Activités intérieures en Gondavie

UN MESSAGE AUX MASSES TRAVAILLEUSES ET AUTRES EXCLUS

30/07/2017

Sur la principale chaîne d'information Gondave, GonDirekt, est diffusé Gazete, matinale autoproclamée populaire, en réalité à la solde de la bourgeoisie étatique.

Jingle

-Bonjouuuuur, Goooondaviiiie!!!
-Oui bonjour, ca c'est vrai!
-Nous espérons que vous passez une agréable matinée!
-En tout cas, nous on est en pleine forme!
-Car aujourd'hui le gouvernement du président Cătănău peut s'enorgueillir d'avoir finalisé sa campagne de dépollution des eaux !
-C'est ça! Les tractes réactionnaires du Khardaz qui avaient pour but de perturber le trafique maritime de nos belles plages ne sont plus un problème, comme vous l'expliquera notre envoyé spécial Carlin

L'image passe sur les lieux

-Ouiiii, comme vous pouvez le constater, le dernier bateau dépollueur du gouvernement est sur le point de lever l'ancre, ici dans le sud-ouest la population a qui fortement contribué au travail est soulagée et pourra enfin reprendre ses activités dans la normalité! Vous monsieur, comment envisagez-vous la suite?

Le micro est tendu à un jeune batelier

-Le gouvernement Cătănău n'a presque en rien contribué au travail collectif qui fut mené ici...! Ce sont les locaux et les travailleurs qui ont fait tout le travail...! Le gouvernement s'est contenté de nous envoyer UN bateau, UN! Nous qui en avions 48 déployés pour l'occasion! Et lorsque leur équipement s'est montré défectueux, nous n'avons eu l'aide de personne si ce n'est que des organisations clandestines et jeunesses communistes apartisanes ! Mais le gouvernement n'a absolument rien fait!


Le journaliste s'éloigne progressivement du batelier et fait signe à la caméra de se tirer

-Voilaaaa, nous vous rendons l'antenne! Gazete, c'est à vous!

Au même moment sur l'antenne



-Chers téléspectateurs, le texte que je m'apprête à vous délivrer est écrit de la main de l'ALNG, Action de Libération Nationale Gondave, qui vient d'investir nos studios par la force...
Aux masses travailleuses, forçats et autres exclus... Si nous avons aujourd'hui prit l'antenne de GonDirekt, c'est dans le cadre d'une action de dénonciation du gouvernement opportuniste de Cătănău... Je ne peux pas lire ça enfin...

-Oh que si tu vas le lire!

Le canon d'une arme rentre dans le champ de la caméra, pointant l'éditorialiste

-...En effet, les évidents crimes de guerres perpétrés par l'état raciste en Afarée ne constituent pas le fantôme d'un passé révolu mais bien une morbidité des plus contemporaines. N'oublions pas camarades que leur sort est le notre, et que la lutte pour la liberté ne doit jamais perdre de vue qu'elle est internationale...
Rappelons que Mardi dernier, la manifestation pacifique du PAILM, le Parti Afaréen pour l'Indépendance de Luassau et du Mozola, s'est faite réprimée par les fusils des colons.
48 morts... 245 blessés... C'est dans ce contexte que l'offensive indépendantiste décida de prendre les armes pour son autodétermination. Réveillons nous! Répondons aux appels du PAILM et des 800 000 du Morzanov ! Répondons à l'appelle de l'internationale communiste! Nous ne pouvons tolérer autant d'inhumanité et de pleutrerie au cœur du pouvoir de notre pays. Comment rester bras croisés quand les capitalistes assassins de feu Josef Skratac polluent nos plages, profanant nos idéaux et notre conscience de classe, alors que le gouvernement pseudo populaire Gondave, par intérêt pour la classe bourgeoise, courbe l'échine sur la scène internationale, refusant encore à ce jour de prendre clairement position en faveur des peuples opprimés?

Les militants armés semblent s'exfiltrer rapidement avant l'intervention des forces de l'ordre, pointant toujours leurs canons jusqu'à ce qu'ils soient éclipsés par le cadres de porte.

-Face aux dictatures, leurs censures et leurs meurtres... Créons le pouvoir populaire!

Colonie Afaréenne Luassaïte dans le village de Soro, à proximité du désert.
Base improvisée de l'armée coloniale Gondave

09/09/2017;
06:00

Radio Uhuru (Antenne des indépendantistes émettant tant chez les locaux que chez les envahisseurs. Bien que l'origine de l'équipement servant à l'émission soit inconnue à ce jour, des pistes crédibles semblent pointer la Barvynie)

Jingle

-Bonne matinée aux combattants et combattantes de l'indépendance, vous me connaissez, Mari Turrü et pour une nouvelle journée, je serai encore la voix de l'émission !
Nous allons introduire avec un passage d'un discours de notre camarade révolutionnaire Amilian Carbalău !

"Les faits nous dispensent de prouver que l’instrument essentiel de la domination impérialiste est la violence. Si nous acceptons le principe selon lequel la lutte de libération est une révolution, et qui ne finit pas au moment où l’on hisse le drapeau et se joue l’hymne national, nous verrons qu’il n’y a, ni ne peut y avoir, libération nationale, sans l’usage de la violence libératrice de la part des, forces nationalistes, pour répondre à la violence criminelle des agents de l’impérialisme. Personne ne doute que, quelles que soient les caractéristiques locales, la domination impérialiste implique un état de violence permanente contre les forces nationalistes. Il n’y a pas de peuple sur terre qui, ayant été soumis au joug impérialiste colonialiste ou néo-colonialiste, ait conquis son indépendance nominale ou effective sans victimes. Ce qui importe c’est de déterminer quelles sont les formes de violence qui doivent être utilisées par les forces de libération nationale, pour répondre non seulement à la violence de l’impérialisme, mais aussi pour garantir par la lutte la victoire finale de sa cause: la véritable indépendance nationale. Puisque la guerre révolutionnaire nationale est la seule alternative crédible à cette contradiction... Que dis je, cet antagonisme; qu'est la situation coloniale, il en va de soit pour le colonisé que toute arme est bonne à prendre."

-A présent, nous allons passer au programme suivant et vous donner les noms des soldats Gondaves morts la veille qui ont pu être identifiés.

Ayar Börü

Temir Ayaz

Yulduz Arslan

Altan Sayan

Kübek Töré

Batu Hanay

Sayan Erden

Tola Bars

Ayan Kerey

Tolkun Alp

Samer Vasil

Nikolay Tchoban

Irina Aybike

Viktor Kara

Yuliy Timu


Il s'agissait d'une quinzaine de noms... La voix les citant était relayée continuellement par 2 autres, dans l'objectif que ces 15 noms aient l'air d'en être 40, il faut dire qu'ils prenaient le temps pour les prononcer.
Ce jeune soldat qui se réveil probablement de sa dernière nuit en ces lieux le sait... L'état Gondave est un mensonge qui claque une majorité démesurée de son économie dans des guerres coloniales qu'il est infichu de remporter. Pour ce faire, il envoie au mouroir les jeunes recrues fraichement sorties de l'académie militaire.
Lui, comme tant d'autres, a fait les frais de cette politique. C'est décidé… demain, il déserte.

Nazum,
Gondavie,
Ville de Bozşehir,

Alors qu'il vient de rentrer de l'école, Yann s'empresse d'allumer la télévision a partir du moniteur avant de s'affaler sur le canapé.
Ce dessin animé, il faut dire qu'il en a rêvé toute la journée. Lui comme beaucoup d'enfant de son âge d'ailleurs, puisqu'à partir de ce vendredi la chaîne de divertissement pour enfant la plus appréciée du pays diffusera un marathon de ce programme jusqu'au lundi. Dans sa classe, Yann est le seul à ne pas avoir la patience de regarder les épisodes, donc il lit la version papier. Il connaît déjà le dénouement et sait qu'enfin, l'arc va se terminer sur des révélations attendues depuis des années, donc il compte bien en parler avec ses camarades de classe, la semaine prochaine.
Mais lui aussi a un arc à achever avant de pouvoir regarder son émission.
Retrouver la télécommande que sa mère a l'habitude de déposer partout sauf sur le meuble TV.
En attendant, dans la pièce est diffusé le son de la voix grave du chef d'état Gondave.


-Citoyens du pays,
Soldats, fonctionnaires, pères et mères de famille,

En ces heures graves, je m’adresse à vous non pas comme un simple chef d'état, mais comme celui qui a accepté la charge de préserver la continuité de la nation. Nous sommes confrontés à une conspiration d’idées et d’intérêts qui prétend transformer nos institutions par la violence et le chaos. Ils disent qu’ils apportent la justice ; moi, je dis que la patrie a besoin d’ordre pour vivre.

On m’a appris que la première tâche d’un gouvernement est d’assurer la sécurité des gens, la sécurité de vos foyers, de vos entreprises, de vos enfants et vos propriétés privées. J’ai agi en ce sens, parfois dans l’urgence, parfois avec la dureté que commandent les circonstances. Si la fermeté que j’ai exercée choque certains, je leur demande de regarder d’abord l’autre visage du désordre et de la violence qui menace notre République.

Ils croient que l’histoire leur appartient. Ils se trompent. L’histoire appartient aux élus de Dieu ; elle est le livre commun des hommes et des femmes qui ont construit ce pays sur les bases de nos traditions. Oui, l’histoire sera écrite par ceux qui travaillent, par ceux qui élèvent leurs enfants dans la dignité, et par ceux qui, au prix de difficiles décisions, ont voulu protéger la nation contre la dissolution de ses valeurs.

Que nul ne croie que la lutte idéologique efface la fraternité humaine, ses valeurs et sa tradition. La patrie doit être une maison pour les gens justes et c’est pour cela que je vous exhorte à défendre la République et à travailler à l’unité, dans les cadres qui nous est imposé par les sauvages d'Afarée et l'ingérence de la CSN qui n'a de socialiste que l'acronyme.

Voyez les donc se réjouir du mal que nous nous donnons à civiliser ces consciences animales alors qu'ils souhaitent s'accaparer tout le travail fait dans les convictions du gondotropicalisme! Ils veulent m'arrêter, disent-ils? Ce n'est pas si vrai. Pour ces communistes violents qui n'ont pour eux que la révolution, crachant sur le socialisme à caractéristiques gondaves, tout est collectif. Et la punition aussi. Gondaves, ils ne s'en prendront pas qu'à moi, mais bien à vous tous.

Alors je ne reculerai pas!

A l'heure où je vous parle, nous renforçons les défenses de nos coloni... Provinces d'outremer !
...
On est en direct? On peut la refaire...?
Hum... D'accord.

Je disais...!
Nos provinces d'outremer !
Notre pays sera libre quand nous libérerons l'Afarée des idéologies néfastes de ces faux socialistes, d'ici là nous ne cesserons de nous batt- !

Il s'avère que la télécommande était bêtement sous le coussin du fauteuil.


-Bonjour! C'est Öliver de Schlaglass! Avez-vous une fissure dans le parebrise de votre voit-


Ni le discours du dictateur Marcelin Cătănău ni la publicité n'intéressent un enfant de la métropole âgé de 9 ans.

-Sans transitions, au Mozola;
les tirs reprennent dans la ville de Samachel alors que l'armée gondave confirmait le bombardement d'une clinique, en réalité foyer du terrorisme samachelois, l'éta-

Les chaînes d'information non plus, ça va de soit.


-BURITOOOOO!
-TAHSUKEEEEEE!

C'est ça que Yann voulait voir...!