16/12/2017
11:48:57
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Rencontre secrète pour des choses secrètes [RDP d'Ouaine-Khardaz]

Une rencontre sur l'ile abandonnée de la tortue, une médiation entre communiste et tsariste.

Nous étions le premier août de l'année 2017, le temps était étonnamment pluvieux pour cette période de l'année, même dans cette région du nord nazuméen. Le tsar se tenait là, seul, contemplant la mer qui commençait à se déchainer, une tempête arrivait. Il se tenait debout sous un parapluie noir, attendant l'arrivée de son invité. Cet invité n'était autre que le président de la République démocratique populaire d'Ouaine, Andser Dekhalov. La rencontre entre les deux hommes s'était annoncée très rapidement et surtout dans le plus grand des secrets. C'est pour cela que la rencontre avait lieu sur une toute petite île abandonnée et non dans la capitale Kharinsk. Vous vous demandez maintenant pourquoi le tsar tenait tant à garder cette rencontre privée. La réponse était que ce dernier avait un plan. Un plan qui pourrait changer l'entièreté du Nazum du Nord et ce plan devait être partagé avec la RDP d'Ouaine qui se trouvait être la seule nation de la Confédération socialiste du Nazum qui se rapprochait le plus des sociaux-démocrates du Tsarat parlementaire du Khardaz. Il n'était ni trop extrémiste, ni trop laxiste.

Il était déjà 17 h et 6 min mais le président ouanais n'était toujours pas présent. Le tsar Arman Tsarukyan commençait à penser qu'Andser Dekhalov lui avait mis un lapin et ne viendrait jamais. La pluie commençait à s'intensifier et les gouttes d'eau explosaient en continu sur le parapluie noir qui tenait à peine. Le tsar, pour se détendre, alluma une cigarette roulée aux herbes locales. Ces herbes étaient connues pour leurs effets relaxants à la limite des produits psychotropes. Son joint dégageait une épaisse fumée grisâtre avec une odeur légèrement mentholée. Il était maintenant 17 h 11 et le tsar fit demi-tour pour rentrer dans la petite cabane qui devait leur servir de lieu de réunion. Il se retourna, fit un pas, puis deux, puis trois…

— Putain mais qu'est ce que je suis con à attendre un communiste ! C'était impossible qu'il vienne ! Pourquoi il ferait ç....

Quand soudain...
Alors que le tsar s'apprêtait à se résigner au fait d'avoir perdu une journée pour rien, il se figea... il venait d'apercevoir un petit point noir se rapprochant à grande vitesse de l'ile. Trop petit pour être un navire, que pouvait ce bien être, ce demandait le tsar portant ses jumelles à ses yeux... En tout cas ca s'approchait, Un missile sous-marin, une torpille !!, se dit alors le Tsar paniqué, reculant de quelques mètres vers l'intérieur de l'ile. Mais à une centaine de mètres du bord, le missile s'arrêta. C'est là que le tsar comprit ce que c'était réellement ...
Le sous-marin ouanais émergea lentement des flots à coté du quai conçu pour le bateaux, il s'en fallut de peu pour que le submersible ne réduise en miette le fragile quai de bois mais après de longues secondes le navire s'immobilisa. L'écoutille s'ouvrit et un homme en sortit et se dirigea vers le tsar avec un grand sourire. Tandis que le sous-marin s'éloignait rapidement sous les mers, l'homme chauve de grande taille continuait d'avancer vers le tsar. C'était bien le président de la République Populaire Démocratique d'Ouaine, Andser Dekhalov, qui s'avancait avec de grand signes vers le star, visiblement ravi de son arrivée.
La matinée avait été longue pour le président ouanais, après un départ au coeur de la nuit dans le plus grand des secrets, il avait du passer tout le trajet en sous-marin à la radio pour assurer aux représentants des syndicats de pecheur qu'il les verrait le plus tôt possible et que son premier ministre était déjà en route pour discuter avec eux. Non mais c'est vrai, se disait-il, qu'est-ce qu'on en a à faire des quotas de pêche des merlus quand le Nazum est sur le point d'exploser.
Ce n'était pas lui qui avait pris l'initiative de cette rencontre, mais l'idée de son ancien ministre des affaires étrangères, avec qui il entretenait toujours de très bonne relation, lui avait paru tout à fait indiquer. Après tout, le dernier référendum avait montré qu'il était aimé, il pouvait donc bien se permettre des petites vacances à l'international. Il n'avait jamais vu le tsar autrement qu'en photo et il ne put s'empêcher de remarquer qu'il était plus petit que sur les photos, quoiqu'il en soit, son petit numéro avait l'air d'avoir fait son effet

Arrivé devant lui, il lui serra la main, et dit à son interlocuteur abasourdi:

Salutation, navré de cette arrivée inattendue mais nous avons pris au pied de la lettre votre demande de discrétion et ce moyen de transport nous a paru le plus discret de notre arsenal. Ce sous-marin est aussi là pour vous rappeler qu'au moindre coup fourré, cette ile sera rasée de la carte, vous compris, simple précaution et je suis sur que nous n'aurons pas à en arriver là finit-il avec un grand sourire.
Enfin, au vu de ce temps, peut-être ferons-nous mieux de poursuivre cette discussion à l'abri, mes documents risquent de ne pas survivre longtemps à ce climat, dit-il en désignant du regard la liasse de documents qu'il tenait en courant.

Les deux se mirent alors en direction de la cabane, abrités par le parapluie du tsar tandis que ce dernier prenait la parole
"Qu'est-ce que c'est que ce bordel !", s'exclama le Tsar à la vue de ce mastodonte aquatique qui venait de surgir des eaux de la baie de Vishtek. D'un côté, le président de la République démocratique populaire d'Ouaine était bien venu… mais l'on ne s'attendait point à ce qu'il le fasse de cette manière. Le tsar Arman Tsarukyan écouta alors les premières paroles de son homologue étranger, qui avait une voix qui sonnait assez aiguë pour notre cher tsar. Il était clair que ces derniers avaient pris la demande de discrétion à la lettre, cependant il allait bien falloir que le sous-marin replonge, faute de quoi il serait facilement détecté. Andser Dekhalov semblait assez détendu, il se permit même un petit pic de menace, un énième. Ce qui par ailleurs fit comprendre au Tsar que cette rencontre ne serait pas simple. Il prit donc pour la première fois la parole d'une voix plus grave que son homologue.
— Eh bien, vous semblez tout prendre à la lettre ! "J'espère qu'il n'en était pas de même lorsque l'on leur disait d'aller se faire enculer", pensa furtivement le tsar. Nous sommes ravis d'apprendre au moins que vous ayez accepté cette rencontre dans des conditions… spéciales. Mais bon, il le faut bien, je pense qu'aucun de nos deux pays n'a d'avantage à annoncer à son peuple ou ses alliés qu'il parle avec un "ennemi". Le tsar accentue beaucoup sur l'effet de guillemet qu'il effectue avec ses mains. Vous avez raison, nous serons bien mieux dans cette petite cabane.

Le tsar commença à marcher en direction de la cabane avec son invité et ajouta rapidement sur un ton légèrement sarcastique :
— Et dernier point, si un coup fourré avait lieu, vous feriez mieux de tirer directement sur la ville en face de vous, pas sur cette misérable île sans habitants.

Ils arrivèrent à la petite cabane qui avait spécialement été construite dans l'urgence pour accueillir cette rencontre. La cabane était faite de bois d'Erèvki, un arbre typique du sud-ouest du Khardaz des vastes étendues forestières. Il était très réputé pour sa solidité et son aspect sombre. Le bois dégageait aussi une odeur assez forte qui restait tout de même très agréable pour les narines.

Les deux hommes s'installèrent chacun dans la salle autour d'une table ronde. Il s'agissait du seul mobilier présent dans cette unique pièce de la cabane. La rencontre avait été totalement préparée pour éviter tout enregistrement audio avec des micros cachés dans les meubles. Le mot d'ordre était sécurité. Le tsar posa un document sur la table et le tourna vers le président ouanais, Andser Dekhalov.

— Premièrement, voilà un traité officiel de paix entre nos deux États, bien que nous n'ayons officiellement jamais eu de guerre directe. Il semblait de vos missives que ceci soit important pour vous et il l'est pour nous aussi. Nous ne voulons pas de guerre et vous non plus d'ailleurs. Et ceux, contrairement à vos camarades de la Confédération socialiste du Nazum, et bien particulièrement la République socialiste du Morzanov. Vous êtes intelligents et nous, la RDP d'Ouaine et le Tsarat du Khardaz, méritons de vivre en paix pour développer de manière stable notre pays. Aucun de nous ne souhaite d'un régime militaire comme celui de la RS du Morzanov. Vous méritez quelque chose de stable !
Le président ouanais, prit le traité que son homologue lui tendait, il se permit plusieurs secondes de le parcourir dans ses grandes lignes, puis, calmement, il le posa, bien à plat devant lui.
Sa bonne humeur l’avait abandonné et on ne voyait plus sur son visage qu’un sérieux des plus professionnels…
Il leva les yeux du document vers le tsar et dit ces mots:

Vous avez tout à fait raison sur ce point, la paix vaut toujours mieux que la guerre, le traité de paix que vous me proposez là, je n’ai pas encore pu le lire entièrement naturellement, comporte cependant un léger obstacle…
Pour le moment, l’Ouaine comme le CSN ne reconnaissent pas le tsarat comme gouvernement légitime de la Yashosie, il me parait donc primordial de régler ce « léger » détail avant de signer et de réfléchir tout autre traité.


Il se baissa alors que le côté, farfouilla dans la liasse de documents qu’il avait emporté et en sortit deux grandes pages, il les parcourut rapidement du regard et reprit la parole:

A ce propos, nous avons beaucoup réfléchi et sommes convaincus qu’il est nécessaire de vous reconnaître en tant qu’état souverain, je pense que même le Morzanov ne pourra s’y opposer…
Nous avons cependant observé quelques petites considérations que nous aimerions que vous nous concédiez si nous vous reconnaissions… Je ne vais pas vous demander de choses inimaginables, votre pays a souffert et vous savez mieux que nous ce qui est bon pour lui mains nous exigeons cependant quelques garanties…


Il tendit trois doigts devant lui, et continua

Premierement, vous devrez reconnaître vos frontières telles quel et reconnaître votre histoire, voyez là de simples formalités mais pour s’assurer que la guerre civile et la présidence des socialistes ne soit pas oubliée
De là découle la deuxième
dit-il en repliant un deuxième doigt, ce sera peut-être la plus dure à accepter mais nous vous demanderons une amnistie générale et de rendre illégale toute vengeance contre des anciens membres des partis et mouvements socialistes. Cependant, nous concédons que les hommes coupables de crimes de masse avérés pourront être jugés mais par un tribunal extérieur dans un état tiers pour nous assurer de l’impartialité de la décision. Voyez là du simple bon sens, faire table rase du passé pour avancer unis vers le futur.
Enfin, un dernier point, des moindres mais spécifia le tout de même… nous vous demanderons de conserver une liberté politique totale, autorisant tous les partis et syndicats à se rassembler et à manifester librement, voyez par là un liberte de pensée et d’opinion très large pour être plus simple, nous sommes sûrs que vous en auriez fait de même mais nous voudrions que cela soit simplement mis sur papier. Voilà nos conditions à votre reconnaissance, elles ne sont pas énormes mais si vous les acceptez nous aurions déjà un bon point de départ pour parler


Il abattît ainsi son dernier doigt et attendu la réponse du tsar
Le tsar Arman Tsarukyan écoutait attentivement les paroles du président de la RDP d'Ouaine. Tout allait bien jusqu'à ce qu'il attende la seconde demande. On venait de lui demander peu ou prou de laisser sain et sauf les responsables du régime totalitaire communiste... était impossible pour lui. Il prit la parole tellement vite qu'il faillit en couper la parole à son homologue.
— Eh bien, réglons ce problème, reconnaissez-nous comme le seul gouvernement légitime du Khardaz et tout sera réglé, non ? Simple rappel, ici vous représentez la République démocratique populaire d'Ouaine et non la Confédération socialiste du Nazum ou le Comité central du Nazum.

Revenons maintenant aux 3 points que vous nous demandez :

Pour le premier, nos frontières sont définies telles qu'elles le sont aujourd'hui et ne vous inquiétez pas, l'histoire ne sera oubliée, JAMAIS.

Pour le troisième, la liberté d'expression est complètement assurée dans notre pays. Cependant, les idéologies se rapprochant du communisme et les symboles communistes sont interdits sur notre sol. Et cela ne pourra être changé.

Concernant le dernier point, nous ne comprenons absolument pas ! Vous nous demandez d'innocenter tous les anciens membres des partis et mouvements de l'ancien régime ? Comprenez bien que c'est tout juste impossible, ces hommes et femmes doivent être jugés. De plus, les différents dossiers pour les procès de Vishtek sont déjà presque tous bouclés et ces procès devraient commencer d'ici quelques mois à peine. Cependant, rassurez-vous, seuls les hauts fonctionnaires et membres ayant ordonné des actions lors de l'ancien régime seront jugés, les simples soldats ou fonctionnaires ne subiront pas ce sort. Et pour ce qui est de l'impartialité, ne vous inquiétez pas, ils méritent presque tous la peine de mort, alors le jugement sera facile.
Le président ouanais écouta attentivement le Tsar, un ride de tension lui barrait le visage. Il s'assombrit au fur et à mesure.
Il prit son temps pour digérer la réponse du Tsar et dit alors:

Je comprends bien votre point de vue et je pense que nous pouvons nous entendre sur les deux qui vous posent, dans diverses mesures, problème. Pour ce qui est du troisième point, je comprends que le fait de s'exposer avec des emblèmes communistes puisse causer des problèmes dans votre société. Soit, nous comprenons que vous désiriez interdire les symboles rappelant le régime de la République Socialiste du Yashosie ... Soit ... Cependant, il est pour nous nécessaire que vous nous affirmiez qu'aucun homme ne puisse être jeté en prison pour avoir dit être socialiste, ou communiste. S'ils appellent à des actions violentes, alors là il est évident que vous les punissiez mais s'ils ne font que se rappeler de ces mouvements alors ils doivent avoir le droit de le manifester.
Mais j'en viens au point qui vous a le plus causé problème, celui de l'amnistie. J'ai bien dit que les responsables de massacres devront être jugés. Les simples partisants communistes eux, non. Je propose, pour éviter toute incompréhension, qu'il y a eu suite à mes propos, qui étaient, je le concède, bien maladroits... Nous demandons à ce que soient jugés non coupables les individus aux rôles ci-contre...
  • Les simples soldats et partisants communistes qui n'ont été que de simples rouages
  • Les Dirigeants ayant agi dans un rôle strictement militaire. Ce que j'entends par là c'est qu'un général ayant ordonné la mort de soldats tsaristes ne peut être condamné pour crimes. Ce sont les lois de la guerre
  • Enfin que les fonctionnaires n'ayant pas ordonné de massacres, ne soient pas jugés en complices de ceux qui l'ont fait
Le président fit une légère pause puis reprit la parole:

Enfin, nous avons cru comprendre que la peine de mort était selon vous une sanction légitime. Nous vous demandons une chose, que les hommes ayant agi sous les ordres ne soient pas condamnés à mort. Je m'explique, si un gradé a commis des crimes en suivant strictement les ordres alors il ne mérite pas la peine de mort. C'est un soldat, il ne fait que suivre les ordres, il ne peut pas en être tenu responsable.
Nous comprenons que cela fait beaucoup d'exceptions mais nous pensons que nul n'est responsable des ordres qu'il a reçu. Ces éléments vous conviennent-ils pour que nous puissions passer à d'autres sujets ?
Son homologue, bien que communiste, avait raison. Cependant, le tsar n'avait jamais dit que les jugements concernant des simples soldats ou fonctionnaires du régime de la République socialiste de Yashosie. Ce serait beaucoup trop long et même injuste pour des personnes qui n'obéissaient qu'aux ordres qui leur étaient donnés. Une quinzaine de personnes seulement étaient sur la liste pour les procès de Vishtek et cela devrait déjà prendre plusieurs mois, voir années, pour tous les juger. Alors imaginez si les 20 000 personnes impliquées dans la guerre civile côté communiste devaient être jugées. Au plus grand des cas, ils pourraient être excommuniés et encore.
— Enfin Monsieur le Président, qui a parlé de juger TOUTES les personnes impliquées côté communiste lors de la guerre ? Personne. Ce serait bien trop long et injuste pour ceux ayant juste suivi les ordres. Au grand maximum, leur peine ne serait qu'une excommunication hors des terres sacrées, mais encore…

Je présume que maintenant ces détails réglés, nous pouvons enfin procéder à la signature du traité de paix qui, je rappelle, ne concerne que votre nation, la République démocratique populaire d'Ouaine et la mienne, le Tsarat parlementaire du Khardaz, et ne concerne en aucun cas les autres membres de la CSN. D'ailleurs tout traité signé ici devra être gardé secret, faute de quoi ils deviendront invalides.


Le tsar marqua une pause, se leva et marcha jusqu'à la fenêtre. Il contemplait la pluie torrentielle qui s'abattait sur la côte de la baie de Vishtek. Une météo peu clémente pour une rencontre qui devait l'être. En continuant de regarder la mer et l'orage, il s'exprima :
Voyez-vous, Monsieur Dekhalov, un homme de bon sens. C'est-à-dire que j'applique une sorte de hiérarchie des sentiments et des directions. J'aime mieux mon Dieu que mes traditions, mes traditions que mon peuple, mon peuple qu'à des inconnus, des inconnus que mes ennemis, c'est mon droit. Pourtant, j'applique aussi une sorte de tolérance et de négligence envers mes ennemis. C'est pour cela que je vous propose un pacte de non-agression, entre nos deux États seulement.

Un temps de silence s'installa. Le tsar venait de lâcher une première bombe mais en avait prévu une deuxième, plus subtile cette fois-ci, mais toujours aussi grosse, voire plus grosse que la précédente.
— Vous êtes intelligent. Vous savez que votre confédération belliqueuse prépare des guerres sur plusieurs fronts. Vous savez aussi que vous ne pourrez et même que vous ne devez pas vous lancer dans tant de conflits à la fois… vous ne devrez même pas vous lancer dans aucun conflit et profiter de la paix que vous méritez. Cependant, si votre confédération attaque, vous serez partiellement coupable, exactement comme lors de notre guerre civile. Réfléchissez-y, éloignez-vous des états belliqueux de la CSN et vous irez bien mieux. De plus, si le projet d'union aboutissait, ce serait encore pire pour votre nation qui se verrait obligée de participer à certaines guerres et conflits.
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[justify]Pendant que le tsar dissertait sur sa théorie des ensembles, Dekhalov ne perdit pas son temps, il sortit de son dossier une large feuille, barra plusieurs éléments, en modifia d'autres, applique le même traitement à une copie, les relut puis les signa. Il dut attendre que le tsar finisse sa diatribe avant de lui présenter ceux-ci..

On dit que les bons comptes font les bons amis, j'ai modifié ces deux traités pour qu'ils correspondent à ce que nous avons décidé. Je les ai signé, j'aimerai que vous les signiez aussi, ils sont en deux exemplaires afin qu'il n'y ait pas de méprise sur les engagements de nos deux partis. Entendons-nous que ces textes doivent rester strictement secrets et que la révélation de ceux-ci au reste du monde les rendrait caduques

Il laissa une pause et passa les deux feuilles au tsar, celui-ci les relut, acquiesça et apposa son sceau ou sa signature.

Contenu du premier traité signés par le Tsarat et l'Ouaine
    Traité ouaine-khadaz sur la reconnaissance du Khardaz

  • Article 1:
  • Le Khardaz est reconnu comme un état souverain par les présents signataires du traité.
    A ce titre, s'appliquent à lui l'ensemble des lois internationales s'appliquant aux autres états souverains

  • Article 2:
  • Ses frontières seront établies comme étant celles de l'ancienne République de Yashosie avant le déclenchement de la guerre civile

  • Article 3:
  • Le Khardaz prononce l'amnistie pour les hommes engagés du côté socialiste selon les modalités définies par les deux partis plus tôt (voir annexe 12.3.C)
    Toute action violente de vengeance contre eux serait illégale

  • Article 4:
  • Le Khardaz reconnait la liberté de pensée, d'expression et de rassemblement pour tout son peuple même s'ils sont partisants socialistes ou communistes dans les limites telles que ceux-ci n'appellent pas à des actions violentes ou à un retour au gouvernement socialiste
    De là découle que tous les mouvements de gauche auront droit à une représentation proportionnée dans la vie politique, sans discrimination

  • Article 5:
  • Le Khardaz reconnait comme partie intégrante de son histoire la gouvernance de la République Socialiste de Yashosie

Une fois cela signé, le tsar prit pour lui l'une des feuilles, en repliant l'autre dans son dossier, Dekhalov, reprit la parole...

Vous avez parlé de traité de non-agression, il est évident que c'est la prochaine étape qui aura lieu entre nos deux pays... dit-il posément en s'asseyant, Cependant, voyez-vous, certains signes de votre part nous font douter quand à la possibilité d'un tel accord. Comment considérez que vous voulez la paix alors que vous n'avez de cesse d'acheter à d'autres puissances des armes de destruction massives. Car oui, nous voyons bien tous ces bombardiers, ces missiles et tous ces convois militaires partir vers chez vous et ne jamais repartir.
Nous savons bien que comme la Palao-Tseu, qui veut la paix prépare la guerre, cependant, nous avons bien l'impression qu'ici vous ne cherchez qu'à renforcer votre armée pour attaque.

Peut-être ne sont-ce que de simples soupçons et ne cherchez-vous qu'à vous défendre.. mais nous avons des doutes
Alors que le tsar s'apprétait à s'écrier, Dekhalov l'arreta d'un signe et dit immédiatement...

Non, je vois que vous vous apprétez à vous écrier que c'est parce que nous vous agressons que vous devez acheter de quoi vous défendre et que sans ca vous seriez à la merci de nous autres, sales communistes... Soit, il est évident que dans ce monde, il faut être fort pour pouvoir respirer. Cependant, que viennent faire des missiles de croisière et autres balistiques dans cette défense légitime, oui, nous les avons vu passer Nous ne les avons pas intercepté mais croyez-bien que ce n'est pas la motivation qui nous a manqué...
Mais qu'est-ce que je veux dire par toutes ces circonvolutions, et bien, c'est assez simple. Si vous disposez en notre personne d'un allié au CCN, alors vous pensez bien que toutes les actions militaires qui pourraient avoir lieu seraient décriées et invalidées par notre droit de veto. Dans ce cas, vous ne seriez plus en danger. Mais il y a pour nous, une condition primordiale pour en arriver à ce point. Nous vous demandons de nous remettre vos missiles balistiques et que vous vous engagiez à ne pas en posséder.
Alors oui, cela peut vous paraitre être du vol de notre part de vous demander cela mais réfléchissez, ce ne sont pas ces quelques missiles qui changeraient le cours d'une guerre entre vous et le CCN, alors que notre soutien empêcherait toute offensive de notre part. Pour nous, cela montrerait que vous voulez la paix et pas la guerre. Car soyons clairs, des missiles comme ceux-ci ne sont dangereux que pour les civils.
Cette demande est peut-être la plus grande qu'on ne vous fera jamais en espérant que vous acceptiez, mais reflechissez, je vous échange l'assurance que vous ne puissiez pas frapper nos villes depuis chez vous contre l'assurance qu'il n'y aura pas d'agressions de la part du CCN


...
Le tsar prit la feuille, commença à la lire, prit un stylo et :

Traité de reconnaissance du Tsarat du Khardaz

Traité Ouine-Khadaz sur la reconnaissance du Khardaz

  • Article 1:

  • Le Khardaz est reconnu comme un État souverain par les présents signataires du traité.

    À ce titre, s'appliquent à lui l'ensemble des lois internationales s'appliquant aux autres États souverains.

  • Article 2:

  • Ses frontières seront établies comme étant celles de l'ancienne République de Yashosie avant le déclenchement de la guerre civile.

  • Article 3:

  • Le Khardaz prononce l'amnistie pour les hommes engagés du côté socialiste selon les modalités définies par les deux partis plus tôt (voir annexe 12.3.C).

    Toute action violente de vengeance contre eux serait illégale.

  • Article 4 :

  • Le Khardaz reconnait la liberté de pensée, d'expression et de rassemblement pour tout son peuple, même s'ils sont partisans socialistes ou communistes, dans les limites telles que ceux-ci n'appellent pas à des actions violentes ou à un retour au gouvernement socialiste.

    De là découle que tous les mouvements de gauche auront droit à une représentation proportionnée dans la vie politique, sans discrimination.

  • Article 5:

  • Le Khardaz reconnait comme partie intégrante de son histoire la gouvernance de la République socialiste de Yashosie.

    [justify] Il signa puis écouta son homologue parler. Et là… quelle ne fut sa surprise d'entendre de telles calomnies de la part d'un représentant officiel d'un État. On venait de lui annoncer que son pays ne devait pas s'armer alors qu'une confédération de 5 membres le menaçait en continu ? D'un côté cela rendait le Tsar joyeux car cela prouvait que leur politique de réarmement fonctionnait, sur le plan dissuasif, mais d'un autre côté une sorte de colère commençait à monter en lui. L'hypocrisie communiste commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Il était encore debout non loin de la fenêtre.

    — Comme vous l'avez dit, j'allais m'écrier et je vais le faire. Alors écoutez moins bien, VOUS N'AVEZ AUCUN DROIT D'AVIS SUR NOS POLITIQUES D'ARMEMENT ! AUCUNE ! Vous n'êtes qu'un ignoble hypocrite ! Croyez-vous sérieusement que nous ne sommes pas au courant des achats de balistiques par demi-centaines ! Vous n'êtes qu'hypocrite, vous ne voulez pas la paix ! Ce que vous voulez, c'est que nous posions gentiment les armes face à vos armées. Mais nous ne le ferons pas et nous attendons en premier cas des excuses pour vos propos tout juste inacceptables ! Ensuite, vous allez revoir vos demandes à la baisse et redescendre un coup sur Terre. Ce n'est pas la première fois que vous agissez ainsi lors de la guerre, nous avons été mis au courant de vos multiples menaces extrêmes ainsi que de la façon dont votre diplomatie peut se développer en s'arrêtant à de vulgaires insultes dès que vous n'avez plus d'argument.

    Et puis vos menaces en l'air. "Nous ne les avons pas interceptés mais croyez bien que ce n'est pas la motivation qui nous a manqué." Vous avez raison, ce n'est pas la motivation qui vous a arrêtés mais votre petite puissance militaire. Ce n'est pas parce que vous possédez des sous-marins que vous êtes un État puissant sur le podium de la scène internationale !
    Le président ouanais laissa un long blanc, visiblement agacé:

    Ecoutez, si nous avons tenu à faire cette réunion secrète c'est pour pouvoir parler librement sans avoir à se préoccuper du politiquement correct. Je ne suis pas venu pour vous faire plaisir ou vous menacer, je suis venu ici discuter de faits avec vous, qu'ils soient agréables ou non à entendre...
    Alors je vous pose la question pour savoir si c'est la peine de continuer cette réunion: Etes-vous pret, oui ou non à faire des concessions militaires pour arriver à un accord de paix?


    Au même moment, une sonnerie se fit entendre dans la poche de Dekhalov, les deux hommes se regardèrent puis deKhalov, après un long blanc décrocha sous l'exaspération du tsar:

    Allo Camarade ?

    Ah c'est le présidium barvynien, on n'utilise cette ligne que pour parler entre chefs d'état, nous ne l'utilisons presque jamais, comprenez que je doive répondre... dit-il en se tournant vers le tsar

    Ecoutez, je ne peux pas vous dire ou je suis, vous comprendrez plus tard que je ne pouvais pas me permettre que le monde sache ce que je suis en train de faire. Je ne peux vous dire que ca: notez-bien...en première A Vous, Eclairé Camarade L' Endroit Très Secret Arrivera Rapidement.. Compris ?

    Le télephone crachota quelques mots inaudibles pour le tsar et Dekhalov répondit:

    Ne vous inquiétez pas camarade, vous les retrouverez vos troupeaux de vache... si les gens ne savent pas ou ils sont et s'inquietent, dites qu'ils sont avec vous, ca marche toujours. Ah oui, et dites-leur qu'ils reviennent bientôt, ils ont toujours besoin d'une étable pour manger non ?. Mais non, nous ne les avons pas vu. Bon camarade, je ne veux pas être expéditif avec d'aussi importans problèmes mais peut-être pourrions nous nous rappeler dans une heure pour finir cette conversation car je ne vous cache pas que mon bateau pour traverser le fleuve va bientot arriver et je ne voudrai pas le rater...

    Oui salut camarade, on se rapelle bienton

    Excusez-moi de cette interruption importune mais je devais m'assurer qu'il n'y avait rien de trop grave. Ou en étais-je ? Ah oui ! Etes vous prets à faire des concessions militaires ?
    Je vous rapelle que nous sommes toujours ouverts à vous verser de quoi vous réparer si vous acceptez ce que nous vous demandons...
    dit-il au tsar que l'interruption n'avait vraisemblablement pas enchanté
    Le tsar, encore furieux des paroles totalement insensées du président de la RDP d'Ouaine, écoutait ce dernier avec une sorte de rage et de dégout. Il voyait une chose : les États membres de la CSN ne voulaient pas que le Tsarat puisse se défendre en cas d'attaque. Et puis après tout, un pacte de non-agression n'était qu'un simple papier qui pouvait s'envoler ou se déchirer à tout instant. Il n'avait pas confiance du tout et lui demandait de rendre les armes. Puis soudain, entre ses réflexions et le discours de Monsieur Dekhalov qui se mélangeait légèrement dans la tête du Tsar, un téléphone sonna. Le président décrocha, en pleine rencontre, une rencontre secrète. Cette action jeta de l'huile sur un brassier. Le tsar attendit la fin de parole du président, qui se termina par une nouvelle information : la CSN était maintenant prête à régler le dédommagement.
    — Une chose, vous êtes au téléphone lors d'une rencontre classée secrète. Sachez que la moindre annonce publique de qui que ce soit des membres de la CSN, même une simple allusion discrète à la rencontre, et nos accords deviendront caducs. J'espère que vous avez bien compris cela.

    Sinon, pensez-vous réellement que je suis assez stupide pour vous donner nos armes ? Voudriez-vous aussi que nous capitulions ? Oh j'ai même mieux ! Voulez-vous que nous tirions nos missiles sur notre capitale ?


    Il marqua une légère pause puis reprit sur un ton très lent et calme. Il sort un pistolet d'ancienne génération, peut-être des années 1930, et le pose sur la table. Un silence s'installa.

    — Ou bien peut-être que je me tire dessus avec ce pistolet 9mm ? Cela vous ferait des vacances. Ou je peux l'utiliser sur vous si vous le souhaitez tant que ça. Prévenez-moi si une des options vous intéresse, ce serait avec plaisir.

    Revenons, maintenant que nous sommes tous conscients de ce qu'il peut se passer, bien que j'espère sincèrement que vous ne tenterez pas de saloperies, au sujet que nous abordons. Nous avons déjà été clair avec vous, nous ne ferons pas de concessions militaires. Notre armée est en pleine expansion à cause de cinq épées pouvant tomber à tout moment sur notre tête, alors je ne vois absolument pas pourquoi nous ne devrions pas forger cette épée en lui donnant nos armes. Ensuite, le dédommagement, comme son nom l'indique, est fait pour réparer une erreur, une erreur que VOUS avez commise. Donc vous fournir des missiles ne peut être une condition à ce dédommagement, vous comprenez ? Si nos missiles vous intéressent tant que ça, nous pouvons vous les vendre pour 5 000 unités d'échanges internationales l'unité. Mais nous ne vous les donnerons gratuitement. Nous revenons à notre question initiale : voulez-vous signer ce pacte de non-agression ?
    [justify]Dekhalov prit la parole d'un air grave, il était conscient du poids qu'allaient avoir ses paroles...

    Non, c'est impossible dans ces conditions, si vous attaquez des membres du CSN nous les defendrions, et si vous ne nous apportez pas ces garanties alors ils vous provoqueront et la spirale recommencera. J'en suis navré mais ce traité ne tiendrait pas une semaine.
    Cependant, nous pouvons, si vous le désirez vraiment signer un traité mais celui-ci serait invalidé à la moindre action offensive de votre part contre n'importe quel membre du CSN. Comme vous le préférez mais nous jugeons malheureusement cela inutile


    Dekhalov attendit la réponse du tsar sans grand espoir
    — Si je comprends bien ce que vous dites, vous ne pouvez pas signer de pacte de non-agression parce que vous savez que les autres membres de la Confédération socialiste du Nazum attaqueront le Tsarat ? Puis que par l'engrenage de la guerre vous serez mené à nous attaquer nous et donc à briser cet accord ?

    Le tsar qui était entièrement abasourdi par les paroles de son homologue tentait de se calmer en bidouillant son vieux pistolet. Il n'avait jamais vu un chef d'État aussi peu compétent que celui de la République démocratique d'Ouaine. Il était déçu, déçu de son homologue qui n'arrivait pas à comprendre les bases de la diplomatie et de la guerre. Après tout, il ne pouvait lui en vouloir, ce dernier n'avait connu pour guerre que celle qu'il faisait dans ses rêves. Mais il était aussi déçu de lui qui avait espéré qu'un dirigeant communiste puisse avoir plus de 2 neurones fonctionnelles. Il reprit avec un ton fatigué, presque désespéré.
    — Bon écoutez, Monsieur Dekhalov, je pense qu'il est mieux pour vous que cette rencontre se finisse maintenant. Vous n'arrivez plus à dire des choses concrètes, bien que, je vous l'avoue, vous n'ayez jamais rien dit de concret. À moins que vous ayez une chose qui soit un minimum réaliste, je vous demanderais de bien vouloir partir de cette île et de retourner sur vos terres.
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    Dekhalov se leva et prit la parole:

    Soit, nous aurons essayé, il est déjà heureux que nous ayons pu finir cette réunion vivants tous les deux. Je ne vous souhaite bonne chance pour les années à venir

    Les deux hommes se serrèrent la main et Dekhalov partit rejoindre le quai ou son sous-marin l'attendait tandis que le tsar semblait absorbé dans l'observation de son pistolet. Lorsque celui-ci appela enfin ses hommes pour quitter cette ile, Dekhalov était déjà loin sous la mer...
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