Posté le : 27 sep. 2025 à 13:07:09
Modifié le : 27 sep. 2025 à 13:11:12
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De l'aéroport, la délégation youslève, accompagné par ses homologues san youtiens, se dirigèrent vers la capitale Maracaillbosse. Là-bas, ils devaient assister à une parade militaire. L'évènement dura un peu moins d'une heure, fort heureusement pour Alkesto Divardra qui n'aimait pas beaucoup ce genre de démonstration, même s'il avait dû s'y plier plus d'une fois depuis qu'il occupait le poste de Secrétaire aux Affaires Etrangères de la République Fédératrice de Youslévie. Il est vrai qu'il n'était pas particulièrement à l'aise entre les chars et lances-missiles, lui ce qu'il préférait c'était les tractations de couloir, les négociations, pas les canons. Il avait néanmoins pu faire connaissance avec Clara Mendizabal, la ministre des affaires étrangères du San Youté, son équivalent. Ils avaient plutôt bien sympathisé et, outre le fait qu'il puisse se changer les idées après cette déconvenue dans l'avion, il pouvait maintenant aborder cette rencontre stratégique avec beaucoup moins d'appréhension.
A sa gauche se trouvait Juan Pablo Orwillo, le vice-président de la république fédérale. Bien que son rôle reste un peu mystérieux pour les Youslèves, il semblait être quelqu'un de tout à fait convenable. Hemeraldo Vera et Nathelios Guerrerio étaient eux encore à la gauche d'Orwillo et les deux semblaient passer un bon moment. Il est vrai que Vera, en tant que porte-parole du virilisme, raffolait de ces défilés militaires et, comme l'avait imaginé Divardra, il allait extrêmement bien s'entendre avec le président san youtien.
Toutefois, il fallait ne pas non plus baisser sa garde. Derrière ces apparats, ces sourires et cette langue commune se cachait un pays méconnu de la Youslévie. Bien que colonie youslève jusqu'en 1821, l'histoire récente du pays paltoterran a quelque peu terni les relations entre les deux pays, qui étaient restés intimement liés. Entre les différents régimes autoritaires, les coups d’États et les morts douteuses, la diplomatie youslève savait que la République Fédérale du San Youté était une démocratie à parfaire. Pour preuve, le surnom de Nathelios Guerreiro était "el dictator". Il fallait donc garder ça en tête, ce que ne faisait visiblement pas Hemeraldo Vera qui semblait subjugué par l'accueil san youtien.
Les intérêts youslèves vis-à-vis du San Youté étaient multiples. La RFY était en effet satisfaite de voir un pays hellénique (par la langue) sortir de l'ombre au Paltoterra. Une fois le régime arrivé à maturité, cela pourrait devenir un allié de choix pour la Youslévie. Les sujets à l'ordre du jour étaient donc très nombreux et le Secrétaire aux Affaires Etrangères essayait de se les répéter afin de ne rien oublier. Il tentait aussi de les prioriser mais fut coupé dans sa réflexion par les applaudissements, c'était la fin de la parade. Tout le monde rentra dans les limousines avant de se rendre au palais présidentiel où les choses sérieuses allaient commencer.
Une fois confortablement installés, à l'abri des caméras et des oreilles indiscrètes, le Directeur du Conseil pris son air le plus solennel, sous le regard inquiet d'Alkesto Divardra :
"Madame, Messieurs, merci infiniment pour votre invitation ainsi que votre accueil qui est de très loin le meilleur que nous ayons reçu d'un pays étranger depuis le début de notre mandat. Nous sommes si contents que le San Youté soit sorti de sa réserve et fasse maintenant preuve d'ouverture. Nous connaissons tous l'histoire qui nous lie et nous nous devons de lui faire honneur aujourd'hui. Bien, je propose de lancer les hostilités car nous avons un programme très chargé. Par quoi commençons-nous Alkesto ?
- Il me semble que le plus judicieux soit d'entamer cette rencontre par notre objectif principal, la collaboration entre la Youslévie et le San Youté autour du développement de ce dernier. Nous sommes au courant de la situation complexe que traversait le San Youté jusqu'à il y a peu, notamment avec la crise économique de 2006. Malgré vos efforts et vos résultats impressionnants avec le programme Nuevo Futuro, nous constatons que 20% de la population vis encore sous le seuil de pauvreté, que la criminalité est encore présente et que le paludisme progresse nettement. Dans un premier temps, nous voulions vous apporter notre soutien par exemple avec la construction d'infrastructures et la mise en place de programmes pour vous aider à combattre ces trois maux qui appartiennent au même problème. Qu'en pensez-vous ?"