05/05/2018
11:33:21
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Année électorale 2018 - Mort aux rois et aux tyrans !

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Année électorale 2018: Mort aux roi et aux tyrans !


"Je refuse, en tant que citoyen velsnien, que mon corps civique fasse acte d'une quelconque obédience ou soumission à quelque prince, roi ou qu'importe le titre de ce tyran. Nous sommes des Hommes libres, et jamais Velsna ne sera gouvernée par les caprices d'une tête couronnée. Seule Dame Fortune a le pouvoir de nous commander."

- Francesco Déria, sénateur velsnien et philosophe (XIIème-XIIIème siècle)


Conformément à la durée ordinaire d'une législature sénatoriale de l'ordre de quatre ans, Velsna entrera dans une nouvelle législature d'ici peu. La dernière élection, qui a suivie une guerre civile sanglante a mis en place les fondations d'une période d'évolutions importantes dans la cité sur l'eau. Si le Grand soir tant espéré par les eurycommunistes et les communalistes n'a pas eu lieu, la Grande République ne ressemble plus en rien à ce qui était son visage il y a encore quelques années. Velsna, à ce titre, a fait son entrée dans une ère de réformes importantes, désormais connues sous le nom de "République Di Grassienne", scellant ainsi le destin d'une très longue période d'instabilité, débutée bien avant la guerre civile, et dont le terme péjoratif de "République des princes" est associé, une époque désormais derrière les velsniens, et qui a été marquée par un quasi basculement du régime vers une dérive césariste.

A ce titre, des mesures d'urgence ont été prises par la législature actuelle dans l'espoir de "sauver la République": les partis politiques ont été légalisés, le cens électoral a été grandement abaissé et la redistribution des pouvoirs entièrement repensée (réapparition des assemblées intermédiaires des comices, réforme des magistratures sénatoriales...), permettant ainsi à des forces politiques nouvelles de prendre toute leur place sur les bancs du Sénat. Le régime républicain de type aristocratique, si il existe encore dans une certaine mesure, a cédé la place à une forme très imparfaite de démocratie, un entre deux voulu par les forces sorties gagnantes de la Guerre des Triumvirs. Entre temps, les velsniens ont découvert les joies du droit du travail à l'occasion du triomphe d'un grand mouvement social ayant abouti à l'alliance de toutes les forces de gauche du pays, et la société velsnienne a été marquée par de timides avancées sociétales, avec la légalisation du mariage homosexuel en 2015 (uniquement sur le territoire de la capitale pour le moment).

Le contexte international n'a bien entendu pas épargné la cité velsnienne, et la Grande République a connue une grande évolution dans son positionnement géostratégique entre 2014 et cette année. Si la victoire durant la guerre civile avait été le fait d'une faction conservatrice méfiante vis à vis des pouvoirs étrangers de façon générale, le pragmatisme a également été la marque du fabrique du régime se structurant autour de figures fortes comme Matteo Di Grassi, Julia Cavali, Carlos Pasqual et bien d'autres. La priorité en matière de politique internationale, qui était au début du mandat des conservateurs de l'ordre d'un opposition franche à tous les grands blocs politiques actuels s'est progressivement muée en une politique opportuniste et volontariste, tirant parti des divisions et oppositions que ceux ci connaissaient. Si bien qu'au début de l'année 2017, la Grande République a enfin fait acte d'adhésion à une grande organisation internationale: l'ONC, au grand dam des conservateurs les plus durs qui ont été petit à petit marginalisés au Sénat et au Gouvernement communal. Si officiellement, cette législature prône une politique d'équilibre entre tous les blocs, Velsna est désormais considérée comme partie prenante de cet équilibre international.

Bien entendu, il ne faut pas prendre pour acquis le fait que Velsna est une démocratie libérale, ce n'est toujours pas le cas malgré des avancées en ce sens, et le clientélisme a la peau dure. Comme toujours, c'est bien souvent le plus provocateur, populiste, démagogue et le mieux financièrement doté qui l'emporte. Bien des sujets seront capitaux pour cette échéance électorale: il va de soi, par exemple, que les résultats seront lourdement influencés par des facteurs extérieurs, et comment ne pas penser aux évènements préoccupants se produisant en Dodécapole et à Fortuna.

Qu'est-ce donc que l'année électorale Pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi les élections de 2014 ? Eh bien, pour ceux qui veulent de la lecture, notre office de tourisme l'a déjà détaillé il y a quelques années. Pour ceux qui n'ont pas le temps de s'adonner à ce genre de loisirs, nous pouvons le le résumer ainsi: un scrutin uninominal majoritaire à un tour dans lequel le Sénat des Mille, ainsi que toutes les chambres législatives des cités libres composant la République, ainsi que les Grands collèges de corps de métiers sont renouvelés. Le principe, en théorie, est des plus simples: vous avez un vote, vous votez pour le candidat (et non pour une liste) de votre choix. Ensuite, cela se complique, car à la fin de l'élection, les candidats devront répartir vos voix, de façon à faire élire d'autres candidats partageant leurs intérêts/formation politique/idéologie/programme, et ainsi constituer une majorité de gouvernement au Sénat. En théorie, le suffrage est universel ET censitaire, mais le cens a vu son rôle se réduire considérablement dans le contexte électoral.

Si l'on ne peut pas déterminer les résultats avec certitude, il paraît évident que le contexte de ce scrutin se prête moins au chamboulement tel que ce qui a été observé en 2014. Nous avons affaire là à un spectre politique stabilisé, que ce soit pour les factions perdantes ou gagnantes de la Guerre civile: la faction pragmatique digrassienne paraît avoir un solide contrôle de la majorité sénatoriale conservatrice, tandis que l'ultra-droite, dernièrement composée de plusieurs factions allant d'ONDehors aux Optimates semble connaître une certaine convergence d'idées dans leur anti-océnisme et anti-onédisme. Sur cette partie du spectre, il est toutefois à noter la disparition de la faction libertarienne, qui s'est rendue coupable en 2016 d'une tentative de coup d'état qui a aboutit à l'arrestation d'une grande partie de ses membres, tandis que Toni Herdonia croupit toujours dans une cellule sylvoise à l'autre bout du monde. Au centre, les libéraux désormais alliés au gouvernement communal peuvent potentiellement profiter de cette disparition. Pour finir, la gauche a vu naître une alliance électorale entre une formation hégémonique qu'est le Parti Eurycommuniste, autour duquel gravitent les formations sociales démocrates du SDB et les communalistes du CCC.

Préparez vous à sortir le chéquier, parce qu'un siège de sénateur s'arrache de haute lutte et qu'il n'y a toujours pas de plafonnement de financement de campagne ! Carnavals, distribution d'argent, meetings géants, achats de votes, financement de services d'ordre pour des tâches peu reluisantes. Inutile de préciser qu'avant même les premiers sondages, des tendances et des dynamiques se dessinent déjà, en vertu d'un système de priorités électorales qui vous sera présenté plus tard. Il est pour finir probable que les tendances précédemment évoquées fassent une grande partie du scrutin: le rôle des joueurs participants est alors d'optimiser les résultats à venir, et les orienter dans la direction idéale pour ceux-ci. Mais soit, jetons donc un œil aux programmes des différentes tendances en guise d'apéritif...

Attention, ce texte contient de multiples références à des factions décrites dans ce document, ainsi qu'à des évènements ayant eu lieu à Velsna durant la dernière législature, comme la Grande grève velsnienne de 2015. Il est également recommandé d'avoir suivi les évènements de la Guerre civile des Triumvirs pour comprendre certaines dynamiques (pas indispensable nonobstant).




Liste des programmes résumés des tendances en lice pour l'année électorale 2014 :


Les Hommes du Patrice (Factions des "achosiens", des affairistes et des constituants)


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programmeLa majorité sénatoriale sortante part avec de nombreuses cartes en mains: en premier lieu, il convient de dire que le bilan global de la législature en cours bénéficie d'une bonne perception de la part d'une importante partie de la population, en premier lieu les classes moyennes qui ont fortement bénéficié des réformes du cens électoral, et même une part non négligeable de classes modestes, essentiellement en milieu rural. La liste dispose de fortes têtes fédératrices, comme Di Grassi, Pasqual, Albrio, Cavali, Ascone etc...

L'électorat est là, les têtes de proue sont là...mais tout n'est pas rose au sein du camp conservateur. L'ascension au pouvoir de la faction des "achosiens", cette petite élite militariste issue principalement de la province, et plus particulièrement d'Achosie du nord, à l'image de Matteo Di Grassi, s'est aliénée une partie de l'aristocratie sénatoriale traditionnelle des factions affairistes et constituantes. Ceux ci, malgré leur alliance, voient d'un mauvais œil l'exercice du pouvoir de ce qu'ils considèrent comme des parvenus de basse naissance. Il semblerait que les franges les plus aisées de la bourgeoisie financière se soient senties profondément flouées par les réformes électorales qui ont vu leur poids politique se réduire.

L'enjeu pour les conservateurs, en plus de gagner ces élections sera donc de s'assurer que la position centrale de la faction achosienne ne soit pas mise en danger, au risque d'assister à un éclatement de l'union autour des anciens vainqueurs de la Guerre civile. L'Union sacrée autour de la figure digrassienne ne coule donc plus de source, et commence à laisser place à des querelles de palais.

Le programme des Hommes du Patrice est on ne peut plus simple: assurer la pérennité des réformes mises en place durant la législature précédente, et inaugurer une longue période de stabilité institutionnelle.

Positionnement et Électorat : Droite à droite conservatrice. La sociologie électorale des conservateurs velsniens n'a pas connu de grandes évolutions entre 2014 et aujourd'hui. Il présente toujours cet avantage d'être de nature relativement variée. La peur du changement soudain est particulièrement prenante dans la petite et moyenne bourgeoisie, aussi bien urbaine que rurale, et sont potentiellement séduites par les sénateurs qui le suivent. Il est à noter que la faction achosienne, qui est en position de force actuellement, est particulièrement populaire parmi la notabilité rurale et les cités d'outre-mer dont il s'est toujours fait un ardent défenseur de leurs intérêts. On peut toutefois remarquer un durcissement des clivages parmi le couches autrefois hésitantes ou sceptiques vis à vis des Hommes du Patrice. La bourgeoisie d'affaires et une part notable de l'aristocratie sénatoriale sont désormais fermement opposés aux réformes digrassiennes qui les ont privé d'une part importante de pouvoir politique. Enfin, parmi son électorat cible de la petite élite provinciale, une part non négligeable pourrait se détourner de ce camp à cause de l'adhésion velsnienne à l'ONC.

Programme thématique :
  • Gouvernement : Défense des réformes digrassiennes ayant été promulguées par le précédent gouvernement (Abaissement du cens électoral, meilleure représentation des classes modestes au Sénat, reconstruction des assemblées des comices avec participation populaire, réforme fiscale marquée par un début de redistributivité).
  • Politique étrangère : Poursuite d'une politique de rapprochement avec l'Organisation des Nations commerçantes, politique d'apaisement avec Achos (dans la mesure où ces derniers y sont disposés) et en Dodécapole. Augmentation constante du budget de l'armée et de la Marineria. Promotion du multilatéralisme ONC-OND-Liberalintern, et interventionnisme.
  • Économie : Capitalisme corporatiste, préservation des intérêts des conventions de secteurs d'entreprise (en particulier les corporations modestes), poursuite d'une politique mesurée d'investissement publique par les nouvelles recettes fiscales.
  • Justice et Sécurité intérieure : Respect des institutions judiciaires actuelles de la Grande République, augmentation des effectifs de police. Garantie de l'état de droit, moratoire sur les mouvances mafieuses.




La Cartel des barricades (Parti Eurycommuniste Velsnien, Sociaux-démocrates des barricades, Comité des citoyens communalistes)


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Partu Eurycommuniste Velsnien


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Comité des citoyens communalistes



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Sociaux démocrates des barricades


programmeLa gauche velsnienne bénéficie depuis 2014 d'une dynamique très favorable, alimentée à la fois par des évènements internes à la Grande République, et par l'évolution progressive d'un contexte international de plus en plus bipolaire, entre un bloc libéral ONC/OND et un bloc progressiste/libertaire. Cette situation internationale, couplée aux rapprochements des différentes formations de la gauche velsnienne, lors de l'historique journée des barricades de janvier 2014, et la victoire du mouvement social de 2015, a abouti à la création d'une grande alliance électorale, le Cartel de la barricade, spécifiquement conçu autour d'un programme de synthèse entre ses trois formations, et dont l'objectif affiché est celui d'une victoire complète aux prochaines élections, qui viendrait compléter les avancées sociales et sociétales récentes arrachées de haute lutte.

Formation hégémonique de la gauche, le parti eurycommuniste velsnien en est logiquement son barycentre, et une grande partie du programme est de son fait, en ayant ajouté toutefois des apports issus des propositions du SDB et du CCC. Sous pression des deux autres formations, le PEV s'est résolu à abandonner temporairement sa proposition de réforme du Sénat, et son remplacement par une assemblée tirée au sort parmi les membres des syndicats velsniens. En lieu et place, il a été conçu un principe "d'adoption d'un socialisme aux caractéristiques velsniennes", y intégrant une forme de République sociale et démocratique. En échange, le SDB a consenti à un vaste programme de nationalisations porté par le PEV. Le "socialisme aux caractéristiques velsniennes" affecte en particulier l'organisation du travail, avec le remplacement des collèges de corps de métiers par des assemblées de corporations ouvrières gérant leurs propres caisses de retraite et de sécurité sociale. Le CCC quant à lui, a obtenu la mise en place d'un programme de phalanstères et de coopératives agricoles autogérées, et une avant-garde de lutte autour du droit des minorités.

Positionnement et Électorat : Gauche à Extrême gauche. Le Cartel de la barricade est prêt et en ordre de bataille, réuni autour de figures fortes de tribuns, majoritairement issus du PEV. L'édification du cartel a eu pour effet positif d'élargir la base électorale au delà de la formation loduariste, qui malgré sa force de frappe ne parvient pas à sortir de son socle. En effet, si le PEV a développé un véritable réseau de sympathies dans des pans entiers de la société velsnienne, principalement les classes censitaires bases dans les grands centres urbains, le parti n'arrive pas à rallier des franges plus éduquées, au capital relativement moyen: cadres, ingénieurs, étudiants... L'alliance avec le CCC et le SBD, plus présents dans cette frange de la population, permet ainsi à a gauche velsnienne de couvrir un plus grand spectre sociologique, ce qui laisse espérer un résultat record, voire la victoire malgré le fait que les lois électorales avantagent les conservateurs dans les faits.

De nombreux commentateurs velsniens se sont penchés sur le positionnement réel du programme du Cartel de la barricade, arrivant à la conclusion qu'il s'agit là d'un entre deux, optant pour une approche réformiste plutôt que révolutionnaire de la politique, tranchant ainsi avec la conception que le PEV a des échéances électorales, qui étaient jusque là vues que comme un moyen de bénéficier d'un ancrage médiatique, dans une approche purement révolutionnaire. Les choses ont donc bien changé, rapprochant le cartel d'une forme de gauche radicale, car il s'agit d'un indéniablement d'un programme de rupture franche d'avec les institutions de la Grande République.

Malgré cette opportunité, il convient toutefois de souligner le caractère hétéroclite de cette coalition qui pourrait s'avérer fragile sur le long terme. Les aléas de la politique internationale, en particulier la réémergence du grand frère loduarien, ont redonné au loduaristes dur du PEV un repère politique fort. Nul doute que les relations kah-tano loduariennes aura une influence sur le devenir de cette coalition.

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral, proportionnelle intégrale.
  • Politique étrangère : Adhésion à l'UICS et rapprochement avec le Liberalintern. Condamnation de l'impérialisme onédien et océnien. Politique d'apaisement avec Achos et mise en place d'un programme de collaboration trans-nationale avec les socialistes et communistes achosiens.
  • Économie : Planification partielle de l'économie (dans un premier temps) et constitution de monopoles nationaux par le biais d'une grande campagne de nationalisations. Remplacement des conventions de secteurs par des comités semi-autonomes sous contrôle des travailleurs devant gérer leurs propre caisses de retraite et de sécurité sociale. Création d'un secteur public de l'hôpital, mise en place d'une sécurité sociale universelle. Consitution de coopératives agricoles auto-gérées (stade de l'expérimentation)
  • Justice et Sécurité intérieure : Mise en place d'une campagne anti-mafia, vaste programme de justice réhabilitative. Mise en valeur des luttes pour le droit des minorités, en particulier dans l'outre mer velsnien.


Le Cartel de Fortuna (ONDehors/ONCasse-toi, Optimates de Fortuna et anciens partisans de Toni Herdonia)

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programmeLes choses bougent à la droite de la droite depuis 2014. Lors de la dernière échéance électorale, toutes les formations de la droite de l'Union sacrée digrassienne sont parties en ordre dispersé. Et pour cause, le centre de gravité historique des ultra-conservateurs velsniens, la faction sénatoriale des optimates, avait été totalement discréditée suite à la guerre civile. Celle ci a vu la défaite de l'aristocratie sénatoriale landrine qui était le moteur de la réaction velsnienne, qui s'est conclue avec la mort ou l'exil d'une bonne partie de cette antique élite dont certains membres réclament être présents à Velsna depuis la fondation de la cité. Avec cette défaite, c'est tout un écosystème qui a dû se réorganiser et trouver un autre point d'équilibre. Si bien que plusieurs pôles ont émerger en lie et place: d'une part les partisans les plus conservateurs de Di Grassi qui se sont regroupés sous la bannière d'ONDehors, devenu par la suite ONDehors/ONCasse-toi. Ces derniers, partisans farouches d'une stricte politique d'isolationnisme ont d'abord intégré le gouvernement communal conservateur avant d'en sortir deux ans plus tard lorsque Velsna a adhéré à l'ONC. Ces derniers ont en effet été fortement déçus du renoncement dues conservateurs de constituer un pôle de puissance indépendant, et ont assimilé l'adhésion à l'ONC à une forme de capitulation face à un monde libéral dont beaucoup dans leurs rangs se méfient.

Vient ensuite les anciens libertariens de la formation du FHL, survivants de la tentative de coup d'état manquée des anciens partisans de Toni Herdonia, et dont le leader est actuellement en prison à Sylva. Des trois factions de ce cartel, c'es tprobablement la moins puissante au vu des évènements récents, et elle est avant tout constituée des élements les plus opportunistes des libertariens survivants, prêts à des concessions quant à leur programme à partir de l'instant où ils obtiennent une place.

Enfin, la composante qui au fil du temps est devenue la plus importante de ce groupe hétéroclite représente une ancienne faction du groupe historique des omptimates qui regroupe des membres de l'aristocratie landrine d'origine fortunéenne. Ces "optimates" de Fortuna, désormais réunis sous la houlette d'un chef de file, Dom Mogador Altarini, se présentent comme une version renouvelée des discours traditionnels de la réaction, tout en ayant accepté en partie les réformes digrassiennes, du moins en apparence. Mogador Altarini a très rapidement inclus dans les revendications de l'aristocratie sénatoriale de droite dure une dimension populiste, en y tentant de fédérer des classes sociales plus modestes par un discours anti-achosien très populaire.

Le Cartel fortunéen a réussi à restructurer l'ensemble de ce spectre, et paraît déterminé à faire oublier les dernières années d'errance de l'extrême droite velsnienne de l'après-guerre civile.

Électorat : Droite conservatrice à Extrême droite. Au cours de sa rémission, la faction des optimates fortunéens, portés par Dom Altarini, est progressivement parvenu à fédérer une base plus large que lors de la dernière échéance. Si une part non négligeable de l'ancienne aristocratie sénatoriale fortunéenne lui est acquise, ce dernier a su remettre sur le devant de la scène des thèmes fédérateurs qui ont permis un rapprochement avec la puissante formation d'ONDehors. On assiste là au renouvellement d'une alliance d'une partie des élites velsniennes avec les franges les plus hostiles à la partition tripolaire du monde ONC/OND/Liberalintern, dont beaucoup réclament de transformer la Ligue de Velcal en une ligue exclusivement centrée autour du monde fortunéen, se sentant trahie par les conservateurs plus modérés ayant poussé pour un ralliement à l'ONC. La liste semble déjà très populaire parmi la petite notabilité terrienne de la plaine velsnienne, et tente désormais de poser le pied dans les outre-mers, à l'image de l'Achosie du Nord où un rapprochement est en cours avec la faction locale de "Dehors les achosiens".

  • Gouvernement : Acceptation d'une partie des réformes digrassiennes (abaissement du cens électoral), campagne pour une interdiction des partis socialistes et communistes, ainsi que de la faction des Optimates de Léandre (thèse du complot landro-gauchiste). Promotion de la figure de l'Homme providentiel. Volonté de calquer les composantes les plus conservatrices du modèle fortunéen actuel (sièges de sénateurs à vie pour les grandes familles fortunéennes)
  • Politique étrangère : Opposition totale aux grands blocs de l'ONC, OND et Liberalintern. Politique d'annexion d'Achos et de Menkelt, en vertu du fait que ces territoires appartiendraient théoriquement au "monde fortunéen". Opposition à au clan Déria à Fortuna, soutien à Salvatore Lograno en Dodécapole. Création d'une organisation internationale regroupant toutes les composantes du Monde fortunéen et acter son départ de toute autre orgnaisation.
  • Économie : Défense de l'économie corporatiste et du système traditionnel de clientèle, défense des intérêts économiques de l'élite fortunéenne.
  • Justice : Opposition de principe à l'immigration, défense de la peine capitale, légalisation du duel judiciaire.


UPR - Les enfants de la Liberté

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programmeLes libéraux, entre 2014 et aujourd'hui, sont passés par tous les états. De l'opposition au gouvernement à la participation au pouvoir, il s'agit donc de la seule formation à avoir connu les deux aspects de la politique velsnienne lors de la précédente législature. Ce côté "entre deux chaises" se retrouve jusque dans les factions constituant ce groupe: entre les très droitiers vinolistes, farouches anti-communistes partisans d'une dérégulation accrue des grandes structures économiques velsniennes, et les partisans du sénateur Silvio Sapore, et de son second, Lucio Campora, davantage "solidaristes" que libéraux classiques. Il semblerait que la seconde ait graduellement prit la place de la première dans les rapports de force internes. Malgré cela, sur le plan politique, l'UPR a vu ses relations avec le bloc de gauche être réduites à néant suite au soutien à la majorité sénatoriale lors du mouvement social de 2015. Si en théorie, la formation ne fait campagne au sein d'aucun cartel, l'évolution bipolaire de la politique velsnienne semble rapprocher les libéraux de l'UPR des Hommes du Patrice. Toutefois, si ces derniers ne se font pas d'illusion sur leurs chances de décrocher une majorité, ils caressent l'espoir de faire un score suffisamment élevé pour se rêver en faiseurs de rois, et rendre leur soutien indispensable à tout futur gouvernement. De toutes les factions, il s'agit de celle qui pousse le plus pour l'édification d'un axe ONC/OND.
Positionnement et Électorat : Centre gauche à centre droit. Les vinolistes, bien que devenus minoritaires, disposent encore d'un appui dans les milieux d'affaire. Mais ce n'est pas tout: les professions libérales, les cadres supérieurs et une partie de intelligentzia urbaine semble séduite par ce programme définitivement ambitieux. Les saporistes en revanche, ont depuis quelques années fait leur nid parmi les cadres et les professions intermédiaires, jusqu'à certains cercles universitaires.

  • Gouvernement : Abolition du cens électoral et mise en place d'une démocratie représentative complète. Anti-communisme et anti-communalisme.
  • Politique étrangère : Collaboration pleine avec les puissances de l'ONC, rapprochement avec l'OND. opposition au Liberalintern. Politique conflictuelle avec Achos et opposition aux influences kah tanaises sur place, ainsi que dans le reste de la Manche Blanche.
  • Économie : Mise en place d'une plus grande progressivité de l'impôt, réforme des conventions de secteurs d'entreprise (dérégulation régime de fixation de prix et abolition de l'économie corporatiste), défense de la liberté d'entreprendre
  • Justice et Sécurité intérieure : Mise en place d'une politique volontariste d'intégration des immigrés récents arrivés à Velsna.

Optimates de Léandre

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programmeA l'extrême droite de l’hémicycle, les Optimates de Léandre ont réussi tant bien que mal à vivoter et survivre aux dernières élections, avec seulement une dizaine de sénateurs. Un miracle compte tenu de l'issue de la guerre civile. L'instrument politique de l'ancienne aristocratie sénatoriale landrine n'est plus que l'ombre de ce qu'il était (faction encore dominante il y a une dizaine d'années à peine). On aurait pu croire que la recomposition politique de l'extrême droite velsnienne allait profiter aux Optimates landrins. Que nenni: ces derniers se sont de toute évidence fait doubler par une élite réactionnaire fortunéenne qui a su opérer une véritable rénovation de son discours vers une position moins élitiste plus populiste, édifiant une coalition de laquelle les optimates landrins sont exclus de fait. Alatarini ayant été le moteur de la survie des optimates lors des dernières élections, il est possible que cette élection, sans son soutien, signifie la fin de la faction des Optimates de Léandre au Sénat velsnien, après six siècles de présence ininterrompue.
Positionnement et électorat : Extrême droite. Les optimates, se reposent sur une base électorale qui semble en pleine déroute, en plus d'être limitée. En dehors de l'élite landrine, il y a peu de personnes se reposant sur ce vote, mis à part les électeurs qui sont dans la clientèle de familles sénatoriales landrines, et qui vendent de ce fait leur vote.

[list]
  • Gouvernement : Annulation de toutes les réformes digrassiennes, restauration du cens à son niveau originel.
  • Politique étrangère : Strict isolationnisme, destruction de l'Achosie. Interdiction de l'immigration.
  • Économie : Défense de l'économie corporatiste et du système de clientèle, interdiction aux classes censitaires inférieures d'effectuer certains métiers, défense des intérêts économiques de l'élite landrine traditionnelle.
  • Justice et sécurité intérieure : Observation de la justice traditionnelle velsnienne.



  • 4865
    Mécanisme de Dynamique électorale


    Encore une fois, le système de mécanisme électoral fait son retour à Velsna à l'occasion de cette échéance. Velsna évolue dans un contexte précis, et obéit à des dynamiques, dépendantes ou non de la volonté de ses citoyens. Ce système représente ainsi la somme de tous les élements de RP, que ce soit en matière de politique interne ou internationale, qui influencent la sociologie électorale. Ainsi, si il est très peu probable qu'un joueur puisse provoquer un chamboulement immense d'un spectre politique dont la plupart des variables sont déjà fixées, mais il se pourrait bien qu'un RP bien amené et le résultat subséquent puisse provoquer des contraintes de RP à son avantage à l'avenir.

    Pour représenter ce rapport de force, ce mécanisme de dynamique électorale, justifiant ainsi le résultat des formations vous est introduit (encore). Ils regroupera tous les facteurs positifs ou négatifs qui auront une influence sur le résultat final.


    Les Hommes du Patrice:


    Socle électoral: Solide (+++) (L'adhésion à l'ONC a fait des déçus parmi les conservateurs les plus durs, et le parti ONDehors a brisé son alliance de ce fait avec ces derniers. Aie... sans parler de la défiance de la bourgeoisie d'affaires vis à vis des réformes sociales récentes...)
    Ancrage territorial: Très solide (Outre-mer, Cités côtières de la Plaine velsnienne) (++++)

    Modificateurs:
    - Bipartisme velsnien (++++) (Depuis quelques années, Velsna a semblé se scinder en deux grands camps politiques, incarnés par les conservateurs et les eurycommunistes. Mécaniquement favorisées par le système électoral velsnien, ces deux formations sont favorites)
    - Pas mal ce bilan (+++) (Dans l'ensemble, le camp conservateur a implémenté une bonne partie des réformes qu'il escomptait faire, et la politique internationale a globalement sourit à Velsna ces dernières années)
    - Soutien des institutions (+++) (Dur de perdre quand on est le système)
    - Programme (+) (C'est foufou, mais est-ce que finalement on a besoin d'un programme de rupture quand son rôle social est de conserver les institutions ?)
    - "Comment ça on a plus le droit de tuer des achosiens ?" (-) (La politique d'apaisement et d'ouverture du gouvernement communal à l'égard d'Achos ces dernières années a déçu beaucoup de conservateurs cocardiers)
    - Sentiment anti-OND/ONC (--) (Une partie du camp conservateur, particulièrement sceptique à l'égard des deux grandes organisations libérales, considère le revirement du gouvernement communal comme une trahison)



    Cartel des Barricades (PEV, CCC, SDB):


    Socle électoral: extrêmement solide (++++)
    Ancrage territorial: Solide (+++) (Saliera, Umbra, Outre mer velsnien)

    Modificateurs:
    - Bipartisme velsnien (++++) (Depuis quelques années, Velsna a semblé se scinder en deux grands camps politiques, incarnés par les conservateurs et les eurycommunistes. Mécaniquement favorisées par le système électoral velsnien, ces deux formations sont favorites)
    - Front uni (+) (Les grands partis de la gauche velsnienne ont fait taire leurs dissensions pour le moment, et établit un programme commun des années en amont de l'élection. La journée des barricades de 2014, la grande grève de 2015, tout a mené à cet instant, c'est leur moment...)
    - Programme (+++) ("Abattez la citadelle !")
    - Soutien des institutions (---) (Le système électoral défavorise grandement cette liste...et puis...imaginez un eurycommuniste au pouvoir à Velsna.)
    - Sentiment anti-OND/ONC (++) (C'est limite de la triche...)
    - "Vive la paix avec Achos !" (--) (Tout comme pour les conservateurs, la liste des barricades souffre d'un sentiment anti-achosien encore très prononcé dans de larges pans de la société.)

    Attention, un conflit loduaro-kah tanais pendant la campagne aurait des conséquences catastrophiques sur le devenir du Cartel des Barricades.


    Cartel de Fortuna (ONDehors/ONCasse-toi, Optimates de Fortuna):

    Socle électoral: moyen (++)
    Ancrage territorial: relatif (+) (Achosie du Nord, ruralité de la plaine velsnienne)

    Modificateurs:
    - Populisme de droite (+) ("Je vais pas voter pour Altarini, mais il dit pas que des conneries.")
    - Soutien des institutions (+) ("Je ne vois rien de plus qu'un club d'honnêtes gentilshommes avec de grands projets.")
    - Programme (+) ("Et le BON SENS FORTUNEEN !?" )
    - Sentiment anti-OND/ONC (+++) ("Ah, on doit détester les deux maintenant ?")
    - Achosia delenda est (++) ("En outre, je pense que l'Achosie doit être détruite.")
    - Alliance baroque (--) (Ce rassemblement des anciens soutiens les plus conservateurs des Hommes du Patrice et "d'anti scaeliens" de la dernière heure risque l'implosion à tout instant)
    - Passé douteux (-) ("T'étais avec qui durant la guerre civile déjà ?")

    Attention, l'ascension de la faction landrine à Fortuna durant la durée de la campagne pourrait avoir des conséquences inattendues sur les résultats du Cartel de Fortuna.


    UPR - Les enfants de la liberté:

    Socle électoral: moyen (++) (La team des pulls autour du cou.)
    Ancrage territorial: relatif (+) (Aula, bourgeoisie d'affaire)

    Modificateurs:
    - Participation à un gouvernement populaire (++) (Le bilan politique des conservateurs est assez bon pour faire oublier que ces gens sont des traîtres.)
    - Soutien des institutions (+) (Les centristes sont assez mous pour ne pas que l'on fasse attention à eux.)
    - Programme (+) (Le solidarisme à la velsnienne)
    - Sentiment anti-OND/ONC (--) ("Tu me rappelles Vinola politiquement...")
    - Ambivalence achosienne (+) (C'était malin de ne pas en dire trop sur se positions quant à cette question)



    Les Optimates de Léandre:

    Socle électoral: en déclin (-)
    Ancrage territorial: relatif (+) (Le système de clientèle les sauve))

    Modificateurs:
    - La faction du traître (---) (celui dont on ne doit pas prononcer le nom)
    - Soutien des institutions (--) (les anciens ennemis de la République)
    - Programme (-) ("Et sinon; vous n'avez pas l'impression d'être hors sol ?)
    - Sentiment anti-OND/ONC (++) (Ils ont au moins ça)
    - Achosia delenda est (++) (Il faut détruire l'Achosie)


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    LegislaTV, Journal parlementaire et généraliste de la Grande République a écrit : Fabrizio Vercetti, 7 décembre 2017

    Un mois avant le lancement de l'année électorale, quel bilan sur les forces en présence ?


    Comme tous les quatre révolutions, la nouvelle année 2018 coïncidera avec l'annonce du lancement de la campagne par les membres estimés du Comité électoral de la République, et par là même de l'année électorale. Au cours de celle-ci, le Sénat sera appelé à une nouvelle législature, tandis que l'ensemble des magistratures sénatoriales seront redistribuées entre les différentes forces en présence dans l'hémicycle. Il en sera de même dans l'ensemble des cités libres de la Grande République, qui verront un renouvellement similaire de leurs élites politiques, indépendamment de leur statut juridique: que ce soit les cités de statut fortunéen, velsnien ou occitan. Le Sénat étant le corps gouvernant, à la fois de la patrie des velsniens en son entier, et celle du territoire de la cité même de Velsna, l'administration municipale sera tout autant affectée par les changements éventuels. En somme, comme tous les quatre ans dans notre belle cité, les cartes sont rebattues entre les excellences ayant su appréhender au mieux les attentes du peuple de Velsna. En attendant, les forces en présence qui ont animé depuis quatre ans la vie politique velsnienne, profitent des fêtes de fin d'année et de la trêve politique qu'elle implique, pour fourbir leurs armes, et leurs derniers ajustements programmatiques. Indéniablement, cette campagne sera la concrétisation des dynamiques observées tout au long de ces quatre ans de profonds changements . Si cet article a pour vocation à en dégager le fond, et permettre une prédiction de ces dynamiques, il faut toutefois se rappeler du caractère souvent incertain des élections sénatoriales à chacune de ses occurrences, surtout lorsque nous remettons en perspective la batterie de réformes ayant durablement transformer la cité ces dernières années. Retour rapide, donc, sur ce que certains observateurs évoquent comme étant les changements politiques les plus importants que Velsna a connu depuis plusieurs siècles.


    Un mandat pour une révolution politique, quel bilan pour le Gouvernement Visconti ?



    I) De la victoire de la guerre civile à la prmeière réforme "digrassienne"



    Lorsque le Gouvernement communal se forme suite aux élections de 2014, il n'est pas un euphémisme que de dire que la tâche de gouvernance allait se révéler être un travail de titan. En effet, la fin de la guerre civile a imposé à la faction des Hommes du Patrice des défis immenses, par le simple constat de la nécessité d'une refonte radicale du système républicain, qui de l'avis de ses défenseurs même, avait en grande partie été à l'origine du conflit sanglant dans lequel Velsna a été plongée durant plus d'un an. En cause, parmi tous les politologues ayant pu commenter cette situation, son excellence Illyrio Faola, devenu sénateur en 2014 suite au scrutin, évoque les tenants et les aboutissants de cette situation avec une grande justesse:

    " De manière implicite, le système républicain traditionnel repose sur la canalisation des ambitions des différentes forces que composent le paysage politique. Tout ou presque dans la société velsnienne est affaire de compétition, et le système républicain tend à la stiumuler davantage encore: les sénateurs, contrairement aux députés des pays étrangers, ne sont pas de simples représentants de circonscriptions électorales: ils sont faiseurs de lois, ambassadeurs, responsables militaires, parfois même fonctionnaires municipaux. Accéder à une fonction politique n'est pas une simple affaire d'application d'idées et de programmes, c'est là l'expression d'appartenance à une élite politique, économique et culturelle. Une fonction gouvernementale ou une magistrature sénatoriale est affaire de prestige, prestige qui est nécessaire pour accéder par la suite à des fonctions plus importantes, jusqu'au gouvernement communal pour les plus talentueux.

    Dans le même temps, la République a pour rôle historique paradoxal, en parallèle de son rôle de canalisation des égos, d'empêcher l'avènement de personnages politiques capables d'outrepasser le système, et de devenir ce que l'on nomme dans le jargon politique velsnien des "princes", des individus trop puissants pour être contrôlés par les institutions républicaines. La guerre civile est l'aboutissement de ces tensions, qui ont mené les élites politiques velsniennes à ce constat: la République, dans sa forme d'alors, d'avant les réformes de 2014, n'était plus capable de contrôler l'action politique de personnages puissants, dont le réseau de clientèle est devenu plus puissant que les liens qui unissent les citoyens aux institutions républicaines. L'usurpateur Dino Scaela a été à ce titre la manifestation ultime de la crise de régime dans laquelle la cité était embourbée. En cause, l'avènement de cette élite a été permise, là encore avec un peu d'ironie, par la prospérité économique sans précédent de la cité à partir du début des années 2010, dont l'attrait soudain de capitaux a considérablement déstabilisé l'édifice républicain, par l'enrichissement massif de ces "princes", au détriment, non seulement du reste de la population, mais également du reste de l'élite sénatoriale, qui s'est retrouvée totalement larguée dans cette course au prestige et aux magistratures largement déterminée par la possession foncière, financière et mobilière.

    Ainsi, c'est en 2014 une cité aux institutions en ruines qui est laissée au Gouvernement Visconti, à qui échoit la lourde charge de rééquilibrer les rapports de forces internes, et de ne pas laisser réémerger d'autres "princes" à mettre de renverser le Sénat une nouvelle fois. D'emblée, portée par la figure fédératrice de Matteo Di Grassi, les conservateurs vainqueurs de la guerre civile, divisés en de nombreuses factions devant trouver un socle programmatique commun, avant même l'échéance électorale de 2014:
    • Février 2014: Réforme du corps civique et allègement du cens électoral. C'est là le premier changement majeur opéré par ce qui était alors encore un gouvernement provisoire. Comprenant que l'importance des "princes" était exacerbée par le système censitaire traditionnel, dont les critères d'appartenance à une classe en termes de revenus étaient figés depuis plusieurs siècle, la première des réformes dites "di grassiennes" a été d'opérer une réforme drastique, avec le passage de dix classes censitaires à cinq, et un resserrement inédit des différents paliers de revenu, si bien que pour certains commentateurs politiques, l'alignement du poids électoral des différentes classes a été rendu si proche que le gouvernement provisoire aurait opéré une abolition "de facto" du système censitaire, à défaut de pouvoir le faire disparaître dans la loi, vraisemblablement sous la pression des membres les plus conservateurs du camp Di Grassi. Ajouté à cela, il a été mis en place avant l'échéance électorale de 2014, toute une série de mesures visant à réduire l'importance du système de clientèle électorale, à qui on avait imputé en partie la crise scaelienne. Il a ainsi été rendu interdit de vendre son vote par échange transactionnel, une mesure qui si elle n'a pas permis d'éradiquer l'influence du système des clientèles, en a limiter les effets sur le court-terme.
    • Février 2014: Légalisation des associations politiques et syndicales: La deuxième mesure phare du gouvernement provisoire a consisté en une transformation du modèle de représentation politique, avec la légalisation du concept de Parti Politique calqué sur la plupart des démocraties libérales actuelles, de même que celle des syndicats et des associations citoyennes. Cette décision a alors une implication capitale dans la forme que prendra le Sénat quelques mois plus tard à l'avènement du Gouvernement Visconti: le modèle traditionnel des factions sénatoriales, des associations de fait entre sénateurs, organisations bien plus gazeuses et instables que les partis politiques, vont ainsi être mis en concurrence avec ceux-ci lors de l'élection de 2014. L'objectif du gouvernement provisoire est simple: permettre la formation plus aisée d'une majorité gouvernementale, reposant sur un socle bien plus solide qu'une simple addition d’intérêts particuliers. Rapidement, la plupart des forces politiques comprennent l'interêt de ce modèle d'organisation politique et l'adoptent, à l'exception des factions conservatrices et ultra conservatrices du Sénat.
    • Février 2014: L'abolition du système occulte de justice privée: La dernière mesure de ce premier package de réformes a consisté en une déclaration d'abolition de tout système de vengeance privée, dans l'optique d'une volonté de réconciliation entre les différents acteurs de la guerre civile. Dés son entrée en fonction, le gouvernement communal provisoire a acté la nécessité d'un équilibre entre réparations des torts causés par les putschistes lors de la guerre civile et politique d'amnistie pour la plupart des anciens partisans scaeliens. Toutefois, la plupart des hauts responsables de la faction ont subit l'exil.
    C'est par cette première réforme dite "digrassienne", que le gouvernement provisoire a préparé le terrain de l'échéance électorale, devant aboutir au deuxième volet de cette révolution politique.



    II) De l'élection sénatoriale de 2014 à la seconde réforme digrassienne:


    Les élections ont alors vu le premier véritable défi à la volonté de continuité des institutions républicaines, avec l'essor du Parti Eurycommuniste Velsnien, faisant suite à une véritable dynamique populaire au lendemain de l'insurrection des barricades, contre Dino Scaela, et qui ont bien failli totalement renverser l'avenir politique de la cité. Face à ce mouvement ouvrier favorisé par des conditions matérielles permettant son essor, la coalition des factions conservatrices ont été dans l'obligation d'adapter leur programme, par la promesse de concessions sociales qui étaient alors impératives: création d'un salaire minimum, création d'un système de comité d'entreprises avec des instances syndicales représentatives etc....

    L'élection de 2014 marque donc l'émergence d'un bipartisme propre à Velsna: avec d'un côté les partisans d'une politique de continuité des institutions traditionnelles de la République, et de l'autre, un agrégat de forces de rupture dont le modèle est celui d'une révolution loduariste. Au côté de ces deux grands pôles, plusieurs forces intermédiaire ont fait leur apparition: une faction libérale, continuatrice de la ligne politique du vaincu Vittorio Vinola, tandis que la droite dure se rassembla sous l'étendard de la défiance envers les principes de mondialisation et de libéralisation des institutions par la création du mouvement ONDehors. La victoire des conservateurs vient écarter l'éventualité de l'avènement d'un République loduariste, tout en ménageant les forces de la droite dure en les intégrant au gouvernement, ce qui aura une grande incidence sur les trois premières années de la législature du gouvernement Visconti. Au sein de la faction conservatrice, ce sont les petits propriétaires provinciaux qui prendront rapidement le pas sur la vieille aristocratie sénatoriale, dont une part s'est compromise avec la faction des scaeliens, et qui vient se diviser sur le spectre politique, entre soutien au gouvernement Visconti et opposition parmi les restes de l'antique faction des Optimates de Fortuna et de Léandre.

    Avec la fin de la période électorale vient la seconde phase des réformes dites "digrassiennes" devant, selon les propres mots du Maître des Balances Rocco Ascone "sauver la République":
    • Avril à Mai 2014, réforme monétaire, fiscale et économique de Rocco Ascone: Devant les difficultés économiques éprouvées par la guerre civile, avec notamment une rupture de certains axes commerciaux indispensables à la cité, l'une des premières actions du gouvernement aura été de procéder à une séries de réformes ayant pour but la redynamisation du secteur bancaire, pan phare de l'économie velsnienne. Afin de stimuler la consommation et la croissance, le taux d’intérêt a ainsi été dévalué, et de fait, le florius, la monnaie velsnienne, a vu son cours baisser pour la première fois depuis plusieurs décennies, dans une quête de stimulation des exportations alliée à une optique d'amélioration des conditions de vie des velsniens de la dernière classe censitaire, qui ont été les principaux contributeurs de la guerre civile. La réforme marque un autre aspect de la politique de la réforme digrassienne: à savoir la part belle faite aux élites provinciales, avec la délocalisation d'une partie des ateliers de frappe monétaire du florius à des cités de la province, à contrario de la politique monétaire centralisée de la période scaelienne. Ajouté à cela, une reforme fiscale inédite introduisant une taxe sur les sénateurs et les représentants politiques, ayant pour fonction, là encore, de temporiser et de canaliser les moyens de pression politique des anciennes élites sénatoriales, et empêcher les velléités césaristes. Pour stimuler la croissance, le gouvernement Visconti s'est lancé, là encore dans une manœuvre inédite pour un gouvernement velsnien, dans un effort d'investissement public massif. La somme de ces mesures a été considérée en grande partie comme à l'origine d'une dynamique économique continue favorable.
    • Juillet 2014: Poursuite de la réforme des institutions et réintroduction des assemblées comitiales: Si les conservateurs au pouvoir ont été élus sur des motifs de préservation des institutions, celles ci dans les faits, ont subit de grands chanboulements, mais qui bien souvent on tété justifiés par une "politique de retour aux sources de l'équilibre de la République", en faisant appel à l'autorité de certaines institutions laissées à l'abandon par le passé. L'une des faiblesses identifiées des institutions velsniennes était la toute puissance du Sénat, et le déséquilibre politique qui en résultait, et qui a permis à certains personnages d'user de leur influence pour renverser le système. A cette fin, il a rénové les assemblées intermédiaires comitiales, dans l'optique d'un meilleur contrôle de la vie parlementaire par des institutions qui n'en sont pas dépendantes, chacune de ces trois instances ayant un domaine de compétence spécifique faisant contrepoids aux décisions sénatoriales. Ainsi, les comices splendori ont été instituées pour contrôler la légalité des actions des parlementaires, réguler la compétition aristocratique et instruire des procès, tandis que les comices proletari ont été destinées au déclenchement de procédures référendaires initiées par le peuple velsnien par son intermédiaire. Pour finir, les comices populares ont récupéré la nomination des magistratures sénatoriales, que les sénateurs se redistribuaient auparavant, toujours dans l'optique de freiner la compétition aristocratique velsnienne.
    • Juillet 2014: Réforme sociétale, légalisation du mariage homosexuel: L'adoption du Sénatus-Consulte de juillet 2014 relatif à l'ouverture du mariage aux citoyens de même sexe n'est pas à prendre comme un texte anodin. En effet, si de prime abord, cette loi a pu apparaître comme un débat plus secondaire dans l'arène politique de la cité, davantage secouée par les atermoiements des bas salaires et des réformes institutionnelles successives, la légalisation du mariage homosexuel constitue un point fort de la législature Visconti, et un marqueur politique symptomatique d'une acceptation de changement social et sociétal par la majorité sénatoriale conservatrice. Bien que ce fut là une promesse accordée à la faction libérale des vinolistes et saporistes du Sénat, cette loi s'inscrit dans le contexte des réformes digrassiennes. Plus prosaïquement, il est facile d'y voir là une volonté de la part de la petite notabilité terrienne de province de bousculer encore un peu le pré-carré des anciennes élites sénatoriales fortunéennes et landrines, qui ont été les seuls véritables opposants de cette réforme, et constituant ainsi un autre effort pour les isoler politiquement. Si cette loi constitue une petite révolution dans une société encore marquée par le traditionalisme, il faut en noter les limites. En effet, peu de cités libres constitutives de la République ont suivi Velsna dans la légalisation du mariage homosexuel, et dans les faits, le texte ne s'applique que sur le territoire de la cité même de Velsna, et ne concerne donc que 3,5 millions de citoyens sur les 12 millions d'habitants du pays.
    • Bilan de la Grande Grève de 2015, les avancées sociales non désirées: Si les réformes successives sont considérées comme complètes dés la fin d'année 2014, le volet social n'avait été que peu affecté par ces changements, qui étaient avant tout de l'ordre de la libéralisation politique, et non une quête de bien-être au travail. Qui plus est, la dynamique des grandes formations de gauche de rupture, comme le PEV, était indéniable, et beaucoup de velsniens ont été sentis lésés par le manque d'amélioration des conditions matérielles réelles d'une majorité de la population. Dés la fin de la guerre civile, une large partie de la gauche velsnienne se fédère derrière une liste de revendications, qui tardent à être satisfaites malgré une large adhésion de la population: revalorisation salariale, baisse du temps de travail hebdomadaire, introduction de congés payés, renforcement du pouvoir des syndicats au sein des comités d'entreprise. A la mi 2015, une grève générale éclate, la plus importante dans l'Histoire récente du pays. Celle-ci paralyse le pays durant près de deux mois, avant finalement, le gouvernement communal accède à toutes les revendications du Cartel des gauches. Nul doute que les formations de rupture tenteront de capitaliser sur ces concessions, et de poursuivre sur leur lancée pour la prochaine échéance électorale. Ce mouvement constitue le dernier changement d'ampleur dans le pays à cette date.


    III) Questions internationales: l'éternelle quête de l'entre deux du Gouvernement Visconti

    Durant ces quatre années de législature, Velsna a été lourdement affectée par les aléas de la grande politique internationale. Entre 2014 et 2018, le monde a connu des évolutions radicales: le déclin de la Loduarie communiste et la montée en puissance de l'OND ont influencés grandement l'approche velsnienne de la diplomatie internationale. Velsna est depuis longtemps animée par une défiance certaine vis à vis du concept d'organisation internationale, même si 2016 a vu l'adhésion de la cité à l'ONC, non sans des bouleversements au sein de la majorité sénatoriale. On peut ainsi distinguer deux périodes distinctes de cette législature, définies par la nature de l'approche du gouvernement communal envers ces organisations:

    - 2014-2016: Gouvernement Visconti I, coalition conservatrice-ONDehors: Lors de son élection, la coalition conservatrice définit des objectifs clairs vis à vis de l'étranger. Marquée par les multiples ingérences extérieures qui ont participé à la déstabilisation du régime, les différentes factions des Hommes des Patrices procèdent à une alliance de circonstance avec la faction d'ONDehors, qui participe à l'élaboration d'un agenda commun: affirmer Velsna en tant que puissance indépendante affranchie des logiques de blocs de puissance. Cette volonté se matérialise au cours de l'année 2014 par l'édification de la Ligue de Velcal, pacte défensif destiné à promouvoir une protection commune à l'adresse des trois grandes organisations animant la géopolitique mondiale: OND-ONC-Liberalintern. L'isolation diplomatique d'Achos est également un objectif permanent, comme tous les gouvernements successifs. A tous ces objectifs, il faut ajouter la quête d'autonomie de ressources et de sécurisation de gisements fossiles, et d'autres matières premières dont le territoire velsnien est totalement dépourvu.

    - 2016-2018: Gouvernement Visconti II, coalition conservatrice-UPR: L'année 2016 marque un infléchissement notable dans la politique communale. Si les affaires intérieures ne connaissent pas de grands changements, c'est en matière de politique extérieure qu'apparaît un changement d'orientation qui conditionne encore aujourd'hui les manœuvres internationales de la cité-état. Dans l'optique de constitution d'un troisième pôle de puissance entre le Liberalintern et l’Organisation des Nations Démocratiques, la cité état fait acte d'adhésion à l'ONC, qu'elle contribue à revitaliser, tout en affichant la volonté de réformer la Ligue de Velcal en une alliance commerciale et de clientèle. Ce changement n'est pas sans provoquer une rupture avec la faction sénatoriale d'ONDehors qui n'approuve pas l'adhésion de Velsna à une organisation internationale, et un rapprochement avec la faction libérale de l'UPR.


    Suite plus tard
    1330

    Sénat des 1000 de Velsna


    Drapeau

    6 janvier 2018
    Communiqué: déclenchement de l'Année électorale


    Le Sénat des Mille de la Grande République, la Patrice Visconti et le Gouvernement communal souhaitent faire part au peuple de notre République ainsi que celui de toutes les cités libres, avec une immense joie, du déclenchement de l'année électorale 2018 !

    Sont concernés par cette année électorale:
    - Le Sénat des Mille de Velsna
    - L'intégralité des Sénats des cités-libres de notre République
    - L'intégralité des collèges de corps de métier.

    Le calendrier retenu de l'Année électorale 2018 est le suivant, et s'est retrouvé accéléré suite à la dissolution:
    - 15 février: Constitution du Comité électoral sous la direction du sénateur-doyen, son excellence Lupo Cadorna (9 mandats sénatoriaux à son actif) et proclamation de l'Année électorale par le Sénateur-doyen.
    - 15 février- 2 mars: Recensement des classes censitaires.
    - 2 Mars: Réunion de l'assemblée des comices, annonce des classes censitaires.
    - 8 Mars: Cérémonie des salutations du Conseil Communal au Sénat
    - 15 Mars: Clôture des déclarations de candidatures, de factions et d'alliances
    - 20 Mars: Début officiel de la campagne électorale sénatoriale.
    - 25 avril: Vote sénatorial des cités libres
    - 28 avril: Vote des collèges de corps de métier
    - 30 avril: Vote du Sénat des Mille de Velsna
    - 30 avril au soir: annonce des résultats
    - Mai: Constitution des groupes sénatoriaux et d'un Conseil Communal

    Le Sénat des Mille de la Grande République et le Gouvernement communal souhaite à ses citoyens réussite et profit.
    Un jour, deux sondages

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 6 janvier 2018



    Velsna: Sénat des Mille

    Sociologie de la cité
    : aisée, diplômée (population étudiante nombreuse), activité industrielle notable (groupe naval Laurenti Alfonso, Arsenaux de Velsna), ville tertiarisée, ville ouverte sur le commerce international.
    Évènements récents: Crise d'Hotsaline (Population intégrée au monde, les thématiques internationales ont une influence importante), Résurgence du sentiment anti-achosien (Propagande récente de l'AIAN, Siège de Pell Lawn au Chandekolza), Violences politiques (émeutes du Quartier San Ciro orchestrée par Altarini), Troubles mafieux.




    Sénat de Saliera

    Sociologie de la cité: bastion ouvrier (présence des usines automobiles Strama), activité industrielle intense, population peu diplômée, proche de la frontière teylaise (UPR, Cartel des gauches et Cartel fortunéen affectés selon l'état des rekations avec Teyla)
    Évènements récents: Politique du ni-ni du gouvernement velsnien avec OND et Lib, Crise d'Hotsaline.
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    Comité électoral 2018: Lupo Cadorna et le reste du monde



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    Comme tous les quatre ans, les velsniens organisent leur échéance électorale avec la plus grande des minuties. Ce n'est pas parce que depuis quelques années, les changements sont là, que ceux-ci viennent bousculer certaines habitudes qui ont la vie dure. Dans le Tribunal de l'Aéropage, qui accueillit les réunions des Comices Splendori, le mot "changement" n'existe pas dans le vocabulaire de la plupart de ses pensionnaires. Institution délaissée au XIVème siècle, et remise au goût du jour par des réformistes ayant eu néanmoins conscience qu'il fallait donner des gages aux élites les plus conservatrices de la cité velsnienne, on pourrait aisément qualifier ce petit conseil de magistrats nommés selon leur âge de "club de vieux garçons". Ceux-ci, si ils ne sont pas ou plus sénateurs, réglement des Splendori oblige interdisant aux parlementaires d'y siéger, n'en font pas moins partie d'une vieille aristocratie sénatoriale pour beaucoup, la différence étant que ces derniers se sont dévoués assez longtemps à l'exercice du droit velsnien pour être appelés entre ces quatre murs. Ou du moins, à défaut d'être les plus talentueux des juristes, ils sont ceux qui sont restés en vie le plus longtemps, ce qui dans l'exercice du droit velsnien est chose valorisée.

    Situé légèrement excentré du reste des bâtiments officiels situés en place San Stefan, on a choisi pour leur lieu d'élection un ancien hôtel particulier appartenant au traître Dino Scaela, qui a été saisi comme pour se moquer de l'homme, et le renvoyer à la décrépitude de ses idées. Toutefois, les membres des Splendori ne sont pas à plaindre: les fenêtres de la salle du conseil donne vue sur la mer, et ce que les étrangers appellent "la baie des nations du monde", terme absurde pour les velsniens qui ne se vivent même pas comme une "nation", ou du moins, ils conçoivent comme nation que ce qui se trouve dans l'agglomération velsnienne proprement dite.

    En ce mois de janvier, on a mis les petits plats dans les grands afin de remplir la mission la plus sacrée parmi toutes de cette assemblée: loin de la tenue de l'album sénatorial qui n'est qu'une mission d'enregistrement, loin de la présidence des procès des sénateurs qui ne sont que le prolongement de leur mission de juristes, loin des honneurs symboliques dont les Splendori bénéficient, le véritable pouvoir de cet organe réside dans ce moment qui intervient tous les quatre ans: l'organisation des élections sénatoriales. Parce qu'il ne s'agit pas simplement de mettre en place toute la logistique immense que demande un scrutin "national" (comprendre, à l'échelle de la ville de Velsna étant donné que les autres cités s'organisent elles mêmes), mais de décider certaines modalités fondamentales du scrutin, qui auront une influence majeure sur le résultat probable de l'échéance la plus importante de tout le système politique de la cité sur l'eau.

    En ce jour fatidique, on ne discute pas fondamentalement de différentes choses que d'habitude: pour ces vieillards, ce qui se déroule en ce moment est un dimanche comme les autres, et ceux-ci, au vu du poids que l'âge fait peser sur leurs épaules, ne ressentent pas celui de la responsabilité qu'impliquent leurs choix. Il est toujours faux de penser que les jeunes sont moins conséquents sur les vieux, et c'est même parfois tout l'inverse. Ces gens qui se connaissent et se croisent chaque semaine conversent comme si il s'agissait d'un travail ordinaire. Ils appliquent des convenances immémoriales, se saluent bien bas, et attendent le plus grand d'entre eux. Car oui, les comices Splendori ne sont pas au complet pour débuter cette session, pas tout à fait... Il manque un homme, le seul parmi tous qui n'est pas un "membre" à proprement parler de ces comices, mais qui siège en sa qualité de présidence, le verrou de tout ce petit système, le garant du respect des lois de la cité: le Sénateur-Doyen. Une fonction révérée et redoutée, car à la fois indéboulonnable jusqu'à son décès ou sa non-réélection (rarissime), faisant figure de contre pouvoir et de garde fou du Gouvernement communal, décidant de l'ordre du jour des sessions du Sénat... et présidant ce conseil, bien qu'en théorie, il ne puisse pas y voter. Oubliez les Albirio, les Pasqual, les Di Grassi, les Cavali et tout le reste du gouvernement communal: ce vieillard, Lupo Cadorna, de sa seule volonté, peut paralyser, ou du moins ralentir tout le processus législatif et gouvernemental selon ses bons caprices. Et sa parole n'a pas force de loi, son grand âge lui a permis tout le temps qu'il faut pour se constituer une clientèle puissante dans la plupart des cas.

    a
    Lupo Cadorna lorsqu'on lui parle du concept de changement

    En tant que Sénateur-Doyen, on respectait la parole de feu Gabriele Zonta, le précédent homme de cette fonction. En revanche, la parole de son excellence Lupo Cadorna, on la craint. A Zonta on demandait conseil, à Cadorna, on l'évite et on espère qu'il reste silencieux. Tout conservateur qu'il était Gabriele Zonta ne se mettait que rarement en porte-à faux du Gouvernement communal: il en était tout autrement de Cadorna, à qui on attribuait par sa seule action le ralentissement des réformes dites "digrassiennes" qui avaient cours depuis 2014. Lupo Cadorna n'était pas simplement un conservateur, il était un membre de la faction des Optimates, issue de l'une des plus anciennes lignées sénatoriales fortunéennes. Aussi, il n'était pas étonnant de le voir hanter les couloirs du Sénat, et d'accoutumée, lui prêter des mots qui représentent tout à fait sa pensée:

    " On ne met pas la charrue avant les bœufs.", " La République est conservatrice ou n'est pas.", "Je ne rêve pas, car tout ce dont j'ai besoin est déjà ici."... Autant dire que cette année, les modalités de l'élection sénatoriale risquent de se voir ceinturer plus sévèrement que celle de l'échéance de 2014, et ce fait était perceptible avant même le déroulé des tractations des Comices Splendori. On reçoit Cadorna en grande pompe, on lui fait des courbettes et on lui cire le parquet. Nul doute que ces vieillards ne s'entendent que trop bien avec cet autre vieillard dont ils partagent le même monde. A moitié aveugle, boitillant avec sa canne, le grabataire de 88 ans ne se fait pas attendre pour demander le chemin de la Salle du Conseil comitiale: "Mes excellences juristes. Ne perdons point de temps, car je dois me rendre au mariage de mon arrière petit-fils à 15h, et je crains que nous ayons beaucoup de travail.".

    Le "club des vieux garçons" se réunit donc autour de ces tables au bois sculpté qui forment un rectangle parfait. Le bruit des chaises en chêne et en bois noble qui frottent le parquet se fait entendre, et on peut apercevoir deux greffiers sénatoriaux s'installant dans un coin, sur de bien étroits pupitres, manifestation physique de leur rang largement en deçà de leurs pairs qu'ils suivent au mot près. Ils sont les yeux et les oreilles du Sénateur-Doyen, mais qui donnerait une bonne table à une paire d'yeux et d'oreilles...

    On tire servilement la chaise de Cadorna, qui prend le temps de remercier son assistant qui l'aide à la marche, et ce dernier débute ainsi son monologue:

    " Mes excellences. Je pense que nous pouvons débuter: il est dans mon honneur le plus grand que d'être accueilli par vos personnes. J'ai moi-même activement milité pour la restauration de cette institution, et je ne puis que souligner le fait que parmi tous les gens de loi, vous autres êtes pour beaucoup davantage des Hommes de principe que certains des membres du Sénat des Mille. En effet, vous êtes ici, et figurez dans ce conseil parce que vous êtes les meilleurs et les plus irréprochables de nos concitoyens. Avant de commencer, je tiens donc à vous rappeler certaines règles qui régissent notre excellence. En premier lieu, nous sommes tenus au silence jusqu'à la fin de nos délibérations: je ne veux donc entendre aucune rumeur, aucun ragot, aucune parole sortir de cette pièce. Nous ne sommes ni dans un café-théâtre, ni dans un boudoir, ni dans une réunion de l'OND: les hommes d'honneur sont les hommes qui font silence quand il est nécessaire, et font de bruit quand il y en a le besoin. De même, je ne veux voir dans cette pièce aucun téléphone portable, aucun système d'enregistrement, aucune caméra. Que ceux qui s'intéressent à tous ces "outils" mettent leurs appareils dans le panier que l'on fera passer table par table, ou partent simplement de cette entrevue. Enfin, il ne sera tolérée aucune insulte dans cette salle. Maintenant que ces convenances sont rappelées, nous pouvons commencez. Excellence Marinelli, vous êtes le plus âgé et le plus honorable, pouvez vous nous donner l'ordre du jour ?"

    Marinelli tapote de sa feuille avec son stylo, tout en inaugurant le tour de table:
    " Excellence Doyen, nous avons quelques éléments à discuter. Toute d'abord, je pense que nous pourrions évoquer le cas des primo-votants et des nouveaux inscrits sur les listes électorales. Comme vous le savez, nous avons eu de nombreux arrivants en notre République..."

    " Des étrangers." martèle un autre vieillard, tandis que Marinelli reprend de suite la main.

    " Étrangers, oui et non, car ils ne le sont plus. Nous avons vu l'arrivée de 600 000 fortunéens et d'un million de makotans. C'est là une affaire d'autant plus sérieuse que tous les fortunéens ont vu leur citoyenneté validée d'office, et sont entrés dans le corps électoral, et que les makotans sont en train de l'obtenir par le service militaire. Au total, ce sont donc plus de deux millions de personnes qui ont fait grandir le corps électoral, et qui vont donc influencer les prochaines élections. Je pense donc, et c'est là mon avis, que nous devrions ralentir quelque peu le processus d'intégration de ces futurs citoyens, du moins ceux qui ne sont pas encore détenteurs de la citoyenneté, et que nous devons intimer à toutes les cités libres de le faire. Une telle transformation du corps civique n'est pas une bonne chose, je le pense sincèrement, car elle induit un chamboulement à court terme de nos institutions. Or, notre travail consiste à en assurer la sauvegarde."

    La plupart des membres du conseil approuvent par un simple geste de la tête, et par quelque remarque de mauvais goût: " De toute façon, ces gens ne parlent même pas encore notre langue pour beaucoup. Ils s'accrochent à leur religion volignonaise comme des morpions, et ne se rendent pas aux processions de la San Stefano comme toutes les bonnes personnes: ils se moquent du Saint Patron des "astucieux". Autant donner la citoyenneté à des achosiens..."

    On pouvait entendre des réactions étouffées par-ci par-là:
    " C'est tout bonnement scandaleux... Comment peuvent-ils rater la fête de San Stefano... Et celle de Dame Fortune qui plus est !"

    Lupo Cadorna attendit que le bruit désenfle avant de lever la main et de racler sa gorge:
    - J'entends vos inquiétudes, et je puis donner mon avis sur la question. Je ne me fais point de doute sur le fait que les nouveaux arrivants de Fortuna s'intégreront parfaitement à nos règles et à nos lois. Après tout, ne sommes nous pas des cités sœurs ? Et j'ai envie de dire...si cela peut orienter le vote dans le bon sens je pense que nous sommes d'accord pour les intégrer le plus vite possible au corps civique. Eh bien soit... Quid des...des nazumi ? Personne n'a évoqué ce fait jusqu'à maintenant.
    - Vous voulez dire des ushong et des zinjianais, excellence ?
    - demanda un autre des vieillards -
    - Oui c'est ça... Qu'en est-il d'eux, donc ?
    - Eh bien, des nouvelles qui me parviennent, ceux-ci ont l'air de bien s'intégrer dans leurs cités d'adoption. Certains d'entre eux ont déjà obtenu la citoyenneté: peut-être le tiers des 500 000 qui sont arrivés à notre porte il y a deux ans. Et puis...je pense qu'ils voteront bien: ils sont bien élevés, et suivent les consignes de vote de leurs bienfaiteurs. Enfin...les ushong davantage que les zinjianguais.
    - Zinjianais, excellence.
    - N'est-ce pas la même chose ?


    La quasi totalité des membres des Comices Splendori réagissent par de vifs éclats de rire, avant d'être rappelés à l'ordre par Cadorna:

    " Reprenons donc notre sérieux. Bien, c'est tout ce que je voulais entendre. Retournons donc au sujet makotan, puisque j'ai bien l'impression qu'il s'agit du dossier le plus épineux. J'ai entendu le même son de cloche de la part de magistrats de la cité de Vatluna. Je propose donc que leur procédure d'adoption de citoyenneté soit ralenti, du moins jusqu'à la tenue de cette échéance électorale. Quelqu'un a des idées légales qui nous permettraient de parvenir à cette fin ?"

    Il y eu un court silence dans la pièce, qui fut coupé net par une suggestion de la part de son excellence, le juriste Marinelli:
    - Eh bien, leur accès à la citoyenneté a été conditionné au service militaire dans leurs cités de résidence. Aussi, nous pourrions tout simplement indiquer à toutes leurs villes d'adoption un rallongement de cette période de levée militaire, de sorte à ce que la citoyenneté ne soit obtenue qu'après l'échéance électorale. Cela nous débarrassera temporairement de ce problème, et je suis certain que les magistrats locaux trouveront des moyens légaux de ralentir le processus un peu davantage. Faites leur donc passer le mot d'ordre. Bon. Maintenant que le point du grossissement du corps électoral établi, voulez vous que nous abordons le point de la valeur du revenu minimal d'accès aux différentes classes censitaires, excellence Cadorna ?
    - Oui, quand il faut s'attaquer aux choses facheuses... Comme vous le savez, le gouvernement communal actuel fait pression chaque année pour répondre aux revendications des classes censitaires les plus basses, et abaisser le cens électoral requis pour accéder aux classes supérieures. Vous connaissez déjà mon opinion sur la question: avec tout le respect que j'ai pour mon prédécesseur, son excellence Zonta, je pense que c'est là une erreur de laisser miroiter aux masses le plaisir de venir déstabiliser nos institutions séculaires. Dans l'idéal, je souhaiterai revenir aux conditions d'accès aux votes d'avant les réformes du gouvernement Visconti, comme vous le savez...


    " Oui, bien dit excellence." Pouvait-on entendre encore une fois de la part d'une voix plus élevée que les autres dans l'audience.

    - ...Je n'ai pas le désir de paralyser le processus électoral et me mettre directement en porte à faux avec le gouvernement communal, mais il faut parfois taper du poing sur la table si l'on veut que les âneries liées aux "temps nouveaux" cessent. Je suis certes lucide, et je ne remettrai pas en cause le cens établi en 2014, mais je refuse d'appliquer toute nouvelle baisse de ce dernier tant que ce je serai à cette fonction, quitte à mettre mon véto sur chacune des propositions du Sénat. Nous ne sommes pas chez les clowns ou les kah-tanais, il est hors de question d'accepter le fait que la chienlit gagne cette manche. En ce qui me concerne, j'oppose un non catégorique à tout nouvel abaissement. Qu'en est-il de vous autres, excellence ?

    La quasi totalité de la pièce approuve en silence, mais avec le sourire, tandis que Cadorna enchaîna de plus belle sur le sujet:
    - Quant à toute tentative de modifier les puissances de vote de chaque classe censitaire, j'aurai là le même avis: non, non et encore non. Là encore, si je ne puis risquer de remettre les critères de puissance de vote de 2014 en question, toute diminution de l'écart de vote sera proscrite et bloquée par moi-même. Nous avons déjà assez de Classe V avec tous ces nouveaux arrivants, qui vont venir grossir leur influence, ce n'est pas pour leur donner les clés de la maison non plus... Qu'en dites vous mes excellences.

    Approbation unanime de la part des Comices Splendori, encore.

    - Bien. Nous en avons donc fini avec cette affaire. Maintenant, affaire suivante: qu'est-ce qu'on mange ce midi ?



    Effets:
    Les Comices Splendori sont un bastion ultra-conservateur ayant une influence notable sur l'organisation des élections. Ces excellences ont adopté les positions suivantes:
    - Gel des critères d'accession au cens électoral et de puissance de vote de chaque classe censitaire contre l'avis du Gouvernement communal.
    - Tous les immigrés fortunéens récents, ainsi que les zinjianais et les ushong pourront prendre part à a prochaine élection, l'influence sur l'élection sera la suivante:
    • Les arrivants fortunéens voteront probablement en majorité pour la liste des Hommes du Patrice (+)
    • Les arrivants ushong voteront probablement en majorité pour la liste des Hommes du Patrice (+)
    • Les arrivants zinjianais voteront probablement en majorité pour la liste de l'UPR - Les fils de la liberté (+)
    - La poids politique de Lupo Cadorna avantage la liste du Cartel de Fortuna (+)
    - La négation de la minorité makotane récemment immigrée risque de provoquer leur mécontentement. Manifestations possibles dans les régons rurales de la plaine velsnienne.

    10122
    Un nouveau Patrice ?

    RP Introduction personnage (déjà apparu dans d'autres RP)



    a



    "Ah ! T'as vu ça Matteo ? Regarde comment il tombe comme une bière !"


    Le coup de feu raisonna dans la clairière, et fit s'envoler les volatiles aux quatre vents. La fumée du fusil fit se dévoiler le visage rondouillard de Bernaba Albirio, excellence sénateur en son état. Carabine sur l'avant-bras et bottines vertes pour la boue, on ne pouvait voir que lui dans cette scène, quand bien même il n'était pas seul. Albirio fait toujours cet effet de prendre toute la place, et d'en laisser peu aux autres. Sa bonhommie est contagieuse, et en général, ses amis préfèrent le laisser s'étendre en grands mouvements de bras, en éclats de rire et en plaisanteries graveleuses plutôt que de l'arrêter. C'est un spectacle à part entière qu'il convient de le laisser se poursuivre sous peine de reproches. Depuis le début de leur petite partie de chasse, Matteo Di Grassi et sa mine sévère n'ont pas daigné tiré un seul coup de feu: le Maître de l'Arsenal n'apprécie pas tant la chasse au faisan dans la chôra velsnienne que la compagnie de Bernaba. Les deux caractères tranchent radicalement: on aurait pu croire que le très discret et cérébral héros de guerre n'aurait pu supporter Albirio, mais c'est tout le contraire. Peu importe que Bernaba fasse du bruit en chaque occasion, parfois pour pas grand chose, à partir de l'instant où il était honnête avec ses pensées. Car c'était bien là ce qui distinguait l'homme de beaucoup d'autres sénateurs, et qui avait forcé l'amitié entre les deux hommes: la franchise...ça et quelques souvenirs de guerre.

    Albirio se penche avec difficulté pour ramasser le volatile abattu, le scrutant sous toutes les coutures avant de le donner à l'un de ses petits assistants:
    " Il est beau celui là. Tu trouves pas Matteo ? Il nous fera un bon diner ce soir. Il est aussi dodu que la grosse Catherine !"

    Il éclate de rire sous le poids de son propre humour, et Di Grassi laisse échapper un sourire discret, avant de renchérir et remettre une pièce dans la machine:
    - Pour l'avoir vu moi-même, tu n'es pas loin de la réalité mon vieil ami...
    - Quelle connasse hein...Bon aller, on va pas rester là comme deux cons, je vais demander au p'tit Timo de nous dresser la table, je commence à crever de faim. J'espère que t'es pas frileux, on va manger en plein air. TIMO, BOUGE DONC TON CUL ET VA ME CHERCHER DEUX LES CHAISES ET CETTE PUTAIN DE TABLE ! ...Ce gamin est complètement crétin Matteo, je te le dis, c'est pas comme ça qu'on va gagner des guerres.
    - Tu es trop dur avec lui Bernaba. Ton neveu est prometteur, j'en suis certain.
    - tenta de tempérer le Maître de l'Arsenal -
    - Tu parles ! A dix-sept ans, toi et moi, on était déjà en Achosie du Nord a attraper des sauvages de l'AIAN par le col. Timo, sa mère m'a dit que tout juste si il sort de sa chambre une fois par jour, il passe sa vie à se branler. Aller, allons rattraper le bon vieux temps.

    Matteo et Bernaba sont de vieux amis, de très très vieux amis, et chacune de leurs retrouvailles est marquée par des rituels tacites et spontanés. Comme tous les vieux amis, il s'agit avant tout de se remémorer tout ce qui a été, bien davantage que de se projeter et de faire des plans sur la comète. L'âge des rêves et des ambitions est révolu depuis longtemps, et il est venu celui des bilans autour d'un repas, de la rigolade autour de vieilleries, et de la nostalgie. Matteo et Bernaba ont fait leurs classes militaires ensemble, ils ont combattu dans les mêmes guerres, ils ont eu un parcours politique similaire, ils sont tous deux devenus sénateurs, tous deux issus du même tissu social des petits propriétaires de province, ils ont le même âge et sont tous deux originaires de cette Achosie du Nord perdue dans le grand nord... à y regarder, tout les prédestinait à nouer un lien indéfectible.

    Bernaba est un homme simple, à l'image des gens d'Achosie du Nord: il mange, il boit, il chasse, parfois il se bat, et quand il y a une guerre, il est heureux, car c'est là le moyen de justifier la position sociale des gens de son espèce: les propriétaires fonciers d'Achosie du Nord. Un type ien particulier d'élite, qui diffère grandement des banquiers de la capitale, qui depuis bien longtemps on cédé à la financiarisation de l’économie, qui ont diversifié leurs revenus, la source de leur puissance. Il y avait en face Bernaba, dont la puissance se manifestait par la terre, et par la violence.

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    Le sénateur Bernaba Albirio

    Les deux partagent une énième anecdote sur Achos, et les vieilles histoires de l'AIAN, comme pour se reconnaître du même monde:
    - Tu te souviens quand on a intégré la Garde civique de Strombola. On avait été accueilli par un Primipile, ce vieil enfant de salaud qui nous en a fait baver...comment il s'appelait déjà ?
    - Mario Matarella.
    - répondit Di Grassi sans même une hésitation, tant les deux avaient partagé la même histoire un nombre impressionnant de fois -
    - Ouais voilà ! Ce vieux con nous avait fait une formation déminage, pour finalement se faire sauter le caisson par une mine de l'AIAN trois semaines plus tard ! - Fit Albirio en riant de toutes ses tripes -
    - En effet... Je m'en souviens.
    - Et tu te souviens de cette fille ? Catherina ?
    - Carolina. C'était Carolina.
    - Ouais c'est ça ! Regarde toi aujourd'hui: tu fais ton cul serré, mais je me rappelle bien que t'avais un sacré succès à l'époque. J'en connais beaucoup qui ont été déçues quand tu t'es marié. Je peux te dire que j'ai pas fait ta connerie, et tant mieux !

    La table était bien garnie: Bernaba avait trois assiettes de charcuterie, Matteo une tranche. L'un s'empiffrait, l'autre touchait à peine l'assiette, mais ils se rejoignaient dans la conversation. Les deux peuvent se lire sans même ouvrir la bouche. Entre deux bouchées, Albirio dégluti, rote, puis interpelle soudainement Di Grassi:
    - Dis Matteo. Des fois, est-ce que tu penses à Scaela ?

    Le Maître de l'Arsenal met du temps répondre, tant et si bien qu'Albirio répond à sa propre question avant lui:
    - Des fois j'y pense. A vrai dire, souvent, une fois par jour parfois. J'étais comme les doigts de la main avec ton frère tu sais... Et des fois je me dis que je pourrais juste prendre un avion pour Fortuna où il s'est planqué, et flinguer ce salaud en pleine place du Polémarque. J'y pense souvent... Mais tu sais quoi ? Eh bien, cette époque me manque un peu des fois: Achos, Scaela, notre petite balade à Rasken..on a bien vécu, et j'ai du mal à retrouver les sensations que j'ai eu à cette époque. Regarde moi putain...j'ai pris vingt kilos, je mange comme une baleine, des fois j'y fais même pas attention, c'est naturel...pour te dire à quel point je me fais chier. J'ai besoin d'action Matteo, je m'empâte à une vitesse incroyable.
    - Il se pourrait bien que je puisse avoir quelque chose pour toi, Bernaba.
    - Ah ? Tu sais quoi ? J'avais bien deviné que c'était pas uniquement pour l'amour de la chasse que t'étais venu jusqu'ici. T'as jamais pu blairer ça. Bon aller, dis moi.


    Di Grassi avait du mal à mettre sa proposition en forme pour la rendre acceptable aux yeux d'Albirio. Il savait que la responsabilité était lourde, et que Bernaba n'était pas genre d'homme à entrer dans une case bien définie. Si celui-ci n'arrivait pas à trouver sa place au Sénat, alors peut-être la trouverait-il à un poste plus...symbolique.
    - Patrice de Velsna. Qu'est-ce que t'en penses ?
    - De quoi...moi ?
    Le Maître de l'Arsenal esquisse un mouvement de tête, il n'était d'aucun besoin de faire un dessin:
    - Bon de dieu mais qu'est-ce que tu prépares encore Matteo...me nommer au Patriciat... Imagine un dans ce palais de merde, à rien foutre de la journée, et attendre d'avoir l'autorisation pour sortir pisser.
    - Tu auras toute la latitude que tu veux pour continuer ta petite vie. Si tu en as le désir, tu pourras même être Patrice depuis ta propriété en Achosie du Nord. Comme tu le sais, la fonction n'a aucune autre exigence que de faire de la représentation de temps en temps. Tu te plains de ne pas être à ta place au Sénat, alors pourquoi pas raccrocher les crampons pour une fonction qui te donne...davantage de temps pour toi ? Avec un peu de chance, je pourrais même m'arranger pour que tu puisses prendre part aux campagnes militaires à venir. Cela demanderait une modification de la loi...mais je pense que c'est possible.
    - Non de dieu Matteo...mais qu'est-ce tu prépares ?


    Patrice. Rarement fonction n'eut été aussi discréditée et diminuée qu'à Velsna, pays où la tête du pouvoir exécutif n'était réduit qu'à la simple fonction de représentation. La faute à l'Histoire, qui a vu l'aristocratie velsnienne chasser les patrices fortunéens, qualifiés de tyrans, au profit d'un régime républicain où en théorie, nul n'était supérieur aux autres parmi les excellences sénateurs. Il y avait déjà un Patrice de Velsna, pour sûr, Valeria Visconti, mais son mandat n'était pas renouvelable: il fallait lui trouver une figure de remplacement, et si son élection avait été le moment de rassurer la vieille aristocratie sénatoriale en nommant l'une des leurs, peut-être que le chef de file de la faction des petits propriétaires de province, Matteo Di Grassi, avait trouvé le moment opportun pour marquer un coup symbolique: la nomination, pour la première fois, d'un membre de la notabilité foncière d'Achosie du Nord, comme d'une rupture signifiant à quel point Velsna avait changé en quatre années de mandature. Ce n'était pas des gens comme Valeria Visconti qui avaient sauvé la République, ou aucun autre membre de l'élite politique de la capitale, c'était des individus comme Di Grassi ou Albirio, qui s'étaient imposé par la théologie de la victoire et des armes. Mais il y avait autre chose encore, que Bernaba parvint à lire dans les yeux de son ami sans même qu'il eut besoin de le dire:
    - Matteo, je te connais que trop bien, quand tu fais cette tête de con. Ne me dis pas que tu songes à quitter l'arène...
    - Percé à jour, mon ami.
    - répondit Di Grassi sans donner davantage de détails. -
    - Tu comptes retourner en Achosie du Nord ?
    - Peut-être. Faire pousser des choux, je trouve que cela a quelque chose de charmant. Et ce n'est pas la rente qui me manque.
    - Je te connais Matteo: dés qu'on t’appellera à la rescousse tu reviendras. Tu reviens toujours quand il y a du grabuge. Quitter le gouvernement pourquoi pas, mais renoncer au commandement ? Jamais de la vie. Tu me la feras pas.
    - Mon travail est fait, je pense qu'il est temps de passer à autre chose. Tu as raison, je garderai probablement mon commandement militaire, mais les choses du gouvernement ne sont pas pour moi, je le crains. Il y a tout un tas de personnes bien plus à l'aise que moi dans ce domaine, mais j'ai besoin de sécuriser tout ce que l'on a fait, et il me faut un garde-fou pour garder les moutons. Or, tu es la seule personne au monde en qui j'ai confiance.
    - Et Julia ?
    - Julia fait un excellent travail au Grand Commerce, mais elle n'est pas prête.
    - Rocco ?
    - Ascone est un requin, et il n'est pas de notre monde: il vendrait père et mère pour un avancement de position. Non, c'est de toi dont j'ai besoin, en premier lieu parce que j'ai confiance en toi, et en second lieu parce que je sais que tu n'en a rien à faire du pouvoir, et c'est probablement le facteur qui détermine le mieux ce qu'est un bon dirigeant.


    Les deux hommes regardèrent leur assiette de fromage, Albirio a l'air hébété par la nouvelle, quant bien même il se doutait de la raison de ce rendez vous champêtre. Cette fois-ci, c'est au tour du Maître de l'Arsenal de briser la glace qui s'est reformée entre les deux hommes:
    - Tu te souviens du gamin qu'il y avait devant toi au débarquement d'Umbra ? L'aide de camp que t'as poussé sur la plage ?

    Bernaba éclate alors de rire, sans même avoir encore raconté l'histoire:
    - Oui ! Il était devant moi, pas plus haut que mes couilles ! Il se chiait dessus à l'idée de sortir à découvert, et je l'ai poussé de la barge de débarquement ! " Hé jeune homme, fais toi en pousser une paire !!!" Il s'est relevé, et il est parti en courant avec sa petite unité. Je crois bien qu'il a survécu...
    - Oui je confirme, il est encore dans la Garde civique à ce qu'on m'a dit, il a été promus Maître de manipule au Chandekolza.
    - Maître de manipule...dans vingt ans, il deviendra un vieux con comme nous.
    - Des vieux cons, c'est exactement ce dont on a besoin, mon vieil ami.


    Les deux hommes se remirent en marche, non sans qu'Albirio ne leva encore la voix sur son neveu: "TIMO ! QUAND TU VEUX POUR REMPLIR MON VERRE ! Tu sais bien que je vise moins bien les piafs quand j'ai pas pris mon petit vin de Léandre.".
    2295
    Psychose scaelienne
    La cinquième colonne landrine ?



    a
    Le regretté Dom Altarini a t-il été victime de la cinquième colonne ?



    Depuis le début de cette campagne électorale, un spectre se fait sentir. Il pèse dans les débats publics, il rend les velsniens nerveux à son évocation, il suscite l'inquiétude. Cette inquiétude se transforme en peur, qui se transforme en des procès d'intention à l'encontre d'ennemis invisibles, des ennemis de l'intérieur. Voilà quatre ans que Velsna a été débarrassée de cette plaie suintante qu'était Dino Scaela, une gangrène qu'il a été nécessaire de couper pour sauver la République. Beaucoup en ont payés le prix, parmi eux des individus qui sont désormais aux commandes du pays. Mais le spectre est encore là: Dino Scaela a été vaincu, mais il a laissé une trace indélébile auprès de tous ceux à qui il a emporté des proches, auprès de tous ceux qui se sont battus lors de cette terrible guerre civile. Cette tension est latente depuis quatre ans, et ce n'est pas la tentative de réconciliation nationale qui a réparé les choses. L'anniversaire de la mort de Don Altarino, présentateur phare de l'immense émission de l'heure des pronos, a rappelé à tous que le spectre est encore là, à ces landrins qui se cacheraient, et qui selon les rumeurs lancées par Mogador Altarini lui-même, auraient commandité un assassinat odieux.

    Dans le même temps, le spectre s'est étendu: le velsniens se rendent compte progressivement, avec effroi, de l'évolution catastrophique de la situation dans la cité de Fortuna: des rumeurs là aussi, qui concordent avec la montée en puissance d'un landrin tout aussi cruel que Scaela: D-E-R-I-A. La rumeur enfle, et une atmosphère de panique collective tend à s'emparer de la majorité des courants politiques de la cité sur l'eau: si un landrin parvenait au pouvoir à Fortuna, que se passerait-il ? Et puis, il y a la goutte d'eau qui a fait déborder le vase: Des images et des vidéos d'hommes et de femmes floutées circulant sur le net, effectuant des saluts rhémiens...

    Les rhémiens...mais oui, les rhémiens...Rhême, Léandre, Scaela, Déria...tout est lié ! La cinquième colonne ! LES SCAELIENS SONT PARMI NOUS ! ILS VONT SE GLISSER CHEZ NOUS ET NOUS EGORGER DANS NOS LITS ! VITE, TROUVEZ LES SCAELIENS AVANT QU'ILS NE NOUS TROUVENT ! ET TUEZ LES TOUS !


    effets: En raison des évènements récents à Fortuna (voir l'évent de Daelin), Velsna sera frappée durant tout la campagne d'une vague de psychose au sujet d'une prétendue "cinquième colonne landrine" visant à remettre Scaela au pouvoir. Il est fort à parier que toute association d'un camp politique au nom de Scaela résulte en un discrédit absolu.

    - Les optimates de Léandre subiront un malus de popularité important pour toute la durée de la campagne. (---)

    9370
    Entretien choc: Dom Francesco Mogador Altarini

    Au propos de la Dodécapole, de la Messalie et de l'immigration de masse makotane



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    Exilé depuis l'an dernier suite aux émeutes dont la participation à l'organisation a été avérée, Dom Francesco Mogador Altarini, chef de file de la faction sénatoriale des Optimates de Fortuna a effectué un retour fracassant sur la scène politique velsnienne par son retour, à l'occasion de sa prise de fonction en tant qu'Hégémon provisoire de la Dodécapole. Depuis, le trublion fourbit ses armes en vue de la campagne électorale des sénatoriales de 2018, où ses partisans attendent beaucoup de résultats compte tenu de la dynamique favorable du mouvement, en grande partie insufflé par Dom Altarini. Nos journalistes ont donc proposé au rhéteur la tenue d'un entretien avec pour but de laisser son excellence donner une vision d'ensemble de ce qui sera son cheval de bataille dans le cadre de la campagne à venir. Zoom.


    Journaliste: Excellence Altarini, nous vous remercions de nous accorder cet entretien. Encore une fois, nous avons là affaire à un sénateur beaucoup plus accessible que ce quoi l'opposition à votre personne prétend.

    Altarini: Je te remercie. Oui, je te remercie de souligner la dissonance cognitive entre le monde des gauchistes et la réalité. Ici on est dans le camp de la liberté d'expression non contenue et non conformiste. Pas question de chichi chez nous.

    Journaliste: Pourtant excellence, les circonstances de votre peine d'exil prononcée l'an dernier, et qui n'a expirée que le mois dernier ont donner à voir aux velsniens un tout autre visage de votre personne. Vous vous doutez bien d'où je veux en venir: la condamnation d'incitation à l’insurrection et de violence civile qui a été prononcée à votre encontre. Un an plus tard, quelle est donc votre position sur cet évènement ? Votre exil vous a permis de prendre du recul ?

    Altarini: Je me doutais bien que t'allais me poser cette question ma grande. En ce qui concerne les émeutes de l'an dernier, je n'ai jamais nié, ni ma participation, ni mes appels au rassemblement, au contraire de certains tourne-casques qui ont fui comme des petites fillettes et qui ont renoncé à leurs principes. Y'a pas de ça chez moi. Mais en clair: je regrette rien de ce que j'ai fait, et je me demande si on est dans le seul pays où se soucier de sa cité est un crime. Cela m'a fait prendre un peu plus de recul sur nos institutions oui, et sur la clique de Di Grassi, d'Ascone et de Pasqual oui, tous ces gens qui se prétendent conservateurs. On vit dans un endroit où on a plus droit de défendre sa patrie, on vit dans un endroit où c'est devenu anormal de dire qu'il faut débusquer tous les landrins au lance-flammes. Je veux dire...depuis quand c'est un crime de demander des comptes à ces gens là, qui ont sucé Scaela pendant sa tyrannie, des gens qu'on a laissé tranquilles pour certains après la guerre. Dans cette affaire, j'ai été traité plus durement que certains des gens qui ont essayé de renverser la République il y a quatre ans. Tu trouves ça normal toi ? Non je pense pas. Alors oui, l'exil m'a fait prendre de la hauteur sur l'injustice qui m'a été faite, j'ai pu me ressourcer à Fortuna, me recueillir devant la statue du Polémarque, et revenir avec les idées encore plus claires: les scaeliens ne sont pas tous morts, ils sont parmi nous, et tant qu'on les aura pas tous descendus, on sera en danger. Tu comprends ça ? Je reviens de Fortuna, et je peux te dire: il y a une odeur de pourriture qui commence à suinter de là bas aussi: les landrins n'ont pas dit leur dernier mot. Le combat, il est devenu international, et Déria, il s'agirait de lui faire fermer sa gueule. On aura bien l'air cons quand il prendre le pouvoir là bas, et qu'on verra une flotte landrine devant l'Arsenal de Velsna, avec des ennemis entre nos quatre murs qu'on aura pas purgés. Il faut raser Léandre, tout autant qu'il faut détruire Achos.

    Journaliste: Autre sujet: vous auriez été aperçus en Messalie à plusieurs meetings de l'Olivier, où vous avez affirmé votre soutien à ce parti qui a effectué une percée monumentale à des élections locales: pourquoi ce soutien, et comment expliquer ce raz de marée électoral ? Cette élection vous a t-elle donné des espoirs d'un résultat similaire à Velsna ?

    Altarini: Ouais, j'ai été en Messalie quelques jours juste avant le résultat des élections. Ce que ces p'tits jeunes ont fait est tout bonnement incroyable. Et mon soutien il va de soi: quand on voit des gens qui sont soucieux de leur cité, on ne être qu'admiratifs. Leur gouvernement est en train de vendre leur patrie à la découpe comme un putain de saucisson: ce serait quoi vous, si le gouvernement velsnien vendait les arsenaux de la cité à des wanmiriens ? Ou si des évériens se pointaient et nous disaient "Ouais les entrepôts ils sont à moi chef.". Le Messalie, c'est la préfiguration de ce qui peut arriver à Velsna si on baisse la garde, et c'est exactement ce notre gouvernement actuel est en train de faire. L'Olivier, c'est juste une réaction juste de citoyens messaliotes, une armée de jeunes gens volontaires: des collectifs, des associations, des gens de la société civile qui font même dans la charité. Ils se construisent un état dans l'état, parce que leur Etat n'existe plus, et qu'il a été approprié par des wanmiriens qui pèsent même pas 40 kilos chacun. Moi aussi j'aurais la rage à leur place, et je pense que les législatives qui arrivent pour eux se présentent très bien. Il nous faut multiplier les liens entre les patriotes de chaque pays comme ça, et c'est aussi la raison pour laquelle je suis venu les soutenir. Je leur souhaite de tout cœur réussir, et c'est la raison pour laquelle on a décidé il y a pas longtemps à Velsna de créer un réseau d'amitié Optimates-Olivier, un projet que je compte leur proposer sous peu. Il y aura des actions coup de poings, et je compte bosser sur un projet d'happening à la frontière achosienne en invitant quelques gars solides de l'Olivier pour cette opé.

    Journaliste: Nous avons hâte de couvrir cet évènement. Je profite de cet apparté sur l'Olivier pour aborder un sujet qui s'annonce déjà majeur pour les élections de 2018: à savoir la gestion de la vague de migration dont la cité velsnienne a fait l'objet ces quatre dernières années. Les services du Bureau du Grand Commerce et des étrangers sont clairs: -00 000 nouveaux arrivants fortunéens, 200 000 ushong, 110 000 fiumgliais, 500 000 wanmiriens, 50 000 celtes de Menkelt, 1 million de makotans. Quelle est donc votre position sur la question de l'intégration de ces groupes au corps civique de Velsna ?

    Altarini: Outre le fait qu'on est en train de vendre notre cul au reste du monde ? Eh bien je dis qu'on est en train de prendre la même voie que la Messalie avant nous. Je vais te dire: à la base je ne suis pas du tout contre l'immigration dans le principe hein, mais j'aurais tendance à te dire qu'il y a les bons et les mauvais immigrés. Il faut séparer le bon grain de l'ivraie: je crois sincèrement que dans ces gens, il y en a des bien, qui ont à cœur de devenir des citoyens de notre belle cité. Mais je pars du principe que la citoyenneté, ça se mérite aussi. Le bon immigré c'est celui qui va se fondre dans le système, le mauvais, c'est celui qui va refuser de s'y assimiler, c'est aussi simple que ça.

    Journaliste: Et donc ? Dans le lot, vous les classeriez comment ?

    Altarini: C'est assez simple. Tu vois, moi, je suis heureux quand je vois des cousins fortunéens qui viennent à Velsna, et qui s'installent parce qu'ils ont peur d'une prise de pouvoir des landrins chez eux. Moi, ça, c'est un bon immigré, qui partage mes valeurs et mes inquiétudes. Un gars comme ça, tu vois, je vais bien m'entendre avec. En revanche, le type qui appartient à la cinquième colonne landrine, ça c'est la purge. Pareil, les ushong qui viennent ici, je suis sûr que ce sont des gros bosseurs qui voteront pour les bonnes personnes. Par contre les makotants, des types qui vivent comme au Moyen-âge et qui enferment leurs femmes dans les caves, ça c'est purge. Voilà, moi je suis réaliste: je sépare le bon grain de l'ivraie, et nul doute que ça va être un de nos axes de campagne ça. On fera peut-être même des actions coup de poing s'il faut, mais je vous garde la surprise.

    Journaliste: Et les menkiens ?

    Altarini: Les celtes ? Les celtes ça dégage. Attends mon gars: moi je veux bien inviter des égorgeurs à moitié à poil chez nous, mais il s'agirait d'avoir un cerveau et d'accepter le fait que certaines cultures ne se valent pas. C'est comme tendre le coup à des gens qui nous détestent et de leur dire: "aller, fais toi plaisir.". Tu t'en doutes, la réévaluation de nos relations avec l'île celtique sera au cœur de mon programme, encore une fois. Un wanmirien ok, un ushong pourquoi pas, mais il faut pas déconner non plus. Ma position sur ce point est claire: il faut détruire Achos.

    Journaliste: Je vois... J'ai une dernière question , cette fois-ci concernant votre nomination récente au poste d'Hégémon provisoire de la Dodécapole. Une fonction certes éphémère dans le principe, mais qui a surpris plus d'un observateur politique. A l'heure où le climat de tension permanente entre les cités dodécaliotes n'a jamais été aussi important, était-il judicieux de votre part d'accepter une telle responsabilité ?

    Altarini: Encore une fois tu tapes pas totalement à côté, mais je pense que t'oublies deux trois éléments. Oui c'est sûr, on m'a tendu un piège en me nominant là bas: tu devineras que c'était là l'occasion en or de m'éloigner de l'arène politique le temps des élections, déjà. Et oui, si je me plante, je me plante, et nul doute que mes opposants comptent sur ça: pour eux, l'hégémonie est une voie de garage dans laquelle on met tous les paumés comme ce traître d'Agricola. Mais ce piège n'en sera un que si je me foire, et c'est pas mon intention: j'avais parfaitement conscience des risques que je prenais en acceptant, mais la défaite d emes adversaires n'en sera que plus éclatante quand je ramènerai la tête d'Agricola devant le Sénat. Je pense que nos alliés de la Dodécapole méritent mieux que l'on considère ce poste comme un moyen de se débarrasser des figures velsniennes gênantes. Je peux te dire que si notre faction arrive au pouvoir, beaucoup de choses vont changer en Dodécapole: perso, j'aurai pas peur de foutre une chaîne autour du coup de Lograno s'il me pète trop les burnes, tout comme j'aurai pas de scrupule à prendre Adria s'ils refusent de nous donner Agricola, ce putain de traître. On a été trop mous jusqu'ici, eh bien je tiens à dire à tous ces gens que la fête sera finie en mai prochain si le résultat des élections est celui que j'espère. Je vais ramener l'ordre, quitte à mobiliser une flotte: Velsna se concentrera de nouveau sur son arrière cour au lieu de courir l'aventure de partout en espérant se faire bien voie de l'ONC. Je sais pas toi, mais je suis d'avis que la Dodécapole vaut davantage que ce putain de Chandekolza, ou toutes ces affaires de nazuweeb dans lesquelles ont s'est foutu depuis quatre ans. Les dodécaliotes sont nos cousins, et c'est notre boulot de les aider à mieux se tenir, quitte à parfois taper les doigts à coup de règle.

    Journaliste: Eh bien merci, excellence sénateur pour ces éclaircissements.

    Altarini: Mais de rien ma grande, et n'oubliez pas *regard caméra*: il faut détruire Achos.



    Effets: l'immigration s'ajoute aux sujet brûlants de la campagne sénatoriale à venir.
    Un jour, deux sondages

    Institut Tor pour le journal Quotidia, 24 janvier 2018



    Strombola (Achosie du Nord)

    Sociologie de la cité
    : Ville portuaire industrielle, relativement pauvre comparativement au reste de la République, présence d'une élite de propriétaires terriens puissante, ville étudiante.
    Évènements récents: Résurgence du sentiment anti-achosien (Propagande récente de l'AIAN, Siège de Pell Lawn au Chandekolza), Traité récent entre Velsna et Achos (défiance possible vis à vis de cet accord de la part d l a population locale.




    Sénat de Velathri (Achosie du Nord)

    Sociologie de la cité: bastion ouvrier, population peu diplômée et relativement pauvre comparativement au reste de la population velsnienne, proche de la frontière achosienne, élite terrienne puissante.
    Évènements récents: Résurgence du sentiment anti-achosien (Propagande récente de l'AIAN, Siège de Pell Lawn au Chandekolza), Traité récent entre Velsna et Achos (défiance possible vis à vis de cet accord de la part d l a population locale.[/quote]
    LegislaTV, Journal parlementaire et généraliste de la Grande République a écrit : Fabrizio Vercetti, 27 janvier 2018

    Tensions internationales: quelles conséquences sur les élections sénatoriales velsniennes


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    Manifestation du PEV en faveur de l'arrêt des combats au Chandekolza, 13 janvier 2018

    "Tension", ce terme revient par intermittence hanter le paysage politique velsnien, et par extension la géopolitique eurysienne. Le langage politique auquel s'adonnent les puissances mondiales peut se résumer à ce terme: une tension entretenue par une logique de bloc, dans un grand jeu auquel tous s'adonnent. Certains pourraient rétorquer que le terme de "coopération" est à traiter à égalité avec celui de "tension", et à mettre au même niveau. Mais ce serait oublier le fait que la coopération inter-étatique existe entre les membres d'un même bloc pour répondre à cette logique de compétition vis à vis d'autres nations. Dans ce monde obéissant aux règles du mercantilisme et de la rivalité, notre rédaction s'est donc interrogée sur le poids que prendraient les questions internationales récentes dans le cadre du scrutin à venir.


    Guerre OND-Carnavale: Entre indifférence et prudence

    En effet, l'année 2017 a été marquée par des basculements sans précédent dans le cadre de la diplomatie internationale. La scène politique a probablement connu là son plus grand bouleversement depuis la mort du secrétaire général de la Loduarie communiste. Ce chamboulement, cependant, a pris une forme plurielle, à contrario de cet évènement, et s'est déroulée en plusieurs temps. A quatre mois du scrutin, l'OND est toujours empétrée dans un conflit d'usure avec la Principauté de Carnavale. Cette guerre qui devait être de l'ordre de la semaine s'est progressivement transformée dans un bourbier dans lequel l'Organisation des Nations Démocratiques ont jeté une part non négligeable de leurs ressources, non seulement dans un sens militaire, mais ses membres paraissent également avoir usé de tous leurs outils politiques afin de défendre leur cause. Dans le même moment, la Principauté de Carnavale, qui a déjà perdu une large partie de sa force de dissuasion, en a fait de même. Cette première affaire est à prendre en compte dans la vision que le citoyen velsnien se fait du monde, et il ne faut point négliger les conséquences de ces grands bouleversements. La guerre de Carnavale apparaît ici comme le premier test pouvant potentiellement influencer le vote de mai 2018, et les positions des différentes factions sénatoriales en sont donc d'autant plus suivies par les commentateurs politiques. La Guerre de Carnavale, dans l'ensemble, n'a pas constitué un enjeu politique majeur dans la cité velsnienne, pas plus qu'elle ne paraît avoir cause un grand débat, et creuser des désaccords. Dans la majorité des cas, ce conflit est chose lointaine qui concerne avant tout les onédiens et les carnavalais: le velsnien du commun se retrouve d'un commun accord avec l'aristocratie sénatoriale ou la bourgeoisie financière dans une indifférence globale, si bien que l'on estime que le Gouvernement communal n'a pas pris beaucoup de risques l'année passée, lorsque le soutien humanitaire de la cité sur l'eau a été publiquement annoncé.

    Parmi les velsniens, 43% ont reçu cette position positivement, en majorité un électoral conservateur ou libéral déjà acquis à la cause du Gouvernement actuel, ce qui donc, ne risque pas de rabattre les cartes. 30% ont répondu indifféremment à la question, en majorité dans les milieux modestes et/ou proches du PEV et du Cartel des gauches de manière générale. Quant au soutien à Carnavale, il ne représentait que 2% des sondés. Le reste déclarait pour sa part ne pas savoir situer Carnavale sur une carte. Toutefois, si la question ne divise guère, elle pourrait très bien prendre une toute autre tournure en cas d'escalade entre l'OND et le Grand Kah, qui s'est improvisé comme tuteur de l’État carnavalais. Dans ce cas de figure, peut-être que les communalistes du CCC auraient leur carte à jouer au sein de la coalition de gauche...ou peut-être qu'au contraire, il pourrait provoquer un affaiblissement durable de la formation, un isolement de ses positions au sein même de la coalition, voire une rutpture d'avec ses autres membres. Les conséquences possibles d'une escalade demeurent incertaines, mais dans tous les cas, elles aboutiront sans aucun doute à un durcissement de la confrontation entre les factions sénatoriales.


    Crise hotsalienne: les velsniens face à la poudrière de l'Eurysie

    Si le soutien humanitaire apporté à Estham ne pose pas débat dans le cadre du conflit carnavalais, il se pourrait bien que la crise politique dont l'Eurysie centrale fait l'objet ne pose une polémique bien plus grande. En effet, contrairement à l'affaire carnavalaise, qui apparaît tant pour le gouvernement communal comme les velsniens de l'ordinaire, être un affrontement périphérique n'ayant que très peu d'incidences sur leur existence (le commerce avec la Principauté est quasi-nul, tout comme les flux de capitaux, et Carnavale était déjà perçue comme un État voyou
    avant même le bombardement d'Estham), la crise hotsalienne frappe directement les interêts politiques de la Grande République au cœur, et beaucoup de velsniens s'inquiètent déjà d'une flambée des prix de l'essence causée par une éventuelle pénurie raskenoise. En effet, il faut toujours se rappeler que 80% de la consommation pétrolière annuelle de la cité sur l'eau est importée directement depuis l'Etat rentier d'Eurysie centrale. Or, l'affaire gradenbourgeoise, suivie de la guerre Hotsaline-Altrecht, n'a pas été sans susciter les inquiétudes du Gouvernement, qui appréhende une baisse des exportations raskneoises qui aboutiraient à un ralentissement notable de la croissance velsnienne.

    Sans prendre en compte les interêts du gouvernement, il apparaît que concernant la crise hotsalienne, les avis sont beaucoup plus partagés sur l'identité des responsables de la guerre. Les récentes enquêtes d'opinion initiées par le sondeur Tor laissent apparaître, à contrario de la question carnavalaise, un clivage important et surtout, relativement équilibré. Ainsi, 40% des velsniens sondés jugent l'Hotsaline responsable de la guerre en cours, et rejette toute responsabilité d'escalade sur cette dernière, tandis que 32% pensent au contraire, que la Confédération agit là en tant qu’État agressé. Le reste ne se prononce pas, ou a déclaré ne pas savoir situer l'Hotsaline et l'Altrecht sur une carte.

    Un point intéressant de cette enquête réside dans le fait que le clivage ne se fait pas spontanément de terme partisan, et qu'il existe tant à gauche et à droite du spectre politique des réactions ambivalente. Ainsi, si tant le CCC que les libéraux de l'UPR soutiennent sans l'ombre d'une hésitation respectivement l'Altrecht et l'Hotsaline, ce n'est pas le cas des deux plus grandes factions sénatoriales, les conservateurs et les eurycommunistes, dont les déclarations sur la question ont été beaucoup plus nuancées. Si les responsables du PEV jugent que la conflit hotsalien résulte d'une dynamique impérialiste provoquée par la Confédération et par extension, leurs alliés teylais, il n'en reste pas moins que les cares du Parti n'appellent pas spécifiquement à s'intéresser à la question, ou à soutenir sans réserve l'Altrecht. Le PEV paraît pour l'instant dans le creux de la vague sur ce point, partagé entre sa dénonciation d'un "impérialisme onédien déguisé" en soutien d'un "gouvernement fasciste", et sa position historiquement tiers-mondiste l'incitant à refuser la logique des blocs. Quant à la majorité sénatoriale, celle-ci a bon dos de ne pas prendre explicitement position dans un contexte où le Gouvernement communal entend bien s'improviser médiateur des négociations en préparation entre l'Hotsaline et l'Altrecht. Dans ce contexte, il se pourrait donc bien que ce soit les factions sénatoriales évoluant dans l'ombre des conservateurs et des eurycommunistes qui entendent tirer leur épingle du jeu, ces derniers ayant probablement trop à perdre à s'aventurer à quelque déclaration que ce soit sur la question.


    Les eurycommunistes à l'assaut de "l'impérialisme velsnien"

    Si le PEV a jusqu'à présent été relativement timide dans sa réaction sur l'affaire hotsalienne, malgré sa condamnation de l'OND, il en est tout autrement de la liste des interventions étrangères de la Grande République, qui sont là devenus l'un de ses chevaux de bataille. En effet, la guerre en cours au Chandekolza paraît avoir fédéré toute la gauche velsnienne, et conforter dans son alliance commune, de par l'hostilité unanime à l'encontre de l'intervention velsnienne, dont on ne se cache pas de donner les qualificatifs "d'impérialisme" ou encore de "néo-colonialisme". L'ONC est particulièrement visée par ces accusations, non seulement par la gauche, mais depuis peu par le Cartel fortunéen. En effet, l'extrême droite velsnienne accuse depuis des semaines les conservateurs d'une "dilapidation" des ressources de la République dans "des aventures lointaines", aux dépens de la question centrale que constitue l'Achosie dans l'approche internationale de la République. Nous n'avons donc pas là une condamnation d'un impérialisme, mais une critique d'un ordre des choses, l'action velsnienne au Chandkolza n'étant interprétée par le Sénateur Don Altarini que comme une guerre sans interêt faite au service du Jashuria, de l'Empire Xin et de l'ONC, si bien que parmi le petit peuple de la cité sur l'eau, une expression tend à faire son apparition: "faire la guerre pour l'empereur ushong".

    La guerre du Chandekolza a déjà suscité plusieurs manifestations pacifistes de la part du front large du Cartel des gauches. Au sein de cette force, les discours semblent avoir été relativement similaires, si bien que l'engagement anti-impérialiste ne paraît pas faire de vainqueur dans les premiers sondages. Ce mouvement paraît s'être amalgamé avec la cause pacifiste ayant émergé récemment suite aux tensions entre Velsna, la Poetoscovie et le Morzanov. L'émergence de la Confédération socialiste provoque tant l'appréhension que l'inquiétude pour une large partie de la gauche velsnienne, qui craint un conflit entre la cité sur l'eau et cette ensemble de puissances régionales incarnant un "nouveau modèle alternatif à étudier".


    Achos: l'éternel argument de l'extrême droite velsnienne.


    Comme toujours, le sujet achosien est bel et bien présent dans la campagne sénatoriale, et même davantage mis en avant par les évènements récents que la campagne de 2014, dont le clivage était avant tout marqué par la fin de la guerre civile meurtrière dont Dino Scaela fut l'instigateur. Si cette précédente échéance électorale avait été le triomphe de toutes les forces s'étant opposée à ce dernier, il est très vite apparu que le désaccord entre les différentes formations concernant les questions internationales allait revenir rapidement en force. Parmi ceux ci, la question achosienne forme un éternel serpent de mer qui revient hanter la vie politique de la cité sur l'eau par intermittence, et qui jusqu'ici a essentiellement profité au Cartel fortunéen, cette coalition de droite dure qui en tire une partie de son programme sous des mots clairs: "Il faut détruire Achos". Le succès de cette formule s'explique par plusieurs facteurs: en premier lieu, l’incapacité des conservateurs à se positionner sur le sujet, entre temporisation et fermeté, qui fait apparaître la faction comme faible et indécise, entretenant un grand flou politique, alors même que la reprise d'activité du groupe terroriste de l'AIAN et l'affrontement récent au Chandekolza avec la garnison du fort de Pell Lawn, a provoqué une réémergence des passions dans le débat public. Dans ce cadre, la Cartel de Fortuna capitalise pleinement sur un électorat qu'il dispute avec les conservateurs. Quant au PEV, s'il est officiellement en faveur d'un dialogue avec Achos, et de la naissance d'une véritable collaboration inter-étatique, la formation a conscience que cette position demeure à Velsna très marginale parmi la population, et ne le met guère en avant dans son programme.


    A quatre mois des élections, la problématique posée par cet article, à savoir dans quelle mesure les grandes questions internationales risquent d'influencer l'échéance électorale, notre rédaction demeure largement incertaine, mais est catégorique quant au fait que celle ci sera scrutée plus sérieusement par les velsniens qu'il y a quatre ans. Affaire à suivre.

    13026
    La grande mutinerie makotane du 30 janvier 2018





    Valentino Mazacane a écrit :

    A son excellence Sénateur-Stratège Isaac Mariani,

    C'est non sans une profonde gêne que nous, Valentiino Mazacane, commandant de garnison de la base Lami de Tercera, voudrions vous faire part de nos observations inquiètes et nos réserves quant à l'arrivée des nouvelles recrues à la levée militaire au sein de mes effectifs. Sachez le, excellence estimée, qu'il n'est point là une excuse pour moi-même de pointer du doigt le système de conscription des troupes dites "fédérées", ces levées militaires issues des individus fraichement arrivés en notre cité. J'estime là que le système de fédérés institué constitue un outil efficace à l'intégration de la plupart des corps sociaux étrangers au sein de nos institutions et de notre République. Jusqu'à présent, toutes ces experiences s'étaient révélées pertinentes et couronnées de succès. Ainsi, j'entretiens beaucoup d'estime pour les tribunes d'auxiliaires wanmiriens que nous comptons dans nos rangs: ceux-ci se révèlent être des éléments motivés et efficaces, particulièrement volontaires. Je n'ai point de doute, en tant que citoyen ayant combattu à leurs côtés au Chandekolza, que ceux-ci méritent largement l'obtention de la nationalité velsnienne sans attendre. Il en va de même avec presque tous les arrivants récents, qui selon mes observations, ont su faire preuve de grandes capacités d'adaptation à la hiérarchie militaire velsnienne, à l'image de toutes les recrues fortunéennes, fiumgliennes et menkiennes que j'ai pu avoir sous mes ordres.

    Cependant, la situation dont je vous fait part dans cette missive doit nous alerter sur les limites d'un tel modèle, et je vous invite à considérer les éléments à ma disposition, dans le cadre d'une réévaluation du besoin des auxiliaires makotans dans la Garde Civique velsnienne en garnison sur l'île de Tercera. En effet, j'ai à ma disposition trois cohortes de ces troupes auxiliaires, composant pour 345 hommes et femmes au total. Or, de ces deux mois passés à leur entraînement, leur formation, et surtout leur apprentissage de la hiérarchie, il m'est apparu, à moi et la majorité de mes officiers subalternes dédiés à cette tâche, que ces éléments se sont révélés inadaptés aux usages de la guerre velsnienne.

    En premier lieu, il est apparu le fait que les makotans ne s'avèrent pas capables d'une coopération et d'une entente avec le reste de la garnison de l'île de Tercera. Je dispose auprès de moi d'un ensemble de comptes-rendus d'incidents multiples m'ayant été rapportés par mes subalternes estimés, faisant état de nombreuses friction, à l'exemple d'un incident ayant éclaté la veille de la San Stefano entre des éléments de la Garde civique et les troupes auxiliaires. A l'origine de cet incident, des différends culturels et religieux importants: lors des festivités, des membres de la 4ème cohorte de la Tribune III de Tercera auraient invités les makotans à se joindre à eux pour les célébrations de la San Stefano, en compagnie de tous les autres soldats de la garnison. Ceux-ci ont refusé, ce qui semble avoir été pris en ombrage par les velsniens, dont les provocations qui ont suivi ont abouti à une bagarre générale dans un des baraquements de la garnison, occasionnant plusieurs blessés.

    Je me fais une religion de vous exposer tous mes scrupules, car qui peut mieux, ou me déterminer, ou m'instruire que vous sur ce ce qui doit être fait ? Je n'ai jamais assisté à l'instruction et au jugement du procès d'aucun makotan jusque maintenant, mais je pense nécessaire un passage en cour martiale pour certains d'entre eux. Je suis bien au fait de l'information de l'accusation que l'on fait contre eux, mais je suis perplexe quant à la portée de l'accusation, et jusqu'où l'on doit porter leur punition. J'hésite beaucoup à les assujettir tous à une même peine, car j'ignore si celle-ci s'avérera efficace contre leurs errements, ou même si c'est là chose efficace à l'encontre de leur foi volignonaise aussi invasive que désagréable. Voici la règle que j'ai suivie dans les accusations intentées devant moi contre les makotans ayant perturbé les festivités de la San Stefano. Je les ai interrogés s'ils étaient bien volignonais. Ceux qui l'ont avoué, je les ai interrogés une seconde et une troisième fois, et je les ai menacés du supplice s'ils ne venaient pas faire acte de pardon auprès de Dame Fortune et de San Stefano. Quand ils ont persisté, je les y ai envoyés. Car, de quelque nature que fût ce qu'ils confessaient, j'ai cru que l'on ne pouvait manquer à punir en eux leur désobéissance et leur invincible opiniâtreté. Il y en a eu d'autres, entêtés de la même folie, que j'ai réservés pour renvoyer à Velsna, parce que j'ai jugé qu'il était là impossible d'en faire des citoyens respectables au long terme.

    Dans la suite, cette incivilité des makotans venant à se répandre, comme il arrive ordinairement, il s'en est présenté de plusieurs espèces et dans le cadre de plusieurs évènement, dont un qui m'a plus marqué que les autres. On m'a remis entre les mains une accusation anonyme de certains de mes gardes civiques velsniens, où l'on accuse d'être des perturbateurs volignonais différentes personnes qui nient de l'être et de l'avoir jamais été. Non pas qu'elles nient leur foi, mais qu'elles nient leur faute. Elles ont, en ma présence, et dans les termes que je leur prescrivais, invoqué Fortuna, et offert des cadeaux à ceux qui s'estimaient courroucés des makotans. Pour quelques rares de ces gens, ils se sont même emportées en imprécations contre le reste de leurs compatriotes. Ils assuraient que toute leur erreur ou leur faute avait été renfermée dans ces points, par des éléments de leur communauté beaucoup plus radicaux qu'eux, et dont ils se plaignaient de leur influence sur le reste de la troupe. On m'a donc indiqué leur identité, et l'endroit de leurs rassemblements clandestins. On m'a dit ils s'assemblaient avant le lever du soleil, et chantaient tour à tour des vers à la louange de leur dieu volignonais, ils s'engageaient là par serment, non à quelque crime, mais à ne point commettre de vol, ni d'adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt : qu'après cela ils avaient coutume de se séparer, et ensuite de se rassembler pour manger en commun. Lorsque je les ai confronté, ils m'ont dit après, qu'ils avaient cessé de le faire depuis mon ordre, par lequel, selon vos ordres, j'avais défendu toutes sortes de rassemblement nocturnes portant atteinte à l'unité et a cohésion de la garnison. Cela m'a fait juger d'autant plus nécessaire d'arracher la vérité par la force des tourments à deux de ces auxiliaires qu'ils disaient être dans leur droit de culte ; mais je n'ai découvert une mauvaise superstition portée à l'excès, la même qui m'inquiète toujours, et par cette raison, j'ai tout suspendu pour vous demander vos ordres.

    L'affaire m'a paru digne de vos réflexions, par la multitude de ceux qui sont enveloppés dans ce péril : car un très grand nombre de personnes sont impliquées dans cette accusation. Ce mal contagieux n'a pas seulement infecté notre garnison, mais on me rapporte que les makotans sont prosélytes même dans la vie civile, qu'ils ont gagné les villages et les campagnes. Je crois pourtant que l'on y peut remédier, et qu'il peut être arrêté.

    De manière générale, j'estime que les makotans ne présentent aucune capacité d'intégration au reste de la troupe: ils apparaissent obtus, réticents à tout forme d'acceptation des contraintes et présentent un comportement souvent prosélyte qui est prompt à à semer le trouble auprès du reste de la troupe. Leurs impératifs religieux sont d'autant d'obstacles les rendant imperméables à toute forme d'assimilation au reste de la Grande Tribune. Ceux-ci refusent de se soumettre aux entraînements les jours saints, et donnent même des offices clandestins durant les temps de service, ce qui peut passer pour un acte de désertion de poste. Mon excellence estimée, Stratège-Sénateur, j'ignore ce qui serait une solution quant à ces éléments, et j'ai déjà entrepris tout ce qu'i était possible de faire afin de me concilier les makotans. Je suis là face à une impasse insoluble qui explique la raison de l'envoi de cette lettre à votre adresse. Je vous conjure donc, excellence estimée, de renvoyer les makotans en plaine velsnienne afin de les former à nouveau à nos us et coutumes, ou bien de les décommissionner purement et simplement de la troupe.

    Je gage que nous gagnerions rien à les conserver sur place, surtout dans un contexte explosif où l'île de Tercera est soumise à la pression ds velléités d'ambitions de la Confédération du Nazum et de l'Etat poetoscovien.

    Je vous prie de me répondre urgemment.


    Votre serviteur, Valentino Mazacane, Primipile de la Tribune II de la Garnison de Tercera.


    Isaac Mariani a écrit :

    A mon serviteur fidèle, Valentino Mazacane, Primipile de la Tribune II de la Garnison de Tercera,


    Je reçois avec peine les aléas de ton existence, et tes afflictions m'affligent tout autant. Sache que je te réponds au plus vite, conformément à l'estime que je porte à un serviteur tel que toi.

    Il me fait grand peine de constater que les auxiliaires makotans ne sont pas à la hauteur de nos espérances, et que le commandement de la Garde civique ait commis un tel impair dans son estimation de la valeur combattive de ces individus. Sache le, je te donne ma confiance dans ton observation, et je me permets de te donner en retour des largesses sur ce que tu estimes meilleur à faire. Ainsi, je puis te donner tout le droit de punir les makotans de leur impertinence comme tu l'entends. Si ils désobéissent, sanctionne les, s'ils font le bien, récompense les. Je te donne toutes les raisons d'exercer ton courroux pour l'incident de la San Stefano.

    Tu as, mon serviteur bon, suivi la voie que tu devais avoir dans l'instruction des problèmes que tu m'adresses, car il n'est pas possible d'établir une forme certaine et générale dans cette sorte d'affaires. Il ne faut pas en faire perquisition : s'ils sont accusés et convaincus, il les faut punir. Si pourtant la makotan nie qu'il agisse mal, qu'il le prouve par sa conduite, je veux dire en invoquant Dame Fortune et San Stefano, il faut pardonner à son repentir, de quelque soupçon qu'il ait été auparavant chargé s'il fait ainsi. Au reste, dans nul genre de crime l'on ne doit recevoir des dénonciations qui ne soient souscrites de personne, car cela est d'un pernicieux exemple, et très éloigné de nos maximes.

    Toutefois, il est dans mon impératif de te dire qu'il est inconcevable de signaler au commandement militaire que nous devrions faire une impasse sur des éléments dans un contexte où nos moyens à disposition sont limités. Je t'accorde la confiance et les moyens de former ces troupes, je te donne le temps imparti pour le faire, mais je te prie de persévérer dans tes efforts. Je suis en mesure de te fournir les moyens d'arriver à cette fin, quitte à user de coercition, et avec toute ma puissance, pour maintenir les rétifs sous ton joug.

    Avec l'expression de mes plus grands respects à mon serviteur,
    Son excellence le sénateur-stratège, Isaac Mariani


    Depuis un certain temps, la tension couve sur le thème des récents arrivants à Velsna. En effet, depuis 2016, la cité sur l'eau a vu une importante arrivée de migrants en provenance des quatre coins du monde. Si la migration fortunéenne et fiumgliaine ne semble pas générer autre chose qu'un léger climat de suspicion à l'égard d'une très hypothétique "cinquième colonne scaelienne", il en va autrement d'autres communautés implantées il y a peu, au premier rand desquelles les wanmiriens font les frais d'une certaine visibilité, étant l'image même que l'on se fait de l'immigré. Mais curieusement, l'étincelle n'est pas venue de ce groupe social, qui a été accepté par les élites politiques et économiques velsniennes comme une main d’œuvre fort qualitative, mais d'un autre en provenance d'Aleucie. En cause, la migration makotane touche un point très sensible de la politique velsnienne: la volonté de non-interférence de tout système de valeur étranger à la République, ou du moins, un système de pensée qu'elle ne serait pas en mesure d'assimiler. Dans des discours de plus en plus fréquents, des figures de la droite dure, voire du centre-droit velsnien, tendent à opposer "les bons" et les "mauvais migrants", et ces figures s'attardent de plus en plus sur la supposée assimilation difficile d'un groupe de population dont les codes religieux et culturels sont considérés comme profondément incompatibles avec les comportements promus par la cité velsnienne. Les élites n'acceptent que très difficilement la remise en cause d’éléments fondamentaux de leur mainmise sociale, économique ou politique sur le monde velsnien, et la foi volignoniste à laquelle adhère une très grande partie du flux récent de makotans tend à exacerber une opposition entre leurs croyances et le folklore historique de la cité, qui si elle n'est plus officiellement catholane, en porte toujours les codes dans ses festivités et des commémorations.

    Les récentes fêtes de San Stefano ont mis en exergue cette préoccupation, et n'ont pas été dans la capitale velsnienne, sans susciter d'incidents entre la population locale et cette nouvelle communauté qui n'entend pas participer à l'évènement. Depuis, les incidents se sont multipliés, et des actions violentes ont été recensées, que ce soit à l'encontre de cette communauté, ou initiée par cette dernière. Dans ce cadre, le débat sur la question de l'obtention du droit de vote accordé aux makotans ayant effectué leur service civique durant l'année 2017 a été placée sur le devant de la scène. Soucieux du poids électoral de ce groupe, le Comité électoral de la Grande République a pris la décision controversée de conditionner l'accès des makotans à la citoyenneté dans leurs cités de résidence respective à deux ans de bons et loyaux services, ce qui les a exclu de fait des prochaines échéances électorales. La situation qui était déjà tendue a donc dégénérée dans certaines cités en manifestations de la part des velsniano-makotans, qui clament avoir été floués de leurs droits fondamentaux. Le pire cependant, était encore à venir...

    Nombre de makotans étant dans les rangs de l'armée, ceux-ci avaient donc accès à des armes leur permettant d'exprimer leur colère, et ce fut exactement ce qui se passa le 30 janvier 2018 sur l'île de Tercera, située au Nord-Nazum. Lors d'un passage en revue au sein de la garnison principale de l'île, une compagnie de gardes civiques makotans ne se présenta pas à l'appel. Pire, celle ci occupa ses baraquements, armes à la main, jusqu'à ce que le "gouvernement communal entende leur octroyer la citoyenneté et faire cesser leurs persécutions religieuses". Situation inacceptable pour Valentino Mazacane, le commandant de la Tribune militaire en garnison. Celui-ci fit encercler la partie de la base occupée par les rebelles, et les négociations tournèrent court lorsque les makotans tirèrent sur les velsniens. A partir de là, une scène de massacre se substitua aux pourparlers. La prise des baraquements aboutit à la mort de 17 makotans et de trois velsniens, et le commandement militaire de l'île ordonna à la suite le démantèlement de toutes les unités militaires auxiliaires makotanes au sein de la garnison... Nul doute que cet évènement va relancer le sujet de l'immigration makotane lors des prochaines élections...


    Effets: l'immigration makotane et ses problématiques seront un sujet d'importance dans le cadre de la sénatoriale 2018.


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    La Cérémonie des salutations: rendre la République



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    Velsna est la ville des rituels et des habitudes tenaces, celles qui restent ancrées profondément, qui remontent à des pratiques créées de toutes pièces, puis instituées comme si elles avaient toujours été là, et que l'on appelle "tradition". La politique n'échappait pas à cette règle, et le Gouvernement communal était tenu à la gorge par la "tradition", jusque dans le rapport qu'il entretenait avec la population et le reste du corps politique. Nous sommes dans une ville où l'Histoire a décidé que le pouvoir exécutif n'est rien, et où le pouvoir législatif est tout. Il s'en est fallu de peu pour que Velsna devienne une monarchie à l'instar de tous ses voisins: les velsniens auraient pu devenir des teylais régis par une monarchie, ils auraient devenir des gallouèsants, ou encore des tanskiens dominés par une administration tentaculaire. Il ne fut rien de tout cela. Les patrices de Velsna ont été muselés dés que l'ombre du mot "tyrannie" s'est abattue sur eux. Les élites politiques ont décidé d'un commun accord que la compétition aristocratique devait s'arrêter à la fonction de Patrice, et que la monarchie représentait à elle seule le danger de la lutte pour le pouvoir et la guerre civile.

    Depuis cette époque, chaque manifestation de puissance du gouvernement communal, chaque velléité d'autonomie décisionnelle, chaque tentative de s'affranchir des règles instituées par le Sénat était sévèrement scrutée et jugée. Dans ce cadre, les tradition immuables se sont dirigées dans le même sens par leur symbolisme. Elles ont revêtu du besoin permanent de rappeler à l'ordre les membres du gouvernement, de leur indiquer leur place en permanence. "Vous êtes redevables de nous, et nous l'inverse". La peur de la tyrannie est présente dans chacune de ces manifestations, et l'une des plus significatives d'entre elles était la Cérémonie des Salutations.

    Au sein du processus de passation de pouvoir entourant les élections sénatoriales ayant lieu tous les quatre ans, la cérémonie des salutations avait une place de choix, puisque c'est par celle-ci qu'était matérialisée la démonstration manifeste de la fin d'une législature. A cette occasion, tous les sénateurs et membres du Gouvernement communal étaient amenés à se réunir dans le cadre d'une session sénatoriale tout à fait particulière, puisque celle ci ne prenait ni la forme d'une session de questions au gouvernement, ni la forme d'une séance de vote, mais celle d'un procès symbolique. En cause, tous les membres du gouvernement communal ayant administré la ville durant les quatre années précédentes étaient sommés de se rendre au perchoir, et de recevoir l'ensemble des gratifications et des critiques émises par l'ensemble des sénateurs. Ainsi, ce qui pouvait relever pour certains maîtres de bureaux d'une très longue apologie à la limite de l'exagération pouvait aussi se révéler être un chemin de croix éprouvant pour qui n'avait pas suivi les recommandations du Sénat durant la mandature. On y distinguait là les Hommes qui respectaient "l'esprit" de la cité, qui acceptaient la règle du jeu selon laquelle l’exécutif était l'éternel serviteur du législatif, et ceux qui aspiraient potentiellement à la tyrannie, qui étaient conspués et critiqués jusqu'à en vomir.

    Ce 1er février 2018, ce serait au tour de la législature du gouvernement Visconti d'y passer. Un législature à l'importance fodamentale, puisque c'est sous cette dernière qu'une grande série de réformes, sans commune mesure avec aucune autre au cours du siècle dernier, ont été adoptées. La cité a changée, elle s'est transformée, ses positions ont varié, son gouvernement a connu des hauts et des bas. Désormais, il était temps de connaître l'avis concis es sénateurs sur chacun des membres du gouvernement communal, un avis lourd de sens, puisqu'il conditionnerait l'avenir politique de certains d'entre eux. Si Di Grassi et Cavali eurent le droit à un passage "rapide", composé pour chacun d'environ trois heures de fayotage, d'autres s'en sortirent moins bien, à l'image du Maître des Balances, Rocco Ascone. Celui à qui on attribuait un bilan économique flamboyant avait aussi eu droit à sa part de revers, qui l'avait poussé à se mettre en contradiction avec certaines décisions d'un Sénat à majorité conservateur. En parallèle de la croissance économique fulgurante de la cité, qui au passage n'était pas totalement de son fait, la mandature d'Ascone avait également été marquée par la séquence beaucoup moins glorieuse d'un gouvernement cédant sous la pression d'un vaste mouvement social, contre l'avis de sa majorité sénatoriale. Nul doute qu'il ne s'agissait alors pas tant de savoir si Acone allait perdre des plumes que de savoir combien il en perdrait. Les remontrances se sont étalées sur cinq longues heures, au cours desquelles chaque sénateur passa l'un après l'autre pour lui détailler le contenu exact de leur colère. Par plus d'une fois, des membres du gouernement avaient été brisés par une telle cérémonie de matraquage public, mais Rocco Ascone, figé comme le marbre, tint bon. Les sénateurs étaient en train de "lui faire rendre la République", conformément à une expression consacrée.

    Sans l'ordinaire, une cérémonie des salutations s'étalait sur deux jours marathoniens, mais il arriva qu'elle puisse durer près d'une semaine si le gouvernement précédent s'était montré totalement incompétent. La cérémonie des salutations du Gouvernement Visconti dura trois jours, une durée jugée "dans la norme", et qui s'était quelque peu allongée en raison de la très forte activité législative de la période, qui impliquait davantage de questions de la part des sénateurs, qui faisaient subir un véritable interrogatoire à chaque Maître de Bureau. Au global, il a été jugé que le gouvernement Visconti avait agit dans les limites que son pouvoir supposait, et ses membres furent salués.

    Le terme de la cérémonie était tout autant teinté de symbolisme, puisque dés lors que celle-ci se termina, la législature était supposée être terminée. Si les membres de ce gouvernement restaient théoriquement en place en qualité de gestionnaires des affaires courantes, ils étaient jusqu'à la tenue des élections, restreints dans leurs actions politiques: impossibilité était faite de voter de nouveaux budgets, d'adopter des réformes d'ampleur, ou encore d'invoquer des signatures de traités et des déclarations de guerre. La cité velsnienne bascule à part de cet instant dans une forme de service minimum.


    Effets: La législature actuelle est considérée achevée, un gouvernement d'affaires courantes prend la relève jusqu'aux élections.
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    CAMPAGNE SENATORIALE EN COURS ! TOUS LES JOUEURS SONT LIBRES DE POSTER EN RAPPORT AUX ELECTIONS SUR CE TOPIC.


    Durée de la campagne: 15 mars-1er mai



    Sujets brûlants (prendre en compte ces facteurs est recommandé dans le cadre de l'échéance électorale, voir les posts précédents sur le topics pour une meilleure compréhension des enjeux):
    • Des réformes électorales et politiques incomplètes: Malgré de grandes réformes, les velsniens seraient-ils en quête d'une plus grande égalité sociale et économique ?
    • Immigration makotane: Si la campagne d'immigration menée par le gouvernement communal est dans les grandes lignes considérée comme une réussite, les makotans font exception. Leur mauvaise intégration et des incidents récents sont régulièrement pointés su doigt, et font naître un débat sur fond de xénophobie.
    • Il faut détruire Achos: Si les dernières années avaient vu une baisse notable des tensions entre Velsna et l'Achosie, la résurgence du groupe terroriste de l'AIAN a fait réemerger un climat de suspicion vis à vis des achosiens au sein de la société velsnienne.
    • Ralentissement de la croissance: Enfer et damnation ! La croissance velsnienne est passée de 14% à 7% en l'espace d'un an: comment l'expliquer ? Sommes nous pas assez libéraux ? Est-ce là quelque complot communiste visant à miner notre réussite ? Saurez vous trouver une réponse ?
    • ONCasse toi !: Velsna est bien connue pour sa défiance vis à vis des organisations internationales. Or, le gouvernement communal a fait acte d'adhésion à l'ONC en 2016, reniant ainsi une partie de son programme sur la question des relations internationales. C'est un scandale !
    • La cinquième colonne landrine: Scaela est vivant. Là. Quelque part. Son spectre hante la politique velsnienne, qui vit dans la psychose d'un complot à l'encontre de ses élites. L'émergence de l'Amiral Déria à Fortuna laisse craindre un résurgence de ceux qui avaient tenté de mettre la République à bas il y a quatre ans de cela.
    • Guerre froide OND-Lib: Onédiens et libertaires se livrent une lutte d'influence à l'international. Les velsniens sont divisés sur la question.
    • Metoo Velsna: La parole des femmes s'est libérée ces quatre dernières années. La société traditionnelle est de plus en plus remise en question par une vague de témoignages de misogynie, harcèlements et sexisme du quotidien qui forcent les citoyens à se remettre en question.


    Somehow Scaela has return (voir l'event fortunéen)
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