16/12/2017
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[Latrua-Slaviensk-Karty-Quatres Vallées-Code Communautaire] Morovsk 2017 - Un sommet pour la paix

en-tête
MOROVSK 2017
01/08/2017, Château de MorovskChâteau de Morovsk

Les pâles de l’hélicoptère s’arrêtèrent de tourner et la porte de l'appareil s'ouvrit sur Vasiliy. Ce dernier descendit les quelques marches de la machine et s'avança sur la pelouse. Au loin, une foule de journalistes s'était regroupée près de l'entrée du Château, maintenu à une certaine distance par des barrières et des membres du service de sécurité présidentielle. Vasiliy remit sa veste et s'approcha des barrières. Il fut alors assaillit par une vingtaine de flashs et part une myriade de micro. Il fit un geste et deux hommes en noirs firent reculer les journalistes. Il se plaça devant eux et commença :

"Mesdames et Messieurs, je suis très heureux de vous voir parmi nous aujourd'hui. J'espère que votre voyage jusqu'à nous et jusqu'à cette magnifique bâtisse s'est déroulé sans encombre."

Il regarda attentivement les toits dorés à la feuille d'or du Château. Les rayons de l'astre se réverbéraient sur ces immenses plaques dorées et leur donnaient une nature quasi-divine. Le Président de la République jeta un coup d’œil sur sa montre. Elle affichait "9h 21". "J'ai le temps de discuter avec eux, pensa-t-il en souriant."

"Je suis à votre disposition, pour répondre à vos potentielles questions, pendant 10 minutes. A vous de vous lancer.

- Bonjour Monsieur le Président, Yuliya Filchenkova pour le journal Véracité, qu'attendez vous de cette rencontre ?

- Madame Filchenkova, je ne m'attendais pas à mieux de votre part. Je sais que votre journal aime les réponses complètes et la vérité. Je vais donc vous répondre avec toute la transparence et la vérité dont je suis capable. Je n'attends qu'une seule et unique chose de ce sommet : la paix. La paix dans un pays qui en a besoin, la paix pour un peuple qui, aujourd'hui, souffre des distensions qui existent en les membres de leur classe politique. Je veux que cette rencontre permette de stabiliser la situation politique de cette nation pour que l'on puisse y développer une économie forte et complète.

- Lavr Gorelov, Monsieur le Président, pour la télévision slavis. Vous semblez placer beaucoup d'espoir dans cette rencontre. Les raisons qui vous poussent à vouloir organiser ce meeting sont louables, cependant, on peut s'interroger sur la capacité du Latrua à faire pression sur les différents participants à cette réunion. Et je ne suis pas la seule personne à la dire. En effet, certains bruits de couloir font l'état d'une méfiance de vos partenaires kartiens et slavis quant à vos capacités de régler cette situation. Ils y voient même un moyen de s'imposer lors de ces discussions.

- Je me permets de vous dire Monsieur, que vous n'avez posé aucune question. Je pourrais donc ne pas vous répondre, mais je vais essayer de vous donner mes impressions sur ce que vous venez de dire. Je vais me permettre de vous donner un cours de diplomatie et de géopolitique. Il est normal qu'entre puissances -car le Latrua est autant une puissance que l'Empire Constitutionnel de Slaviensk et la République Impériale de Karty- il existe des tensions, des questionnements. En tant que dirigeants d'un pays, d'une nation, nous nous devons de faire passer les intérêts de notre peuple avant toute chose, avant toute considération diplomatique, avant toute décision politique. Je peux donc comprendre que certains et certaines doutent de la capacité de mon pays, de ma capacité personnelle, à amener ces discussions vers une issue favorable et à mettre en place une solution de paix durable. Nonobstant, je n'ai jamais commenté des bruits de couloirs et je ne vais pas commencer à le faire : c'est une question d'hygiène de vie. Maintenant, s'il a pu arriver à certaines personnes de penser qu'elles pourraient prendre le dessus lors des négociations, dominer et ainsi rendre minoritaire la vision du Latrua, je pense que ces personnes se fourvoient lourdement et largement. Une dernière question ?

- Oui Monsieur le Président. Christopher Freudenberger, journaliste pour la presse kartienne. Quel est votre regard sur la politique intérieure de la République du Latrua ?

- C'est une question vaste et large Monsieur Freudenberger. Si vous cherchez à savoir si le Latrua pourrait basculer dans une période d'incertitude, permettez-moi de vous dire que non, la République du Latrua ne basculera pas dans l'incertitude, qu'elle soit politique ou économique. Vous n'êtes pas sans savoir que l'Assemblée constituante a voté, la semaine dernière, un budget pour l'année 2026, ambitieux et qui permettrai de remettre à l'équilibre les finance de la nation latruante. Vous n'êtes pas non plus sans savoir que les élections territoriales approchent à grands pas et qu'elles redéfiniront le visage du Parlement des territoires. Cette institution est importante pour notre système politique et j'espère que la majorité actuelle conservera la tête de la chambre basse. C'est tout ce que j'aurai à vous dire. Mesdames et messieurs, je vous remercie !"


Vasiliy s'éloigna et rentra dans une des lourdes Aurus V présidentielles.

***

Vasiliy était positionné près de l'héliport. Au loin, on voyait se rapprocher la silhouette d'un des hélicoptères présidentiels. A son bord, se trouvaient les Grands Ambassadeurs Vanaï et Uzkaï, ainsi qu'un membre de l'état-major kartiens. L'appareil se posa délicatement au sol. Les flashs des appareils photo commençaient déjà à crépiter. Soudain, la porte de l'hélicoptère s'ouvrit sur les trois hommes. Ces derniers s'approchèrent du Président de la République, lui serrèrent la main et se positionnèrent à ses côtés. On distinguait déjà la forme d'un autre hélicoptère dans le ciel : celui de l'Empereur de Slaviensk.
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01/08/2017,
AlinéaL'hélicoptère Latruant volait à travers ciel depuis quelques temps déjà, accompagnant quatre Kartiens. Deux diplomates, un militaire de l'état-major et un traducteur, c'était là le tout de cette délégation. La diplomatie Kartienne s'était apaisée ces derniers temps, n'ayant plus ce désir de prendre contact avec l'ensemble du globe suite à la grande ouverture diplomatique. C'est pourquoi certains s'interrogeaient quant au bien-fondé de ce sommet en Latrua, il faut dire que la République Impériale est bien peu interventionniste... Toutefois les Kartiens étaient là, en sol ou plutôt en ciel Latruant, ils conversaient tandis que l'appareil continuait inéluctablement son trajet.


hélicoptère

Grand Ambassadeur Vanaï-"Dis encore Itami, c'était comment ton entrevue avec Angèle aux Quatre Vallées ?"
Grand Ambassadeur Uzkaï-"Boh euh... Comme je te l'ai déjà dit, j'ai très peu parlé. Angèle avait été, disons piquée par l'audace des diplomates du Code Communautaire, pas des Quatre Vallées."
Grand Ambassadeur Vanaï-"Piquée dis-tu ? Ah oui et, pourrais-tu me réexpliquer encore une fois le système des Quatre Vallées, je préfèrerais éviter une bourde diplomatique, faut dire que leur système est peu compréhensible."
Grand Ambassadeur Uzkaï-"Je vais t'éviter un cours de sciences politiques sauce Lav'piri, assez simplement, les Quatre Vallées c'est le nom du pays. A l'intérieur y'a le gouvernement officiel, qui en réalité n'a quasiment aucun pouvoir. Ceux qui ont ce pouvoir, c'est le Code Communautaire, avec qui on a dialogué donc. Les deux parties se foutent sur la gueule depuis bien longtemps, c'est donc la raison du sommet Latruant. Le Latrua veut officiellement arranger la paix aux Quatre Vallées, bien que clairement, c'est juste un moyen de dorer son blason.
Ah oui et, concernant Angèle, elle a été piquée oui. Le Code Communautaire avait fait des propositions lunaires, et elle a pas trop aimé au départ. Mais après, disons qu'un arrangement s'est trouvé, Angèle est descendue de ses grands chevaux et à cette heure, on peut dire qu'elle a plutôt réussi à s'entendre avec le Code Communautaire en fait. On parle pas d'une alliance avec Karty, mais une bonne entente oui.
"
Grand Ambassadeur Vanaï-"Mh d'accord, ça devient plus clair. Par contre, je m'interroge réellement sur les capacités du Latrua. Les Quatre Vallées c'est ton secteur, mais de ce que tu m'en décris, c'est juste le bordel. Le Latrua c'est mon secteur... Et je peux te dire qu'ils ont pas les épaules pour arranger une telle guerre civile, qui est même pas sur leur continent en plus. En fait, le Latrua est à peine en capacité d'influencer ses voisins... Alors un pays Nazumi..."
Grand Ambassadeur Uzkaï-"Très juste Ivan, très juste. Cependant, c'est pas notre rôle, que le Latrua se fasse déguster par ses ambitions nous importe peu. Non, si nous sommes là, ce serait plus pour apaiser la salle si cela venait à dégénérer. Comme tu dis, le Latrua est pas en capacité d'imposer quoique ce soit. Je ne remets pas en cause la puissance Slavis, disons cependant qu'elle ne pourrait sans doute pas raisonner le Code Communautaire. En réalité, nous sommes les seuls ici présents à pouvoir le faire. Notre puissance militaire nous le confère d'une part, et d'autre part, on s'entend bien avec le code, il faudra user de ces relations à bon geste, sans en abuser évidement. Ce serait d'ailleurs à ce moment qu'Attilio interviendrait, prions que cela n'arrive pas cependant."
Maréchal Vescarelli-"Quoique, ça pourrait faire un peu de distractions dans cette réception où je vais mourir d'ennui. Je sais pas ce que notre chère Ministre de la Défense ou la Chancelière avait dans la tête à ce moment, mais m'envoyer dans ce trou..."
Grand Ambassadeur Vanaï-"Tu omets le fait qu'on pourrait tourner cette rencontre à notre avantage, cela serait un atout, mais aussi une "distraction" pour toi."
Grand Ambassadeur Uzkaï-"Attilio, tu tâcheras d'être plus diplomate face à eux, nul besoin de te le rappeler. Si tu t'interroges sur ta présence, tout bonnement sache qu'Angèle et Lüna sont approximativement en ce moment occupées à ratifier une alliance militaire avec Rasken (HRP: rencontre avec Rasken en cours de rédaction)."

Maréchal Attilio Vescarelli

L'hélicoptère finit enfin par se poser, laissant sortir ses passagers. Les flashs des journalistes accompagnaient les poignées de main, les Kartiens furent les premiers à arriver...
Tedore Abashidze. Marta Zakarashvili.

01/07/2017.

Marta semblait nerveuse. Elle scruta attentivement la façade du château de Morovsk. Au-delà de sa beauté incontestable, la bâtisse laissa à la première ministre un sentiment d'angoisse. Les enjeux étaient cruciaux. Tellement cruciaux qu'elle jouait certainement sa vie sur cette rencontre. Il y a de fortes chances pour que le Code Communautaire demande une extradition du président et d'elle-même. Entre autres. Elle avait tout d'un incroyablement peur. Elle ne comprenait pas pourquoi le Code Communautaire avait accepté une telle entrevue. Enfin, si elle comprenait les raisons diplomatiques dues à leur statut désormais international, mais elle ne comprenais pas les raisons profondes. Le pouvoir n'était plus dans leur camp et elle se sentait comme une civile sur-le-champs de bataille. Elle savait qu'ils avaient de grandes chances de mourir. Elle ne savait pas ce qui allait leur arriver et c'était ce qui la terrifiait le plus.

Tedore semblait encore plus nerveux. Ils étaient en Latrua depuis quelques mois déjà et ils passèrent un voyage des plus agréable. Toutefois, depuis quelques jours, il semblait totalement désemparer par l'échéance à venir. Il avait du mal à manger et à boire, lui qui plaçait ses moments comme les plus importants de son existence. Il fallait le comprendre, une institution puissante voulait sa mort. Et une de leur délégation venait directement à sa rencontre. Pour rajouter à son énervement, cette institution avait tué nombre de ses compatriotes notamment lors du massacre de Shetekauri. Il avait une rage bouillonnante en lui, mais aucun moyen de l'exprimer. Il rêvait d'étriper ses diplomates du Code Communautaire, mais il ne pouvait pas. Il allait une nouvelle fois qu'il se la jouer diplomate, alors que ce n'était pas une de ses qualités. De plus, cela n'allait peut-être pas suffire pour sauver sa peau, ni pour sauver son projet. Il avait une grande confiance envers le président Shulichenko, il ne doutait pas de ses qualités humaines et de ses compétences diplomatiques, mais la tâche allait être très ardu.

Une fois arriver en voiture devant le château de Morovsk, ils furent escortés direction le lieu de la rencontre...


Azni Isagholian.

Isgholian ne pensait pas que l'Eurysie de l'Est allait son terrain de jeu et encore moins la priorité diplomatique du Code Communautaire. Quoi qu'il en soit, l'équipe diplomatique envoyée en Karty avait de nouveau été choisie pour mener à bien cette rencontre. Il faut dire qu'ils font partie des personnes les moins zélées de leur communauté respective, alors au vu de l'importance de ce sommet, il ne fallait pas commencer à tenter des choses farfelues.

Le Code Communautaire, fort de sa victoire lors de la reprise de la mine de Shetekauri, espérait beaucoup du Latrua. Ils avaient promis la paix en invitant deux nations tout sauf pacifiste et deux entités qui veulent structurellement la mort de l'autre. Personne ne savait comment ils allaient s'y prendre pour obtenir des concessions, mais les personnages les plus importants du Code Communautaire avaient hâte de voir cela. Si la situation dégénérait, il avait prévu des plans de secours. Des gardes allaient escorter la délégation Lav P'iri et en cas de bavure de l'Etat des Quatre Vallées, un bain de sang allait être enclenché. Peu n'importe les conséquences sur les inviter Kartiens, Slavis et Latruant.

Azniv Isagholian, Tedore Saakashvili, Akca Akkaya et Arsalan Behdad allaient donc participer à cet échange. Ils se retrouvèrent à l'aéroport de Dzyun Tovli direction Morovsk. À la suite d'un voyage en hélicoptère peu agréable, ils arrivèrent sur l'héliport du site. Tout le monde était déjà présent et la tension était déjà palpable...
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Morovsk 2017, Sommet pour la paix ou Sommet pour les attentats ?


01/08/2017, Château de Morovsk


Le sommet de Morzovsk allait avoir lieu, au premier jour du huitième mois. Un sommet pour la paix, alors que la guerre faisait rage dans les Quatre Vallées. Et pour la première fois, Slaviensk était opposé au pays qu'on disais comme son "allié de cœur", la République Impériale de Karty, à cause des quelques carabistouilles entre le code communautaire et l'état des Quatre Vallées. Les quelques erreurs qui ont menés à ces oppositions devaient être corrigées, tout comme celles qui avaient conduits les Quatre Vallées dans la guerre. Cependant, cette conférence de paix se profilait comme dangereuse : Deux factions en guerre qui ce rencontraient dans un état faible. Ces deux factions ignorant complètement les codes de la diplomatie et prêt à tout pour s'installer confortablement sur le trône d'une nation dévastée par le conflit.
Ces informations, Slaviensk les connaissaient. Le danger quand à cette rencontre avait été prévu, et malgré cela se sera l'Empereur qui y irait, accompagné d'un diplomate, et bien sûr pour leur sécurité d'un cortège de gardes pour la sécurité de l'Empereur et de sa délégation. Les gardes étaient tellement nombreux qu'on pouvait croire que l'Empire se préparait à emmener son dirigeant sur un champs de bataille (même si c'était peut-être vrai). La garde, exceptionnellement, était composée des forces spéciales slavis, commandées par Viktor Zimov et tout juste revenu d'une opération couronnée de succès en Khardaz. Aujourd'hui leur mission sera d'assurer la sécurité de la délégation plus que menacée.
Mais avant la guerre par les armes, la guerre par les paroles. L'Empire se devait de participer au sommet, il avait tout à gagner : Faire valoir ses intérêts dans une paix avec les Quatre Vallées, montrer sa bonne volonté envers l'allié Kartien et le partenaire Latruant, sans oublier de permettre à Slaviensk de se sortir d'un "foutoir" dans les Quatre Vallées qui permettait à l'Empire de tirer une maigre rémunération en Tungstène (bien que ce métal soit très bénéfique pour l'Empire slavis). Mais tout n'étais pas rose : Le Latrua se retrouvait dans une situation tellement similaire à la Seconde République de Novyavik lors du sommet de Rusalka que cela faisait sourire l'Empereur. L'échec cuisant de l'impérialisme novais (alors que la Seconde République n'avait absolument pas les moyens de ses ambitions) faisait encore l'objet de blagues entre collègues dans les ministères de l'Empire. Mais cette fois, loin de vouloir établir une autorité sur le détroit Gris, c'était l'avenir d'un peuple et des puissances impliquées qui se jouait. L'Empire ne préférait pas voir le Latrua échouer comme l'avais fait Novyavik, au risque que Slaviensk ne soit condamné à s'impliquer toujours plus dans le conflit des Quatre Vallées pour son tungstène low cost...

Pour cette rencontre, sont présent pour représenter Slaviensk, l'Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk Alexeï IV, le diplomate Pavel Andreïevitch Korolenko, figure de la diplomatie slavis (bien que les diplomates slavis n'aient pas été mis à contribution de nombreuses fois ces dernières années, et étonnamment avec la sortie de l'isolationnisme slavis). Pour finir, la délégation comptera également le Commandant Viktor Zimov, citoyens d'honneur et chargé avec ses 20 hommes sur- entrainés d'assurer la sécurité de l'Empereur de Slaviensk et du diplomate.
Alexeï IV, Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk
Alexeï IV

La délégation

Pavel Andreïevitch Korolenko
Pavel Korolenko

Commandant Viktor Zimov
Viktor Zimov

20 soldats slavis de l'escorte
Garde de la délégation

Le Président de la République serra la main de chaque membres des délégations. Cela fait, il se dirigea avec eux jusqu'aux membre de l'orchestre de la garde du Palais présidentiel et du chœur de l'Armée latruante. Les quatre hymnes nationaux furent joués.

Hymnes nationaux




Les dernières notes jouées, Vasiliy guida ses invités jusqu'à une plateforme blanche surélevée. Les dirigeants eurent à peine le temps de s’installer qu'ils furent assaillis par les flashes des appareils photo. Des questions fusaient de la foule des journalistes. Tous unissaient leur voix dans un immense et unique cri, brouhaha, auquel le Président latruant mis fin en criant :

"Suffi ! "

Il reprit son souffle. Dirigeants et pigistes se turent, surpris par la force du cri. Il reprit donc dans un silence de cathédrale.

"Mesdames et Messieurs, je comprends votre impatience. Vous voulez absolument avoir accès à des informations relatives aux discussions qui auront lieu aujourd'hui et dont dépend l'avenir d'un peuple. Cependant, nous ne pouvons rien vous dire ou vous révéler et je vous renvoie à la conférence de presse que nous tiendrons après notre réunion."

Il entraîna les chefs d’État et autres représentant vers quatre voitures blindées. Vasiliy s'installa dans le véhicule de tête avec l'Empereur slavis. Leur Aurus V démarra, suivit par celle des représentant de Karty, celle des représentants des Quatres Vallées et celle des représentants du Code communautaire. Le Président s'approcha de l'Empereur de tous les Slavis et lui dit, en chuchotant :

"Je suis très heureux de vous recevoir aujourd'hui au Latrua Votre Majesté. Les négociations promettent d'être ardues, et je suis sûr que mon pays pourra compter sur le vôtre durant ces discussions. Je vous propose que nous unissions nos forces dans un but commun : faire avancer nos nations économiquement, militairement et politiquement. Je sais que vous êtes très attaché à votre relation privilégiée avec la République impériale de Karty, mais je pense que cette relation n'empêche en rien un partage de point de vue entre nos deux pays. Qu'en pensez-vous ?"

Il écouta la réponse de son interlocuteur. La discussion finie, il tourna la tête, regarda le paysage et sourit.

PR

***

Les voitures s'arrêtèrent devant l'entrée des jardins du Palais de Monplaisir. Les différents dignitaires descendirent des véhicules et s'avancèrent sur une allée bordée de chaque côté de membres de la garde du Palais. Au milieu du jardin avait été installée une longue table blanche. Tous s’assirent et, au même moment, des serveurs et serveuses arrivèrent et déposèrent une première assiette. L'entrée : Harengs à la livonienne. Les serveurs partis, le Président de la République du Latrua commença :

" Votre Majesté, Vos Excellences, Maréchal, Mesdames, Messieurs, je voulais tout d'abord vous remercier d'être venu, d'avoir répondu à mon invitation. C'est un honneur pour moi, pour mon gouvernement, pour mon peuple, pour mon pays, de vous recevoir aujourd'hui sur le sol de la République du Latrua. Nous sommes aujourd'hui réunis pour parler d'une situation qui déstabilise un peuple, une nation, une région. Nous sommes ici réunis pour trouver une voie de sortie, acceptable par tous et pour tous.

Je propose que les débats soient structurés de la manière suivante : nous écouterons d'abord les représentants du Code communautaire et du gouvernement en exil des Quatres Vallée qui, chacun à leur tour, nous exposerons la situation aux Quatres Vallées, les raisons qui ont amenées à la situation actuelle et leur revendication. Puis, nous, représentant de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk, de la République Impériale de Karty et de la République du Latrua, donnerons notre avis sur la situation, sur les exposés qui ont été faits, et nous nous proposerons nos solutions. Cela sera suivi d'un temps de débat et, je l'espère, de la création d'un accord.

Je propose donc aux représentants du Code communautaire de commencer les discussions."


Il but une gorgée, mangea une pomme de terre et un bout de hareng et écouta l'exposé du Code communautaire.

Monplaisir
2600
Grande Ambassadeur plénipotentiaire Ivan Vanaï du Cercle des Six mandaté au secteur Est-Eurysien, représentant de la République Impériale de Karty


AlinéaLe sommet n'avait en soi pas même commencé, mais déjà la République Impériale de Karty en tirait certaines conclusions. Tout d'abord l'engouement pour le moins singulier des journalistes Latruants envers tel sommet, un qui foncièrement ne regardait pas le Latrua. Certes, le résultat dudit sommet impactera fortement la dignité du Latrua, que ce soit positivement ou négativement. Pour autant, les représentants Kartiens s'étonnèrent de voir une telle foule de journalistes les accueillir, le tout se renforçait par la crise psychotique du Président Vasiliy. Une sorte de crise violente l'avait atteint, semble-t-il, pour qu'il en soit réduit à aboyer comme un vulgaire valet. S'il estimait que les journalistes n'avaient point leur place en ces lieux, alors il aurait été de nature de restreindre l'accès avant l'arrivée des délégations. Tout du moins, c'est ce que l'ensemble des diplomates Kartiens eurent à l'esprit, car en leur terre natale, les journalistes ne peuvent en aucun cas s'approcher du Kremlin lorsqu'une délégation étrangère s'y joint. Enfin, peut-être que tout cela relevait des us et coutumes locales...

Décidément, les Kartiens voguaient sur Mer Stupeur ! Quelle étrange décision, de séparer chaque délégation dans un véhicule, tout en conduisant l'Empereur Slavis dans sa voiture. Le Président Latruant avait donc d'office une idée en tête, une qui ne regardait en rien le sommet de médiation... Car en effet, si le Latrua devait s'entretenir avec une nation avant de réellement commencer le sommet, c'était avec les Quatre Vallées et non Slaviensk, à cet événement simple médiateur. Les dignitaires Kartiens vinrent à y voir jusqu'une tentative de division entre Karty et Slaviensk, deux patries 'alliées de cœur' comme dit le gouvernement Slavis. De fait, les Kartiens ne doutaient en aucun cas de la solidité des relations avec Slaviensk, ils doutaient encore une fois de la légitimité du Latrua à conduire telle occurrence... Ou peut-être alors, dans un autre cas, que les Kartiens s'interrogeaient bien trop.

L'ambassadeur Vanaï avait eu ces questions en tête, au même titre que son collègue Itami Uzkaï et le Maréchal Vescarelli. Si la décision de l'attribution des véhicules était spéciale, elle était assez pratique pour les Kartiens, qui eurent l'occasion d'approfondir entre eux leurs échanges. Evidemment, ils prirent le soin d'échanger en Karta, comme cela avait été fait dans l'hélicoptère, n'étant pas à l'abri d'un mouchard ou autre subterfuge. Un langage natal de Karty, oublié du grand public et seulement maîtrisé par quelques élites gouvernementales. Enfin, les délégations arrivèrent à bon port. La proposition du Latrua d'entamer par le Code Communautaire était pertinente, mais elle témoignait dans un second temps d'une certaine incertitude. Avec cela, le Latrua échappait temporairement à son rôle de médiateur officiel, ce qui ne rassurait pas les quelques Kartiens de la salle...
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Alexeï IV, Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk
Alexeï IV


Cette rencontre avait décidément tout de surprenant. Rien que le cadre même de ce sommet restait sur cette ligne de la magouille et de l'illégitimité : Un état ôte n'ayant pas les moyens de ses ambitions, des factions accueillis correspondant à des tendances terroristes et maintenant des manières à tomber à la renverse ! Oui ! C'était bien le Latrua qui essayait de corrompre l'aigle en tentant de séparer les deux empires frères, il était évident que les deux empires, si proches, risqueraient de constituer un obstacle aux ambitions démesurées de la République du Latrua. Mais l'Empereur n'était pas si facilement manipulable, et jamais il ne sacrifierai sa relation privilégiée avec la République Impériale : Les deux empires, alliés, bénéficient d'un statut similaire sur la scène internationale, à ceci prêt que Slaviensk est plus proche du bordel ambiant qu'est l'Eurysie de l'est, souvent surnommée "képiland" en raison des nombreux régimes fascisants ou instables qui y ont vécu par le passé et qui y vivent encore, ainsi que les nombreuses guerres qui le traverse. Mais en plus, les deux pays partagent une idéologie et un régime si similaires, au point qu'on pourrait considérer Slaviensk comme le "Karty képilandien", sans oublier que l'Empire constitutionnel devait un empereur à Karty, l'Empire de Karty étant le refuge de la famille impériale déchue suite à la révolution de 1940 et revenue sur le trône en 2016.
L'Empereur se demanda, outre les intérêts de séparer les deux tsarats, comment il justifiait officiellement une telle action. Lorsque le Président de la République du Latrua chuchota à l'oreille de l'Empereur, ses doutes se confirmèrent. Il tenta de répondre sans trop brusquer le Latruan.
Alexeï IV : "Monsieur le Président, je ne peux que saluer l'hospitalité qu'a fait preuve le Latrua en nous accueillant ici ainsi que les excellentes relations qu'échangent Slaviensk et le Latrua, voisins par la géographie comme par les valeurs. Je n'ignore pas l'intérêt que nos nations partagent dans la réussite de la conférence. Cela permettrait à l'Empire comme à la République d'avoir une réputation de puissances agissant pour la paix dans la région, et au mieux, réussir à disposer de quelques privilèges dans nos interactions avec la future nation des Quatre Vallées qui pourrait émerger du sommet.
Cependant, je tient à vous avertir que vos ambitions ne doivent pas dépasser vos capacités encore réduites à ce jour et notamment sur le plan militaire, peut-être que vous êtes en capacité d'assurer votre souveraineté, mais en aucun cas d'imposer une quelconque décision qui ressortirait de ce sommet à un état si lointain que les Quatre Vallées, à l'inverse du Second Empire ou de la République Impériale.
Je suis donc tout à fait d'accord avec votre volonté de permettre la paix sur ce territoire déchiré et d'y rétablir l'ordre, je suis tout à fait d'accord pour que nos diplomaties puissent s'entendre sur des intérêts commun, mais je maintiens mes avertissement concernant vos ambitions, et surtout ..."
Il marqua une pause sur le surtout en insistant dessus.

Alexeï IV : "Surtout sachez que vos ambitions ne doivent en aucun cas ne serait-ce que tenter de séparer les deux alliés que sont le Second Empire Constitutionnel et la République Impériale. Je ne tolérerait aucune nouvelle tentative de briser cette grande relation que nous entretenons avec l'allié kartien, auquel cas nous risquons, avec le Latrua, de perdre la relation de confiance construite jusqu'ici."

Commandant Viktor Zimov
Viktor Zimov


Viktor Zimov, à l'écoute du cris du Président, retint un léger sourire et pensa :

"Espérons qu'il sache crier assez fort pour appeler son inexistante sécurité lorsque le code communautaire tentera d'éliminer l'état".

Il jeta un regard aux représentants du code communautaire qui allaient prendre la parole. Ces terroristes sans foi ni loi allaient donc tout faire pour faire capoter ce sommet de paix. Il fallait que comme toutes les autres missions que l'Empereur, ou le Président fut un temps lui avait donné, il assure encore une fois une réussite et cette fois, c'était bien plus capital que pour les autres missions, la vie de l'empereur en dépendrait peut-être.
Isagholian observa les petites mises en scène du président Latruant avec beaucoup d'amusements. Sa petite sauterie de voix face aux journalistes avait pour but de montrer les muscles devant ses invités, mais les représentants du Code Communautaire en rirent. Non par ce que la situation était en soi drôle, mais par ce qu'elle allait sûrement choquer tous les dirigeants présents. Le balais présent dans leurs culs respectifs était sûrement très bien enfoncer. Surtout pour le grand ambassadeur Uzkaï. Enfin, c'est le seul qu'Isagholian connaissait, les autres étaient sûrement des copies conformes, des diplomates sorties d'école. Des produits, standardiser sortis des usines Eurysiennes.

Le fait que le président Latruant se soit assis avec l'empereur Slavis était aussi une bonne nouvelle pour le Code Communautaire. Ce n'était pas très discret, le Latrua souhaitait profiter de cette rencontre pour remplir d'autres objectifs que celui afficher officiellement. Qui pouvais leur en tenir rigueur ? Personne. En-tout-cas, faire diverger les protagonistes à ce moment ne pouvais qu'être profitable pour Isagholian. Une fois arriver au Jardin du Palais Montplaisir, Isagholian et ses collègues écoutèrent attentivement le discours du président Shulichenko. Ils furent surpris de se voir inviter à commencer, mais ils ne se firent pas prier. Isagholian prit la parole.

- "Vos Excellences, Votre Majesté Maréchal, Mesdames, Messieurs, nous vous remercions tous pour votre présence aujourd'hui. Comme vous le savez notre pays est à feu et à sang. Nous sommes très heureux de pouvoir discuter avec des puissances de votre trempe pour trouver une issue pour nos peuples qui souffrent pour rien. Nos revendications sont simples, nous souhaitons mettre fin à l'Etat des Quatre Vallées et à tous les groupes criminels qu'ils soutiennent de près ou de loin. En effet, cet Etat est le reliquat d'un Etat fasciste mené par le dictateur Temur Arakhamia, qui est à lui seul la cause de décennies de guerres sur notre sol. De plus, nous avons très largement gagné cette guerre, car nous contrôlons, à quelques exceptions près, la totalité du territoire. Toutefois, nous ne sommes pas tranquilles, car cet Etat pirate est soutenu par des puissances étrangères, dont certaines présentent ici, ce qui déstabilise encore plus le pays. Ne vous opposez pas à nous, laissez nous nous occuper des deux abrutis présent autour de cette table, ainsi que de leur subordonner, finissons-en avec cette guerre inutile et les retombées seront positives pour tout le monde et surtout pour vous chères représentants de la République du Latrua, de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk et de la République Impériale de Karty, nous pouvons vous le garantir. Pour l'instant, nous restons cordiales, alors veuillez peser nos mots avec la plus grande des précaution, surtout vous président Shulichenko. "


...Marta écouta attentivement tout en essayant d'empêcher Tedore d'intervenir de manière virulente comme il semble vouloir le faire au vu des spasmes secouant ses jambes. Une fois l'exposé déroulé par le représentant du Code Communautaire, Abashidze semblait désespérer. Il était normal d'avoir une telle réaction, si les dirigeants étrangers les laissaient au Code Communautaire, ils seraient, sans aucun doute, condamnés à mort. Voir pire. Zakarashvili décida de prendre la parole à sa place pour qu'il puisse se calmer sur la suite de la rencontre.

- "Bonjour à toutes et à tous, je me prénomme Marta Zakarashvili et je suis la première ministre de l'Etat des Quatre Vallées, digne successeur de la République des Quatre Vallées. La dictature mise en place par Temur Arakhamia ne nous concerne en aucun point, nous nous revendiquons comme une république parlementaire et démocratique. Veuillez ne pas nous diffamer devant le gratin de l'Eurysie de l'Est. C'est malaisant. Pour en venir à nos revendications, elles sont aussi très simples, nous revendiquons l'entièreté du territoire des Quatre Vallées, sans aucune forme de compromis. Le Code Communautaire, bien que peu puissant déséquilibre à lui seul l'ordre régional et la capacité de survie de notre peuple. C'est extrêmement clair. Je vous laisse la parole Excellences. "
Alexeï IV, Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk
Alexeï IV


L'Empereur écoutait les déclarations des deux délégations. Cela ne sentait pas bon, du moins encore moins que ce qui s'était annoncé jusque là : L'état comme le code communautaire, stupides et belliqueux comme ils sont, refusent toute forme de concession pour faire avancer ces négociations. L'Empereur jeta un regard au Commandant Viktor Zimov puis un second au diplomate qui l'accompagnait, Korolenko. L'Empereur fit signe à celui-ci de prendre la parole.


Pavel Andreïevitch Korolenko : "Il est bien dommage que les deux délégations ici présentes ne veulent faire aucune forme de concession. Cela empêcherai toute forme de paix d'être exercée par voie diplomatique. Mais alors je questionne le gouvernement Latruan sur l'intérêt de cette conférence. "
Il se tourne vers le Président de la République du latrua.

"Pourquoi sommes nous dans cette salle, si le gouvernement Latruan n'a pas pris la peine de s'assurer que les factions étaient prêtes à faire des concessions ? Pour les beaux discours politiques du Président, qui gagnerai ainsi l'argument politique d'avoir tenté d'agir pour la paix ? L'Empire slavis ne souhaite en aucun cas briser, par ces mots, l'équilibre fragile qui règne dans cette pièce avant qu'un incident diplomatique ne se produise. Je demande simplement des réponses au gouvernement Latruan."
Il regarde désormais dans la direction du code communautaire puis de l'état.

"Ensuite, même question pour le Code Communautaire, que faite vous ici, si vous n'êtes même pas prêt à négocier ? Et vous, chers partenaires de l'état ? Alors que vous êtes justement en position de faiblesse, croyez-vous pouvoir vous en tirer sans faire de concession ? Je demande des réponses, encore une fois, et me questionne sur l’intérêt de cette conférence, et avant tout, appelle les factions politiques ici présentes à accepter de négocier, auquel cas ma délégation peut se retirer de suite."
Il marque une pause, le silence règne dans la salle.

"Si les factions ici présentes revenaient à la raison, souhaitant épargner les vies des citoyens de leur propre nation, souhaitant faire enfin des Quatre Vallées un havre de paix, Slaviensk serait prête, elle, au moins et à l'inverse des belligérants ici présents, à quelques concessions. En effet, ce n'est ni une nouveauté ni caché, Slaviensk soutien l'état des Quatre Vallées et le reconnait, selon un traité signé avec ceux-ci il y a de cela quelques mois, comme unique entité légitime à gouverner les Quatre Vallées. L'Empire slavis tient à informer qu'il serait prêt à changer de position, avec l'aval des deux entités concernées, dans le but de permettre la paix."
Il avait terminé, il laissa la parole aux Kartiens, Lav P'iri ou Latruan qui souhaitaient répondre au diplomate. Il regarda alors l'Empereur. Celui-ci lui adressa un discret hochement de tête pour signifier qu'il approuvait les dires de Korolenko.

Pavel Andreïevitch Korolenko, Diplomate de l'Empire de Slaviensk
Diplomate slavis
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Grande Ambassadeur plénipotentiaire Ivan Vanaï du Cercle des Six mandaté au secteur Est-Eurysien, représentant de la République Impériale de Karty


AlinéaComme les services Kartiens l'avaient imaginé, ce sommet de médiation s'annonçait mal, pour les Latruants tout du moins. La question de la légitimité du Latrua sur cette médiation restait toujours en suspens, et elle en restera sans doute comme tel à jamais. Au delà du simple principe humaniste délusoire, la République Impériale de Karty observait le réel défi ailleurs. Ce dernier se trouvait en l'Empire Slavis, la position Kartienne divergeait de celle de son allié. Là où l'Empire de Slaviensk soutenait le gouvernement 'légitime' mais sans aucun pouvoir des Quatre Vallées, la République Impériale a préféré l'efficacité du Code Communautaire. Contrairement aux apparences, il est possible de dialoguer avec le Code Communautaire, ce ne sont guère les barbares parfois présentés. Et pour preuve, la Chancelière Orlovski avait réussi à conclure des accords avec cette entité. S'il y avait quelques disparités avec les Slavis, le Grand Ambassadeur Vanaï pouvait apercevoir quelques points de concordance, jugeant qu'il serait plus pertinent d'aborder ceux-là plutôt que les autres. La seule chose que redoutait Ivan serait une menace sur la sécurité des délégations, il y aurait avant le palier éventuel d'une intervention de sieur Vescarelli. Si le Maréchal Kartien venait à se prononcer, ce ne sera en aucun cas sous des augures pacifistes, mais bien des menaces non-voilées et explicitées.

Grand Ambassadeur Ivan Vanaï-"En effet, pour qu'il y ait médiation, encore faudrait-il que les deux parties ici concernées soient prêtes à certaines concessions, c'est une évidence. A contrario, je n'engagerais guère de blâme à l'encontre du Latrua, du gouvernement Lav'piri ou bien du Code Communautaire, cette médiation a au moins le mérite d'exister. Avant d'entamer la proposition Kartienne, je tiens simplement à rappeler, à titre informatif, que la République Impériale de Karty ne reviendra point sur ses engagements avec le Code Communautaire, sauf accord bilatéral trouvé ou violation des accords, évidement.
Excellences, voyons les faits d'un point de vue pragmatique et factuel. Le Code Communautaire possède le réel pouvoir sur les Quatre Vallées, ainsi, dès lors, il existe un déséquilibre des forces, en faveur du Code Communautaire. La logique de la géopolitique est telle, c'est à celui capable d'imposer sa volonté que revient le droit de dicter la loi, c'est hélas le point de vue factuel. Je pourrais passer des heures à tergiverser par les belles paroles, mais cela n'arrangera en aucun cas et sous aucune forme la situation. Voici, par conséquent, la proposition Kartienne. Assurément, je pense pouvoir affirmer au nom de l'ensemble des parties ici présentes que c'est à la sécurité du peuple que nous nous intéressons. Soit. Allons donc voir ce peuple, ne serait-ce guère au peuple Lav'piri de décider de son avenir ? Un suffrage populaire direct et universel ne serait-il pas le choix judicieux, soit le Code Communautaire l'emportera, soit l'Etat l'emportera...
"

Ivan avait bien conscience que si l'Etat emporterait ce vote, le Code Communautaire n'en ferait rien et continuerait d'exercer son pouvoir. A contrario, si le Code l'emportait, alors l'Etat perdrait toute légitimité, il n'y avait donc rien à perdre. Il y avait aussi les risques du truquage des élections, le projet n'était qu'embryonnaire à ce stade.
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Le Président de la République piqua sa fourchette dans le plat : un saumon en croûte de sel, accompagné d'asperges et d'une sauce fromagère. Il but une gorgée d'eau. Cela faisait plus d'une demi-heure qu'il écoutait posément les membres des différentes délégations parler, discuter, s'invectiver, s'entretuer. La tension montait de plus en plus entre les diplomates attablés, à tel point que Vasiliy, lors de la prise de parole de Korolenko, fit un signe aux gardes présidentiels placés autour du lieu de réunion. Ces derniers se rapprochèrent alors de la table, mettant en évidence leur arme. Le Président latruant attendit que le diplomate kartien ait fini de parler pour reprendre la main sur le cours de la réunion.

"Mesdames, Messieurs, je me permets de reprendre la parole pour trois réponses : répondre aux questions qui m'ont été posées, répondre aux attaques qui ont été formulées à mon encontre et à l'encontre de mon pays, et répondre, compléter, aux propositions mises sur la table.

Tout d'abord, j'aimerais rappeler aux honorables membres de cette tablée le but de cette réunion : trouver une solution, une issue à une situation complexe, à un affrontement meurtrier, à une guerre, dont les civils sont otages. Nous ne sommes pas tous, collectivement, réunis dans ces jardins pour nous attaquer, nous critiquer, et donc fragiliser les discussions et leur issue, que j'espère, que je souhaite, positive et constructive. Par conséquent, les attaques claires et non dissimulées dont je suis la cible, sont inacceptables. Inacceptables, car elles sont la preuve d'un manque flagrant de civisme et de savoir-vivre. Inacceptables, car elles remettent en cause la légitimité de mon pays, le Latrua. Si vous me croyez suffisamment bête ou déconnecté des réalités, pour penser que la présence de mon pays à vos côtés tombe sous le sens, alors vous vous trompez lourdement. Je n'ignore rien de la place de la nation latruante dans le monde et sur la scène internationale.

Cette place est nouvelle et donc précaire, soudaine et donc critiquable. Nonobstant, seule la République du Latrua a jugé normal et nécessaire qu'un processus de paix soit engagé aux Quatres Vallées. Seule la République du Latrua a jugé normal et nécessaire de mettre fin à des affrontements armées, meurtriers. Seule la République du Latrua a jugé normal et nécessaire de protéger aujourd'hui en danger, en danger de mort. Je sais bien que ce que je suis en train de vous dire ne vous intéresse pas, ne vous émeut pas. Ce n'est pas mon but, mon objectif. Je sais qu'aucun d'entre vous n'a une once de respect envers ma personne, ma fonction. Ce fait, je ne peux que l'accepter tout en le déplorant.

Cependant, vous avez aussi, ici, fait preuve d'irrespect envers un peuple, un pays, mon peuple, mon pays : le Latrua. Cela, je ne suis disposé pas à l'accepter. Monsieur Korolenko, Monsieur Isagholian, je ne vous demande pas d'avoir du respect pour moi, pour ma fonction ou pour mon pays. Je sais que vous demander une pareille chose serait vain, inutile et contre productif. Cette demande n'aurait aucun sens, nous perdrions du temps. Je vais, par contre, vous demander, à toute et à tous, de feindre le respect. Feindre de respecter ma personne, mon poste et l'idéal républicain, pacifiste que moi et mon pays défendons. Feindre le respect, c'est le faire par les mots, par l'attitude, par la posture. C'est baisser d'un ton, c'est se comporter comme des êtres humains, civilisées, intelligents, concernés. Je vous remercie donc par avance pour que la tenue des débats redevienne calme, respectueuse et propice aux compromis."


Il but une nouvelle gorgée.

"Je vais maintenant me permettre de répondre à la question que vous avez posée, Monsieur Korolenko. Pourquoi ai-je décidé de tous nous réunir ici ? C'est une bonne question. Une interrogation légitime. J'ai décidé de réunir les différents acteurs, proches ou lointains, de ce conflit en pensant, peut-être naïvement, que cette rencontre permettrait d'accoucher d'un accord. C'est pourquoi je n'ai pas pris la peine de m'assurer que les deux parties soient prêtes à faire des concessions. Sachez, Votre Excellence, que cette réunion est déjà une avancée importante. En effet, ces deux organisations, engagées dans un combat à mort, ne s'étaient jamais retrouvées autour de la même table avant aujourd'hui. Cette première fois sera, je suis sûr -du moins plus que vous-, accompagnée de concessions qui permettront d'amener à la signature d'un traité de paix.

Enfin, en ma qualité de Président de la République du Latrua, je soutiens la proposition faite par son Excellence Ivan Vanaï, représentant de la République Impériale de Karty. Le Latrua propose que des élections soient organisées dans les Quatres Vallées et que le pouvoir, le choix, soient redonnés au peuple. Ces élections seraient surveillées par des observateurs issus du Latrua, de Karty et de Slaviensk. Le parti sortant vainqueur de ce scrutin aurait une totale autorité sur le territoire des Quatres Vallées. J'émets cependant une seule et unique condition, que, en cas de défaite du gouvernement des Quatres Vallées en exil, le Code Communautaire s'engage à ne pas attenter à la vie du Président et de la Première Ministre en exil. Cet engagement permettrait, pour moi, la signature d'un accord. Pour finir, dans l'optique de futures élections, j'aimerais que les représentants du Code Communautaire nous exposent, rapidement, leur vision d'un futur gouvernement des Quatres Vallées, son organisation, ses institutions et ses règles. Je vous remercie.


Vasiliy avait fini. Il regarda chaque membre attablé, attendant que quelqu'un prenne la parole.

PR
Maréchal Attilio Vescarelli


AlinéaJusqu'à lors, le Maréchal et principal militaire Kartien présent, n'avait prêté qu'une très faible attention à cette entrevue. Pour sûr, il se contentait bien de faire mine, mimant l'intéressement tout en goûtant vainement les plats Latruants. Toutefois, Attilio fut réveillé par ce simple fait, les militaires et gardes Latruants qui s'avançaient en présentant les armes. Si les déclarations du Code Communautaire était quelque peu venimeuses, Attilio doutait fortement que brandir les armes en face d'eux les dissuaderaient. En outre, il aimait plutôt à penser que le Code s'en agacerait et en serait plus disposé à entreprendre certaines initiatives peu recommandées par les services diplomatiques Kartiens. Tandis que le Latrua essayait de montrer une puissance qu'elle ne possédait pas, son Président se donnait encore en spectacle. Après le fiasco des cris aux journalistes, désormais, sa basse Excellence Vasiliy faisait littéralement la morale comme instituteur à ses élèves, voilà qui promettait ! Quoiqu'en dirait le Président Latruant, son pays n'a aucune forme de légitimité quelconque pour entreprendre ce sommet. Et pour cause, ce dernier venait de se ranger entièrement derrière la position Kartienne. Cela s'accumulait, aucun préparatif pour la médiation, des bourdes diplomatiques en tout genre, une sécurité affaiblie par la menace qui pèse et enfin, ce qui venait achever la situation, le gouvernement Latruant qui se range derrière celui Kartien. Au delà d'une certaine lâcheté, sans doute que le Latrua voulait s'accorder les faveurs de la République Impériale ou tout du moins la laisser s'engager, mais ce serait oublier qu'il en est l'auteur de la médiation... De surcroît, la demande d'engager des équipes au sein des Quatre Vallées pour s'assurer du bon déroulement de ces plus qu'éventuelles élections était lunaire, la République Impériale de Karty ne mettra pas ses ressortissants dans une telle situation, sous guerre civile qui plus est. Cette guerre pourrait par ailleurs s'enrager jusqu'à la salle de la médiation, encore une fois, la sécurité laissait à désirer. Pour que les militaires Latruants aient besoin de se manifester sous ordre pour imposer leur présence en disait long, très long. Enfin, si la situation dégénérait, l'Empire Slavis était non-loin, de même pour la République Impériale. Le Maréchal eut toutes ces idées en tête, puis il croisa le regard du Commandant Viktor Zimov, Slavis. Un bref échange sans parole s'effectua, un qui voulait sans doute signifier "nous nous sommes compris, chers et estimés alliés..."
Les choses tournaient visiblement, mal et Isagholian se devait de faire tomber la pression.

- "Ola, mes amis, rangeons les armes et les langues aiguisés, cette rencontre n'est pas un clash et encore moins un champ de bataille. Le code communautaire soutient l'initiative de référendum de la République Impériale de Karty. Toutefois, nous n'approuvons pas la venue d'observateur étranger sur notre territoire. Nous ne pouvons garantir votre sécurité. Il serait dommage que vos concitoyens meurent pour cela alors que nous savons déjà le résultat du référendum compte tenu du déséquilibre certain du rapport de force."

Elle porta à sa bouche une bouchée de hareng avant de reprendre son discours.

- "Monsieur le Président Shulichenko, sauf votre respect, faire un exposé sur les orientations futures du Code Communautaire est impossible ici. En effet, il existe autant de positions que de communauté, et même au sein des communautés il y a autant de positions que de personnes. Nous nous arrangerons entre nous lorsque le Code Communautaire aura repris une souveraineté totale."


Abashidze retrouva peu à peu ses esprits. La situation tournait affreusement, mal pour lui, mais cela lui mit un petit coup de fouet. Il devait proposer autre chose que ce référendum par ce qu'il savait qu'il allait perdre dans tous les cas. À force de réfléchir, il comprit quelque chose de très important. Le Code Communautaire allait subir des changements structurels dans les prochains mois, notamment à cause des nombreux intérêts étrangers présents dans le pays. Alors finalement, il se prit à penser qu'il pourrait tordre le Code Communautaire à sa façon en faisant la paix avec eux. Il prit une grande inspiration et se lança.

- "La proposition d'un référendum est pour nous révélatrice d'un manque total de connaissance sur la situation des Quatre Vallées. Franchement, refuser la présence de quelques observateurs étrangers n'est-il pas un aveu clair sur le fait que les élections vont être truqué d'une manière ou d'une autre par le Code Communautaire. Cela ne va pas dans le sens de la paix, mais de l'écrasement de mon Etat et des fidèles qui croient en ce projet. Par écrasement, je veux dire le meurtre. Voir pire."

Il marqua un bref silence le temps de scruter les réactions de ses interlocuteurs. Tout le monde l'écoutait et semblait attendre la suite. Il continua en essayant de prendre un peu moins grave.

- "Pour faire court, nous proposons l'établissement d'un accord de paix bien plus avantageux pour nous et permettant de ne verser aucune goutte de sang inutilement. L'Etat des Quatre Vallées souhaite rejoindre le Code Communautaire en tant que communauté à part entière, ayant un siège dans la chambre executo-législative de l'institution. Si vous acceptez, nous vous offrons notre dispositif diplomatique et nos relations extérieur, comme celles que nous entretenons avec l'Empire Constitutionnel de Slaviensk. En échange, nous souhaitons que toutes les communautés signent un cessez-le-feu avec la nôtre pendant au moins un an. Cela pourrait permettre de mettre fin à ce conflit et permettre au Code Communautaire de se concentrer sur les enjeux titanesques qu'il aura à faire face d'ici peu... "


Isagholian et ses collègues étaient bouleversées par la prise de parole du président, mais ils restèrent lucides. Cet enfoiré jouait très bien son coup, mais les diplomates du Code Communautaire ne s'emballèrent pas et laissèrent les représentants Latruant, Slavis et Kartiens s'exprimer sur la proposition du président...
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