01/05/2018
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(Teyla-Briarres) Une rencontre décisive

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Introduction : Une rencontre pour l'avenir.


Aute-Comblain, est contrairement à ses habitudes plutôt paisible, pris d'une ferveur et d'une activité intense rarement vue au sein de la capitale de la petite principauté Eurysienne.

Et pour cause car si les récents événements géopolitiques régionaux mais également mondiaux ont eu un certain impact sur la cité mais également tout le pays qui a dû pour ainsi dire du jour au lendemain s'adapter à une toute nouvelle logique géopolitique mondiale définie par des superpuissances tant eurysienne que aleuçienne ou encore paltoterrane. C'est particulièrement la guerre de l’OND contre la principauté de Carnavale qui a pris une importance particulière au sein de la seigneurie Briarres, qui est encore un Etat mineure sur la scène internationale régionale ou pour ne ainsi dire inexistante. Alors que l’OND mène sa guerre contre la principauté de Carnavale, l'infernale responsable de la mort de près de deux millions de citoyens nordiens massacrés à coup de missile balistique dans une horreur absolue et apocalyptique digne d’un film post-cataclysmique, la principauté seigneuriale de Briarres a pris conscience et connaissance de sa position précaire sur la scène géopolitique mondiale et sa petitesse face aux géants États voisins qui, lorsqu’ils n'appartiennent pas à une des grandes organisations internationales, disposent de leurs propres capacités défensives suffisantes pour garantir leurs sécurités et leurs indépendances ou du moins suffisantes pour dissuader quiconque à tenter quoi que ce soit contre eux. Dans cette logique on peut prendre l'exemple du duché de Gallouèse, voisin de la seigneurie, qui appartient à l’OND (Organisation des Nations Démocratiques), la Clovanie et ainsi de suite.

Il apparaît rapidement lorsqu'on prend le temps d'observer que la principauté de 17k km² pour quelque 3 millions d’habitants reste en plus d’être isolée par son positionnement géographique mais également par isolement diplomatique : sans alliée, partenaire ou soutiens que cela soit au niveau régional ou international.

Ayant pris acte de cette situation, le seigneur Joseph Aballes, véritable visage de Briarres car véritable maître du pouvoir en lieu et place du prince souverain relégué à un simple poste cérémoniel et symbolique, et du gouvernement mené par un premier ministre qui peine bien souvent à mener une politique indépendante du seigneur. Le seigneur Joseph, conseillé par son conseil restreint, prit alors la décision de sortir la principauté de sa léthargie diplomatique, militaire et économique dans une nouvelle logique de développement de la puissance économique et militaire (Hard Power) mais également culturelle et la capacité d'influence de la seigneurie (Soft Power). Une décision qui certes brutale mais nécessaire au vu de la situation de la seigneurie.

Cette nouvelle politique, bien évidemment à long terme au vu des travaux et des actions à réaliser bien pharamineux pour être menée sur court terme, nécessite pour la principauté l’appui d'une puissance régionale réputée soit par sa puissance économique ou militaire, capable de guider la seigneurie. Si dans un premier temps le choix s’est posé sur le duché de Gallouèse en raison de sa proximité et de la nature des relations qui lient les deux États, le gouvernement secret de la seigneurie a pourtant hésité entre deux autres acteurs que sont la Grande république de Velsna et le royaume constitutionnel de Teyla, tous deux proches voisins et grandes puissances régionales et internationales respectées. Le choix s’est finalement porté sur le royaume de Teyla, pour plusieurs raisons : tout d'abord les éléments énumérés précédemment mais également parce que le royaume de Teyla tient une relation profonde avec la principauté de Saint-Alban, ancienne protectrice de Briarres, mais également car Briarres et Teyla partagent une proximité linguistique et culturelle remarquable.

À Aute-Comblain donc, tout est préparé pour recevoir la délégation Teylaise qui devrait rencontrer les autorités Briarroises, ainsi dans l’aéroport de Montpieu, unique aéroport international de la seigneurie digne de ce nom. Lorsque le chef de la délégation de la principauté apparut sur le tarmac de l'aéroport, tout était déjà prêt pour les recevoir : garde d'honneur, voitures diplomatiques qui vont servir pour le déplacement jusqu’au Château d'Or, résidence seigneuriale et haut lieu de la diplomatie Briarroise.

Une fois la délégation descendue, le seigneur Joseph Aballes, Chef de l'État Briarrois et maître de la diplomatie, ouvrit la discussion :
"Bonjour, messieurs dames, vous ne saurez l'honneur que c'est pour moi de vous recevoir chez nous à Briarres. J'espère que votre voyage s'est bien passé et de la meilleure des manières."
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Estham. Ce simple nom évoquait de nombreuses choses à l'intérieur de l'âme du Teylais habitant dans une métropole (Manticore), une ville ou encore un village. Le sentiment des Teylais changeait forcément de si l'on habitait à Manticore ou à Saint-Valentin. Les habitants de ces villes et surtout de la capitale, ont pris conscience assez tôt que si une ville était visée par une attaque chimique ou biologique, alors la capitale serait très certainement visée. À Manticore, il était devenu courant en effleurant une terrasse d'entendre une conversation portant sur les deux millions de morts à Estham et les conséquences que cela avait eu au sein de l'Empire Démocratique et Parlementaire du Nord. Les habitants de la capitale et des villes majeures évoquaient, dans un premier temps, avec horreur et une profonde tristesse les conséquences. Ces corps sans vie que retrouvaient les secouristes dans une capitale sans âme. Ils étaient pourtant deux millions, ces corps sans âme.

Dans le nouveau quartier d'affaires, flambant neuf et signe de l'opulence du capitalisme teylais lorsqu'il était en pleine croissance, Karim était clope au bec, installé avec son ordinateur et son café noir à une table donnant vue sur un immeuble immense. Le verre fumé de la tour d'en face renvoyait le reflet déformé du ciel de Manticore, un ciel bleu mais parsemé de soleil. Malgré la fraîcheur, l'apparition du soleil et de sa chaleur lorsqu'un nuage s'éclipsait donnait l'envie à Karim de profiter de ces courts instants de chaleur. Autour de lui, le ballet constant et quotidien de ces hommes et femmes en costards, jupes, tailleurs qui sortaient des bureaux pour venir chercher leur instant de décompression durant la pause offerte par leurs employeurs.

Karim, lui, tentait de se concentrer sur les chiffres qui défilaient sur son écran, des projections de rendement, des analyses de marché. Mais il lui était difficile de ne pas penser à la situation politique du Royaume de Teyla depuis cette catastrophe et attaque perpétrée par la Principauté de Carnavale sur Estham. Le soleil, même s'il offrait un bref répit à la fraîcheur, ne parvenait pas à dissiper l'effet traumatique que cela avait eu sur la politique teylaise. Il y avait deux changements principaux. Le premier était la radicalisation des positions de la majorité des partis politiques concernant les politiques de défense et militaires, en plus de la politique diplomatique concernant les régimes coopérant sur les Armes de Destructions Massives avec la Principauté de Carnavale. Pour la première fois, on entrevoyait des différences majeures entre les deux principales forces politiques du pays. L'avenir du pays à travers la politique diplomatique et militaire n'était plus l'issue de doctrines qui faisaient consensus dans les deux principales formations politiques.

L'autre changement, c'est l'ajout à la radicalité d'un intérêt soudain et fort de la part des Teylais qui ne s'intéressaient pas à la politique. Karim écrasa sa cigarette dans le cendrier, le goût amer persistant sur sa langue, bien plus tenace que le café, et leva les yeux vers l'immeuble d'en face, se demandant si, derrière ses vitres étincelantes, l'anxiété collective sur l'avenir de la nation était aussi palpable qu'en lui. La réponse à la question de Karim était oui, bien entendu. Le Royaume de Teyla était sûr de ses forces et des forces de l'Organisation des Nations Démocratiques à bien des égards. Le Gouvernement de Sa Majesté avait pris dans l'urgence des décisions et fait voter des lois pour amasser le matériel nécessaire afin de lutter contre les risques chimiques et biologiques. Mais les Teylais avaient bien conscience que ces mesures étaient lorsque l'agent chimique ou biologique commençait sa dispersion et donc commençait déjà à ravager le territoire qu'il touchait.

C'est dans ce contexte que le ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla, Pierre Lore, arriva à Aute-Comblain, lui qui avait vécu le pendant et l'après Estham. Il n'avait plus en tête le nombre de vidéos et photos de l'attaque chimique horrible qu'il avait vue de ses propres yeux à travers ses conseillers. Ces images étaient gravées dans sa rétine, chaque corps sans vie, chaque visage dont l'expression montrait la douleur et la compréhension tardive de ce qu'il se passait. La seconde de panique se ressentait dans les photos et vidéos qu'il avait vues, plus encore, elle était palpable comme si, elle était à ses côtés. Plus jamais ça, avait-il juré dans son bureau en regardant les images, lui aussi pris de panique et de tristesse. Mais contrairement à ces gens, cette tristesse ne s'effaça pas et la panique resta au fond de lui cachée, jusqu'à ce qu'elle resurgisse.

Toutefois, Pierre Lore descendit de l'avion en tentant de cacher ses préoccupations les plus profondes. Ses conseillers qu'on pouvait apercevoir derrière lui ne laissèrent rien paraître. Pierre Lore finit par dire :

-Votre Excellence, l'honneur est pour le Royaume de Teyla à bien des égards. Ne vous inquiétez pas pour mon voyage, j'ai l'habitude des turbulences en vol, dit-il en rigolant.
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