Zābandir est un observatoire astronomique situé à 5203 mètres d'altitude, sur le Uhud, l'un des plus hauts pics du massif du Tigre. Les monts du Tigre s'élèvent parmi les plus hauts d'Afarée, et l'observatoire jouit d'être l'un des plus élevés au monde. L'emplacement, à distance du Mont Argad plus haut, permet une observation du ciel de grande qualité. La sécheresse de l'air est réputée faire du site l'un des meilleurs endroits pour contempler les étoiles, la tradition attribuant qu'on peut y discerner, à l'oeil nu, les satellites de Jupiter. L'observatoire a été installé par le département azuréen d'astrophysique sous la République, en 1942, au départ comme un simple site d'observation alors que l'Etat convoitait le rêve avant-gardiste de construire des fusées pour visiter l'espace ; c'était un lieu de relevés astronomiques fréquenté par peu de scientifiques, et qui n'a en réalité jamais eu un rôle de premier plan dans la science de l'espace azuréenne. On attribue, à tort, au site de Zābandir d'avoir été le lieu choisi par l'astronome du XIIème siècle al-Hirathi afin de réaliser les observations qui lui permirent de calculer de nouvelles valeurs pour les tables astronomiques des savants, et de proposer un modèle héliocentrique inédit parmi ses pairs. En réalité al-Hirathi s'était installé à Zāharangir, une autre localité des Monts du Tigre, aujourd'hui disparue mais où subsistent des ruines attribuées à l'astronome. Zābandir est transformée, lors de l'avènement du Califat en 1978, en propriété du Sahib Uthmani, élu à la fonction califale par les Oulémas, et désireux de pouvoir établir le calendrier religieux d'une façon plus scientifiquement rigoureuse, à l'aide des outils du site ; en réalité, cette idée s'avérera assez vaine puisque d'autres équipements dans des observatoires plus connus servent aujourd'hui à Son Altesse Sémillante pour la détermination des heures de prière et des périodes sacrées de l'année. En revanche, Zābandir a conservé son statut de propriété du Calife. Des aménagements à l'observatoire initial ont permis d'y adjoindre, en 2003, une résidence austère. Une route jusqu'au Camp Maqadeh, dernière étape au pied de la falaise, dessert aujourd'hui ce relais qu'un funiculaire relie à l'observatoire pour le convoiement des denrées, du matériel et des personnes. Le site de Zābandir est connu de la plupart des Azuréens, mais il n'est pas visitable, et peu utilisé par les scientifiques universitaires. Un nouveau télescope équipe l'observatoire depuis 2013. On le dit tourné vers l'observation de la Voie Lactée, bien que les services du Califat ne produisent aucun rapport sur l'usage présumé de l'observatoire. L'emplacement exact du bâtiment n'est pas facile à trouver ; la forme des montagnes déjoue alpinistes et cartographes ; des délimitations militaires camouflent le dispositif et les silos de Zābandir comme une île entourée de glaciers.