accueil, mais les modelait par la délégation accueillie. Et enfin, le tout représentait une critique très implicite des régimes communistes, selon les thèses d'Askinia Meldovara. Philosophe Kartienne, ses 14 textes démontrent que tout communisme est voué à l'échec par la suite du despotisme, une idéologie qui tolère la dictature pour arriver à ses fins. En bref, choisir une telle musique populaire revenait à affirmer la démocratie, une qui ne semblait pas perçue au sein des pays accueillis. Toutefois, cela entrait dans le domaine implicite, le non dit. Les notes achevées, la Chancelière s'éleva sur un léger promontoire en déclarant ces mots.

Chancelière Orlovski-"Etats membres de la Confédération Socialiste du Nazum, bienvenue sur nos terres. Je tâcherais de commencer par quelques explications sur ces notes entendues, peut-être avez-vous été touchés de la surprise à leur écoute. Assez simplement, sachez qu'il s'agit là d'un chant populaire sur nos terres, car après tout quoi de plus noble que de vous accueillir sous les notes de notre peuple, vous qui représentez les vôtres. Cet élément présenté, la République Impériale de Karty exprime officiellement son enthousiasme quant à votre venue, nous espérons de tout cœur pouvoir conclure avec vous les accords supposés de non-ingérence."
1924
Pendant que les orchestres de Karty portaient leur talent musical, Anatavia Patrovichko s'efforcait de composer un visage amical, il fallait, pour la ministre des affaires étrangères ouanaises, adoucir leur puissant interlocuteur pour tenter d'arriver à un accord. Elle pensa toutefois en son for intérieur que leurs hôtes n'avaient vraiment aucun gout pour la musique, ils avaient sans doute du bien réfléchir pour avoir en seul recours ce bruit qu'ils faisaient passer pour une musique. Au moins avaient-ils eu le bon gout de ne pas jouer leur hideux hymne, il fallait reconnaitre qu'ils avaient fait un effort, les menaces et critiques anti-communistes restaient assez subtiles dans leur chanson pour qu'on puisse ne pas y prêter attention et se contenter des instruments. Mais bon, ceux-ci ne valaient pas le concerto pour enfants égorgés et orchestre de Vladimir Rastoupine, quel dommage que les repréentations soient interdites et que les égorgements aient été interdites dans le cadre musicale... Enfin, il allait falloir être conciliant:

Salutations, votre accueuil nous réchauffe le coeur, il est rare pour des diplomates de pays comme le notre d'être aussi amicalement accueillis, cette musique est un régal pour nos oreilles dont ne nous lasserons jamais. Cet accueil est d'excellent augure pour des discussions qui nous tiennent tout autant que vous à coeur. Nous éspérons rentabiliser cette rencontre, malheureusement trop rare entre pays communistes et capitalistes pour arriver à un accord satisfaisant pour tous, dit-elle avec un sourire en direction de la chancelière


Le Ministre des Affaires étrangères de l'Ouaine est accompagnée de la Vice-Présidium, Aysena Kustuktaanovna Tarbarova qui suivre de la Ministre Ouanaise, quant à elle, elle a apprécié la musique sans essayer de prendre attention aux détails, elle ne fait que profiter de l'accueil des Kartiens devant le Kremlin, elle dira à la suite de la ministre des Affaires étrangères.

  • 💬 « Madame Patrovichko a bien raison, nous espérons de tout cœur que nos discussions nous conduiront vers un accord respectable, qui favorisera l'entente entre nos peuples malgré nos divergences d'opinion politique, après tous, nous ne restons pas moins que des humains ? Et l'humanité peut toujours s'entre aider les un des autres. »
3290
04/07/2017,
AlinéaAussi pompeuse et même grandiloquente que fut la prise de parole Ouanaise, elle avait le mérite de dissimuler les apparences. L'on aurait presque pu oublier les rivalités idéologiques séparant les deux parties, toutefois, la Chancelière elle, ne les avait point oubliées. En réalité elle avait écouté ce tissu de faux-semblants, ces vils mensonges aucunement pensés. Lorsqu'Angèle s'était contentée de simplement affirmer un certain "enthousiasme", la délégation représentante de la confédération Nazumie avait accumulé les masques. Qualifier l'accueil d'un "réchauffement pour le cœur" et d'un "régal pour l'ouïe" n'eut qu'un seul effet pour la Chancelière, une envie d'en rire, bien qu'elle s'en abstint. Enfin le souhait proclamé de "rentabiliser" cette rencontre interrogea Angèle, parlait elle à des diplomates ou des vendeurs de tapis ? Quoique, il ne fallait guère attendre énormément de diplomates communistes s'était dit la dirigeante Kartienne.

En effet, la Chancelière eut l'occasion de confirmer ses thèses. Lorsque Aysena Kustuktaanovna exposa ses vues, à noter "après tout, nous sommes tous humains", elle esquissa un sourire poli. Derrière cette façade, Angèle percevait la vision de son interlocutrice d'une simplicité enfantine. Affirmer telle ridiculité s'accorderait bien typique des désillusions communistes, en tout et pour tout, la peste rouge. Certes, la République Impériale est une nouvelle démocratie, la haine du communisme demeure culturelle et non une occurrence imposée de l'Etat. Ce ressentiment pouvait quasiment se déceler dans les regards froids des militaires, tandis que la délégation étrangère dévalait les couloirs du Kremlin. Finalement, la brève course s'acheva devant un large bureau, dans lequel la Chancelière prit place, d'un côté de la table faite de bois massif. Tandis qu'elle invitait ses interlocuteurs à prendre place de l'autre bout, elle prit la parole, maîtrisant dès lors ce qui s'en suivra.


Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty

Chancelière Orlovski-"Bien, à la présente, nous pouvons commencer. Mais avant, mesdames, messieurs, laissez-moi donc vous communiquer une de mes pensées. Habituellement, et malheureusement si j'ose dire, la diplomatie s'inscrit dans les méandres protocolaires, des paroles certes littéraires et même poétiques dit-on, toutefois cette forme vient à exclure le fond. Soyons réalistes, la République Impériale de Karty ne deviendra guère une grande alliée de votre Confédération. Nonobstant cette différence n'exclura en aucun cas, de notre côté, la volonté de préserver la paix. Je ne peux que prendre l'exemple de la Kaulthie, Excellence. A ceci près que notre partageons des pages historiques avec la Kaulthie, mais aussi qu'elle nous est frontalière directe, la Kaulthie est une antithèse idéologique de Karty. Malgré tout, nos relations avec les Kaulthes sont bien plus que cordiales, nous avons su trouver un terrain d'entente. Si tantôt cet exemple ne saurait vous contenter, sachez que Karty a dialogué avec le Kah, la Loduarie et l'Estalie. En ces jours, sous la continuité de cette politique, je me retrouve face à vous. Je tâcherais d'outrepasser l'habituel discours du contexte mondial, vous le connaissez tout comme moi. Conflits, tensions, guerres et même génocides, voilà la triste réalité. Si la différence n'est point nécessairement le casus belli de tout conflit, elle en est la plupart du temps l'origine. C'est pourquoi la République Impériale a pris la liberté de vous contacter, il nous paraît plus sage d'endiguer d'éventuelles tensions au lieu d'attendre gentiment que ces dernières apparaissent. Semble-t-il que votre présence témoigne du partage de cette vision, n'est-il pas ? En tout et pour tout, je demande vos avis quant à l'établissement d'un pacte de non-ingérence bilatéral."
657
La ministre des affaires étrangères prit le temps (beaucoup de temps) pour réfléchir à la proposition de la Chancelière, elle prit alors la parole par ces mots:
Tout à fait, votre décision est sage, il faut mieux prévenir que guérir comme on le dit d'habitude. Mais pour pouvoir prévenir, il faut savoir ce qu'on pourrait être amené à guérir. Vous avez parlé de tension, de guerres, de désaccords... Mais tout cela est bien large... Alors oui nous serions heureux de pouvoir signer un pacte de non-ingérence avec vous,mais cela nécessiterait de bien définir tous les éléments qui concernent chacuns...
Puisque c'est vous qui nous avez contacté, je me plais à penser que vous devez avoir un sujet précis derrière la tête n'est-ce pas ?

Finit-elle en interrogeant du regard son interlocutrice
2494
Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


Alinéa"Me prennent-ils pour une idiote ?" C'était là la pensée directe de la Chancelière, car en effet, il y avait de quoi faire. En tout premier lieu, le paradoxe factuel de la délégation étrangère: Le communisme n'est-il pas censé clamer égalité et partage du pouvoir entre tous ? Dans la mesure où la Chancelière n'avait que deux ou trois interlocuteurs pour une totalité de cinq nations, elle s'interrogeait. De fait, Angèle avait eu l'occasion de discuter avec des citoyens Kahtanais lors d'une entrevue avec ladite nation. En dehors de ses considérations idéologiques, Angèle pouvait accorder le bien-fondé de cette logique: Le Kah est communaliste, il nomme des représentants populaires et provisoires. Enfin, aussi pathétique que soit le fonctionnement de cette "CSN", ce n'était pas le cœur du problème en soi. Lorsqu'Angèle a son opinion tranchée sur les idées rouges, elle sait tout de même estimer son interlocuteur. Lorsqu'elle dialoguait, et revenons en, avec le Kah, Dame Orlovski savait consciencieusement que ses interlocuteurs étaient les meneurs d'une nation fonctionnelle et puissante. Or, chez cette confédération et ses diplomates, elle ne trouvait ni l'un ni l'autre.

Autrement, la Chancelière Kartienne ne pouvait que considérer la bêtise de son homologue, se pressant de rire de tout de peur d'en pleurer. En outre, Angèle avait la simple impression de dialoguer avec un enfant, avec pour objectif de lui expliquer un sujet. Ou alors, le représentant de la CSN le faisait exprès. Lorsqu'Angèle proposait un "pacte de non-ingérence", c'était déjà assez clair pour elle: Karty ne nuira pas aux intérêts de la CSN tant que cela est réciproque. Enfin, "ainsi soit-il" se dit-elle, "patience vaut plus que force ni que rage". D'une fausse passivité légendaire, la dirigeante Kartienne expira. Puis, elle prit la parole, essayant de corriger son interlocutrice qui n'avait décidément que trois objectifs en tête: Lui faire perdre son temps, tourner autour du pot et enfin, la rendre d'une humeur massacrante.

Chancelière Angèle Orlovski-"Madame, sous l'ensemble des respects qui vous sont dus, je vous prie sincèrement d'éviter ces quelques tergiversations. Il me paraît assez clair d'affirmer que nos intérêts divergent, tout du moins qu'ils sont destinés à faire comme tel. Je me répète donc, un pacte de non-ingérence est une possibilité qui mérite votre attention. Dans la mesure où ce dernier éviterait l'enlisement de nos parties dans des conflits directs et indirects, il n'en serait que des plus probants. Il serait également sage, comme vous en qualifiez ma décision, de considérer le fait de ne pas, tout du moins éviter au maximum, de nuire à nos intérêts respectifs. Tout cela me paraît assez net, lorsque vous y voyez un flou, semble-t-il. A moins que, bien évidemment, votre confédération ne veuille guère ratifier tels traités..."
1266
Cette chancelière était connue pour être d'une grande subtilité, mais là, elle semblait totalement sourde. Elle ne comprenait pas que le CSN ne veuille s'engager dans un accord indéfini. Patrovichko, reprit alors calmement:

Evidemment que nos interets divergent sur de nombreux points. Evidemment qu'il faut mieux ne pas s'enliser dans des conflits qui nous opposeraient. Je pense que ma langue a fourché,je vous prie de m'excuser, il est vrai qu'à côté de votre immense intellect, je ne puis m'approcher de la compréhension et qu'un monde d'intelligence nous sépare, je vous prie alors de m'excuser si mes propos peuvent paraitre maladroit, voire incohérents. N'y voyez là que le signe de notre infériorité vis-à-vis de votre excellence. Ce que je voulais dire, c'était qu'il fallait clairement définir les limites de cette non-ingérence. Nous ne voulons pas, qu'en nous engageant dans ce décret, on se retrouve toutes les semaines à s'appeler pour dire "ici c'est chez moi", "non chez moi" ectetera. Nous voudrions donc que vous explicitez clairement ce que vous entendez comme limites à cette non-ingérence.
Excusez-moi de ma sottise mais je pensai que comme vous nous aviez invité, vous aviez en tête un element actuel au niveau duquel nous empiétons les uns sur les autres. Mais si tel n'est pas le cas et que vous ne voyez pas de quoi je parle, je peux vous donner des éléments que je verrai bien mettre dans ce traité pour clarifier celui-ci, puisque pour le moment, le contenu de ce traité reste pour moi assez vague
1380
En constatant que la situation pouvait s'envenimer par la simple interprétation des mots de Patrovichko, c'est alors que le Présidium va dire, d'un air bienveillant, a la chancelière de Volkingrad et son camarade Patrovichko.

  • 💬 « Attention cher camarade a vos propos ! Bien que vos intentions soient tout aussi bienveillantes que votre participation, je vous suggère de faire attention aux mots employer, cela pourrait irriter nos bienfaiteurs, bien que vous soyez libre de dire ce que vous pensez, vous devez d'abord réfléchir aux conséquences de ses paroles et si ses mots sont correctement employés pour exprimer votre opinion, car les mots peuvent à la foi les porte-parole de la paix tout comme les motifs de haine, je suis certain que vous n'aviez pas l'intention d'être impoli ou irrespectueux en l'égard de notre cher hôte, cependant, je vous suggère de penser plus en profondeur à vos mots avant de les employer, après tout nous sommes dans une nation qui n'a pas partagé la même direction que nous, et nous nous devons de rester patient et respectueux envers n'importe quelle nation, peu importe son embranchement politique. Bien que vous soyez probablement pressé tout comme moi, de discuter devant un beau traité, et vos fait annoncer sont exactement le principe même d'un traité de non-ingérence, discuter aujourd'hui des limites de demains, Cependant je vous suggère également de vous montrer patient, nous ne sommons pas encore autour d'une table alors profité du magnifique accueil que nous offre la chancelière. Madame la Chancelière, je vous pris de bien vouloir pardonner ma collègue qui est très pressé de pouvoir négocier avec vous. »
3475


AlinéaQue... Quoi ? La Chancelière en était d'abord perplexe, presque sceptique et même dubitative, et elle en devint désabusée. La Chancelière, observant d'un air circonspect ses interlocuteurs, n'eut plus la soudaine impression d'assister à une entrevue de haut vol, mais bel et bien à une représentation théâtrale. Un diplomate s'agaçait, l'autre le reprenait tandis qu'un autre sermonnait. Il y avait même cette mauvaise dramaturge, cette 'Patrovichko', qui arrivait à se lamenter de sa propre bêtise. Si la Kartienne devait accorder un fait, ce serait assurément que chacun des membres de la confédération Nazumie arrivait à saisir son rôle de comédien distrait à la perfection. Après tout, peut-être les diplomates Nazumis ont-ils la joie de se donner en spectacle, peut-être même cherchent-ils à amuser un public imaginaire ? Mais la République Impériale de Karty n'avait point convoqué saltimbanques, ni acrobates ni magiciens. Non, elle attendait des diplomates accueillis sérieux et rigueur, et malheureusement, ni l'un ni l'autre était au rendez-vous. Comme si elle regardait désormais par dessus une épaule fictive, Angèle observait les joyeusetés de cette troupe improvisée. De fait, elle en vint jusqu'à, en pleine entrevue, penser à son enfance. Pourquoi dans un moment pareil ? Assez simplement car ses homologues lui rappelaient des enfants, se chamaillant et se reprenant au gré des professeurs. Sans doute Angèle se disait qu'il fallait mieux en rire qu'en pleurer, la distraction est un véritable luxe pour le sérieux des diplomates, exceptés pour ceux de la CSN apparemment. Voyant que la farce ne s'arrêtera guère sans une intervention claire, elle reprit du sérieux, joignant le bout de ses doigts avant d'annoncer.

Chancelière Angèle Orlovski-"Je vous prie de mesurer et de considérer fortement vos propos, madame. La République Impériale de Karty ne saura tolérer certaines insolences, relevant bien plus de la maladresse et de l'incompétence que du sérieux dont vous devriez pourtant faire part. En complimentant faussement mes compétences intellectuelles, madame, vous affichez en effet une certaine infériorité je dois l'avouer. N'est-ce pas le devoir de tout diplomate, de composer dans le respect ? Je vous prie enfin de garder vos boutades, nous ne sommes point à la salle des artistes de Volkingrad mais à la Chancellerie, un minimum de sérieux est attendu voyez-vous.

Alors oui, à la présente, vous avez la liberté d'outrepasser ce que je qualifierais ce léger incident, ou bien de vous en braquer, cela est à votre choix. Toutefois, avant de prendre votre décision, laissez-moi vous assurer que mes propos ne s'orientent aucunement du fait de votre idéologie. En outre, écoutez donc votre 'camarade', j'en acquiesce les dires. Dans le cas contraire, Excellence Ministre, la République Impériale de Karty mettra un terme à cette entrevue...

Aussi, si vous limitez les enjeux de la géopolitique à, et je vous paraphrase 'ici c'est chez moi', permettez-moi d'évoquer que je m'inquiète. Les rapports, qu'ils soient géopolitiques, politiques, économiques ou de toute autre nature, sont bien plus complexes que votre prétendument affirmation. La République Impériale estime qu'un pacte de non-ingérence se suffit à sa signification, vous en estimez le contraire, soit. Je suis au regret de vous dire que je ne suis pas omnisciente, je ne lis par conséquent pas dans vos pensées, de surcroît ce n'est point parce que je suis à l'initiative de cette entrevue que je dois la mener à la baguette dans sa totalité. Dans le cas où vous semblez suggérer que je devrais le faire, permettez-moi de dire qu'il serait tout aussi productif d'inviter des statues de marbre.

Enfin, vous semblez prétendre qu'un domaine semblerait actuellement opposer ma patrie à votre confédération... Non, 'je ne vois pas de quoi vous parlez'. Je n'ai pas vocation à être la génie de la lanterne, évitons de tourner autour de vos intentions. Dans le cas éventuellement avéré d'un conflit, dont j'ignore l'existence, je vous prie d'en évoquer vos demandes. Clarifiez donc vos intentions au lieu de les laisser deviner, demeurant le seul chemin du spectacle vers la diplomatie.
"
635
[justify]Patrovichko reprit la parole après un long soupire, cette chancelière était décidément soit sourde soit totalement stupide, enfin bref...

Ecoutez, nous ne demandons qu'une chose, signez ce fameux parte de non-ingérence, mais nous ne savons toujours pas ce qu'il contient Je vais me répéter mais vous n'êtes pas claire, est-ce que si nous répondons à un appel d'offre et que vous nous passez devant, est-ce de l'ingérence ? Si nous désapprouvons une de vos politiques, est-ce de l'ingérence ?
Les limites de l'ingérence, sont, par définition, la politique intérieure des pays, est-ce bien là ce que vous entendez ? OU pensez vous aussi à des actions extérieures ou nous pourrions entrer en concurrence ?
Nous ne demandons que des précisions, rien de plus
[/justfify]
2625


AlinéaCette fois c'en était trop, la patience d'Angèle en était à son terme. Que les diplomates de la Confédération perdent leur temps éhontément regardait bien peu la Chancelière, qu'ils s'y complaisaient même, soit, mais sans elle. Jamais, jamais la Chancelière n'avait été excédée à ce point, jamais. La niaiserie de ses interlocuteurs frôlait le ridicule, oscillant des querelles imbéciles internes aux remarques enfantines déplacées. Ce spectacle en devenait une plaie, car après tout, l'on ne pouvait que pleurer à chaudes larmes face à une telle incompétence. Si la bêtise peut parfois prêter à sourire, l'absence totale d'intelligence, la pure ganacherie, n'en fait que contrister. "Ces diplomates auraient gagné à se taire, tantôt le mutisme est la seule éloquence de la médiocrité" eut elle en pensée. Fallait-il une certaine audace pour additionner ignorance et prétention, un facteur fascinant malgré lui, tel l'accident sur lequel l'on accorde son attention pour se distraire. Une entité qui se fonde sur le désordre et l'imbécilité ne peut prétendre à la paix, c'est ici la présente leçon qu'il fallait en tirer. Dame Orlovski inspira d'une large profondeur, d'une lenteur qui laissait transparaître l'émotion d'une dirigeante: Celle qui tentait d'étouffer sa colère noble par le silence. Ses doigts, d'accoutumée joints calmement, se crispaient à peine, invisiblement sur le bois de son bureau, le signe de la perte de sa patience. Puis, elle releva légèrement son menton, ce geste décidément tranchant, qui valait pour ses homologues un ordre de repli stratégique. Elle prit enfin la parole, plus de ses talents d'une diplomate Kartienne 'studieuse', mais comme une juge prête à abattre le marteau de la justice.

Chancelière Angèle Orlovski-"Vous avez bien raison sur un point, madame, nous ne nous comprenons pas, à seule différence que moi, je le déplore. Vous souhaitez de l'exacte précision ? Fort bien, mais je doute qu'elle vous plaise. Sachez que ce 'flou', dont vous parlez tant, se trouve non point dans mes propos, mais bien dans votre compréhension. Mes sincères félicitations, vous avez la rare qualité de rendre flou ce qu'était limpide, d'assombrir la clarté et de questionner l'évidence. Vous redoutez férocement la clarté, quoiqu'elle vous soit inconnue. En bref, vous êtes libres de penser ce que bon vous semble... Encore faudrait-il penser. Votre présence en ces lieux relève de la diplomatie, non de la nécessité, tâchez de ne pas l'omettre. L'égalité n'est pas à cette table, croyez bien que si ma patrie s'ingérait à votre encontre, vous n'auriez plus le luxe d'en débattre. Si à cette entrevue vous aviez prétendu à ma perte de temps, applaudissez vous ! Dit-elle tout en tapant légèrement dans ses mains, d'un froid glacial qui valait un verdict, avant de reprendre. Ce sera votre seule victoire aujourd'hui. Voilà qui est intéressant, vous réclamez le contenu d'un traité dont j'ai énoncé le principe par trois fois ! Pour votre aimable gouverne, madame, sachez que je n'ai pas pour intention de prendre l'habitude de me répéter... Ainsi soit-il, 'Excellence', choisissez donc: La signature... Ou la sortie. "
3077
Le Présidium, après avoir entendu la réponse de la représentante diplomatique de l'Ouaine, va être, quasi, fou de rage ? Prenez tel le temps d'écouter ne serait-ce qu'une seule seconde son interlocuteur Barvynien ? C'est d'une voix exaspérée et complètement déçue du comportement décadent de la camarade Patrovichko, et dira donc après avoir laissé le temps de parler à la Chancelière de Karty.

  • 💬 « Camarade Patrovichko, avez-vous pris en considération mes propos ? Pour votre gouverne, Cher "Camarade", toutes les informations sur un traité de non-ingérence sont indiqués sur le dit traité ! Pourriez-vous patienter qu'on soit en face de ce fameux traité, s'il vous plait ? Je vais vous faire un exemple. Quand vous arrivez au porte d'une boulangerie ? Parler vous a la porte d'entrée pour connaitre le prix des baguettes ? Bien sûr que non ! Vous attendez d'être en face de l'article pour prendre connaissance de son coup ! Et bah, c'est exactement pareil ! Toutes les modalités du traité seront indiquées sur le dit traité ! Pas sur le front de la Chancelière ! Alors, je vous pris de bien vouloir garder votre bouche close, le temps qu'on soit en face de ce dit traité... Vous n'allez pas réaliser un scandale INTERNATIONALE ! Je suspecte que vous appliquez les mêmes techniques diplomatiques que la Jashurienne Parvati Mathai ! Vous avez agi de la même manière qu'elle ! La Nation de Karty, bien différente de la nôtre, à la gentillesse de nous accueillir ! De nous tolérer sur leurs sols, de garder un regard neutres, et vous n'avez fait, très cher camarade, que d'envenimer la discussion ! Si vous n'êtes pas capable de tolérer les Kartiens ! Alors, je ne tolèrerai plus votre présence, Si vous ne présentez pas d'excuse immédiatement à la Chancelière, je vous recommande vivement de prendre congés. Camarade. »

Le Présidium, qui n'avaient pas été autant énervée depuis la dernière fois que le président de la République Socialiste de Yashosïe n'est prononcé à son égard ses mots suivant "Mais allez vous faire foutre sale orthodoxe de merde ! Bande de pseudo-socialiste !" va par la suite s'adresser à la Chancelière de Karty, d'un ton tendu et frustré par la situation.

  • 💬 « Je tiens présenté à Son Excellence, la Chancelière du peuple de Karty, les excuses de la Confédération Socialiste du Nazum et du Comité Central, qui, n'aurait jamais prononcé ses injures à votre égard quant à votre désir de promouvoir le pacifisme entre nos peuples, en effet, je vois ce rapprochement diplomatique à connotations de préserver la paix, très courageux, et je la soutiens de tout cœur, et je ne laisserais rien ni personne, mettre en péril les résultats du sondage du Comité Central qui visait à trancher sur la décision de votre missive, bien que l'Ouaine est signée en faveur de ce pacte, il est probable que la diplomate, n'a pas pris consciences des intentions de la Confédération à l'égard de cette entrevue. Nous vous prions de bien vouloir donner une seconde chance à la Confédération, et puis, cela fera une petite anecdote sympathique à raconter à nos petits-fils ! Comment une diplomatie pacifiste aurait pué tourner en guerre totale ! Je préfère retenir ce conflit comme une anecdote amusante et non un réel évènement de rupture. Nous œuvrons de toute manière pour la paix, n'est-ce-pas ? »

Le Présidium espère qu'il s'agira de la dernière ingérence de la part de la représentante de l'Ouaine, il est certain qu'il lui demandera lors du vol retour, quelle mouche la piquée ? Peut-être avait-elle fait une réaction allergique à la vue du sublime palais de Karty ? Non, même ce palais ne mérite pas d'être bafouée de la sorte, il est clair que le voyage du retour allez être long et complexe.
2691
Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


Chancelière Angèle Orlovski-"Ces excuses, Excellence, bien que reçues, n'auront pas suite. Des mots ne sauraient en effacer d'autres, si bien qu'ils ont et resteront prononcés. Le vaste domaine de la diplomatie nécessite une rigueur, qui hélas, exclue au grand nombre sa pratique. C'est pourquoi de telles erreurs ne sont, de mon point de vue, guère pardonnables. La République Impériale de Karty n'a point besoin d'excuses pour juger le sérieux de ses interlocuteurs, les paroles initiales suffisent, voyez-vous...
J'observe, par ailleurs, avec effroi que la division ne s'étend pas même entre nos deux parties, mais bel et bien dans votre propre camp. Lorsque madame use d'ironie et de boutades, vous, monsieur, la corrigez de part ses paroles qui n'ont ni queue ni tête. Ce que j'observe depuis tout à l'heure, monsieur, ce sont des disparités, des désunions au sein de votre délégation. Avant de trouver des accords avec ma patrie, encore faudrait-il que vous soyez d'accord sur la politique interne et votre position, qui à la vue des diverses prises de paroles, change au gré du diplomate qui s'engage. Si votre confédération est ébranlée au seul déroulement d'une entrevue, qu'en sera-t-il d'accords à grande échelle ? En somme, il semble que vous ne pouvez pas même garantir une proposition unique, si bien que vos opinions divergent entre vous. La République Impériale ne peut, à mon sens, établir des accords d'une si grande importance sur de telles bases vacillantes.
Néanmoins, et c'est bien là la seule raison qui a empêché la fin de cette entrevue, je reconnais le seul sérieux de son Excellence de Barvynie. Si la République Impériale de Karty a su recadrer et corriger, elle sait aussi reconnaître vertus et qualités. Vos mots ont trouvé suite, lorsque ceux de votre 'camarade' n'ont fait qu'entravé la simple passe diplomatique. Je n'ai nul besoin de préciser à madame Patrovichko que le chemin adéquat se trouve par le dialogue, non par les insultes et les provocations. Je vous prie très sincèrement de prendre exemple sur votre 'camarade', qui m'éclaire et témoigne d'un esprit sérieux d'Etat véritable.
Madame Patrovichko, je crains que l'air de Volkingrad ne vous soit guère suffisamment familier... Peut-être avez-vous été troublée par la réalité des rapports de force, ou alors le simple fait géopolitique, allez savoir. J'ai en effet parfois observé de mes propres yeux les changements de comportement soudains pour certains diplomates, le Kremlin ayant sans doute cet effet précis ? Je vous invite à profiter de nos jardins, nos luxueuses bâtisses, là où la pression ne vous fera point suffoquer et perdre l'esprit. Pendant ce temps, je poursuivrais ces échanges avec son Excellence de Barvynie, qui semble-t-il le souhaite encore.
"

AlinéaLa Chancelière œuvrait donc pour l'exclusion feutrée, invitant cordialement la diplomate Ouanaise à se retirer de cette entrevue. Si l'offre est pour l'instant cordiale, la Chancelière ne tolérera pas une fois de plus un affront de cette 'diplomate'. Parallèlement, elle indiqua d'un geste de bras la sortie, les militaires présents dans la salle resserrant invisiblement la prise de leurs fusils...
Haut de page