16/12/2017
11:45:48
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ON𐐅 : Rencontre entre l'ONC et OND

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Premier juillet 2017


On entrait pleinement dans l'été à Manticore et pourtant, Rebecca avait davantage froid qu'en Sylva. Elle était partie pendant une grosse pluie pour assumer ses missions en Teyla et avait été accueillie par un grand et doux soleil. Si le bitume envahissait la ville, l'air restait respirable grâce aux nombreux arbres plantés en bords de route. Ce fut d'ailleurs une agréable surprise pour elle de voir une telle végétation, craignant originellement d'avoir affaire à un panorama stérile de béton et goudron à perte de vue. L'odeur boisée masquait partiellement celle des pneus que l'on avait systématiquement en ville.
Manticore
Manticore et ses gratte-ciel.

La rencontre faisait suite à une initiative de l'ONC d'établir un contact plus étroit et privilégié entre les deux nations, choses se faisant naturellement dans le rétablissement d'un monde tripolaire. L'éternelle rivalité entre l'ONC et LiberalIntern avait laissé place à un monde multipolaire où se multipliaient les alliances régionales : UMT, OND, UEE, UAA, UICS, BNE, CITADELLE. Mais cette période fut éphémère et ces alliances tombaient une à une dans la désuétude. Seule l'OND fit réellement exception pour s'imposer comme un organisme mondial plutôt que qu'uniquement régionale, et le LiberalIntern reprenait en poile de la bête avec l'intégration de l'Estalie tandis que l'ONC se réveillait en digérant les éléments les plus importants de l'UEE. Le monde était à nouveau partagé entre quelques alliances mondiales, simplement passées de deux à trois, effaçant à nouveau les pôles régionaux. BNE, FCAN et PAS persistaient, mais dans une moindre mesure, à leur échelle. Un rapprochement entre les deux blocs libéraux tenait d'une réaction naturelle quand se revigoraient les mouvements communistes.
Au-delà de la simple opposition au LiberalIntern qui se lançait dans des opérations toujours plus audacieuses, il y avait tout bonnement la convergence. Il était même curieux que l'ONC et l'OND n'aient pas initié plus tôt ce genre d'initiative. Si les raisons d'être des deux organisations restaient différentes, les courants idéologiques qui les animaient et les positionnements géostratégiques qui les engageaient étaient semblables.

Si l'air était frais aux standards de Rebecca, la salle où se déroula la rencontre restait malgré tout climatisée à une température considérée comme douce localement (aux alentours de 22°C, justifiant un chemisier assez chaud pour la représentante de l'OND). En signe de bonne entente, elle avait apporté un cadeau diplomatique pour son homologue (qui lui inspirait une certaine méfiance pour une raison qu'elle n'arrivait pas à dire, mais elle ne laissa rien transparaitre de ce délit de faciès dont elle eut un peu honte) :

« Excellence Alessandro Beneditto, c'est un honneur de vous accueillir à cette discussion. J'espère que votre voyage jusqu'ici s'est fait sans encombre. Je ne vous cache pas mon enthousiasme à débuter cette discussion d'une importante majeure. Mais avant, je souhaiterais vous faire un présent diplomatique, en signe de bonne entente. »

Cadô
Ledit présent diplomatique, tout en sobriété et raffinement.

« C'est un cadeau traditionnel sylvois, une pyrogravure sur bois qui devrait décorer à merveille la salle de réunion de l'ONC. », dit-elle avant de faire signe au munificent de prendre place sur un siège en face d'une table basse. Comme le veulent les habitudes sylvoises, des fruits en morceaux (pastèque, melon, ananas et autres) étaient présentés pour agrémenter la discussion. Aucun alcool pour le moment, ceci dit. « Nous avons plusieurs points à discuter, à commencer par l'impératif d'initier des relations de confiances plus étroites entre nos organisations de manière à agir de concert. À cette fin, l'OND pense en particulier que commencer avec un accord de partage de renseignements serait à la fois un excellent début pour répondre à nos intérêts mutuels et développer cette confiance, tout en étant suffisamment peu engageant pour le moment. Lorsque je dis « peu engageant », c'est évidement dans le sens où un accord défensif aussi précoce entre nos deux organisations serait un engagement bien plus significatif et pas nécessairement approprié pour le moment.
Mais il s'agirait de procéder dans l'ordre et avant de parler des axes de rapprochement et coopération possible, peut-être devrions-nous développer les visions respectives de nos organisations sur les dynamiques géostratégiques qui nous concernent et qui rendraient impératifs ces rapprochements. »
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Ambiance


On pourrait dire beaucoup de choses sur la figure atypique d'Alessandro Benedetti. Sa grande taille et son corps trapu ne passent pas inaperçu dans les rues de Manticore. Costume un peu trop serré pour lui, une petite attachée-caisse en main, Benedetti et son secrétaire particulier grimpent quatre à quatre les marches de l'escalier central du siège de l'OND. Ce n'est pas le premier velsnien à en fouler le rez de chaussée, loin de là, mais ce n'était pas tant en sa qualité de sénateur que ce dernier était présent ce jour, que celle du tout nouveau poste de "délégué à la communication avec les nations onédiennes". Signe des temps nouveaux, il avait été nommé à cette fonction, en parallèle d'un autre délégué, quant à lui affecté aux "affaires libertaires": voilà qui en disait long sur la position des gouvernements composant l'Organisation des Nations commerçantes, qui reconnaissaient par ce fait la légitimité au dialogue de deux autres grands pôles de puissance, et le nécessaire dialogue qui devait être maintenu entre ces différentes visions du monde, qui selon certains étaient destinées à nécessairement cohabiter dans le meilleur des cas, ou s'entrechoquer dans le pire.

Mais ce n'étaient pas simplement le temps qui était nouveau, mais les hommes et les femmes lui donnant toute son animation. Alessandro Benedetti était certes sénateur, son premier mandat, mais il était également ce que les velsniens appellaient un "homo novus", un homme nouveau, un terme que l'on utilisait parmi la vieille élite politique de la cité pour désigner des personnages de basse condition ayant réussi par la force des choses à s'élever jusqu'à atteindre une fonction politique. Benedetti n'était pas né riche, et il ne s'était pas non plus distingué par sa défense du pays, comme d'autres ont pu le faire lors de la Guerre des Triumvirs. Cet homme nouveau...pouvait en rappeler un autre à qui les sylvois avait eu affaire...un certain libertarien...mais Benedetti avait choisi une voie différente. Plutôt que de grandir dans une opposition au pouvoir en place, il l'avait intégré, et s'était progressivement rapproché des cercles fermés du pouvoir politique velsnien. A l'origine simple garde du corps de son excellence Carlos Pasqual, il avait fini par en intégrer l'entourage proche de collaborateurs, jusqu'à devenir sénateur à l'issue des élections de 2015.Il s'était de nouveau distingué à l'occasion du grand mouvement social ayant frappé le pays la même année, ayant fait scandale après avoir prit lui-même part aux opérations de police à l'encontre des manifestants.

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Benedetti lors du mouvement social de 2015 (image d'archive)

Un tel volontariat et une ardeur à servir a fini par attirer les regards dans les bancs du Sénat, et a convaincu ses confrères de lui confier la fonction officieuse de médiateur dans le cadre de rencontres internationales diverses, comme à l'occasion de la tripartite de Nouvelle Kintan, ou encore la mise en contact avec le nouveau gouvernement d'Altrecht a l'issue de la Révolution qui a secoué le pays il y a à peine quelques semaines.

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Aujourd'hui, c'est avec une toute nouvelle casquette qu'il s'élançait vers son homologue. Les onédiens avaient apparemment choisi une sylvoise dont les océniens n'avaient guère plus d'informations que ceux d'en face devaient en avoir de lui... Dans un sens, c'est peut-être très bien comme cela, et ce serait l'occasion de faire démarrer une relation de zéro, avec deux interlocuteurs nouveaux. Sa poigne est ferme, mais le regard est calme et posé:

"Excellence. C'est toujours un plaisir venir ici. Je dois bien vous avouer que c'est la première fois que je me rends à Teyla. Mais j'imagine que l'art moderne et les grattes ciels en verre doivent bien plaire à certains... Hélas j'ai bien peur que mon cadeau ne soit pas aussi joli que le vôtre, pas aussi bien pensé. On m'a informé il y a à peine quelques heures qu'il en fallait un, pour la circonstance. Aussi, permettez moi tout de même de vous faire part de mon présent."

Le secrétaire de Benedetti apporte à la diplomate une bouteille de vin, qui à première vue ne paie pas de mine.

"C'est un Falerno, l'un des meilleurs vins de la plaine velsnienne. 1989, une très bonne année. Je connais un ami qui a des contacts dans la viticulture dans la région de Munda, et je me disais qu'au vu de l'accord d'exportation existant entre nos deux pays en matière d'industrie du vin, il était de bon ton de célébrer cette bonne entente de plusieurs années entre nos entreprises et nos acteurs privés de cette façon."


Benedetti prit place, sur une chaise qui n'était peut-être pas assez large pour sa carrure. C'est qu'il était d'un air quelque peu atypique pour un diplomate, et on aurait tendance à croiser ce profil en sortie de boîte de nuit que dans une salle de conférence... Comme d'un réflexe, il sortit des lunettes de son étui, ce qui lui donna...un air un peu plus studieux. Une fois la sylvoise à la fin de son exposé, il lui répondit, non sans quelque appréhension...après tout, c'était là sa première représentation dans son nouveau rôle:

"Cette proposition est des plus intéressantes, excellence, et vous nous lancer là sur une perspective à étudier sérieusement. Mais avant toute discussion sur le thème du renseignement, permettez moi de faire un aparté sur les limites de mes compétences sur la question. C'est une question délicate en effet, car au sein de l'ONC, nous n'avons aucune instance se rapprochant de près ou de loin de "l’initiative un œil" (il prononce le nom en velsnien). La centralisation de l'information n'a jamais été une compétence de l'ONC. Il y a bien entendu des partages de données et une collaboration inter-étatique, mais uniquement de manière sporadique, dans le cadre de collaborations militaires occasionnelles. A tout hasard, l'affaire chandekolzienne, si l'on veut prendre un évènement d'actualité. Dans ce cadre, vous comprendrez que ce que je peux vous promettre en la matière à cet instant n'engage que moi, et à la limite, mon propre gouvernement.

CEPENDANT, il est en revanche tout à fait dans mes cordes de faire parvenir à tous nos membres une proposition de partage de renseignements de votre part, mais qui devra être acceptée ou refusée par ces derniers au cas par cas. Comme vous le voyez, c'est encore là très différent de ce qui doit se passer chez vous. Mais je note votre requête, dont il sera question dés la prochaine session du Conseil de Sécurité de l'ONC. D'ailleurs, n'hésitez pas à en donner des détails, si cela peut convaincre les plus réticents. Rédigez moi les termes exacts de votre proposition sur papier, et je transmettrai. Mais puisque je suis là, en face de vous, et que je suis velsnien en plus d'être océnien, je me permets de partager avec vous certaines de nos inquiétudes.

Dans le cadre d'un partage de renseignements, je puis déjà vous dire que le Gouvernement communal velsnien serait prêt à souscrire à ce "partage d'informations", et ce dans le cadre de la diffusion de plus en plus prononcée du communalisme en Manche Blanche. Nous sommes tout particulièrement alertés par les manœuvres récentes de ces derniers en ILE CELTIQUE...*raclement de gorge*...excusez moi, réflexe pavlovien. Vous devinez bien que l'annonce d'une alliance entre la République d'Achos et le Grand Kah, qui s'apparente plus à un traité de protectorat, a fait bondir plusieurs sénateurs de leur siège. Et m'est d'avis que ce n'est qu'une question de temps avant que le gouvernement menkien cède à son tour à ces sirènes. Cette affaire est l'un des exemples de celles sur lesquelles nous souhaitons parvenir à un accord. Je suis également certain que la République du Jashuria s'intéresse de très près à tout ce qui est attrait à la Confédération socialiste du Nazum. Bref, je pense que nous avons beaucoup à dire et beaucoup d'affaires sur lesquelles nous accorder, excellence, mais il va falloir faire du cas par cas, j'en ai bien peur... Ce sera plus long et laborieux qu'un partage "général" de l'information entre nos services, mais comprenez que je n'ai pas le pouvoir d'ordonner à tous nos membres de s'y soumettre à l'unisson. Mais si vous avez des affaires particulières sur lesquelles vous envisager cela, n'hésitez pas.

Quant à un accord défensif, sur cela j'ai la compétence pour vous affirmer quelques petites choses, que c'est théoriquement possible en premier lieu. Mais pour l'instant, la grande majorité de nos membres pensent qu'un tel pas en avant n'est pas justifié: si le Liberalintern avance ses pions, nous pensons être largement capables de faire face seuls à ses ambitions. Mais là encore, je note votre entrain et votre amabilité. Pour le moment, le Liberelintern ne déploie son influence que dans des régions que nous considérons comme "secondaires" pour nos intérêts: un coup d'état dans un pays obscur d'Eurysie centrale ne constitue pas, pour beaucoup de nos membres, une justification suffisante à une quelconque forme de coalition mondiale, et le reste de leurs manœuvres sont pour le moment du domaine de la diplomatie et de la subversion. Ce n'est pas chose nouvelle chez les rouges... En revanche, nous sommes tout à fait d'accord pour signifier au Liberalintern que l'expédition punitive en Hotsaline doit cesser."
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Le visage de la sylvoise s'éclaira à la vue du vin. Fut-ce un cadeau modeste, il faisait partie de ceux qui étaient toujours bienvenus. Elle l'accepta avec un sourire sincère tout en écoutant attentivement son interlocuteur, ponctuant ses remarques de légers hochements de tête en signe d'approbation avant de répondre elle-même :

« En effet, l'OND rejoint votre position sur l'accord défensif, rien ne le justifie pour le moment. Pour ce qui est de l'échange de renseignement, il concernerait avant tout les points de tensions où est impliquée l'OND, naturellement. Et une bonne partie des points de tension étant investis par le Grand Kah, cela le concernera nécessairement. Concernant les troubles en Eurysie centrale, le risque de régionalisation et escalade du conflit avec une importante déstabilisation à venir appuie la nécessité que vous soulever de mettre fin à ces affrontements avant qu'ils ne dégénèrent. Si le Grand Kah est cohérent avec les positions précédemment tenues au sujet de Carnavale, il devrait se retirer de lui-même après la première frappe. Mais il est capital de prendre en compte cet événement dans son ensemble, en rappelant particulièrement la célérité avec laquelle le gouvernement altrechtois a été renversé pour faire place à un mouvement communaliste, qui s'est empressé de demander (et se voir accepter) l'adhésion au LiberalIntern, tout en ayant de manière fort commode un important groupe aéronaval kah-tanais dans les parages. Une telle coïncidence laisse assez peu de doute sur une potentielle participation directe ou indirecte, ou au moins une récupération, par le Grand Kah pour perpétuer l’expansion de son empire. Considérant la façon avec laquelle il procède avec cette même fin en Île Celtique ou au nord du Nazum comme vous le soulevez, il devient difficile d'ignorer l'extension proactive de sa sphère d'influence.

Pour autant, le LiberalIntern pourrait se réduire au Grand Kah et à l'Estalie, les deux seuls éléments conséquents aptes à représenter une menace et tenir ladite sphère d'influence. Eux et les États satellites qui orbitent autour d'eux doivent être minutieusement surveillés pour éviter de passer un point de bascule, voir anticiper des attaques directe. Vous pourrez ainsi transmettre à vos confrères au sein de l'ONC que les sujets suivants en particulier mériteraient d'être intégrés dans un échange de renseignement :
– L'extension agressive de la sphère d'influence kah-tanaise ou estalienne en Ile Celtique, Eurysie Centrale et Nazum du Nord, mais aussi surveiller leurs mouvements en Eurysie de l'Est prêt des Translavyas ou Drovolski où nous avons des intérêts.
– Une surveillance des manœuvres et ingérences opérées par le Grand Kah, notamment en fonction du mouvement de leurs flottes.
– Un suivi des tentatives de déstabilisation et subversion orientées plus directement contre l'OND ou l'ONC.

Ce dernier point nécessite une certaine vigilance, constatant les vecteurs plus insidieux au travers desquels il s'opère. Le Grand Kah est particulièrement accoutumé à l'emploi d'axes de communication pour propager un certain narratif, tel que celui observé avec Carnavale visant à opérer une inversion accusatoire. Il convient de rester attentif à l'émergence de discours contestataires diffusés par des réseaux alternatifs ne correspondant pas à la culture militante ou médiatique d'une nation. Les opérations en Hotsaline allant par exemple à l'encontre des discours tenus par le Grand Kah, il faudra s'attendre à la création d'un nouveau narratif pour justifier ce deux poids deux mesures.
Surveiller les axes de désinformation, les procédés, les vecteurs et les agences employés par le Grand Kah et l'Estalie permettra de mieux s'en prémunir et compliquer leur tâche, raison pour laquelle il est pertinent d'intégrer ce point dans un éventuel échange de renseignement à venir.

Enfin et vous soulevez un point important : en vue de l'impératif de faire cesser les opérations en Hotsaline sous peine de durablement embraser la région, déstabilisant au passage nos intérêts sur place tel que Rasken qui est un important fournisseur, il serait approprié de faire l'ONC et OND tenir une déclaration commune appelant à une cessation immédiate des engagements. La question sera surtout de savoir, en cas de refus du Grand Kah et de l'Estalie à arrêter leur déstabilisation, quelles seront les moyens politiques, économiques et militaires que nous serons prêts à disposer pour appuyer nos propos. L'aspect militaire est bien évidemment très peu recommandable si nous souhaitons éviter l'escalade, mais d'autres vecteurs seraient plus favorables. Je pense en particulier à la Mahrénie dont l'économie dépend de l'industrie pétrolière, approvisionnée par un oléoduc passant en... Krésetchnie. Rappeler que ce conflit pourrait provoquer l'effondrement économique du pays et une nouvelle crise par la faute du Grand Kah serait un argument médiatique pour pousser à l'interruption des opérations armées.

Il s'agira également de voir comment garantir les intérêts des partis engagés pour s'assurer de la fin du conflit, mais considérant que l'Hotsaline n'en aura pas à persévérer et que le Kah a très certainement atteint ses buts de guerre, nous pourrons utiliser cet argumentaire pour appuyer un retour au calme. »
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" Nous notons la liste de vos pistes d'idées concernant cette "menace rouge". Comme je vous l'ai dit, je pense que quelques Etats-membres pourront éventuellement être intéressés, dont nous-mêmes. Cependant, je me permets de tempérer ces propos optimistes de ma part par l'évocation de la mentalité générale au sein de notre organisation pour le moment. Il va sans dire que l'adhésion de plusieurs états-membres dont le nôtre, est un processus qui coûte du temps, de l'énergie mais surtout ce que l'on pourrait appeler du "capital politique". Cet agrandissement récent à deux gouvernements supplémentaires fait que l'organisation des nations commerçantes est actuellement en phase de consolidation, et il y a fort à parier que beaucoup de pays auront des réticences à intégrer une opération conjointe de cette ampleur. A ce titre, et pour beaucoup d'états-membres, cette montée des tensions entre vos deux blocs, qui est induite par le soutien parallèle du Kah à l'Altrecht, et de Teyla à l'Hotsaline, ne pouvait pas tomber au pire moment. Beaucoup de nos membres sont des nations lointaines qui ne savent guère où placer l'Altrecht sur une carte. Nous contacterons les gouvernements alliés, mais je pense que cette collaboration ne concernera pas plus de trois de membres, ceux qui sont le plus exposés à cette résurgence communiste. Après...peut-être vois-je le verre à moitié vide, mais abordons le sujet de la crise altrechoise plus en détail, dont je pense qu'elle servira de terrain de test à une tentative de coordination de nos intérêts. ll sera toujours temps d'évoquer l'ILE CELTIQUE...plus tard, ou le Nazum qui sont deux points chauds.


Le sénateur et "communicant" Benedetti se permis de siroter son verre d'eau entre deux tirades. On aurait pu croire qu'il était bon orateur, mais contrairement à beaucoup de ses confrères, il n'avait pas encore maîtrisé "l'art rhétorique du doigt mouillé velsnien", et avait toujours recours à ses fiches qui commençaient à s'éparpiller de son côté de la table. La marque d'un rhéteur jeune dans sa cité natale...

L'Altrecht est une question épineuse pour moi, autant de mon point de vue d'océnien que de velsnien. Coup d'état ...Révolution...finalement c'est le procédé narratif qui importe davantage que les évènements ayant conduit au changement, et je pense que nous n'avons pas encore le recul nécessaire et tous les outils de compréhension à notre disposition analyser le renversement de l'Altrecht. Dans vingt ans, un historien velsnien vous parlera de coup d'état quand un historien communaliste altrechois invoquera une Révolution... Mais accordons nous sur le plus important, que sont les conditions qui vont permettre à la crise de se résoudre.

En premier lieu, nous vous mettons au fait, tout comme nous l'avons fait pour vous partenaires teylais et tanskiens sur l'initiative velsnienne qui a été approuvée par nos pairs. Nous avons convenu avec vos homologues tanskiens que médiation il devait y avoir absolument et sans attendre. Nous en avons accusé l'envoi à toutes les parties impliquées: Altrecht, Kah, Hotsaline, Teyla et Tanska. Mais de notre point de vue, cette négociation ne pourra avoir lieu que si il y a cesser le feu au préalable, et départ du théâtre des opérations pour la flotte kah tanaise. Sur la manière de contraindre ces négociations et à l'acceptation de ces termes...eh bien, vous avez vous même évoqué la solution de la force ou celle de la pression économique. Sur ce sujet, nous vous rejoignons sur la deuxième option pour le moment: Velsna peut par exemple menacer le gouvernement kah tanais d'un gel de leurs capitaux en Grande République. En dehors de cela, peu d'autres pays de l'ONC ont des relations économiques soutenues avec le bloc libertaire. Mais j'ai bon espoir que le Kah écoute la voie de la raison lorsque son gouvernement verra que partenaire commercial le plus important de l'ONC fait planer la menace de sanctions. Si tout cela ne fonctionne pas..eh bien, la Classis I et la Classis II sont dans les parages, et leur tonnage seul est supérieur aux flottes combinées de Tanska et de Caratrad, quand bien même 40% de la flotte velsnienne est actuellement au Nazum. Aussi, je ne pense pas que le Kah soit en position de refuser en prenant compte de ces données...mais abstenons nous de sortir les canons pour l'instant.

Voyez vous...aussi étrange que cela puisse paraître, le Gouvernement communal velsnien estime qu'il sera tout autant difficile de faire venir Altrecht à la table que l'Hotsaline. Cette négociation sera très difficile de ce côté également, pour la simple raison que le gouvernement hotsalien actuel a été élu sur deux bases fondamentales: la xénophobie anti-raskenoise et l'anti-communisme. Paradoxalement, la résolution pacifique de la question du Grandebourg rend tout cela encore plus complexe, car désormais, la seule source de légitimité restante de ce gouvernement tient en son opposition systématique au communisme. Aussi, vous pouvez être certaine que l'Hotsaline, même en position de faiblesse, acceptera que très difficilement les conditions de la paix. D'autant plus que leur nouvelle tête du gouvernement, Madame Dovham, constitue l'extrême droite de ce spectre, et qu'elle se considère en croisade personnelle, dans le cadre d'un programme politique que nous estimons très inquiétant...elle en vient à se vanter de ses frappes balistiques sur Echo, mais c'est là une autre question. A ce titre, si pression doit être exercée sur le Kah et l'Altrecht, le gouvernement velsnien estime qu'il doit en être de même sur l'Hotsaline, car ils ne viendront pas tous seuls à table. Je pense que si les gouvernements teylais et velsniens arrivaient à s'entendre, cela constituerait un pression suffisante. De ce point de vue, et nous nous devons s'insister pour que Teyla, même en vertu de ses traités avec l'Hotsaline, va devoir mettre de l'eau dans son vin comme nous tentons nous même de le faire.


Maintenant que nous avons évoqué la position velsnienne et océnienne sur le sujet, qui est celle de la nécessité d'une table ronde et d'un arrêt immédiat des combats, vient la question à 1 million de florius: comment peut-on faire pour convaincre tous les participants que les conditions de ces négociations seront préférables à la guerre ? Outre les pressions économiques et politiques préalables j'entends...

Vous aviez tout à fait raison lorsque vous évoquiez le tournant violent qu'a pris très rapidement cette Révolution. A titre de comparaison, la Révolution loduariste de l'Ilirée a été une promenade de santé pour tous ses participants. Mais avec l'Altrecht se pose un problème majeur, qui est que son ancien gouvernement ne va manquer à personne, pas même à ceux qui s'offusquent de la violence des communalistes. Sur cela et j'en ai bien peur...je crains que nous allons devoir partir du principe que l'Altrecht est une cause perdue en soi...à moins que nous souhaitions assumer la responsabilité d'un autre coup d'état, et imposer de façon quelque peu présomptueuse des principes qui s'accordent davantage avec les nôtres, le tout sans avoir l'assurance qu'un pays sans la moindre tradition démocratique puisse accepter ce système. Aussi, de ce point de vue, notre position part du constat que de toute manière, il va falloir à un moment ou à un autre coller Altrecht et l'Hotsaline autour d'une table de négociation.

Nous pouvons retourner le problème dans le sens que nous voulons, nous dire que l'Altrecht et sa Révolution ont plusieurs milliers de morts à son actif, que la Kah a surgit de manière opportuniste dans la région, mais si médiation il y a, nous ne pourrons pas tout simplement dire que le Kah est fautif, car du point du droit ce n'est pas le cas. Dans les faits, et c'est malheureux de le dire...l'Hotsaline a tiré vingt missiles sur l'Altrecht, et a par là meme activé un traité de défense signé avec le Kah. Nous même, en tant que partenaires de l'Hotsaline, ce n'est pas sans nous poser de problème, mais c'est une réalité sur laquelle le Kah va probablement s'appuyer dans le cadre de la négociation que nous désirons porter.

Pour conclure mon petit exposé, je pense donc que vous aurez deviné notre positionnement officiel, celui de Velsna, et par extension, celui de l'ONC dans la région: fermeté égale vis à vis de l'Altrecht et de l'Hotsaline. Ordonner l'arrêt des combats, et la mise en œuvre du médiation en terrain neutre (c'est la raison pour laquelle nous avions proposé Velsna pour accueillir une telle conférence). Conformément à votre proposition, nous ne verrons pas d'objection à proposer au reste de l'ONC la signature d'un appel au calme et à la paix pour appuyer une telle conférence.. Dans l'optique de tester le potentiel d'une collaboration en matière de renseignement, le gouvernement velsnien est prêt à procéder à un partage de renseignement sur le dossier Altrecht/Hotsaline. Pour l'instant, l'objectif de l'ONC est la temporisation et la collaboration inter-organisation, pour les raisons que je vous ai déjà évoqué, mais également parce que nos ressources sont déjà allouées à d'autres points de tension internationaux. Nos partenaires youslèves et fortunéens ont déjà fort affaire avec le "dossier Sadr", tandis que nous même et la Jashuria sommes accaparés par l'affaire du Chandekolza. En cas de refus de collaboration de l'un ou l'autre des belligérants, ce sera la pression économique. Si ce refus s'étend sur la durée, alors le commandement maritime velsnien réagira durement et fermement à l'égard de l'un ou l'autre des deux parties. Notre objectif sera que chaque partie ne voit pas de raison valable à poursuivre cette escalade: que la pénétration communaliste dans la région s'arrête à Altrecht, et que les ambitions de l'Hotsaline soient mises en sommeil.

Avez vous d'autres questions sur cette affaire ? Ou Souhaitez vous passer à un autre sujet ?"

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L'argumentaire construit fut attentivement suivi par Rebecca qui, sans interrompre son homologue, prenait occasionnellement des notes dans un petit carnet pour structurer sa pensée de manière cohérente au gré du développement exposé.

« Nous sommes d'accords sur l'ensemble des points. Concernant l'échange de renseignement, le positionnement de l'ONC et de ses membres est parfaitement intégré et nous ne saurions exprimer la moindre contrariété à ce que cette éventualité soit proposée par votre intermédiaire et acceptée individuellement à l'initiative des États composant votre organisation.

Pareillement, vous avez raison sur deux grands points au sujet de la crise hotsalo-altrechtoise. Le premier concerne la nature du problème avec l'Altrecht, qui n'est pas d'avoir vu son infâme gouvernement tomber pour un moins mauvais, mais de sombrer dans la sphère d'influence kah-tanaise. Le second est de contraindre l'ensemble des belligérants à s'entendre sur un cessez-le-feu et une négociation de paix.

L'OND n'a pas encore de position particulière vis-à-vis de l'Altrecht si ce n'est que l'emprise kah-tanaise y est déjà fermement ancrée. Au-delà d'avoir une attention particulière sur le régime et son évolution, aucune stratégie n'a encore été envisagée et il est fort probable que l'on s'engage sur une normalisation prudente des relations, sans ententes approfondies pour le moment.

Pour en revenir au conflit et surtout à notre état final recherché, à savoir un retour un calme et à une interruption de l'escalade militaire, chercher un fautif sera comme vous le dites contre-productif. Il convient d'identifier les objectifs de chacun pour leur présenter une issue qu'ils pourront prétendre comme une victoire. Dans le cas de l'Hotsaline, d'avoir défait l'aviation altrechtoise et contraint au repli les forces coalisées du LiberalIntern. Et du côté du Grand Kah, d'avoir répondu à l'agression hotsalienne et défait ses forces armées. Cela permettra au moins d'alimenter suffisamment leur communication interne pour permettre aux classes dirigeantes de faire passer auprès de leurs citoyens la fin des affrontements sur le court terme. Mieux encore, et au-delà de présenter ces négociations comme une victoire, nous pouvons également rappeler que l'escalade ne serait qu'une défaite. Une défaite qui garantirait la ruine de la Krésetchnie et la déstabilisation durable de l'Eurysie centrale qui perturberait l'emprise kah-tanaise. Ajoutons à cela les pressions groupées de Teyla et Velsna envers les deux antagonistes et nous devrions pouvoir garantir leurs intérêts à cesser le conflit et l'absence d'intérêt de le poursuivre.

La véritable problématique serait de consolider sur la durée cette paix, afin qu'elle ne se résume pas à une brève période de réarmement avec une réitération des combats. Là encore, il convient de comprendre les deux partis qui se considèrent respectivement comme des menaces existentielles. Nous ne pourrons convaincre les deux partis de rester calmes que si les conditions garantissant leurs sécurités sont établies. Il faudra aller au-delà du simple pacte de non-agression, mais garder en tête que les deux partis sont jusqu'au-boutiste et radicaux. L'établissement de forces d'interposition et de pactes défensifs n'a dissuadé ni l'agression hotsalienne, ni l'escalade du LiberalIntern. Après cet événement, les deux partis auront tous le matériel médiatique nécessaire pour alimenter un narratif guerrier revendiquant la nécessité de neutraliser définitivement la menace adverse.

L'OND n'a pas encore de solutions concrètes à proposer là-dessus, mais nous pourrons mettre en place un groupe de travail pour identifier clairement les acteurs locaux et les dynamiques régionales qui les lient, de manière à interpréter un axe de solution pour apaiser sur la durée leurs inquiétudes existentielles. Les premiers constats, à savoir que les deux blocs se détestent et verront comme une menace implicite les plus infimes des manœuvres, est pessimiste, mais une étude approfondie devrait permettre de mettre en évidence les points d'actions potentiels. L'ONC a-t-elle sur la question une vision différente ? Auriez-vous déjà opéré d'autres constats sur les mécaniques géopolitiques de la région et les solutions possibles sur le temps long ? Imposer la fin des ambitions hotsaliennes et de l'expansion kah-tanaise sont une approche intéressante, mais assez difficile à appliquer concrètement compte tenu de leurs visions respectives. »
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"En effet, excellence, nous n'avons pas plus de recette magique à la paix que vous n'en avez à disposition, j'en ai bien peur, mais nous avons des débuts de pistes.

Vous avez raison sur ce point: il nous faudra aborder la médiation avec des propositions communes déjà établies, et non pas nous appuyer sur une improvisation qui e sera pas efficace. On ne fait pas la paix pour la paix, même si c'est là un idéal, inatteignable nonobstant. La paix repose sur un équilibre des rapports de force, le plus souvent, et il va nous falloir nous débrouiller pour essayer de trouver un juste milieu entre un État révolutionnaire et un État réactionnaire, tâche difficile j'entends.

En premier lieu, j'estime que le plus important est de court-circuiter les moyens par lesquels ils pourraient mutuellement annihiler. Nous sommes catégoriques: il faut que toutes les parties impliquées dans ces discussions s'entendent sur le fait que l'Eurysie centrale ne doit pas être un marché de l'armement ambulant. L'Altrecht et l'Hotsaline peuvent produire leurs propres armes certes, mais nous pensons que si le Liberalintern et l'OND s'entendent sur une clause de non-vente d'armes aux deux belligérants, cela pourrait considérablement ralentir leurs projets respectifs. Ce serait là notre première proposition qui pourrait être mise en place de manière aisée, puisque les deux acteurs principaux de ce conflit ne pourraient rien y faire. La non-prolifération constitue à notre sens une étape indispensable.

Ensuite, nous ne nous voilons pas la face: nous savons que le Kah implantera tôt ou tard des installations militaires e Altrecht, d'autant plus si sa sécurité n'est pas assurée. Nous pourrions soumettre aux kah-tanais des restrictions sur le nombre d'infrastructures qu'il y serait possible d'y construire. Nous voudrions bien leur signifier une interdiction complète, mais compte tenu du fat que Teyla dispose elle également d'installations en Hotsaline, je pense que cela passerait mal, et nous pourrions nous voir accusés de parti prix dans ces négociations. Concernant la limitation de l'expansion des intérêts kah tanais en Manche Blanche, je pense que notre accord de partage d'informations pourrait permettre une meilleure coordination de nos renseignements respectifs, et pourrait être efficace si nous sommes investis pleinement dans ce nouvel outil. C'est là le sens même de notre acceptation quant à cette proposition, parce que nous savons bien que l’interventionnisme du Kah a des motivations révolutionnaires, qu'il est donc très difficile de réfréner par le biais d'un simple accord.

Pour ce qui est d'autres méthodes que nous souhaiterions éviter dans un premier temps, nous avons également sur la table l'idée d'un accord tir-partite Velsna-Teyla-Grand Kah, dont les termes seraient de s'engager à effectuer une politique de pression sur leurs alliés respectifs lorsque ceux-ci se montrent turbulents. En théorie, ce serait un accord pérenne, mais il ne serait conditionné qu'au degré de bonne foi de ses signataires. Plutôt que de nous engager dans un système d'alliances et de pactes de défense qui poussent logiquement les protecteurs à défendre les intérêts de leurs clients, il serait plus sage, avant toute escalade, de développer une instance de réflexion entre nos trois pays, et dont le but serait de répondre autrement que par des frappes de réplique qui serraient provoquées par l'Altrecht ou l'Hotsaline. Là encore, ce n'est qu'une piste parmi d'autres, mais nous esperons avoir votre avis sur cette question.

Du point de vue de la communication, oui, il est évident qu'il nous faudra impérativement court-circuiter les discours émis par les franges les plus radicales des deux pays. Il faut encourager au pragmatisme et à la modération, à la fois en Altrecht et en Hotsaline, ce qui pourrait être fait par le biais d'une opération de propagande conjointe de nos services. Pousser les électeurs à la modération amènera mécaniquement les élites politiques à faire de même pour être élues."
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« Certains points proposés rencontreront, nous le savons déjà, des blocages. Après que l'Hotsaline et plusieurs membres du LiberalIntern aient été frappés, aucun des belligérants n'acceptera d'être désarmé et annulera tout engagement en ce sens à la moindre asymétrie qui se manifestera dans ledit désarmement. Le Grand Kah refusera d'abandonner l'Altrecht, Mahrénie et Kaultie de même que l'Hotsaline refusera de retirer ses forces de l'Hotsaline après l'offensive groupée. Une solution alternative serait d'interdire la mise en place d'armements offensifs tels que les escadrilles aériennes et missiles balistiques, au profit de dispositifs purement défensifs comme des batteries de DCA et artillerie. La problématique est que cette proposition est viable entre l'Hotsaline et Altrecht, mais pas entre l'Hotsaline et Mahrénie ou Kaulthie qui, étant voisins, pourront faire un usage offensif de cet équipement terrestre. Nous pourrons toujours soumettre cette proposition dans la forme d'origine que vous proposez, ou sous une forme limitant avant tout les éléments avec une forte capacité de projection, cela ne coûtant rien d'essayer.

Votre proposition tripartite est intéressante et pourrait être étendue pour inclure les membres du LiberalIntern, de l'ONC et OND qui le souhaitent. J'ignore si nombre de nations de l'ONC se sentent concernés, mais des nations voisinent comme Tanska, ou encore directement concernées comme la Mahrénie et Kaultie pourraient avoir tout intérêt et volonté à être intégrés dans ces discussions.
L'instance de réflexion sera également l'occasion d'intégrer des engagements plus concrets comme une fin de l'expansion kah-tanaise dans la région, ou de la fin des actes hostiles de la part de la Krésetchnie. Mais ce genre de détail pourra être répondu uniquement lors d'une rencontre entre les concernés.

Vient maintenant un ultime sujet : la Confédération Socialiste du Nazum. L'OND souhaiterait connaitre le positionnement de l'ONC vis-à-vis de cette nation des plus... turbulentes, s'étant distingué dernièrement par des actions notablement hostiles à penchants escalatoires auprès du voisinage et, dans une moindre mesure, dans l'ensemble du Nazum en allant jusqu'au Chandekolza. Si ce pays reste pour le moment limité dans ses moyens, ces derniers grandissent et il témoigne d'une ambition particulièrement affirmée et tristement belliqueuse. L'OND n'a pas encore d'intérêts menacés dans la région mais, considérant la proximité de notre partenaire la République Translavique, ou encore de TUM de Tanska ou Caratrad au Nazum, nous n'avons aucun doute que viendra un moment où nos sphères d'influence se rencontreront et que le sens de la diplomatie particulier de la CSN ne permettra pas un échange apaisé. Est ce que l'ONC partage déjà cette première observation ? »
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a
Il réfléchit...



"Cela va de soi qu'il est extrêmement probable que toute tentative d'un désarmement complet de l'un des deux bélligérents est à notre sens impossible. En premier lieu, qu'on le veuille ou non, et comme je l'ai dit précédemment, une paix possible entre l'Hotsaline et l'Altrecht ne s'appuiera probablement que sur un rapport de force fragile. Sitôt celui ci sera bouleversé que tout recommencera. Je salue l'audace de votre proposition, et nous l'ajouterons à la liste des suggestions pouvant être faites. Nous vous faisons confiance pour passer le mot à vos partenaires onédiens de Tanska et de Teyla, qui seront présents à une éventuelle médiation, si celle ci a lieu.

A titre personnel, je vois une potentielle médiation, non seulement comme un moyen de désamorcer cette crise locale, mais également comme une expérience pouvant être placée à l'échelle de la Manche Blanche. Ce n'est pas un secret, les kah tanais sont comme nous tous: ils avancent des pions, ils déploient une influence que leur poids économique et militaire leur permet. Mais oui, il va falloir tôt ou tard, malgré les vingt missiles hotsaliens, évoquer la thématique du développement rapide des intérêts kah tanais dans la région, quitte à leur adresser ce problème de notre voix propre à l'occasion de cette réunion. "


A l'évocation de la CSN, Benedetti se redressa sur sa chaise, feuilletant ses notes. Il n'était pas spécifiquement en charge du dossier, mais essaya d'exprimer une position cohérente.

"La Confédération du Nazum, oui... Jusqu'il y a peu, nous vous aurions dit que la Confédération était une entité dont il fallait prendre le temps d'observer les faits et gestes, et se tenir en retrait de leurs affaires jusqu'à ce que nous ayons un avis définitif sur ce qu'il fallait être fait de cet acteur pour le moins inclassable. Aujourd'hui, je suis en mesure d'exprimer auprès de vous cet avis, qui est désormais partagé par un grand nombre de mes pairs...exception faite de l'opposition eurycommuniste qui trouvera toujours un moyen de défendre le diable...

Je pense qu'il faut, à propos de la Confédération socialiste, se rendre compte en premier lieu de son caractère totalement dcentralisé, tant et si bien si le gouvernement velsnien se demande si ces états respectifs se coordonnent d'une quelconque manière dans leur action politique. Notre premier avis est que ce n'est pas le cas le moins du monde. Le lundi, nous recevons un courrier de la République de Barvynie nous signifiant leurs amitiés et leurs respects, et le lendemain, la République du Morzanov effectue un exercice militaire à 50 kilomètres des côtes de l'île velsnienne de Tercera. Cette schizophrénie se retrouve dans absolument toutes nos intéractions que nous avons jusqu'à présent tenté avec ces derniers. Nous avons l'impression que le gouvernement de Barvynie, que nous pensons être le barycentre de la Confédération, tente de tenir à bout de bras une union, mais au sein de laquelle personne ne s'accorde sur quoi faire. Cela rend toute communication concrète très difficile, et c'est la première difficulté de ce dossier....qui pourrait également être une opportunité pour nous, mais nous y reviendrons.

Tout cela pour dire que le bilan de la diplomatie velsnienne est très mitigé pour l'instant, tout comme l'est celui de la diplomatie jashurienne. L'ONC, bien qu'étant une organisation que nous considérons comme solidaire, gère également ses dossiers d'une manière plus décentralisée que vous autres, si bien que pour l'instant, seuls les velsniens, les jashuriens et les fortunéens dans une moindre mesure ont pu s'en faire un avis, qui et globalement négatif à cet instant. Ma recommandation auprès de vous est la suivante: il faut séparer le bon grain de l'ivraie, comme nous l'avons fait, et partir du principe que nous avons affaire à des pays qui ne se coordonnent pas ou peu, et qui nécessitent chacun un traitement différent. D'entrée de jeu, je puis vous dire qu'il sera difficile d'établir une relation apaisée avec l'Ouaine et le Morzanov, qui sont les Républiques les plus bélliqueuses de cet ensemble. En revanche, nous n'abandonnons pas l'espoir de nous entendre avec la Barvynie, qui semble faire office de "voix raisonnable" du groupe. Concernant les autres membres de l'union, nous n'avons pas assez d'informations pour vous faire remonter quoi que ce soit j'en ai peur...

En résumé donc... pour le moment, notre gouvernement ne surveille activement que le Morzanov, et en est arrivé à la conclusion que ces derniers allaient incarner un point de friction à l'avenir. Ajouté à cela que cet État ainsi que l'Ouaine, ont des vues sérieuses sur le Tsarat du Khardaz, qui semble être la principale cible de leur ire, même si ceux ci ne sont pas non plus exempts de reproches. A ce titre, nous avons avertit le Morzanov ainsi que le Khardaz de cesser leurs exercices aériens et navals sans délais. Nos deux premiers avertissements sont restés lettre morte. En cas de réitération, nous devrons probablement détacher une flottille et l'affecter en garnison à Tercera afin de leur signifier que ce cirque doit cesser. Cela nous coûte, puisque nous serons obligés de dégarnir d'autres points de tension. Donc, autant vous dire que pour l'instant, notre avis est relativement tranché sur la question de la fiabilité de la Confédération... c'est d'ailleurs l'une des raisons de la volonté jashurienne de mettre fin à la présence de la Confédération au Chandekolza.

Aussi, si vous le voulez, nous pourrions à partir de ces observations adopter une attitude commune sur la question: à savoir afficher une volonté de dialogue avec la Barvynie tout en exerçant une politique de "cornérisation" vis à vis du Morzanov et de l'Ouaine si ceux ci font encore montre d'une hostilité affichée. Du moins, cela, c'est si vous tenez absolument à vous mêler de cette affaire, et si vous voulez partagez l'état d'esprit de diplomates jashuriens et velsniens qui s'arrachent les cheveux devant ce dossier. "

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« Je vous rejoins sur la manière d'abord la chose avec le Grand Kah. C'est un État pragmatique et une approche honnête de la situation exprimant clairement attendre d'eux que leurs manœuvres stratégiques ne déstabilisent pas plus la région ni ne brise l'équilibre des forces, pourrait être audible à leurs oreilles.

Pour la CSN, votre analyse est précieuse et contribuera à ce que l'OND ajuste son positionnement. La Barvynie et le Morzanov sont en effet aux antipodes dans leurs procédés diplomatiques, mais aussi géopolitiques. Entretenir un dialogue étroit tout en imposant des limites clairs risque d'être notre ligne stratégique faute d'éléments plus approfondis pour y répondre. Si l'OND n'est pas encore pleinement focalisé sur la question, nous devrons nous y pencher bon gré mal gré considérant la vitesse à laquelle certains éléments de la CSN cherche à se constituer un potentiel de projection parallèlement à leurs manœuvres toujours plus provocantes. L'important sera de surveiller l'expansion de leur sphère d'influence et la constitution de relais ou postes avancés servant à étendre leurs capacités de projection, telles que ces bases au Chandekolza. Le plus concret que l'OND peut proposer à l'occasion est que nous restions, en qualité de représentants respectivement attitrés à nos organisations, à rester disponibles et ponctuellement échanger des comptes rendus sur l'évolution de la situation pour convenir d'une stratégie commune décisive.

Je n'ai hélas pas d'éléments supplémentaires à apporter. S'il en est de même pour vous, alors nous pourrons tous deux prendre congés. Comme dit, je resterai disponible afin de réitérer les échanges entre nos organisations si des évolutions le justifiant se manifestaient. »
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