Ambiance
Sur l'écran des raskenois, on pouvait voir le visage affable et accessible d'un vieil homme, tout sourire. La visio était de toute évidence prise dans son bureau, au siège de la Fabricca di armi della Dodécapoli. Au mur était accroché le dernier modèle d'arme légère de l'entreprise, le M11 Corenno, qui était parmi les fiertés locales. Pour cause, elle était devenue l'arme standardisée des fantassins velsniens, et de la plupart des villes de la Dodécapole, de même que celle des soldats xin au Nazum. L'institution, plusieurs fois centenaires, restait à Apamée l'une des grandes entreprises exportatrices de la ville, et ne se refusait jamais à une bonne opportunité contractuelle. Il se trouvait que ces derniers avaient réussi à faire fonctionner leur réseau par le biais de la clientèle déjà acquise de Velsna, qui s'était faite le relais d'une proposition des plus alléchantes. Que les raskenois acceptent ou refusent la proposition initiale, cela avait l'air d'avoir attiré leur attention...

"Bonjour messieurs. Je me permets de me présenter, même si je suppose que l'on vous a déjà briefé sur ma personne...fort peu intéressante j'en conviens. Je m'appelle Mario Alboretto, directeur général de la Fabricca di armi della Dodécapoli, et c'est un plaisir d'entretenir avec vous, même si le temps ne m'a pas permis une discussion en tête à tête. C'est une immense joie que je me fais de partager cet écran avec de tels connaisseurs que vous dans tout ce qui a attrait à l'armement léger.
Comme vous l'avez dit, il y a moyen de nous entendre sur les dangers auxquels nos deux pays font face, et je suis certain que nos intérêts vont se retrouver. L'Assemblée des citoyens d'Apamée a été fort ravie de votre réponse...mais trêve de politesses, et commençons.
Vous n'êtes pas sans savoir que la FADD a bénéficié de la publicité de la part de l'un de nos amis communs. Comme vous pouvez le constater, cet appel du pied est un témoignage de la grande qualité du matériel qui est produit dans le secret entre ces quatre murs. La FADD fabrique ses armes certes, et nous en sommes très fiers, mais j'ai cru comprendre que ce qui vous intéresserait le plus serait davantage un contrat de sous-traitance dédiée à de l'équipement que vous produisez déjà sur votre sol. Je comprends votre attachement à produire votre propre matériel, et c'est louable.
Voyez vous, j'ai eu l'honneur de recevoir il y a peu un exemplaire de votre fameux fusil "Tara".
*A l'écran, le vieux directeur pose un modèle raskenois sur son bureau, qu'il s'amuse à démonter, puis remonter avec l'attention d'un artisan horloger.*
C'est vraiment du beau travail. Certes, sa cadence de tir est légèrement inférieure au Corenno, mais il est plus léger une fois chargé, et moins encombrant. J'apprécie tout particulièrement cette crosse pliable, qui offre des configurations intéressantes. Sans parler du fait que vous vous êtes débarrassés des calibres 7,62. Non pas que je n'apprécie pas, pas la plupart des armées du monde ne l'utilisent plus que de manière marginale, et il serait difficile de récupérer ces calibres sur un champ de bataille, autant que de participer à des opérations inter-armes. En dehors d'une utilisation par des forces spéciales, je ne recommande pas. C'est une gracieuse machine, indubitablement, et je pense qu'elle est digne d'être sous traitée chez nous.
*Il repose le fusil sur la table après l'avoir manipulé une dernière fois.*
Outre les fusils, sachez que je peux également sous traiter tout votre matériel d'infanterie, ce qui comprend donc cela, mais aussi les mortiers, mitrailleuses, lance-roquettes etc etc... La première question serait donc de savoir à quel point vous êtes demandeur. Mon offre de départ, si mes souvenirs sont bons, était la sous-traitance de deux ateliers (hrp: usines), mais soyons honnêtes: vous êtes une grande nation avec de grands problèmes, et vos besoins dépassent de loin mon offre de départ. Or, il se trouve que nos partenaires velsniens sous-utilisent ce magnifique complexe militaire qui est le nôtre. Nous pouvons donc doublement nous être utiles. Mais avant cela, ma première question est donc de déterminer de combien d'ateliers avez vous le besoin, et pour quel type de matériel. J'écoute, après quoi nous parlerons de ce que nous voulons...